INSTITUT SENEGALAIS RECHERCHES AGRICOLES CENTRE DE...
INSTITUT SENEGALAIS RECHERCHES AGRICOLES
CENTRE DE RECHERCHES OCEANOGRAPHIQUES
DE DAKAR-THIAROYE
AMENAGEMENT DE LA VALLEE
DU FLEUVE SENEGAL.
PROJET D¡¯ETUDE DU ¡°SYSTEME PECHE¡±
par
DIOUF (P.S.), J.J. ALBARET, T. BOUSSO, A. DIALLO, P. DLALLO, 1.
DEME-GNINGUE, L. LE RESTE. et M. KEBE
1993

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1. APER?U DE LA SITUATION
DANS LE BASSIN DU FLEUVE SENEGAL(*)
:Dans le bassin du fleuve S¨¦n¨¦gal, aucun suivi scientifique des
ressources halieutiques n¡¯est. assur¨¦ depuis pr¨¨s de vingt ans.
Or durant ces deux derni¨¨res d¨¦cennies, cette r¨¦gion a ¨¦t¨¦ marqu¨¦e
par toute une s¨¦rie de perturbations de l¡¯environnement li¨¦es ¨¤ la s¨¦cheresse
et dont les effets sur les syst¨¨mes d¡¯exploitation halieutique sont
consid¨¦rables.
:En outre, un ambitieux programme de construction de barrages et
d¡¯am¨¦nagements hydro-agricoles est en cours. Dans ce programme, la
ressource halieutique n¡¯a pas ¨¦t¨¦ prise en compte. Il est ¨¤ pr¨¦voir que ces
initiatives entra?neront de nouvelles modifications qui vont s¡¯ajouter aux
premi¨¨res. Or, par rapport aux syst¨¨mes d¡¯information devant servir de base
au d¨¦veloppement de la p¨ºche et de la pisciculture, on constate que :
¡®- les connaissances disponibles sur le bassin du fleuve S¨¦n¨¦gal sont
tr¨¨s partielles et largement d¨¦pass¨¦es,
,- il n¡¯y a encore aucun dispositif de mesure des modifications qui
seront induites par les am¨¦nagements en cours, sur la biodiversit¨¦ du
syst¨¨me, l¡¯abondance et la r¨¦partition des ressources halieutiques et
l¡¯exploitation qui en est faite.
II appara?t urgent de mettre en place un programme de recherche
pluridisciplinaire visant ¨¤ mettre ¨¤ jour les connaissances sur ce milieu et ¨¤
suivre les modifications induites par les barrages et les am¨¦nagements
agricoles.
(*) Pour de plus amples renseignements se r¨¦r¨¦rer aux documents suivants :
DIOUF (P.S), KEBE (M.), LE RESTE (L.), BOUSSO (T.), DIADHIOU (H.D.) et GAYE
(A,B.), 1991.- Contribution ¨¤ l¡¯¨¦laboration d¡¯un plan d¡¯Action Forestier. P¨ºche et aquaculture
continentales. Vol. 1 Diagnostic, CRODT, 325 p.
DIOUF (P.S.), et BOUSSO (T.), 1988.- Fleuve S¨¦n¨¦gal environnement aquatique et
p¨ºche. Dot. Sci. CRODT, 108, 109 p
DIOUF (P.S.)
et BOUSSO (T.), 1988.- Bibliographie sur le fleuve S¨¦n¨¦gal-
Environnement aquatique et p¨ºche. Arch.CR0DT.n¡± 161, 26 P.
DIOUF (P.S), BOUSSO (T.) et FONTANA (A.),1988.- Compte rendu du s¨¦minaire sur
l¡¯environnement aquatique et la p¨ºche dans le delta et la vall¨¦e du fleuve S¨¦n¨¦gal, CRODT,
120 p.
REIZER (C.), 1988.- Les p¨ºches continentales du fleuve S¨¦n¨¦gal. Environnement et
impact des am¨¦nagements. Annales Sciences Zoologiques. Vol. 254, 380 p.
EQUESEN, 1993.- Environnement et qualit¨¦ des eaux. Projet CEE TS 2 0198 F
EDB/ORSTOM. tome 1. 44 p ; tome II, 44 p ; tome III, 58 p ; tome IV, 80 p + annexes ; tome
V : 75 p ; tome VI, 45 p.

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.Le bassin du fleuve S¨¦n¨¦gal comprend trois parties assez bien d¨¦finies
sur le plan g¨¦ographique, et auxquelles correspondent des caract¨¦ristiques
bio-¨¦cologiques, et donc halieutiques, diff¨¦rentes :
- le Haut Bassin : cette partie est presqu¡¯enti¨¨rement situ¨¦e en dehors
de la R¨¦publique du S¨¦n¨¦gal.
¡®- le Cours-Moven ou Vall¨¦e : apr¨¨s une zone de transition appel¨¦e
Haute-Vall¨¦e, de Kayes ¨¤ Bakel, le S¨¦n¨¦gal constitue un fleuve typiquement
alluvionnaire, coulant au milieu d¡¯un lit majeur lus ou moins large. La
P
vall¨¦e s¡¯¨¦largit sur 10 ¨¤ 25 km, la pente devient in ime et les m¨¦andres sont
nombreux, Le fleuve ¨¦met des bras secondaires.
- le Delta ou cours Inf¨¦rieur situ¨¦ ¨¤ l¡¯aval de la vall¨¦e : Le Delta forme
grossi¨¨rement un triangle isoc¨¨le dont la base est constitu¨¦e par la route
Saint-Louis/Richard-Toll, et les deux c?t¨¦s par ce qu¡¯on ap elle la ¡°boucle
du S¨¦n¨¦gal¡±. Ce Delta est fossile, les divers bras ¨¦mis par le ifeuve sont tous
recaptur¨¦s avant l¡¯embouchure ; celle-ci est donc unique.
Le Delta comprend deux expansions lat¨¦rales sublacustres:
¡®- le lac de Guiers en rive gauche communiquant avec le fleuve par la
Tawey.
¡®- le lac R¡¯Kiz sur la rive droite, communiquant avec le fleuve par une
s¨¦rie de marigots.
La pluviom¨¦trie varie consid¨¦rablement ¨¤ l¡¯int¨¦rieur du bassin-versant.
Elle passe de 2.000 mm sur sa bordure m¨¦ridionale dans les Monts du
Fouta Djallon, ¨¤ 250 mm sur sa limite septentrionale (Saint-Louis).
Comme dans l¡¯ensemble des pays soudano-sah¨¦liens, 1968 a marqu¨¦
le d¨¦but d¡¯une s¨¦rie d¡¯ann¨¦es ¨¤ pr¨¦cipitations fortement d¨¦ficitaires, qui ont
eu des r¨¦percussions sur les ressources agricoles et halieutiques,
Le r¨¦gime des eaux du S¨¦n¨¦gal avant l¡¯¨¦dification des barrages pouvait
se r¨¦sumer en un cycle annuel comportant essentiellement :
- une p¨¦riode de basses-eaux de novembre-d¨¦cembre ¨¤ mai-juin, avec
une d¨¦croissance r¨¦guli¨¨re du d¨¦bit. En ¨¦tiage, le d¨¦bit pouvait s¡¯annuler : le
fleuve dans la Moyenne et Haute-Vall¨¦e ¨¦tait alors interrompu par une s¨¦rie
de gu¨¦s form¨¦s ¨¤ l¡¯emplacement des hauts-fonds :
.- une p¨¦riode de hautes-eaux de juin-juillet ¨¤ octobre-novembre. A
mesure que l¡¯eau monte, elle d¨¦borde du lit mineur et se r¨¦pand par des
lacis de marigots dans les cuvettes du lit majeur.
Pour la majorit¨¦ des esp¨¨ces de poisson d¡¯eau douce, la reproduction
ne dure qu¡¯un ¨¤ trois mois par an. La survie des alevins d¨¦pend en grande
partie de l¡¯ampleur et de la dur¨¦e de la crue.
La vall¨¦e du Fleuve est essentiellement rurale. Elle poss¨¨de, outre la
ville de Saint-Louis, plusieurs bourgades : Richard-Toll, Dagana, Podor,
Matam, Bakel au S¨¦n¨¦gal ; Rosso, Ka¨¦di en Mauritanie. Le dernier
recensement g¨¦n¨¦ral de la population du S¨¦n¨¦gal de 1988 fait ¨¦tat d¡¯environ
700 000 habitants dans la r¨¦gion de St-Louis. A cela, il faut ajouter 50 000
r¨¦fugi¨¦s suite au conflit S¨¦n¨¦galo-Mauritanien.
Bien que la principale activit¨¦ r¨¦gionale soit l¡¯agriculture, la p¨ºche
constitue un secteur d¡¯activit¨¦ non n¨¦gligeable.

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On peut diviser les p¨ºcheurs du fleuve en 2 cat¨¦gories :
- Les p¨ºcheurs professionnels : ce sont ceux qui tirent la quasi-totalit¨¦
de leurs revenus de la p¨ºche. Une grande partie des p¨ºcheurs professionnels
travaillent en ¨¦quipe, sous l¡¯autorit¨¦ d¡¯un patron de p¨ºche , propri¨¦taire du
mat¨¦riel. L¡¯engin de p¨ºche exclusivement employ¨¦ est la senne de rivage.
Le nombre de sennes de plage en activit¨¦ ¨¦tait tr¨¨s ¨¦lev¨¦ durant les
ann¨¦es 70-80. A titre d¡¯exemple, rien ue pour le Bas-delta, on d¨¦nombrait
?
pr¨¨s de 100 sennes de plage en 1974 rapport annuel 1974 CTFT-PEP). Ces
derni¨¨res ann¨¦es, elles sont devenues peu nombreuses et on ne comptait
plus dans le Bas-Delta que cinq sennes en activit¨¦ en 1988 (recensement
CRODT, 1988).
Il existe par ailleurs des p¨ºcheurs professionnels individuels. Ces
p¨ºcheurs travaillent seuls ou avec un aide pour la propulsion de la pirogue.
Les filets maillants dormants constituent, de loin, les engins les plus utilises.
- Les p¨ºcheurs semi-professionnels : la p¨ºche constitue une activit¨¦
assez importante des habitants des villages riverains du fleuve, m¨ºme si
l¡¯agriculture ou l¡¯artisanat constitue leur source de revenu dominante. La
presque totalit¨¦ du poisson p¨ºch¨¦ est autoconsomm¨¦, la vente n¡¯intervenant
qu¡¯occasionnellement. Les engins sont les m¨ºmes que ceux des
professionnels individuels.
L¡¯enqu¨ºte effectu¨¦e en 1974 par la Division de Recherche Piscicole du
Centre Technique Forestier Tropical (CTFT) faisait ¨¦tat de 10 000 p¨ºcheurs
au
minimum
dans le bassin du fleuve S¨¦n¨¦gal. Ce chiffre a
vraisemblablement diminu¨¦ depuis lors.
De 1956 ¨¤ 1974, les captures de poisson ont vari¨¦ entre 33 000 tonnes
et 20 000 tonnes. A partir de 1981 la production ¨¤ fortement baiss¨¦
tournant autour de 10 000 tonnes (Cf annexe 1).
Sur le plan des am¨¦nagements hydro-agricoles, le premier projet, dans
l¡¯ordre de r¨¦alisation, est celui du barrage de Diama, sur le Bas-Estuaire. Il
est fonctionnel depuis 1985. Son but est essentiellement agricole. Il vise,
dkne part, ¨¤ emp¨ºcher la remont¨¦e des eaux sal¨¦es et, d¡¯autre part, ¨¤ relever
la c?te de plusieurs plans d¡¯eau en amont. En principe il doit laisser passer
la crue puis ¨ºtre ferm¨¦ apr¨¨s le passage de celle-ci. Le plan d¡¯eau doit
s¡¯¨¦lever et la retenue couvrir une surface voisine de 40 000 ha en moyenne
(contre 4 000 avant l¡¯¨¦dification du barrage). Il devrait en r¨¦sulter une
augmentation de la production de poissons dans le Haut-Delta. En aval du
barrage, la disparition de la zone saum?tre limitera consid¨¦rablement la
migration anadrome des esp¨¨ces euryhalines, supprimant du m¨ºme coup
une zone ¨¤ forte productivit¨¦ et une zone de fray¨¨re.
Le second projet, ¨¦galement termin¨¦, est celui du barrage de
Manantali, sur le Bafing, au Mali. Il s¡¯agit d¡¯un barrage fluvial. Les
modifications apport¨¦es au r¨¦gime naturel seront les suivantes :
.- r¨¦gularisation quantitative de la crue. Celle-ci sera relativement
importante les premi¨¨res ann¨¦es de mani¨¨re ¨¤ pr¨¦server les cultures
traditionnelles de d¨¦crue. Puis elle sera r¨¦duite, les cultures de d¨¦crue ¨¦tant
progressivement remplac¨¦es par les cultures irrigu¨¦es,
.- acc¨¦l¨¦ration de la d¨¦crue,
- augmentation et constance du d¨¦bit d¡¯¨¦tiage.

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Dans le tableau suivant sont synth¨¦tis¨¦s les avis de plusieurs auteurs
sur les effets des am¨¦nagements du bassin du fleuve S¨¦n¨¦gal sur les
ressources halieutiques.
ou pays
Haut-Bassin
Effets des am¨¦nagements du bassin du Fleuve S¨¦n¨¦gal, synth¨¨se:
+ : signifie effet positif
- : signifie effet n¨¦gatif
o : signifie effet nul.
Il appara?t que pour tous ces auteurs, les am¨¦nagements auront des
effets positifs dans le Haut-Bassin, et au Mali.
L¡¯impact n¨¦gatif sur la Vall¨¦e, le Bas-Delta et la R¨¦publique du
S¨¦n¨¦gal fait ¨¦galement l¡¯unanimit¨¦.
N¨¦anmoins la construction de ces barrages destin¨¦s ¨¤ permettre des
am¨¦nagements agricoles pourrait avoir des cons¨¦quences encore mal
connues sur l¡¯¨¦cologie des esp¨¨ces aquatiques et par cons¨¦quent sur les
syst¨¨mes de production eux-m¨ºmes.
2. OBJECTIFS DU PROJET
2.1. OBJECTIFS GENERAUX
Si on se r¨¦f¨¨re aux ¨¦tudes prospectives, il appara?t que la production
halieutique naturelle apr¨¨s construction des barrages, bien qu¡¯insuffisante
pour satisfaire la totalit¨¦ des besoins de la population, y pourvoira pour une
grande part. Il semble donc logique d¡¯assurer en priorit¨¦ l¡¯exploi.tation
rationnelle de cette ressource naturelle. Pour combler le d¨¦ficit, diff¨¦rents
projets de d¨¦veloppement envisagent la pisciculture.
Maintenant que le barrage de Diama est construit et que le barrage de
Manantali est font tionnel, le moment est venu d¡¯entreprendre des
recherches qui devront permettre d¡¯atteindre l¡¯objectif g¨¦n¨¦ral suivant :

6
- apporter les connaissances scientifiques de base sur la ressource et
son exploitation afin de contribuer ¨¤ la r¨¦elle prise en compte et ¨¤ l¡¯insertion
harmonieuse de la p¨ºche et de l¡¯aquaculture dans le contexte plus g¨¦n¨¦ral de
la politique de gestion des am¨¦nagements hydro-agricoles:
.- contribuer ¨¤ la formation de jeunes chercheurs de la sous-r¨¦gion;
- promouvoir la coop¨¦ration scientifique Nord-Sud et Sud-Sud.
2.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES
l- D¨¦crire l¡¯¨¦volution des param¨¨tres physico-chimiques et conna?tre
les modifications induites par l¡¯¨¦dification des barrages sur la qualit¨¦ de
l¡¯eau.
2- Conna?tre les effets des am¨¦nagements sur la biodiversit¨¦ et la
structure des peuplements. .
3- Pr¨¦ciser dans le nouveau contexte environnemental les cycles b&
¨¦cologioues des principales esp¨¨ces d¡¯int¨¦r¨ºt ¨¦conomique et ¨¦cologique.
4- D¨¦crire les relations entre l¡¯¨¦volution des param¨¨tres physico-
chimiques et les cycles de production.
5 D¨¦crire et analyser l¡¯environnement socio-¨¦conomique pour mieux
orienter les syst¨¨mes d¡¯exploitation des ressources halieutiques.
6- Promouvoir l¡¯int¨¦gration
agriculture-aquaculture
p o u r u n e
meilleure gestion des syst¨¨mes d¡¯exploitation agricoles.
7- Evaluer 1¡¯ impact des am¨¦nagements hydro-agricoles sur la p¨ºche.
8- Faire des recommandations pour YAm¨¦nagement et la mise en
valeur des ressources
9- Valoriser les r¨¦sultats du programme de recherche.
3. LES ACTIONS DE RECHERCHE
Les actions de recherches se classent en quatre grands volets :
- L¡¯environnement abiotique et les m¨¦canismes de production
- les ressources
- l¡¯exploitation des ressources halieutiques
- les perspectives d¡¯Am¨¦nagement et de mise en valeur des ressources
(p¨ºche, aquaculture)

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3.1. ENVIRONNEMENT AEHOTIQUE ET MECANISMES DE PRODUCTION
3.1.1.- Physico-chimie et production primaire
Le phytoplancton ¨¦tant la base du r¨¦seau trophique en milieu
acluatique, sa productivit¨¦ et les facteurs qui influent sur son ¨¦volution
constituent des ¨¦l¨¦ments dont l¡¯¨¦tude est n¨¦cessaire pour la diff¨¦renciation
des biotopes. Pour ces raisons, des mesures de temp¨¦rature, de salinit¨¦, de
chlorophylle,
de mati¨¨res en suspension, de nutriments, de mati¨¨res
organiques, de pH et d¡¯o g¨¨ne dissous seront effectu¨¦es chaque mission (6
sorties par an) sur toute7a zone d¡¯influente du barrage de Diama (figure 1:
zone III et II). En ce qui concerne la zone aval du barrage (zone IV) bien
¨¦tudi¨¦e par Secchi (1992), l¡¯¨¦chantillonnage sera all¨¦g¨¦.
Des mesures de production primaire seront ¨¦galement effectu¨¦es ¨¤
chaque sortie.
Des points fixes seront. tenus dans des zones ¨¤ d¨¦finir pour d¨¦terminer
la variabilit¨¦ ¨¤ haute fr¨¦quence (toute la zone d¡¯¨¦tude) et l¡¯influence de la
mar¨¦e (la partie aval).
Les ¨¦tudes de P. Cecchi (th¨¨se soutenu ¨¤ l¡¯universit¨¦ de Montpellier
USTL en juillet 1992) en aval du barrage de Diama constituent un acquis
dans ce domaine. Cependant, la zone amont d¡¯influente de ce barrage reste ¨¤
explorer.
3.1.2.- S¨¦dimentologie des fonds.
Cette action a pour but de r¨¦aliser une cartographie de la r¨¦partition
des diff¨¦rents types de s¨¦diments dans le chenal et les platiers.
L¡¯¨¦chantillonnage
se fera gr?ce ¨¤ une benne. Cette ¨¦tude des s¨¦diments permettra
de mieux
caract¨¦riser les biotopes des poissons et des crustac¨¦s.
3.1.3.- Suivi de l¡¯¨¦volution des zones inond¨¦es par t¨¦l¨¦d¨¦tection,
Les zones inond¨¦es jouent un r?le tr¨¨s important dans la reproduction
des poissons comme l¡¯on prouv¨¦ les travaux de Welcome (1985). Il est donc
tr¨¨s important de conna?tre leur extension. Ce suivi se fera gr?ce ¨¤ l¡¯imagerie
satellitaire. Des images de saison de crue et de saison de d¨¦crues seront
acquises. Leur comparaison permettra d¡¯¨¦valuer les superficies inond¨¦es et
de conna?tre leur r¨¦partition spatiale.
3.2. LES RESSOURCES
3.2.1. Bio-¨¦cologie et structure des peuplements de poisson
Les objectifs de cette action de recherche sont :
- d¡¯¨¦tablir (compl¨¦ter) l¡¯inventaire ichtyofaunistique afin de v¨¦rifier s¡¯il
y a eu modification de la biodiversit¨¦ ;
.. de d¨¦finir ou de pr¨¦ciser les cycles bio-¨¦cologiques des principales
esp¨¨ces
d¡¯int¨¦r¨ºt commerciales mais aussi de celles qui paraissent
essentielles dans le fonctionnement, des ¨¦cosyst¨¨mes ;
- d¨¦terminer la nature et la structure des peuplements Ichtyologiques
en relation avec les facteurs du milieu.

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Cette action comportera deux phases :
¡®- une
hase pr¨¦liminaire de mise au point de la m¨¦thodologie et de
if
localisation es stations,
.- une hase durant laquelle le protocole ¨¦tabli tournera en routine. Il
R
s¡¯agit de la p ase d¡¯acquisition des donn¨¦es.
Des p¨ºches exp¨¦rimentales
seront r¨¦alis¨¦es tous les mois (et
¨¦ventuellement tous les deux mois si l¡¯on se rend compte ue les variations
temporelles ne justifient pas d¡¯¨¦chantillonnage
x
intensi , ¨¤ toutes les
stations, avec une senne tournante. engin peu s¨¦lectif. Afin d¡¯acqu¨¦rir des
informations suppl¨¦mentaires,
d¡¯autres engins
de p¨ºches pourront
¨¦galement ¨ºtre utilis¨¦s (senne de plage, batterie de filets maillants., .).
Trois types de donn¨¦es seront recueillies :
a) des descripteurs environnementaux : salinit¨¦s, temp¨¦rature!, pH,
turbidit¨¦, oxyg¨¨ne dissous, chlorophylle mati¨¨res organiques dissoutes,
profondeur de disparition du disque de Secchi, bathym¨¦trie, distance par
rapport ¨¤ la berge et nature des fonds. Ces donn¨¦es pourront ¨ºtre mesur¨¦es
directement par l¡¯¨¦quipe de bio-¨¦cologie ou obtenues aupr¨¨s de celle de la
physico-chimie ;
b) des descripteurs d¡¯abondance des esp¨¨ces : nombre et poids global
des individus tri¨¦s au niveau indispensable de l¡¯esp¨¨ce
c) des descripteurs biologiques : taille et poids individuels, sexe, stade
sexuel, poids des gonades, contenu stomacal.
3.2.2 Bio-¨¦cologie des crevettes.
Deux esp¨¨ces seront ¨¦tudi¨¦es : Penaeus notialis qui se reproduit en
mer mais dont la
hase juv¨¦nile se d¨¦roule en estuaire (zone IV) et
Macrobrachium vol enhovenii
P
dont tout le cycle se d¨¦roule dans le fleuve.
- Penaeus notialis
L¡¯¨¦tude de cette esp¨¨ce ¨¤ pour but :
1) de v¨¦rifier si la construction du barrage a eu des cons¨¦quences sur
le cycle biologique de P. notialis-autrefois ¨¦tudi¨¦ par LHOMME (198 1) ;
2) de d¨¦terminer les modalit¨¦s de protection des jeunes crevettes dont
la valeur marchande est tr¨¨s faible (interdiction de p¨ºcher dans certaines
zones et/ou ¨¤ certaines p¨¦riodes de l¡¯ann¨¦e ; utilisation conseill¨¦e de tel
engin de p¨ºche: filet fixe ou chalut) :
3) de tenter d¡¯appr¨¦cier dans quelle mesure les modifications
intervenues dans l¡¯estuaire (diminution du d¨¦bit du fleuve, construction du
barrage, substitution du chalutage ¨¤ la p¨ºche au filet fixe) peuven.t ¨ºtre
responsables de la diminution des captures en mer.
Dans cette action seront entreprises:
- l¡¯¨¦tude du recrutement des postlarves et de la population en place,
des variations spatio-temporelles de l¡¯abondance et de la structure des
tailles. On utilisera les services de p¨ºcheurs locaux et leurs pirogues de
chalutage, le cul des chaluts sera double d¡¯une poche ¨¤ petites mailles. Deux

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quadrillages de la zone IV seront r¨¦alis¨¦s chaque ann¨¦e pendant deux ans.
Des p¨ºches mensuelles seront r¨¦alis¨¦s en quatre stations pendant deux ans :
- l¡¯¨¦tude de la migration. Variations mensuelles de l¡¯abondance des
crevettes migrantes et de leur taille. Les p¨ºches seront r¨¦alis¨¦es ¨¤ l¡¯aide de
filets fix¨¦s sur une pirogue ancr¨¦e en une station ¨¤ pr¨¦ciser(ce t
e de p¨ºche
¨¦tait pratiqu¨¦ autrefois et on tiendra compte de l¡¯avis des p¨ºcYKeurs). Les
p¨ºches seront pratiqu¨¦es chaque mois pendant trois mois au moment de la
nouvelle lune, pendant deux ans
- Macrobrachium vollenhovenii
Les objectifs de cette action sont:
1) d¨¦terminer les modalit¨¦s de protection des juv¨¦niles
2) obtenir des renseignements en vue d¡¯une utilisation ¨¦ventuelle de
l¡¯esp¨¨ce en aquaculture (disponibilit¨¦ de juv¨¦niles pour l¡¯ensemencement des
bassins lors d¡¯une phase exp¨¦rimentale d¡¯¨¦levage, vitesse de croissance).
Les variations saisonni¨¨res de la reproduction dans le delta ayant d¨¦j¨¤
¨¦t¨¦ ¨¦tudi¨¦es, il faudrait plus particuli¨¨rement ¨¦tudier le cycle de migration de
l¡¯esp¨¨ce le long du fleuve afin de localiser les zones de croissance des
juv¨¦niles et des jeunes adultes.
Apr¨¨s une p¨¦riode exploratoire, quelques stations seront s¨¦lectionn¨¦es
et des ¨¦chantillonnages seront r¨¦alis¨¦s mensuellement ¨¤ l¡¯aide d¡¯une senne
de plage et de casiers.
3.2.3. Relations tronhioues entre les peuplements aviaires et
l¡¯ichtvofaune
Le bassin du fleuve S¨¦n¨¦gal et notamment sa partie aval, abrite des
colonies importantes d¡¯oiseaux piscivores. Il se pose la question de savoir si
l¡¯abondance des oiseaux n¡¯entra?ne pas une surexploitation ¡°naturelle¡± de la
ressource. On sait par la bibliographie que l¡¯avifaune est capable de pr¨¦lever
de deux ¨¤ cinq fois plus de poissons que la p¨ºche.
Il fera fait un d¨¦nombrement des euplements aviaires piscivores. Puis
leur r¨¦gime alimentaire sera ¨¦tudi¨¦ (¡¯
a in de d¨¦terminer les esp¨¨ces et les
quantit¨¦s de poisson consomm¨¦s. A partir de ces donn¨¦es, une extrapolation
sera faite par zone et par p¨¦riode pour d¨¦terminer la biomasse ichtyque
pr¨¦lev¨¦e annuel1emen.t.
3.3. L¡®EXPLOITATION
3.3.1. Enau¨ºte cadre et recensements
Une enqu¨ºte cadre sur tous les points de d¨¦barquement et centres de
p¨ºche du fleuve sera r¨¦alis¨¦e deux fois la premi¨¨re ann¨¦e.
Cette enqu¨ºte portera sur :
.- le recensement des unit¨¦s et types de p¨ºche pratiqu¨¦es;
- les lieux de d¨¦barquement:
- l¡¯utilisation du poisson;
- la migration des unit¨¦s de p¨ºche;
- les am¨¦nagements aquacoles;
- la disponibilit¨¦ des sous-produits agricoles:

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- les infrastructures socio-¨¦conomiques;
- les groupes socio-professionnels:
- le r?le des femmes et la division sexuelle du travail;
¡®- le calendrier saisonnier des paysans et p¨ºcheurs.
L¡¯enqu¨ºte cadre devra entre autre permettre l¡¯¨¦tablissement d¡¯une
typologie sommaire des engins de p¨ºche, d¡¯une cartographie des villages, des
campements et des lieux de p¨ºche fr¨¦quent¨¦s.
Cette enqu¨ºte devra permettre ¨¦galement d¡¯avoir une image assez
claire de l¡¯activit¨¦ de p¨ºche au d¨¦but de l¡¯¨¦tude : volumes d¨¦barqu¨¦s, esp¨¨ces
cibl¨¦es, qui p¨ºche, comment, o¨´ et pourquoi ?
Elle devrait ¨ºtre faite simultan¨¦ment sur les rives mauritanienne et
s¨¦n¨¦galaise.
Il serait en effet souhaitable de r¨¦aliser l¡¯enqu¨ºte en
collaboration avec le Centre National de Recherches Oc¨¦anographiques et
des P¨ºches (CNROP- Mauritanie), la Direction des Eaux For¨ºts Chasses et de
la Conservation des sols (DEFCCS) et la Direction de l¡¯oc¨¦anogaphie et des
P¨ºches Maritimes (DOPM).
Chaque ¨¦quipe sera constitu¨¦e de biologistes et de socio-¨¦conomistes.
Une r¨¦union entre les diff¨¦rentes structures impliqu¨¦es doit ¨ºtre pr¨¦vue pour
mettre au point la m¨¦thodologie qui sera utilis¨¦e.
Les deux autres ann¨¦es des recensements portant sur les unit¨¦s de
peche et leur migration seront r¨¦alis¨¦es de mani¨¨res ¨¤ pouvoir extrapoler les
r¨¦sultats obtenus aux stations de r¨¦f¨¦rence.
Le domaine d¡¯¨¦tude couvre les zones IV, 111 et II (Cf. carte).
3.3.2. Suivi de l¡¯activit¨¦ de p¨ºche
Cette op¨¦ration sera centr¨¦e autour de deux axes de recherche,
- description de l¡¯activit¨¦ de p¨ºche
- suivi de l¡¯¨¦volution de l¡¯activit¨¦ de p¨ºche
3.3.2.1 Description de l¡¯activit¨¦ de p¨ºche
Des renseignements seront collect¨¦s en continu aupr¨¨s des p¨ºcheurs
pour compl¨¦ter l¡¯enqu¨ºte cadre, ce qui permettra :
- de faire une typologie des unit¨¦s de p¨ºche (techniques de p¨ºche,
embarcations utilis¨¦es, ¨¦quipages, modes de propulsion)
- de faire une cartographie des villages et campements de p¨ºche :
zonation, importance, nombre de p¨ºcheurs, sp¨¦cificit¨¦ par rapport aux
diverses techniques de p¨ºche.
3.3.2.2. Evolution de l¡¯activit¨¦ de p¨ºche
II s¡¯agira de suivre sur au moins deux cycles annuels, l¡¯activit¨¦ de
p¨ºche (sorties et non sorties des unit¨¦s) et les captures d¡¯un certain nombre
d¡¯unit¨¦s de p¨ºche. Ce suivi permettra de :
- d¨¦crire l¡¯¨¦volution des captures totales et sp¨¦cifiques
- d¡¯analyser les structures en taille des principales esp¨¨ces exploit¨¦es ;

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- suivre l¡¯¨¦volution des rendements de p¨ºche afin d¡¯appr¨¦hender la
variabilit¨¦ temporelle des rendements et leur stratification spatiale. Cette
¨¦tude sur les variabilit¨¦s spatio-temporelles doit amener ¨¤ poser des
questions d¡¯une part sur l¡¯exploitation (niveau d¡¯exploitation, capacit¨¦
d¡¯¨¦volution ,. ..), et d¡¯autre part sur la ressource (ici se situent principalement
les interactions avec l¡¯op¨¦ration sur les ressources : bio-¨¦cologie et structure
des peuplements).
En aval de Diama et sur le lac de Guiers, trois ou quatre points de
d¨¦barquement seront s¨¦lectionn¨¦s et surveill¨¦s au moins une foi.s par
semaine, en collaboration avec les agents de la D.0.P.M et ceux de la
D.E.F.C.C.S sur le fleuve, en amont de Diama, quatre ou cinq centres,
choisis apr¨¨s enqu¨ºte seront visit¨¦s tous les mois.
L¡¯extrapolation des r¨¦sultats obtenus dans les centres surveill¨¦s ¨¤
l¡¯ensemble de la zone ¨¦tudi¨¦e sera r¨¦alis¨¦ gr?ce aux r¨¦sultats de l¡¯enqu¨ºte
cadre.
Au d¨¦barquement, les renseignements suivants seront enregistr¨¦s, :
prise par esp¨¨ce, engin (s) utilis¨¦ (s), es ¨¨ce (s) cible (s), temps de p¨ºche,
position de p¨ºche, ¨¦quipage (nombre),
P
pro ondeur de p¨ºche, nom du patron
Le domaine d¡¯¨¦tude couvre les zones IV, III et la partie avale de la zone
II (Cf carte).
3.3.3. Syst¨¨mes de production
3.3.3.. 1. P¨ºche
Cette action s¡¯appuyera sur des enqu¨ºtes qualitatives de terrain (pr¨¦-
enqu¨ºte) et quantitatives.
La pr¨¦-enqu¨ºte pr¨¦vue durant les premiers mois de l¡¯enqu¨ºte
permettra de parcourir l¡¯ensemble de la zone en vue d¡¯obtenir une
connaissance de base de la p¨ºche. Cette phase s¡¯appuyera sur les techniques
d¡¯observation, des interviews approfondies de p¨ºcheurs, paysans
transformateurs et autres agents intervenant dans la fili¨¨re. Elle permettra
d¡¯¨¦laborer le questionnaire d¨¦finitif pour la deuxi¨¨me phase.
Dans cette action devront ¨ºtre ¨¦tudi¨¦es :
-. les formes d¡¯am¨¦nagements des ressources et de l¡¯espace,
- les relations p¨ºche-autres activit¨¦s,
- les migrations et l¡¯histoire
- les techniques de p¨ºches et les rapports de production,
-. les co?ts et les revenus des unit¨¦s de production,
Domaine d¡¯¨¦tude = Zone II, III et IV (Cf carte).
3.3.3.2. Pisciculture
Une ¨¦tude socio-¨¦conomique, technique et biologique des diff¨¦rentes
exp¨¦riences de pisciculture men¨¦es dans le bassin du fleuve S¨¦n¨¦gal sera
r¨¦alis¨¦e afin:
- de d¨¦terminer les contraintes et les freins,

12
- de conna?tre les ¨¦l¨¦ments favorables.
- de localiser les zones les plus propices ¨¤ la pisciculture,
- d¡¯¨¦valuer les disponibilit¨¦s en sous produits agricoles utilisables
pour la pisciculture,
- d¡¯¨¦valuer les m¨¦thodes d¡¯¨¦levage utilis¨¦es afin de d¨¦terminer celles
qui pr¨¦sentent le plus de chance de r¨¦ussite dans la r¨¦gion.
3.3.4. Svst¨¨mes de distribution et de valorisation
Dans le domaine de la distribution du poisson, de nombreuses
connaissances ont ¨¦t¨¦ acquises ¨¤ l¡¯issue de l¡¯¨¦tude de la commercialisation
du poisson de mer effectu¨¦e par le CRODT dans les r¨¦gions int¨¦rieures du
S¨¦n¨¦gal. Ces enqu¨ºtes de terrain se sont d¨¦roul¨¦es entre mars 86 et. mars
87. Nous disposons notamment pour la zone fleuve (axe fleuve, de Richard-
Toll ¨¤ Bakel) des donn¨¦es sur les prix de ros et de d¨¦tail du poisson frais de
P
mer, des prix de d¨¦tail du poisson rais d¡¯eau douce et du
oisson
P
transform¨¦ de m¨ºme que des informations sur les flux de poisson rais, le
niveau de consommation et les revenus des populations fr¨¦quentant les
principaux march¨¦s (Richard-Toll, Podor, Matam, Bakel) et les march¨¦s
secondaires de la zone (Rossa, Dagana, Ndioum, Thilogne, Ourossogui,
Kanel). Ces connaissances devront ¨ºtre compl¨¦t¨¦es de mani¨¨re ¨¤ saisir
l¡¯importance du poisson d¡¯eau douce par rapport au poisson de mer. Les
enqu¨ºtes sur la consommation et les revenus des m¨¦nages devront viser en
priorit¨¦ les populations riveraines du fleuve S¨¦n¨¦gal et celles fr¨¦quentant les
march¨¦s secondaires pour lesquels l¡¯¨¦chantillon ¨¦tait r¨¦duit lors de l¡¯¨¦tude
pr¨¦c¨¦dente (20 m¨¦nages enqu¨ºt¨¦s par march¨¦ secondaire contre 300 par
march¨¦ principal). Cependant pour les besoins d¡¯¨¦valuation des captures,
l¡¯accent devra ¨ºtre mis sur le poisson p¨ºch¨¦ dans le fleuve. Des enqu¨ºtes
seront men¨¦es ¨¦galement aupr¨¨s des agents ¨¦conomiques intervenant dans
la commercialisation du poisson.
Pour les diff¨¦rents th¨¨mes retenus dans l¡¯¨¦tude, le
hme des
¡®d¡±
enqu¨ºtes ¨¤ mener sera d¨¦termin¨¦ en fonction de l¡¯importance e la p¨ºche
fluviale et de ses activit¨¦s annexes dans les diff¨¦rents points de
d¨¦barquement. Toutefois, ces enqu¨ºtes se d¨¦rouleront sur un cycle annuel ¨¤
l¡¯issue de la pr¨¦-enqu¨ºte et le reste du temps sera consacr¨¦ ¨¤ l¡¯appr¨¦ciation
de la rentabilit¨¦ ¨¦conomique et financi¨¨re de la pisciculture et ¨¤ la r¨¦daction
du rapport.
Au terme de cette action devront ¨ºtre connus :
- le fonctionnement des march¨¦s ;
¡®- la demande en poisson de fleuve ;
.- les formes
d¡¯¨¦change
des produits
de la
p¨ºche :
troc,
autoconsommation, dons.. . .
.- les circuits de distributions et les flux commerciaux ;
- les agents ¨¦conomiques intervenants dans la fili¨¨re ;
- les diff¨¦rents types de transformation des produits de la p¨ºche.

13
3.4. PERSPECTIVES D¡¯AMENAGEMENT ET DE MISE EN VALEUR
Cette op¨¦ration qui devra tenir compte de l¡¯ensemble des r¨¦sultats du
projet portera surtout sur :
- la r¨¦glementation (une ¨¦tude des r¨¨glements en vigueur en
Mauritanie et au S¨¦n¨¦gal et de leur justification sera entreprise. Cette ¨¦tude
permettra d¡¯aboutir ¨¤ une actualisation et ¨¤ une harmonisation des
r¨¨glements entre la Mauritanie et le S¨¦n¨¦gal):
- la s¨¦lection d¡¯esp¨¨ces et de sites pour la pisciculture:
une ¨¦tude de la gestion des ressources en relation avec celle de l¡¯eau
par l¡¯O&IvS.
- la d¨¦finition de projets de d¨¦veloppement int¨¦gr¨¦s ;
- l¡¯¨¦laboration d¡¯un plan d¡¯action pour le d¨¦veloppement de la p¨ºche et
de la pisciculture dans le bassin du fleuve S¨¦n¨¦gal.
4. BENEFICIAIRES DE LA RECHERCHE
Les r¨¦sultats permettront d¡¯indiquer aux organismes charg¨¦s de
d¨¦velopper la p¨ºche et la pisciculture au S¨¦n¨¦gal (Direction de
l¡¯oc¨¦anographie et des P¨ºches Maritimes (DOPM) et Direction des Eaux,
For¨ºts, Chasses et conservation des sols (DEFCCS)) les mesures ¨¤ prendre
pour exploiter au mieux les ressources. Il devrait en r¨¦sulter une
augmentation des prises et de la production piscicole dont b¨¦n¨¦ficieront ¨¤ la
fois les p¨ºcheurs et les consommateurs.
Les r¨¦sultats contribueront ¨¤ une meilleure prise en compte par les
projets de d¨¦veloppement des r¨¦alit¨¦s biologiques, sociales et economiques
d¡¯o¨´ une augmentation des chances de succ¨¨s.
Enfin, les r¨¦sultats serviront de base de r¨¦f¨¦rence pour d¡¯¨¦ve:ntuels
arn¨¦nagements futurs soit au S¨¦n¨¦gal, soit au niveau r¨¦gional.
5. CADRE INSTITUTIONNEL
Le Centre de Recherches Oc¨¦anographiques de Dakar-Thiaroye
(CRODT) sera ma?tre d¡¯oeuvre du projet.
Za Direction des recherches sur les produits halieutiques de l¡¯Institut
S¨¦n¨¦galais de Recherches Agricoles (ISRA) bas¨¦e au CRODT a comme
objectifs principaux la gestion rationnelle des ressources halieutiques des
eaux s¨¦n¨¦galaises et l¡¯Am¨¦nagement des p¨ºcheries, dans le sens d¡¯une
optimisation de l¡®exploitation, des syst¨¨mes de production, d¡¯une valorisation
de la production et donc d¡¯une meilleurs rentabilisation des investissements
r¨¦alis¨¦s dans le secteur.
Ces objectifs impliquent une ma?trise conjointe des connaissances :
- d¡¯une part sur la nature, la r¨¦partition et l¡¯abondance des
ressources:

14
.- d¡¯autre
part
sur
l¡¯ensemble
des
facteurs (biologiques,
hydroclimatiques, ¨¦conomiques, humains) qui peuvent influer sur cette
abondance et sur l¡¯exploitation elle-m¨ºme.
Pour atteindre ces objectifs, la Direction a mis en place les quatre
programmes suivants :
- Environnement-climat
- P¨ºche Artisanale Maritime
- P¨ºche Industrielle
- P¨ºche Continentale et Aquaculture
Ce d¨¦coupage des programmes privil¨¦gie une prise en compte de
robl¨¦matiques sp¨¦cifiques sur l¡¯approche th¨¦matique.
Cette d¨¦marche
Favorise une meilleure ma?trise de l¡¯information de base (qui est propre ¨¤
chacun des programmes), un suivi et une ¨¦valuation scientifique plus
pertinents et enfin un.e gestion plus ais¨¦e et plus saine.
La Direction de Recherches est implant¨¦e ¨¤ Dakar (laboratoires
centraux du CRODT), Saint-louis, Kayar, Mbour, Joal et Zigui.nchor
(laboratoires annexes). Ses effectifs sont repr¨¦sent¨¦s ar 100 personnes dont
44 cadres scientifiques (chercheurs, ing¨¦nieurs et teephniciens sup¨¦rieurs),
¡°L¡¯¨¦quipe P¨ºche continentale et aquaculture du CRODT¡± qui a la
charge d¡¯ex¨¦cuter ce travail, poss¨¨de une bonne exp¨¦rience en matiere de
recherches pluridisciplinaires pour avoir d¨¦j¨¤ men¨¦ avec succ¨¨s deux projets
de cette ampleur dans les estuaires de la Casamance et du Sine-Saloum.
6. COLLABORATION
Le d¨¦veloppement de la Vall¨¦e du Fleuve S¨¦n¨¦gal int¨¦resse plusieurs
organismes nationaux et sous r¨¦gionaux dont la collaboration est souhait¨¦e
lors des phases de mise en place du projet, de collecte des informations de
base et de la valorisation des r¨¦sultats de la recherche.
1) Sur le plan national
La DOPM : responsable de la r¨¦glementation et de la gestion de la
p¨ºche maritime.
* La DEFCCS : elle est responsable, en ce qui concerne les ressources
en. poisson d¡¯une part de la r¨¦glementation et de la gestion des p¨ºches dans
le domaine continental et d¡¯autre part du suivi des projets de pisciculture.
* La SAED : C!ette soci¨¦t¨¦ de d¨¦veloppement est charg¨¦e de
l¡¯encadrement des paysans op¨¦rant dans le Delta du Fleuve. Mais avec la
politique de d¨¦sengagement de 1¡¯Etat s¨¦n¨¦galais, les objectifs de cette soci¨¦t¨¦
risquent de changer.
* Les autres Directions de Recherches de l¡¯Institut de Recherches
agricoles (ISRA).
* L¡¯universit¨¦ de Dakar qui d¡¯ailleurs intervient tr¨¨s activement dans
ce programme.

15
Nous envisageons aussi de d¨¦velopper des liens de coop¨¦ration avec
les associations de paysans-producteurs et les organismes non
gouvernementaux.
2) Sur le plan international
* Les recherches seront men¨¦es en collaboration avec le Centre
National de Recherches Oc¨¦anographiques et des P¨ºches (CNROP) de la
Mauritanie qui compte ¨¦largir son champ d¡¯action ¨¤ la Vall¨¦e du fleuve
S?n?gal .
Nous envisageons des collaborations avec:
* le Centre de Recherches Halieutiques de Boussoura (CRHB) et le
Centre de Recherches Scientifiques de Conakry-Rogban¨¦ (CERESCOR) en
Guin¨¦e,
* le Centre de Recherches Oc¨¦anographiques d¡¯Abidjan (CRO),
* l¡¯Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve S¨¦n¨¦gal (OMS.%) : le
projet pourra b¨¦n¨¦ficier de la banque de donn¨¦es dont dispose cet
organisme,
* 1¡¯ Institut Fran?ais de Recherche Scientifique pour le d¨¦veloppement
en coop¨¦ration (ORSTOM) pour l¡¯hydrologie et l¡¯Icthyologie,
* la cellule apres Barrage,
* la Fondation Universitaire Luxembourgeoise (FUL),
* le Centre Technique Forestier (C.T.F.T). et 1¡±¡®International Cemer for
Living Aquatic Resources Management (ICLARM) en ce qui concerne
l¡¯aquaculture,
* le Museum d¡¯Histoire Naturelle de Paris,
* l¡¯Universit¨¦ de Montpellier USTL,
* le Mus¨¦e royal de l¡¯Afrique centrale de Belgique.
* le Centre Intern ¡®onal pour le d?veloppement international (CRDI).
* la
coop¨¦rationP? belge,
canadienne,
fran?aise,
n¨¦erlandaise,
niponne.. .
* la FAO (Organisation mondiale pour 1¡¯Alimentation)
* Le Comit¨¦ inter-¨¦tat de lutte contre la S¨¦cheresse au Sahel (CILSS).
(*) Les pays sont class¨¦s par ordre alphab¨¦tique

16
7. MOYENS HUMAINS
* MOYENS HUMAINS EXISTANTS :
Personnel scientifique:
l)- CRODT
Temps au Projet (Oh)
DIOUF (P.S.) Biologiste environnemen-
100
taliste (chef du projet)
BOUSSO (T.)
Biologiste
100
KEBE (M.)
Economiste
20
ALBARET (J.J.) Biologiste
;75
GNINGUE (1.) Chimiste
40
VIDY (G.)
Biologiste
Fi0
DIALLO (P.)
Informaticien (t¨¦l¨¦d¨¦lection)
l5
DLALLO (A.)
Technicien (aquaculture)
100
NDOUR (C.)
Technicien sup¨¦rieur (chimie)
40
DIAMANKA (N.) Secr¨¦taire
20
2)- Universitk (UCAD):
BA (F.L.)
Biologiste
25
B. DIOUF
G¨¦ologue
10
BA (M.)
G¨¦ologue
10
Personnel administratif:
TOURE (D.)
NDIAYE (B.)
NGOM (A.)
Les chercheurs des autres organismes collaborent avec le CROI)T. Ils
pourront utiliser les ¨¦quipements du CRODT et devront en retour
communiquer au CRODT leurs r¨¦sultats.
* MOYENS HUMAINS SOLLICITES
NOMBRE
DUREE
Chauffeurs
36 mois¡¯
Enqu¨ºteurs
36 mois
Techniciens
36 mois
Chercheur biologiste
36 mois
Chercheur socio-¨¦conomiste
36 mois
Commandant (bateau)
36 mois
Aides de plage
36 mois

17
8. DUREE
Ce programme de recherche sera men¨¦ sur une p¨¦riode de 3 ans,
pendant laquelle, les actions pr¨¦vues seront r¨¦alis¨¦es pour atteindre les
objectifs fix¨¦s.

9, BUDGET
F¡±EN:ES¡± C O N T R I B U T I O N C O N T R I B U T I O N
CRODT (X 1000 F CFA) BAILLEUR (X 1000 F CFA)
courantom¨¨tres
0
5 000
-SOUS TOTAL 1
55 100
67 700
FONCTIONNEMENT
consultations
0
3 000

frais de calcul
entretien bateau

10. Calendrier financier
1 4401
1 4401
01
1 4401
frais de calcul
]
1 0001
500 1
3 0001
1 0001
3 0001
1 500
achat images sat.

ANNEXE 1 : LA PRODUCTION DU FLEUVE SENEGAL.
ANNEES PRODUCTIONS (EN MILLIERS DE TONNES) SOURCES DES DONNEES
1956
33 (SEF. 1956)
1957
25 (DEMASSON, 1957)
1958
18 (REIZER et al.. 1972) 27 (REIZER, 1974)
1960
30 (CREMOUX IN CES. 1970)
1961
n d
1962
n d
1963
21 (DEFC, 1976)
1964
21 (DEFC, 1976)
1965
25 (DEFC, 1976)
1966
30 (DEFC, 1976)
1967
30 (FALL, 1980) 30 (DEFC, 1976)
1968
24,6 (RAMS) 1980 25 (FALL, 1980) 25 (DEFC, 1976
1969
20 (FALL, 1980) 20 (DEFC, 1976)
1970
20 ( CES, 1970) 18 (DEFC, 1976)
1971
18 (FALL, 1980) 18 (DEFC, 1976)
1972
15 (FALL, 1980) 15 (DEFC, 1976)
1973
10,3 (RAM,1980) 12 ( FALL, 1980) 12 (DEFC, 1976)
1974
21 (FALL? 1980) 21 (DEFC, 1976)
1975
25 (FALL, 1980) 21 (C.T.F.T. - PEP, 1975)
1976
n d
1977
n d
1978
n d
1979
n d
1980
n d
1981
10-12 (FALL In Lazard, 1981)
1982
8 (DENNEVILLE et JAMEEET, 1982)
1983
n d
1984
n d
1985
Ad,6 (D¡¯EFC, 1986) 13,2 (DEFC)
1986
1987
10 (DEFC, 1988)
1988
8 (DIOZTF, 1990)