Sci. Applic. Vol. 15, N o . 3. pp. 301-311. 1994 ...
Sci. Applic. Vol. 15, N o . 3. pp. 301-311. 1994
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8 1994 ICIPE
REVUE DES METHODES DE LUTTE CONTRE
CAUOSOBRUCHUS MACULATUS (F.) (COLEOPTERA:
.’
BRUCHIDAÈ), RAVAGEUR DES GRAINES DE NIEBE (VZGNA
UNGUZCULATA
(L.) WALP) EN AFRIQUE TROPICALE
V. LIENARD et D. SECK
Unit6 et Zoologie générale et appliquée. Faculté des Sciences Agronomiques 2,
Passage des D+ort&, B-5030 Gembloux
(Received 16 March 1993; accepted 16 March 1994)
Résumb-CaUosobruchus macuktus (Coleoptera: Bruchidae) ou bruche du niébé est un des
ravageurs les plus redoutables des graines de niébé en Afrique tropicale. En zone rurale où les
techniques de conservation des denrées sont rudimentaires, ce ravageur entrafne des pertes post-
r&olte pouvant atteindre 100 % en quelques mois. L’importance des degfdts occaslontuk a Justifk
le developpement
de méthodes de controie efficaces et applicables en milieu viilageok. L’ensemble
de ces méthodes sont passées en revue et I’appiicabiIité de chacune d’entre elles est discutée. Ii
s’avbre que la lutte chimique est inadaptée au monde rural compte tenu de son coût et des dangers
Btk 3r son utilisation. Les nombreux travaux effectués sur la résktance varktaie ont permk
d’identifier des variétés plus ou moins résistantes a ce ravageur; toutefois, ces vari&ksont souvent
peu int&ssantes du point de vue agronomiques. L’incorporation de cette résistance dans des
variétés acceptables n’a pas encore donné satisfaction. Les méthodes physiques de lutte sont
souvent insutfkantes pour assurer une protection efficace des stocks et de plus, demandent un
équipement et des connaissances techniques approfondies. Quant a la lutte biologique, bien que
prometteuse, elle n’en est encore qu’au stade de recherche. Toutes ces restrictions placent les
méthodes traditionnelles de lutte parmi les plus efficaces et les plus usitées. Ainsi, l’utilisation de la
fi ore indigene et de ses dérivés, de substances inertes, le contrôle de l’humidité et de la température,
ainsi que l’application des méthodes préventives entrainent une réduction significative des
populations de C. maculatus et donc, diminuent les pertes post-récolte.
Mots CIps: Callosobruchus
maculatus, niébé, Vigna unguiculata (L.) Walp, méthodes de lutte, Afrique
tropicale
AbstractXaZZosobruchus
macuZutus (Coleoptera: Bruchidae), commonly known as the cowpea
seed beetle, is the most important pest of stored cowpea in tropical Africa. In rural area where
preservation
techniques and facilities are limited, it causes post-harvest weight and quality losses.
The importance of damages which cari reach 100% in a few months justifies the development of
effective and appropriate control methods in the villages. Ail these control methods and their
applications are discussed in this paper. Chemical control is inappropriate at farm level, because
ofitscostandhazards.Themanystudiesconductedonvarietalresistancehaveenabledidentification
ofvarietiesthataremoreorlessresistant to thispest; however, the varietiesareoftenoflittleinterest
from the agronomie point of view. The incorporation of that resktance in cultivated varieties k in
pr~ress.Thephysicalcontrolmethodsareinadequatebecausetheirapplicationrequlresequipment
and techhical knowledge which are not found in rural areas. Biological control k an attractive
alternative but 1s stlll at an experimental stage. Al1 these limitations support promotion of
traditionai control methods. Among them, the use of inert substances as Weil as indigenous plants
or their by-products have given, in many cases, a satisfactory control of C. mucuIufus.
Key Wordx Callobruchus maculatus, cowpea, Vigna unguiculata&.) Walp, control methods. eopical
Africa
301

c
302
‘fi. LIENARD et 1). SECK
rcT
INTRODUCTION
J
de lutte très prisée par les petits agriculteurs mais, iiu
stade actuel des nrcherches, elle reste insuffisante
En 1991, les études réalisées par la FAO sur “la
pour assurer une protection durable des stocks. Les
situation alimentaire des pays en voie de
mfithodesphysique~“&ïïmel’irradiationdes~denr&s
d6veloppement ont montré que 10 pays de: l’Afrique
ou l’utilisation d’atmosphère contrôl&z demandent
subsahélienne, soit 220 millions de personnes, avaient
des moyens financiers et des connaisances que les
une ration inférieure au minimum nécessaire (FAO,
paysans ne possèdent pas. Quant & la lutte biologique,
1991).Cespopulationssouffrent doncdem,alnutrition
elle n’en est encore qu’au stade de recherche.
et plus spécifiquement de carences protéiques
C’estpourcesn,ombreusesraisonsquelespaysans
(Poleman, 1975). La culture de légumineuses
se tournent et ce, depuis toujours, vers des techniques
vivribres, sources de prottines végétales, a été
traditionnelles faisant appel aux méthodes
reconnue être l’une des solutions les meilleures et les
pr&entives, à. l’ut.ilisation des substances végétales
moins coûteuses.
ou minérales ou encore, au stockage hermétique pour
En effet, le coût des protéines végétales est deux
lutter contre l’es ravageurs.
a trois fois inférieur a celui des protéines animales.
Cette revue bibliographique reprend ainsi
Les graines de légumineuses contiennent d.eux à trois
l’ensemble des méthodes de lutte utili&s contre la
fois plus de proteines que les céréales et rcnfermcnt
bruche du ni&&, avlx leurs avantages, leurs limitations
les 24 acides aminés indispensables à l’alimentation,
et leurs perspectives d’utilisation future.
dans les proportions correspondant aux besoins
humains (2 l’exception des acides amints soufrés).
METHODESDELUTTE
De plus, les feuilles comestibles sont riches en
vitamines et en sels minéraux.
Lutte chimique
Ces raisons justifient l’intérêt de la production de
légumineuses Vivr&es, parmi lesquelles le niébé
Les insecticides de contact. De nombreux
(Vigna unguicuinta (L.) Walp) occupe la première
insecticidessontutiliséspourlaprotec.tiondesdenr&s
place en Afrique tropicale.
stockées. On distingue:
Malheureusement, dans ces pays, le stockage des
(1) Les composés organochlorés: DDT et lindane
récoltes constitue pour les agriculteurs un défi
sonttr&seffïcacescontreC.maculutu.smaiségalement
quotidien. De façon générale, les Perte:s dans Ics
tri:s toxiques pour l’homme. Leur DL50 est
stocks sont de l’ordre de 10 à 30 %. Mais, dans les
respectivement de 0,022 et 0,Ol CLg/adulte (Hussein
greniers familiaux, elles atteignent souvent 100 8 en
et Abdel-Aal, 1982).
5 ou 6 mois (Labeyrie, 1981). Les causes d’altération
(2) Les composés organophoshorés (malathion,
des denrées entreposées sont nombreuses et variées
pirimiphos-méthyle, chlorpyriphos-méthyle,
(biologiques, mbcaniques et physico-chimiques).
dichlorvos): grouped’insecticidesleplus polyvalent
Parmi celles-ci, les causes biologiques sont de loin
parmi les produits utilisés contre les insectes des
les plus importantes (Jackai et Daoust, 1986;
denrées. Le pirimiphos-méthyle se révMe le plus
Singh,1990;SinghetJackai, 1985).Ainsi,lesr&oltcs
efficacepourluttercontrelabrucheduni&@Pierrard,
de légumineuses sont attaquées par des bruches, une
19’84).
des rares familles à avoir colonisé les graj.nes mûres
(3) Les carbamates: le carbaryl est de loin le plus
de légumineuses, aux dépens desquelles les larves se
employé. Sa DL50 sur C. maculatus est de 0,25 J.@
dkveloppent (Caswell, 1961).
adulte (Husse.in et Abdel-Aal, 1982).
C’est ainsi que le niébé est attaqué lors du stockage
(4) Les pyréthrinoïdes de synthèse (perméthrine,
par Callosobruchus maculatus (Calleoptera:
cyfluthrine, deltaméthrine): produits synthétiques
Bruchidae) qui peut détruire totalement la rCcolte
pr’oches des pyrèthres naturelles ayant une longue
après 5 ou 6 mois. Les mCthodes de lutte contre ce
persistance d’action et une toxicité faible pour
ravageur sont nombreuses (Viaud, 1983). Cependant,
l’homme. En conditions sahéliennes, ladeltan&hrine
en milieu rural, le manque de moyens financiers et
à la dose de 1 ppm assure une protection efficace du
d’infrastructures adéquates de stockage limite
niébé pendant 6 à 7 mois de stockage (Seck et al.,
fortement leurs utilisations et leur efficacité. Les
1991b).
infrastructures traditionnelles de Stoc:kage sont
Lesfumigants. Les fumigants sont des insecticides
rudime&aires et souvent peu efficaces à long terme
à haute tension de vapeur qui agissent sous forme
pour empêcher les infestations d’insectes. La lutte
gazeuse. Ces com;posés trk toxiques pour l’homme
chimique est quasi inexistante de par son coût Clevé,
et les animaux sont soumis lors de leur application à
les risques inhérents à son utilisation et les difficultés
des normes de S&uri& très strictes. Par rapport aux
d’approvisionnement en matières actives.
insecticides de contact, ils possèdent l’avantage de
L’utilisation de variétés résistantes est une m&thode
ne. laisser aucun résidu sur les denrées. La fumigation

Lutte contre C. maculatus en Afrique
3 0 3
est ‘un traitement purement curatif. Une fois réalisée,
suffisantpour~uirelesdégâtscausésparl.
le stock n’est plus protégé contre de nouvelles
Par rapport aux variétés sensibles, ces trois va&&
infestations.
résistantes présentent une moindre Cmergence de C.
Dans les pays chauds, la phosphine (PH3) est le
maculatus ainsi qu’un allongement de la dur& du
fumigant le plus couramment utilisé (Howe, 1978;
cycle de développement de l’insecte, ce qui se traduit
Hindmarsh et al., 1978) et s’avère très efficace contre
par une réduction du pourcentage de graines
les oeufs et les larves de C. maculatus (Singh et al.,
endommagées et par une diminution des pertes en
1990).
poids des graines.
Conclusion. Les insecticides chimiques se révèlent
L’étude des facteurs responsables de lar&istance
très efficaces pour protéger les stocks des attaques
montre que les femelles de C. maculatus prdfemnt
des ravageurs (Abdel-Wahab et al., 1975).
pondre sur des graines lisses plut& que sur des
Malheureusement, leur emploi est limité par de
graines rugueuses (Nwanze et al., 1975; Nwanze et
nombreuses contraintes (Egwuatu, 1987) qui sont;
Horber, 1976). Ce mécanisme constitue une forme de
(1) leur coût élevé, (2) les risques pour la sante
résistance physique se traduisant par une r&luction
humaine et animale encourus lors de leur utilisation,
de l’oviposition. Malheureusement, dans la pratique
(3) les résidus laissés dans les denrées par les
du stockage du niébé, l’insecte n’est confronté qu’à
insecticides de contact, (4) le risque d’apparition
une seule variété et n’a donc pas le choix. Ce facteur
d’insectes rEsistants ou tolérants suite à une utilisation
de résistance physique n’a donc que trb peu d’intérêt
plus importante de ces produits, (5) l’indisponibilité
(Nwanze et al., 1975).
à tout moment et en quantite suffisante des pesticides
Gatehouseetal.(1979)ontmontiquela&&ance
et, (6) le manque de matériel permettant une
de la variété TVu 2027 à l’égard de C. maculatus est
optimalisation des traitements.
due à une teneur élevée en inhibiteur de trypsine
Suite à ces nombreuses restrictions d’utilisation,
(teneursupérieure80.8 %)parrapportàcellepr&ente
les insecticides chimiques ne sont que trcs peu usités
dans les variétés sensibles (teneurinférieureà0.5 S).
en .milieu villageois.
La résistance de cette variété est donc de nature
chimique et se traduit par une inhibition du
Résistance variétale
développement des larves sans affecter, ni la
production d’oeufs, ni la pénétration des larves dans
L’utilisation d< variétés résistantes dans la lutte
les graines.
contre C. maculatus est une méthode de contrôle très
L’activité antimétabolique des inhibiteurs de
intéressante pour les petits agriculteurs. En effet, elle
trypsine du niébé se manifeste à deux niveaux: (1) ils
se substitue à la lutte chimique et en élimine ainsi de
empêchent l’assimilation des acides aminés soufres
nombreux inconvénients tels que les risques pour la
nécessaires en inhibant les protéases de l’insecte,
santé et l’environnement, lecoûtélevé, les problèmes
bloquant de cette manière la digestion des protéines,
d’acceptation des différents produits par les
(2) ils bloquent les acides aminés soufrés sous une
populations locales ou encore, les difficultés liées à
forme non digestible.
l’utilisation de ces différentes substances (Yadavaet
Reddenetal.(1983)ontmontiquelesinhibiteurs
Bhatnagar, 1987).
de trypsine sont très sensibles àlachaleur. Ils seraient
Un programme d’amélioration du niébe a été
donc détruits par la cuisson du niébé, ce qui &irnine
élaboré a l’Institut International d’Agriculture
leur risque de toxicité sur l’homme qui ne consomme
Tropicale (IITA) au Nigéria. La strategie à long
le niebé que cuit. La situation peut être différente
terme du programme consiste a mettre au point des
dans le cas de I’alimentation animale utilisant
cuhivars de niébé possédant une résistance multiple
directement le niébé; des expérimentations doivent
aux ravageurs et aux maladies, dotés de caractères
encore être réalisées pour évaluer les éventuels effets
agronomiques supérieurs, et adaptés aux conditions
toxiques.
locales (Dobie, 1981; Lawani, 1989; Singh, 1987).
Xavier-Filho et al. (1989) ont démontre qu’il n’y
Sur plus .de 8000 variétés testées, seules trois
a pas de corrélation entre la teneur en inhibiteurs de
(TVu 2027, TVu 11952 et TVu 11953) montrent une
trypsine et la résistance des graines à l’égard des
résistance significative à l’égard de C. maculatus
larves de C. maculatus. Ces auteurs ont, en effet,
(Singh, 1977; Singh et al., 1985). Ces dernières, peu
trouvé des cultivars de niébé sensibles à cette bruche
intéressantes d’un point de vue agronomique (faible
(CE-11 et CE-24) dont la teneur en inhibiteurs de
rendement, sensibilité aux maladies et ravageurs
trypsineestcomparable àcelledelavariétirésistante
autres que les bruches), ne peuvent être diffusées
TVu 2027.
auprès des paysans et sont utilisées comme source de
La recherche d’autres composes secondaires
résistance dans les croisements (Adjadi et al., 1985).
toxiques présents dans les graines de ni&& a permis
Singh et al. (1985) ont montré que le niveau de
d’identifier récemment, des inhibiteurs d’a-amylase
résistance de ces trois variétés est comparable et
(Piergiovanni et al., 1991). Même si leur rôle n’est

304
V. LJENARD et IF. SECK
.
pas enti&rement &cidé, certains auteurs (Gatehouse
d’assurer une protection efficace tant au champ que
et al., 1986; Shekib et al., 1988) pensent qu’ils
durant le stockage (Fatuna et Badaru, 1983; Kitch et
perturbent le m&abolisme de l’amidon suite à un
al., 1991).
blocage des a-amylases intestinales de l’insecte.
Malheureusement,austadeactueldesrecherches,
Ceci pourrait expliquer partiellement l’incapacité de
la ir6sistance varihale seule ne permet pas une
C. macuZufus & se développer dans les graines de
protection suffisante des stocks de ni&& Elle doit
c@ales où des inhibiteurs d’a-amylase sont présents.
donc être perçue comme un élément important d’un
L’analyse des corr6lations entre les teneurs en
programme de lutte intégr& combinant la lutte
inhibiteurs de trypsine et d’a-amylase d’une part et
chimique, les luttes traditionnelles, l’amélioration
l’incidence des attaques d’autre part, montre que ni
des conditions de stockage, les techniques culturales,
les inhibiteurs de trypsine seuls, ni les inhibiteurs
etc.
d’a-amylase seuls, ne peuvent expliquer la résistance
du ni&6 à l’égard de C. maculatus. Les lignées
Methodes physiques de lutte
résistantes possédant des teneurs élevées des deux
inhibiteurs, la r&istance chimique du nibbbé à la
Par divers procédCs, on joue sur la sensibilité des
bruche du ni& serait due à l’effet combiné des deux
ravageurs aux radiations, aux températures extrêmes
types d’inhibiteurs.
ainsi qu’à la teneur en oxygène et en dioxyde de
Gatehouse et Boulter (1983) ont observé que la
carbone.
résistance de 1avariCtéTVu 2027 peut être surmontée
Irradiation gamma. L’irradiation par des rayons
par l’apport des acides aminés soufrés (méthionine et
gamma est une méthode de lutte physique utilisée
cystéine) déficients chez le ni&?. Ils ont alors emis
dans divers pays contre de nombreux insectes des
l’hypothbse que la résistance dépendrait de la
denrées. Son principe repose sur l’exposition des
disponibilité en éléments nutritifs pour la larve en
populations d’insectes, soit à des doses élevées
croissance.
d’irradiation pour tuer tous les stades de
Dick et Credland (1986a) ont trouvé que des
développement de l’insecte, soit à des doses plus
souches de C. maculutus originaires de lplusieurs
faibles pour les stériliser (Elbadry et Ahmed, 1975;
régions géographiques diffèrent dans leur aptitude à
Hekal et El-Kady 1987). La méthode par stérilisation
se développer sur la variété TVu 2027. D’autres
est lia plus couramment utilisée.
&udes sur la génétique de la résistance du niébé à C.
Ces dernières années, l’irradiation tend à
maculatus montrent que la capacité de survie de
compléter, voire à remplacer la lutte chimique
l’insecte dans la variété r&istante TVu 2027 est un
(Ahmed, 1990). Elle présente en effet plusieurs
caractère héréditaire dominant (Dick et Credland,
avantages par rapport à cette dernière: (1) elle ne
1986b).
laisse pas de tisidus dans les dem&; (2) aucune
Ces restrictions sur la valeur agronomique et
forme de résistance n’a jusqu’à présent été observée;
nutritive des cultivarsrésistants soulèvent le probléme
(3) le traitement est instantané; (4) elle ne pr&ente
de la stabilité de la résistance dans le temps et
aucun danger pour les utilisateurs; (5) le traitement
justifient l’importance de trouver d’autres méc:anismes
peuit être appliqué après l’emballage final, (6) elle
de tisistance comme la résistance de la gousse de
pénbtre uniformément la denrée.
niéN.
Elle présente cependant trois limitations
En effet, les femelles de C. maculatus pondent sur
importantes qui sont: (1) un investissement initial tr&
les gousses de niébé au champ, en fin de maturation.
élevé; (2)des connaissances techniques approfondies
A l’éclosion, la larve de premier stade ronge
et; (3) la réticence des consommateurs face à ce type
l’enveloppe de la gousse pour atteindre les graines de
de traitement.
ni&%. La gousse constitue donc la première. barrière
Les doses d’irradiation varient en fonction de
quedoitfranchirl’insecteavantd’atteindrelesgraines.
l’espèce(C. maculutuLsestconsid&&ommeuniusectc
En 1976, Akingbohungbe (1976) mit en dvidence
sensible aux radiations), du stade de développement
certains cultivars de niébé présentant une rc%istance
et de facteurs physiques comme la température.
des gousses àl’egarddes larves de C. maculms. Des
Des études r&l&Zes par 1’US Food and Drug
études ulterieures réalisées par Caswell (1984)
Administration ont :montre qu’aux doses prescrites,
montrent que la r&istance des gousses est de nature
l’irradiation n’altère aucune des propriétés de la
physique et offre une protection appréciable des
denree.
graines.
Actuellement, l’objectif des programmes
Atm(osphère contrôlée
d’amélioration de la résistance variétale du niébé à C.
muculutus est de combiner dans un même cultivar la
L’utilisation d’azote ou de dioxyde de carbone
résistance de la gousse à celle de la graine et ainsi,
peut être vaIoris& pour le contrôle des insectes des

Lutte contre C. maculatus en Afrique
305
denr&s. L’enrichissement de l’atmosphère par l’un
l’infestation des gousses. Elles comprennent les
decesgazfaitchuterlateneurenoxygèneetprovoque
techniques culturales, le triage de la recolte,
ainsi l’asphyxie des insectes (Storey, 1975; Storey,
l’amélioration des infrastructures de stockage et
1978).
l’hygiène du stockage:
Conclusion. Les méthodes de contrôle physique
des insectes des denrées ne sont pas applicables en
(1) Les techniques culturales
milieu villageois compte tenu du matériel nécessaire
et des connaissances liées à leur utilisation.
Différentes méthodes culturales peuvent être
Elles ne sont donc pas envisageables dans un
misesenoeuvre.Leramassagedesgoussesàun stade
programme de lutte destiné aux paysans.
phénologiqueprécoce.lart!colte&&redesgousses
dès leur maturité, l’association du ni& avec
Lutte biologique
l’arachide ou une ceréale comme le sorgho qui ne
sont pas des plantes-hôtes de C. maculatus ou encore
L’utilisation de la lutte biologique pour le contrôle
le sarclage de la culture se sont aven% intemssants.
des insectes des denrées stockees s’est fortement
accrue ces dernières années. Les lieux de stockage
(2) Le tri de la récolte
étant des espaces clos, ils sont d’excellents modbles
pour l’utilisation des auxiliaires.
Le paysan a l’habitude de trier ses denrees avant
De nombreux parasites et prédateurs de C.
de les stocker. En choisissant pour le stockage à long
muculntus ont été identifies (de Luca 1965; van Huis
terme uniquement des gousses indemnes, il peut
1991) (Tableau 1) toutefois les recherches dans ce
réduire les pertes de manière considérable.
domaine restent encore très limitées.
(3) Amélioration des infrastructures de stockage
Méthodes traditionnélles de lutte
Après lar&olte, leniébéest stocké soitengousses,
Introduction. Beaucoup d’insecticides et de
soit en grains dans des greniers traditionnels. Ces
méthodes de stockage sont efficaces pour protéger
greniers, construits le plus souvent en mati&evég&ale,
les graines de niébé contre C. maculatus. Cependant,
diffèrent selon les régions en fonction des
en milieu villageois, de tels intrants sont trop coûteux
précipitations annuelles. Ainsi, dans les r+gions a
et difficiles a obtenir. De plus, beaucoup de paysans
pluviométrie faible (région sahélienne), les greniers
percoivent la lutte chimique comme dangereuse et
non couverts sont places à même le sol.
donc n’y recourent pas. Au contraire, utilisent-ils des
L’augmentation de la pluviom&rie obligelespaysans
méthodes traditionnelles plus indiquées et plus
à couvrir les greniers et à les sur&ever par rapport au
compatibles avec leurs moyens.
sol.
M&hodes préventives. Les methodes de lutte
Pour améliorer la protection lors du stockage des
préventive ont pour but de réduire, aux champs,
récoltes, l’utilisation de sacs en poly&hylene s’avère
Tableau 1. Insectes auxiliaires de C. maculatus
Insectes auxiliaires
Références bibliographiques
TRICHOGRAMMATIDAE
Uscana lariophaga Steffan
Monge et al. (1990)
Uscana semifumipennis Girault
Van Huis (1991)
Uscanu mukerjii Mani
Kapila and Agarwal(l990)
Pajni (1990)
EUPELMIDAE
Eupelmus orientalis Crawf
Van Huis (1991)
Eupelmus vuilleti Crawf
Monge et al. (1990). Prevett (1961)
PTEROMALIDAE
Anisopteromdus calandrae (HO~.)
Heong (1981). Prevett (1961)
Chaetospila elegaw Westwood
Van Huis (1991)
Dinarmus basalis (Rondani)
Rojas-Rousse et al. (1988)
Dinarmus vagabundus (Timberlake)
Rajas-Rousse et al. (1988)
Lariophaga texacus Crawf
Van Huis (1991)
EURYTOMIDA
Eurytoma sp.
Prevett (1961)

306
V. LIENARD et D.. SECK
très efficace pour le contrôle de Sitophilus grunarius
Ainsi, au nord du Cameroun, une methodè
(L.) ou d’oryzaephilus surinamensis (L..) (Wilkin et
traditionnelle de stockage consiste à mélanger des
Green, 1970). Malheureusement, C. maculatus est
cendres aux graines de ni&5 (Ofuya, 1986) Dans
capable de percer le polyéthyléne. Une doublure en
une étude récente, Wolfson et al. (1991) ont montre
coton est donc ntcessaire pour empêcher les
que la cendre constitue une barrière physique qui
infestations ult&ieures (Caswell, cité par van Huis,
empêche l’entr&e des adultes dans les stocks, diminue
1991).
l’ovipositionetrf5duitlesémergencesenemprisonnant
les adultes dans les cellules pupales.
(4) L’hygiéne du stockage
D’autres substances inertes comme le sable
(Zehrer, 1980). la kaolinite activée par un acide ou
Le nettoyage des locaux et des‘sacs en jute, s’il
par un traitement à. la chaleur (Swamiappan et al.,
s’agit d’un stockage en sacs, doit être effectué
1976) sont utilisées pour protéger les stocks de ni&%.
soigneusement.
La kaolinite mélangée aux grains provoque la dés
Utilisation de la température et de l’humidité .
hydratation de nombreux insectes tels que C.
Parles procédés thermiques. on joue sur la sensibilité
maculatus, Tribolium castaneum Herbst.,
des ravageurs aux températures élevées, comme par
Rhizopertha dominica F. ou encoreSitoph.ilus oryzae
exemple, lors du stockage au-dessus du feu. Cette
L .
technique pratiquee dans les régions humides du
Depuis peu, un produit analogue à base d’un
Togo a l’avantage de sécher larécolte rapidement, de
mélange de terre à diatomées et d’attractif est vendu
ralentir le développement des insectes et de prévenir
sous le nom commercial d’hrsector @I (Huber, 1990).
une nouvelle infestation (Zehrer, 1980).
L’utilisation judicieusedeces substancesassociée
Addition de substances végétales. Le recours à la
à un nettoyage minutieux des Lieux de stockage
flore indigène (Kerharo et Adam, 1974) et à ses
devrait assurer une protection durable des stocks de
produits pour préserver les grains a fait l’objet de
niébé contre les dégâts de C. maculatus.
nombreuses études (Tableau 2).
L’observation des données de ce tableau montre
Stockage hermétique
l’importance de l’utilisation des huiles végétales
pour contrôler les infestations de C. maculatus dans
Le stockage hermbtique est une technique fort
de nombreux pays tropicaux et subtropicaux (Naik et
ancienneemployéedansdenombreuxpays.Ilconsiste
Dumbre, 1984). Toutefois, malgré les nombreux
a entreposer les graines oléagineuses ou les c&ales
travaux effectués sur les huiles, les raisons de leur
dans des récipients hermétiques a l’air. Après un
certain temps, l’oxygène est consommé par la
efficacite ne sont pas clairement élucidées.
respiration des graiines et des ravageurs eux-mêmes
L’observation de la morphologie des oeufs de
qui finissent par mourir asphyxiés. L’étude du
plusieurs espèces du genre Caflosobruchus a permis
mécanismedecette toxicitéparStorey(1978)montre
àCredland(l992)d’émettrel’hypothèsed’occlusion
que la seule P&enc:e des insectesconduiten quelques
par les huiles du micropyle à la partie posterieure de
jours ou quelques semaines (selon le niveau initial
l’oeuf ce qui provoquerait l’asphyxie de ce dernier. 11
d’infestation) la teneur en oxygène à des
a aussi observé une diminution de l’adherence de
concentrations de l’ordre de quelques pour-cents.
l’oeuf sur la graine quand celle-ci est recouverte
Une technique traditionnelle utilisée en Guinée-
d’huile.
Bissau consiste à stocker les denrées dans des
A ces actions de nature physique des huiles,
récipients en argiles séchées qui sont places dans des
s’ajoute une Cventuelle toxicite directe de certains de
fosses souterraines hermétiques à l’air.
leurs constituants (Don-Pedro, 1989b). Hi11 et
Des vieux fûts métalliques sont egalement utilises
Schoonhoven(l981)ainsiqueDon-Pcdro(l990)ont
pour stocker les récoltes de céréales et de
montre que chez les huiles efficaces à l’égard de C.
légumineuses. Ils sont remplisaumaximum de grains
maculatus, les acides gras présents ont une toxicité
de manière à limiter le volume d’air disponible et
variable.
ainsi, atteindre rapidement une concentration létale
D’autres auteurs ont montré une toxicité plus
pour les insectes présents. Au St%égal,cetteméthode
élevéedeshuilesbrutesparrapportaux
huilespurilïées
s’est avérée tres efficace pour la conservation du
(Schoonhoven, 1978) et des huiles non comestibles
niebé en milieu paysan (Seck et Gaspar, 1992).
parrapportaux huilesalimentaires (Naiket Dumbre,
Le stockage hermétique des grains dans des
cité par van Huis, 1991).
structures en plastique est également preconisé
Addition de substances minérales. Différentes
(Navarre et af., 1990). Cependant, le matériau utilisé
substances minérales peuvent être valori&s pour le
doit être suffisamment épais pour empêcher l’enuée
contrôle des insectes des denrées.
d’msectes dans les stocks et doit résister aux

,
Lutte contre C.
Afrique
307
Tableau 2. Noms, organes, formulations et mode(s) d’action des différents végétaux efficaces contre C. macuhtuî
Formul-
Références
Nom
Organe
ation
Mode(s) d’action
Bibliographiques
Acorus calamus L.
poudre
toxicité de contact chez
Yadava (1971)
les adultes
huile
idem
su (1991)
Azadirachta indica
graine
poudre
diminution de la fécondité
JZchendu (1991)
A. JUS~.
prolongement de la #iode de
Ivbijaro (1983). Seck
développement, diminution des
et al. (Wla), Sir& (1986)
emergences et effet insecticide
huile
effet d&errent, effets ovicide et
Daniel and Smith
larvicide
(1990). Ivbijaro (1990)
Pereira (1983)
zehrer (1984)
Zingiber oficinale
rhizome
poudre
diminution de l’oviposition
Echendu (1991)
(RO~C.)
Arachis hypogea L.
graine
huile
diminution de l’oviposition,
Boughdad et al.
effets ovicide et larvicide
(1987). Don-Pedro
(1989a), Messina and
Renwick (1983).
Pereira (1983)
Ricinus communis L.
graine
huile
diminution des émergences
Singh et al. (1978)
Butyrospermum
fruit
huile
effet ovicide
Pereira (1983)
parkii (G. Don.) Kotschy
Cocos nucifera
graine
huile
effets ovicide et larvicide
Messina and
Renwick (1983).
Singh et al. (1978)
Eucalyptus
plante
huile
effet fumigant
Pajni and Gill(l990)
citriodora ou
entière
globulus
Piper gukense
graine
huile
effet insecticide et diminution des Ivbijaro (1990)
Schum 8z Thonn
émergences
Piper nigrum L.
Plante
diminution de l’oviposition
Rajapakse (1990).
entière
et effet insecticide
su (1977).
Su and Horvat (1981)
Cirrus sp.
fÏuit
pelure
effet insecticide
Su and Horvat (1987).
Su et al. (1972)
huille
pelure
diminution de la ponte
Don-Pedro (1985)
températures élevées et aux radiations ultra-violet,
combinaison de différentes m&hodes reconnues
tout en n’ttant pas trop coûteux. Le stockage
efficaces.
hermdtique est efficace sur de longues périodes. Il
La lutte chimique, malgré son efficacité, se heurte
dlimine les insectes sans application de pesticides et
à de nombreux problèmes lies à son coût t5lev6, aux
donc, élimine tout danger de contamination du grain
dangers lors de l’application des produits, a
parles insecticides mais n’a malheureusement aucun
l’apparition d’insectes résistants, aux r&Gdus laissés
effet r&iduel (Pierrard, 1984).
dans les denrées et dans l’environnement, etc.
L’utilisation de var%tés résistantes s’aAre plus
CONCLUSION
adaptée mais la résistance verticale risque & tout
moment des’écroulersuiteMas&ctiondenouvelles
En Afrique tropicale, la protection des stocks de
souches d’insectes.
niéb&contreC.maculatusconstitueundéfïquotidien.
Les mesures de contrôle physique des insectes
Lespetitsagriculteurssontréceptifsauxméthodesde
des deN6eS demandent souvent une technologie
protection compatibles avec leurs moyens financiers
avancc2.e qui est malheureusement inexistante en
et techniques. C’est pour cette raison que le problème
milieu rural.
des pertes pos t-r&olte ne peut être résolu, non pas par
Le contrôle biologique n’a encore reçu que peu
une m&hode de lutte unique, mais bien par la
d’attention mais reste un potentiel à exploiter.

308
V. LIENARD et D. SECK
Ces nombreuses restrictions expliquent
Dlick K. M. et CredlandP. F. (1986a) Variation in &e
probablement le recours des paysans et ce, depuis de
response of Callosobruchus maculatus (F.) to a
très nombreuses années, aux méthodes traditionnelles
resistant variety of cowpea J. Stored Prod. Res.
de lutte qui se révèlent souvent efficaces et moins
22 (l), 43-48.
coûteuses. Cependant, ces méthodes utili.sées seules
Dick K. M. et Cre.dland P. F. (1986b) Changes in the
restent insuffisantes pour assurer une protection
response of Callosobruchus maculatus
durable contre C. maculatus.
(Coleoptera: IBruchidae) to a resistant variety of
Aujourd’hui, il s’avère donc nkessaire pour
cowpea. 1. Stored Prod. Res. 22 (4), 227-233.
protéger efficacement les stocks deniébé de combiner
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Xavier-Filho J., Campos F. A. P. , Ary M. B., Peres
des autres plantes tropicales, Eschborn.
Silva C., Carvalho M. M. M., Macedo M. L. R.,