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LES INSECTES RAVAGEURS DES STOCKS DE MAIS, MIL ET NIEBE EN
AFRIQUE: IMPORTANCE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT
D’UNE APPROCHE DE LUTTE INTEGREE
D. SECK(l)@) &Ch. GISPAR
0) Unité de Zoologie générale et appliquée, Faculté des Sciences agronomiques
2, passage des Déportés - 5030 Gembloux
Q%l?M355
(2) Institut Sénégalais de Recherches Agricoles
(I.S.R.A.), BP 3120 Dakar (Sénégal)
X!i-0
SEC
RESUME
Les stocks de mil, niébé et maïs sont attaqués par une quinzaine d’espèces a’znsectes parmi
lesquelles six ont une importance économique considérable.
Dans cet article fondé sur cinq années de recherches (2984 à 1988), nous faisons le point des
acquis, rapportons des résultats récents sur l’efficacité de Azadirachta indica A. Jus. sur la bruche du
niébé (Callosobruchus maculatus (F.) et, dressons les perspectives en matière de luffe intégrée contre
l’entomofaune nuisible aux denrées stockées en milieu paysan
Enfin, compte tenu des possibilités limitées du paysan au SAHEL et donc de la nécessité d’y
exploiter et d’y valoriser les ressources locales, nous proposons un programme de recherche sous-
régional sur l’utilisation des plantes locales à effet insecticide.
Mots clés: lutte intégrée, insectes des denrées, Azadirachtfi indica, Sahel, plantes /i pouvoir
insecticide.
1. INTRODUCTION
Au Sénégal comme dans la plupart des états sahéliens voisins, le mil, le niébé et le maïs sont
les principales cultures vivrières et les bases de l’objectif d’autosuffisance alimentaire défini dans
la plupart des pays. Si la protection de ces cultures a été largement prise en compte dans le cadre de
l’un des plus importants projets de protection des végétaux jamais réalisé en Afrique: le projet du
comité Inter-Etats de lutte contre la séch’eresse au Sahel* sur la recherche et le développement de la
lutte intégrée contre les principaux ravageurs des cultures vivriéres, celles des récoltes par ‘contre,
n’a été à tort que très peu considérée. En effet si autosuffisance alimentaire signifie produire
suffisamment, elle suppose une bonne conservation de cette production en vue d’une consommation au
fur et B mesure des besoins. Cette nécessité de considérer aussi les ravageurs des récoltes a toujours été
bien perçue au Sénégal, où la protection des stocks n’a jamais manqué d’être prise en compte dans les
programmes de recherches.
Au moins quinze espèces d’insectes attaquent les céréales et les légumineuses stockées en
milieu paysan. Parmi celles-ci sept à huit ont une importance économique sur mil, niébé et maïs.
Notre propos est de faire le point des travaux menés pendant plusieurs années sur la
protection des récoltes en Afrique, de dresser les perspectives et enfin de proposer un programme de
recherches sur les plantes locales à pouvoir insecticide.
Depuis quelques années en effet, plusieurs laboratoires s’orientent vers la recherche de
méthodes de lutte alternatives aux insecticides pour contrôler les ravageurs. Une de celles-ci est la
recherche de substances chemioprotectrices d’origine végétale respectueuses des autres composantes
* (Burkina Fàso, Cap Vert, Gambie, Guinée Bissau, Mali, Mauritanie, Nig’er, Sénégal, Tchad )

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biologiques de l’environnement (Golob & Webley, 1980; Schmutterer, 1982; Gaspar, 1983; Ahmed &
Grainge, 1985; Hubrecht et al., 1989; Haubruge et al., 1989; SECK et al., 1991a).
II. LES PRINCIPAUX INSECTES DU NIEBE, DU MIL ET MAIS
Six (6) Coléopteres (Callosobruchus maculutus (F.), Sitophilus zeumays Motsch. et S.
oryzue (L): Rhyzopertha dominicu (F.), Tribolium custuneum (Hbst), Curyedon serrutus Oliv.) et
trois Lépidopteres
(Sitotrogu cerealella (Oliv.) Ephestia cautella (Wlk), Corcyru cephalonica
(Staint) sont particulièrement importants.
II.1 - Coléoptikes
11.1.1. CaZZosobruchus maculatus (Bruchidae) ou Bruche du niébé
Descriution: l’adulte de forme ovale mesure de 2,5 à 3mm. Les antennes sont sériées mais non
pectinées et les élytres pubescentes portent chacune deux taches sombres.
BioloPie - Ecolovie: les oeufs sont déposés à la surface de la gousse ou de la graine sur
laquelle ils adhèrent. A l’éclosion, la jeune larve pénetre directement de l’oeuf dans la grain’e où se
passent le développement larvaire et la nymphose. Dans les conditions au Sénégal, le cycle complet
dure de 25 a 33 jours et la vie d’un adulte une dizaine de jours.
Dépâts: cet insecte est le principal ravageur du niébé stocké au Sénégal et constitue un des
principaux facteurs limitant l’extension de cette culture. L’attaque des gousses commence au champ
et varie de 14 % à 31 % en fonction de la date de récolte (Sec!-: 1985). Les dégats se poursuivent
pendant le stockage et en fonction de la durée de celui-ci, le pourcentage de graines attaquées peut
atteindre 50 % au bout de 4 mois et dépasser 90 % au delà de six (6) mois. Dans le même temps, le
poids sec et la qualité semenciere des graines diminuent progressivement. Les trous circulaires
d’environ 2mm de diamétre, laissées sur les graines par l’adulte au moment de l’émergence,
permettent une reconnaissance aisée des dégâts de la bruche du niébé.
11.2.2 - Sitophilus sp. (Curculionidae)
Descrintion et EtholoPie: le genre Sitophilus se reconnait par la présence d’un rostre renflé
triangulairement et portant les antennes à sa base. La larve blanche et charnue est apode et mesure
de 2 à 4mm. Parmi les trois espéces du genre Sitophilus seules deux (S. zeamuis et S. oryzae) sont
présentes dans nos conditions.L’identification précise est relativement compliquée. Certains auteurs
(Kranz et al, 1977) proposent des criteres d’ordre ethologique pour les distinguer: S. oryzae (2 à
5mm) est un bon voilier, capable d’attaquer les céréales stockées depuis les champs. Il a une
préférence pour les graines de petite taille comme le riz. Au contraire, S. zeamais (3 A 4mm), vole
très peu et préfère les grains de grande taille comme le maïs.
Biolopie et dépâts: les femelles pondent à l’intérieur de galeries creusées dans le grain. A
l’éclosion qui survient quelques jours plus tard, la larve néonate se nourrit du grain et s’y nymphose
pour n’en sortir que sous forme d’adulte parfait. Le cycle complet dure de 26 à 35 jours dans les
conditions tropicales.
11J.3 - Rhyzopertha dominica (Bostrychidae)
Descriotion: la famille des Bostrychidae se reconnait par sa forme cylindrique
caractéristique. L’adulte de couleur brunâtre a le pronotum bombé dans sa partie antérieure et muni
d’une protubérance qui rend la tête de l’insecte invisible d’en haut.

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Dé?&s: contrairement à beaucoup d’insectes des denrées, les dégâts de Rhyzopertha sont
causés aussi bien par les larves que par les adultes tres voraces, n’épargnant presque aucune céréale.
Les dégâts les plus importants que nous avons notés au Sénégal, en Gambie et en Guinée
Bissau, l’ont été sur stocks villageois de riz paddy et de sorgho grain.
Biolog;ie: la femelle pond de 400 à 500 oeufs à la surface ou entre les grains. Des l’éclosion, la
larve pénètre dans l’albumen et se nourrit au fur et à mesure de sa progression, passe par 3 ou 4 stades
avant de se nymphoser à l’intérieur de la graine. Le cycle complet dure environ 30 jours à 30°C et pres
de 60 jours à 26T (Kranz et al, 1977).
11.1.4 - Tribolium castaneum (Tenebrionidae)
Descrintion: l’adulte de couleur rougeâtre à noir clair mesure 2 à 4mm. Les trois derniers
articles des antennes sont brusquement plus élargis que les 8 premiers et forment une massue
terminale. Ce dernier caractère distingue l’espèce T. castaneum de l’espèce voisine T. confusum de
moindre importance dans la région.
Dégâts: T. casfaneum est caractérisé par une tres grande polyphagie sur mil, maïs, niébé et
arachide. En cas de forte infestation, les substances quinoleiques libérées par l’adulte sur la denrée
conférent à celle-ci une odeur répulsive caractéristique.
II.2 Lépidoptères
11.2.1 Sitotroga cerealella (Gelechiidae) ou aluciw des céréales
Description: Sitotroga cerealella est un lépidoptère de petite taille dont l’adulte ne mesure
que 1 à 1,4 cm. les ailes antérieures sont brusquement retrécies avant leur partie apicale et les ailes
postérieures portent une frange de soie plus longue que la demi-largeur de l’aile.
Dégâts: L’infestation initiale commence au champ et est dix fois plus importante sur les
champs de mil de case que sur les champs éloignés des villages (Seck, 1991).
Les dégâts se reconnaissent par les trous de sortie circulaires de petite taille munis ou non
d’un opercule, laissé sur le grain par l’adulte au moment de l’émergence. Sur les épis, les dégâts très
peu apparents à Premiere vue se manifestent par un rendement au battage extrêment faible car un
grain attaqué par l’insecte est un grain perdu. S. cerealella est le principal ravageur des épis stockés
dans les greniers traditionnels et représente une sérieuse menace à la conservation des semences de
mil en milieu paysan (Seck, 1991).
11.2.2 Ephestia cautellaPyra2idae ou Teigne des farines
Describtion: l’adulte mesure de 7 à 8mm. Les ailes postérieures sont larges avec une frange de
soie courte, Les ailes antérieures gris brun portent une bande sombre à angle droit de l’axe
longitidinal de l’insecte.
Etholopie-Dépâts; l’activité maximale des adultes se situe au crépuscule, ce qui rend les
insectes visibles même en cas de faible infestation. L’insecte est rencontré le plus souvent dans les
magasins mal ventilés et dans une moindre mesure dans les greniers traditionnels. Sur les sacs en jute
infestés,les cocons de pupaison sont souvent localisés sur les parois et au niveau des lignes de couture.
Biologie: la femelle pond de 300 à 400 oeufs dans les trois premiers jours de sa vie qui en
dépasse rarement 10. A l’éclosion 3 ou 4 jours plus tard, la larve se déplace activement, s’alimente au
fur et à mesure qu’elle tisse des soies à la surface de la denrée et passe par plusieurs stades.Au 5ème

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et dernier stade, elle se nymphose à l’intérieur d’un cocon dense et transparent (Kranz et al, 1977). Le
cycle complet dure environ 1 mois dans les conditions optimales d’élevage et 2 mois dans les
conditions ambiantes des magasins.
11.2.3. Corcyra cephalonica Stnt (Pyralidae)
Descriotion: l’adulte de couleur gris-clair a une envergure de 15 à 25 mm et porte une touffe
d’écailles en forme de crete sur la tête.
Dégâts: au Sénégal,l’insecte
attaque surtout les céréales et entraîne des dégâts
particuliérement importants sur le riz et le maïs dans les conditions de stockage central.
III. METHODES DE LUITE
III. 1 Mesures prophylactiques
Entrent dans cette catégorie toutes les techniques destinées à réduire l’infestation initiale au
champ, pendant le séchage ou en début de stockage. Il s’agit donc des mesures préventives, des
techniques culturales et de l’hygiene du stockage.
III.Z.1 Hygiène des locaux et de la sacherie
On ne soulignera jamais assez l’intérêt de l’assainiss&ent des locaux avant une nouvelle
réception de grain. Dans ce cadre le traitement préventif des sacs est préconisé pour détruire
l’infestation initiale de E. cautella (Kranz et al, 1977).
111.1.2 Techniques culturales et de stockage
Contre S. cerealellu, l’éloignement des greniers des champs, de même que le battage des épis
à partir du mois de Mai, peuvent s’avérer intéressants. La première mesure est destinée à prévenir
l’infestation initiale qui est tres forte dans les champs de case, la seconde à limiter la profondeur de
la zone infestée par l’insecte aux 4 à 5 cm supérieurs du grain (Seck, 1983).
Sur niébé, le battage préalable a permis de réduire les dégâts de C. macuZatus sur les graines
obtenues, par rapport à ceux notés sur les graines du même lot stockées en gousses entiéres (Seck,
1985). Nous avons aussi noté que plus la récolte est tardive, plus élevés sont l’infestation initiale et
les dégâts ultérieurs de C. muculufus (Seck, non publié).
111.2. Utilisation des insecticides
Sur mil, le screening en laboratoire de différentes doses de matieres actives, a montré une
meilleure efficacité de la deltaméthrine 0,05 % à 10 ppm contre l’alucite des céréales (Seck, 1992a).
Sur niébé et sur maïs, une application de deltaméthrine (K-OTHRINE PP2), a la dose de 50 g de
produit commercial par 100 kg de denrée, s’est révélée très efficace contre C. maculatus d’une part,
Szeumuis et T.custuneum d’autre part (Seck et al., 1991b). Mais il convient de noter que malgrès son
intérêt, la protection chimique des denrées alimentaires en milieu paysan n’est pas sans poser des
problémes d’ordre économique, de santé publique et de nature stratégique...
C’est pourquoi d’autres alternatives sont a trouver.

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111.3. Le stockage en milieu auto-confiné
Technique très répandue dans tout le Nord-Ouest de la Guinée Bissau et au Sud du Sénégal
(Seck, 1989a), cette méthode est basée sur l’effet insecticide du rapport 02/CO2 qui s’établit dans le
milieu fermé apres un certain temps. Sur ce principe, nous avons préconisé pour le milieu rural une
technique efficace de stockage du niébé en fûts métalliques hémétiquement fermés et sans utilisation
d’insecticide.(Seck & Gaspar, 1993).
111.4. La résistance variétale
N#ous avons mené de nombreux travaux sur du matériel local et introduit, en vue d’identifier
des sources de résistance aux principaux insectes des stocks de niébé de mil et de maïs.
Ainsi, parmi plus d’une centaine de variétés de niébé téstées pour la résistance a la bruche, 12 ( 66-5;
59-26; 275; 283; 58-79; D2A2; 58-162; 58-1GD; IT 845-2246-4; IT 85-2205; IT 81-1007; KVX 30-G246-2-
5K) se sont révélées les plus intéressantes (Seck, 1992b). En ce qui concerne la résistance du mil à S.
cerealella , elle s’avere la plus forte sur les variétés Souna Mali, Ex Daru et K. Blaga, tres faible sur
ITV 8003 et moyenne pour souna3. Sur cette dernière, nous avons noté une plus nette préférence de
l’insecte pour les grains de la base (plus gros) par rapport à ceux plus petits du sommet de l’épi (Seck,
1983). Quant à la résistance du maïs aux charançons du genre SitophiZus,elle s’est avérée trés
intéressante sur 7 entrées d’origine sénégalaise: 15KD; 23KD; 24KD; 25KD; 27KD; 41KD; 42KD;
52NR; 32SD (Seck, 1989b).
111.5. Utilisation du neem Qlzadirachta indica A.Juss)
L’effet de l’application d’une solution aqueuse de broyat de graines de neem sur l’infestation
initiale de C.maculatus a été étudié en station. La pulvérisation d’une culture en fin de cycle avec
une solution à 35 g par litre, a donné une réduction significative du pourcentage de gousses attaquées
a la récolte, mais ce traitement a été deux fois moins efficace qu’une application de deltamethrine
CE, à la dose de 10 g m.a/Ha (Seck, 1987’13). L’éfficacité des graines et des feuilles de A. indica
utilisées traditionnellement par les paysans pour lutter contre C. macuIatus a aussi été évaluée.
Tant la poudre de feuilles que la poudre de graines, à la dose de 30 g par kg de niébé, donnaient en
laboratoir’e une mortalité des adultes de 85 a 90 % apres 72 h. La dose de 20 g avait une efficacité un
peu moindre et 10 g était nettement moins toxique. L’enrobage de graines de niébé avec une solution
aqueuse de graines de neem à la concentration de 60 g de broyat de graines séches par litre d’eau, a
permis de réduire de plus de 7 fois les dégâts de la Fl issue d’adultes de C. macu2atus introduits par
infestation artificielle (Seck et al., 1991a).
111.6. Lutte biologique
Nos investigations dans ce domaine se limitent à une collection des ennemis naturels
rencontrés dans les conditions courantes de stockage du mil, du niébé et du maïs (Seck,1987a). Même
si l’évaluation précise de leur impact n’a pas encore fait l’objet d’une attention particulière de notre
part, on note parfois d’importantes pullulations saisonniéres qui laissent supposer un certain rôle
dans le contrôle naturel des populations de ravageurs. les espèces les plus représentatives sont:
Bruchocida vuilleti Crawford et Dinarmus basalis (Rondani) sur niébé, Anisopteromalus calandrae
(Howard), Choetospila elegans (Westwood) et Bracon hebetor Say. sur les céréales.
IV. PERSPECTIVES
L’objectif d’autosuffisance alimentaire défini dans la plupart des pays africains, dépend
largement des ravageurs des grains et graines. Dans ce document de synthèse des principaux résultats
obtenus dans le cadre du programme sénégalais de recherches sur la protection des stocks de céréales

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et légumineuses, il apparait un certain nombre d’éléments pouvant servir de base à la définition
d’une approche de lutte intégrée contre les principaux insectes des stocks vivriers en Afrique.
Mais cette approche, au risque de ne pas être applicable, ne doit jamais perdre de vue le
contexte et la réalité de l’agriculture africaine, qui est une agriculture essentiellement de type
paysanne. L’objectif à atteindre est donc de mettre au point des méthodes de stockage éfficaces,
simples, sures et surtout accessibles aux agriculteurs.
Pour y parvenir et compte tenu des résultats qui précedent, les principaux axes de recherches
a court et moyen termes pourraient être axés dans trois principales directions:
1) préciser le profil des pertes et la dynamique des populations des ravageurs les plus
fréquents.
2) poursuivre et intensifier les travaux sur la résistance variétale.
3) Approfondir les études sur le neem et étendre ce volet de recherches a d’autres plantes et
d’autres ravageurs. Ce dernier point nous parait très important. En effet, l’utilisation d’extraits
bruts d’origine végétale contre les insectes des denrées stockées est une pratique ancienne très
répandue en Afrique et en Asie. Mais si de toutes les plantes utilisées, le neem est la plus étudiée et
sans doute la mieux connue tant du point de vue de la structure chimique de ses principes actifs que
sous l’angle toxicologique, beaucoup d’autres plantes restent encore à découvrir.
Rien qu’au Sénégal, nous avons noté l’utilisation traditionnelle d’au moins quatre plantes
(Boscia senegalensis, Balanites aegyptiaca, Securidaca longipedunculata et Cassia occidentalis).
Les résult,ats obtenus, à l’image d’ailleurs des doses et des parties de la plante utilisées, sont tres
variables et peu reproductibles, traduisant l’absence de tout fondement scientifique dans le recours à
ces insecticides naturels. Ce manque de base rationnelle avait aussi été souligné au niveau sous
régional, a l’issue du séminaire international sur la lutte intégrée contre les nuisibles des cultures
vivrières, tenu a Niamey en 1985. Une enquête menée à cette occasion (CILSS, 1984) dans cinq pays
membres du CILSS, avait permis de recencer toute une série de plantes utilisées par les paysans qui
ont difficilement accès aux pesticides synthétiques devenus de plus en plus couteux.
C’est pourquoi, et aussi pour des raison de préservation de l’environnement, nos états doivent
s’associer pour développer un programme sous-régional de recherches sur les plantes locales à
pouvoir insecticide.
Remerciements
Nous remercions Monsieur le Professeur J. D. Pasckhe de l’Université de Purdue (USA) pour
ses remarques constructives; Messieurs B. Sidibé et C. Wonville pour leur assistance technique et
Mademoiselle A. Van Meensel pour la dactylographie du manuscrit.
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