79.- LES PROBLEMES PHYTOSANITAIRES DU MIL DANS LE...
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LES PROBLEMES PHYTOSANITAIRES DU MIL DANS LE SAHEL
Mbaye NDOYE (11, Ruparo T. GAHUKAR (21, Alex G. CARSON (3)
Cyril 9. SELVARAJ (41, Demba F. MBAYE (5) et Souleymane DIALLO (6)
*
(1) Directeur Composante Nationale du Sénégal, Projet Lutte Intégrée,
BP 51. Bambey, Senégal
(2) Expert en entomologie FAO, Composante Nationale du Sénégal, Projet Lutte
Intégrée, BP 51, Bambey, Sénégal
(3) Expert en Malherbologie, FAO, Gambian National Component, IPM Project,
CPS, Yundum, The Gambia
(4) Expert en Phytopathologie FAO, Composante Nationale du Mali, Projet Lutte
Intégrée, BP 438,*Bamako, Mali
(5) Phytopathologisti;ISRA, CNRA, BP 53. Bambey, Sénégal
(6) Malherbologiste, ISRA, Djibélor, BP 34, Ziguinchor, Sénégal.

80.
LES PROBLEMES PHYTOSANITAIHES DU MIL DANS LE SAHE&
1.
INTRODUCTION
Le mil & chsdelle, millet ou petit mil (Pennisetum americanum L.) est la
principale culture vivrière dans la zone sahélienne de l'Afrique de l'Ouest où
il est cultivé depuis les temps immemoriaux.
On s'est rendu compte depuis assez longtemps déjà que cette plante était
fortement attaquée dans cette zone par des ravageurs de tous ordres : oiseaux
granivores, insectes, champignons pathogènes, mauvaises herbes. l?armi cev-
plus remarquables sont les insectes signalés déjà par Risbec (19SO)
et les oiseaux granivores.
Lors de la consultation gouvernementale sur les besoins du Sahel en matisre
de protection des cultures et des récoltes, organisée par la FAO en décembre 1976,
tous les délégués des pays sahéliens avaient déclaré que "plusie$fls ravageurs dont
l'importance économique était négligeable dans le passé, étaient devenus ces
dernières annees d'importance économique grave, plus particulièrement après la
période de s&heresse et le retour de précipitations plus normales, mais en
partie aussi, à cause de l'intensification et de la diversification de l'agriculture
et de la pratique des cultures de contre saison" (Rapport FAO, 1976).
Les conséquences de ces diverses modifications qui se sont manifestées par
une explosion de rats en 1976 dans plusieurs pays, la pullulation de sauteriaux qui
l'a précédée en 1975 et l'aggravation du problème des oiseaux granivores sont encore
présentes. La consultation de Rome avait également affirmé le principe que la
Protection des Végétaux soit considérée comme une discipline aussi importante que
1'Anélioration'des Plantes ou la Pédologie dans le maintien et 1'Amélioration de la
productivité des cultures.
On retrouve dans la zone sahélienne d'Afrique, déjà défavorisée par une
instabilité climatique caractéristique, tous les ennemis habituels des cultures
céréalières. Il serait difficile de faire le tour de cette question même pour le
mil dans le cadre d'une telle étude, mais l'accent sera mis tour à tour sur les
oiseaux, les insectes ravageurs, les champignons phytopathogènes et les mauvaises
herbes.
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Le point sera donc fait sur la biologie, l'écologie et les moyens de lutte
contre les principaux ravageurs. Cependant, pour développer un s,ystème cohérent de
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lutte contre l'ensembie des ravageurs du mil, il sera nécessaire d'approfondir
encore un certain nombre d'études présentées ici, Le présent document se veut en
,A,.
CoASéqUenCe une simple introduction à une discussion sur l'avenir de la lutte
contre les ravageurs du mil dans le Sahel.
2.
LES OISEAUX GRANIVORES
Les ravages causés par les oiseaux granivores sont à présent bien connus dans
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la zone de la vallée du Fleuve Sénégal, dans la Boucle du Niger ou dans le Bassin
du Lac Tchad. La réduction de ces ravages préoccupe depuis plusieurs années déjà
l'organisation Commune de Lutte Antiacridienne et de Lutte Antiaviaire (OCLALAV)
-i.:.b .,,,
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et a fait l'objet de plusieurs projets dont le dernier est le Projet PNUD-FAO
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d"assistance a 1'OCLALAV (Annex D2 du programme CILSS de Protection des Végétaux).
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Un grand nombre d'especes dont la plus célèbre par ses dégâts et sa réparti-
tion géographique est sans doute le Travailleur B bec rouge (Quelea quelea) ont 6th
identifibes dans la zone. On peut citer également le Travailleur à tête rouge
(Quelea erythrops),
le Gendarme (Ploceus cucullatus), le Moitieau doré (Passer luteus);;
1esZuplectes (Euplectes afer et E. franciscanus),
sans oublier les perruches et
perroquets, en particulier la perruche à collier (Psittacula krameri) et le canard
~--
siffleur (Dendrocygna viduata).

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Les dégats causés sont souvent appréciables, les esp&ces sont presque
toujours polyphages. Le projet Quelea achevé en 1979 donne à titre indicatif les
pourcentages de dégâts suivants :
- sorgho de décrue : 20 % de dégâts dQs principalement aux Quelea et 10 %
provoqués par la tourterelle pleureuse et le merle métallique;
- blb d'hiver : 30 % dQs au gendarme
- riz, sorgho, mil : 10 à 15 % dûs au gendarme
- millet perlb : 75 %, dos au gendarme et aux euplectes
- riz : 1 à 30 % dos au Quelea, aux tisserins et aux euplectes
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- sorgho irrigué : 23 % dûs au gendarme et au tisserin à tête.noire.
Ces résultats accréditent bien l'idée que les oiseaux granivores sont les
ravageurs les plus dangereux des céréales cultivées dans le Sahel surtout dans les
zones récemment mises en valeur dans les bassins fluviaux. Toutes les perturbations
créées dans ces zones ont été trbs favorables au développement des populations
d'oiseaux (eau, nourriture en quantité suffisante).
Les méthodes de lutte modernes ne sont pas toujours au point contre ces
nouveaux fléaux et le gardiennage traditionnel absorbe beaucoup de main d'oeuvre
(4 actifs à l'hectare pendant la période de grenaison et de maturation).
Tout ceci montre l'importance de la place qui doit être réservéb B cette
question dans le cadre de la mise au point d'un système global- de lutte intégrée,
compte tenu des zones de pullulations de ces oiseaux qui seront les centres d'un
futur développement de la production céréalière dans le Sahel.
3.
L'ENTOMOFAUNE NUISIBLE
3.1. Situation actuelle des ravageurs
3.1.1. Distribution géographique
En Afrique de l'Ouest, la zone sahélienne englobe 8 pays (Cap Vert, Sénégal,
Gambie, Mauritanie, Burkina, Niger, Mali et Tchad). La pluviométrie annue'lle
varie en moyenne de 200 à 600 mm.
Les mêmes ravageurs se trouvent sur le mil dans tous les pays mentionnés
ci-dessus mais meur distribution varie selon la pluviométrie et l'importance des
cultures ; Sesamia par exemple attaque le mil tardif dans la zone où la pluvio-
métrie est élevée alors que Acipona abonde dans les zones relativement sèches.
3.1.2. Importance économique
L'importance économique des ravageurs du mil est presque inconnue. Quelques
travaux effectués au Nigéria et au Sénégal montrent que les foreurs des tiges,
(Harris, 1962 ; Bonzi, 1977 ; NDOYE, 1977), la cécidomyie (Coutin et Harris, 1968)
et les mineuses de l'épi (Bas, 1983) sont assez importants car une perte quasi
totale a été parfois renregistrée. Récemment d'importants dé,gâts de meloïdes ont
été notés en Mauritanie, en Gambie et au Mali, mais aucune évaluation précise n'a
encore été faite.
3.1.3. Complexe des ravageurs
-
Ndoye (1979a) a fait le point analytique de la situation actuelle des
ravageurs du mil dans le Sahel. Il serait toutefois nécessaire maintenant de
mettre l'accent sur les zones dù les dégâts semblent les plus constants et celles
où des changements importants ont été notés ces dernières années (Gahukar, 1983a ;
Magema, 1984 ; Ma'ïga, 1984 ; Dakouo et al, 1984).
3.1.3.1 Ravageurs de la plantule
Le mil, généralement semé en sec leve avec les Premi<ères pluies. Les
jeunes plantules peuvent être immédiatement la proie de nombreux déprédateurs,
Une attaque précoce des iules (Peridontopyge spp.) nécessite des ressemis.

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Dans le groupe des sauteriaux, Scapsipedus marginatus coupe les jeunes pousses
à la base. Jusqu'a S. - 6 semaines après levée, le mil est attaqué par des mouches
mineuses (Deeming, 1971)‘ parmi lesquelles Atherigona soccata est la plus fréquente
surtout sur les semis tardifs.
Les larves coupent le coeur transversalement, les feuilles centrales
jaunissent et se dessèchent. E:n cas d'attaque tardive, la plante émet des talles
non productives. Les chrysomèles (Lema planifions, Chaetocnema tibialis, etc.)
se multiplient sur les feuilles en se nourrissant de l'épiderme et du parenchyme
provoquant ainsi des tâches claires sur le feuillage. Les dég%ts sont accentu6s
par la sécheresse ; les feuilles se déssèchent et la plante meurt.
3.1.3.2. Ravageurs du feuillag;e.
Le feuillage du mil est consommé pendant la croissance végétative et
reproductive par les lépidopteres dont l'attaque est souvent s.poradique. Les larves
de première génération de =Optera exigua, S. exempta et S. littoralis, ainsi
que Amsacta moloneyi attaquent le mil juste après la levéeet causent des dég%ts
appréciables, souvent localises (Ndoye, 1978). Les larves grégaires se déplacent
en bandes et peuvent endommager le mil durant la végétation. L#es larves de
Mythima loreyi sont voraces et se trouvent souvent dans le cornet terminal mais
leur population est toujours limitée. Ces lépidoptères sont en abondance en août
(Doumbia et al, 1984).
Des espèces de sauteriaux attaquent le mil comme les autres graminées
(Launois, 1978). D'importants dégâts d'oedaleus senegalensis , 0. nigeriensis,
Hieroglyphus daganensis, Chrotogonus spp. ont été récemment notés en Mauritanie
(Magema, 1984) et au Niger(MaFga, 1984).
LI?S pucérons (Rhopalosiphum maidis) deviennent importants quand la sécheresse
se prolonge. Du fait de sa reproduction parthénogénétique, cette espèce peut
développer une quarantaine de générations dans l'année. Les larves et adultes
sucent la sève du cornet foliaire, des feuilles et des grains laiteux. Le dévelop-
pement de la plante est retardé. De plus, ce puceron est connu comme vecteur de
maladies virales. Quelques punaises (Aspavia armigera, Callidea spp. Nezara
viridula et Diploxis SP.) sucent la-sève des jeunes feuilles mais leur incidence
est toujours faible. Au burkina, le jaunissement des feuilles des plantes âgées
est souvent causé par des larves du cercopide Poophilus costalis
-' (Bonzi, 1981).
3.1.3.3. Foreurs de tiges
-
Une dizaine d'espèces de foreurs endommagent le mil, à partir d'un
mois et demi jusqu'à la récolte (Gahukar, 1984). Parmi ceux-ci Acigona ignefusalis
et Sesamia calamistis sont les plus remarquables ; le premier étant important sur
les variétés précoces et le deuxième sur les variétés tardives. La biologie et
l'écologie des foreurs africains ont été étudiées par Ingram (1958), Harris (1962),
et Usua (1968). Ces foreurs sont polyphages. Les larves d'Acigona rongent les
feuilles du cornet et pénètrent dans lesnervures principales ; elles creusent
ensuite la tige au-dessus d'un noeud et se nourrissent de la moelle des tiges.
Les disg%ts provoquent le déssechement des feuilles centrales (coeur mort).
La plante réagit par l'émission de talles supplémentaires qui demeurent stériles.
Les larves de Sesamia pénètrent dans latige directement. La verse de la plante,
.'
les dégâts sur l'axe fructifère peuvent réduire le rendement.
Acigona peut compléter 2 à 3 générations durant la saison de culture car
les adultes sortent B peu près un mois après les premisres pluies. La larve passe,,,.
la saison sèche dans la tige en diapause, Les tiges laissées dans les champs apr8s
fi récolte, les chaumes des poquets et les tiges utilisées pour la fabrication de&
clôtures abritent ces larves et servent de source d'infestation (Cahukar, 1983 b).
L'incidence saisonnière des foreurs dépend de plusieurs facteurs tels que la
s

83.-
population des papillons, le stade du mil, des conditions climatiques, etc.
D'importants dégâts ont été observés sur les variétés traditionnelles au mali
(Doumbia et al. 1984), au Burkina (Bonzi, 1977), au Sénegal (Ndoye, 1977) et
au Niger (MaIga, 1984 ; ICRISAT, 1984). En général, les foreurs sont actifs
en aoQt et septembre mais les larves de Sesamia sont souvent observées même en
novembre (Doumbia et al. 1984), car celles-ci n'entrent pas en diapause et se
multiplient sur les plantes-h8tes secondaires pendant toute l'année.
3.1.3.4. Ravageurs de l'épi,.
c
Plusieurs insectes appartenant ZI divers ordres attaquent le mil dès le
début floraison jusqu'à la récolte. L'alimentation des insectes.amhne une perte
directe de rendement.
Cinq espèces de Cécidomyie du mil (Geromyia penniseti., Contarinia sorghi,
Lasioptera se., Lestodiplosis SP., Stenodiplosis SP.) sont présentes en Afrique
de l'Ouest (Coutin et Harris, 1968). La première de ces espèces, la plus abon-
dante est bien répartie dans le Sahel. Doumbia et al. (1984.) a noté au Mali
quelques plantes-hôtes secondaires de Geromyia penniseti telles que Echinochloa
stagnina, E. colonum, Pennisetum pedicellatum, P. asperifolium et Setaria
pallidefusca. Les dégâts sont causés par la l&-Ve qui attaq:uel'ovaire et le
grain avorte. Les glumes des fleurs attaquées conservent lai forme plate. On
note une incidence élevée sur les variétés tardives lorsque des variétés de
différents cycles de maturité sont implantées ensemble ou côte à côte dans la
même région. On note donc une grande variation dans l'incidence. En saison
normale, lapullulation de la cécidomyie se situe en septemtlre (Doumbia et al.
1984). Les larves entrent en'diapause puis en quiescence, en fin de saison dans
les fleurs, au contact des grains attaqués. Pendant la saison des cultures, le
cycle biologique est bouc16 en 2 semaines et le ravageur peut compléter 4 à
5 générations. Deeming (1979) a noté une mouche Dicraeus pennisetivora qui
attaque les grains en maturation au Burkina, Sénégal et Nigéria. L'attaque
précoce de l'ïnsecte se traduit par le dessèchement complet; de l'ovaire alors
que l'attaque tardive cause des lésion& sur les grains.
Les mineuses de l'épi sont devenues les ravageurs les plus importants
depuis la sécheresse des années 1972 - 74. Ce complexe renferme une dizaine
d'espèces desgenresRaghuva,, Masalia et Adisura (Vercambre, 1978 ; Laporte, 1977
Ndoye, 1979 b). Parmi celles-ci, l'espèce dominante et la plus nuisible au
i
Sénégal est R. albipunctella (Ndoye, 1979b ; Bhathsgar, 1984), qui semble
f
abondante aussi dans les autres pays sahéliens. Les jeunes larves perforent les
glumes et dévorent l'intérieur des fleurs, trahissant leur présence par des
i
excréments en forme de petits granulés blanchâtres. Les larves âgées coupent
f
les pédoncules floraux empi!chant la formation du grain ou provoquant sa chute,
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selon un tracé en spirale caractéristique. La biologie a été étudiée par
Vercambre (1978) et Guevremont (1982, 1983). En général, l'ampleur des dégCLts
1
dépend beaucoup de la coïncidence entre le vol des adultes et la période de
début épiaison du mil (Ndoye, 1979), de la densité de la pc'pulation larvaire,
de la réaction de la plante aux ravageurs et aux dégâts. La. période d'activité
)
du ravageur se situe dans les saisons normales en août et septembre (Ndoye,
1
1979a, Doumbia et al. 1984 ; Maïga, 1984 ; Gahukar, 1984 ; Guevremont, 1981,
(
1983 ; Bhatnagar, 1983). A la fin de la saison des cultures, les larves âgées
b
descendent au pied de la pitante pour se nymphoser dans le sol. Les chrysalides
entrent en diapause et restent inactives. Les papillons sortent environ un mois
après les premières pluies pour une seule génération par an.
Les chrysalides se trouvent dans la partie superficielle du sol (5-15 cm
t
1
de profondeur) en terrain argileux alors qu'elles sont nombreuses entre
I
15-30 cm en terrain sableux.
i

84..
Il y a d'autres lépidoptères tels que Heliothis armigera, Eublema gayneri,
Pyroderces spp., Celama sp~. qui se nourrissent des grains en développement et
qui parfois les coupent en petits morceaux. Ces insectes sont occasionnels ou
d'une moindre importance actuellement' mais leur incidence est aggravée par la
compacite de l'épi qui facilite l'hébergement des larves et réduit peut-être le
parasitisme.
Une dizaine d'espèces de méloIdes connues comme nuisibles au mil sont
rencontrées dans le Sahel. Récemment, on a note en Gambie, Mauritanie et MBli
que les espèces suivantes étaient nombreuses dans les champs (Magema, 1984 ;
Doumbia et al. 1984 ; Zethner et Oliver, 1984) : Psalydolitta fusca, P. vestita
P. flavicornis, Cyaneolytta app., Mylabris holosericea, M. pallipes.
Pourtant, la distribution de ces espèces n'est pas encore bien connue. Si
ces ravageurs se manifestent en grand nombre au moment de la floraison 'des variétés
locales, la perte peut être considérable. 'Les adultes dévorent le pollen et les
fleurs femelles
; ils sont responsables de l'avortement des grains et des épis
steriles, Les périodes de pullulation varient d'un endroit à l'autre et d'une
année B l'autre mais le plus souvent en septembre (Doumbia et al, 2984). Des
dégâts des scarabeides
(Pachnoda spp., Anomala senegalensis, Rhinyptia reflexa
et R, infuscata) et d'autresespèces sont parfois observés sur les grains en
maturation.
Une dizaine d'espèces de punaises piquent les grains laiteux. On observe
des taches crayeuses, noirâtrles sur les grains ou un grain atrophié. Dans les
conditions actuelles, l'abond,ance d'Agonoscelis versicolor, A. pubenscens,
Diploxys spp. et Spilostethus-. a été remarquée.
La forficule (Forficula senegalensis) occasionne des stries rousses sur
les feuilles entralnant le jaunissement.
Les fleurs et des grains laiteux sont
rongés. Les insectes occupent la gaine -us paniculaire.
3.2.
La lutte contre les insectes ravap;eurs du mil.
3.2.1. Techniques culturales.
, Labour de fin de cycle : un labour profond pourrait réduire la population
des chrysalides diapausantes de Raghuva car elles seraient exposées à la dessi-
cation et eux prédateurs (Vercambre, 1978). Cette technique n'est pratiquement
nullepart appliquée malgré son intérêt agronomique.
Date de semis : en ce! qui concerne Reghuve et le &rcxpe des cb&lles &s ck&l-
1.es en général, le décalage des dates de semis s'est montré un facteur efficace
d'evitement de l'attaque (Ndoye, 1979c). Les semis tardifs sont moins attaqués
par la chenille des chandelles (Anonyme, 1977 ; ICRISAT, 1984 ; Zethner et
Oliver, 1984). Cependant, ce retardement s'il provoque un échelonnement de semis
crée des conditions favorables à la cécidomyie et aux foreurs de tiges (Gahukar,
1983 a).
Utilisation de feux :: les feux de bois pendant la nuit, autour des champs
du mil: réduisent l'attique des méloIdes sur les épis (Magema, 1984). Cette
m&hode traditionnelle est bien connue des paysans sahéliens.
Destruction des résidus de récolte : la collecte et la destruction des
tiges ipres le récolte est.toujours envisagée pour réduire la population des
larves diapeusantes d'dcigona. Elle pose le problème à cause de l'utilisation
par le paysan de ces tiges pour confectionner les clatures.

P
85.-
.i.
3.2.2.
Résistance variétaj-.
Les études entreprises dans la région ont indique l'existence d'une
certaine tolérance du mil aux attaques de RagLava dans les variétés : Souna,
3/4~K-78, ICMS-7819, IBV-8004, H24-38, Nigerian composite, HKB-Tif, CIVT, HKP,
Zongo, Nieluva, Boudouma, IBMV-8302, INMGI-1, INMG-52, ITMU-5001, Sadoré, Torini,
Haini Kirei (Gahukar, 1983 a, 1984 ; ICRISAT, 1981, 1984 ; Guevremont, 1982, 1983 ;
MaTga, 1984). La résistance s'est exprimée par la non préftirence des femelles
pour la ponte, l'effet antibiose et aussi par la compensation du rendement. De
même les variétés de cycle long (par exemple, Sanio au Sénégal, NKK au Mali
(Gahukar, 1983 a ; Doumbia et a1 1984) sont moins attaquées car l'épiaison du mil
ne coïncide pas aux périodes de pic des vols de papillons. C'est une pseudo-
résistance. Plusieurs facteurs associés à l'épi ont été étudiés en relation avec
l'ampleur des dégâts ; mais la compacité des fleurs et des grains joue un rôle
important par rapport à la longueur des pédoncules floraux ou des soies involu-
craies (Vercambre, 1978 ; Guevremont, 1983 ; Gahukar, 1984).
Pour Acigona, les variétés INMB-106, INMB-218, INMB-1155 ont été notées
comme tolérantes au Niger l(ICRISAT, 1984). La variété Zongo produit une secretion
dans les galeries dans'lesquelles les larves sont logées (Ndoye, 1977), l'anti-
biose s'exerce ici sur les larves.
Au Mali, Doumbia et a1 (1984) n'ont trouvé aucun rôle des caractéristiques
d'aristation de l'épi (forme, longueur, orientation, rigidité) et de la position
des fleurs à l'intérieur des glumes sur l'attaque des méloYdes.
3.2.3.
Lutte chimique.
Contre les mineuses de l'épi, une ou deux applications pendant la floraison
de l'endosulfan à la dose de 525-700 mg m.a./ha (Vercambre, 1978), de chlordimeform
à 750 g m.a. (Anonyme, 197'7), de decis ULV (dimethoate + deltaméthrine) à
4 litres/ha (Gahukar, 1984) ou de trichlorfon (dipterex + SI 8514) à lkg m.a.
(Guevremont, 1982) se sont revélées efficaces. D'ailleurs, le traitement effectué
en début d'épiaison était plus efficace que celui de début floraison ou début
maturation des grains. Mais il est à souligner que les traitements insecticides
ne sont pas toujours rentables et que les traitements sur (ipis posent des
problèmes à cause de la hauteur des plantes, qui risquent de verser.
L'infestation de la cécidomyie a été réduite par des applications de
fenitrothion qui était aussi dangereuse pour les parasites et les plantes
(phytotoxicité) et par conséquent, le phosalone a été recommandé (Coutin, 1970).
Le decis (50 g m.a./ha) était plus efficace que l'endosulfan (125-500 g)
pour réduire la population des méloïdes au Mali (Doumbia et al, 1984).
3.2.4.
Ennemis naturels.
Risbec (1950) a recensé des ennemis naturels (prédateurs, parasites et
pathogènes) de la plupart des insectes ravageurs du mil. Récemment, une vingtaine
d'insectes auxiliaires
s'attaquant aux divers stades de Raghuva ont été
identifiés (Vercambre, 197(3 ; Ndoye, 1980 ; Gahukar, 1981 ; Guevremont, 1982,
1983 ; Bhatnagar, 1983, 19(34). Parmi ceux-ci, Bracon hebetor (Braconidae),
Litomastix sp. (Encyrtidae) et Cardiochiles spp. (ChalcidiCGe) semblent les plus
-
importants car le parasitisme peut atteindre le taux de 48 % pour les oeufs,
95 % pour les larves et 2 % pour les chrysalides (Guevremont, 1983 ; Bhatnagar,
1984). Malheureusement leur activité n'est significative qu'à la fin de la saison
des-cultures, surtout, pendant les années sèches.
Les larves et les chrysalides d'Acigona sont attaqués par six parasites
(Syzeuctus sp, Goniozus procerae, Chasmias sp, Euchalcidia soudanensis,
Pediobius furvus, Sturmiopsis parasitica) et par un champignon (Métarrhizium
anisopliae) (Risbec, 1950 ;; Ndoye, 1977 ; Gahukar, 1981). L'ichneumonide,

Syzeuctus sp. est important au Sénégal et au Nigéria où le parasite a réduit
la population larvaire jusqu'a 30 % (Harris, 1962 ; Bhatnagar, 1984). Parmi
6 parasites présents dans le Sahel, Tetrastichus spp. (Eulophidae) est le plus
kmportant (85 % de la population totale parasitaire) à la fin de saison et
attaque les larves et les pupes de Geromyia (Coutin et Harris,, 1968).
4.
LES MALADIES DU MIL DANS LE SAHEL
Les maladies du mil sont généralement bien réparties dans toute la zone
sah6lienne de L'Afrique de l'Ouest. Leur importance relative varie cependant très
fortement d'une région à l'autre et d'une année à l'autre.
4. 1.
Principales maladies du mil.
- Le mildiou (Sclerospora graminicola) est sans doute l'agent le plus
fréquemment identifié comme le plus dangereux. Il cause de 6 à 10 % de pertes de
rendement chaque année (Harris, 1982 ; King, 1970 ; Selvaraj, 1977). Cette maladie
est endémique au Sahel. L'infection primaire est due à des oospores restées dans
le sol. Mais la maladie se propage par l'infection secondaire qui lui permet
d'attaquer d'autres plantes par les sporanges produites en grand nombre durant la
nuit et transportées par les vents. Les conditions de forte humidité pendant le
stade plantule favorisent l'expression et le développement de la phase foliaire
(mildiou duveté) de la maladie.
La présence de sporanges en grand nombre dans l'atmosphère au stade plantule
est nécessaire pour le développement d'une épidémie. Mais des températures diurnes
élevées (au-dessus de 33 à 35*C) tuent les sporaigeset réduisent l'infection.
C'est donc dire que dans certaines régions du Sahel où ces conditions prévalent
il existe de faibles chances pour que cette maladie développe une épidémie, Mais
une forte infestalion du sol en oospores est un facteur favorisant cette maladie.
Certaines conditions de culture semblent beaucoup influencer la pathologie
de cette maladie ; le semis précoce, favoriserait la pkante tandis que le faible
niveau de fertilisation serait favorable à la maladie. Plusieurs méthodes de
lutte ont été préconisées contre cette maladie, mais il s'avère maintenant bien
établi, que seule la résistame variétale puisse à terme fournir des réponses
acceptables et durables. Cependant, la variation dans la virulence du pathogène
doit être prise en compte pour aboutir à une résistance durable (Selvaraj, 1977).
,-
Harris (1962) avait déjà conseillé l'enlèvement et l'incinération des plantes
et des résidus végétaux suivi d'une rotation des cultures, ce qui pouvait
.i
provoquer une réduction de l'inoculum primaire.
‘ ~
-
i.,
Le traitement des semences au metalasyl n'a donné qu'une protection partielle
des jeunes plants (Selvaraj,, 1978 ; CILSS, 1984 ; Mbaye, 1984. Ce produit s'est
r$vélé cancérigène et n'aura probablement aucun avenir dans ce cadre.
>'.Y
- Le charbon (Tolyposporium penicilariae). Cette maladie est importante
spécialement pendant les années où le temps couvert est combiné a une haute
humidité atmosphérique au moment de la floraison. Les spores du champignon
peuvent attaquer directement le stigma des fleurs dans la mFSme saison avant la
fécondation de l'ovaire et celle tombée sur le sol peuvent servir d'inoculum pour
les années suivantes. Il n'y a pas de moyen de lutte directe contre cette maladie
parce que les spores sont apportées par le vent et infectent le stigma. Les épis
très infectés doivent être :récoltés séparément et détruits :; cela diminuera
l'inoculum. Les traitements de semences avec le TMTD tuent :Les spores sur la
surface du grain et réduisent l'infection des semences. Mai:: les sporidies
produites par les spores hibernent dans le sol et servent d'inoculum primaire.
Le poyen de lutte le plus efficace est la résistance variétale.
- L'ergot (Claviceps microcephala). Cette maladie apparalt sporadiquement'.*"
en Afrique de l'Ouest où sa prbsence est endémique (Selvara,j, 1980 ; Girard, 1974).
Son incidence se limite encore aux régions humides où d'ailleurs la plupart des
variétés locales sont tolérantes (Selvaraj, 1977).

<,
87.-
L'ergot est un problème très Sérieux dans les pays de production de mil
en Asie (Shinde et Bhinde, 1958). Même une attaque faible d'ergot doit être
suivie de très pr&s a cause de latoxiolté surles mammifères. L'infection primaire
a lieu par les sclérotes apportés avec les grains d'une saison à l'autre et
l'infection secondaire est faite Par les conidje appo.rtées par les insectes,
fourmis, et les gouttes de &.&.En cas d'attaque, le rendement est réduit par
une transformation des Bpillets en une masse compacte de sclérotes. La formation
;Yef;a~ est inhibge dans les &illets non attaqués du fait de la secrétion de
-'Les maladies transmises par les semences et le sol. Les problèmes de
fonte de semis chez lewmil sont sporadiques. Cependant, plusieurs agents patho:
gènes, transmis par les semences ou d'origine tellurique peuvent détruire la
graine semée. Dans les sols humides, ce problème peut être important en cas
d@utilisation de semences de mauvaise qualité, qui donnerait des plantules et
des plantes de faible Vigueur, peu Productives. Les principaux genres isolés du
grain sont : Fusarium, Rhizopus, Phoma, Aspergillus et Pythiurr!.
Le traitement des semences par le TMTD présente une certaine efficacité.
- Maladies des feuilles . Plusieurs maladies sont fréquemment observées :
taches zonées (Gleocercosporax.) CerCOSpOriOSe, pyriculariose, helminthosporiose,
mais elles semblent peu importantes par leurs effets. Des cas d'attaques bacté-
riennes par PseudomOnas se. et Xanthomonas SP. sont cités ainsi que des symptames
d'anthracnose et de rouille.
4.2.
Stratégies de lutte contre les maladies.
- Lutte génétique : variétés résistantes.
Dans les programmes de sélection, l'amélioration par la résistance aux
maladies est un problème qui soulève toujours de larges contreverses. L'existence
d'une résistance stable et du:rable est souvent opposée Q l'objectif de productivité,
En fait, c'est un faux problème. L'Afrique de l'Ouest étant le cenve d'origine
du mil, les ressources génétiques relatives à la résistance aux principales
maladies sont encore présente's. Les combinaisons génétiques liées à une résistance
horizontale de haut niveau pourraient être associées à des impératif6 de produc-
tivité, par des méthodes de la sélection récurrente.
- Traitement chimique des semences.
Les différents résultats obtenus (CILSS, 1983 ; Selvsraj, 1977 ;
Williams, 1983) montrent que le traitement au métalaxil ne permet qu’un contrôle
partiel des maladies du mil, et c'est pour plusieurs raisons :
- les fortes doses, à partir de 1,5g m.a./kg sont phytotoxiques
- les faibles doses ne sont pas efficaces, en deçà de 0,5g m.a,/kg
- le tallage important du mil.
Cependant, dans un esprit de lutte intégrée ces traitement6 ne sont pas
à exclure.
- Technique6 culturales,.
L'enlèvement des plantes malades, la destruction des tissus infectés
permet de réduire la quantité d'inoculum et ralentit donc le développement de
l'bpidémie. Cette méthode sanitaire permet également dans le cas du mildiou de
détruire les sources de production d'oospores, qui assure d'une ande sur l'autre
la conservation dans le sol de l'agent pathogène.
- Destruction des résidius de récolte.
k
Cette technique permet de détruire l'inoculum présent en fin de campase
et dont une grande partie peuk se conserver. Cependant, ces résidus sont utilisés
Pour l'alimentation du bétail et beaucoup de spores conservent leur viabilité
apr&3 un transit intestinal. Les mouvements des animaux permettent ainsi la propa-
gation des maladies,

88.-
- Date de semis.
Si dans le nord du Nigéria les semis très précoces permettent au mil d'échap-
per aux maladies ce n'est peut+tre pas le cas dans les zones sahéliennes à pluviomé-
trie plutôt aléatoire et irréguli$reoù la date de semis est différente chaque année.
- Densité de semis et fumure.
-
Les fortes densités de population et une bonne fumure augmentent l'incidence
du mildiou (Selvaraj, Odion, 1980), mais elles sont liées à l'intensification de la
culture.
4.3. Conclusions et recommandations.
L'importance du mildiou du mil demande une attention particulière. Un ensemble
de recommandations pourrait être formulé :
- sélection d'écotypes présentant une bonne résistance horizontale
- utilisation de semences sélectionnées
- traitement des semences li lg m.a./kg de metalaxil
- destruction des plantes malades
- rotation des cultures
La solution desce problème semble aujourd'hui la priorité des priorités pour
lutter contre les maladies du mil.
5.
LE PROBLEME DES ADVENTICES DU MIL.
Le mil résiste généralement bien à la concurrence des mauvaises herbes,
relativement aux autres céréales (Terry, 1983). En système traditionnel ou peu évolué,
c'est la culture dont la proportion de temps consacrée au désherbage est la moins
élt?vée : 20-30 % du temps total (préparation semis jusqu'à récolte),, contre 37 %
pour le maïs et 42 % pour le riz pluvial. Cependant, l'enherbement figure parmi les
principales contraintes * l'intensification,
B
et les pertes de récoltes estimées par
.“
Cramer (1967) s'élèvent a 25 %. L,a pression est d'autant plus marquée que les con-
ditions climatiques sont plus favorables et/ou que les moyens (équipement en matériel
T.+
de culture) sont plus faibles. C'est le cas notamment dans les régions du Sénégal
$i
Oriental et de Casamance, en Gambie et dans les autres pays.
.TB.I
La flore des mauvaises herbes est généralement celle commune aux cultures
exondées. Elle est dominée par les graminées annuelles à cycle de développement
précoce : Digitaria ciliaris, Cenchrus biflorus, Dactyloctenium aegyptium, Digitaria
longiflora, Eragrostis tremula, Pennisetum pedicellatum, Pennisetum polystachyon,
Paspalum scrobiculatum, Digitaria horizontalis sont les plus abondantes. Parmi les
dicotylédones, les légumineuses et les Rubiacées (Mitracarpus villosus, Spermacoce
stachydea, Oldenlandia corymbosa,
Oldenlandia herbacea) sont les plus représentées.
D'autres espèces comme Commelina forskalei, en zone sahélo-soudanienne et Cyperus
rotondus sont parfois très envahissantes. Il y a bien sûr le cas particulier des
espèces parasites du genre Striga, notamment Striga hermonthica qui, sans se généra-
liser cause localement des dégâts importants surtout dans des champs exploités de
façon continue.
La définition des pertes de récolte dues aux mauvaises herbes malgré les chiffres ':
donnés plus haut n'est pas chose aisée ni pour un groupe d'espèces, ni pour une espéëe, ':
du fait précisément des multiples interactions des autres ravageurs. Le profil des
pertes varie avec la composition de la flore, le niveau de fertilité du sol,l'envi-
,,Y-,
ronnement général, la culture elle-même. On peut tout de même affirmer que l'augmen-. .,$
-1, '>$ **
tation de la densité des adventices réduit le rendement.
5.1.
Striga hermonthica, un cas particulier.
Striga spp. est un parasite obligatoire qui s'attaque à la plante hôte en
* ;,
<
accrochant ses propres racines a celles de son h3te par l'intermédiaire d'un organe"
spécifique l'haustorium. Il suce de ce fait la substance nutriti,ve élaborée par
3 3,
la plante et réduit de ce fait toutes ses capacités. Lors du séminaire internationad' I
tenu B Dakar en 1984 sur ce groupe (Ayensu et al, 1984), il a été indiqué que le
Striga pouvait causer des pertes de 60 à 70 % au Mali, Burkina, Niger, Tchad,
Nigeria, Cameroun, Soudan et Ethiopie.

89.-
Des d&gats indiqués importants mais non précisés Sont rapportés au Sénégal,
Gambie et Mauritanie. Il a de même signalé que le faible taux de dégats général
observé au Sénégal et en Gambie pourrait être dCl à un effet antagoniste réel de
l'arachide (Arachis hypoger-) qui couvre en deux années la plupart des terres
céréalières du pays.
Striga hermonthica qui s'attaque au mil dans tout le Sahel est bien connu
des paysans pour ses effetf3 néfastes. Plusieurs méthodes sont préconisées pour
son contrôle :
c
- méthodes culturales
- aménagement des terres et occupation
- traitement après r6colte.
Toutes ces méthodes rejoignent pour l'essentiel les méthodes générales,
traditionnelles ou moderne:3 de lutte contre les mauvaises herbes.
5.2~ Lutte contre les mauvaises herbes du mil
- Désherb=e mécaniqle.
Cette méthode est couramment utilisée dans la principale région de culture
du mil au Sénégal où des possibilités du désherbage mécanisé enculture attelée
existent. Les semis en ligne (lignes espacées de 0,9 m et iscartement sur ligne
de 0,9 m ) permet le sarclobinage a la houe avec passages croisés et réduit très
sensiblement le temps de travail pour les interventions manuelles.
Dans les régions périphériques, Casamance et Sénégal Oriental où la culture
attelée est très peu développée, le sarclage manuel est la principale sinon la
seule méthode de lutte. Le temps de travail y est plus élevé et la protection
moins efficace du fait du retard fréquent et de l'insuffisance du nombre d'inter-
ventions. Le même problème se retrouve dans la plupart des autres pays surtout
en Gambie, Niger et Mali.
I
- Désherbage chimique.
En système traditionnel la faible productivité des variétés et des
techniques locales ne peut supporter le coût des traitements herbicides. Mais la
proposition de nouvelles variétés par la Recherche, généralement moins compétitives
et accompagnées de nouvelles techniques (semis plus serré, fumure minérale,...)
a justifié l'étude du désherbage chimique du mil à partir de 1972 - 1973 au
Sénégal; Un certain nombre d'herbicides ont été expériment4.s. Parmi ceux-ci seule
l'association propazine - atrazine à la dose de 1 kg + 1 kg m.a./ha appliquée
en post-semis-prelevée a permis un désherbage satisfaisant, Cette méthode est
proposée pour la vulgarisation sous réserve d'encadrement et d'un minimum d'inten-
sification.
- Pratiques cultura1f-s.
Cesméthodes permettent une meilleure gestion des terres par une rotation
correcte défavorable aux mauvaises herbes. Il est bien établi maintenant que les
fréquentes rotations céréales/arachides sont défavorables au Striga.
Le labour de fin de cycle s'il peut intervenir avant la fructification de
la plupart des espèces peut-être un facteur de réduction de ces esp&zes.
Le traitement herbicide en fin de saison préconisé patr certains ne serait
envisageable que pour des sôls et des cultures trés riches.
- Méthodes traditionnelles.
C'est les premières développées. L'une des plus r@gndues est le brûlage
de'la brousse en fin de saison sèche. Elle est souvent déconseillée du fiat de son
caractke non sélectif.

90.-
L'arrachage des adventices a souvent été conseillé pour le Striga avant la
formation des fruits. Le désherbage manuel B l'outil est très génCralement employ6
partout en Afrique de l'Ouest, a la daba, à l'hilaire, etc...
5.3.
CONCLUSION
La recherche sur lalutte contre les adventices du mil se justifie par :
- le r8le important de la lutte contre l'enherbement dans l'intensification
et l'accroissement de la productivité ;
- la diffusion de nouvelles variétés et techniques intensives.
Toutefois, ce programme, devra avoir une nette orientation de lutte intégrée.
La recherche de méthodes de lutte appropriées doit être basée sur une connaissance
suffisante de la flore et des différentes contraintes liées à l'enherbement.
Les études porteront sur :
- la flore : botanique et écologie des adventices ;
- l'évaluation de l'incidence de l'enherbement surlaproductivité ;
- l'adaptation des techniques agronomiques à la limitation de l'enherbement ;
- l'expérimentation du désherbage chimique ;
- la comparaison des moyens mécaniques et chimiques pour dcfinir les procédés
les plus efficaces aussi bien au plan technique qu'économique.
6.
PROBLEMATIQUE DE LA LUTTE INTEGREE EN CULTURE DE MIL DANS LE SAHEL,
Le concept de lutte intégrée est apparu aux EtatsiUnis d'Amérique et en
Europe dans le cadre d'une agriculture développée, grande consommatrice d'intrants
et de pesticidesenparticulier.
Cette agriculture làlavait déjà une longue tradition de recherche et d'inves-
tigation comme support et connaissait parfaitement tous ses problèmes phytosani-
taires contre lesquels de nombreuses solutions qui ont fait leur preuve pour un
temps plus ou moins durable ont été développées.
Cette agriculture là était tenue par des fermiers parfaitement intégrés
dans l'économie de marché et maniant bien la notion de risque.
Cette .agriculture.là était très hautement productive et répondait déjà à
certains ratios de l'économie classique. Evidemment, c'est pour une telle agricul-
ture que Smith et,Reynolds (19661 avaient donné leur définition de la lutte
intégrée qui depuis estpasséedu concept de contrôle à celui de Sutte aménagée.
Le mil on l'a vu tout à l'heure, est encore une culture alimentaire de base
dans le Sahel. Le paysan plante le mil en pensant d'abord B sa propre survie et &
celle de sa famille. La récolte est encore très peu commercialisde, il n'existe
en réalité dans aucun des pays du Sahel un marché des céréales locales réellement
structuré.
Le mil est une culture de la zone sahélienne, c'est-à-dire une zone margi-
nale pour l'agriculture où aucun pronostic n'est faisable avant que la récolte ne
soit faite. Du point de vue'phytosanitaire, on en est encore à ddcouvrir ses
-principaux ennemis, dont aucun ne présente une stabilité et une rBgularité compa-
rable B celle du carpocapse du pommier dans le verger français. De plus malgré
de nombreuses références, très souvent la distribution géographique est encore
objet de débats et quelquefois même, la détermination spécifique ou le type de
variabilité des écotypes dans les différents biotopes sont controversés.
s‘i l'on tien à englober toutes les méthodes de lutte appropriées, en tenant
compte du milieu et de la dynamilque des populations des ravageurs pour maintenir
ces derniers & des niveaux ne dépassant pas le seuil économique, l'application de
la lutte intégrée doit être revu'e dans le cadre du contexte de lagriculture
paysanne dans le Sahel. Il devie:nt donc indispensable de se poser avec Gegier (1982)
sous l'angle de la practicabilité de la méthode, les questions suivantes :

-.._-
1
91.-
1- Que doit-on accomplir dans le systeme de production concerné ?
2- Quelles seront les contraintes (biologiques, techniques, socio-économi-
ques, etc, . ..) dans la conduite des opérations.
Les résultats obtenus par les diverses composantes nationales du projet
Lutte Intégrée dans les pays concernés pourraient être utilisés pour formuler
une première stratégie de lutte ; mais les difficultés de divers ordres se posent
pour développer et appliquer cette approche. Des études approfondies sur le seuil
économique, la biologie et l'écologie des principaux ravageurs sont nécessaires
et la priorité devrait encore être accordée à la recherche, en attendant que
l'applicationdes résultats acquis se fasse au niveau paysan.
La participation de tous les acteurs du developpementest souhaitable pour
assurer le succès.
En ce qui concerne donc le mil l'accent devrait être mis sur une combinaison
de la résistance variétale et de la lutte biologique comme fondement. Cette combi-
naison idéale ferait intervenir le moins possible le paysan. D'autres techniques
complémentaires comme l'enfouissement ou le brûlage des tiges ou encore le labour
de fin de cycle seraient utilisés en fonction du ravageur visé. La lutte chimique
ne pourra être totalement écartée mais un choix judicieux devra être fait quant
aux cibles et aux produits.
Le mil, culture alimentaire de base dans le Sahel sera cultivé quelle que soit
la situation, mais une approche pluridisciplinairè des problèmes phytosanitaires
qui se posent à elle, s'intégrant parfaitement dans le système de culture peut
apporter une solution durable et assurer un gain réel qui ne pourra pas être
mesuré en terme économique, mais plutôt en terme de stabilité de production ou de
constance de la récolte. C'est cela qui constituerait un pas décisif appréciable
pour le paysan du Sahel.

92.-
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1 9 7 4 - 7 6 . A u t r e e x e m p l e : o n aait m a i n t e n a n t q u e t o u t etress h y d r i q u e s u r
a r a c h i d e e n t r a i n s u n e a b s o r p t i o n p l u s g r a n d e d ’ a z o t e d u s o l , d ’ o ù n o s ri+
commandati on8 vigoureu se6 conter nant l e r e c y c l a g e clrganique d a n s l e s s o l s
cultiv& i n t e n s i v e m e n t ( e t t r a d i t i o n n e l l e m e n t , e n r a i s o n d e s irrdgularitds
d a n s l ’ a p p l i c a t i o n d e l ’ e n g r a i s azot6) ; c e 5 r e c o m m a n d a t i o n s s ’ a p p l i q u e n t
particulibrement a u Basprin a r a c h i d i e r d u SBnBgal e n z o n e 8oudano-sah8lienne
d o n t o n c o n n a i t l e s al6aa c l i m a t i q u e s .
R a p p e l o n s n o s r&ultats(& e s c r e e n i n g dee variétt5a d e s o j a wr l e
criths d e 1’6conomie d e l’azote(2) s u r l a possibilit8 d ’ a c c r o î t r e l e r e n d e m e n t
d u 8o,ja p a r l ’ i n o c u l a t i o n m y c o r h i z i e n n e s a n s q u e c a l a entraina u n e a b s o r p t i o n
suppl$mentaire d ’ a z o t e d u s o l ( m a i n t i e n d u c a p i t a l d e fertilitt$), a c c r o i s s e -
m e n t d o n t 3’ Equivalent p r o t i d i q u e e n m i l e s t d e 1300 kg/ha d e g r a i n .
E n f i n , i l i m p o r t e d e n o t e r l e s p e r s p e c t i v e s p r o m e t t e u s e s d ’ u t i l i -
s a t i o n d e c e t t e m8thode e n a g r o f o r e a t e r i e .