ISRA / BAME DAKAR-HANN ANALYSE DE LA ...
ISRA / BAME
DAKAR-HANN
ANALYSE
DE LA RENTABILITE
FINANCIERE
DES CULTURES
DANS :LE: SUD-EST DU BASSIN ARACHIDIER
FEVRIER
1991
Par
Mamadou
Sidib¨¦

TABLE DES MATIERES
1. INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . ~ . . . . , . s . . , . . . . . . . . . . e . . < . . , . . . . . . . . . . . .
I
1.1 Cadre de i¡¯¨¦tude .................................................
1
13 Hypoth¨¨ses de trawail .............................................
1
1.3 Crit¨¨res de rentabilit¨¦ .......................................
....
2
2. RENTABILITE DE L¡¯ARACHIDE ..........................................
3
2.1 Classification des modules ...................................
....
3
2.2 Analyse de la rentabilit¨¦ de l¡¯arachide ...............
...........
....
5
? .. RENTABILITE DU MIL ..............................
..................
7
3.1 Classification des modules .........................................
7
3.2 Analyse de la rentah¨¹it¨¦ du mil .... , ...............
...........
> ....
9
4RENTABILITE
DU MAIS ...............................................
10
4.1 Classification des modules .....
., .... ., .............
................
11
42 Analyse de la rentabilit¨¦ du ma?s <, ...................
................
13
5. COMPARAISON DES RENTABILITES ENTRE CULTURES . . .
. . . . . . . . 1 < . , . , 13
CONCLUSIONS E:T RECOMMENDATIONS
.. ,, ..............
................
15

1. LNTRODUCTION
1.1 Cadre de l¡¯¨¦tude
Ce document ovalue la rentabilit¨¦ fi.nanci&e des principales cultures pratiqu¨¦es dans le sud-
est du bassin arachidier. En outre, il pr¨¦sente une analyse des facteurs explicatifs pouvant ¨ºtre.
associ¨¦s ¨¤ la rentabilit¨¦ des technologies propos?es aux producteurs. La lone biologique concern¨¦e
?:ng.obe d¡¯une part les departements de Nioro et de Kaffrine (r¨¦gion de K¨¹olack) et d¡¯autre part,
le rispartement de Tambacounda (r¨¦gion du S¨¦nbgal Oriental). De fa?on spGfiqu.e, elle couvre les
arrondissements de M¨¦dina Sabakh, Nganda, Koungheul, Koumpetoum rt Makacolibanta. Les
cultljres retenues concernent l¡¯ara.chide, le mil irt le ma?s. L¡¯information utilis¨¦e pour ¨¦valuer la
proi?tabilit¨¦ de ces cultures est r¨¦sum¨¦e sous forme de budgets. Pour chaque sp¨¦culation v¨¦g¨¦tale
un Inventaire des technologies disponibles aux producteurs est inclu (vuir annexes l-3). Ces
alternatives techniques vont des recommandations de la recherche jusqu¡¯aux pratiques courantes
des exploitants agrico es. Les budgets prennent en compte explicitement le risque et l¡¯incertitude
reli6.s d¡¯une part ;i la pluviom¨¦trie et d¡¯autre par?. aux prix pay¨¦s aux producreurs pour les c¨¦r¨¦ales.
1.2 Hsypoth¨¨ses de travail
Les cultures c¨¦r¨¦ali¨¨res souffrent d¡¯une imperfection de marche faisant que la majeur partie
de Ia production est autoconsomm¨¦e au niveau des m¨¦nages (entre 70 ¨¤. 90% des r¨¦coltes); ce qui
pose¡¯ un prob¨¨me d¡¯¨¦valuation des revenus brutes. L¡¯analyse financiere propos¨¦e ici ¨¦value ies
procuctions des diff¨¦rentes c¨¦r¨¦ales aux prix que l¡¯agriculteur paierait s¡¯il devait acheter le produit
sur le march¨¦, pond¨¦r¨¦s par un coefficient de risque reli¨¦ ¨¤ l¡¯av¨¦nement d¡¯un ¨¦tat de la nature
donn¨¦ (voir annexes 2-3). Pour 1.e cas de l¡¯arachide, la majeure partie de la production est
commercialis¨¦e et le prix que le producteur recoit est fix¨¦ par l¡¯¨¦tat et de ce fait, n¡¯induit pas
d¡¯incertitude dans la d&erminati~on du revenu. D;urs cette ¨¦tude le prix au producteur bord-champ
est utilis¨¦ pour evaluer les revenus (voir annexe 1)
Le tout d¡¯opportunit¨¦ de la main d¡¯oeuvre familiale pose un probl¨¨me d¡¯estimation. Si dans
certaines zones du pays comme la r¨¦gion du fleuve les opportunit¨¦s alternatives de revenu hors
exploitation existent pour les m¨¦na.ges ruraux, il n¡¯en est pas de m¨ºme dan.< le Bassin arachidier.
Par cons¨¦quent, l¡¯¨¦valuation du co?t total de production ne tiendra pas compte de la r¨¦mun¨¦ration
de la main d¡¯oeuvre familiale.

2
Les crit¨¨res de la marge nette ¨¤ l¡¯hectare et de la r¨¦mun¨¦ration de la journ¨¦e de travail
seront util&% comme indicateurs de choix pour ¨¦valuer la profitabilit¨¦ relative des diff¨¦rentes
cultures. La section 1.3 examine les implications reli¨¦es ¨¤ ces deux crit¨¨res.
Les rendements esp¨¦r¨¦s utilis¨¦s dans les budgets proviennent d¡¯entrevues approfondies avec
les chercheurs de 1¡¯ISM et les Soci¨¦tb R¨¦gionales de D¨¦veloppement Rural. Un effort particulier
a ¨¦t,j fait pour obtenir un ensemble de donn¨¦es coh¨¦rent et fiable pour chaque culture (voir annexes
l-3).
Les prix des intrants agricoles sont d¨¦termin¨¦s sur la base des prix usine de la Senchim
major¨¦s d¡¯un co?t de transport ent.re dakar et la zone concern¨¦e ( voir annexes 2-4).
63 Crit¨¨res de rentabi¨¹t¨¦¡¯
La marge nette ¨¤ l¡¯hectare, telle que d¨¦finie ici, remun¨¨re le travail de l¡¯agr?culteur, l¡¯int¨ºret
sur capital emprunt¨¦ pour le cr¨¦dit de campagne zt assure l¡¯auto-financement de l¡¯exploitation. Elle
constitue une mesure globale de l¡¯ampleur du b¨¦n¨¦fice net d¡¯exploitation cependant, elle ne tient
pas compte du travail mis dans l¡¯activit¨¦ de prodwtion. Par cons¨¦quent, cet indicateur de rentabilit¨¦
ne permettra pas de frnire des comparaisons entre cultures.
La r¨¦mun¨¦ration de la journ¨¦e de travail, par contre, pond¨¨re la marge nette d¨¦finit ci
des& par le nombre d¡¯hommes journ¨¦es de travail n¨¦cessaire ¨¤ la production. Ce crit¨¨re permet
de faire des comparaisons entre cultures et donne une mesure plus pratique de profitabilit¨¦. En
plus, il perme,t de faire des comparaisons de rentiibilit¨¦s entre activit¨¦s agricoles et autres secteurs
de l¡¯¨¦conomie, pour un travail ¨¦quivalent.
2. RENTABILITE
DE L¡¯ARACHIDE
Quatre modules techniques sont retenus P<)ur cette culture; les modules 1 et 12 correspondent
¨¤ des recommandations de la recherche avec des niveaux d¡¯intensification respectivement ¨¦lev¨¦s et
¡®La marge nette ¨¤ l¡¯hectare est cl&ermin¨¦e en soustrayant de la production ¨¤ l¡¯hectare exprim¨¦e
en valeur, les co?ts variables sans les co?ts de la main d¡¯oeuvre familiale et les co?ts fixes. La
r¨¦num6ration de Ia journ¨¦e de t.ravail est obtenue en divisant cette marge nette par le nombre
d¡¯hornmes/jours de travail.

3
moyens. Le module 3 correspond le plus aux pratiques courantes des producteurs et le module 5
represente les terres marginales, Le tableau 2.1 d¨¦crit les itin¨¦raires techniques retenus.
TABLEAU 2.1: ARACHIDE DANS LE SUD-EST DU BASSIN ARACHIDIER:
ITINERAIRE TECHNIQUE
-=-
MODULES
----1
TECHNIQUES(*)
-
/ CULTUR&ES
1-2
I
3
?-T--i5
¡¯ Sarclo/binage
---
m¨¦canique
i
m¨¦canique
m¨¦canique
-
m¨¦canique ~~~~~
11
Type de semis
m¨¦canique
m¨¦canique
m¨¦canique
m¨¦canique
-
-
il
Apport engrais
I^
liadou
Soulevage
m¨¦canique
I
m¨¦canique
I
m¨¦canique
l
m¨¦canique
~-- -7
(*) Le module 4 n¡¯existe pas pour l¡¯arachide.
2.1 Classification des moidules
Le tableau 2.2 r¨¦sume en valeur, selon I;i technologie et I¡¯operation culturale, les diff¨¦rents
critt;r-es de rentabilit¨¦ d¨¦finis plus haut. Le classement obtenu figure dans le tableau 2.3.
Pour le crit¨¨re de la marge nette, et en ann¨¦e normale, les technologies dites plus intensives(1
et 3) occupent les premi¨¨res places dans la classification en comparaison avec celles consid¨¦rees moins
intensives (3 et 5:). Ces performances rencontrent les attentes et t¨¦moignent du fait qu¡¯en termes
absolus, l¡¯intensification am¨¦liore le revenu net it l¡¯hectare de l¡¯arachide.
Pour le crit¨¨re de la journee de travail, les modules moins intensifs dominent ceux qui sont plus
intensifs. La faible productivit¨¦ des technologies dites am¨¦lior¨¦es sugg¨¨re une analyse plus approfondie
portant sur les facteurs explicatifs pouvant ¨ºtre associ¨¦s ¨¤ ce constat. L¡¯examen de cette question est
abord¨¦ dans l¡¯analyse qui suit.

4
TABLEAU
2.2 CULTURE
D¡¯ARACHIDE
ET PRODUCTIVITE
DU TRAVAIL
ZONE ECOLOGIQUE:
SUD-EST DU BASSIN ARACHIDIER
ETATS DE LA
TECHNOLOGIES DISPONIBLES
NATURE
MODULE
MODULE
MODULE 3 MODULE 5
t
1
2
PRODUCTIVITE
DE LA JOURNEE DE TRAVAlL(Fcfa/Jour)
.
<
I
--
ANNEE NORMALE
2545
2262
BONNE ANNEE
2788
2496
l
MAUVAISE ANNEE
i666 i
1425
-
MARGE NETTE SANS COUT DE LA MAIN D¡¯OEUVRE (Fcf / Ha)
ANNEE NORMALE
96705
88509
83994
61071
--_d-
JOURNEES DE
48
42
33
27
TRAVAIL
Hommes-jour
---A
de culture au S¨¦n¨¦gal, 1990
---
TABLEAU
2.3: CLASSEMENT
DES MODULES
TECHNOLOGIQUES
SELON
L4 RENTkBILITEk SUD-EST DU BASSIN ARACHIDIER
CLASSEMENT
DES
CRITERES
DE RENTABILITE

5
26 Analyse de la rentabilit¨¦ de l¡¯arachide
L¡¯effet combin¨¦ de plusieurs facteurs serait ¨¤ la base de la faible productivit¨¦ des technologies
am¨¦lior¨¦es et notament:
1. La productivit¨¦ de la. terre. En condition pluviale, la contrainte d¨¦terminante de la
productivit¨¦ demeure l¡¯¨¦tat actuel de d¨¦gradation de la fertilit¨¦ des terres agricoles. Cette situation se
caract¨¦rise par une perte graduelle de la mati¨¨re organique, par une acidification progressive des terres
et enfin par une perte de porosit¨¦ des sols. L¡¯kvidence existe actuellement, qui soutient que l¡¯effet de
la fertilisation min¨¦rale est forte:ment r¨¦duite en condition de d¨¦gradation avanc¨¦e des terres (voir
Modou S¨¨ne,1990). Pour ces raisons et devant l¡¯absence de cartes p¨¦dologiques actualis¨¦es pr¨¦cisant
les cxact¨¦ristiques des sols, il serait tr¨¨s r¨¦aliste de penser que la profitabilit¨¦ des technologies
am¨¦l.:or¨¦es est fortement r¨¦duite par l¡¯¨¦tat de d&gradation des sols. Par ailleurs, l¡¯identification des
principales caractktiques des sols permettrait de d¨¦celer les facteurs limitants afin de mieux sp¨¦cifier
des formules appropri¨¦es d¡¯engrais.
2. La faiblesse des investissements. Les technologies 1 et 2 dites plus intensives utilisent jusqu¡¯a
plus de 60% de main d¡¯oeuvre que les modules 3 et 5 moins intensifs. La faiblesse des investissements
rend la composition du co?t total de production ¨¤ forte proportion de co?ts variables. Le surcro?t de
travajl provient de fa?on sp¨¦cifique des op¨¦rations d¡¯¨¦pandage d¡¯engrais et de technologies post-
r¨¦coltes (r¨¦colte, battage et transport). Par cons¨¦quence, les gains de productivit¨¦ provenant des
te<:hRologies am¨¦lior¨¦es sont partiellement absorb¨¦s par le travail suppl¨¦mentaire n¨¦cessaire ¨¤ l¡¯effort
de production. Les innovations technologiques vues uniquement sous l¡¯angle des intrants, sans
substitution du capital LU travail rend les technologies supposees plus productives, moins rentables
quand les possibilit¨¦es d¡¯¨¦conomie sur l¡¯¨¦chelle de la production sont faibles.
3. Le co?t des intrants et- le orix au producteur. In baisse du co?t de production est
indirectement un facteur d¡¯accroissement de la productivit¨¦ du travail. Une r¨¦duction du co?t des
engrais en particulier aurait une incidence positive sur la rentabilit¨¦ de l¡¯arachide. Par rapport ¨¤ la
pratique courante (module 3), les indicateurs de la valeur suppl¨¦mentaire de la production sur le co?t
des intrants (rapport valeur/co?t)¡± sont respectivement de 2,30 et 1,75 pour les modules 1 et 2. Pour
le cas du module 1, le rapport valeur co?t d¨¦passe le seuil minimal de 2 et il serait justifier de conclure
-~
,-
* Le rapport valeur co?t est un indice de productivit¨¦ calcul¨¦ en prenant le rapport valeur
supplkmentaire de la production e:n passant du module de ref¨¦rence au module consid¨¦r¨¦ sur le
Co<lt des intrants recomxnend¨¦s pour atteindre ce niveau de production. Un rapport de 2 ou plus
indique un niveau acceptable de rentabilit¨¦.

6
que cette technologie est rentab1.e pour le producteur. Toutefois son adoption est li¨¦e ¨¤ la levee des
contraintes potentielles que sont l¡¯acc¨¦s au cr¨¦dit et les besoins en main d¡¯oeuvre. 11 n¡¯en est pas de
m¨ºme pour le module 2 qui a un indicateur inf¨¦rieur ¨¤ 2. De la m¨ºme mani¨¨re, un accroissement du
prix au producteur am¨¦liore la productivit¨¦ du travail mais, il faudrait reconnaitre q¡¯une telle
affirmation repose sur la pr¨¦suppo:sition que l¡¯offre d¡¯arachide r¨¦pond positivement aux prix.
4. Le risaue caus¨¦ uar ht pluviom¨¦trie. Il ressort des r¨¦sultats du tableau 2.2 que la
remuneration de la journ¨¦e de travail varie compte tenu de l¡¯¨¦tat de la nature qui a pr¨¦valu. D¡¯autre
part, l¡¯tkidence obtenue par la recherche d¨¦montre que le risque a pour cons¨¦quence la r¨¦duction des
superficies ou le maintient des techniques traditioxmelles de production et la diversification des cultures
pour limiter les effets de l¡¯incertitude. Par rapport ¨¤ une situation normale, la productivit¨¦ du travail
subit une baisse d¡¯environ 35% en mauvaise annee et une hausse d¡¯environ 11% en bonne ann¨¦e. La
variation du revenu esper¨¦ en mauvaise ann¨¦e est d¡¯au moins 3 fois sup¨¦rieure ¨¤ celle d¡¯une bonne
ann¨¦e. Il est donc ¨¦vident que les producteurs ayant une grande aversion au risque seront r¨¦ticents ¨¤
l¡¯ado,pt?on des technologies intensives.
3. RIXNTAEHLITE DU MIL
Cinq modules techniques sont retenus pour le mil; les modules 1 et 2 correspondent ¨¤ des
recot;qmendations de la recherche avec des niveaux d¡¯intensification respectivement ¨¦lev¨¦s et moyens.
Le module 3 correspond ¨¤ la pratique courante des producteurs. Le module 4 represente les champs
de case fertilis¨¦s ¨¤ la mati¨¨re organique et le module 5 repr¨¦sente les terres marginales cultiv¨¦es
comme r¨¦ducteur d¡¯incertitude. L<e tableau 3.1 d¨¦crit les itin¨¦raires techniques retenus pour le mil.
3.1 Classification des modluIes
Le tableau 3.2 r¨¦sume en valeur, selon la technologie et l¡¯op¨¦ration culturale, les diff¨¦rents
criteres de rentabilit¨¦ d¨¦finis plus haut. Le classement obtenu figure dans it: tableau 3.3.

7
TABLEAU
3.1: MIL DANS LE SUD-EST DU BASIN ARACHIDIERz
ITINERAIRE
TECHNIQUE
--.-
MODULES TECHNIQUES
TABLEAU
32 CULTURE
DE MIL ET PRODUCTNTTE
DU TRAVAIL
ZONE ECOLO(GIQUE:
SUD-EST DU BASSIN ARACHIDIER
ETATS DE
TECHNOLOGIES DISPONIBLES
LA NATURE
MODULE
MODULE
MODULE
MODULE 4
MODULE 5
1
2
3
a-
--
PRODUCTIVITE DE LA JOtJRNEE DE TRAVAIL (Fcfa/jour)
-
--,--
¡®ANNEE
819
802
884
1002
588
NORMALE
BONNE:
770
805
947
971
755
ANNEE
?vlAUVAISE
542
424
529
705
239
ANNEE
I\\IIAR.GE NETTE SANS COUT DE LA MAIN D¡¯OEUVRE(Fcfa /Ha)
18223

8
Selon le crit¨¨re de la marge nette, et en ann¨¦e normale, le module 4 qui represente les champs
de case b¨¦n¨¦ficiant des apports organiques de l¡¯exploitation agricole sans apport ext¨¦rieur d¡¯engrais
minlral domine les technologies dites am¨¦liorkes. Cependant, les superficies disponibles pour ce
module sont tr¨¨s limit¨¦es et depassent rarement 1 Ha. Le reste du classement affirme la supr¨¦matie
des technologies propos¨¦es e
Pour le crit¨¨re de la journ¨¦e de travail, la sup¨¦riorit¨¦ des champs de case se maintient. le
macule 3 n¡¯utilisant pas d¡¯engrais min¨¦ral domine les modules intensifs (1 et 2). Le paragraphe qui
suit examine les facteurs pouvant expliquer cette situation.
TABLEAU
33: CLASSEMENT
DES MODULES
TECHNOLOGIQUES
SELON
LA RENTABILXTE:
SUD-EST DU BASSIN ARACHIDIER
CLASSEMEAW DES
CRITERES DE RENTABILITE
MODULES
Marge nette
Journ¨¦e de travail
=-
Module 1
Rang 2
Rang 3
-
Module 2
-
Rang 3
Rang 4
-.--
*
-
Module 3
Rang 4
Rang 2
--
Module 4
Rang 1
Rang 1
Module 5
Rang 5
Rang 5
3.2 Analyse de la rentabilit¨¦
du mil
Pusieurs facteurs peuvent: ¨ºtre associ¨¦s ¨¤ la faible productivit¨¦ des technologies am¨¦lior¨¦es et
notainent:
1. La productivit¨¦ des terres agricoles. Pour les m¨ºmes raisons que celles soulev¨¦es pour
l¡¯arachide, le probl¨¨me de la fertilit¨¦ des sols se pose aussi pour ia culture de mil. Une exploitation
soutenue des sols peut entrainer en moyenne des pertes de mati¨¨re organique d¡¯environ G,3% par an

9
(Pie:?, 1989). D ans ces cas, l¡¯efficience des engrais min¨¦raux est fortement reduite et la question de
repr3ductibilit¨¦3 se posera avec insistence dans les moyen et long termes.
2. Faiblesse des investissements. Les technologies propos¨¦es ne sont. pas accompagn¨¦es de la
nkanisation des op¨¦rations de r¨¦colte et de battage et tout accroissement significatif de la production
augmente fortement les besoins de main d¡¯oeuvre (voir budget, annexe 2). Par ailleurs, le coQt total
de production est ¨¤ forte proportion de co?ts variables et les gains de productivit¨¦ provenant des
technologies am¨¦lior¨¦es sont absorb¨¦s partiellement par la main d¡¯oeuvre suppl¨¦mentaire.
3- Co?t des intrants et w-ix au uroducteur. Par rapport ¨¤ la pratique courante (module 3), les
indicateurs de la valeur suppl¨¦mentaire de la production sur le co?t de:; intrants (rapport valeur/cotitj
sont respectivement de 1,65 et l,ti2 pour les modules 1 et 2. Dans ces deux cas les rapports valeur co?t
sont en dessous du seuil minimum de 2 et il serait justifier de conclure que ces technologies ne sont
pas rentables pour le producteur. De la m¨ºme mani¨¨re, un accroissement du prix au producteur
am¨¦liore la productivit¨¦ du travail mais, il faudrait reconnaitre q¡¯une telle affirmation repose sur la
pr¨¦supposition que l¡¯offre de mil r¨¦pond favorablement aux prix.
4- L¡¯effet du risque et de I.¡®incertitude. Dans le cas du mil les origines du risque sont multiples.
Il peut provenir de l¡¯effet de la pluviom¨¦trie sur les rendements, du prix esp&¨¦ par les producteurs
(risque de march¨¦) et plus particulikrement des besoins de consommation familiale. Tous ces facteurs
r¨¦unis contribuent fortement ¨¤ diicourager l¡¯adoption des technologies alternatives. Comme il ressort
des rcsultats du tableau 3.1, et par rapport ¨¤ une situation normale, la productivit¨¦ du travail subit des
baisses d¡¯environ 33% t:t 6% respectivement en mauvaise ann¨¦e et en bonne ann¨¦e. En bonne annke,
l¡¯effet de la baisse des prix sur le revenu ¨¤ cause des grandes quantit¨¦s disponibles sur le march¨¦ est
plus .:mportant que l¡¯effet rendelment. Ces diff¨¦rents types de risque ne millitent pas en faveur des
technologies am¨¦lior¨¦es.
--
3La reproductibilit¨¦ est d¨¦finie comme ¨¦tant la capacit¨¦ de faire
face aux besoins des populations tout. en maintenant ou en am¨¦liorant
la base des ressources naturelles.

10
4. RENTABILITE DU MAIS
Trois modules techniques sont retenus pour le ma?s; il s¡¯agit des modules: 1 ¨¤ intensification
¨¦leve, 2 ¨¤ faible intensification correspondant aux pratiques courantes et 4 reprtkentant les champs
de case fertilis¨¦s ¨¤ la mati¨¨re organique. Le tableau 4.1 d¨¦crit les itin¨¦raires techniques retenus pour
le mais.
TABLEAU 4.1 t MAIS DANS LE SUD-EST DU BASIN AFLKHIDIE~
ITINERAIRE TECHNIQUE
+ 4.1 Classification des modules
Le tableau 4.2 r¨¦sume en valeur, selon ia technologie et l¡¯operation culturale, les diff¨¦rents
critkes de rentabilit¨¦ retenus. Le classement obtenu figure dans ile tableau 4.3.
Selon le crit¨¨re de la marge nette et en arm¨¦e normale, le module 4 qui repr¨¦sente les champs
dt: case b¨¦n¨¦ficiant des apports organiques de l¡¯exploitation agricole sans apport d¡¯engrais min¨¦ral
domine les technologies dites am¨¦lior¨¦es. Le reste du classement suit le niveau d¡¯intensification
Pour 1.e crit¨¨re de la journ¨¦e de travail, ta sup¨¦riorit¨¦ des champs Je case se maintient. Le
module 2 ¨¤ intensification moyenne occupe la deuxi¨¨me place suivit en derni¨¨re position par le module
,?I forte intensification. Le paragraphe qui suit examine les facteurs pouv-ant expliquer cette situation.

11
TABLEAU
42: CULTURE
DE MAIS ET PRODUCTMTE
DU TRAVAIL
ZONE ECOL,OGIQUE:
SUD-EST DU BASSIN ARACHID~R
ETATS DE
TECHNOLOGIES DISPONIBLES
LA NATURE
MODULE 1
[ MODULE 2 m
-ZZZ
PRODUCI¡¯IVITE
DE LPI. JOURNEE DE TRAVAIL (Fcfa/jour)
ANNEE NORMALE
2663
2783
3206
BONNE ANNEE
235 1
2658
2824
MAUVAISE ANNEE
2444
2519
2960
il ~~~
MARGE ~~~
NETTE SANS CO.UT DE IA MAIN D¡¯OEUVRE(Fcfa /Ha)
I ANNEE NORMALE
105208
*39059
13 1436
-
I
JOURNEE DE
39.5
32
41
TRAVAIL
Hommes-jour
Source: ISRA/ BAME: Budgets de culture au Sen¨¦gal, 1990
*
TABLEAU
43: CLASSEL~ENT
DES MODULES
TECHNOLOGIQUES
SELON
LA RElNTABILITE:
SUD-EST DU BASSIN ARACHIDIER
CVSSEMENT
DES
MODULES
Module 4
_.-

12
4.2 Analyse de la rentabilit¨¦
du ma?s
Pusieurs facteurs peuvent ¨ºtre associ¨¦s ¨¤ la faible productivit¨¦ des technologies am6lior¨¦es
et notament:
1. La productivitk des @rres anicoles. En plus des raisons d¨¦jA soulev¨¦es concernant la
productivit¨¦, il faudrait aussi ajouter l¡¯absence d¡¯une formule ad¨¦quate de fertilisation pour la zone,
En effet la formuiation actuellement recommandke (8-18-27) met l¡¯accent sur le potassium comme
facteur limitant. Les r¨¦sultats pr¨¦liminaires obtenus durant la campagne 89/99 ¨¤ la station de Nioro
(Mamadou NDiaye, 1991) soutiennent cependant que le phospore serait le facteur limitant dans les
sols de la zone.
2- mt
des intrants et prixau producteur. Par rapport ¨¤ la pratique courante (module 2),
le rapport valeur/co?t en passant au module intensif (1) est de 0,99, nettement en dessous du seuil
minimum de 2, Ce: r¨¦sultat permet de conclure que le module intensif n¡¯esr pas rentable pour le
producteur. L,es politiques d¡¯inc.itation par le biais des prix peuvent accro?tre sensiblement la
productivit¨¦ du travail car l¡¯¨¦vidence obtenue sur les courbes d¡¯offre normative supporte que l¡¯offre
de ma?s r¨¦pond favorablement au prix pay¨¦ au producteur.
3- L¡¯effet du risque et deaincertitude. Le risque peut provenir plus particuli¨¨rement de
l¡¯effet de la pluviom¨¦trie sur les, rendements et du prix esp¨¦r¨¦ par les producteurs (risque de
march¨¦). Comme il ressort des resultats du tableau 4.2, et par rapport ¨¤ une situation normale, la
prod¡¯iuctivit¨¦ du travail subit des baisses d¡¯environ 8% et 12% respectivement en mauvaise ann¨¦e
et en bonne ann¨¦e pour le module intensif. En bonne ann¨¦e, l¡¯effet de la baisse des prix sur le
revenu ¨¤ cause des grandes quantit¨¦s disponibles sur le march¨¦ est plus important que l¡¯effet
rendement. Ces diff¨¦rents types de risque limitent l¡¯adoption des technologies amdlior¨¦es.
5. COMPARAISON
DES RENTABILITES
ENTRE CULTURES
Le graphique 5.1 compare 1.a.
r¨¦mun¨¦ration de la journ¨¦e de travail des difftkentes cultures
en prenant comme refkence les pratiques courantes des producteurs. Le classement obtenu est
r¨¦sum¨¦ dans le tableau 5.1. Les r¨¦sultats appellent les commentaires suivants:
1.
En ann¨¦e normale aussi bien qu¡¯en mauvaise ann¨¦e, la culture de rna?s r¨¦num¨¦re
mieux la journ¨¦e de travail que les autres productions v¨¦g¨¦tales retenues. En plus elle pr¨¦sente
moinx de risque donc plus de stabilitk au plan revenu. L¡¯arachide et le mil occupent respectivement
les deuxi¨¨me et troisi¨¨me places. II faudrait aussi noter que la productivit¨¦ du travail pour les

13
cultures de ma?s et d¡¯arachide sont nettement au dessus du salaire minimum interprofessionnel
garanti (SMIGj4 et ceci pour tout les etats de la nature consid¨¦r¨¦s.
2.
En bonne ann¨¦e, l¡¯arachide r¨¦num¨¦re le mieux la journ¨¦e de travail de l¡¯exploitation
agricole suivi par le ma?s et le mil respectivement pour les deuxi¨¨me et sroisieme places. La stabilit¨¦
du prix pay¨¦ au producteur et les revenus provenant de la vente des fanes expliquent partiellement
cette sup¨¦riorit¨¦ de l¡¯arachide. La position du mil confie
ici aussi son inf¨¦riorit¨¦ comme activite
potentielle g¨¦neratrice de revenus dans les conditions actuelles de rendement et de march¨¦.
TABLEAU 5.1: CLASSEMENT DES CULTURES SELON LA RENTABILITE
DES PRATIQUES COURANTES: SUD-EST DU BASSIN ARACHIDIER
ETATS DE LA SATURE
CULTURES
Arachide
1
Mil
[-&--j
-_
ANNEE NORMALE
ii-
BONNE ANNEE
jJ MAUVAISE ANNEE
I
Rang 2
I
Rang 3
I
Rang 1
II
CONCILUSIONS ET RECOMMENDATIONS
9
L¡¯analyse pr¨¦sent¨¦e dans ce document ¨¤ permis de centrer fe d¨¦bat sur les facteurs
potentiels affectant la rentabilit¨¦ financi¨¨re des technologies accessibles aux agriculteurs. En r¨¨gle
g¨¦n¨¦rale, selon le crit¨¨re de la r¨¦mun¨¦ration de la journ¨¦e de travail, nous retiendrons que les
pratiques courantes des producteurs sont plus attrayantes dans la zone ¨¦tudi¨¦e que les technologies
plus Intensives en intrants chimiques. Les raison:, conduisant ¨¤ ce constat trouvent leur inpulsion
dans:
1. l¡¯¨¦tat actuel de d¨¦gradation des terre:~. agricoles se caract¨¦risant par la d¨¦t¨¦rioration
progressive de la matiere Organi#que,
l¡¯acidification et la perte de porosit¨¦ des sols. Le tableau
pourrait ¨ºtre compl¨¦ter par l¡¯¨¦rosion eolienne et plus particuli¨¨rement par l¡¯kosion hydrique cause
%e SMIG est ¨¦valu¨¦ ;i 183,75 Fcfa/jour, soit 1470 kfa pour une ;ourn¨¦e d¡¯environ 8 heures
de travail.

14
de pertes d¡¯¨¦lements fertilisants par d¨¦capage des horizons superficiels. Devant une telle situation,
la rlzproductibilit¨¦ des syst¨¨mes de culture devient hypoth¨¦tique et i¡¯efficacite de la fertilisation
min¨¦rale secondaire. Une approche int¨¦gr¨¦e de lutte contre la d&radation du milieu qui
combinerait l¡¯effet des techniqu.es culturales ¨¤ la gestion des ressources forestiks
et animales
s¡¯avere indispensable.
2. la recommendation de formules uniques d¡¯engrais selon la culture, sans tenir compte de
la zone agro-¨¦cologique. L¡¯¨¦tablissement de cartes p¨¦dologiques pr¨¦cisant les principales
caract¨¦ristiques des sols s¡¯av¨¨re n¨¦cessaire pour asseoir des politiques saines de recommendations
de fumures min¨¦rales. Par ailleurs, passer le test de la rentabilit¨¦ n¡¯est pas en elle m¨ºme une
condition suffisante pour l¡¯adoption d¡¯une technologie dite am¨¦lior¨¦e. Encore faudrait il que les
contraintes potentielles ¨¤ l¡¯adoption que sont le cr¨¦dit de campagne et les besoins en main d¡¯oeuvre
soient lev¨¦es.
3. Le risque et l¡¯incertitude caus¨¦s par la pluviom¨¦trie, le march¨¦ et les autres al¨¦as
exterieurs. L¡¯¨¦vidence empirique obtenue par le pass¨¦ sugg¨¨re dans ces cas le maintient des
pratiques courantes et la diversification des activit¨¦s pour limiter les effets du risque. Les
producteurs ayant une grande aversion au risque seront r¨¦ticents ¨¤ l¡¯adoption des technologies
amelior¨¦es. La mise en place de programmes de stabilisation des prix aux producteurs pour partager
le risque encouru par ces derniers durant les ann¨¦es de sinistre aurait sans do?te une incidence
positive sur le comportement de l¡¯offre. Les m¨¦canismes et la source de financement de tels
programmes restent toutefois a d¨¦finir.
Pour terminer, il faudrait souligner que dans une perspective d¡¯alternatives de fevenus la
culture de ma?s offre de tr¨¨s bonnes pr¨¦dispositions. En ann¨¦e normale aussi bien qu¡¯en bonne
an& elle r¨¦mun¨¦re la journ¨¦e de travail mieux que l¡¯arachide et d¡¯autre part, elle est plus stable
au plan variations de revenus entre ann¨¦es successives.