20 Février 1987 Protection chimique du riz submergé...
20 Février 1987
Protection chimique du riz submergé
contre les insectes foreurs de tiges
mm=-=-
Saliou DJIBA
ISRA
CRA / DJIBELOR
B.P. 34 - ZIGUINCHOR -

1
Protection chimique du riz submergé contre les
insectes foreurs de tige : essai de comparaison
de deux matières actives
-=-=.-
Les pertes de récoltes dues aux insectes ennemis du riz
sont le plus souvent très élevées , pouvant atteindre 25 % de la
production.
La lutte contre ces ravageurs se fait au Sénégal par
traitements chimiques & base de Carbofuran en deux applications.
Compte tenu du risque de résistance des insectes et de la disponi-
bilite de produits nouveaux il est important d’évaluer l’efficacité
de ces derniers contre les ennemis du riz, en particulier les foreurs
-
de tiges, afin de pouvoir faire des recommandations judicieuses peur
des traitements efficaces et économiques. C’est ainsi que le labo-
ratoire d’entomologie de Djibélor, a accepté de comparer l’Isofen-
phos (Oftanol),un produit de Materna-Bayer,au Carbofuran dans le ca-
dre de la Convention Pesticide signée entre 1’ISRA et certaines fir-
mes de produits phytosanitaires de la place.
Dispositif expérimental :
Le dispositif est un bloc de Fisher comportant 5 objets (1
témoin et 4 traités) répétés 8 fois.
TO = témoin non traité
Tl = Carbofuran a 800 g m.a./ha à 30 JAR* et 60 JAR (traite-
ment d.e référence)
T2 = Iso$enphos à 800 g m.a./ha à 7 JAR et 30 JAR
T3 = Isofenphos à 450 g m.a./ha a 7 JAR et 30 JAR
T4 = Carbofuran a 450 g m.a./ha a 7 JAR et 30 JAR.
Les parcelles unitaires sont de 8 x 4 = 32 m2 et indépendante,
pour l’irrigation et le drainage.
La variété utilisée est 1~8.
Observations :
L’efficacité des traitements est évaluée à 4 dates : 25, 45,
65 et 85 JAR, par prélèvement au hasard et dissection d’environ 100
tiges de riz par parcelle. Le nombre de tiges attaquées et l'insecte
en cause sont notés de même que le nombre total de tiges, le stade
phénologique du riz et le stade de développement de l’insecte.

2
Résultats :
1, Nature du
-.w----I---- Earasitisme
----e.----m :
Le tableau 1 montre que plus de 95 % des dégâts sont dûs à
deux groupes de r,avageurs. 11 s’agit des ChiZo qui sont particuliè-
rement importants en début de cycle (tallage) et dont la prépondé-
rance s’est réduite progressivement avec le temps, et de OrseoZia
oryziz>om Harris et. Gagné. Cette cecidomyie est responsable de près
de 75 % des dégâts en fin de cycle alors qu’en début de végétation
son impact est presque négligeable.
D’autres ravageurs se sont attaqués au riz, cependant, leurs
niveaux d’attaque sont restes très faibles. Ce sont Diopsis spp.,
Scirpophaga occidenttsZZa Walker et Maliarpha sepamtella Ragonot.
-
-.
2. Effet des traitements sur le
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Earasitisme
- - - - - - - - - - :
A 25 jours après repiquage tous les traitements qui ont
reçu de l’insecticide a 7 JAR ont eu un taux d’attaque par les borers
significativement inférieur & celui du témoin non traité. Mais il
n’y avait aucune différence significative entre 1’Isofenphos et le
Carbofuran à 450 g m.a./ha, ni entre les doses de 800 g m.a./ha et
4 5 0 g m.a./ha d e l ’ i s o f e n p h o s . *Le taux d’attaque le plus faible est
celui de la faible dose de l’isofenphos (8,gg % des tiges).
A 45 JAR le niveau d’attaque sur le témoin non traité indi-
que une baisse de l’infestation par les ChiZo, principaux ravageurs
à ce moment (figu.re la). Il n’y a pas eu de différence significative
entre les traités et le non traité ni entre les traités eux-mêmes.
Au 3e sondage (65 JAR) seul le traitement de référence (car-
bofuran 800 g m.a../ha a 30 JAR et 60 JAR) a montré une différence
significative par rapport au témoin non traité (tableau 2). Les
autres traitements bien qu’ayant des niveaux d’attabue inférieurs à
celui du témoin n’en sont pas significativement différents.
A 85 JAR il n’y avait pas de différence significative entre
les traitements et le témoin.
Lorsque 1. ‘on considère séparément les principaux ravageurs
(Chi20 spp et cecidomyie) on constate que :
1”) seul le traitement Tl (traitement de référence) a entrai-
né une baisse constante du niveau de dégâts des Chi20 (figure 1 a)
alors que l’isofenphos et la dose faible de carbofuran ont eu des

2’) le traitement T2 (isofenphos 800 g m.a./ha à 7 JAR et
30 JAR) a eu un n:Lveau d’infestation par la cecidomyie plus faible
à 85 JAR que celu:L du Tl bien que la dernière application du carbo-
furan soit faite 130 jours après celle de l’isofenphos (figure 1 b).
3. Effet des traitements sur le rendement
------.--------------------------------
:
Tous les traitements ont donné des rendements plus ou moins
supérieurs à Celu:i du témoin. Mais il n’y a aucune différence signi-
ficative de rendement entre les traitements et le témoin ni entre
les traitements eux-mêmes (tableau 3).
Conclusion :
Dans les ‘conditions de notre essai les traitements insecti-
cides au carbofuran et a l’isofenphos ont entrainé des réductions
notables de l’infestation du riz par les foreurs de tiges à 25 et 65
JAR. Cependant, ces réductions de l’infestation n’ont pas abouti à
un accroissement significatif du rendement du fait de la faible pres-
sion parasitaire. Le surcroit de production (410 kg/ha) occasionné
par le meilleur traitement de l’essai ne suffit même pas à couvrir
le coût du produit.
Il ressort de cet essai deux points essentiels :
1”). Du f,ait de la réduction de l’infestation qu’ils ont
occasionnée le carbofuran et l’isofenphos sont capables de limiter
efficacement les (dégâts des foreurs de tiges de riz. Mais il semble-
rait que le carbofuran soit plus efficace contre les Chi20 alors que
l’isofenphos contrôle mieux la cecidomyie du riz. La différence entre
leurs incidences respectives sur le rendement sera mieux appréciée
dans des conditio,ns de forte pression parasitaire.
2’). Compte tenu des changements intervenus dans l’agrocoenosc
riz avec les déficits pluviométriques qui se succèdent le caractère
imprévisible de l’importance des foreurs des tiges fait qu’il ne peut
être recommandé de systématiser les traitements insecticides. Plutôt,
un seuil économique doit être recherché et employé pour juger de l’op
portunité de l’application d’un produit insecticide.
. . . /

Tableau 1 : E:volution du parasitisme par espèce de
ravageur (%) aux différentes dates
de dissection.
I
, Chilo sppl
Orseolia
,
Diopsis 1 Maliarpha IScirpophagai
1 Oryzivora
1
SPP
1 separatellal0ccidentelILr
?
-----T-
0.00
l 1.38
l
I
/
I
I
I
I
I 2 2 - i x
11.08
l
0 . 4 3
I
0.58
t
0.14
I
I
I
I 1 3 - x
I
54*20
44.72

0.00

0.87
,
0.22

I
I
I
I
1 j-xi
I
20*70
7 4 . 8 0

0 . 0 0

4.30
I
0.20

I
I
l
/
I
-I
-
I
I
.
-

Tableau 2 ; Effet des traitements sur les taux d'attaque
exprimée en pour cent de talles attaquées.
I
I
-- 25 JAR
1
45 JAR
1
-- 65 JAR
j
85 JAR
1
Notes : (1) les taux d'attaque sui.vis de la même lettre (a ou b)
ne sont pas significativement différents selon le Duncan's
Multiple range test.
(2) HS = hautement significatif
NS = non significatif.

Tableau 3 : Rendement en t/ha des différents
traitements de l'essai.
l
1
/
Rendement
Traitements
1
1
1,
F = 0,39 N.S.
I
1
cv = 16,95
/
--+
TO
4.00
I
I
Tl
4.22
T2
4.09
T3
4.11
T4
4.41
I
I-
I
-
I
I

-3
tfges.

800

sw

spp

Chito
par

attag&s

talles
de
Nombre
N 0
tiges.
800


sur
orysivom
par 0.
Q 0
attaquh

talles
8
de
Nmbre
n
i
.

.
CT V n f