REPUBLiQUE du SENEGAL DIRECTION de RECHERCHES sur...
REPUBLiQUE du SENEGAL
DIRECTION de RECHERCHES
sur les
MINISTERE de I’AGRICULTURE
CULTURES et SYSTEMES
PLUVIAUX
INSTITUT SENEGALAIS de
REiCHERCHES AGRICOLES
(ISRA)
SITUATkN PARASITAIRE E’kTOMOLOGIQUE DU
11
: COTONNIER AU SENEGAL ET METHODES DE CONTROLE ,‘I
Mémoire de Titularisation
par Djibril BADIANE
CENTRE DE RECHERCHES AGRICOLES
(C.R.A.) - Tambacounda
Juillet, 1995

REMERCIEMENTS
Je formule mes remerciements à toutes les personnes et Institutions
qui ont facilité
l’élaboration de ce travail. J’adresse mes sincères
remerciements au Dr. Mamadou BALDE pour la qualité de l’encadrement, au
Dr. Amadou Moustapha BEYE et à Mour GUEYE pour les conseils pratiques et
le soutien technique lors de la mise en place des essais.
Je remercie également l’équipe Recherche/Développement (R/D) de
la SODEFITEX, particulièrement Madame Mariètou DIAWARA pour la
collaboration effective.
Mes remerciements vont également à l’endroit de tout le personnel
du Centre de Recherches Agricoles (CRA) de Tambacounda et du Centre
National de Recherches Agronomiques (CNRA) de Bambey pour le soutien
moral apporté et les expériences transmises.
Je ne saurai terminer sans remercier chaleureusement tous les
membres de ma famille pour le soutien moral durant la phase de réalisation de
ce mémoire.

RESUME
Le coton est cultivé au Sénégal depuis 1964. II constitue une des
principales sources de devises pour les agriculteurs occupant ta deuxième
place comme culture de rente derrière l’arachide. La culture cotonnière est
pratiquee en conditions pluviales dans la moitié sud du pays.
Le parasitisme entomologique du cotonnier au Sénégal est dominé
par une dizaine d’espèces d’insectes nuisibles qui constituent les principaux
ravageurs parmi lesquels on note : Spodopfera lifforalis Boisd., Syllepfe
derogafa F., Anomis flava F. Aphis gossypii Glov., Bemisia fabaci Gen,
Helicoverpa armigera Hubner, Earias sp, Diparopsis wafersi Rothschild,
Dysdercus sp et les Dipfopodes.
Les programmes d’Entomologie consistent à :
?? contrôler l’évolution du parasitisme
?? estimer les pertes de récoltes dues au parasitisme (parcelles à
trois niveaux de protection),
?? expérimenter de nouveaux produits (essais de comparaison de
produits insecticides),
0 étudier la dynamique des populations des principaux ravageurs
du cotonnier au Sénégal,
?? tester des programmes générateurs d’économie.
Les résultats des expérimentations montrent une faible pression parasitaire au
cours de la campagne 94/95, un bon comportement des produits proposés en
test en comparaison avec le témoin, une bonne efficacité de la désinfection
des semences et une bonne sensibilité de Spodopfera lifforalls au piège à
phéromone.

/ TABLE DES MATIERES ]
INTRODUCTION
1
C:HAPITRE I
3
1.1. PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DU COTONNIER
3
1.2. CONTRAINTES ENTOMOLOGIQUES ET MESURES DE CONTROLE
6
1.2.11. Les ravageurs des semis et plantules
7
1.~2.2. Les ravageurs de la phase végétative
9
1.2.2.1. Les phyllophages
9
1.2.2.1 .i. Spodoptera littoralis
9
1.2.2.1.2. Syllepte (= Sylepta) derogata
12
1.2.2.1.3. Anomis (= Cosmophila) flava
14
1.2.2.2. Les insectes piqueurs-suceurs
16
1.2.2.2.1. Aphis gossypii
16
1.2.2.2.2. Bemisia tabaci
18
1 Z2.3. Les acariens
21
1.2.2.3.1. Polyphagotarsonemus latus
21
1.2.2.3.2. Tetranychus sp.
22
1.12.3. Les ravageurs de la phase reproductive
25

1.2.3.1. Helicoverpa (= Heliothis) armigera
25
1.2.3.2. Earias sp.
29
1.2.3.3. Diparopsis watersi
32
1.2.3.4. Dysdercus voel keri
34
1.83. CONCLUSIONS
36
CHAPITRE II: EXPERIMENTATION
39
2.1. ESSAIS DE TRAITEMENT FOLIAIRE
41
2.1.1. Essai trois niveaux de protection
41
2.1 .l .l. Matériel et méthodes
41
2.1.1.2. Observations et critères d’évaluation
42
2.1 .1.3. Résultats et discussions
45
2.1.1.3.1. Situation parasitaire
45
2,l .1.3.1 .l. Les insectes phyllophages
45
2.1.1.3.1.2. Les insectes piqueurs et suceurs
46
2.1 .1.3.1.3. Les insectes carpophages
46
2.1.1.3.2. Impact du traitement sur la floraison et I’abscission
46
2.1.1.3.3. Effet du traitement sur le contrôle des ravageurs
50
2.1.1.3.4. Impact du traitement sur le rendement
53

2.1 .1.3.5. Evaluation économique du programme de protection
54
.2.‘1 .%-Essai comparaison de produits
56
.2.i .2.1. Matériel et méthodes
56
2.1.2.2. Résultats et discussions
57
2.1.2.2.1. Effet du traitement sur l’abscission
57
2.1.2.2.2. Impact du traitement sur le contrôle des ravageurs
58
2.1.2.2.3. Influence du traitement sur le rendement
59
2.2. ESSAI TRAITEMENT DE SEMENCES
6 1
2.,2.1. Matériel et méthode
6 1
2.,2.2. Résultats et discussions
62
2.2.2.1. Impact du traitement de semences sur la levée
62
2.,2.2.2. Effet du traitement sur le rendement en coton-graine
65
2.3. DYNAMIQUE DES POPULATIONS DES PRINCIPAUX
INSECTES RAVAGEURS
67
2.3.1. Nlatériels et méthodes
67
2.#3.1 .l. Piège lumineux
67
2.~3.1.2. Piège jaune
67
2.,3.1.3. Piège à phéromone
68
2.3.2. Résultats et discussions
68

2341 N Captures au piège lumineux
68
2.3.2.2. Capture au piège jaune
69
2.3.2.3. Capture au piège à phéromone
69
CONCLUSEON GENERALE ET PERSPECTIVES
71
R3IBLIOGRAPHfE
76
ANNEXES
--
---‘-d

.INTRODUCTION
Le cotonnier est une plante qui est cultivée essentiellement pour la
production de fibre destinée aux industries textiles (filature, tissage, etc.) et
pharmaceutiques (coton hydrophile, ouate, coton iodé). II peut offrir également
d’innombrables autres sous-produits. En effet, ses graines peuvent donner une huile
alimentaire ap.rès élimination du gossypol qui est un alcaloïde très toxique et des
farines riches en protéines comestibles pour l’homme. Les tourteaux et graines de
coton sont également très appétés par le bétail. Le linter ou duvet (petits poils à la
surface des graines) trouve généralement une utilisation dans l’industrie chimique pour
la ‘fabrication de vernis, de fibres de disques, de feutres, etc.).
L’organisation et la structuration de la production du coton en Afrique
Francophone au Sud du Sahara n’a débuté réellement que dans les années soixante
r:MATHEWS, 3989). Au Sénégal cette culture a été initiée en 1964 (BARRIER, 1991).
Elle a connu un succès et une expansion rapide atteignant les 48000 ha en 1992
Cette rapide évolution de la culture cotonnière dans notre pays est due non seulement
5 la création et à l’introduction de nouvelles variétés plus performantes, mais
kgalement à l’amélioration des pratiques culturales et de protection phytosanitaire dont
le rôle est d’une grande importance dans la production cotonnière.
En effet, le cotonnier fait l’objet d’attaques de plusieurs espèces d’insectes
et d’Acariens nuisibles à tous les stades de son développement (du semis jusqu’à la
I-écofte). La protection contre ces ravageurs au moyen de traitements chimiques
contribue de manière significative à l’accroissement des rendements en coton-graine
de E’ordre de 60% par rapport à
l’absence de protection phytosanitaire
:OUDiNOT,1988).
L’intensification de la production cotonnière au Sénégal a été favorisée au
debut par la distribution « gratuite » des intrants (semences, engrais, herbicides,
insecticides) aux producteurs pour une promotion rapide de cette culture. Cependant,
depuis la dévaluation du franc CFA, on note une certaine tendance à la baisse des
superficies emblavées. Cette situation est une réaction au changement de politique de
Mat relative à la facilité d‘accès des producteurs aux intrants agricoles, En effet, les
subventions ont été supprimées et les intrants sont maintenant achetés aux prix réels.

Compte tenu de cela et de la nécessité d’une meilleure protection de
wironnement, il urge de réorienter les actions de recherches entomologiques du
on vers de nouveaux objectifs. Cette démarche devra insuffler une nouvelle
iamique à la production cotonnière au Sénégal tout en assurant une qualité de fibre
réponde aux exigences du marché international et aux nouvelles technologies de
ture.
C’est dans ce cadre que s’inscrit le présent mémoire de titularisation qui a
11 Jr objectifs de:
1. faire, sur la base d’une recherche bibliographique, une évaluation des
contraintes entomologiques à la production cotonnière au Sénégal et des méthodes de
contrôle envisagées;
2. présenter les résultats des expérimentations qui ont été menées sur les
aossibilités d’amélioration du programme de protection vulgarisé;
3. et concevoir un programme de recherches entomologiques à court, moyen
et long terme tenant compte des exigences nouvelles de la filière cotonnière.

3
[ CHAPfTRE I : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE.
1
La culture du cotonnier est pratiquée dans les régions de Tambacounda (au
Sud de la voie ferrée) et de Kolda (Haute Casamance ). On la trouve également dans la
partie Sud-Est des régions de Kaolack et Fatick. Ces régions forment grossièrement, en
amont de la Basse Casamance et du Sine-Saloum, une bande d’environ 400 km de
long sur 200 km de large, dont il faut toutefois retirer la partie Est du territoire gambien
et l’important parc national de Niokolokoba.
Encore peu densément peuplée à l’Est, cette partie du pays est la plus
arrosée après la Basse Casamance avec des pluies annuelles de 800 à 1300 mm. Le
potentiel agricole y est important, ainsi que l’élevage, en liaison avec l’installation
ancienne de populations à économie pastorale (BARRIER, 199’l).
1.1. PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DU COTONNIER.
On appelle cotonnier le représentant de différentes espèces voisines du
genre Gossypium de la famille des Malvaceae, largement disséminées dans le monde,
particulièrement dans les régions chaudes. Le cotonnier est une plante pérenne.
(Jependant, elle est annuelle dans les conditions de culture prévalant au Sénégal.
Son cycle de développement peut être divisé en trois phases principales :
?? l’établissement (du semis à l’initiation florale),
?? la fructification (de l’initiation florale à la formation de capsules)
?? la maturation correspondant à la déhiscence des capsules.
Ces phases constituent souvent des repères dans le suivi de la faune
entomologique et aident, de ce fait, à la prise de décision pour des actions de contrôle.
Allure générale: La forme du cotonnier dépend des modes de culture et des
espèces. On distingue les cotonniers qui ont un port tantôt en « gobelet », tantôt
,Dyramidal, tantôt ramassé.

4
La tige principale croît à partir du méristème (apex). Si cette partie est
attaquée (par exemple par prédilection de Earias SP.), une branche végétative assure le
risle de cime. Cependant, si les dégâts sont importants, la plante végète en adoptant
une forme touffue. Une branche issue de la tige principale est produite en moyenne
tous les trois jours.
Le système racinaire du cotonnier possède des radicules formant un cône
dense, à partir de la racine principale qui est de type pivotant pouvant atteindre 2 à 3 m
de profondeur (OUSTIMENKO - BAKOUMOVSKI, 1989). Au moment de l’émergence de
la jeune plantule, la racine principale mesure déjà quelques 25 cm et commence à
produire des racines secondaires.
Les conditions de culture jouent un rôle fondamental dans le développement
de la future plante. Ainsi, un mauvais drainage, un sol dur ou une présence
considérable d’agents pathogènes peuvent influer très négativement sur l’enracinement
et par voie de conséquence sur le développement harmonieux de la future plante.
Le processus de l’enracinement ralentit généralement au moment de
,‘initiation florale. Ceci explique en partie la sévérité du stress hydrique durant la phase
fructifère.
Le développement des branches: Les branches du cotonnier sont de deux
types: les branches végétatives ou monopodiales et les branches fructifères ou
sympodiales. La proportion plus ou moins grande des monopodes détermine la
précocité du plant . Le développement de la branche végétative est dit de type indéfini
parce que sa croissance a lieu durant toute la saison à partir d’un bourgeon terminal
comme pour la tige principale. Notons enfin que les branches végétatives se forment à
partir du 6ème ou 7ème noeud au dessus du premier noeud cotylédonnaire. Ceci est
typique au cotonnier et dépend de l’espèce cultivée.
A l’opposé de ce qui se passe pour une branche végétative, le
développement de la branche fructifère est stoppée par la formation de chaque fleur.
Ce mode de croissance est appelé sympodial ou encore défini.
Le nombre de branches fructifères est de l’ordre de 13 à 15. II varie selon les
variétés et dépend des conditions de culture.

5
L’apparition de la première branche fructifère résulte en général d’une
expression génétique. Elle peut cependant être provoquée par divers autres facteurs
(pression parasitaire, densité des plantes, etc.).
La feuille: La forme des feuilles est une des caractéristiques utilisées dans
l’identification des espèces.
Nous distinguons deux types de feuilles : entières ou
lobées. Les espèces cultivées se caractérisent en général par des feuilles lobées.
.Le nombre de lobes est variable, allant de trois à sept avec une certaine
prédominance des formes à trois et cinq lobes.
La largeur des feuilles est un critère important de la photosynthèse. Elle est
en corrélation négative avec le nombre de feuilles par plant. Il y a la présence de
nervures et quelquefois de poils. La densité des poils varie selon l’espèce. Elle peut
etre forte chez certains cotonniers ” sauvages”, pour qui elle est une forme
d’adaptation contre les insectes piqueur-suceurs.
La fleur: La fleur est un des caractères spécifiques les plus importants. Sa
couleur est blanche, jaune ou rouge foncé. Chez les variétés de cotonnier à fibre
longue (Sea Island et cotonnier d’Egypte), on peut remarquer la présence de taches
rouges à la partie inférieure des pétales. Le cotonnier est hermaphrodite, c’est à dire
qu’il possède
des organes mâles ( androcée) et femelles (gynécée). La forme
gracieuse de la fleur et la présence de nectar font que le cotonnier (bien qu’autogame)
lest quelque fois sujet à la pollinisation par les insectes.
L’inflorescence commence par l’apparition du bouton floral, conditionnée par
l’action d’un seuil thermique qui souvent atteint aux environs du 45ème jour après la
levée. La protection des premiers boutons floraux est essentielle, car le rendement
potentiel à la récolte est déterminé en grande partie par ces premières inflorescences.
Ce qui nécessite par conséquent, un bon suivi entomologique, particulièrement des
insectes piqueur-suceurs dès le début de cette phase.
La graine de coton est plus ou moins ovoïde. Sa longueur est de 6 à 15 mm
et son diamètre - 5 à 8 mm. Le poids de 100 graines ou « seed index » (SI) est compris
entre 7 et 15 g pour le espèces cultivées.
Les graines de certaines variétés sont nues ou couvertes d’un duvet
relativement court, ce qui facilite le semis. C’est d’ailleurs pourquoi le délintage ou

6
ablation du duvet est souvent recommandé avant le semis des graines poilues. En
outre, il existe des graines contenant une substance toxique (le gossypol) qui assure
une certaine protection de la plante contre les déprédateurs « sensibles » mais réduit
en même temps la valeur alimentaire et marchande de la graine. En effet, le gossypol
est toxique pour les monogastriques. Les sélectionneurs travaillent beaucoup sur
l’élimination de cette substance par la création de variétés sans glandes à gossypol ou
6: glandless » dont I’huile et les farines pourra être utilisées dans l’alimentation de
l’homme.
La formation de la fibre autour du péricarpe a lieu durant la période de
développement de l’embryon de la graine. La maturation de la fibre intervient au bout
de 18 à 21 jours pendant lesquels, plusieurs couches de cellulose sont déposées dans
la paroi intérieure de la fibre pour former une forte structure laminaire. A ce stade, les
attaques de chenilles carpophages et d’insectes piqueur-suceurs, tels que les
Pyrrhocoridae (Dysdercus, SP.) et quelques Pentatomideae (Nezara spp) doivent faire
l’objet d’une attention particulière.
A l’ouverture des capsules (déhiscence), la protection devra être orientée
contre Aphis gossypii et Bern&;a fabaci afin d’éviter le dépôt de miellat et de fumagine
sur la fibre, occasionnant une baisse de qualité.
1.2. CONTRAINTES ENTOMOLOGIQUES ET METHODES DE
CONTROLE.
La pression parasitaire exercée par les insectes ravageurs reste un
problème préoccupant pour la culture cotonnière. En effet, tout au long de son cycle de
développement (du semis à la récolte), le cotonnier fait l’objet d’attaques plus ou moins
importantes de divers insectes.
Près de 500 espèces ont été identifiées comme ravageurs du cotonnier en
,4frique, au Sud du Sahara (DELATTRE, 1973). Suivant la phase de développement de
la plante, on peut distinguer trois grands groupes de nuisibles du cotonnier:
a) les ravageurs responsables de la fonte des semis et des jeunes plantes,
représentés essentiellement par les iules,
b) les insectes ravageurs de la phase végétative (insectes phyllophages),

c) les insectes nuisibles de la phase reproductive (insectes carpophages).
Ils sont dominés par les Lépidoptères et quelques Hétéroptères.
Au Sénégal, même si I’entomofaune nuisible du cotonnier est également
assez diversifiée, elle reste cependant dominée par une dizaine d’espèces dont
l’importance et l’incidence sur la production cotonnière varient en fonction des zones et
des années: Helicoverpa armigera, Earias sp. et Diparopsis wafersi (insectes
carpophages), Aphis gossypii, Bemisia fabaci et Dysdercus vçjlkeri (piqueur-suceurs),
;Spodop fera
Mforalis,
Syiiepfe
d e r o g a f a e f
Anomis
flava
(insectes
phyllophages).(DIONGUE, 1986)
1.2.1. Les ravageurs des semis et plantules
Les principaux ravageurs responsables de la fonte de semis et de l’attaque
des jeunes plantules sont les iules, communément appelés mille-pattes. Ce sont des
Di,plopodes myriapodes de la famille des Odontopygideae qui détruisent la semence
avant la levée en dévorant l’amande. Au stade de jeunes plantules, ils provoquent des
ésions qui favorisent le développement d’agents pathogènes. Différentes études
menées au Sénégal ont montré qu’un précédent cultural Pennisefum purpureum ou
arachide occasionne le développement des populations d’iules.
Méthodes de lutte:
Les tests réalisés en milieu paysan par la cellule RechercheIDéveloppement
de la SODEFITEX ont montré que les appâts à base de Dursban (poudre), Sumithion et
Thiodicarbe (liquides) ou Thiodicarbe sous forme de granulé SHIPPER se sont révélés
efficaces. Le traitement de semences assure également un bon contrôle des ravageurs
des semis et plantules.
--e.-
- - -
_..
.----

PLANCHE I
Fig. 1 - Diplopode attaquant une plantule

9
1.2.2. Les ravageurs de la phase végetative
De nombreuses espèces d’insectes ravageurs interviennent durant cette
phase phénologique du cotonnier. Les 3 principaux groupes sont:
a) les espèces défoliatrices du genre Spodopfera, Syllepfe ef Anomis;
b) les insectes piqueur-suceurs (Jassides, Pucerons, Aleurodes)
c) les Acariens (familles Tarsonémidae, Tetranychidae).
1.2.2.1. Les phyllophages
Leur présence peut provoquer une diminution assez sensible de la quantité
de substances nutritives disponibles pour la plante et la destruction des chloroplastes
entraînant une baisse de productivité (APPERT et DEUSE, 1988).
1.2.2.1.1. Spodopfera lifforalis Boisd (Rodenia liffura)
Ce lépidoptère est un ravageur ubiquiste, polyphage prédominant dans les
régions paléarctiques et dont les chenilles s’attaquent au cotonnier, au maïs, à la
luzerne, au tabac, au riz, au ricin et aux autres cultures maraîchères (COLLINGWOOD
et al., 1981. NDOYE et GAHUKAR, 1989).
Lors de la ponte, les oeufs sont déposés à la face inférieure des feuilles. lis
éclosent au bout de 4 à 10 jours (NDOYE et GAHUKAR, 1989). D’après APPERT
(1976), l’incubation peut durer 3 à 4 jours si les conditions
. de température
sont optimales (27°C).
Après éclosion, les jeunes larves se regroupent et rongent la face inférieure
des feuilles. A des stades de développement avancé, les chenilles se dispersent. Elles
peuvent présenter des aspects très variés (couleur de fond brun-noir et gris-foncé,
présence de 2 rangées de triangles noirs, 3 lignes dorsales et une ligne latérale claire)
(BOURDOUXHE, -l978).

1 0
La chrysalide est de couleur brun-rouge. Sa longueur peut être de 20 mm et
sa largeur de 5 à 6 mm. Elle se forme dans une logette de terre tassée dans le sol à
des profondeurs de 4 à 5 cm. D’après BONDARENKQ et al. (1991) l’émergence de
l’adulte a lieu au bout de 11 à 12 jours après l’entrée en diapause.
Le cycle de l’insecte dure de trois semaines à un mois avec une nymphose
d’environ une semaine. Les chenilles passent habituellement par six stades en 15 à 27
jours (APPERT, 1976). Dans l’année, cette espèce peut développer 3 à 4 générations
(SENGONCA, 1982).
Les chenilles de Spodopfera dévorent les feuilles où elles ne laissent que les
nervures principales, en cas d’une attaque sévère. Elles sont très voraces et peuvent
egalement endommager les tiges, les fleurs, les bractées et même les capsules
(CAUQUIL, 1993).
Les mesures de protection envisagées contre cette espèce consistent à
l’utilisation d’insecticides lorsqu’il y a 5 % de plantes attaquées ou lorsqu’on enregistre
la présence de ‘l à 2 chenilles par plante. Les pyréthrinoïdes sont généralement peu
efficaces
contre
Spodopfera aux doses usuelles. Par contre, certains
organophosphorés et régulateurs de croissance sont efficaces contre ce ravageur:
IParmi ces organophosphorés, on peut citer: chlorpyriphos-éthyl (150-400 g m.a./ha),
soxation (150-250 g m.a./ha), monocrotophos (125250 g m.a./ha), profénofos (ISO-
:3OO g m.a./ha), et triazophos (125250 g m. a./ha).

11
PLANCHE II
Fig. 2. - Papillons de Spodptera littorahs.
Fig. 3. - Divers aspects de chenilles de Spodoptera

1 2
1.2.2.1.2. Syllepfe (= Sylepta) dwogafa F.
Ce Lépidoptère de la famille des Pyralidae, communément appelé chenille
enrouleuse de feuilles, est un ravageur du cotonnier et de diverses iWa/vaceae.
Les chenilles, longues de 2 à 3 cm, sont vertes et translucides avec une tête
noire. Les jeunes larves rongent le limbe. A des stades larvaires plus avancés, elles
provoquent des dégâts typiques caractérisés par un enroulement des feuilles en cornet
maintenu de l’intérieur par des fils soyeux, cornet dans lequel la chrysalidation a lieu
(CAUQUIL, 1993). ,
Cette espèce peut présenter aussi plusieurs générations par année, si les
conditions sont favorables.
D’après les études menées par DIONGUE (1989) cette chenille a toujours
existé jusqu’en 1984 dans toute la zone cotonnière sénégalaise avec des niveaux
cl’infestation relativement modérés, exception faite de 1978 où de fortes attaques ont
i?te notées. Mais depuis 1985, des populations importantes de ce ravageur font
constamment l’objet d’observations, principalement au Sénégal-Oriental et en Haute
Casamance. L’explosion des populations de cette espèce, ces dernières années, peut
etre liée, entre autres, à une mauvaise maîtrise des techniques d’application insecticide
(mauvaise période de traitement, mauvais choix de matières actives etc.).
En effet, ce ravageur apparaît chaque année bien avant la première
application insecticide recommandée en début de floraison. Ceci favorise la constitution
de fortes populations avant le démarrage effectif du programme de protection. II mérite
d’etre souligné que celles-ci sont difficilement maîtrisables par les formulations
actuellement vulgarisées (associations pyréthrinoïdes + organophosphoré aphicides ou
aleurodicides) qui n’assurent qu’un contrôle partiel de ce ravageur (DIONGUE, 1986).
De nos jours, l’utilisation d’insecticides organophosphorés aux mêmes doses
que pour S. Mordis, est recommandée comme mesure de protection chimique contre
cette espèce.

1 3
PLANCHE III
Fig. 4. - Papillon de Syllepfe (au
repos sur une feuiJJe d’Hibiscus).
(Photo IRAT)
Fig. 5. - Jeune chenille de Syllepte
et dégâts aux feuilles.
- . - - .
“ -

. - - - - . . - - - X .

- I

, - . .

- - - - -
- - . - ~ - - .

1 4
1.2.2.1.3. Anomis [Cosmophda] flava F.
Lépidoptère de la famille des Noctuidae, communément appelée chenille
semi-arpenteuse, ce ravageur inféodé aux malvacées se rencontre dans toute la zone
cotonnière africaine. D’une longueur maximale de 35 mm, la chenille a une couleur
klert-clair rayée de plusieurs lignes blanches longitudinales (CAUQUIL, 1993).
D’après ce même auteur, les chenilles perforent dans le limbe inter-
nervulaire.des feuilles des trous circulaires de 1 à 3 cm de diamètre. En cas de fortes
attaques, seules les nervures du limbe, peuplées de chrysalides, subsistent. L’évolution
des chenilles défoliatrices se détermine difficilement, car les attaques sont souvent
IDcalisées et sporadiques. Cependant, elle ne nécessite pas généralement une
intervention chimique spécifique.
Dans
le cas d’une forte
infestation,
l’utilisation
d’insecticides
organophosphorés,
c o m m e c e u x u t i l i s é s c o n t r e Spodopfera e t Syllepte, e s t
recommandée. Certains Coleoptères
d e l a f a m i l l e d e s Carabideae c o m m e
IVissauchenius venafor (Laferté), Pachydinodes conformis (Dejean) et Graphipterus
&soletus nigericus (Basilewsky) peuvent être efficaces en tant qu’ennemis naturels de
A. flava, même si leur utilisation n’a jamais été réalisée au Sénégal.

15
PLANCHE IV
Fig. 6. - Anomis mâle.
Fig. 7. - Anomis femelle.
Echelle centimétrique agrandie.
Fig. 8. - Chenille d’Ar?omis.
Fig. 9. - Dégâts d’Anomis
(remarquer la chrysalide suspendue
aux restes de nervures).

1 6
1.2.2.2. Les insectes piqueur - suceurs
C’est te groupe des ravageurs qui a connu, ces dernières annees, l’évolution
la plus spectaculaire, marquée plus particulièrement par une progression significative
de Aphis gossypii, Bemisia fabaci et Empoasca sp. La première espèce suscite
rnaintenant le plus d’inquiétude.
-i .2.2.2.-l. Aphis gossypii Glov.
Cette espèce de puceron est un homoptère polyphage que l’on rencontre
chez environ 46 espèces de plantes appartenant à 25 familles. Ses principales plantes
hôtes sont : le ricin, l’arachide, le sorgho, le sésame et le cotonnier sur lequel il est
particulièrement important. En l’absence de cultures, ce puceron peut trouver refuge
chez les adventices d’où il migre vers les champs, quand les conditions sont favorables
(BONDARENKO et al., 1991).
II a été observé, chez A. gossypii différentes formes au stade adulte: les
ailées, les aptères et les protoailées qui sont des formes intermédiaires. D’après
t3ALDE (communication personnelle), l’existence des formes variées chez les pucerons
dépend des conditions d’alimentation et de climat au cours du développement larvaire.
En effet, un stress d’ordre nutritionnel peut provoquer le développement des formes
ailées qui vont migrer à la recherche de nouvelles sources de nourriture plus
abondantes pour sauvegarder l’espèce.
Sur le cotonnier, l’insecte se rencontre principalement sur la face inférieure
des cotylédons et sur le bourgeon apical des jeunes plantes. Ces derniers cessent de
croître en formant une fourche. Le bourgeon apical meurt. A l’apparition des feuilles, les
pucerons forment des colonies importantes sur la face inférieure et entraînent la
deformation foliaire, suite à des piqûres et à des retraits de substances nutritives. Les
bords se plient vers l’intérieur et la surface se recouvre d’une chaîne de petits plis et de
rides (BONDARENKO et al., 1991).
Aphis gossypii peut, par son action directe de détournement de nourriture,
retarder sensiblement le développement de jeunes plants. II peut également contaminer
par ses déjections (miellat) le coton-graine à partir du stade de déhiscence des
capsules et contribuer ainsi à la baisse de la qualité de la fibre. Cette espèce est, par

1 7
ailleurs, capable de transmettre une maladie virale pouvant occasionner la stérilité des
plantes (DELATTRE, 1982).
Dans des conditions agro-climatiques optimales, cette espèce d’insecte peut
avoir un développement larvaire de 5-6 jours, une longévité de 25 jours et 22
générations annuelles (BONDARENKO et ai., 1991).
Durant la campagne hivernale, on note souvent deux pics d’infestation : l’un
au début du cycle (entre Juillet et mi-Août), lors de petites périodes d’absence de pluies
(:Pendant ?O à 15 jours) et l’autre, en fin de saison, avec l’arrêt des pluies qui ne permet
plus un bon développement des champignons entomo-pathogènes (DEGUINE, 1992).
Les études faites au Sénégal par DIONGUE (1989) ont montré que, les
pucerons n’avaient dans le passé jamais posé de difficultés réelles à la culture
cotonnière. Leur présence avait souvent été nulle ou extrêmement faible. C’est
:seulement à partir de 1985 que leur installation dans la zone (particulièrement en
inoyenne Casamance) est observée presque en début de chaque campagne et tend à
devenir de plus en plus préoccupante. En effet, leur aire de distribution a atteint, depuis
1987, la Haute Casamance et en 1988, le Sénégal Oriental et le Sine-Saloum. De
+ortes infestations sont enregistrées souvent dès la mi-Août sur toute la zone
Yotonnière, occasionnant de sérieux dégâts généralement sur les plantules. D’une
manière générale, la Haute Casamance est souvent la zone la plus touchée par ces
infestations.
D’après certaines hypothèses, A. gossypii a pris de l’importance aujourd’hui à
cause d’une part, de la vulgarisation de la technique d’application Ultra Bas Volume
(ULV), de l’utilisation excessive des pyréthrinoïdes seuls et d’autre part, des
changements climatiques intervenus ces dernières décennies.
Sur les cultures maraichères, il a été constaté que l’utilisation des
pyréthinoïdes favorise le développement des pucerons.
D’après DEGUINE (1992), la pluviométrie a deux effets fondamentaux sur le
d6veloppement des populations de pucerons. Le premier consiste à un lessivage
mlécanique des individus sur les feuilles et le second à une augmentation de l’humidité
avec comme conséquence; le développement de mycoses sur les pucerons. Les
températures optimales, accompagnées de périodes de sécheresse, favorisent

egalement la multiplication de cette espèce,
à cause de sa reproduction
parthénogénétique (CAUQUIL, 1993).
Malgré l’existence de plusieurs méthodes de contrôle de ce ravageur
(techniques culturales, protection de semences et lutte biologique par l’utilisation
d’auxiliaires), seuls les traitements aphicides (avec le plus souvent des propriétés
endothérapiques) ont fait l’objet d’expérimentation. De nombreux produits ont été
testés, Les principales matières actives utilisées sont: diméthoate à 300 g m.a./ha,
chlorpyriphos-méthyl à 300 g m.a./ha, métamidophos à 300 g m.a./ha, ométhoate à 300
g m.a./ha, monocrtophos à 200 g m.a./ha, chlorpyriphos-éthyl g m.a./ha.
Les recherches menées dans différents pays, autres que le Sénégal, ont
montré une bonne efficacité des matières actives suivantes : dimethoate à 300-400 g
m.a./ha, benfuracarbe à 250-300 g m.a./ha,
carbosulfan à 300-400 g m.a./ha,
chlorpyriphos-methyl à 300-500 g m.a./ha, oxydeméton-methyl à 250 g m.a./ha,
métamidophos à 300 g m.a./ha, ométhoate à 200-400 g m.a./ha, imidaclopride 50 g
m.a./ha et butocarboxime à 500 g m.a./ha.
1.2.2.2.2. Bemisia fabaci (Gennadius)
Cette espèce d’t-tomoptère aleurode est un ravageur cosmopolite et
,solyphage. II a été identifié en Afrique plus de cent espèces végétales attaquées par ce
ravageur. Les principales sont: le cotonnier, I’Hibiscus spp., la tomate, la pomme de
,ierre, l’aubergine, le tabac, le manioc, le haricot, la patate douce, le niébé et les
Cucurbifaceae (PIERRARD, 1983).
Comme les pucerons, ces insectes se développent à la face inférieure des
feuilles et se nourrissent en piquant et en suçant la sève. Les adultes, de petite taille,
portent deux paires d’ailes blanches. Les larves des derniers stades sont jaunâtres et
fixées jusqu’à la formation de la pulpe. Après émergence de l’adulte, on peut voir à la
face inférieure des feuilles des dépouilles de mue ou exuvies. Bemisia tabaci provoque
des dégâts directs par jaunissement du limbe et indirects par production de miellat ou
par vection de maladies virales, le leaf-curi et la Wlosaïque (CAUQUIL, 1993).

1 9
D’après DIONGUE(1989), I’aleurode du cotonnier a toujours été signalé au
!%négal, mais c’est seulement en 1978 et en 1987 que des pullulations très
importantes ont été enregistrées. Jusqu’en 1977, les infestations de maindre
importance étaient généralement localisées en Haute Casamance et étaient toujours
recensées sur des parcelles à forte déficience en potasse (BOURNIER, 1979). En
1978, de grosses pullulations ont été observées à partir de la fin septembre sur
l’ensemble de la zone cotonnière, causant des dégâts importants (présence de miellat
cet de fumagine sur la fibre, chute de feuilles, dessèchement des plantes). Ceci avait
nécessité l’utilisation de produits systémiques efficaces qui avaient même pu maintenir
‘es populations en dessous du seuil de nuisibilité pendant les 5 campagnes suivantes.
,4 partir de 1984, ce ravageur a cependant repris sa progression, provoquant des
degâts particulièrement sévères au Sénégal Oriental et en Haute Casamance ces
dernières années (DIONGUE, 1989).
Les observations faites au Mali par BAGAYOKO (1995), montrent que les
pluies peuvent exercer un effet dépressif sur la densité des populations de 13. fabaci. II
,a été également constaté que vers la fin de la saison des pluies, les formes adultes ont
tendance à abandonner les cotonniers en phase de sénescence qui ne leur
conviennent plus sur le plan alimentaire et à migrer vers d’autres espèces végétales.
C’est pour ces mêmes raisons que les adultes quittent les jachères ou autres
formations végétales pouf aller vers le coton.
Parmi les mesures de protection contre B. tabac;, on peut citer l’utilisation
des ennemis naturels comme les micro-hyménoptères Etimocerus mundus et Encarsia
sp. (BAGAYOKO, 1995). Au Sénégal seule les organophosphorés, tels que ceux
employés contre Aphis, sont utilisés dans le contrôle de cette espèce.
La récolte précoce et la défoliation permettent de lutter contre ies piqueur-
suceurs, si l’on observe des attaques en fin de cycle.

20
. .
PLANCHE V
F$ 13 - Puceron ailé, d’après L. CARESCHE
Fig. ii Larve d’Aph/s gossypii d’après L. CARESCHE
5OP I
,=-- A
-
’ ii-2
f
Fig. 12. - Oeuf de Betnisia fabaci
Fig. 13. - Pupe de
Bemisia

21
1.2.2.3. Les Acariens
Les Acariens ravageurs du cotonnier sont de petite taille et sont localisés à
la face inférieure des feuilles. Les pullulations rapides sont surtout en relation avec leur
C;ourt cycle de développement variant de 5 à 10 jours.
Les symptômes d’attaque sont caractérisés par une couleur vert sombre de
la face supérieure des feuilles et une couleur brune à la face inférieure des feuilles.
Au Sénégal, les Acariens n’ont jusqu’à ce jour pas posé de problèmes sur le
coton. Ce n’est qu’en 1987 que l’espèce Polyphagofarsonemus latus a été signalée.
Depuis, la présence de ces ravageurs est restée faible et localisée dans les régions de
V&ingara et Kolda.
1.2.2.3.1. Polyphagofarsonemus lafus (Banks)
L’Acarien jaune du thé est une espèce polyphage. II mesure 0.15 à 0.22 mm.
Sa couleur est gris pâle jaunâtre. II vit à la face inférieure des feuilles à l’état larvaire et
adulte. Les femelles sont nettement plus grosses que les mâles. Le mâle transporte
souvent une nymphe femelle, et féconde l’adulte issu de cette nymphe.
Une femelle pond de 12 à 30 oeufs; ceux-ci sont ovalaires et ont 0.12 mm de
longueur; avec de larges dessins hexagonaux sur le chorion. Le cycle complet, à 24”C,
ne dure que 4 à 5 jours. Les oeufs n& fécondés donnent naissance exclusivement à
des mâles (DELATTRE 1973).
Le développement de l’espèce est favorisé par une humidité relative élevée.
Les piqûres des feuilles par les adultes et les larves entraînent la destruction
des tissus foliaires. En début d’attaque, la face inférieure du limbe prend un aspect gras
et brillant. Elle devient également vert-foncée avec les bords qui s’enroulent vers le
bas. Les feuilles se déchirent par la suite progressivement en présentant le symptôme
typique dit “en coup de couteau”. Elles se dessèchent ainsi rapidement sous l’effet de
la transpiration.

22
Cette altération des feuilles entraîne un mauvais développement du plant qui
prend un aspect caractéristique (“filant en hauteur”). Des attaques graves provoquent
souvent la stérilité du cotonnier par la chute des organes floraux.
1.2.2.3.2. Tefranychus sp.
Ces espèces polyphages sont très petites. Leur taille varie de 0,3 à 0,5 mm
Leur développement est souvent favorisé par un climat chaud et sec (CAUQUIL ‘l993).
Entre l’oeuf et l’adulte, les tétraniques passent trois stades larvaires actifs,
alternant avec trois stades de repos. L’oeuf, sub-sphérique, a un diamètre d’environ
‘1.20 mm ; il est opalescent. II donne naissance à une larve hexapode. L.e stade suivant
est déjà octopode. Le dernier stade larvaire se distingue par la taille, et la différence
entre les mâles et les femelles s’établit nettement. Les premiers sont de petite taille,
avec un abdomen étroit et jaunâtre, tandis que les seconds sont plus développés plus
ronds et de couleur rose. C’est ensuite le troisième stade de repos, enfin l’adulte.
Seules les femelles sont visibles à l’oeil nu ; elles sont rouges vermillon, avec des
pattes plus claires. Elles tissent des toiles qui leur permettent de protéger les oeufs et
3es larves contre d’éventuels prédateurs. Une femelle non accouplée ne donne que des
mâles (haploïdes). La femelle fécondée pond environ 150 oeufs en moyenne globale.
La durée de développement de l’oeuf à l’adulte est de 10 jours (DELATTRE 1973).
L’espèce dominante au Sénégal sur le coton est Tefranychus urticae. Les
feuilles attaquées prennent une couleur rougeâtre et bronzée. Lorsque l’attaque est
sévère, le limbe se dessèche et la feuille tombe. Ce qui peut entraîner une forte baisse
de production.
Comme méthodes de contrôle des Acariens nous retiendrons que :
- les produits chimiques assurent un bon contrôle des populations
d’Acariens. Parmi les produits efficaces pour une bonne protection du cotonnier contre
ces ravageurs on peut noter : chlorpyriphos-éthyl à 150-400 g m.a./ha, endosulfan à
500 g m.a./ha, isasophos 300 g m.a./ha, monocrotophos 150-250 g m.a./ha, profénofos
150-300 g m.a./ha, triazophos 125-250 g m.a./ha, pyridaben 150-300 g m.a./ha,
rsoxathion g m.a./ha, Triazophos 200 g m.a./ha, profénofos g m.a./ha.

23
- de nombreux prédateurs opèrent sur les populations de P. lafus, plusieurs
Acariens de différentes familles étant parmi les plus actifs.
- dans la nature, les populations de tétranyques sont limitées par les facteurs
climatiques (par ex. une hygrométrie élevée), par des maladies dues à des
champignons parasites, et enfin par des prédateurs nombreux représentés par des
Acariens (fam. des Phytoseidae et autres), des Hemerobiidae, des Coccinellidae, des
Thysanoptères, des Anthocoridae, etc.
Ces méthodes de controle n’ont pas fait l’objet de test au Sénégal.
Cependant ils se sont révélés performants dans d’autres pays.

24
PLANCHE VI
Fig. 13
Fig. 14.
Fig. 13. - Tefranichus mâle, face dorsale.
Fig. 14. - Tetranichus femelle, face dorsale.

25
1.23. Les ravageurs de la phase reproductive.
Ces ravageurs appelés insectes Carpophages, sont les plus dangereux à
cause non seulement des dégâts qu’ils occasionnent, mais également de leurs
apparitions durant la phase sensible de la culture.
1.2.3.1. Helhxwerpa armigera Hübn.
Ce Lépidoptère est une noctuelle déprédatrice de nombreuses cultures. Ses
plantes hôtes sont : les AJalvaceae (Cotonnier, Hibiscus), les Gramineae (maïs, sorgho,
mil) ; les légumineuses (haricot, niébé) ; les Solanaceae (tomate, pomme de terre,
aubergine), etc.
D’après MIRAHMEDOV et al. (1985), I’infestation des champs de coton a lieu
au début de la formation des branches fructifères.
En système de cultures pluviales, le cotonnier est la plante-hôte la plus
attaquée. L’adventice Cleome viscosa (Capparidaceae), qui est une rudérale qui lève
dës les premières pluies, héberge les premières générations de H. armigera avant que
les cultures pluviales soient attractives (NIBOUCHE, 1995).
La femelle pond sur les feuilles et les organes génératifs des plantes. Elle
peut déposer 500 à 3000 oeufs (BELOCHAPKINE et a]., ‘l992). Le développement
embryonnaire dure 2 à 72 jours et les chenilles vivent 13 à 22 jours en passant par 6
stades larvaires. La chrysalide se développe l0 à 15 jours dans le sol à des
profondeurs de ‘l0 à 15 cm (BONDARENKO et a]., 1991; MIRAHMEDOV et a]., 1985).
Les chenilles, d’une taille de 35 à 40 mm sont de coloration très variable allant du vert-
clair au noir. Les individus sombres présentent souvent une bande longitudinale
dorsale foncée et une alternance de bandes latérales foncées et claires. Sur le
cotonnier, les chenilles causent des dégâts sur les feuilles apicales et sur les points de
croissance qu’elles rongent. Les larves du deuxième stade pénètrent dans les boutons
floraux, les ovaires et les jeunes capsules, tandis que celles du dernier stade entrent
dans les capsules encore vertes et aqueuses où elles se nourrissent des graines avant
que ces dernières ne se durcissent (BONDARENKO et a]., 1991).

26
Une forte attaque de H. armigera peut provoquer la chute des jeunes
organes et des dégâts irréversibles sur les capsules âgées. Le trou foré sur la capsule
peut avoir 4 mm de diamètre, mais ce dernier n’est pas encombré dlexcréments comme
cela s’observe chez certaines larves carpophages.
La chrysalidation peut avoir lieu dans le sol ou dans les capsules mêmes
(,BmELOCHAPKINE et al., 1992).
.Le ravageur peut présenter du cannibalisme en cas de stress alimentaire,
chez les populations larvaires en fin de développement On peut relever ‘l a 5
générations annuelles sur la culture cotonnière suivant les conditions climatiques.
Au Sénégal, Hekoverpa est devenu depuis 1981 le ravageur le plus
important par sa distribution, ses apparitions régulières et ses niveaux élevés
,rl’infestation. Cette situation pourrait être liée entre autres, au développement des
wltures maraîchères dont il est aussi un important déprédateur (COLLINGWOOD et
a/., 1981). En effet, il a été émis l’hypothèse que les adultes de cette espèce migrent de
la zone maraîchère vers la zone cotonnière en fonction des saisons culturales
(DIONGUE, 1989). II s’avère donc nécessaire d’en tenir compte dans les programmes
de protection phytosanitaire aussi bien des cultures cotonnières que maraîchères.
Sur le plan de son évolution, cette espèce est capable de développer entre
Juillet et Octobre 3 à 4 générations sur la culture du coton au Sénégal.
D’après les etudes effectuées par NIBOUCHE (‘l992) au Burkina Faso,
Helicoverpa peut être amené à développer deux types de stratégies pour sa survie
durant la période post-récolte de la plante-hôte primaire. D’une part, l’existence
permanente d’une culture pouvant servir d’hôte (culture maraîchère) peut lui permettre
d’avoir une activité continue sans passer par une diapause obligatoire. D’autre part, la
fin de la saison des pluies entraîne la disparition plus ou moins rapide des autres
cultures pluviales qui sont également des hôtes primaires. Dans cette situation, trois
types de mécanismes peuvent être développés par l’insecte pour la sauvegarde de
l’espèce:
a) son caractère d’extrême polyphage peut lui permettre de trouver des
plantes-hôtes secondaires durant la saison sèche parmi la végétation spontanée.

27
b) ses aptitudes migratoires lui donnent également les possibilités d’occuper
aisément en début de saison hivernale des habitats temporaires à partir des cultures
maraîchères. La migration inverse est également possible en début de saison sèche.
c) l’arrêt de développement au stade nymphal sous l’effet de hautes
‘:emp&-atures supérieures à 35°C et des humidités relatives très basses peuvent obliger
les chrysalides à passer la mauvaise pkiode dans le sol jusqu’à ce que les conditions
rie température et d’humidité redeviennent normales sous l’effet des pluies. En effet,
des chrysalides vivantes dans le sol ont pu être trouvées trois mois après la fin de
l’hivernage dans des parcelles de coton.
Les possibilités de protection de la culture contre H. armigera sont multiples.
En effet, sur le plan de la lutte biologique, de nombreux parasito’ides et prédateurs
ennemis naturels de cette espèce ont déjà fait l’objet d’identification. Les labours de fin
de cycle comme méthode culturale de protection permettant d’exposer les chrysalides à
la dessication sous l’effet des hautes températures et à l’action des oiseaux et autres
prédateurs, peuvent être envisagés dans le cadre d’une lutte intégrée contre ce
ravageur.
Le traitement aux bio-pesticides comme les produits à base virale ou à base
de bactéries est recommandé. Les nombreux essais de protection chimique effectués
montrent que peu de matières actives sont efficaces contre cette espèce, exception
faite des pyréthrinoïdes qui sont actuellement utilisés (alphacyperméthrine 18-21 (15
18) g m.a./ha, bifenthrine 24-30 (24) g, cyfluthrine 15-21 (15-18) g, cyhalothrine 20-30
g, cyhalothrine 12-18 (12-15) g, cyperméthrine 36 (30-36) g et cypermethrine H.C 24-30
(24-30) g m.a./ha).

28
PLANCHE VII
Fig. 15. - Helicoverpa armigera
Fig.17. - Bouton floral attaqué par
Helicoverpa (les bractées s’écartent).
Fig. 16. - Chenilles d’He/icover;oa
Fig. 18. - Capsule attaquée par
chenille d’He/icoverpa

29
1.2.3.2 - Earias sp.
Ce ravageur est à l’instar de Helicoverpa, un Lépidoptère de la famille des
Noctuidae. D’aprés les observations faites par DIONGUE (1986), deux espèces de
Earias sont rencontrées au Sénégal (Earias biplaga Walk. et Earias insulana Boisd).
Ces deux espèces sont inféodées à certaines familles de plante comme les Malvaceae
et les Tiliales qui sont des plantes sauvages ou cultivées (CAUQUIL, ‘l993).
Les chenilles d’une longueur de 15 à 18 mm sont caractérisées par la
présence de nombreuses épines charnues, d’où son nom de chenille épineuse du
cotonnier. D’après CAUQUIL (‘l993), ces larves sont à l’origine de deux types de
degâts. En début de saison, les larves mangent les tiges du sommet de la plante en
entraînant ainsi un flétrissement du rameau attaqué. Plus tard, elles s’attaquent aux
organes florofructifères qu’elles rongent en provoquant par conséquent une diminution
du potentiel de production de la plante. Avant la chrysalidation qui a lieu sur les
plantes, la chenille tisse un cocon en forme de barque brunâtre qui est très dur et
resistant. Le cycle de développement de cette espèce (de l’oeuf à la nymphose) peut
durer de 4 à 6 semaines (FROHLICH et RODEWALD, 1970).
Concernant les mesures de protection contre ce ravageur, aucune autre
méthode n’a été testée au Sénégal en dehors de la protection chimique dont les
différentes matières actives et les doses correspondantes sont mentionnées dans le
tableau 1.

30
Tableau 1: Matières actives recommandées par la recherche de 1986 à 1991.
MATIERES ACTIVES
DOSE (glha) Fournisseur
-
-
cyperméthrine + dimethoate
30 + 300
R-P, FMCISPIA
icyperméthrine + métamidophos
30 + 300
CALLIOPEISPIA, SENCHIM
~cyperméthrine + chlorpyriphos-éthyl
30 + 400
DOW/MATEMA, R-P
-
-
vyperméthrine f chlorpyriphos-méthyl
30 + 300
DOW/MATEMA
cyperméthrine f isoxation
30 f 250
CALLIOPEISPIA
cyperméthrine + monocrotophos
30 + 200
CIBA, R-P
alphacyperméthrine +- diméthoate
18+300
FMCISPIA
alphacyperméthrine + profénofos
15+250
SHELL
alphacyperméthrine+ monocrotophos
15+200
SHELL
deltamethrine f diméthoate
10+300
ROUSSEL
deltamethrine + monocrotophos
75 + 200
ROUSSEL
deltamethrine + triazophos
101 + 150 ROUSSEL
cyfluthrine + ométhoate
18+300
BAYERIMATEMAIPOLYCHIMtE
cyfluthrine + métamidophos
18+300
BAYERIPOLYCHIMIE
esfenvalerate + diméthoate
21 -f- 300
SHELLISUMITOMO
bifenthrine
30
FMC/SPIA
bifenthrine + isoxathion
24+ 150
FMCXPIA
lambdacyhalothrine + diméthoate
i5+300 R - P
‘ambdacyhalothrine+ monocrotophos
*t5 + 250
R-P
II,

31
PLANCHE VIII
Fig. -19. - Earias insulana
Fig. 20. - Earias biplaga

32
1.2.3.3 - Diparopsis wafersi (Rothschild)
Cette noctuelle est une espèce africaine monophage inféodée au cotonnier.
A l’éclosion, les jeunes larves sont de couleur claire, elles prennent ensuite une
coloration verte et rougeâtre. Elles portent des ornementations caractéristiques sous
l’orme de trois traits rouges sur chaque segment. Les jeunes chenilles pénètrent dans
les boutons floraux qu’elles évident, Aux stades plus avancés, elles s’attaquent aux
capsules qui pourrissent souvent sous l’action de divers agents pathogènes” Les
attaques sont reconnaissables par leur orifice d’entrée qui est circulaire avec 3 à 4 mm
de diamètre. Ces organes ainsi endommagés se fanent et se détachent du rameau qui
‘es porte.
La nymphose a lieu dans le sol où la chrysalide est protégée par une coque
‘:erreuse caractéristique (CAUQUIL, 1993). Dans les conditions optimales de
,:empérature (3O”C), le cycle de développement de l’insecte peut durer environ un mois.
Un nombre de 3 à 4 générations, par an, peuvent être observées sur la culture du
ûoton. En absence de culture durant la saison sèche, cette espèce entre en diapause
sous forme de chrysalide dans le sol (SCHMUTTERER, 1969).
Avant 198f, D. waters; était le ravageur le plus important de la culture
cotonnière au Sénégal, causant particulièrement dans les années 1978 et 1979 des
diigâts considérables dans les régions de Tambacounda et de Kolda (BOURNIER,
1979; DIONGUE, 1986). Depuis lors, ses populations sont restées généralement faibles
et très localisées suite à la généralisation, depuis 1981, de l’utilisation de
pyréthrinoïdes auxquels cette espèce est particulièrement sensible (DELATTRE, 1983).
Cependant, depuis 1993 on assiste à une recrudescence de l’espèce dans toute la
zone cotonnière.
Comme mesures de protection.contre D. watersi, l’arrachage et la destruction
des plantes après la récolte sont recommandés car le cotonnier est la seule culture à
laquelle ce ravageur est inféodé (insecte monophage). Le travail du sol peut permettre
également d’éliminer une bonne partie des chrysalides. Cependant, seule la protection
chimique est jusqu’à maintenant pratiquée avec des produits mentionnés dans le
tableau 1 ci-dessus.

3 3
PLANCHE IX
Fig. 21. - Papillon de
Diparopsis
Fig. 23. - Prépupe, puces
et coque terreuse
Fig. 22. - Chenille de Diparopsis
Fig. 24. - Chenilles de Diparopsis et
ses dégâts sur capsules vertes

34
1.2.3.4 - Dydercus sp.
Cet hétéroptère de la famille des Pyrrhocoridae communément appelé
“Punaise rouge du cotonnier” est très fréquente en Afrique. Les espèces de cette
“amille sont nombreuses, mais D. volkeri est la plus rencontrée sur le cotonnier. Cette
espèce attaque également d’autres familles de plante que les Malvaceae, notamment
es céréales comme le mil et le sorgho (PIERRARD, 1983). Le cycle de développement
ide cette espèce de ravageur dure 4 à 5 semaines selon les conditions de température
{SCHMUTTERER, 1969).
Les dégâts sont occasionnés aussi bien par les adultes que par les larves.
Les premières infestations de la culture du coton se font toujours par les adultes
crovenant des champs de maïs après la récolte ou des Makceae en fin de cycle.
Cette migration a toujours lieu entre le 20ème et le 30ème jour après le début de la
floraison du cotonnier (PIERRARD, 1983). Les insectes se multiplient ensuite sur la
plante en se nourrissant des graines en formation. La prise de nourriture a toujours lieu
en fin d’après-midi, la nuit ou tôt le matin quand les températures deviennent
relativement basses (SCHMUTTERER, 1969). D’après ce même auteur, les piqûres
constituent une voie d’accès pour de nombreux agents pathogènes dont le plus
fréquent est Nemafospora gossypii. Les spores de ce champignon sont disséminés
d’une plante à l’autre par le stylet de la punaise lors de la prise de nourriture. Par
ailleurs, les piqûres intenses sur les jeunes capsules entraînent souvent leur
abscission. Le mode de prise de nourriture des jeunes larves provoque également la
souillure des fibres, la perte du pouvoir germinatif des graines ainsi que la réduction de
leur teneur en huile.
Le traitement chimique avec un organophosphoré et la récolte précoce
peuvent constituer les principales méthodes de lutte.

35
PLANCHE X
Fig. 26. - Dysdercus vOl/w~, adulte.
Fig. 27. - Dysdercus vO/keri,
larve au stade V.

36
1.3. CONCLUSION
La revue de la situation parasitaire du coton montre que cette spéculation fait
tellement l’objet d’attaques par différents insectes nuisibles qu’il est pratiquement
inimaginable de mener sa culture dans les conditions agro-climatiques du Sénégal sans
des mesures de protection adéquates. Cependant, sur la base des observations faites
sur 19 années relatives aux frequences et périodes d’apparition des différentes
espèces d.‘insedes nuisibles rencontrées sur la culture du coton (Fig. l), on peut dire
que les insectes carpophages sont les principaux ravageurs dans les différentes zones
de production cotonnière et méritent par conséquent une attention toute particulière
dans les programmes de recherches sur la protection du coton.
Figure 28: Fréquence d’apparition des insectes ravageurs entre 1968 et
1994 dans la zone cotonnière.
20 r
I
1 5
1 0
5
0 11 Illllllilllrllllill IIIIIIJ
1
3 5 7 9
il 13 15 17 19 21
23 25 27
ESPECES
NB: Les chiffres 1 à 28 représentent respectivement les espèces suivantes:
Heiicoverpa; Earias; Diparopsis; Anomis; Syllepte; Bemisia; Spodoptera; Dyscfercus;
Cryptoph/ebia; A .
gossypii; Lygus; Empoasca; Xanthodes; Amsacta;
Polyphagofarsonemus; Oxycarenus;
Campyiomma;
Megacoelum;
Nezara;
Anoplocnemis; Creunthiades;
Piezodorus; Thrips tabaci; S. gossypii; Podagtica;
Syagrus; Pachqoda et Platyedra.

37
L’inventaire des principaux insectes utiles effectué au Sénégal et ailleurs en
.Afrique, montre les potentialités importantes que recèle une protection biologique du
<cotonnier contre les principaux insectes ravageurs. Cependant, compte tenu des
,sbjectifs de production qui étaient fixés à la SODEFITEX, en adéquation avec le plan
national de développement économique, les recherches entomologiques étaient plus
<centrées sur la lutte chimique que sur d’autres axes à cause de son haut degré
d’efficacité dans l’élimination rapide et massive des populations de ravageurs. En effet,
pour obtenir une production élevée et continue de coton de qualité supérieure
recherché dans le marché mondial, une protection chimique s’avère nécessaire.
Cependant, la protection phytosanitaire a été longtemps difficile à vulgariser au
Sénégal, compte tenu des efforts physiques nécessaires et des risques sur la santé des
utilisateurs. Actuellement, grâce aux nouvelles matières actives développées et aux
matériels d’épandage relativement légers disponibles, les programmes conseillés sont
devenus beaucoup plus simples avec des traitements moins contraignants. L’adoption
progressive de ces nouvelles technologies a contribué de manière significative à
J’arnélioration des rendements observés au cours de ces dernières années.
Par ailleurs, des efforts considérables ont été réalisés dans la mise au point
de méthodes d’évaluation des pertes de rendement dues à la non protection chimique
permettant ainsi de mesurer de manière plus précise l’impact économique de la
protection phytosanitaire. En effet, les résultats de la recherche d’optimisation de
l’utilisation des pesticides montrent que l’efficacité d’une protection phytosanitaire peut
se mesurer sur la base d’un programme à trois niveaux de traitement (protection
rninimale, protection standard et protection poussée). Cette méthode permet de
comparer facilement les rendements en coton-graine obtenus dans les parcelles non
protégées et ceux réalisés dans les parcelles à protection renforcée.
D’après les résultats de nombreuses recherches qui ont été effectuées dans
ce domaine, il s’avère nécessaire de réaliser une comparaison des rendements obtenus
dans une parcelle non traitée avec ceux enregistrés dans un programme plafond de
traitement.
Les résultats ainsi obtenus montrent que les pertes de rendement en coton-
graine dues à l’absence de protection chimique varient non seulement d’une zone
ecologique à l’autre, mais également en fonction des années (Tab. 2). Cette évolution
est liée certainement aux changements de la pression parasitaire en fonction des
conditions agro-climatiques très variables.

38
Tableau 2: Evolution des pertes de rendement dues à l’absence de protection chimique
paf r-apport à la protection poussée (%).
SITE
ANNEE
1985
1986
1987
1988
1989
1991
S. Malème
38,l
41,o
34,l
55,O
54,6
1
78,2
Velingara
%7
611
68,8
23,0
32,5
1
47,8
Les formules utilisées pour les calculs sont :
p = (Rdt PP - Rdt NT) x lOO/Rdt PP )
EF = Rdt ST x lOO/Rdt PP
Rdt NT = rendement sur les parcelles non traitées.
Rdt ST = rendement sur les parcelles à traitement standard.
Rdt PP = rendement sur les parcelles à protection poussée.
P
= Perte de rendement en pourcentage.
EF
= Efficacité en pourcentage du programme standard.

39
CHAPITRE II : EXPERIMENTATION
La protection chimique a longtemps été difficile à vulgariser en générai dans
les pays en voie de développement et particulièrement au Sénégal, compte tenu de la
faible capacité financière des producteurs, de leur faible niveau d’instruction et des
contraintes techniques liées à l’application chimique. De nos jours, les programmes de
protection sont devenus plus simples et beaucoup moins contraignants, grâce aux
nouvelles matières actives disponibles et aux appareils de traitement plus adaptés.
C’est toujours dans la perspective d’améliorer les méthodes de protection
phytosanitaire du coton au Sénégal que le service d’Entomologie du Programme
“Diversification des cultures pour la Haute Casamance et le Sénégal Oriental” de I’ISRA
a eu à conduire durant la campagne 1994/95 des essais de protection chimique et des
études de dynamique de populations des principaux insectes ravageurs dans différents
sites de la zone cotonnière et dont les résultats font également l’objet de ce rapport.
La station de Sinthiou Malème, le PAPEM de Vélingara et le point d’essais
de Kolda ont été les sites d’implantation des expérimentations.

40
Tableau 3. Caractérisation des sites d’expérimentation de I’ISRA au
Sénégal Oriental et en Haute Casamance (source, ISRA)
Kolda
Sinthiou
.
Vélingara
Localisation
Enceinte CRZ 30 Km Nord- Vélingara
Ouest Tamba
Superficie (ha)
5
64
1 9
Pluviométrie, movenne (mm)
896.1
670.7
806.7
Sols : Granulométrie
Argile
10.2
8.2
10.1
Limon
5.1
4.2
4.9
Sable grossier
9.7
21.5
13.3
Sable fin
35.0
33.2
34.6
Sable très fin
40.0
32.8
36.9
Physico-chimique
Carbone total (%)
3.2
2.6
4.4
Azote total (%)
0.31
0.33
0.39
Rapport C/N
1 0
9
11
PH eau (112.5)
5.59
6.97
5.41
P205 total (%)
0.165
0.176
0.220
P205 assi (Olsen ppm)
14.49
13.80
8.74
Complexe absorbant
Ca
0.95
0.59
0.57
Mg
0.43
0.18
0.27
K20
0.025
0.0223
0.019
Na
0.032
0.086
0.030
Somme
i.437
0.878
0.889
CEC
1.74
1.60
1.65
v (%)
81
54
55

4 1
2. 1. ESSAIS DE TRAITEMENT FOLIAIRE
2. 1. 1. Essai trois niveaux de protection
Les objectifs de cet essai étaient d’une part, d’apprécier l’efficacité du
programme de protection actuellement vulgarisé par rapport au programme plafond qui
consiste à faire des traitements rapprochés et d’autre part, d’étudier la nécessité d’une
protection’chimique du coton sur la base de l’évaluation aussi bien de l’incidence des
ravageurs que de la dynamique de leurs populations larvaires.
2. 1. 1. 1. Matériel et méthodes
L’essai était implanté dans les sites de Sinthiou Malème et de Vélingara. Les
dispositifs utilisés étaient le dispositif en parallèle à Sinthiou Malème et le dispositif en
escalier à Vélingara (voir ci-dessous). Chaque parcelle élémentaire comportait 20
lignes de 25 m avec des écartements de 80 cm x 30 cm. Pour les parcelles à traitement
standard (ST) et celles à protection poussée (PP), seules les 18 lignes centrales ont
été traitées,
Djspositif en double escalier
[
NTI
STI
PPI
PP2
ST2
NT2
Dispositif paraflèle
NTI
ST?
PPI
NT2
ST2
PP2
NT: Parcelle non traitée.
ST: Parcelle traitée tous les 14 jours, à partir du 45ème jour après la levée
(Protection Standard - vulgarisée).

42
PP : Parcelle traitée tous les 7 jours, à partir du 38ème jour après la levée
(Protection Poussée).
Le produit utilisé était le CYPERCAL MM 336 EC (Cyperméthrine 36 +
Métamidophos 300) à raison de l litre à l’hectare. Le traitement a été effectué en TBV
avec l’appareil ULVA+ qui est muni d’une buse noire. Le nombre de traitements
effectués était de 5 sur les parcelles ST et de 10 sur les parcelles PP. La première
application insecticide sur les parcelles à protection poussée a eu lieu le 23108 à
Stnthiou Malème et le 26/08/1994 à Vélingara. Sur les parcelles au traitement standard
la première application a eu lieu une semaine après.
La même variété a été utilisée dans tous les deux sites. II s’agissait de la
STAM42 qui est une variété précoce. Le semis a eu lieu le Ier Juillet aussi bien à
Sinthiou Malème qu’à Vélingara. Les essais dans les deux sites avaient fait l’objet de
trois (3) sarclages dont le premier du 16 au 20/07/1994, le second du 1 er au !Y08 et le
dernier du 28 au 30/08. Les parcelles avaient également subi un buttage, aussitôt après
le dernier sarclage. L‘épandage de 250 kg/ha de NPK (14-23-14) a eu lieu après le
premier sarclage et celui de l’urée (50 kg/ha) parés le deuxième sarclage. La récolte a
été faite sur les lignes centrales de chaque parcelle élémentaire (10 lignes à Sinthiou
Malème
et 18 à Vélingara).
2.1 .1.2 - Observations et critères d’évaluation
Afin d’apprécier la présence et l’impact de différents insectes ravageurs, des
observations ont été effectuées à partir de la floraison. Les principales observations et
analyses suivantes ont été réalisées sur la culture :
a) - Elpraison : Le nombre total de fleurs produites par la plante a fait l’objet
de comptage au fur et à mesure des apparitions. L’objectif de cette opération était
d’évaluer I’.influence du traitement chimique sur la formation des fleurs. Le comptage se
faisait trois fois par semaine (lundi, mercredi et vendredi) uniquement sur deux lignes
centrales (L9 et Lll) de chaque parcelle élémentaire. Le cumul des fleurs produites
(FLOR), durant cette période d’observation, a été pris comme critère d’appréciation,

43
.
b) - &oscission des organes flor.ofruc~feres(SHFnDlNG~
Le nombre d’organes florofructifères (boutons floraux et capsules) tombés,
suite à l’attaque de différents insectes ravageurs, est déterminé trois fois par semaine
sur les interlignes I (3-4) et I (17-l 8) de chaque parcelle élémentaire. Cette opération a
Me réalisée en même temps que le comptage des fleurs. Les analyses détaillées de
ces organes étaient faites sur la base des critères suivants :
.O Bftot.: Nombre total cumulé de boutons floraux ramassés.
BFtr.: Nombre total cumulé de boutons floraux troués.
??
CAPtot.: Nombre total cumulé de capsules ramassées.
??
CAPtr. : Nombre total cumulé de capsules trouées.
??
HELABS : Nombre total cumulé de chenilles de H. armigera
??
DIPABS. : Nombre total cumulé de chenilles de D. watersi.
??
EARABS. : Nombre total cumulé de chenilles de Earias
??
sp
SPOABS. : Nombre total cumulé de larves de S. /iffora/&.
??
c) - Analyse sanitaire des organes verts (ASOV)
Cette analyse consiste à faire une évaluation de l’état d’infestation de tous
les organes aériens (feuilles, fleurs, boutons floraux et capsules) de la plante par les
différents insectes ravageurs présentes dans les parcelles. Cette opération est réalisée
une fois par semaine, avant chaque traitement, sur 10 plants des lignes centrales L5 et
LI6 de chaque parcelle. Les observations au niveau de chacune de ces lignes sont
effectuées sur 5 pieds choisis au hasard. Dans la mesure du possible, certaines
espèces d’insectes nuisibles rencontrées sur ces pieds avaient fait l’objet de
denombrement. Pour ce qui concerne I’infestation due au Syllepfe, seul le nombre de
plantes attaquées a été déterminé. La présence des populations, aussi bien de
pucerons (Aphis gossypii) que de mouches blanches (Bemisia fabaci), a été notée par
comptage du nombre de feuilles terminales hébergeant au moins un insecte. Pour les
pucerons, il fallait qu’au moins un insecte soit présent sur une feuille terminale parmi

44
les 5 choisies par plante, tandis que pour Bern&;a, chaque feuille prise au hasard
devait héberger au moins une forme fixée de l’insecte. Ainsi, le nombre de plantes
attaquées par S. derogafa (PLSYL), de feuilles attaquées par A. gossypii (FEAPH) et
par B. fabaci (FEBEM) a été déterminé. Toutes les capsules trouvées sur les plantes
choisies avaient fait l’objet d’une analyse détaillée sur la base des critères suivants :
. CVtot. : nombre total cumulé de capsules vertes formées.
?? CVs. : nombre total cumulé de capsules saines.
‘e CVtr. : nombre total cumulé de capsules trouées.
. HELICO : nombre total cumulé de chenilles de H. armigera observées.
. DIPARO : nombre total cumulé de chenilles de D. wafersi observées.
. EARIAS : nombre total cumulé de chenilles de Earias sp observées.
. SPODOP: nombre total cumulé de chenilles de S. hfforalis observées.
?? ANOMIS : nombre total cumulé de chenilles de A. flava observées.
?? CHEtot : nombre total de chenilles observées
?? DYSDER : nombre total cumulé de Dysdercus observées.
?? %PLSYL : pourcentage de plants attaqués par S. derogafa.
?? %FEAPH : pourcentage de feuilles hébergeant A. gossypii.
?? %FEBEM : pourcentage de feuilles hébergeant B. fabaci.
d) - Analyse sanitaire des capsules mûres (ASCM)
Cette analyse a lieu sur la plante après l’éclatement des capsules mûres sur
2 lignes centrales (L9 et Lli) de chaque parcelle élémentaire pour déterminer :
?? CMtot : nombre total de capsules mûres.
??CMS : nombre total de capsules saines.
?? CMtr : nombre total de capsules mûres trouées.
?? CMPo : nombre total de capsules pourries.
?? CMMo : nombre total de capsules momifiées.

45
2.1 A .3 - Résultats et discussions
2.1.1.3.1. Situation parasitaire
La situation parasitaire dans les différents sites d’expérimentation a été
obtenue grâce aux observations effectuées en plein champ.
Les résultats montrent que le parasitisme a été, d’une manière générale, très
faible durant cette campagne agricole sur l’ensemble des points d’essais. Ces
observations ont permis de montrer l’apparition de plusieurs espèces de ravageurs
appartenant aux trois groupes principaux suivants:
2.1.1.3.1.1. Les insectes phvllophaoes
# Syllepfe (Sylepfa) derogafa F. a été l’espèce phyllophage la plus
représentée, même si son impact sur le coton était relativement sans importance. Son
apparition a eu lieu vers la mi-Août avant les premiers traitements phytosanitaires. Elle
a été observée durant tout le reste de la campagne sur l’ensemble des sites.
Anomis (Cosmophylla) flava L. était présente dans tous les sites, mais à
??
des niveaux d’infestafion relativement assez faibles selon les zones écologiques. Ainsi,
elle n’avait développé à Sinthiou Malème qu’une très faible génération qui s’étalait du
29 Août au 5 Septembre, tandis qu’à Vélingara deux générations plus ou moins
Importantes ont été observées. La première est apparue du Ier au 22 Septembre et la
,+euxième, qui était la plus importante, a été enregistrée du 14 Octobre au 3 Novembre.
Spodopfera lifforalis Boisd a été observé aussi bien à la station de
??
Sinthiou Malème qu’à celle de Vélingara, mais avec des périodes de fluctuations
différentes. Dans tous ces deux sites, une seule génération a été observée. Tandis que
son apparition a eu lieu à Sinthiou Malème de mi-Septembre à mi-Octobre, la présence
de ses larves a été constatée à Vélingara de fin Septembre à fin Octobre.
II faut signaler qu’en dehors de ces trois espèces de lépidoptères
phyllophages, il y a eu également l’apparition d’Altises (Podagrica sp.r Alfîchae) sur la
variété “glandless”. Ces espèces d’insectes phyllophages de la sous-famille des
Chrysomelidae s’attaquent spécialement aux variétés dépourvues de glandes à
gossypol.

46
2.?.?.3.?.2. Les insectes piqueurs et suceurs
Aphis gossypii Glov., puceron du cotonnier a été l’espèce dominante
??
parmi les insectes piqueurs et suceurs. Sa population était très importante au début de
!Septembre, mais a connu une régression considérable à cause des fortes précipitations
de Septembre et Octobre et des traitements insecticides.
Bemisia tabaci Gen. (mouche blanche) n’a été observé qu’à Vélingara en
??
Septembre avec des infestations relativement importantes.
Dysdercus vi%eri Fab. qui est une punaise polyphage, n’a fait son
??
apparition sur le coton qu’après la récolte du maïs qui est probablement son hôte
primaire. En effet, I’infestation des champs de coton par les adultes de cette espèce se
*‘ait généralement aux environs d’un mois après la floraison, du fait de la récolte du
maïs (PIERRARD, ? 983).
2.1.1.3.1.3. Les insectes carpophages
Helicoverpa armigera Hübner est généralement toujours présent et très
??
abondant dans la zone cotonnière, mais ses attaques ont été, indépendamment des
zones écologiques, moins importantes cette année.
Earias sp a été observé aussi bien à Sinthiou Malème qu’à Vélingara.
??
Cependant, le niveau des attaques variait d’un site à l’autre. En effet, la population
larvaire était plus importante à Vélingara avec une période s’étalant de fin Août à début
Novembre. Dans toutes les zones écologiques, cette espèce était plus abondante cette
année que H. amigera.
Diparopsis watersi Roth n’a été observé qu’à Vélingara, mais avec des
??
populations très faibles.
2.1.1.3.2. Impact du traitement sur la floraison et le shedding
Pour avoir une idée de l’impact du traitement chimique sur la formation
potentielle des
fleurs et sur I’abscission des organes florofructifères due
particulièrement à l’action des insectes carpophages, 26 observations ont été

47
effectuées à la station de Sinthiou Malème du 5 Septembre au 2 Novembre 1994 et 32
sur les essais menés à Vélingara durant la période du 29 Août au 9 Novembre.
Comme le montre le tableau 4, le traitement chimique a eu un effet positif
non seulement sur la formation des organes florofructifères mais également sur la
protection de ces derniers contre les insectes ravageurs carpophages.
Tableau 4: Nombre d’organes florofructifères tombés sous l’action des carpophages.
I
I
CRITERE
SINTHIOU MALEME
VELINGARA
NT
S T
P P
NT
ST
P P
FLOR
2 6 6 2 0 0 a 3 5 5 2 0 0 b 421100~ 2 5 2 1 0 0 a
272200ab 305300bc
BFtot
40600 a
27400 b
23700 b
63000 a
46600 b
37200~
BFtr
23200 a
10100 b
8500~
39500 a
17600 b
10400 b
CAPtot
107200a
99400b
84200~
225000 a
278900 a
303900 b
CAPtr
25900 a
13100 b
10500 b
89600 a
39400 b
33600 b
%ABStr
33,2 a
18,3 b
17,6 b
44,8 a
17,6 b
12,9 b
HELABS
1900 a
600 b
700 b
4600 a
2400 b
600~
EARABS
1000 a
200 b
IOOb
4100 a
900 b
IOOC
DRPABS
Oa
Oa
Oa
1000 b
600~
4ooc
SPOABS
2200 a
1800 a
600 b
3400 a
500 b
200 b
(P<5%).
L’analyse des données montre une différence significative entre le traité et le

48
celle du traitement standard (ST). Cependant, la différence entre ces 2 modes de
i:raitement variait d’un site a l’autre. En effet, la formation des fleurs (FLOR) était à
Sinthiou Malème”de 156 % dans la protection ST inférieure à celle de la protection
poussée, tandis que cette différence était de lO,8 % à Vélingara toujours en faveur de
PP.
Ceci peut être certainement lié au fait que la pression parasitaire était à
‘Jélingara’plus forte qu’à Sinthiou Malème. En effet, l’observation du nombre de boutons
floraux tombés dans tes parcelles non traitées montre une différence de 22400 boutons
floraux, soit 356%. D’autre part, l’analyse sanitaire des organes florofructifères tombés
du point de vue de la présence ou non de larves d’un carpophage, révèle une
différence entre les deux sites en faveur de Vélingara de 57,7% de chenilles de
klelicoverpa, 75,6% de Earias, de 100% de Diparopsis et de 35,3% de Spodoptera.
En examinant également la formation potentielle des fleurs dans les
parcelles témoins, on constate que leur nombre total était de 266200 fleurs/ha à
!ZAnthiou Malème et de 252100 fleurs/ha à Vélingara, soit une différence de 5,3%. Cette
différence relativement faible entre les deux sites est liée probablement à l’influence
des autres insectes ravageurs non carpophages, en particulier les insectes piqueur-
suceurs phyllophages. Les différences de conditions agro-climatiques ont également pu
ette déterminantes.
Concernant la diversité des ravageurs dans les deux sites, les résultats
montrent que Spodoptera et Helicoverpa étaient les espèces dominantes à Sinthiou
Malème, tandis que Helicoverpa et Earias étaient beaucoup plus représentés à
Vélingara parmi les principales espèces carpophages. D’autre part, l’observation de
l’ensemble des organes florofructifères tombés dans toutes les parcelles montre, aussi
bien à Sinthiou Malème qu’à Vélingara, que la part du « Shedding » lié à l’action des
insectes carpophages était relativement faible. En effet, comme le montre la figure 2 ,
cette part représentait en moyenne dans les deux sites 39% dans les parcelles NT,
‘18% dans les parcelles ST et 15% dans les parcelles à protection poussée (PP).

49
Figure 2 : Pourcentage du « shedding » dû aux insectes carpophages
(moyenne des deux sites).
/
100( /I ---------------_---------------------
, ----_-----------
L,“L
A.2

------
------
---_--
- I
NT
ST
PP
PROGRAMME DE PROTECTION
De l’analyse de la figure susmentionnee, il ressort que le traitement chimique
kduit substantiellement I’abscission des organes florofructifères due aux insectes
carpophages. Ces résultats montrent que l’action des autres facteurs exogènes et
ondogènes a été beaucoup plus importante sur le « shedding » que celle des insectes
rarpophages.
Concernant la sensibilité des différentes phases du stade de reproduction de
la plante, l’analyse des résultats montre que c’est durant la période de formation des
capsules (phase de fructification) que la plante est plus sensible au « shedding ». En
effet, le nombre de capsules tombées à Sinthiou Materne était de 107200 dans les
parcelles NT, tandis que celui des boutons floraux tombes était de 40600, soit une
différence de 57%. Dans les conditions d’une plus forte pression parasitaire
(Vélingara), cette différence était d’environ 63%. Cependant, l’analyse des organes
f’lorofructifères montre que les boutons floraux étaient beaucoup plus attaques que les
capsules par les insectes carpophages: le pourcentage de boutons floraux troués a
représenté en moyenne 60% pour les deux sites contre 32O/6 en moyenne pour les
capsules.

50
2.1.1.3.3. Effet du traitement sur le contrôle des ravageurs
Dans l’objectif d’étudier également l’influence des autres espèces de
-avageurs non carpophages sur la production, une analyse sanitaire des organes verts
[feuilles, fleurs, boutons floraux et capsules) a été effectuée. Ces résultats ont été
(obtenus sur la base de 10 observations effectuées du 5 Septembre au 2 Novembre à
Sinthiou Malème et du 29 Août au 9 Novembre à Vélingara. II s’agissait dans ces
observations d’évaluer le pourcentage de capsules vertes trouées par les différents
insectes carpophages, le pourcentage de plantes et de feuilles attaquées par les
différentes espèces d’insectes phyllophages (Sy//epfe, Aphis, Bemisia) et de déterminer
le nombre de chenilles des différentes espèces carpophages trouvées dans ces
capsules vertes. Les résultats montrent d’une manière générale, que le pourcentage
des capsules vertes trouées était relativement faible dans les deux sites. II était en effet
dans les parcelles NT de 5% à Sinthiou Malème et 23% à Vélingara. L’observation du
tableau 6 montre par ailleurs, que le nombre total de capsules vertes était dans les
parcelles non traitées à Sinthiou Malème significativement inférieur à celui de
Vélingara. Celui-ci était respectivement de 30100 et 73900 capsules, soit une
différence de 59,3% qui serait certainement liée aux conditions agro-climatiques qui
seraient plus favorables à Vélingara pour le développement du cotonnier, malgré la
forte pression parasitaire constatée dans cette zone, En effet, comme le montre
l’observation des données pluviométriques (Tab. 5), les précipitations étaient
relativement plus importantes à Vélingara (991 mm) qu’à Sinthiou Malème (933 mm).
Tableau 5: Cumul pluviométrique en mm durant la campagne 1994195.
SITE
Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre TOTAL Répartition
Sinthiou
20
76
130
241
378
88
933
54 jours
Velingara
20
49
142
431
296
83
991
59 -
Kolda
Kolda
,I 3 1 80 1 292 1 452 1
3
80
292
452
254
254
1 115 1 1230 1
115
1230
59 - Il
59-1

51
L’analyse des capsules trouées par ces différentes chenilles montre que
&.Gcoverpa était dominant à Sinthiou Ma@rne, tandis qu’à Vélingara Earias était
l’espèce la plus représentée. Diparopsis etait présente à Sinthiou Malème. Par contre,
aucune larve dudit ravageur n’avait pu être observée à Vélingara.
Concernant l’incidence des insectes phyllophages, les résultats montrent un
i’aible pourcentage d’attaques des plantes et des feuilles, variant entre 5 et 36 % dans
les parcelles non traitées. D’une manière générale, l’influence de ces ravageurs était
/plus importante à Vélingara qu’à Sinthiou Materne. Ce qui confirme le fait que la
pression parasitaire était en général plus importante dans cette zone.
A côté de l’analyse de l’impact du traitement chimique sur les organes verts,
IIQUS nous sommes intéressés également à l’avenir des capsules vertes trouées qui
sont sur les cotonniers. Pour cela, le pourcentage de capsules mûres saines et
Icapsules mûres trouées ainsi que celui des capsules pourries a été déterminé lors de la
récolte. Comme le montre le tableau 6, la part des capsules pourries était d’une
nanike générale très faible aussi bien dans les parcelles traitées (0 - 0,7%) que dans
celles non protégées (6 - 7%). Les mêmes tendances relatives aux dégâts causés sur
ces organes florofructifères ont été constatées sur les capsules mûres. En effet, le
nombre de capsules mûres trouées représentait, dans les parcelles témoins, environ
10% des capsules récoltées à Sinthiou Malème contre 24% à Vélingara, soit une
différence de presque 58%. Les résultats montrent également que le nombre total de
capsules mûres récoltées était à Sinthiou Malème, dans le cas d’une absence de
protection, de 49,?% supérieur qu’à Vélingara. Cette différence s’élevait à 28,7% dans
les parcelles à traitement poussée (PP), toujours en faveur de Sinthiou Malème. Ce qui
semble être en adéquation avec la forte pression parasitaire aussi bien des
carpophages que des phyllophages constatée dans le site de Vélingara.

52
Tableau 6: Analyse sanitaire des organes verts et capsules mûres.
T
1
CRITERE
SINTHIOU MALEME
VELINGARA
I
NT
ST
P P
NT
ST
P P
(Mot
-
30100
74700
80000
73900
77500
110800
“%CVs
.
95,3
98,2
97,3
76,7
93,5
968
WZVtr
417
Y3
25
23,3
63
3,2
HELICO
700
500
500
1700
700
300
!:ARIAS
400
300
0
2900
300
0
DIPARO
0
0
0
300
200
0
SPODO
500
300
200
0
0
0
I~NOMIS
200
500
0
1000
500
200
CHEtot
1800
1600
700
5900
1700
500
36
2
0
26,4
716
6,4
23,6
9
374
0
0
0
97000
220400
224600
76,3
94
97,3
23,7
59
2,7
613
017
015

2.1 .1.3.4. Impact du traitement sur le rendement
L’évaluation de l’impact du traitement chimique, confirme l’idée selon laquelle
la réduction de la production de capsules mûres a une incidence négative sur le
rendement en coton-graine (Tab. 7).
Tableau 7: Rendement en coton-graine sur les parcelles trois niveaux de protection
chimique (kg/ha).
programme de protection chimique
1
I
NT
S T
P P
Rdt réel Rdt potent.
Rdt réel
Rdt
Rdt réel
potent.
S. Malème
10025
2829,3
1893,8
:Vélingara
679,7
1 3 7 5 1 1 1357,6
NB: potent. = potentiel
II faut préciser que les rendements potentiels ont été calculés sur la base
des rendements réels, du nombre de plants à l’hectare (52000 plants) et de la
superficie parcellaire qui était de 400 m2.
Les résultats montrent tout d’abord que les rendements étaient plus
mportants à Sinthiou Malème qu’à Vélingara indépendamment du programme de
waitement. En effet, la différence de rendement réel entre les 2 sites était de 322,8
nglha dans les parcelles non protégées, soit 32,2%. Cette différence était encore
beaucoup plus importante, si on considère le rendement potentiel. Elle s’élevait à 644,5
kg/ha, soit 35,5% de différence.

54
Concernant les pertes de rendement, les résultats montrent des baisses de
production de 50% à Vélingara contre 47% à Sinthiou Malème par rapport au
programme de protection poussée (PP). En comparant ces deux niveaux de protection
chimique (ST et PP), on constate que l’efficacité du programme standard par rapport au
programme “plafond” était à Sinthiou Malème de 98,7% contre 69% à Vélingara.
Les résultats montrent également que l’efficacité du programme de protection
chimique vulgarisé (ST) varie d’un site à l’autre et d’une année à l’autre suivant les
conditions‘d’infestation de la culture. En effet, la moyenne des 2 sites était de 83,9% en
’ 994 contre 72,3% en 1991. Cette différence d’efficacité constatée entre les 2 années
est due probablement au fait que les pertes étaient plus importantes en 1991 (63,4%)
qu’en 1994 (48,5%) dues à la pression parasitaire en 1991 (DIONGUE, 1991).
2.1 .1.3.5. Evaluation économique du programme de protection
Dans l’évaluation économique du programme standard de traitement
chimique (ST), les paramètres suivants ont été pris en compte :les recettes obtenues
après vente, le gain par rapport au coût de traitement ainsi que la rentabilité du
traitement. Les recettes ont été calculées sur la base du prix de vente de 125 FCFA le
kilogramme de coton-graine. II faut préciser également que cette évaluation a été faite
en tenant seulement compte des coûts afférents au traitement chimique, tous les autres
coûts de production supposés étant par ailleurs égaux à eux-mêmes. Les résultats
rnontrent tout d’abord qu’indépendamment du site, le programme de traitement standard
vulgarisé était partout presque deux fois plus rentable économiquement que la
protection poussée (PP), malgré les meilleures recettes obtenues chez ce dernier
programme (Tab. 8).
En effet, la rentabilité économique du traitement variait à Sinthiou Ma@rne,
par exemple, entre 155 (rentabilité réelle) et 23,9 (rentabilité potentielle) pour chaque
franc investi. Cependant, la supériorité de ce programme standard n’est pas le même
d’un site à l’autre. II dépend étroitement de l’importance de la pression parasitaire dans
la zone écologique. L’efficacité du traitement standard diminue sensiblement dans le
cas d’une forte infestation, comme ce fût le cas cette année à Vélingara. Sur la base de
ces résultats, il y a lieu de recommander un réajustement du programme standard en
l’onction des conditions de parasitisme dans la zone considérée. D’où l’importance que

55
revêt la connaissance du seuil économique de nuisibilité des principaux insectes
r’avageurs.
Tableau 8: Evaluation économique de la protection chimique.
rSITE Prog. COUT RECETTE
GAIN
RENTAB.
réelles
potent.
réelles potent.
réelles
patent.
NT
0
125313
226650
125313
22650
‘STM
S T
14210,4
233788
353663 219578 339452
15,5:1
23,9: 1
P P
28421,l
236725
348288
208304
319866
7,3:1
11,3:1
NT
0
84963
146088
84963
146088
‘VLG
ST
14210,4
117300
171888
103090
157677
7,3:1
11,l:l
P P
28421 ,l
169700
188675
141279
160254
5,O:l
5,6:1
NB: STM = Sinthiou Malème; VLG = Vélingara; Prog. = programme; Rentab. =
rentabilité.
D’autre part, le manque à gagner économique dû à la non protection
chimique de la culture par rapport au traitement standard était potentiellement de
112802 FCFA (339452 - 226650) à Sinthiou Ma@rne et seulement de 11590 FCFA
(157677 - 146088) à Vélingara. Ce qui montre que le manque à gagner ou “perte”
devient dans le cas d’une forte pression parasitaire relativement faible à cause de la
baisse de l’efficacité du programme standard ou du produit utilisé. En effet, le manque à
gagner de la non protection par rapport au traitement plafond (PP) représentait 56316
FCFA à Vélingara, soit une différence avec le programme standard d’environ 79%. Ce
qui confirme encore la nécessité de revoir non seulement la dose et la matière active
recommandées, mais également le programme vulgarisé en fonction des niveaux
d’infestation.
En cherchant par ailleurs à optimiser les coûts de traitement phytosanitaire,
on se rend compte qu’un investissement de 14211 FCFA en plus dans la protection
. - “ - - “ ~ - I
_...
.---

56
(1
poussée par rapport au traitement standard induisait potentiellement une perte de
c 9586 F. à Sinthiou Ma@rne et un faible surplus de 2577 F. à Vélingara, soit un rapport
de 1 franc investi en plus pour une perte de 1,4 F. (Sinthiou Malème) ou un surplus de
gain de 0,18 f. (Vélingara). Ces résultats montrent que le programme de traitement
vulgarisé s’approche étroitement du programme optimal de protection phytosanitaire
recommandable selon la situation parasitaire.
2.1.2. Essai comparaison de produits
L’objectif de cet essai était de
comparer, du point de vue efficacité et
?entabilité, différentes matières actives proposées par rapport au témoin (produit
,vulgafisé).
2.1.2.1. Matériel et mbthode
L’essai a été implanté dans la station de Sinthiou Malème. Le dispositif en
blocs de FISHER a été utilisé avec 4 objets en 8 répétitions. Chaque parcelle
élémentaire comportait 8 lignes de 20 m avec des écartements de 80 cm x 30 cm. Les
produits comparés et leurs doses respectives sont mentionnés dans le tableau 9.
Le nombre de traitements était de 5, espacés entre eux de 14 jours. La
première application en TBV a eu lieu le 3/09/1994, soit 45 jours après la levée qui
avait débuté exactement le 20 Juillet. La variété STAM42 a été utilisée dans cet essai.
Dans l’ensemble 3 sarclages et un buttage ont été réalisés. L’épandage de 250 kg/ha
de NPK (14-23-14) a été effectué le 27 Juillet, suivi d’un apport d’urée de 50 kg/ha le
i/O9/1994. Les observations ont été les mêmes que celles effectuées sur l’essai à trois
niveaux de protection (voir 2.1.1.2.).

57
Tableau 9: Matières actives ayant fait l’objet de test en 1994.
NOM COMMERCIAL
FOURNISSEUR
MATIERE ACTIVE
DOSE (I/ha)
A - CYPERCAL MM
SPIA
Cyperméthrine 36
1
(témoin vulgarisé)
-+ Métamidophos 300
B - CYPERCAL Mo
SPIA
Cyperméthrine 36
+ Monocrotophos 200
C - CYPERCAL B
SPIA
Cyperméthrine 36
+ Benfuracarbe 250
D - CYTOATE
SENCHIM
Cyperméthrine 36
+ Diméthoate
2.1.2.2. Résultats et discussions
2.1.2.2.1 S Effet du traitement sur I’abscission
Les résultats d’analyse des organes florofructifères tombés (Tab. 9),
montrent que le CYPERCAL MM était significativement moins efficace que les autres
produits dans la protection des plantes contre I’abscission des capsules. La
comparaison des produits proposés n’a révélé aucune différence significative, même si
le CYPERCAL B avec 91 000 capsules tombées à hectare semblait être relativement
plus efficace. Pour tous les autres critères d’évaluation, les résultats n’ont montré
aucune différence substantielle entre les matières actives. En outre, l’examen des
boutons floraux et capsules tombés n’a révélé aucune présence de larves de Diparopsis
wafwsi. Cette situation n’est pas due à l’effet du traitement, mais plutôt au fait que ce
carpophage n’était pas présent cette année dans cette zone écologique.

58
Tableau 10: Résultats d’analyse des capsules tombées
-
Produits
BFtot
%BFtr
CAPtot
%CAPtr HELABS SPOABS EAABS
14
42400
427
263100 a
17,6
1000
1000
400
iB
41800
40,2
107900 b
16,8
1200
1000
100
Pv
.
40000
41,5
91000 b
20,l
1400
800
300
3
42100
41,8
103800 b
16,9
1000
800
0
- (P<5%).
2.1.2.2.2. Impact du traitement sur le contrôle des ravageurs
Comme dans le cas de l’essai parcelles à 3 niveaux de protection, il a été
arocédé à une analyse sanitaire des organes verts pour évaluer l’impact des différentes
matières actives sur le développement des populations des insectes carpophages et
phyllophages.
Les résultats mentionnés dans le tableau 11 ne montrent aucune différence
significative entre les produits utilisés, sauf dans le cas du contrôle de Syllepfe. En
effet, le CYPERCAL MM semble être plus efficace que les autres substances actives
dans la protection du cotonnier contre ce phyllophage.
Dans l’ensemble l’impact des ravageurs, phyllophages a été cette année
moins importante que celui des carpophages. Le pourcentage de plantes et feuilles
attaquées par ces insectes a varié entre 0,l (Bemisia) et 15 % (Syllepte).

59
Tableau 11: Résultats d’analyse sanitaire des organes verts.
l:RITERES
CYPERCAL MM CYPERCAL Mo CYPERCAL B
CYTOATE
~cvtot
50100
51800
42800
48900
wvs
96,7
97,2
96,8
97,6
wvtr
3,3
23
3,2
2,4
Helicoverpa
1000
600
500
500
Spodoptera litt.
300
300
300
300
Earias sp.
800
500
400
900
Anomis flava
300
200
200
300
Dysdercus
500
0
0
0
%PLSYL
3,2 a
6,9 a
i4,9 b
12,7 b
%FEBEM
03
011
02
QI
%FEAPH
414
3,6
3,7
4J
(P<5%).
2.1.2.2.3 - Influence du traitement sur le rendement
Pour avoir une idée beaucoup plus précise sur le rendement potentiel de
coton-graine, le nombre total de capsules mûres, capsules mûres saines, mûres
trouées et capsules pourries ainsi que la densité de plantes à la récolte ont été
determinés. Les résultats ne montrent des différences significatives qu’entre
CYPERCAL B et les autres produits. En effet, aussi bien pour la production de capsules
mûres que pour le rendement potentiel, le CYPERCAL B était significativement inférieur
aux autres (Tab. 12).

60
Tableau 12: Influence du traitement sur la santé des capsules mûres et sur le
rendement en coton-graine.
I
l
PRODUIT
Kpourries
Rdt réel
Rdt
I
potentiel
CYPERCAL MM
114800
2,7 a
1131,7 a
1468,2 a
a
I
I
1
CYPERCAL MO
122000
98,6
1,4
1,8 b
1146,6 a
1486,4 a
a
---l
CYPERCAL B
81300 b
97,8
2,2
-l- 1,5 b
CYTOATE
112200
98,7
1,3
1,4 b
a
i
t
(P<5%).
D’une manière générale, l’efficacité des deux autres produits proposés
(CYPERCAL Mo et CYTOATE) était identique à celle du produit vulgarisé.
En conclusion, cet essai de comparaison de produits montre que
CYPERCAL Mo (Cyperméthrine 36 + Monocrotophos 200 g m.a./ha) et CYTOATE
(Cyperméthrine 36 + Diméthoate 300 g m.a./ha) ont la même efficacité, sauf dans la
protection contre Syllepfe derogafa où le CYPERCAL Mo semble être plus efficace. Ces
deux associations donnent également des résultats identiques à celui de CYPERCAL
MM (Cyperméthrine 36 + Métamidophos 300 g m.a./ha). Ces résultats montrent par
ailleurs que les parcelles traitées au CYPERCAL B (Cyperméthrine 36+ Benfuracarbe
250 g m.a./ha) avaient significativement le plus faible rendement et le plus faible taux
d’abscission des organes florofructifères par rapport aux autres traitements. Ceci est dû
au fait que les cotonniers traités au CYPERCAL B avaient la plus faible production de
capsules. Cette constatation nous conduit à l’hypothèse selon laquelle, le carbamate
aurait probablement dans cette association avec la Cyperméthrine une action
inhibitrice sur la production de capsules ou d’organes florofructifères. Cette hypothèse
I-
-----

61
mérite une attention toute particulière, compte tenu de l’importance de l’association de
matières actives dans l’objectif d’optimisation des traitements phytosanitaires dans un
intérêt économique et écologique.
2.2. ESSAI TRAITEMENT DE SEMENCES
.Le but de l’essai était d’identifier des matières actives performantes pour le
contrôle des maladies et insectes du sol qui affectent la germination des semences et la
evée des jeunes plantules.
2.2.1. Matériel et méthode
Les essais étaient implantés à la station de Sinthiou Malème, au PAPEM de
Vélingara et sur le point d’essais de Kolda.
Le dispositif en blocs de FISHER à 7 objets en 8 répétitions a été utilisé.
Chaque parcelle élémentaire comportait 5 lignes de 10 m avec des écartements de 80
cm x 20 cm. Le semis à 5 graines par poquet a été réalisé manuellement. il a été
effectué à Sinthiou Malème, à Vélingara et à Kolda, respectivement les 24, 26 et 27
Juillet.
Les matières actives avaient été fournies par la firme SEPPIC. Les produits
étaient comparés à un témoin (A) sans traitements (Tab. 13).
Au total, 5 traitements foliaires ont été effectués sur toutes les parcelles au
CYPERCAL MM, à la dose de 1 litre/ha. Les conditions de culture étaient optimales
(apport d’engrais minéral, d’urée et entretiens culturaux).
Les observations concernaient essentiellement sur l’estimation du
pourcentage de poquets levés sur la ligne centrale. Cette opération a débuté 72 heures
après le semis et s’est poursuivie pendant 7 jours.

62
Tableau 13: Produits testés
Nom commercial
MATIERE ACTIVE
DOSE (g/l OOkg)
TEMOIN DEL1NTE
non traité
GAUCHO (1)
imidachlopride + thirame + SEPIRET 6183
490 + 80
‘SAUCHO-(2)
imidachlopride + thirame -t SEPILAC 6104
490 + 80
IMARSHALL (1)
carbosulfan + SEPIRET 6183
140
QlARSHALL (2)
carbosulfan + SEPIRET 6183
350
MARSHALL (3)
carbosulfan + SEPILAC 6104
140
MARSHALL (4)
carbosulfan + SEPILAC 6104
350
22.2. Résultats et discussions
2.2.2.1. Impact du traitement de semences sur la levée
Comme il a été précisé dans la partie méthodologie, le suivi de la levée des plantes a
été effectué du 3ème au Sème jour après le semis. Cette démarche devrait permettre
de valoriser pleinement les potentialités germinatives des semences utilisées. D’après
les résultats obtenus, on note une certaine évolution de la levée. Cependant, ce
paramètre semble se stabiliser entre le 7ème et le 8ème jour après le semis, et ceci
indépendamment du site et des objets comparés D’autre part, il ressort que quel que
soit le pelliculant utilisé, des différences significatives entre les produits n’ont été
relevées qu’à Vélingara et Kolda les 3 premiers jours après le semis (début de levée).
Par ailleurs, en faisant la moyenne arithmétique des levées sur les 7 traitements, on
constate que
le GAUCHO est relativement meilleur que le MARSHALL,
indépendamment du type de pelliculant utilisé et de la zone écologique considérée. En
effet, comme Ee montre le tableau 14, la moyenne des levées dans le cas d’un
traitement avec du GAUCHO était respectivement de 80, 88 et 45% à Sinthiou Malème,

63
Vélingara et Kolda contre 69, 83 et 43% pour le MARSHALL. En ce qui concerne le
pelliculage, les. résultats montrent que le SEPIRET favorise mieux la levée que le
SEPtLAC. De la même manière, les fortes doses de matières actives assurent une
meilleure protection des semences que les faibles doses. La moyenne arithmétique des
levées sur ies trois sites était de 656% (MARSHALL 140 + SEPIRET) contre 87,6%
(MARSHALL 350 -t SEPIRET), soit une différence entre les dose d’environ 25%. Cette
différence n’était chez le traitement au MARSHALL + SEPILAC que d’environ 3% en
faveur de !a plus forte dose.
‘Tableau 14: Pourcentage moyen de levée par produit par du site.
TRAITEMENT
SITE
Sinthiou Malème
Vélingara
Kolda
‘TEMOIN DELINTE
70,6
75,6
45,l
GAUCHO + SEPIRET
79,7
90,6
44,l
MARSHALL 140 + SEPIRET
75,8
86,6
42,4
MARSHALL 350 + SEPIRET
65,6
87,4
46,6
GAUCHO + SEPILAC
80,5
86,O
46,l
MARSHALL 140 i- SEPILAC
64,8
73,2
37,l
MARSHALL 350 +- SEPILAC
69,l
83,6
44,l
MOYENNE
72,3
83,3
43,6
L’analyse des résultats mentionnés ci-dessus fait ressortir un effet
traitement. En effet, les objets traités ont presque toujours donné une meilleure levée
par rapport au témoin, sauf à Kolda où aucune tendance ne s’était dégagée (Fig. 3 ).

64
f-igure 3 : Evolution de la courbe de levée pour tous les traitements confondus
_----
0
1
2
3
4
5
6
7
8-9
JOUR APRES SEMIS
Ainsi qu’il ressort de l’analyse de la figure 30, le traitement de semences a
c+té, pour tous les produits, plus efficace à Vélingara, suivi de Sinthiou Malème. En
effet, au bout de 9 jours, la levée était de 99% à Vélingara et 56% à Kolda, soit une
différence de 43,3%. Par contre, la différence entre Vélingara et Sinthiou Malème était
au bout de cette période d’observations seulement de 15,2O/6. Cette différence entre
sites semble étroitement liée aux degrés de pression parasitaire. En effet, il a été
observé une forte apparition des iules à Kolda durant la période des semis. En outre, la
forte humidité du sol constatée à Kolda pourrait constituer un milieu favorable pour le
développement des micro-organismes nuisibles. II merite cependant d’être souligné
qu’aucune analyse de sol n’a été effectuée pour quantifier l’importance de I’inoculum
des champignons nuisibles.
Cependant, des tests de germination ont été effectués au mois d’octobre
dans des bacs sur des sols prélevés des essais qui étaient menés dans les sites de
Sinthiou Malème, de Velingara et de Kolda. Au bout de 5 jours après le semis, le
pourcentage des levées a été déterminé par comptage non seulement du nombre de
poquets levés, mais également du nombre de plantes par poquet pour déterminer

65
cS3ventuellement l’incidence et la sévérité de l’attaque des agents pathogènes sur les
semences. Le nombre de graines par poquet était fixé à 5. II en était de même du
nombre de poquets par traitement et par répétition.
Les résultats obtenus n’ont pas montré de levées sur les semences non
,:raitées des sols provenant de Kolda. Ce qui semble être en parfaite adéquation avec
i’hypothèse de l’existence d’une forte pression parasitaire dans cette zone écologique.
-Sur la base de ces résultats, on peut déduire que l’efficacité des produits aux
doses utilisées, baisse avec l’augmentation de la pression parasitaire, quel que soit le
type de pelliculant.
Pour avoir une idée précise de la corrélation entre la pression parasitaire et
l’efficacité d’un produit de traitement de semences, il est nécessaire de mener les
expérimentations dans des conditions contrôlées d’infestation artificielle. Ce travail ne
peut être exécute de manière efficace que s’il est réalisé avec la collaboration des
Agro-Physiologistes et des Phytopathologistes (semences et cultures).
2.2.2.2. Effets du traitement sur le rendement en coton-graine
Dans l’évaluation de l’impact du traitement des semences sur le rendement
potentiel, les paramètres suivants ont été pris en compte:
*nombre de capsules formées
*nombre de pieds à la récolte,
*poids moyen capsulaire.

66
labfeau 15: Effet du traitement sur le rendement en coton-graine en fonction des sites.
Rdt
A
B
C
0
E
F
G
Rdt réel
1070
1125
1031
984
1062
1085
984
Rdt pot.
1573
1359
1224
1325
1269
1568
1308
Rdt réel
1656
1805
1774
1617
1688
1758
1492
f----lRdt pot. 1775 2063 1977 1797 1946 2137 1760
Uolda
Rdtréel 852a 1156ab 1125ab 1250ab 1359ab 1570 b 1372ab
l----L Rdtpot. 1646a 2359 ab 2284ab 2242 ab 2846 ab 3588 b 2613ab
P45%
Les rendements potentiels ont été généralement plus importants au niveau
des parcelles avec des semences traitées qu’au niveau des parcelles témoin. Cette
ronstatation est valable quel que soit le produit utilisé. Le facteur site n’est pas ici
déterminant. (Tab. 15).
Les matières actives utilisées aux différentes doses susmentionnées ont un
impact positif sur le potentiel de production. Les produits utilisés dans le traitement des
semences ont souvent des propriétés insecticides permettant une protection adéquate
de la jeune plantule contre les insectes, en particulier les phyllophages et les piqueur-
suceurs (jusqu’à 20 jours après la levée). II serait peut être intéressant de vérifier si ces
matières actives n’auraient pas une propriété régulatrice de croissance avec comme
conséquence une augmentation de la production d’organes florofructifères.
D’autre part, la comparaison entre sites montre que les rendements
potentiels dans les parcelles avec des semences traitées étaient dans l’ensemble plus
élevés à Kolda que dans les deux autres localités. Cette situation semble favorisée par
les meilleures conditions pluviométriques de Kolda par rapport à celles de Sinthiou
Malème et Vélingara. En effet, la quantité d’eau tombée dans cette localité a été de
1230 mm, soit + 20% par rapport à Vélingara (991 mm).

67
2.3. DYNAMIQUE DES POPULATIONS DES PRINCIPAUX
INSECTES RAVAGEURS
Les études de la dynamique des populations adultes des insectes ravageurs
du coton ont été réalisées:
?? à Sinthiou Malème, à l’aide de pièges lumineux, jaune et à phéromones
-spécifiques à certaines espèces
0 à Vélingara, avec les pièges lumineux et jaunes.
2.3.1. Matériels et méthodes
2.3.1 .l. Piège lumineux
Le piège lumineux à gaz est utilisé dans l’objectif de déterminer aussi bien
les périodes d’infestation et que la dynamique des populations des principales espèces
de lépidoptères ravageurs du cotonnier (ffelicoverpa armigera, Eatias spp., Spodopfera
Woralis et Diparopsis wafersi).
Le piège fonctionnait de 20 h à 7 h. Malheureusement, il avait été installé
‘avec un certain retard, bien après les premières pluies utiles à quelques 100 m des
;3arcelles expérimentales.
La collecte et le dénombrement des espèces capturées se faisaient tous les
matins après séchage à l’air libre.
2.3.1.2. Piège jaune
Ce piège est destiné à la capture des mouches blanches (Aleurodes), des
Jassides et des pucerons. Pour cela, des assiettes en plastique de couleur jaune
contenant de l’eau avec du détergent sont utilisées, Ces pièges devaient être placés
dès la levée de la culture au milieu de chaque parcelle non traitée, mais
malheureusement cela n’a pu être réalisé que le 16 Août 1994, c’est-à-dire un mois
après la levée. Les assiettes étaient relevées à 15 cm par-dessus des plantes au fur et
à mesure de leur développement.

68
La collecte, le tri ainsi que le comptage des espèces capturées se faisaient
régulièrement en fin de chaque journée. Pour des questions d’efficacité, l’eau et le
détergent étaient renouvelés journalièrement.
2.3.1.3. Piège à phéromone
Trois types de pièges à phéromones spécifiques à Helicoverpa, Spodopfera
of Ear-ias avaient fait l’objet de test (voir description en annexe). Ils étaient installés
dans chaque parcelle non traitée, accrochés à un poteau au-dessus des plantes. Les
pheromones étaient renouvelées chaque semaine. La collecte et le dénombrement des
espèces se faisaient régulièrement chaque matin a 9 heures.
2.3.2. Résultats et discussions
2.3.2.1. Capture au piège lumineux
?? Les captures à Sinthiou Malème ont été dans l’ensemble irrégulières. En
effet, seuls 4 adultes de Helicoverpa armigera et 2 de Spodoptera lifforalis ont été
capturés durant toute la période de fonctionnement du piège lumineux. D’ailleurs, les
autres espèces de carpophages et de phyllophages étaient totalement absentes
dans le piège, tandis qu’à Vélingara, les principales espèces (H. armigera, Earias,
Diparopsis, Spodoptera, Anomis et Xanthodes graëllsii) étaient représentées, même
si le niveau des captures était faible. Le nombre total d’adultes capturés était
inférieur à 10, quel que soit l’espèce considérée. Les adultes de Spodopfera, de
Helicoverpa et de Dysdercus étaient les plus nombreux. Ils représentaient, pour
chaque espèce, environ 20% de la capture totale. Ces résultats confirment
l’hypothèse selon laquelle:
?
la pression parasitaire serait plus faible à Sinthiou Malème qu’à Vélingara,
??
la capture au piège lumineux à Vélingara ne semble pas refléter
l’importance de la pression parasitaire constatée dans la zone sur la base de
l’évaluation des dégâts occasionnés par les insectes, en particulier les carpophages.

69
Les raisons de la faible capture sont dues à plusieurs facteurs, dont:
?? la date d’installation du piège en rapport avec la période de fluctuation
maximum des insectes ravageurs. En effet, au moment où le piège était mis en
place, les fluctuations des premières générations de lépidoptères tiraient à leur fin;
?? la qualité du piège à gaz qui peut influer sur l’importance de la capture.
Ainsi, comme le montrent les résultats de quelques expériences qui ont été menées
au CNRA de Bambey, certaines espèces de lépidoptères réagissent peu à la faible
intensité lumineuse dégagée par le piège à gaz (NDOYE, 1988).
2.3.2.2. Capture au piège jaune
Ces types de pièges ont fonctionné à Vélingara du 1 Septembre au 31
Novembre et à Sinthiou Malème du 17 Août au 25 Octobre. Aucune capture des
espèces Aphis gossypii ef Bemisia tabac; n’a été enregistrée à Sinthiou Malème, malgré
l’installation en début de campagne. Cela est certainement lié au fait que ces
populations étaient quasi-absentes dans cette zone, comme le montrent les résultats
des parcelles à 3 niveaux de protection. Par contre, leur présence a été relativement
importante à Vélingara.
Du point de vue importance numérique, il n’a pas été noté de différences
entre les deux espèces: le nombre d’adultes de Bemisia était de 485 et celui de A.
gossypii de 405. Les captures réalisées au mois d’octobre ont été de loin supérieures à
celles de Septembre. La différence entre les deux périodes était de 42% pour les
pucerons et 57% pour les mouches blanches.
2.3.2.3. Capture au piège à phéromones
Les captures n’ont concerné que Hekoverpa mais à un degré faible (4
(adultes durant toute la période de suivi). Par contre, une forte population de
Spodopfera a été capturée.

70
Figure’ & : Importance des captures de Spodoptera littoralis.
18 11 12 13
SEMAINE B’O&SERVATION
La courbe ci-dessus mentionnée montre que durant toute la période de suivi,
Spodoptera était présente. II mérite par ailleurs de préciser que cette espèce a été
recensée dans le piège à phéromones spécifiques à Hekoverpa.
L’absence de captures des adultes de Nelicovefpa et Earias est
probablement due au retard d’installation des pièges. Aussi, pour avoir une idée
précise sur l’efficacité de ces phéromones ainsi que sur leur spécificité, il est
nécessaire de reconduire les tests durant la campagne prochaine.
D’autre part, les captures de Spodoptera étaient plus importantes au piége à
phéromones qu’au piège lumineux. Ceci semble montrer en évidence une plus grande
sensibilité de cette espece de Lépidoptère aux phéromones.

71
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
La revue bibliographique a permis tout d’abord de se faire une idée
beaucoup plus précise sur les principales contraintes à la production, en particulier
celles liées à l’entomofaune nuisible dans les différentes zones de production
cotonnière. Sur ce plan, cette revue montre la prédominance, au Sénégal, d’une dizaine
d’espèces d’insectes ravageurs carpophages et phyllophages. Ces espèces constituent
les principales contraintes entomologiques à la production du coton et sont, par ordre
d’importance Helicoverpa armigera,
Earias sp. et Diparopsis watersi {insectes
carpophages), Aphis gossypii, Bemisia fabaci et Dysdercus vdkeri (piqueur-suceurs),
Spodopfera Iiftoralis, Syllepfe cferogafa ef Anomis flava (insectes phyllophages).
Cependant, l’importance de ces ravageurs varie d’une localité à l’autre. En
effet, les observations effectuées en zone de production cotonnière montrent que les
régions Sud du pays (Sénégal-Oriental et Haute Casamance) sont beaucoup plus
infestées.
La revue bibliographique montre également que peu d’études ont été
effectuées dans le domaine de la lutte intégrée, contrairement à la lutte chimique qui
était axée sur la recherche de molécules et de doses efficaces. Nous préciserons que
l’utilisation des produits chimiques a, jusqu’à un passé récent, bénéficié de l’appui de
I’Etat sénégalais sous forme de subventions.
Compte tenu d’une part, de l’application ces dernières années de la vérité
des prix sur les intrants et de la baisse du pouvoir d’achat des producteurs à cause de
la dévaluation du franc CFA et d’autre part, d’une certaine prise de conscience des
méfaits des produits insecticides sur l’environnement, une démarche nouvelle s’impose.
Elle consiste dans la recherche de méthodes de lutte alternatives à la lutte chimique
efficaces et économiquement rentables, dont: l’étude de la dynamique de populations

72
des principaux insectes ravageurs pour une meilleure connaissance de leur biologie à
travers les parcelles à 3 niveaux de protection et l’introduction du piégeage à
phéromones.
Une comparaison des études de la dynamique des ravageurs sur les
parcelles à 3 niveaux de protection a été menée en 1991 et en 1994. Elle montre une
bonne efficacité du programme vulgarisé: la moyenne pour les 2 sites (Sinthiou Malème
et Vélingara) a été respectivement de 72 et 84%. Ces résultats confirment l’idée selon
laquelle, l’efficacité d’un programme de protection chimique dépend dans une large
mesure du niveau de la pression parasitaire. En effet, les rendements étaient plus
faibles à Vélingara indépendamment du programme de traitement à cause de la forte
pression parasitaire qui a prévalu dans la zone.
D’autre part, l’évaluation économique de la protection chimique montre que
le traitement standard était généralement beaucoup plus économiquement rentable que
e programme plafond (PP)l quel que soit le site. Cependant, la supériorité de ce
orogramme évolue en fonction du niveau de la pression parasitaire. Cette baisse de
,rentabilité, dans le cas d’une forte infestation, peut être liée à:
a) une non adaptabilité du programme standard qui prévoit un traitement
systématique tous les 14 jours, quel que soit le niveau d’infestation;
b) un manque d’efficacité du produit vulgarisé (matières actives, doses);
c) développement d’une résistance uu produit vulgarisé.
Ces considérations militent en faveur du démarrage effectif du laboratoire
13L50. Son objectif principal est l’identification de l’apparition des phénomènes de
I-ésistance aux pesticides.
L’analyse des résultats de l’essai comparaison de produits ne montre pas de
différences significatives entre les produits proposés et le témoin (CYPERCAL MM) tant
sur le plan du contrôle des ravageurs que sur le rendement en coton-graine, exception
faite du CYPERCAL B qui a présenté des rendements très faibles. Ce produit est une
association d’une pyréthrinoïde et d’une carbamate, contrairement aux autres qui sont
des associations d’une pyréthrinoi’de et d’un organophosphoré.

73
En effet, malgré la faible abscission des organes florofructifères constatée
dans les parcelles traitées avec le CYPERCAL B, la production de capsules était dans
l’ensemble plus faible que sur les autres parcelles, La question est de savoir si
l’association de carbamates avec des pyréthrinoïdes n’a pas une action inhibitrice sur
la production d’organes florofructifères.
Les résultats l’essai traitement de semences montrent des différences
significatives entre les produits expérimentés et le témoin, tant sur le plan de la levée
que du rendement en coton-graine. Cependant, l’efficacité était plus faible dans les
conditions d’une forte pression, comme ce fut le cas à Kolda, contrairement à Vélingara
où il a été observé de meilleures levées. Le GAUCHO semble présenter une légère
dominante sur le MARSHALL. Pour ce qui est des pelliculants, on a relevé une légère
dominante du SEPIRET sur le SEPILAC.
L’effet positif du traitement de semences constaté sur le rendement en coton-
graine s’explique probablement par le fait que les produits utilisés présentent assez
souvent des caractéristiques insecticides capables de protéger la culture pendant au
moins 20 jours alors que le premier traitement chimique est effectué au 45ème jour
après la levée. II serait peut-être intéressant de vérifier, à l’avenir, si ces matières
actives ne détiennent pas des propriétés régulatrices de croissance qui favoriserait la
production d’organes florofructifères chez le cotonnier.
En ce qui concerne les captures au piège lumineux, il a été noté une plus
grande sensibilité de Spodopfera littoralis, non seulement à son hormone spécifique,
mais également à celle de Hekcoverpa. Le nombre insignifiant de Helicoverpa ainsi que
l’absence de Earias dans les pièges à phéromones s’explique certainement par les flux
presque inexistants lors de l’installation des pièges, II mérite par aiileurs d’être souligné
que Spodopfera semble être plus sensible à la phéromone qu’au piège lumineux à gaz.
L’observation des pièges jaunes a montré une plus forte pullulation des
adultes de pucerons (A. gossypii) et de mouches blanches (5. tabaci) à Vélingara, qu’à
Sinthiou Malème, où l’apparition des formes ailées n’a pas été enregistrée chez les
pucerons.

74
PERSPECTIVES
Dans le cadre de l’amélioration de la protection de la culture du cotonnier pour la
promotion du label de qualité tout en tenant compte des contraintes économiques et
Écologiques à la production, le service d’Entomologique du programme “Diversification
des cultures pour la Haute Casamance et le Sénégal Oriental” propose les orientations
suivantes:
.l. à court terme
Anventaire de I’entomofaune nuisible et utile (prédateurs)des zones de
production cotonnière dans la perspective d’une lutte intégrée en mettant l’accent sur
f aspect contrôle biologique;
.Elaboration d’un programme de recherche sur le seuil economique de
traitement qui tient non seulement compte des capacités financières des producteurs,
mais également du souci de préservation de notre environnement écologique.
*Poursuite du programme des tests de matières actives dans l’objectif
d’augmenter les possibilités de choix en fonctïon des réalités économiques et des
objectifs de production.
4Jn programme de suivi de la dynamique de populations des principaux
insectes ravageurs dans le cadre de l’approfondissement des connaissances de ia
biologie des insectes et dans la perspective de réaliser un système fiable de
surveillance des apparitions des principaux insectes nuisibles.
4nstallation d’un laboratoire de DL50 pour une meilleure maîtrise des
phénomènes de résistance aux pesticides utilisés.
2. à moyen terme
*Dans le cadre de la recherche de substances actives efficaces pour la
protection des semences, des études devront être menées en collaboration avec les
Agro-Physiologistes
et des Pathologistes de semences ainsi qu’avec des
Phytopathologistes pour une meilleure caractérisation et maîtrise des pathogènes
existants dans les différentes zones de production cotonnière.

75
.Elaboration d’un programme d’amélioration des techniques et méthodes
d’application dans l’intérêt constant de préservation de la santé de l’utilisateur.
:3. à long terme
*Révision du programme de traitement vulgarisé en fonction des zones
kologiques qui tienne compte des différences de pressions parasitaires et du seuil
ciconomique de nuisibilité.
*Elaboration d’un programme de recherches sur les méthodes culturales de
lprotection dans le cadre d’une lutte intégrée.
.Développement d’un programme de criblage à la résistance variétale en
lcollaboration avec le service de la sélection et amélioration variétale du coton dans
i’objectif de création de variétés résistantes aux principaux insectes nuisibles, en
particulier les carpophages.
JJn programme de recherche sur I’abscission florale du cotonnier sera
développée dans le cadre d’une collaboration aussi bien avec des Physiologistes
qu’avec des sélectionneurs.
Conditions de réalisation du programme
Pour la réalisation d’un tel programme, il est nécessaire de renforcer
l’opération en moyens humains, matériels et financiers.
Sur le plan des ressources humaines, le service ne dispose que de deux
observateurs qui s’occupent du suivi des pièges et des essais ainsi que pour la collecte
des échantillons (insectes, organes florofructifères, sols,...). Le service aurait besoin,
pour mener à bien son travail, de deux techniciens supplémentaires.
Sur le plan des infrastructures, l’accent devra être mis sur l’équipement en matériels de
laboratoire (verrerie, milieux de culture, . . .)
En ce qui concerne le laboratoire de DL50, son démarrage est conditionné
par la nécessité d’une formation complémentaire de courte durée du responsable dans
des Instituts spécialisés.

76
I
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LABONNE V . - 1 9 7 2 - Rapport annuel Entomologie. Expérimentations pour le
développement de la culture cotonnière au Sénégal. IRCT - Kaolack 27 p.

ANNEXES

(
PIEGE A PHEROMONE: :Piège &&& Entonnoir.

:ouvercle
:n tonnoir
u
-\\
ouï
‘Q
Id)
base
l a q u e t t e i n s e c t i c i d e
I- ‘,; ‘.
,
1 IZLEMENTS DU PIEGE :
2 MONTAGE DU PIEGE :
‘.1, a 1 c0uvercle
(d) d i f f u s e u r a t t r a c t i f
Mettre une plaquette iilsectic:cg
(1 b) entonnoir
en sachet
au fond de l’élément de base
Cc) b a s e
I
te> p l a q u e t t e insecti-
<avant d ’ a s s e m b l e r l e p i è g e commi-
I
cide en sachet
c i - d e s s u s .
I
LE DIFFUSEUR ATTRACTIF
Il conti.ent une formulation de
phéromone.
R e t i r e r l a c a p s u l e a t t r a c t i v e (1)
de son emballage et remplacer son
couvercle par le bouchon spécial
3 KISE EN MARCHE DU PIEGE :
& large bord (2) pour insertion dans
le toit du piège. En changeant les
-
Pour compléter le
insdrer l e
capsules,
r é u t i l i s e r l e s b o u c h o n s à
d i f f u s e u r attract f dans le couvercle.
l a r g e b o r d ( 2 ) .
.I
---
----.

SILHOUETTES D'INSECTES
« grandeur nature x
1. Dysdercus fasciatus - 2.0. volkeri - 3. Mezara - 4. Oxycarenus -
5, Cainpykma - 6. Lygug - 7. Megacoehm - 0. Cmntiades - 9. Hebpeb-
,
.
. -
\\
i
1
2
3
3
5
0
6
7
8
9
LEPIDOPTERESADULTES
1. Spodoptera - 2. Xanihdes - 3. Helicoverpa - 4. Anomis - 5. Dipar~psk -
6. Earias - 7. Peciinopbora - 8. Argyropbce 9
- . Syilepte.
---~-- --<-“-----
_. ._-.-. -.---
~---- ~~

.i
.5
6
LARVES
1. Spodoptera - 2. Helicoyerpa - 3. Diparopsiis - 4. Earias - 5. PecfiBcrphwa -
6. Argyroploce
-
cI______x--.
---
__ -._-