463 l NOTE SUR L'OSTREICULTURE AU NIVEAU ...
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NOTE SUR L'OSTREICULTURE
AU NIVEAU DE LA PETITE C?TE DU S?N?GAL
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A,. FONTANA et C. DIEME
RAPPORT INTERNE
No 57

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S U R L ' O S T R E 1 C U L T U R E
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DE
L A P E T I T E
C O T E
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SE NE. GAL
Andr¨¦ FONTANA cl1
et
Cheikou DIEME (')
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i/ HISTORIQUE
Au S¨¦n¨¦gal, les premiers essais d¡¯¨¦levage de l¡¯hu?tre de paletu-
viers, Crassostrc?a gazar, sont tr¨¨s anciens puisque SCORDEL de 1909 ¨¤
1911, B partir de naissain recueilli sur collecteurs en tuile chaul¨¦e a
l¡¯embouchure de Ka Fasna, ¨¦leva en baie de Hann des huitres jusqu¡¯¨¤ leur
.
taille marchande <,
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Cependant I) malgr¨¦ le succ¨¨s de cette exp¨¦rimentation, aucune suite
ne fut donn¨¦e et il fallut attendre 1935 pour que CREMOUX reprenne les
essais ?A plue grande ¨¦chelle dans la r6gion de Joal,
En 1940, fut cr¨¦6ela Station Ostr¨¦icole de Joal plac¨¦e sous la di-
rection de l'hspection G¨¦n¨¦rale de lIElevage et dont le contr8le kkait
.
confi¨¦ au directeur de la station (CREMOUX puis BLANC) et au service V¨¦-
t¨¦rinaire.
:.
Toute une s¨¦rie d¡¯¨¦tudessur la biologie de l¡¯hu?tre, le captage du
naissain, l¡¯organisation des parcs d¡¯exp¨¦rimentation et d¡¯¨¦levage fclt alors
effectu¨¦e dans le but de vulgariser cette technique et reconvertir les mar-
chands d¡¯hu?tres,, qui faisaient jusque la de la cueillette,,en ostr¨¦icul-
teurs.
(1) D¨¦partement ¡±
Recherches sur les productions halieutiques et
1 ¡®oc¨¦anographie¡± - CRODT/ISRA,
(2) Division ¡°Recherche Agricole et oc¨¦anographique¡± - S E R S T.

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On peut consid¨¦rer que jusqu¡¯¨¤ la fin des annt?e.s 00 (La produc-
tion a atteint jusqu¡¯A 165 000 douzaines), 1 ¡®op?ration a 6:V., ur. r¨¦el SUC-
c¨¨s ; mais depuis, cette production n¡¯a cess¨¦ de occro?tre pour se
situeraujourd¡¯hui ¨¤ 30 - 40 000 douzaines (fig. 1 ) e
2/ L¡¯OSTREICULTURE EN 1983
Actuellement,
on ne peut v¨¦ritablement parler d¡¯ostr6iculture au
S¨¦n¨¦gal. Le seul centre de production est Joal et les parcs sd ¡¯ ¨¦levage
doivent ¨ºtre plut?t consid¨¦r¨¦s comme des lieux de stockage,
Il n¡¯y a plus de captage de naissain, plus de s¨¦lect ion. Les hu?tres
ramass¨¦es dans le Saloum sont mises, bien souvent agglom&r¨¦es, en grossisse-
ment (!) ¨¤ m¨ºme la vase, p uis subissent¡¯ un d¨¦gorgement en caisse grillagge
en eau de mer dans l¡¯attente d¡¯une exp¨¦dition sur Dakar o?3 elles sont pla-
l
c¨¦es en bassin aux Almadies avant la vente, Cons¨¦quence : I.es huftres sont
petites, maigres, de forme irr¨¦guli¨¨re et peu attractives pour le consom-
mateur.
Les parcs ne sont plus prot¨¦g¨¦s par des fascines contre les ¡°marees
d¡¯algues¡± ; leur fond n¡¯est plus dragu¨¦, ce qui provoque par envasement
une sur¨¦l¨¦vation du niveau, amenant une exondation et une exposition trop
longue au soleil a mar¨¦e basse, d¡¯oQ mortalit¨¦,
.
Le probl¨¨me s¡¯est aggrav¨¦ ces derni¨¨res ann¨¦es, quand, ¨¤ la suite
d¡¯une mar¨¦e d¡¯algues brunes filamenteuses et un pourrissement de ces der-
ni¨¨res dans les parcs¡¯ le milieu a ¨¦t¨¦ fortement d¨¦s¨¦quilibr¨¦, entra?nant
une mortalit¨¦ massive d¡¯hu?tres. A la suite de! cela, les ostr¨¦iculteurs
ne disposant plus de stocks de r¨¦serve ont cueilli dans Xe Saloum des huf-
tres de grande taille qui n¡¯ont malheureusement pas support¨¦,apr¨¨s leur
implantation directe en parc, le stress provoquk par la grande variation
de salinit¨¦.
Cette ostr¨¦iculture est actuellement pratiqu¨¦e a Joal par 72 ostr¨¦i-
culteurs (dont 70 d¡¯un ?ge certain) regroup¨¦s au sein d¡¯une coop¨¦rative.
Lcss c a r t e s d¡¯ostr?iculteurs s o n t conti¡±g¡¯~nt.&<*n, t*t MOI¡± t ri¡¯nsmisnibles,
gfn¨¦ralement de pire en fils.

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: . L . t\\u niveau de la Kecherche
En mat i?re de recherche sur l a b i o l o g i e d e l¡¯hu?tre tl: :,on ;Levage
au S¨¦n¨¦gal , t o u t a d¨¦j¨¤ ¨¦t6 faiz et tr¨¨s bien fait (voir lt?s ~.C~V~IUX de
BLANC et DIOH) .
Actuellement, deux petites actions ponc:tuelles pourr3icbIlt ileanmoius
¨ºtre entreprises par le D¨¦partement :
- Une ¨¦tude de marche pour ¨¦valuer les besoins en hu?t.rt:s ¡®JIJ Sen¨¦gal
(h?telleries, grandes surfaces, grossistes,. .etc.) . Aujourd ¡®nui ce march¨¦
est fortement sous-approvisionn¨¦ et il faudrait quantifier la demande pour
dimensionner de nouvelles installations ostr¨¦icoles.
- Une r¨¦¨¦valuation des gisements naturels d¡¯hu?tresdans le Saloum,
la derni¨¨re ¨¦valuation ayant 6t6 faite par BLANC. Avec la s¨¦cheresse, les
conditions de milieu dans les bolons ont chang¨¦ et il est en effet ¨¤ crain-
dre que ces gisements aient fortement diminu¨¦.
- Au niveau des ostr¨¦iculteurs
-
Il s¡¯agirait avant tout que les jeunes aient plus librement acc¨¨s
¨¤ la profession et que la gestion de la Coop¨¦rative leur soit confi¨¦e.
La profession d¡¯ostr¨¦iculteur exige,en effet, une motivation, un
dynamisme et un engagement physique que seuls des jeunes peuvent avoir,
Enfin, si 1 ¡®ostr¨¦iculture red¨¦marre, il est indispensable de faire
une campagne de promotion de ce produit qui concurrence trtis bien, par son
eP(Jt > sa pr¨¦sentation et son prix, l¡¯hu?tre¡¯ import¨¦e,
CONCLUS ION :
11 est incontestable que l¡¯ostr¨¦iculure peut ¨ºt.re unt activit¨¦
tr¨¨s rentable et gen¨¦ratricc d¡¯emplois au niveau de la Petite C?te.

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Pou1 c e s coopGrateurs, q u i SOLii ;l\\i,:.il tout ak;riculteurs, l¡¯ostrgi-
culture ne repr6sente qu¡¯une activit¨¦ ,lnncxe, De plus, la campagne ostr¨¦i-
cole ne dure que cinq mois (de d¨¦cembre ii avril) ,,,
Bien que la production ait fortement baiss¨¦, cette activit¨¦ reste
encore tr¨¨s rentable, ce qu? explique
en ¡®Grande parti.e qu¡¯aucun effort ne
soit v¨¦ritablement fait. pour entretenir ei: maintenir les parcs en Etat.
Toutefois, les jeunes estiment: ¨¤ juste raison que l¡¯ostr¨¦iculture
peut devenir une activit¨¦ principale et procurer d.es revenus tr¨¨s substan-
t:iels ; or ils ignorent tout: ou presque des techniq.ues d¨¦finies par CREMOUX
et BLANC. Ils attendent. donc une aide et
un encadrement qui leur per-
mettraient de faire red¨¦marrer cette activit¨¦.
3/ LES SOLUTIONS l
3.1. Au niveau du D¨¦veloppement
Un agent du service des P¨ºches de Joal conna?t parfaitement les pro-
bl¨¨mes d¡¯ostr¨¦iculture et pourrait encadrer les coop¨¦rateurs. Il s¡¯agirait
de lui accorder un minimum de moyens matkiels pour ex¨¦cuter correctement
ce travail.
Le D¨¦veloppement aurait donc en priorit¨¦ 2 intervenir sur :
- l¡¯identification et le contr?le de salubrit¨¦ de nouveaux sites, si
le dragage des parce actuels est trop on¨¦reux. La prospection peut ¨¦gale-
ment porter sur d¡¯autres lieux que Joal;
- l¡¯introduction de L¡¯¨¦levage en cage, plut?t que sur vase;
- la vulgarisation de la technique du captage de naissain (support,
saison, etc...);
- les tests d¡¯acclimation d¡¯hu?tres de belle taille cueilLies dans le
Sine-Saloum , comme cela a ¨¦t¨¦ fait avec succ¨¨s au Congo par CAYRE ;
- le contr?le sanitaire avant la mise ¨¤ cons?,mmation. Depuis avril
1980, aucune analyse bact¨¦riologique n¡¯a i!t¨¦ faite sur les hu?tres et dans
les parcs par 1¡¯ITA (cet organisme agit ~1.11: demande).

i:~!],en,dall t > 1.1~ probleme d¡¯ordre :;ociologiqw, plus que te~:hniqut*
0 u cm .-
mercidl,a fait que ce type d¡¯exploitation a progressivement p¨¦riclit¨¦.
Si rien n¡¯est fait pour enrayer ou modifier le processus, il y a tout
lieu de penser que cette activit¨¦ aura compl¨¨tement disparu dans quelques
ann¨¦es.
B I B L I O G R A P H I E
BLANC (A.), 1962.- E:tude de l¡¯hu?tre de pal¨¦tuviers (Cryphuea gazar). Dot.
Service de l¡¯oc¨¦anographie et des p¨ºches maritimes. R¨¦publique
du S¨¦n¨¦gal., 78 p.
CAYRE (P.), 1971 .- E:ude de la moule Psrrzl-r perna et de l¡¯hu?tre tiY*yp&we
gazar. Etyde des possibilit¨¦s de Conchyliculture au Congo. Dot.
Scient. Centre ORSTOM, Pointe-Noire, N S 45, 21 p.
DIOH (B.C.), 1976.- L¡¯ostr¨¦iculture au S¨¦n¨¦gal. Th¨¨se de Docteur v¨¦t¨¦rinaire.
Facult¨¦ de m¨¦decine et de pharmacie de Dakar, 107 p.

Doulalno d¡¯ hultros
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E v o l u t i o n d e l a p r o d u c t i o n o s t r ¨¦ i c o l e s u r l a P e t i t e C ? t e .