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DES HOMME?, DES ,Z?BUS, DU RIZ, DU SUCRE ET DE L¡¯EAU : UN
INVENTAIRE A LA PREVERT PROPICE AUX PARASITES DANS LA VALL?E DU
FLEUVE
S?N?GAL.
HANDSCHXJMACHERP.~,DIAW
O.T.*, TALLAI.~,MoLEzJ.F.~,
HERv?JP?
1 G¨¦ographe IRD, CEREG, 3, rue de l¡¯Argonne, 67 083 Strasbourg Cedex
2 Malacologiste, ISRA, @$&$, b @
3 Ancien M¨¦decin chef du District de Richard-TO11 ) @k L -& i K L@
4 M¨¦decin, IRD, Reims
5 Entomologiste m¨¦dical IRD, IPR, Bouak¨¦
Un inventaire propice aux parasites.. . oui, mais pas tout le temps, pas pour tout le monde ni
partout. Pourtant, la mise en service des grands bat-rages dans la vall¨¦e du fleuve S¨¦n¨¦gal
(Diama dans le Delta en 1986, Manantali dans le haut bassin 1988) laissait supposer une
uniformisation des conditions hydrologiques susceptible d¡¯entra?ner une homog¨¦n¨¦isation des
risques li¨¦s aux maladies transmissibles dans le bassin fluvial. Si les maladies parasitaires qui
affectent tant les hommes que les animaux ont connu une ¨¦volution notable, cette
modification a plus agi comme un surligneur des sp¨¦cificit¨¦s des situations environnementales
pr¨¦existantes que comme un lissage des particularit¨¦s locales. Ainsi, la partie visible de
l¡¯iceberg a, bien entendu, ¨¦t¨¦ la spectaculaire ¨¦pid¨¦mie de bilharziose intestinale qui a touch¨¦
la ville de Richard-Tell d¨¨s 1988 et ce totalement en dehors de i¡¯aire d¡¯end¨¦micit¨¦ de cette
maladie dans la sous-r¨¦gion ouest africaine, sans qu¡¯elle n¡¯affec.te pourtant le reste de la
r¨¦gion du fleuve. Mais d¡¯autres tr¨¦matodoses se sont d¨¦velopp¨¦s particuli¨¨rement autour du
lac de Guiers, affectant homme et b¨¦tail dans une mesure que l¡¯on avait perdu l¡¯habitude
d¡¯observer, notamment depuis les grandes s¨¦cheresses des ann¨¦es 1970. Or ces ¨¦volutions
sanitaires, de par l¡¯h¨¦t¨¦rog¨¦n¨¦it¨¦ qui les affecte, posent la question de la hi¨¦rarchie des
d¨¦terminants dans l¡¯auamentation voire l¡¯¨¦mergence, la diffusion et la p¨¦rennisation des
maladies parasitaires.
L¡¯exemple de la ville de Richard-Toll est particulierement didactique. L¡¯apparition de la
bilharziose intestinale et l¡¯explosion ¨¦pid¨¦mique qui s¡¯en est suivie a montr¨¦ la sp¨¦cificit¨¦
toute particuli¨¨re de cet espace enti¨¨rement vou¨¦ j la culture de la canne ¨¤ sucre irrigu¨¦e,
g¨¦n¨¦rant d¡¯intenses flux migratoires, qui pour certains trouvent leur origine dans la zone
d¡¯end¨¦mie ¨¤ S. mansoni. La croissance de la ville n¡¯a pas connu de r¨¦pit depuis l¡¯apparition de
cette agro-industrie en 1971, entra?nant un d¨¦s¨¦quilibre entre la population humaine sans
cesse croissante et la disponibilit¨¦ des infrastructures d¡¯assainissement. En l¡¯absence d¡¯eau
potable, les canaux d¡¯irrigation constituaient le seul recours, entra?nailt un ¨¦troit contact
homme-eau. En provoquant le bouleversement h~drologique responsable de l¡¯apparition de
l¡¯h?te interm¨¦diaire, les grands barrages n¡¯ont fait que permettre la mise en ¨¦vidence du
d¨¦s¨¦quilibre qui affectait d¨¦j¨¤ profond¨¦ment cette ville et sa p¨¦riph¨¦rie.
Pendant ce temps (de 1988 ¨¤ 1994), les moyens perim¨¦tres destin¨¦s ¨¤ la culture du riz
d¨¦velopp¨¦s ¨¤ partir de 1986 et illustr¨¦s par l¡¯exemple de Diomandou; n¡¯avaient pas encore vu
se d¨¦velopper le risque bilharzien en ¨¦tant pourtant soumis mx m¨ºmes variations
hydrologiques de grande ampleur. Toujours durant fa m¨ºme p¨¦riode, les enqu¨ºtes men¨¦es
aupr¨¨s des populations d¡¯¨¦leveurs Peuls du Delta montraient une modificarion de leur
parcours pastoraux destin¨¦es ¨¤ ¨¦viter les berges du I;!:L tic Guieix ci ozi Ic.9 unimau maigrissent
puis i?zeurent el o¨´ I¡¯oti conslale ensuite des tluus dan:; lc jbic >). L¡¯impact rapide ne serait-il
que pour les zones anciennement am¨¦nag¨¦es d¡¯autari que les ¨¦tudes men¨¦es sur le long terme

.
ont montr¨¦. par la suite une ¨¦volution croissante des maladies parasitaires dans la moyenne
vall¨¦e ?
A m¨ºme cause il n¡¯y a donc pas m¨ºme effets, ou de toute ¨¦vidence pas en m¨ºme temps. Cela
pose la question des d¨¦terminants de l¡¯apparition du risque tant en termes spatiaux qu¡¯en
termes temporels et pose des questions de fond sur l¡¯adaptation des strat¨¦gies de pr¨¦vention et
de lutte aux sp¨¦cificit¨¦s des lieux. Par ailleurs pour mesurer l¡¯impact des modifications de
l¡¯environnement, ne faut-il pas adapter les pas de temps de l¡¯¨¦tude aux sp¨¦cificit¨¦s des lieux.
Mots cl¨¦s : Parasitoses, am¨¦nagements hydro-agricoles, barrages, culture irrigu¨¦es, vall¨¦e du
fleuve S¨¦n¨¦gal, migrations humaines, parcours de b¨¦tail.