w Si la probl&matique du pastoralisme ¨¦tait...
w Si la probl&matique du pastoralisme
¨¦tait pos¨¦e dn terme de s¨¦curisation
tout d'abord;"
d¨¦cembre 1991.

Unecaract¨¦ristique constante dupastoralisme s¨¦n¨¦galais est
l'instabilit¨¦ idu syst¨¨me induite par la cyclicit¨¦ climatique.
Apr¨¨s chaque p$riode de s¨¦cheresse, d¨¦ficit fourrager et hydrique
I .
causent de multiples pertes aux pasteurs et un manque ¨¤ consommer
aux populations.
Certains ipr¨¦conisent,
pour lutter contre ces pertes, la
commercialisation des animaux susceptibles de ne pas pouvoir
effectuer "la ,travers¨¦e du d¨¦sert". Les prix offerts suivant la
loi de l'offre et de la demande d¨¦couragent ce qui veulent
adopter cette iproposition.
Ceci est d'autant plus vrai, qu'en p¨¦riode de s¨¦ch¨¦resse,
les revenus ruraux
baissent entrainant une stagnation de la
demande en b¨¦tkil et en viande ou sa baisse. Pendant cette m¨ºme
p¨¦riode, on note une augmentation importante de l'offre en bbtail
se traduisant ;par une tendance g¨¦n¨¦ralis¨¦e ii la baisse des prix
aux producteurs.
Les Paste!urs se trouvent ainsi "coinc¨¦s entre le marteau et
l'enclume".
Sans compl¨¦mentation une partie du troupeau sera
perdue;
les yrevenus potentiels
tir¨¦s des ventes
sont si
d¨¦risoires qu'ils n'incitent pas ¨¤ la vente. En fin de saison
s¨¨che les pertes en b¨¦tail rapport¨¦es sont importantes,
Ces
pertes subies, par les pasteurs doivent ¨ºtre analys¨¦es sous un
angle plus g¨¦n¨¦ral et moins zonal. Elles int¨¦ressent autant le
,
monde pastoral que la soci¨¨t¨¦ s¨¦n¨¦galaise toute enti¨¨re.
D'o¨´
l'int¨¦r¨ºt de
mettre en
place un
syst¨¨me de
commercialisation
ayant
pour
objectif de
s¨¦curiser le
pastoralisme en
accroissant ses capacit¨¦s de survie, Comment
organiser un tel syst¨¨me de commercialisation est une questi.on
capitale pour le pastoralisme permettant en plus de trouver une
solution au dbstockage?
Comment testructurer le pr¨¦sent dispositif du sous-secteur
¨¦levage pour gtteindre cet objectif, constitue la r¨¦flexion que
veut susciter ce document de travail?

Avant de se pencher sur l'organisation d'un nouveau syst¨¨me
de commercialjsation ¨¤ vocation sp¨¦cifique, il y a des r¨¦formes
¨¤ faire du c?tix de la production afin d'harmoniser les approches.
Comment *une
fois ces dispositifs r¨¦am¨¦nag¨¦s, amener le
syst¨¨me de
commercialisation ¨¤
faire
une
contribution
satisfaisante ¨¤ la s¨¦curisation du pastoralisme?
Pour aborder cette question, un rappel de l'organisation de la
fili¨¨re b¨¦tail/viande est utile.
1. L'organisation de la filidre traditionnelle
Il existe un syst¨¨me traditionnel de commercialisation du
b¨¦tail et de la viande. A c?t¨¦
de ce dispositif traditionnel,
l'?tat ¨¤ cr¨¦¨¦ une fili¨¨re "moderne" pour remplir une mission de
promotion de l'¨¦levage (SODESP / SERAS).
Comme l'indique le diagramme, la fili¨¨re traditionnelle part
des points de collecte primaire pour se terminer au niveau des
zones
de consommation.
On a l'habitude de la d¨¦composer en
maillons pour la comparer ¨¤ une cha?ne.
Les points de collecte primaires sont, dans le cas de
la moiti¨¦ nord du S¨¦n¨¦gal, les points d'eau de la
Zonle sylvo-pastorale.
Ils sont caract¨¦ris¨¦s par leur
dispersion ralentissant la vitesse de collecte et le
cyc,le
des
liquidit¨¦s.
Les
participants a la
commercialisation qui fr¨¦quentent ces zones sont les
diqula de brousse qui sont souvent de la zone. La
procuration ou l'acquisition du b¨¦tail se fait le plus
souvent 8 cr¨¦dit avec une avance variable.
Les animaux ainsi achet¨¦s et rassembl¨¦s sont achemin¨¦s
vetis
les foirails de
rassemblement dont les deux
pripcipaux sont Dahra et Mbar. Ces foirails sont le
/
point de rencontre entre dioula de brousse

0 Embauab4
2l Cuitut atwb4
AtW
U ni*tSit&
Cbetautants
Ew.

et cieux venant des villes, Cette rencontre
s'organise
sous
l'oeil vigilant du tefanke.
Pour
acqu¨¦rir le b¨¦tail,
autant la vente ¨¤ cr¨¦dit qu'au
comptant
est pratiqu¨¦e,
Des embaucheurs du Bassin
araohidier
viennent
s'approvisionner en
betail
maigre dans ces foirails.
Aprqs
viennent
les
foirails d e
t r a n s i t e t
d'a*provisionnement
en b¨¦tail destin¨¦ ¨¤ l'abattage.
C'est le cas des foirails de Mback¨¦, Diourbel, Bambey
et de Toubatoul,
De mani¨¨re saisonni¨¨re, ces foirails
sont aussi le lieu de vente des bovins engraiss¨¦s. La
consommation de viande dans ces villes secondaires est
relativement faibles ( moins de 5 carcasses par jour)
L'activi ¨¦ importante d'embouche qui s'y m¨¨ne, conf¨¨re ¨¤ la
f
fili¨¨re traditionnelle une pseudo-stratification et un potentiel
appr¨¦ciable en terme de stabilisation des prix du b¨¦tail. Ceci
est, important pour notre aplproche, nous y reviendront plus tard.
r
Lesizones de consommation ferment la boucle; La ville
la Iplus repr¨¦sentative se trouve ¨ºtre Dakar avec sa
demi d
n e en viande bien segment¨¦e (consommateurs ais¨¦s
ou 'auvres).
C'est le terrain de pr¨¦dilection de la
?
Vent;e ¨¤ cr¨¦dit et des litiges qui lui sont attach¨¦s.
/
Dan$ leur quasi totalit¨¦ les politiques sont ¨¦labor¨¦es
1
pour r¨¦soudre les probl¨¨mes d'approvisionnement des
gra'des villes. En terme de participants, on rencontre
'i
les; dioula de ville,
les
tefanke locaux et les
che'illards.
y
Cetqe fili¨¨re comporte une sph¨¨re r¨¦elle que nous
ven'ns de d¨¦crire et des services jouant des fonction
P
de lacilitation.
C'est le cas des abattoirs et des
ins'ections r¨¦gionales charg¨¦es de prot¨¦ger la sant¨¦
hum ine.
1
/
/
,

2. &'organisadion de la fili¨¨re moderne
i
Le mod¨¨le le plus achev¨¦ de cette fili¨¨re est repr¨¦sent¨¦ par
i
la Sodesp, Cet:te fili¨¨re a le m¨ºme point de d¨¦part, 8 savoir les
points de collkcte primaire appel¨¦s zones de naissage. La Sodesp
y organise la production,
y fournit le cr¨¦dit et ach¨¨te la
production de ises ¨¦leveurs encadr¨¦s.
Le mod¨¨le est bas¨¦ sur la stratification de la production
de viande avec: ses zones de naissage (zone sylvo-pastorale), de
r¨¦¨¦levage (Ddli) et d'embouche (Keur Massar). Le tout est
compl¨¦t¨¦ par un atelier de la distribution. Dans les zones de
naissage, l'i&ovation consiste ¨¤ transformer la structure du
troupeau traditionnel en une structure de type naisseur.
Les
!
animaux dits Improductifs sont r¨¦form¨¦s et destock¨¦s vers les
zones de r¨¦¨¦lbvage o¨´ ils continuent leur croissance jusqu'¨¤
l'?ge de troks ans pour alors subir une embouche de type
industriel.
s'est cr¨¦¨¦ dans ces zones un march¨¦ du veau
4
relativement critiqu¨¦ (DER,AMON et al.; 1984).
,
C'est l'jtat s¨¦n¨¦galais qui a mis en place un tel mod¨¨le
pour tenter di se substituer ¨¤ la fili¨¨re traditionnelle qui, ¨¤
/
l'¨¦poque,
¨¦tajit consid¨¦r¨¦e
comme
incapable de r¨¦pondre aux
signaux de
/narch¨¦. C e
n'est
pas
exag¨¦rer de
considerer
l'exp¨¦rience qodesp comme n'ayant pas atteint ses objectifs.
La finesbe conceptuelle est sans commune mesure avec les
r¨¦sultats qu<
ont
¨¦t¨¦ d¨¦cevants si on
consid¨¨re
le peu
d'efficacit¨¦ I- se substituer ¨¤ la fili¨¨re traditionnelle (moins
de 5% de l'offjre globale de viande ¨¤ Dakar). Le mod¨¨le v¨¦g¨¨te ¨¤
l'heure actuelle parce que,
entre autres,
il ne prend pas en
compte les asdirations
des pasteurs qui n'ont pas eu
leur mot
¨¤ dire et il 1 des charges: de structures ¨¦lev6es.

Rappelon; que dans le mod¨¨le de d¨¦part, la Sodesp pr¨¦voyait
de collaborer! avec les embaucheurs du Bassin arachidier. Ce
partenariat n'eut jamais lieu pour des raisons non explicit¨¦es.
3. Les contraintes de la commerci-alisation du b¨¦tail et de la
viande
i
Le plus douvent, les contraintes identifi¨¦es au niveau de
la commercialtsation se r¨¦percutent en zones de production pour
y limiter les ;Performances et les possibilit¨¦s. C'est le cas de
l'intensifica$iontant souhait¨¦e et qui tarde ¨¤ se faire pour des
raisons li¨¦es J¨¤ la commercialisation. Ces contraintes ont pour
nom:
- le pouvoir d'achat faible des populations urbaines et
rurales qui
Fend la demande
instable et saisonni¨¨re.
Cette
situation limlite les possiblit¨¦s d'intensification tout en
I
maintenant un; prix peu incitatif pour faire de la viande de
qualit¨¦.
En eiffet,
le march¨¦ de la viande de qualit¨¦ risque
d'¨ºtre
vite I
satur¨¦
par
une
intensification
massive
non
I
accompagn¨¦e dtune baisse des co?ts de production ;
- les li'uidit¨¦s insuffisantes au sein de la fili¨¨re qui se
4
traduisent paf un recours ¨¤ l'achat 8 cr¨¦dit. La vitesse de
rotation de l'argent ¨¤ l'int¨¦rieur de la fili¨¨re est r¨¦duite
/
entrainant ainsi
la baisse des b¨¦n¨¦fices potentiels. Si les
I
b¨¦n¨¦fices anticip¨¦s restent non r¨¦vis¨¦s, la compensation ne peut
se faire que s/'il y a augmentation du loyer de l'argent donc des
taux
d'int¨¦r t
$
¨¦lev¨¦s,
Ceci se
traduit par
des
prix au
consommateur &lus ¨¦lev¨¦s et insupportables pour ces derniers.
- Les d¨¦fauts et retards de paiement assez courants
/
constituent
prie
h¨¦morragie
temporaire ou
permanente de
liquidit¨¦s. Ifs favorisent la vente ¨¤ cr¨¦dit qui s'accompagne de
taux d'int¨¦r¨ºt ¨¦lev¨¦s et d'ins¨¦curit¨¦ dans les placements.

/
/
I
,
- l.'absence
d'un cad,re ad¨¦quat pour g¨¦rer, pr¨¦venir et
solutionner l{s retards et d¨¦fauts de paiement. L'unique mode de
gestion est rqpr¨¦sent¨¦ par le tefanke qui ne semble pas dot¨¦ de
pouvoir juridfque pour exercer efficacement sa t?che.
/
- l'absence de m¨¦canismes performants de stabilisation de
prix qui se tkaduisent en p¨¦riode de d¨¦tresse en une situation
Pr¨¦caire des producteurs et surtout des pasteurs. L'essentiel de
la valeur ajo$t¨¦e est capt¨¦ par les participants autres que les
producteurs. j
Malgr¨¦ 17s r¨¦sultats mitig¨¦s de l'intervention de l'¨¦tat,
le pastorali/me a besoin de plus d'¨¦tat pour
assurer sa
s¨¦curisation. /Une intervention mieux organis¨¦e de l'¨¦tat et de
bailleurs de fonds est indispensable pour mat¨¦rialiser les
r¨¦orientations n¨¦cessaires. Car d'un point de vue conceptuel,
d'¨¦normes probr¨¨s ont ¨¦t¨¦ r¨¦alis¨¦es dans le cadre d'approches
pluridisciplilaires
et participatives.
Pour ains,i dire, nous
sommes aujourd'hui mieux arm¨¦s pour conduire une politique de
promotion du $astoralisme.
!
l
L'utilis
ion compl¨¦mentaire des potentialit¨¦s de chacune
des fili¨¨res
urrait ¨ºtre ¨¤ l'origine de solutions
partielles ¨¤
la s¨¦curisation du pastoralisme,
Le contexte
¨¦conomique dei la fili¨¨re est ¨¤ ¨¦valuer pour s'assurer que la
diff¨¦rence de/s prix dues ¨¤ la saisonnalit¨¦ et ¨¤ la qualit¨¦
peuvent Soute/nir la nouvelle strat¨¦gie.
i
!
4. la tendance des prix au cours de l'ann¨¦e
/
Une caract¨¦ristique constante du march¨¦ de la viande est
repr¨¦sent¨¦e par les variationss saisonni¨¨re des prix( figuret 1).
OI1
remarque i une
augmentation
marqu¨¦e des prix de
juin ¨¤
septembre, sutvie d'une baisse modul¨¦e entre septembre ¨¤ mars.
/
Entre ces deux p¨¦riodes contrast¨¦es, des variations de faibles
amplitudes sont not¨¦es.
I
j
!
/
/
i

Entre mars et juillet, les prix ont augment¨¦ de 11% par mois
en 1986. En 1983l,
ann¨¦e o¨´ les prix de la viande ont et& les
plus ¨¦lev¨¦s, dette augmentation n'a ¨¦t¨¦ que de 4% par mois pour
la m¨ºme p¨¦riode. Ceci montre que la saisonnalit¨¦ est plus marqu¨¦e
en p¨¦riode de s¨¦cheresse ¨¤ cause de la baisse accentu¨¦e des prix
entre octobre et mai.
L'explication la
plus
accept¨¦e
pour
ces
variations
saisonni¨¨res est la baisse importante de l'offre li¨¦e au fait que
.Les animaux amaigris deviennent incapables de faire le trajet de
commercialisation.
Pendant ce
temps
les
bovins
issus de
l'embouche paysanne sont pr¨¦sent¨¦s sur le march¨¦ de la viande de
qua 1. i te . Pour ne pas perdre leur march¨¦ les chevillards sont
dispos¨¦s ¨¤ payer des prix ¨¦lev¨¦s.
Ori note une
tendance a la hausse des prix des animaux
capables de parvenir aux oentres de consommation ¨¤ cette hausse
s'ajoute la prime pay¨¦e pour la qualit¨¦ de la viande provenant
d'embouche,
rendant ainsi la moyenne des prix enregistr¨¦s plus
¨¦lev¨¦e que dphabitude.
FIGURE 1
tendance des -prix de la viande bovine
s a i s o n n a l i t o d e s p r i x d e g r o s
.nrrw tesa /¡®1esa I¡¯IOP¡®
1 1983 a! ¨¦t¨¦ Pr¨¦c¨¦d¨¦#e d'un excellent hivernage alors que
1986 ¨¦tait une ann¨¦e tr¨¨s s¨¨che.
,
7

Apr¨¨s cette p¨¦riode,
les ¨¦v¨¨nements religieux expliquent
l'augmentatioh de la demande qui entraine une hausse l¨¦g¨¨re et
fugace des pqix.
FIGURE 2
Evolution des prix en gros de la viande en francs constants.
,.I -
1-
0.9 -
0.8 -
0.7 -
0.6 -
FIGURE 3
Evolution de4 prix au d¨¦tail en francs constants.
8

La prime ¡®payee a la pr'oduction de meilleure qualit¨¦ explique
l'¨¦cart entre les prix des avants et des arri¨¨res de boeuf
(figure 3).
Elle explique aussi les diff¨¦rences importantes de
prix entre le& mois de l'.ann¨¦e plus marqu¨¦es encore en p¨¦riode
de s¨¦cheresse,
La forte saisonnalit¨¦ de l'offre et la prime pay¨¦e pour la
qualit¨¦ semblent pouvoir servir de soubassement ¨¦conomique ¨¤ un
yst¨¨me de commercialisation ayant pour objectif de s¨¦curiser le
pastoralisme.
5.La pseudo-stratification dans la fili¨¨re traditionnelle
La
SODI$iP a
toujours
voulu
utiliser un
mod¨¨le de
d¨¦veloppement de l'¨¦levage s'appuyant sur la stratification des
productions animales. Le S¨¦n¨¦gal fut alors d¨¦coup¨¦ en zones de
naissage, de r¨¦¨¦levage et d'embouche selon les vocation et les
dotations en 'ressources des zones identifi¨¦es.
La zone s,ylvo-pastorale repr¨¦sente la zone de naissage, bien
que peu diff¨¦rent d'un point de vue de la dotation en ressources
et du syst¨¨me ,de production, Doli fut ¨¦rig¨¦ en zone de r¨¦¨¦levage.
Le Cap-Vert, ,actuellement r¨¦gion de dakar, obtient la vocation
d'embouche pakce que plus proche des centres de consommation.
A ce d¨¦coupage artiEicielle dans la fili¨¨re moderne, se
superpose
une
subdivision dans la fili¨¨re traditionnelle en
s y t ¨¨ m e
pastoral et
agro-pastoral
refl¨¦tant
une
r¨¦alit¨¦
s t r a t ¨¦ g i q u e .
La zone pastorale
s'adonne au
naissage et au
r¨¦¨¦levage en exploitant ses vastes ¨¦tendues mieux valoris¨¦es par
l'¨¦levage extensif.
La zone :agro-pastora:Le pratique l'embouche pour valoriser
ses sous-produits agricoles, ses revenus agricoles et sa main
sous utilis¨¦e en p¨¦riode de saison s¨¨che.
Les embaucheurs de

cette zone reprennent les bovins maigres des zones pastorales
pour en faire apr¨¨s embouche des bovins gras tr¨¨s pris¨¦s sur le
march¨¦ de Dakar.
Compar¨¦ pu mod¨¨le SODESP, on note bien une pseudo-
stratification'de la production de viande. Cependant, ce mod¨¨le
traditionnel poss¨¨de une superiorit¨¦ ¨¦conomique sur celui de le
SODESP, parce ,qu'elle a peu de charges de structure.
Le mod¨¨le traditionnel tire son r¨¦alisme du fait qu'il
cherche ¨¤ exploiter le diff¨¦rentiel de prix d? ¨¤ la saisonnalit¨¦.
Par ce biais,
il est plus stabilisant des prix que ne l'est le
mod¨¨le SODESP. En effet les embaucheurs ach¨¨tent au moment ou les
prix tendent ¨¤,baisser et soustrait temporairement de l'offre les
animaux achetfs pour vendre au moment o¨´ les prix tendent ?t
grimper.
Avec des quantit¨¦s produites suffisantes ce mod¨¨le
permet de stabiliser les prix au producteur et au consommateur.
Batir unmod¨¨le ¨¤ l'image de la fili¨¨re traditionnelle offre
plus de s¨¦curit¨¦ car il a d¨¦j¨¤ ¨¦te ¨¦prouv¨¦.
Mais en plus il
procure
cette avantageuse
situation de pouvoir
r¨¦duire les
charges de structure. Ce mod¨¨le cr¨¦e des emplois non salari¨¦s et
en affermit jes strat¨¦gies endog¨¨nes (NDIONE, 1990) comme le
r¨¦v¨¨le l'¨¦tude de l'embouche paysanne.
6. RESTRUCTUI'ZjiTION DU DISPOSITIF GLOBAL
Le mod¨¨le traditionnel, pris ici comme une r¨¦f¨¦rence, p¨¨che
par son d¨¦ficit financier qui peut ¨ºtre, en partie, combl¨¦ en
restructurant
le dispositif ¨¦tatique et non gouvernemental
d'intervention dans le sous-secteur de l'¨¦levage. Pourquoi
r¨¦former un pareil dispositif?
2 Nous parlons abusivement de pseudo-stratification par
rcomparaison BU mod¨¨le SOD:ESP mettant plus l'accent sur un marche
du veau en zone de naissage.
10

Le constat g¨¦n¨¦ral est que la majeure partie des fonds
allou¨¦s aux ,projets n'atteint pas les cibles pourtant bien
identifi¨¦es. Les opinions convergent pour d¨¦noncer les charges
de structures tr¨¨s importantes des projets.
Une ¨¦valuation globale des projets (ayant pour objectif la
promotion du d¨¦veloppement rural)
r¨¦v¨¨lerait un
manque de
coordination flagrant.
Le deuxi¨¨me constat serait la mise en
¨¦vidence d'objectifs
souvent
communs ou
compl¨¦mentaires qui
auraient d? justifier la cr¨¦ation d'un cadre de concertation qui,
h¨¦las,
n'exi:ste
pas.
1.l est
aujourd'hui
reconnu
que le
pastoralisme a
besoin d'un
cadre de
concertation et de
coordination pour pouvoir profiter des ressources qui lui sont
allou¨¦es de fa?on optimale.
Le dispo;sitif d'intervention restructur¨¦ doit avoir les
carat¨¦ristiques suivantes ; c'est qu'il doit ¨ºtre :
- flexib3.e et l¨¦ger,
- rapproch¨¦, coordonn¨¦ et concert¨¦,
- harmonis¨¦ en recherchant la compl¨¦mentarit¨¦ ¨¤ la place de
la concurrence,
- compas? de maillons sp¨¦cialis¨¦s dans des fonctions bien
d¨¦fin$es,
- ¨¦conom$que, s?r (moindre risque), transparent (s?r) et non
partisan.
Pour r¨¦duire les charges de structure, le nouveau dispositif
doit s'appuyer sur le mod¨¨le traditionnel auquel il apportera le
financement S~OUS forme de cr¨¦dit de production et le support
organisationnel et relationnel.
11

'7. SPECIALISATION ET COMPLEMENTARITE DES APPROCHES
Les
interventions
en milieu pastoral
sont,
de mani¨¨re
¨¦vidente, multiples et multiformes. Dire qu'il y a un d¨¦ficit de
coordination n'est pas une exag¨¦ration ni une observation non
fond¨¦e.
Ces critiques exigent comme correctif une prise de
mesures
allant dans le sens d'une harmonisation et d'une
sp¨¦cialisation par fonction. Deux grandes fonctions viennent ¨¤
l'esprit ¨¤ c?t¨¦ de la gestion de l'espace pastorale :
la s¨¦curisation du pastoralisme et
l'incitation ¨¤ l'entrepreunariat pastoral.
La s¨¦curisation du pastoralisme passe :
par une augmentation de la flexibilit¨¦ du syst¨¨me en
favorisant et
organisant
la
mobilit¨¦.
Cette
organisation peut s'appuyer sur le cr¨¦ation de zones-
refuges et leur am¨¦nagement en vue d'accueillir les
troupeaux
exc¨¦dentaires des zones d¨¦ficitaires. De
nom;breux pasteurs mettent plus, sous le compte de la
soif que de l'inanition les pertes importantes en
b¨¦tail. Ceci indique que la s¨¦curit¨¦ dans l'acc¨¨s ¨¤
l'eau est une priorit¨¦ ;
par la protection des ressources disponibles gr?ce a
une' lutte plus efficace contre les feux de brousse
parce
que
plus bas¨¦e
sur la pr¨¦vention et la
mobilisation des entit¨¦s socio-economiques ;
par la mise en place d'un syst¨¨me de commercialisation
effkcace
qui
participe, ¨¤
c?t¨¦
du
syst¨¨me
traditionnel, en tant que acheteur de dernier ressort,
pour stabiliser les prix en p¨¦riode de ventes forc¨¦es;
12

par la mise place d'une structure charg¨¦e de g¨¦rer les
animaux
destock¨¦,s
dans
le cadre
d'un
processus
d'embouche,
si besoin est,
en partenariat avec les
agro-pasteurs du Bassin arachidier ;
par la
recherche de
d¨¦bouch¨¦s
pour le nouveau
syst$me de commercialisation.
L' incitation ¨¤ 1'entreprenaria.t pastoral peut s'appuyer:
sur la jeunesse pastorale pour mener ¨¤ terme des
projets de production associ¨¦s ¨¤ une strat¨¦gie de
gestion et de conservation des ressources naturelles.
sur la formation par l'action dans lestcentres dot¨¦s
en infrastructures.
C'est la reprise
de l'id¨¦e de
cr¨¦ation de vitrines au sein des centres de recherches
zootechniques.
sur l'implication de n¨¦o-pasteurs qui vont s'ins¨¦rer,
au Fein du monde pastoral, dans des cr¨¦neaux peu
exploit¨¦s mais int¨¦ressants (embouche herbag¨¨re cf.
NDICNE; ¨¤ para?tre).
Pour y arriver, il faut des d¨¦marches harmonis¨¦es assignant
aux diff¨¦rents intervenants une sp¨¦cialisation pr¨¦cise dans les
diff¨¦rentes fonctions recens¨¦es comme prioritaires,
Comment
proc¨¦der pour arriver ¨¤ cette fin?
recenser les diff¨¦rents intervenants auxquels il est
assign¨¦ une mission de promotion du pastoralisme de
manikre directe ou indirecte ;
faire une matrice des fonctions remplies par les
inteirvenants ;
13

identifier les fonctions qui se recoupent,
¨¦valuer les capacit¨¦s individuelles des intervenants
¨¤
mener ¨¤
terme
cette mission ou ¨¤
remplir
ces
fonctions ;
sp¨¦cialiser les intervenants dans la mission o¨´ ils
ont accumul¨¦ le plus d'exp¨¦rience ;
transf¨¦rer les fonctions secondaires R l'intervenant
apte ¨¤ les mener ¨¤ terme ;
restructuration des intervenants pour limiter leur
"staff" administratif et de gestion afin de diminuer
les charges de structures.
Ceci a pour but d'¨¦viter
d'utiliser le pr¨¦texte du pastoralisme pour cr¨¦er des
emplois non pastoraux.
Prenons Un exemple concret :
Le PSA ou projet S¨¦n¨¦galo-allemand, la SODESP (Soci¨¨t¨¦ de
d¨¦veloppement de l'¨¦levage en zone sylvo-pastorale) et le
P.AP.EL,(projet d'appui a l'¨¦levage) interviennent en zone sylvo-
pastorale.
Si le principe de sp¨¦cialisation et de transfert de
missions est accept¨¦, des possibilit¨¦s s'offrent pour une plus
grande op¨¦rationnalit¨¦ des interventions.
Le PSA a acquis une bonne exp¨¦rience en mati¨¨re de gestion
et de restauration des
¨¦cosyst¨¨mes pastoraux.
Ce projet a
aujourd'hui abandonn¨¦ la notion limitative de charges fixes pour
explorer d'autres voies. Ce projet regroupe des comp¨¦tences en
mati¨¨re
d'¨¦levage, de
foresterie,
d'alphab¨¦tisation et de
sociologie pastorale. Il est, cependant, limit¨¦ en comp¨¦tences
em mati¨¨re d'organisation de la commercialisation et d'entit¨¦s
socio-¨¦conomiQues.
14

Le P.AP.EL ,
qui
vient de voir le jour, poss¨¨de des
comp¨¦tences en mati¨¨re de sant¨¦ et de production animale dans le
Bassin arachidier et la Zone sylvo-pastorale,
Il est entrain de
tisser des relations solides avec les services de l'hydraulique
pastorale. Son volet recherche d'accompagnement est si imposant
qu'il peut prendre en charge les probl¨¦matiques des autres.
La SODESP poss¨¨de une longue exp¨¦rience de commercialisation
du b¨¦tail et de la viande
et de recherche de contrats de
livraison de la viande. Elle a une exp¨¦rience de gestion du ranch
de Doli qui lui conf¨¨re un r?le de gestion et de valorisation de
zones refuges. Elle peut aussi prendre en charge les probl¨¨mes
de stabilisation du march¨¦ du b¨¦tail et de la viande. Elle
dispose d'une bonne ¨¦quipe technique pour la r¨¦paration des
forages et la lutte contre les pares-feux,
La sp¨¦cialisation de ces diff¨¦rents intervenants a pour but
de repenser le dispositif d'intervention en milieu
pastoral
afin de coordonner et rendre
compl¨¦mentaire
les
approches.
15

PEFKBENCES BIBLIOGRAPBIQUES
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cheikh.
Les Peulhs du S¨¦n¨¦gal.
Etude g¨¦ographique.
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2.
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Henry.
1982.
Le ferlo des forages :
Gestion
ancienne et actuelle de l'espace pastoral. Dakar : Orstom,
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