LA COMMERCIALISATION DU POISSON DE MER TRANSFORME...
LA COMMERCIALISATION DU
POISSON DE MER TRANSFORME
AU SENEGAL
Par
Catherine FAIJSSEY
RAPPORT INTERNE
r--
N¡± 106

L A
C O M M E R C I A L I S A T I O N
D u
P O I S S O N D E
M E R
T R A N S F O R M E A U
S E N E G A L
-a-.-.-.-
Par Catherine FAUSSEY
-19 8 4 .-

REMEiRCIEIYENTS
Je tiens ¨¤ exprimer ma profonde reconnaissance ¨¤ toutes les
personnes ayant contribu¨¦ ¨¤ la r¨¦alisation de ce travail.
Notamment :
- Monsieur le Docteur THIONGANE, Directeur G¨¦n¨¦ral de
l'Institut S¨¦n¨¦galais de Recherches Agric:oles.
- Mademoiselle Jacqueline LOPEZ, Directeur du Centre de
Recherches Oc¨¦anographiques de Dakar-Thiaroye,
- Monsieur Andr¨¦ FONTANA, Directeur du D¨¦partement
Oc¨¦anographique de l'Institut S¨¦n¨¦galais de Recherches Agricoles.
- Monsieur Moustapha KEBE, Responsable de la Section
Socio-Economique du Centre.
Je remercie tout particuli¨¨rement :
- Monsieur Christian CHABOUD, Chercheur ¨¦conomiste-¨¤
l'ORSTOM, Responsable de mon stage, pour son aimable et tres
pr¨¦cieux soutien.
- Monsieur M'barack FALL, qui fut mon interpr¨¨te et sans
lequel ce travail n'aurait pu ¨ºtre men¨¦ ¨¤ terme.
- Monsieur Marc LIOCHON qui a eu la gentillesse d'assurer
la traitement informatique des enquetes et Monsieur Tom¨¤s
CAMARENA pour la r¨¦alisation des histogranunmes informatis¨¦s.
- Les commer?ant? et commer?antes de poisson de¡®.mer
transform¨¦, pour avoir repondu avec gentil+fTse $t,patience a nos
entretiens, fideles a la celebre "TERANGA"
Senegalaise.
(1)
BIENVENUE.

3.
LIsTEDEsmmETm
5
-m
6
I.LEE'RCWIT
14
1.1. LA -ON
14
1.1.1. 6en&e de la transformation
14
x2. L'approvisionnement des transfor-
matrices
14
I.1.3. Les mathodes de transformation
aM'bur
15
1.2, AD DE QE PRODUIT
17
1.3. LE ROI& ET L'IMl?ORTAJCE DU FOISSONDE MER ?NWXXME
DABSLA-ONB
17
II.LEs -
22
11.1. E+RM!IQUES DE LA pL¨¤opEI;sION
22
II.l.l Les march¨¦s visit¨¦s
22
11.1.1.1. Les march& de Dakar.
22
11.1.1.2. Les march¨¦s de deux capitales
regionales
24
11.1.1.3. Les IW&I& de villes
secondaires
26
11.1.1.4. Quelques marc&s ruraux
27
II.l.2. Diff¨¦rentes cat¨¦gories de cornwr?ants 29
- -
II.l.3. Entente de la profession
31
33
11.2.1. Selon le sexe
33
11.2. Selon les categories sociales
35
11.2.3. Attrait de ce commerce
37
111.1. LAVENTE Sm LES AIRES DE -m
42
- aupr¨¨s des transformatrices
-aupr¨¨s des manoeuvres
- sur le march¨¦
- les intdaires
- le marchandage
- la mise en colis

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I
4.
34;8
III"2. lx Ts?AEmm
45
111.3, KI)pJLIm DE l7EmE
47
111.3.1. Le cr¨¦dit
47
111.3.2. Le prix
48
111.3.3. Profit d¨¦gag¨¦
48
111.4. KEPARTI'JXIN DU PRODUIT
50
111.5. EiSEMWION DES DI.amasDE-IALIS 57
OXCLEIm
60
BIELI-
62
ANNEXES:
ANNEXE1 : Questionnaire comxr?ant
64
ANNEXE 2 : C.O.S.
67
ANNICE : D¨¦cret no 62.132 du 12.02.69
68
ANNExE4: ~aitement informatique des donn&s
71
ANNEXE5 : Vecu quotidien de Di&a N'Iang
72

5.
L I S T E
D E S
F I G U R E S
FIG.1 = I.J$ c?te s¨¦n¨¦q$aise
8
FIG.2 = Repartition reqionale de la production du poisson sec
(1976)
9
FIG.3 = Le r¨¦seau routier au S¨¦n¨¦qal
10
FIG.4 = Carte de situation des enqu¨ºtes alimentaires
18
FIG.5 = March¨¦s visit¨¦s au cours de l'¨¦tude
23
FIG.6 = Destination du poisson transfo& au d¨¦part de M'bmr
pour les mis de Janvier et F¨¦vrier 1984 en kq
25
FIG.7 = Situation du march¨¦ de M'RAFAYE
28
FIG.9 = R¨¦partition des cmmar?ants selon leur r¨¦gion de
comnercialisation et leur sexe
36
FIG.8 = R¨¦partition des comner?ants selon leur &tier ant¨¦-
rieur
36
FIG.lO= R¨¦partition des comner?ants selon le produit
comnercialis¨¦
41
F'IG.ll= R¨¦partition des comner?ants selon leur ethnie
41
FIG.12= R¨¦partition des diff¨¦rents produits selon la r¨¦gion de
comnercialisation
51
FIG.13= $ ~omercialisation du poisson de mr transfo& au
seneqal.
55
L I S T E
D E S
T A B L E A U X
TABL.1 = Consommation de poisson frais, tmns~ox~& et viande
pF,personne et par jour dans cinqreqions du
S$$%d
21
TABL. XI= Repartition de la quantit¨¦ comercialis& selon le
sexe
34
TAEZ.III=
R¨¦partition de la quantit¨¦ comercialis& en fonction
du m&ie.r ant¨¦rieur
38
TAJ%. IV= R¨¦partition de la quantit¨¦ comcialis& selon
l'appartenance au qroupe cultivateur
34
TAI%. V= Repartition du produit selon la destination, au
dgyrt de M%~ur, pour les mis de Janvier et
Fevrier 1984 (en kq)
52
TABL.VI= Reprtition du produit selon la destination, au
(part de Joal, pourlesmis de Janvier et
Fevrier 1984 (en kg)
53

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6.
I N T R O D U C T I O N
La commercialisation du poisson de mer transform¨¦ n'a fait,
5 ce jour, l'objet d'aucune ¨¦tude sp¨¦cifique.
Son importance, tant ¨¦conomique que sociale est n¨¦anmoins
reconnue : elle irrigue "tout le Sen¨¦gal et exporte les produits
vers les pays limitrophes, mais aussi vers les pays lointains
( G h a n a ,
C?te d'ivoire, Nigeria, Cameroun, Congo)"
(FONTANA-WEBER/l983/), elle cree de nombreux emplois tant dans le
cadre de la production domestique que de la petite production
marchande.
L'¨¦tude entreprise ici d¨¦crit les circuits commerciaux et
les commer?ants de poisson de mer <ransforme. Cette description
sera qualitative en raison de la brievete de l'¨¦tude (1 mois 1/2)
et n'a pas dCautre ambition que de faire la photographie d'une
periode donnee, c'est-¨¤-dire la dur¨¦e de notre travail sur le
terrain (10 fevrier - 30 mars). On ne d¨¦sire en aucun cas en
faire une g¨¦n¨¦ralisation.
Ce document sera essentiellement un rapport de notre
travail de terrain (travail effectu¨¦ avec un technicien de
1'I.S.R.A. (l), servant d'interpr¨¨te aupr¨¨s des commer?ants).
La p¨¦riode de l'¨¦tude correspond ¨¤ un ralentissement de la
p¨ºche d? ¨¤ de mauvaises conditions climatiques, ce qui se
r¨¦percute sur les quantit¨¦s de poisson transform¨¦ et de ce fait
sur sa commercialisation. Et concorde, ¨¦galement, avec une
relative inactivit¨¦ de l'agriculture qui donnera un profil
particulier aux commer?ants, 1e;s cultivateurs abandonnant
l'entretien des champs aux femmes et enfants pour se consacrer ¨¤
la commercialisation du poisson transforme.
La commercialisation du poisson transform¨¦ n'ayant fait
jusqu'ici l'objet d'aucune ¨¦tude approfondie, il nous a ete
impossible de faire une comparaison historique,
Devant ce manque de donn¨¦es et VM l'importance de ce
commerce, le C.R.O.D.T. (2) entame une ¨¦tude visant ¨¤ faire une
analyse quantitative et qualitative des flux commerciaux.
(1)
Institut S¨¦n¨¦galais de Recherches Agricoles,
(2)
Centre de Recherches Oc¨¦anographiques Dakar-Thiaroye.

DESCRIPTION DU CONTEXTE.
La fa?ade maritime S¨¦n¨¦galaise s'¨¦tend sur presque 500 ki.lo--
m¨¨tres de cote se decoupant en quatre zones (fig. 1) :
- la Grande C&e,
- le Cap-vert,
- la Petite Cote,
- le Sine-Saloum et la Casamance,
o¨´ la p¨ºche maritime artisanale est tr¨¨s active.
Une des caract¨¦ristiques majeure de ce secteur est l'exis-
tente de migra$i.ons des produits halieutiques, donnant lieu a des
campagnes de peche qui conditionnent l'activite des centres de
d¨¦barquements.
La persistance d'upwellings sur la Petite C?te "rend_la
richesse des ea'ux permanentes et la peche y a lieu toute l'annee"
(STEQUERT et a1./1979/), ce qui aura des incidences sur l'acti-
vit¨¦ de transformation.
"La transformation artisanale traite envjron 60 000 tonnes
de pojsson, soit a peu pres la quantite ecoulee en frais sur le
marche interieur par les mareyeurs de M'bour et Joal ; les femmes
traitant environ 50% de la production" (FONTANA-WEBER/1983/)
(fig. 2).
M'bour, centre de p¨ºche et de transformation de la Petite
C?te, se situe ¨¤ 80 kilom¨¨tres au sud de Dakar, et b¨¦n¨¦fjcie de
divers avantages : la permanence du poisson, la proximite de la
capitale et de r¨¦gions peuplees qui assurent un debouche impor-
tant pour le poisson, ainsi qu'une bonne infrastructure (fig. 3)
facilitent le mareyage-en frais et la commercialisation du
poisson de mer transforme. Nous avons donc choisi ce centre pour
notre etude.
Durant la m¨ºme p¨¦riode, nous avons visit¨¦ les centres de
transformation de Kayar, Saint-Louis, o¨´ l'activit¨¦ ¨¦tait presque
nulle
et Joal. Au centre de Saint-Louis
vi.ent se greffer le
probleme de la destruction des fours ¨¤ m&ora (1) et l'¨¦chec de
l'implantation des :Ours s?laires,qui, s'ils donnent un produit
de meilleure qualite, s'averent neanmoins inadaptes au contexte
social et economique de la transformation ¨¤ Saint-Louis.
t-1 1
Les vieux fours ¨¤ m¨¦tora ont ¨¦t¨¦ d¨¦truits afin d'¨ºtre
reconstruits. Le ciment devant servir ¨¤ la construction ayant ¨¦t¨¦
vol¨¦
les travaux n'ont pu avoir lieu. Pourtant, ils repr¨¦-
sentaient une activit¨¦ importante de la transformation de
Saint-Louis.

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poisson sec (19761.

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11.
SITUATION DE M'BOUR.
Le centre de transformation de M'Bour fonctionne essentiel-
lement avec quatrecpr?duits : ketiakh (poisson braise),
tambadiang (poisson seche),
guedj (poisson ferment¨¦-s¨¦ch¨¦) et
m¨¦tora (poisson fum¨¦) (par ordre d'importance). "A M'Bour le
plus important des centres de transformation, les quantit¨¦s
transform¨¦es se sont accrues de 6% en quatre ans avec 'une
proportion de plus en plus forte de k¨¦tiakh (73%)"
(DURAND-CONWAY/1982/).
M'Bour est un centre de transformation qui b¨¦n¨¦ficie d'une
bonne infrastructure rOUti&e.
L'aire de transformation s'¨¦tend, en bord de plage, sur
environ 6 km de long et 50 ¨¤ 200 m¨¨tres de large. On distingue
quatre zones : Domine pour le guedj et tambadiang ; Tefesse 1 et
Tefesse 2
pour le k¨¦tiakh ; Tefesse 2 et Golf pour le metora.
Les deux derni¨¨res zones sont ¨¦loign¨¦es du centre de d¨¦barquement
et des voies de communications avec l'ext¨¦rieur.
Cette activit¨¦ se trouve ¨¤ proximit¨¦ du centre touristique
de M'BOU-R et pose d'¨¦p_ineux probl¨¨mes de cohabitation. Pour
pallier a ces difficultes, un centre de transformation a ¨¦t¨¦ mis
a la disposition des transformatrices (1). Malgr¨¦ l'¨¦quipement en
claies de s¨¦chage, canaris, bacs . . . . elles refusent de s'y
rendre en raison de l'¨¦loignement de leur lieu d'habitation et du
centre de d¨¦barquement (les p¨ºcheurs ne veulent pas d¨¦barquer ¨¤
M'Balling estimant la plage inadapt¨¦e).
L'¨¦chec de ce projet refl¨¨te le d¨¦calage ¨¤ la r¨¦alit¨¦ car,
si les transformatrices avaient accept¨¦ de se d¨¦placer, des
problemes de commcercialisation seraient apparus. Toute l'activite
etant centralisee sur la plage de M'Bour qui est le lieu de
parking et de d¨¦part des camions pour le mareyage en frais et
transform¨¦. La commercialisation est ¨¦galement facilit¨¦e par la
proximit¨¦ de la gare routi¨¨re et du march¨¦ "k¨¦tiakh" pour l'¨¦cou-
lement des invendus des femmes les plus ¨¦loign¨¦es (Tefesse 2,
Golf).
Il est illusoire de vouloir s¨¦parer la transformation de
la p¨ºche, l'une ne fonctionnant pas sans l'autre.
(1)
Activit¨¦ essentiellement f¨¦minine.

;
MJTPHODOLOGIE.
.i
;1
Notre ¨¦tude a d¨¦but¨¦ ¨¤ M'Bour lors d'une premi¨¨re mission
.,
d'¨¦valuation afin d'¨¦tablir un questionnaire sur les commer?ants
de poisson de mer transform¨¦ (annexe 1).
Le questionnaire ¨¦tabli, nous avons pass¨¦ une semaine sur
place afin de rencontrer-les commer?ants. NOUS~~~~ interrogions
sur le lieu d'achat, apres leur avoir explique le but de notre
travail. Mais, trop pr¨¦occup¨¦s par leurs achats, ils n'¨¦taient
pas disponibles pour nous r¨¦pondre.
Devant cette situation, nous avons d¨¦cid¨¦ de nous rendre ¨¤
la D.O.P.M. (1) au moment o? les commer?ants retirent leur certi-
ficat d*'origine et de salubrite (2) (annexe 2). Leurs achats
termines,
disponibles,
ils donnent des informations plus
completes.
Nous avons donc pu interroger un ¨¦chantillon de 76 commer-
?ants sur lequel s'est base la premi¨¨re partie de notre ¨¦tude. A
ceux-l¨¤
nous pouvons rajouter l.es 20 commer?ants rencon-
tr¨¦s lois de l'enqu¨ºte pr¨¦liminaire, qui fyournissent un comple-
ment d'informations.
D'autre part, nous avons visit¨¦ les aires de transfor-
mation,
le march¨¦ "k;tiakh" et les "¨¤-c6t¨¦" du commerce :
manoeuvres charg¨¦s du conditionnement, chauffeurs et trans-
porteurs.
Dans un second temps4, apr¨¨s d¨¦pouillement de nos questioc-
naires,
nous avons entame les enquetes sur les marches inte-
rieurs.
En raison de contraintes de temps, nous sommes rest¨¦s dans
un p¨¦rim¨¨tre proche de Dakar. Les marches visites representent un
d¨¦bouch¨¦ important pour les produits en partance de M'Bour, du
fait de la densit¨¦ de population importante.
Sur les march¨¦s, nous avons proc¨¦d¨¦ par entretien, les
Commer?ants sur leur lieu de travail sont moins press¨¦s, et s¡¯y
r¨¦v¨¨lent plus disponibles qu'¨¤ M'Bour.
---
--.
-----
(1)
D.O.P.M.
: Di.rection de 1'Oc¨¦anographie et des P¨ºches
Maritimes.
(2)
Le certificat d'origine et de salubrit¨¦ 'certifie la qualit¨¦
du produit suivant des normes d¨¦finies par Arr¨ºt¨¦s (annexe 3),
Les commer?ants doivent pr¨¦senter ce certificat lo'rs du transport
du produit pour tout contr?le routier.

:
Notre d¨¦marche a& ¨¦galement consist¨¦ ¨¤ rencontrer des
i commer?ants d¨¦ja enqu¨ºtes a M'eour, pour v¨¦rifier la validit¨¦ des
informations et fournir des resultats plus quantitatifs (relev¨¦s
1' de prix).
Ces derniers_ nous-ont. r¨¦serv¨¦, un accueil agr¨¦able, et ont
incit¨¦ leurs collegues a repondre a nos questions ; ceci nous a
donn¨¦ une informati_on riche en $l$ments nouveaux. $es entretiens
r¨¦alises avec des menageres ont ete par ailleurs tres utiles POU.~
la compr¨¦hension des habitudes alimentaires.
La derni¨¨re partie de notre travail a consist¨¦ ¨¤ recueillir
sur magn¨¦tophone des t¨¦moignages sur le "v¨¦cu" quotidien et l'his-
toire de vie de quelques commer?ants,
pour essayer de comprendre
l'¨¦volution de cette activit¨¦.
Pour le traitement des donn¨¦es, nous avons eu recours au
logiciel statistique GENSTAT (explication en annexe 4), gr?ce ¨¤
la collaboration d'un informaticien du C.R.O.D.T., ce qui nous a
fourni un gain de temps pour traiter les donn¨¦es qualitatives et
quantitatives.

14.
1LI 1. LE PRODUIT.
;
La transformation du poisson de mer est int¨¦gr¨¦e au
"syst¨¨me p¨ºche", par les personnes qu'elle concerne, sa place
dans les habitudes alimentaires et les avantages que procure sa
, commercialisation.
!
1.1.
LA TRANSE'ORMATION.
La transformation est une activit¨¦ remontant aux
origines de la p¨ºche, qui s'est adaptee 5 l'¨¦volution de cette
derni¨¨re.
i
1.1.1.
Gen¨¨se de la transformation.
- - -
La transformation est une activit¨¦ fort ancienne dont
le Premie*r proc¨¦d¨¦ connu consistait ¨¤ exposer le poisson au
soleil apres l'avoir ouvert.
Puis, l'introduction par les Europ¨¦ens d'une tech@-:
que de fermentation en bac de salage s"apparente au procede
actuel du quedi (poisson ferment¨¦-s¨¦ch¨¦).
Le tambadiang (poisson s¨¦ch¨¦) est r¨¦alis¨¦ ¨¤ partir de
petites esp¨¨ces et appara?t avant le k¨¦tiakh (poisson brais¨¦)
dont le proc¨¦d¨¦ s'est d¨¦velopp¨¦ depuis une i:entaine d'annees ;
notamment, ¨¤ la suite de l'introduction de la senne tournante
coulissante (1) par la F.A.O. (?) e.n 1973, 06 &a p¨ºche des petits
pelagiques cotiers a connu un developpement tres important sur la
Petite C?te, ce qui a entra?n¨¦ une forte augmentation de la
production du k¨¦tiakh.
Le m¨¦tora (poisson fum¨¦)
principalement destin¨¦ ¨¤
l'exportation vers la Guin¨¦e, a ¨¦t¨¦ introduit par les Guin¨¦ens ;
le premier four ayant fonctionn¨¦ ¨¤ M'Bour date de 1957. Cette
technique se pratiquait avant l'ind¨¦pendance en Casamance.
De cette description, deux types de transfo<mation se
d¨¦gagent : la transformation "nouvelle", uniquement a base de
produits frais, pour le k¨¦tiakh, et la transformation "ancienne"
qui peut s'effectuer ¨¦galement avec le rebut du mareyage.
1.1.2.
L'approvisionnement des transformatrices.
L'approvisionnement des transf&ormatrices s'effectue
au retour des pirogues, sur le centre de debarquement et a toute
heure de la journ¨¦e.
(1)
Engin de p¨ºche.
(2)
Food and Agricultural Organization.

Chaque engin de p¨ºche a un acheteur privil¨¦gi¨¦ qui
(, d¨¦termine la structure des Ventes, c'est ainsi que :
,
i - les sardinelles_se~Vent ¨¤ la transformation en k¨¦tiakh et tamba-.

diang et sont pechees par les pirogues ¨¤ filets maillants enter--
clants ou ¨¤ Ta senne tournante. C'est sur ces pirogues que la
concurrence
il) transformatrice/mareyetr est la plus rude J ces
derniers peuvent acheter des quantites importantes et a des
prix plus eleves.
- Les pirogues de filets maillants approvisionnent le guedj sauf
pour les raies et langoustes si elles sont franches.
Le guedj (transformation "ancienne") se fait en frais, mais
aussi par rebut du mareyage. Quand la capacit¨¦ d'absorption des
marches est a saturation, les mareyeurs viennent vendre le
poisson "fra.is" devenu impropre ¨¤ la consommation en frais aux
transformatrices.
_ les pirogues de lignes approvisionnent le mareyage sauf pocir
les raies et silures destin¨¦s a la transformation (m¨¦tora).
La transformation est un secteur actif s'adaptant 2
l'¨¦volution de la p¨ºche artisanale, qui represente un d¨¦bouch¨¦
important pour les petites esp¨¨ces pelagiques gr?ce au k¨¦tiakh,
tout en gardant le r?le d"absorption du surplus ¨¤ travers le
guedj.
1.1.3.
Les m¨¦thodes de transformation a M'Bour.
Nous allons tenter de d¨¦crire de fa?on concise les
proc¨¦d¨¦s de transformation pratiqu¨¦s ¨¤ M'Bour, car ceux-ci
peuvent diff¨¦rer selon les esp¨¨ces trait¨¦es mais aussi selon les
centres (2).
(1)
Le-s prises de ces engins de p¨ºche sont importantes, la
priorite sera donn¨¦e aux acheteurs qui permettent un ¨¦coulement
rapide : achats de grandes quantit¨¦s, ce que peuvent plus faci-
lement faire les mareyeurs et ¨¤ des prix plus int¨¦ressants que
les transformatrices.
(21
Comme nous l'avons constat¨¦ pour le k¨¦tiakh ¨¤ Saint-Louis,
les femmes
devant le manque de paille
utilisent un nouveau
Proc¨¦d¨¦ co;sistant ¨¤ faire bouillir le; sardinelles dans une
marmite dans de l'eau de mer
Le poisson est ensuite s¨¦ch¨¦ au
soleil. La qualit¨¦ du poisson &sultant est satisfaisante.
Cet exemple montre la capacit¨¦ d'adaptation des transformatrices
aux contraintes ext¨¦rieures.

16.
Le guedj (ferment¨¦-s¨¦ch¨¦) concerne toutes les esp¨¨ces
de poisson de grande taille (absorbe une partie des invendus en
frais).
Le pojssoncest ¨¦caill¨¦, ¨¦t¨ºt¨¦ (pour certaines esp¨¨ces
*g&isc¨¦r¨¦"' et decoupe en "porte feuille" pour ¨ºtre mis ¨¤ plat ;
puis laisse en decomposi$on dans (de grands canaris, il est lave
a l'eau de mer et mis a secher sur les claies pendant Z; a 4
jours.
Sa conservation ne peut (exc¨¦der six mois.
Le yeet,est&un gast¨¦ropode marin p¨ºch¨¦ au filet
dormant qui est_prepare de la mani¨¨re suivante : 19 premi¨¨re
¨¦tape consiste a casser la coquille ; puis I'interieur est
d¨¦coup¨¦ en tranches, mis ¨¤ fermenter dans le sable pendant un ou
deux jours, apr¨¨s quoi il est lav¨¦ et s¨¦ch¨¦.
Le k¨¦tiakh (poisson brais¨¦) est Pro$duit ¨¤ partir de
sardinelles franches ¨¦tal¨¦es ¨¤ m¨ºme le sol, saupoudr¨¦es de sable
et recouvertes de combustible (paille) sur a peu pr¨¨s vingt
centim¨¨tres. On enflamme sous le vent en fin d'apr¨¨s-midi, la
combustion dure 3 ¨¤ 4 heures. On 1,aisse refroidir la nuit puis
l'on proc¨¨de ¨¤ l'¨¦pluchage le lendemain matin.
T¨ºtes et peau sont enlev¨¦es puis l'on fait s¨¦cher ¨¤
plat sur les claies pendant environ deux jours,.
-.
Le m¨¦tora (poisson fum¨¦) se fait ¨¤ base de requin,
raie, silure, ethmalose et parfoi? sardinelle.
Le poisson est place sur un grillage au-dessus d'un
four en parpaing et recouvert de carton et ti;les de fa?on ¨¤
forcer la fumaison, pendant 24 heures pour l'ethmalose et 72
heures pour les autres esp¨¨ces.
Le tambadiang (poisson s¨¦ch¨¦) ¨¤ base de petites
esp¨¨ces, est ¨¦caille puis mis dans une saumure dans de grands
canaris 24 heures ; ensuite, le poisson est lav¨¦ et s¨¦ch¨¦ pendant
deux ou trois jours.
Les quantit¨¦s transform¨¦es sont fonction des prises
de la p¨ºche artisanale et des besoins du mareyage. La n¨¦cessit¨¦
d'une rotation du produit plus rapide ¨¤ la transformation d¨¦pend
de ces facteurs ainsi que de la possibilit¨¦ de stockage en
quantit¨¦ et dur¨¦e.

1.2.
AVANTAGES DE CE PRODUIT
Le poisson de mer transform¨¦, produit de consommation
courante, est peu perissable, ce qui.*faci.lite ses conditions de
commercialisation.
C'est une act.ivite qui demande un capital de
d¨¦part faible et que l'on Peut arreter et reprendre facilement.
Par comparaison au poisson frais,
le poisson
transform¨¦ ne doit pas ¨ºtre vendu rapidement pour ¨ºtre consom-.
mable,
sa dur¨¦e de conservation peut aller jusqu'¨¤ plusieurs
mois.
Le s seuls probl¨¨mes de conservation se posent en
hivernage 06 les pluies ralentissent le s¨¦chage en d¨¦gradant le
produit.
L'¨¦coulement et le transport du produit ne se font
pas dans un temps minimum et avec un moyen particulier.
L'ecoulement sur les march¨¦s de l'int¨¦rieur se fait
jusqu'¨¤ ¨¦puisement du stock, les quantit¨¦s achet¨¦es peuvent ¨ºtre
minimes et ne necessitent pas de moyens financiers et mat¨¦riels
particuliers-puisqu'il es; possible de prendre les cars rapides ;
nous avons meme rencontre un cultivateur qui rentrait dans son
village, situ¨¦ ¨¤ 18 km de M'bour, en charrette.
Ce produit ne laisse que peu de pertes mat¨¦rielles,
U puisqu'il se conserve longtemps ; par contre les pertes
c financi¨¨res sont dues au grand nombre de commer?ants sur les
* march¨¦s.
Ces derniers se voient souvent oblig¨¦s de vendre en
i dessouscdu prix minimum, car ils ont besoin rapidement de
d liquidites. Nous verrons ceci dans la troisi¨¨me partie.
&0
Outre sa commercialisation avantageuse, le poisson de
* mer transform¨¦ est important dans la consommation alimentaire.
1.3
LE ROLE ET L'IMPORTANCE DU POISSON DE MER TRANSFORME
DANS LA CONSOMMATION ALIMENTAIRE.
Les enqu¨ºtes men¨¦es par L'ORANA (1) sur la consom-
mation alimentaire au S¨¦n¨¦gal de 1977 ¨¤ 1979 d¨¦crivent l'¨¦tat
nutritionnel des populations S¨¦n¨¦galaises.
La zone d'¨¦tude se d¨¦compose en deux = les enqu¨ºtes
en milieu urbain et l'enqu¨ºte en milieu rural (fig. 4)
!+ (1)
ORANA : Organisme de Recherche sur 1'Alimentation et la
Z Nutrition en Afrique.
_*

EZ;b!ANTILLON REPRESENTATIF
-
-
LON B
TLLST
'A. ; 1031 U.B.
mm
,/- __--.m- - ---
---_3_----
D¨¦oartement de
\\
i jKXANTILLON REPRESENTATIF 1
KED?¨¹G?¨¹
JUIN Zi JUILLET 1977.
I
3000 R/J, 69 G.A. - 6660.
/
--s
02
.
Ziguinchor
.
'ECHANTILLON REPRESENTATIF
,Juii.let 1979 2297 R/J
1-..
66 G.A. ; 912 1J.B. I
G.A. : Groupe alimentaire
1J.E.
/
: fJni$¨¦ budg¨¦taire
I>I- -
LICL_; naclon par tour.
l1

19.
En milieu urbain et semi-urbain, l'¨¦chantillon ¨¦tudie
trois villes :
_- Dakar (capitale du S¨¦n¨¦gal) approvisionn¨¦e par tous les centres
debarqu.emefzt,du Cap-Vert, ainsi que la Petite et la Grande
C?te, et qui beneficie d'une bonne infrastructure routi¨¨re,
- Brville de moyenne importance b¨¦n¨¦ficiant d'un bon r¨¦seau
approvisionnee par Saint-Louis, Kayar, ainsi que par
les centres de d¨¦barquement du Cap-Vert,
c
- Lingu¨¨re, si¨¨ge de pr¨¦fecture eloign¨¦ du littoral et situ¨¦e en
fin de circuit de commercialisation.
En milieu rural, l'¨¦chantillonnage s'est ¨¦galement
fait sur trois r¨¦gions :
- K¨¦dougou, une des zones les plus enclav¨¦es du S¨¦n¨¦gal, au
reseau routier presque inexistant,
- Diourbel, r¨¦gi.on administrative avec une infrastructure satis-,
faisante la reliant au Cap-Vert et ¨¤ la Petite C?te,
- La Casamance, situ¨¦e ¨¤ proximit¨¦ du littoral, ¨¦loign¨¦e de
grands centres-de peche, mais o? existent de nombreux points de
debarquement tres dispers¨¦s.
Les r¨¦sultats de cette enqu¨ºte montrent que la part
des c¨¦r¨¦ales reste essentielle pour les prot¨¦ines (toutes ori-
gines confondues). Par contre, pour les prot¨¦ines animales, la
part du poisson est plus importante que celle de la viande, ceci
meme a Lingu¨¨re avec plus de 8 g (dont 3,3 g provenant du poisson
sech¨¦)
le poisson assurant un apport sup¨¦rieur ¨¤ la viande
(boeuf krtout).

20.
Il appara?t que l'accessibilit¨¦ et la proximit¨¦ de la
mer sont d¨¦terminants pour la consommation du poisson.
Le poisson transform¨¦ se conserve et circule plus
facilement que le poisson frais. C'est cour cela que la consom-
mation du poisson transforme (a la difference (du frais) reste
¨¦quivalente dans les regions de Dakar, Diourbel, Louga et
Lingu¨¨re.
Ceci n'est pas ¨¤ n¨¦gliger car elle apporte 61% des d
prot¨¦ines animales (pour l'ensemble des zones enqu¨ºt¨¦es).
Mais dans une des r¨¦gions les plus isol¨¦es du S&&-
gai, et poss¨¦dant une mauvaise infrastructure, K¨¦dougou, la con-
sommation du poisson transform¨¦ baisse pour passer ¨¤ 0,22 kg/per.
(tabl. 1).
L'insuffisance de l'infrastructure mais ¨¦galement le
faible pouvoir d'achat des populations de l'int¨¦rieur du S¨¦n¨¦gal,
sont les causes de la mauvaise p¨¦n¨¦tration de certains march¨¦s de
l'int¨¦rieur qui pr¨¦sentent un fort risque deeperte pour les
commer?ants. Pourtant le poisson de mer transforme est un produit
de longue conservation adapte au go?t des populations africaines
et qui pourrait ¨ºtre d"un grand secours dans les r¨¦gions oc s¨¦vit
un grave d¨¦ficit prot¨¦ique.
Le r?le du poisson dans les plats s¨¦n¨¦galais :
- -
Le poisson transform¨¦ sert le plus souvent de condi-
ment dans l'alimentation senegalaise. Notamment le quedj et le
yeet qui entrent
d
ans la composition du plat national : Thiebou-
diene (1). Mais ce m¨ºme poisson transform¨¦ peut devenir un bien
substituable dans la consommation quand il y a manque de poisson
frais,
et le Thi¨¦bou-diene se transformera en Thi¨¦bou-k¨¦tiakh ou
Thi¨¦bou-tambadiang. Cette substit)ion est,essentjellement prati-
quee dans les regions les plus d$favori%ees et eloignees. Quand
on sait que le poisson transforme y penetre mal, ceci pose le
probl¨¨me des carences alimentaires (2).
(1)
Riz au poisson.
(2)
A Dakar, le manque de poisson frais se traduit plut?t par
une augmentation de la vente de viande.
i

-
--
l
TOTAL
POIS-
'POIS- SIAWE
APPOST PROTEINE
% TOTAL PROTEINE
POIS-
SON
SON
4YXMALES
ANIMALES
/
t
: SON
FRAIS
SEC
--T
0,GC
0,OG
0,OG fG,OG
v
P.F.
-
-t
+
I 1 472 1 381
91
293
149 28
4 2
65,6 i
936
104 /
3 3
52,9
443
95 !
14
50,G
J-
t
128
2
3
29
S,8
157 62 18
2 7
57,9
6G
-
8
6 0
9
10,3 !-
LEGENDE = OF = POISSON FRAIS
v = VIAXDE
P S = POISSON SEC
TABL I. = CONSOMMATION DE POISSCN FRAIS, TRANSFORME ET VIANDE
PAR PERSONNE ET PAR JOUR DANS CINQ REGIONS DU SEXEGAL
(4978 PERSONNES).
SOURCE -
w-
ti:r,qu¨ºte de consommation alimentaire 1977-1979 ORAN&'
,p\\-.,_.--
.,.
1.;

22.
¡¯
r:.)¡¯ t3 ¨¦¡¯i
II. LES COMMERCANTS-
Notre ¨¦tude effectu¨¦e en deux temps : lieu d'approvision-
nement, march¨¦, nous a permis d'avoir une vision d'ensemble du
m¨¦tier de commer?ant.
Nous tenferons de d¨¦crir,e la pratique de la profession,
puis les caracteristiques socio-economiques.
11.1. PRATIQUES DE LA PROFESSION.
Le march¨¦ est le lieu officiel de commercialisation
et c'est dans ces endroits que nous avons rencontr¨¦ nos comme*::
gants, tout en prenant connaissance des autres modes de vente.
Le fort accroissement des villes explique l'impor-
tance prise par les marches urbains qui doivent repondre ¨¤ une
demande croissante de ;a population.
Dans un meme temps,
s'op¨¨re une multiplication des
march¨¦s ruraux qui deviennent des p?les de circuits commerciaux
(R. VANCHI/1979/).
Le marche a un r?le social et ¨¦conomique, avec des
m¨¦canismes, une organisation et une ambiance qui lui est propre.
11 conna?t son moment de grande activit¨¦ le matin quand les mena-
¡®g¨¨res font leurs achats pour les repas de la journ¨¦e.
Sur les marches, les commer?ants d'un m¨ºme produit se
regroupent dans des secteurs determines ; ce sera le cas pour le
poisson transform¨¦.
11.1.1. Les march¨¦s visit¨¦s.
La figure 5 localise les march¨¦s que nous avons
visit¨¦s, et qui se classent en quatre cat¨¦gories :
11.1.1.1. Les march¨¦s de Dakar.
Les march¨¦s de la r¨¦gion du Cap-Vert,,et plus particu-
li¨¨rement de Dakar, representent un d¨¦bouche important pour
M'Bour (fig. 6).
Pour les* mois de janvier et f¨¦vrier 1984
la r¨¦gion
du Cap-Vert a absorbe 18,3% de sa quantit¨¦ commercialis¨¦e.
Les march¨¦s de la capitale sont nombreux et d'in¨¦gale
importance. Nous en avons visit¨¦ plus particuli¨¨rement deux : le
march¨¦ Til¨¨ne avec un grand secteur de poisson transform¨¦, puis
le march¨¦ Ouakam repr¨¦sentatif d'un quartier.
¡®- *march¨¦ Til¨¨ne est situ¨¦ ¨¤ la limite de la ville ancienne et
nouvelle. Chaque produit est regroup¨¦ dans un m¨ºme secteur le
poisson transforme se trouve entre le secteur de la viand¨¦ et
du riz-mil.
Il arrive, fr¨¦quemmenf, que des commer?ants "5 la sauvette"
(margjnaux) viennent ecouler leurs produits ¨¤ l'ext¨¦rieur du
marche et portent pr¨¦judice aux commer?ants poss¨¦dant un ¨¦tal.
Les m¨¦nag¨¨res ach¨¨tent -leur poisson transform¨¦ VI2 la sauvette"
pour gagner du temps, mais aussi car les prix pratiqu¨¦s sont
inf¨¦rieurs.
Le poisson transform¨¦ trouv¨¦ sur le march¨¦ de Til¨¨ne vient
essentiellement de M'Bour et Joal pour le k¨¦tiakh et le yeet,
de Casamance pour le guedj et des ?les du Saloum pour le tamba-
diang.

c c
1 C A P V E R T /
(Th
ir!dwY
OIOURBEL/
N
- ?
t
b-J
.
4 --.,
WC
-r

- Le march¨¦ Ouakam est un march¨¦ de quartier ; les commer?ants de
poisson transform¨¦ sont regroup¨¦s dans un m¨º:me p¨¦rim¨¨tre mais
ay milieu d'autres commer?ants (legumes et poisson frais),
repartition specifique aux marches de,quartiers eu secondaires,
qui ressemble a la structure des marches ruraux periodiques.
.- Le march¨¦ de Thiaroye a une grande importance dans l'approvi-
sionnement en poisson transform¨¦ sur le Cap-Vert.
Ce march¨¦ se situe ¨¤ proximit¨¦ de la gare routi¨¨re de Thiaroye
o? s'arr¨ºtent les commer?ants provenant de M'Bour, Joal,
Bargny. C'est un marche de gros et de detail qui sert de centre
d'eclatement dans la region du Cap-Vert.
A l'entr¨¦e du march¨¦ l'on rencontre des commer?ants "¨¤ la
sauvette" qui ne sont que de passage et esp¨¨rent ¨¦couler leurs
produits rapidement, gr?ce ¨¤ la proximit¨¦ de la gare routi¨¨re.
Ces commer?ants sont souvent des transfornnatrices de Bargny (1)
qui ¨¦coulent leurs invendus tout en ne s'¨¦loignant pas trop de
leur :Lieu de transformation.
De chaque c?t¨¦ de l'all¨¦e centrale du march¨¦, des commer?ants
vendent le poisson transform¨¦ dans les barrigots (k¨¦tiakh),
d'autres ont des ¨¦tals ; les l¨¦gumes, ¨¦pices, cubes, etc . .
sont m¨¦lang¨¦s aux k¨¦tiakh, guedj, yeet,
La zone du poisson transforme commence quelques m¨¨tres plus
loin.
Le march¨¦ en gros pour le ketiakh se trouve autour des ¨¦tals
des detaillants de k¨¦tiakh, de guedj, de yeet et de tambadiang:
i ,
Les autres sont regroupes autour d'une_balance qui est louee
par un homme en permanence sur le marche (mbe principe que le
march¨¦ "k¨¦tiakh" ¨¤ M'Bour). Les grossistes vendent aux detail-
lanfs du4 march¨¦-et aux commer?ants exterieurs pour toute quan-
tite superieure a 10 kg.
11.1.1.2. Les march¨¦s de deux capitales
-
-
r¨¦gionales : Kaolack et Thi¨¨s.
Kaolack est la capitale r¨¦gionale du Sine-Saloum et
absorbe 13,8% des produits en partance de M'Bour (fig. 6).
Les principaux march¨¦s de Kaolack sont les suivants :
- Le march¨¦ NDANGANE, en plein air, regroupe les commer?ants par
type d'activise, ainsi que quelques ¨¦tals "¨¤ la sauvette" qui
se dispersent a l'en>ree.
A c?te de ce marche se trouve la vente 5 la cri¨¦e du poisson
frais
o? des demi-grossistes et d¨¦taillants 'de tambadiang, de
k¨¦tiakh, de yeet et de guedj commercialisent leurs marchandises
toute la journ¨¦e.
---1-
(1)
Centre de transformation situ¨¦ s quelques kilom¨¨tres de
Rufisque.

L E G E N D E
de %f'hnur wur le mois de janvier et fkrier 1984 en KC
.--- ._11-. -.--
--~___ 2

26.
- Le march¨¦ ZINC, non loin du march¨¦ NDANGANE, est UIJ important
point de vente de poisson transforme, I~o_n activite estfavo-
risee par la proximite de la gare rou,tiere&. A proximite des
d¨¦taillants, sur le vaste emplacement reserve au poisson_trans-
form¨¦,
des grossistes (quatre, cinq) s'organisent pour ecouler
rapidement leurs produits.
Quand ces commer?ants doivent se r¨¦approvisionner, l'un d'entre
eux se charge d'ecouler la marchandise des autres.. Les princi-
paux clients sont des commer?ants
de l'interieur du pays
(Sine-Saloum).
- Sur le grand march¨¦ de Kaolack, le poisson transform¨¦ b¨¦n¨¦ficie
¨¤ la fois d'un emplacement principal r¨¦serv¨¦
(¨¤ proximit¨¦ de
celui du poisson frais) et de divers points de vent.es de
moindre importance au milieu des commer?ants de fruits, legumes
etc . . .
Lors de notre visite du march¨¦, son activit¨¦ ¨¦tait r¨¦duite, les
comme4r?ants,
d¨¦taillants et semi-grossistes avaient en partie
epuises leurs stocks.
Thi¨¨s,
capitale r¨¦gionale, re?oit 13,25% des produits en partance
de M'Bour (fig. 6).
- Le grand march¨¦ de Thi¨¨s,
d'un aspect tr¨¨s agr¨¦able, regroupe
les commer?ants, bien organises, sur l'aire du poisson trans-
forme.
. Pour se r¨¦approvisionner,
ils louent un camion en commun et
l'un d'entre eux va acheter la marchandise pour tous.
. Pour la d¨¦fense de leurs droits, face aux commer?ants "2 la ~
sauvette" qu'ils obligent ¨¤ commercialiser ¨¤ l'interieur du
march¨¦ ,_ m¨ºme s'ils doivent passer par l'administration (1).
- Le march¨¦ Moussant¨¦ est un march¨¦ de (quartier avec peu de
commer?ants de poisson transforme, La vente se fait en petites
quantit¨¦s et en m¨ºme temps que d'autres produits, par petits
tas, tels que des tomates, des piments, etc . . .
11.1.1.3. Les march¨¦s de villes secondaires :
Fatick et Bambey.
Fatick, ville secondaire du Sine-Saloum, poss¨¨de un
march¨¦ hebdomadaire de moindre importance o¨´_1 'on trouve quelques
commer?ants s¨¦dentaires de poisson transforme. La ville de M'Bour
¨¦tant proche, ils s'approvisionnent eux-memes, ce qui leur permet
de ne pas prendre des stocks tres importants et de n'avancer que
peu de capital ¨¤ chaque achat.
Le march¨¦ de Bambey, ville secondaire du Sine-Saloum,
diff¨¨re de Fatick par sa structure spatiale et des detaillants
moins mobiles en raison de leur ¨¦loignement, qui s'approvi-
sionnent ¨¤ des commer?ants itin¨¦rants.
(1)
Il existe un repr¨¦sentant de march¨¦ pour maintenir l'ordre
sur ce dernier.

2¡¯7.
1; .f. .;
11.1.1.4. Quelques march¨¦s ruraux.
Quatre march¨¦s ruraux ont ¨¦t¨¦ visit¨¦s :
- M'Bafaye et Tataguine qui sont des march¨¦s hebdomadaires.
-. Pout et Gandiaye qui sont des marches quotidiens (fige 5).
Le march¨¦ de M'Bafaye a ¨¦t¨¦ cr¨¦¨¦ en 1960, dans le cadre de la
ereation des communaut¨¦s rurales o? un besoin d'autonomie a
incit¨¦ chaque communaut¨¦ a avoir son propre march¨¦.
Ce march¨¦_ a actcuellement une ampleu_r reqionale et des
commer?ants de regions eloignees s'y rendent regulierement.
Son importance est due a la proximite des centres urbains et
semi-urbains (fig. 7).
Le poisson transform¨¦ est vendu dans un meme secteur sous
des abris et ¨¤ m¨ºme le sol.
Les commer?ants rencontr¨¦s se d¨¦placent sur les autres
marches hebdomadaires de la r¨¦gion.
Un autre type de commer?ants se rencontre sur les march¨¦s
ruraux.
Des personnes du village ou des villages avoisinants y
servent d'interm¨¦diaires. Ils vende?t 15 marchandise pour le
compte d'un commer?ant_itin&ant qui recupere les invendus et son
argent en fin de journee. L'intermediaire aura un pourcentage sur
la vente.
L'autre march¨¦ rural hebdomadaire visit¨¦ est celui de
Tataguine.
Son importance est moindre que celle de M'Bafaye, mais il
est desservi par l'axe routier Kaolack/M'Bour.
Les ¨¦changes des march¨¦s ruraux quotidiens sont adapt¨¦s aux
besoins ruraux.
Sur ces march¨¦s l'on rencontre beaucoup de femmes qui gr?ce
au commerce, s'assurent un revenu suppl¨¦mentaire en vendant des
tomates, piments, etc . . par petits tas pour la pr¨¦paration du
Thi¨¦bou-di¨¨ne.
Les march¨¦s ruraux ont un Cyonnement plus important que
marches urbains de par la geographie du S¨¦n¨¦gal (VAN CHI


29.
11.1.2. Diff¨¦rentes cat¨¦gories de commer?ants
Trois cat¨¦gories de commer?ants peuvent ¨ºtre
distingu¨¦es :- les d¨¦taillants
- les grossistes, semi-grossistes et itin¨¦rants
- les marginaux
- Les d¨¦taillants occupent le plus souvent une place
de march¨¦.
Les places sur le march¨¦ sont d¨¦livr¨¦es par les
pouvoirs publics et sans restriction de nombre. Dans la r¨¦alit¨¦,
il faut souvent user d'influente et de "pots de vin" pour en
obtenir une. Chaque jour, le commer?ant paie une taxe pour son
emplacement qui varie suivant la ville et l'importance du marche
et lui donne droit 5 une place pour commercialiser son produit.
Ces commer?ants, le plus souvent des femmes, commer-
cialisent du poisson transforme a la suite de probl¨¨mes
ext¨¦rieurs tels que le d¨¦c¨¨s ou le ch?mage de leur ¨¦poux,
divorce,
correspondant a des revenus insuffisants pour nourrir la
famille.
Elles trouvent une certaine s¨¦curit¨¦ dans ce commerce a
la diff¨¦rence de celui des fruits et l¨¦gumes.
Les hommes qui commercialjsent sur les march¨¦s se
servent de ce commerce comme d'appoint a un autre rnetier. Il leur
permet de rapporter un revenu suffisant dans leur famille,
souvent nombreuse. Mais, il arrive qu'ils fassent ce m¨¦tier apres
leur retraite ou en vieillissant. Confront¨¦s ¨¤ des besoins finan-
ciers ils prennent le commerce comme m¨¦tier d'appoint. Ces hommes
sont d'anciens cultivateurs, pecheurs ou retraites d'entreprises.
Les commer?ants disposant d'une place fixe ne COT-
mercialisent, g¨¦n¨¦ralement, qu'un produit sur les grands marches
et plusieurs sur les petits ;' ou les commer?ants Feu nombreux
sont moins sp¨¦cialis¨¦s et commercialisent des quantites moindres.
Ces Commer?ant(e)s, si la distance entre le lieu d'ap-
provisionnement et de commercialisation n'est pas trop ¨¦loign¨¦e
se d¨¦placeront eux-m¨ºmes,
sinon ils auront recours aux
grossistes, semi-grossistes ou itin¨¦rants que nous examinerons
plus loin.
Des commer?ants de poisson transform¨¦ localis¨¦s dans
d'autres endroits du march¨¦, vendent d'autres produits tels que
l¨¦gumes, cubes, ¨¦pices, etc...
le poisson transforme se vend au
d¨¦tail.

30.
:Les d¨¦taillants sur march¨¦s ruraux r¨¦pondent aux m¨ºmes
crit¨¨res, bien que leur commerce se fasse ¨¤ plus petite ¨¦chelle.
L'activit¨¦ du march¨¦ est concentr¨¦e le matin, comme sur les
marches urbains, mais l'apr¨¨s-midi l.es femmes vaquent ¨¤ leurs
activit¨¦s domestiques et de ce fait ne sont pas pr¨¦sentes sur les
march¨¦s.
:Pour les march¨¦s hebdomadaires ruraux
les caract¨¦ristiques
des commer?ants se rapprochent de la situatjon des itin¨¦rants que
nous allons examiner dans le paragraphe suivant.
:Les grossistes, semi-grossistes et,/ou itin¨¦rants sont une
cat¨¦go.rie de commer?ants majoritairement masculine.
Sur des march¨¦s de gros teles que Kaolack et Thiaroye,
d¨¦crits pr¨¦c¨¦demment, sont regroupes dans un meme secteur les
grossistes de poisson transforme, en principe ¨¤ proximit¨¦ des
d¨¦taillants du m¨ºme produit.
Ces derniers s'organisent selon leurs affinit¨¦s tel que sur
le march¨¦ "zinc" de Kaolack. Sur ce marche, les grossistes au
nombre de 4 s'organisent afin qu'il y ait toujours l'un d'entre
eux qui s'occupe de la vente du produit quand les autres vont se
reapprovisionner
Par contre, sur le march¨¦ de Thiaroye, les commer?ants
travaillent individuellement. Il n'existe pas d'accord entre eux.
Ces grossistes font de ce commerce leur seul m&ier,_alors
que les commer?ants de demi-gros sont en majorite des
cultivateurs qui font cela comme commerce d'appoint, comme nous
l'avons vu pr&&demment.
:Les demi-grossistes son;, le plus souvent itin¨¦rants, et
¨¦coulent leur produit de marche en marc:he, ¨¤ des d&aillant_es qui
ne s'approvisionnent pas elles-m¨ºmes. :Leur stock s'_ecoule
rapidement car ils vont a la recherche des clients et n'hesitent
pas ¨¤ se d¨¦placer s'il le faut.
:Ils n'ont pas de client¨¨le stable, les personnes s'approvi-
sionnant aupr¨¨s d'eux recherchent avant tout les prix les plus
int¨¦ressants pour la meilleure qualit¨¦. Par contre, certains
grossistes ou semi-grossistes s'assurent la clientele par la
Pratique du cr¨¦dit, ou en fournissant reguli¨¨rement leurs
clients.
c
Ainsi, sur le petit marche de Gandiaye situ¨¦ sur l'axe
routier menant ¨¤ Kaolack, un '"bana-bana" (1) avait envoye
la marchandise par car rapide (70 kg de k¨¦tiakh en tout).
Il devait r¨¦cup¨¦rer l'achat du colis pr¨¦c¨¦dent le
lendemain ou surlendemain. Le commer?ant ne connaissant
pas le prix de la marchandise, mais devant la vendre avant
l'arriv¨¦e du "bana-bana", allait se baser sur le dernier
prix.
(1)
Commer?ants grossistes ou semi-grossistes ne poss¨¦dant pas
de carte d'appartenance ¨¤ une profession.

Les itin¨¦rants sur les march¨¦s ruraux, ,vendent ¨¤ leur
propre compte et font les march¨¦s hebdomadaires, ou font vendre
leur marchandise ¨¤ des "commer?ants d'une journ¨¦e".
La pratique est la suivante : le commer?ant itin¨¦rant
donne la marchandise le matin a,des personnes qui
s'occuperont de la vente sur la journee d'ou l'appellation
"commer?ant d'une journee".
Ces personnes sont le plus souvent des femmes, ou des
cultivateurs qui ne feront cela que le jour du march¨¦, et
trouvent dans cet appoint un revenu supplementaire.
Le march¨¦ clos
la marchandise invendue est remise a
l'itin¨¦rant. Ce'dernier donnera un "pourcentage" (1) au
"commer?ant d'une journ¨¦e" pour la marchandise vendue.
Cette modalit¨¦ de vente rencontr¨¦e sur le march¨¦ de
M ' b a f a y e
semble ¨ºtre courante sur les march¨¦s
hebdomadaires ruraux.
Les commer?ants de gros sont plut?t jeunes avec un certain
dynamisme, ¨¤ la recherche d'un profit toujours sup¨¦rieur, le
commerce au d¨¦tail peu r¨¦mun¨¦rateur ne les int¨¦resse pas. Ceci
traduit l'evolution et le dynamisme de cette profession.
Les marginaux font partie de la derni¨¨re cat¨¦gorie de
commer?ants que nous determinerons.
Ils se rencontrent 5 l'entr¨¦e des march¨¦s, sans ¨¦tal,
vendent de petites quantit¨¦s, souvent d¨¦coup¨¦es, de poisson
transform¨¦ ; ainsi que d'autres produits rentrant dans la
c o m p o s i t i o n d u Thi¨¦bou-di¨¨ne.
Leur produit-est pr¨¦sent¨¦ sous
forme de portion repas et convient souvent aux petits budgets.
Ceci est source de conflit entre d¨¦taillants, avec une place
fixe!, et marginaux. Les premiers estimant qu'on leur prend leur
revenu.Ces conflits se rencontrent sur les march¨¦s urbains
visi.t¨¦s
et est plus ou moins bien enray¨¦ suivant l'entente qui
r¨¨gne sur le march¨¦.
11.1.3 Entente de la profession
Les Commer?ant_s sont regroup¨¦s par secteur et selon
le produit commercialise, ce qui leur permet de s'organiser
entre-eux.
Cette entente se fait au niveau du march¨¦ pour garder
la marchandise lors de l'absence de l'un d'entre-eux. Ainsi
lors
d'une histoire de vie au magn¨¦tophone effectu¨¦e au march¨¦ 6il¨¨ne
(Dakar) la commer?ante interrogee qui nous emmemait chez; elle
laissait la garde ,de sa marchandise au commerqant voisin qui
allait se charger d'ecouler et garder son produit a sa place.
(1)
Nous n'avons pu d¨¦terminer les modalit¨¦s de r¨¦mun¨¦ration
de cette vente.

Cette entente peut se faire pour C¨¦de:r une partie de leur
stock ¨¤ un d¨¦taillant du march¨¦ qui en manque car les grossistes
ne sont pas encore pass¨¦s ou ils n'ont pas les moyens de se
r¨¦approvisionner.
Il arrive que cette entente aille jusqu'au r¨¦approvision-
nement (en commun, dans l'in&& de chacun, q,ui permet de r¨¦duire
le co?t de transport et d'avoir un produit moins cher et de bonne
qualit¨¦.
Les commer?ants ont tout ¨¤ gagner d'un tel syst¨¨me,
pourtan,t cette entent.e ne se rencontre que rarement (deja d¨¦crit
dans le: grand marche de Thi¨¨s).
Une certaine r¨¦ticence est
constat¨¦e sur les marches, les commer?ants ne se faisant pas
confiance entre eux. Le march¨¦ Til¨¨ne est l'exemple le plus
frappant qui s'illustre a travers les tontines de march¨¦.
LES 'PONTINES
La tontine est un syst¨¨me d'¨¦pargne fonctionnant par
roulement. Chaque semaine ou chaque mois une somme est vers¨¦e
puis un tirage au sort sans remise a lieu.
Quand tous les pratiquants ont ben6:Eici.i~ 'de la tontine,
elle est dissoute et une autre est constitu¨¦e.
Ce syst¨¨me constitue une ¨¦pargne forc¨¦e permettant l'achat
de biens, la construction d'une maison ou le financement de f¨ºtes
religieuses.
Sur les marches,
les tontines sont peu suivies et
inexistantes sur les petits. Les commer?ants, en majorit¨¦ des
femmes,
ne participent pas aux tontines car craignent de ne
pouvoir payer, leur preoccupation principale e.st la vie au jour
le jour,.
Ceux qui prennent part aux tontines sont des commer?ants
bien install¨¦s et ayant une bonne rotation de leur stock.
Il arrive souvent que le,s femmes interrog¨¦es pr¨¦f¨¨rent
participer aux tontines organisees dans leur quartier plut?t que
sur le march¨¦. Pour elles, le march¨¦ n'est pas s¨¦rieux et elles
ne veulent pas ¨ºtre vol¨¦es. Cette m¨¦fiance SC; rencontre essentiel-
lement sur les march¨¦s mal organis¨¦s (,Tilene) car sur le grand
march¨¦ de Thi¨¨s les femmes qui ne participent pas aux tontines le
font par manque d'argent plut?t que par manque de confiance.
.¡¯
:
< .
L'entente des commer?ants pour la vente en gros est
exceptionnelle. Elle s"opere plus facilement a M'bour pour le
transport du produit que pour la vente dans l'int&ieuri ce que
nous allons analyser dans la partie suivante.

33.
11.2. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES
Les caract¨¦ristiques de ce commerce sont diff¨¦rentes selon
le sexe ou la cat¨¦gorie sociale.
11.2.1. Selon le sexe
A M'bour, la r¨¦partition des commer?ants selon le
sexe montre une nette domination masculine (56 hommes - 20
femmes) . tandis que sur les march¨¦s de l'int¨¦rieur la situation
s'inverse'2/3 de femmes y sont repr¨¦sent¨¦es.
Les femmes commercialisent moins loin de chez elles, elles
viennent s'approvisionner ¨¤ M'bour quand la distance de leur lieu
de commercialisation n'est pas trop jmportante. Pour cette
raison
la plupart des femmes de notre echantillon commercia-
lisent'dans la r¨¦gion du Cap-Vert -essentiellement Dakar-, Thi¨¦s
et Diourbel, car le voyage se fait rapidement (fig. 3), et co?te
peu cher.
Les hommes commercialisent dans des r¨¦gions plus recul¨¦es,
n'ayant pas l'obligation domestique, ils peuvent partir plus
facilement, en distance et en temps.
Les commer?ants expliquent cet ¨¦tat de fait par la
structure de la soci¨¦t¨¦ S¨¦n¨¦galaise, ou les charges de famille au
niveau financier reviennent a l'homme. Les hommes se doivent
d'entretenir leur famille, tandis que les femmes financent les
fetes religieuses, achat de bijoux, boubou . . .
Une commer?4ante rencontree a M'bour et commercialisant a
Touba-toul nous declarait ne pouvoir partir que 10 jours et avec
l'accord de son mari. Si ce dernier refusait, elle restait ¨¤
M'bour (son lieu de r¨¦sidence).
La distinction entre sexe existe aussi au niveau des
quantit¨¦s commercialis¨¦es (tableau II).
Les femmes commercialjsent des quantit¨¦s inf¨¦rieures ¨¤ 250
kgs (tableau II) par l'interme$iare de cars rapides, ce commerce
est pour elles un revenu complementaire.
Cette distinction revenu d'appoint/revenu compl¨¦mentaire
se retrouve dans les categories sociales.

34.
a---
.------
QUANTITE i
CO~?f!!ERCIA-
\\
LISEE
LISEE
(
( ICO i 100 ¨¤ 2 5 0 250 ¨¤ 400
TOTAL
SEXE
kg
MASCIJLIY
7
1 6
1 6
54
f
- - - - -
FEMININ
6 i!
9
1
-
19
I
-
-
i
1
TOTAL
113!
1 3
!
25
1 7
7 3
.A
-L----m--_
NB : donn¨¦es non communiquees pour trois entretiens.
TABL II= REPARTITION DE LA QUANTITE i"OMME'RCIALISFFY.
LL--L
SELON LE SEXE.
T
COMMERCIA"
100 ¨¤ 250
250 ¨¤ 400
> 400
INCONNU
TQTAL
kf:
kg
kg
-
-1 _ - - - -
NON CULTIVATEUR
5
11
2
36
AWIEN C3LTIVATEUd
2
2
0
8
i
-
-
- - - - -
CULTIVE TOUJOURS
6
1 4
6
3 t
0
2 9
-._--
-
-
-
-
TOTAL
2 5
1 7
1 6
2
73
.--- -
t- - - - - -
NB : donn¨¦es non communiqu¨¦es pour trois entretiens
TABL IV = REPARTITION DE LA QUANTITE C'OMMERe'IALI:SEF
LLm.S
SELON L'APPARTENANCE AU GROUPE C'ULTIVATEUE:.
-I--

11.2.2. Selon les cat¨¦gories sociales-
De notre ¨¦chantillon, il ressort que la majorit¨¦ des
commer?ants sont ¨¤'anciens cultivateurs, 49 % (dont 38 % pra-
tiquent encore l'agriculture), d'anciens commer?ants 30 % (dont
16 % excercent toujours leur ancien commerce) le reste de
l'¨¦chantillon se d¨¦compose en chauffeurs et autres (transfor-
matrices, retrait¨¦s . ..) (fig. 9).
On peut d¨¦composer l'¨¦chantillon en deux parties :
- ceux qui recherchent un revenu complementaire
pour
nourrir leur famille ; ce commerce comme metier parrallele,aide
les cultivateurs et commer?ants ¨¤ faire face aux difficultes de
"tous les jours",
- et ceux qui n'ont que ce m¨¦tier et cherchent ¨¤ e:n tirer
le maxinum de profit,
En raison de la s¨¦cheresse persistante de ces derni¨¨res
ann¨¦es les cultivateurs n'arrivent plus ¨¤ subvenir t; leurs
besoins. Un agriculteur nous declare avoir recolt¨¦ une-tonne
d'arachide cette ann¨¦e, alors que les autres annees sa recolte
s'¨¦levait ¨¤ 10 tonnes. Ce chiffre refl¨¨te une r¨¦alit¨¦. Les
cultivateurs affrontent :
- l'impr¨¦visibilit¨¦ de la r¨¦colte d'une ann¨¦e sur l'autre,
- la baisse de leur revenu mon¨¦taire,
- l'endettement,
Le commerce du poisson transform¨¦ fournit l'appoint neces-
saire a leurs besoins. Ils vendent leur produit dans leur village
ou leur r¨¦gion du mois de d¨¦cembre au mois de mai, puis de mai ¨¤
d¨¦cembre ils retournent a la culture.
Ce caract¨¨re saisonnier de l'activit¨¦ du commer?ant de
p 0 i s s on transform¨¦ peut ¨ºtre b¨¦n¨¦fique ¨¤ ce secteur dans la
mes,ure o? il y a compl¨¦mentarite entre le calendrier agricole et
les p¨¦riodes de forts d¨¦barquements.
Les femmes rencontr¨¦es sur les march¨¦s font du commerce 2
petite ¨¦chelle (fig. lO),
qui rapporte peu pour nourrir une
f a m i l l e ,
ceci explique la faible pr¨¦sence des hommes sur les
march¨¦s (ces derniers ne d¨¦gageraient pas un revenu suffisant).
Les femmes se servent de ce m¨¦tier comme soutien au revenu
familial, pour parer aux difficult¨¦s rencontr¨¦es par beaucoup de
foyers. Leurs maris sont souvent cultivateurs, ou au ch?mage.
D'autres femmes gardent le revenu de leur commerce pour
leurs d¨¦penses personnelles et celles de leurs enfants.. Elles
acheteront des bijoux, des boubous (1) et paieront des f¨ºtes
religieuses, bapt¨ºmes . . .
(1)
Costume traditionnel des femmes.

3 6 .
-
-
- -
---------.--
c \\ Cb
e) .
k (i
qQ -
E F F E C T I F
35 -
30 -
¨¹
25 -
28 -
15 -
1 8 -
5-
MET 1 ER
x8=REPARTITION
D E S COMMERCHNTS S E L O N L E U R M E T I E : R A N T E R I E U R \\
-
-
-
-
-
-
LEGENDE
1=J
j
10


37 .
elles commercialisent sur leur lieu de r¨¦sidence
car elles ne
peuvent partir sans l'accord du mari. A la difi¨¦rence des hommes
que l'on rencontre sur les marches ruraux qui demandent un
deplacement et une absence de la famille meme si elle est
¨¦pisodique.
Les cultivateurs restent ¨¤ proximit¨¦ de leur village. Ce
choix s'explique facilement par la connaissance d2 milieu, qui
les s¨¦curise, tout en leur assurant des facilites d'hebergemens,
Beaucoup de commer?ants excercent une autre activite en
parall¨¨le. Les cultivateurs-commer?ants restent a proximite de
1eu.r exploitation pour en assurer l'entretien journalier. Ils ne
commercialisent pas dans d'autres regions afin d'eviter les
charges supplementaires d'hebergement.
Les commer?ants de legumes, tissus, effets de toilettes,
etc... s'adonnant aussi au commerce du poisson_transformew, ont
d¨¦j,; une place sur le march¨¦ de leur lieu de residence ou ils
commercialiseront le poisson transforme.
Ce choix repr¨¦sente la s¨¦curit¨¦ et correspond a la
recherche d'un m¨¦tier d'appoint donc a un revenu suppl¨¦mentaire.
*Ceci leur ¨¦vite de faire des erreurs quant au produiz??om-
mercialis¨¦, connaissant les habitudes de leur region. Le ketiakh
se commercialise essentiellement dans les regions du Sine-Saloum,
de Diourbel et du S¨¦n¨¦gal Oriental, alors que pour le tambadiang
ce sont les r¨¦gions du Fleuve et de Louga (troisi¨¨me partie).
Un p¨ºcheur de la r¨¦gion du Fleuve venait acheter du
tambadiang afin de le revendre dans son village, selon lui il
¨¦tait s?r d'¨¦couler son produit.
Les agriculteurs ne commercialiseront que de petites
quantit¨¦s (le commerce fournit un compl¨¦ment au revenu) mais
s'ils abandonnent la culture ils se mettront ¨¤ commercialiser de
plus grandes quantit¨¦s car cela deviendra leur seul m¨¦tier
(tableau III).
Ceux qui font de ce commerce leur revenu unique commer-
cialisent de plus grandes quantites et sur des distances plus
longues.
Ce sera leur unique revenu et ils rechercheront en priorit¨¦
le maximum de profit.
Ce commerce conna?t un qrand attrait d¨¦tectable par les
motifs des commer?ants.
11.2.3. Attrait de ce commerce
L'attrait pour ce commerce se per?oit ¨¤ travers les
Personnes qui font cela pour la premi¨¨re fois. Dans l'&hantillon
dix personnes avaient l'intention de continuer si cela leur
rapportait.

--
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39.
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Les,personnes qui commencent ce commerce, le font
conseillees_par des amis ou de la famille. Jls cherchent un
revenu complementaire,
comme nous l'avons vu prec¨¦demment, et le
constat de la reussite les motivera pour continuer selon leur
cat¨¦gorie sociale.
Le v¨¦cu quotidien de Diaba NIANG (annexe 5) profilse cette
d¨¦marche. Ancien manoeuvre de transformatrice, il ne fait plus
que-le commerce et est toujours ¨¤ la recherche d'un profit
superieur.
Le capital de d¨¦part faible et la facilit¨¦ du transport
sont les deux facteurs qui poussent au d¨¦veloppement de ce
commerce. Certains cultivateurs et des jeunes en feront leur seul
m¨¦tier apr¨¨s avoir pris conscience de ces avantages par rapport
au m¨¦tier pr¨¦c¨¦dent. Ce choix s'explique par la diff¨¦rence
d'objectifs.
LA DIFFERENCE D'OBJECTIFS.
L$s cultivateurs_ont besoin de revenu d'appoint pour aller
jusqu'a la prochaine recolte, ils n'engageront pas de gros moyens
pour leur commerce, au m¨ºme titre que les femmes.
Ceux qui-sont le plus touch¨¦s par la s¨¦cheresse et qui ont
la chance de reussir-dans ce commerce abandonneront tou$ pour ne
faire que cela, de meme ceux qui n'ont pas d'autres metiers en
feront le leur.
Cette C_at¨¦gorie concerne des jeunes qui sont dynamiques, et
en font un metier ¨¤ part enti¨¨re. Ils rechercheront les marches
les plus propices et essaieront de d¨¦gager le profit maximum.
Ces jeunes semblent donner une configuration particuli¨¨re ¨¤
ce m¨¦tier, en le consid¨¦rant comme TEL.
les commer?acnts qui prennent le risque de vendre leur
produit dans une cegion autre que celle de,leur r¨¦sidence, ne
suivent pas la meme logique que les precedents. Ils font du
commerce leur seul m¨¦tier.
Le t¨¦moignage de MOUHADI Sam, illustre cette diff¨¦rence de
choix. Sam, ?g¨¦ de 29 ans habite M'bour et vient de d¨¦buter dans
le commerce du poisson transform¨¦. Auparavant, il ¨¦tait informa-
ticien.
Quand nous l'avons rencontr¨¦ il effectuait son quatri¨¨me
voyage.
Mal conseill¨¦, il effectue son premier voyage, en octobre
83, ¨¤ DIARA DIOULOF (Louga) avec 200 kg de guedj, ce voyage se
solde par des pertes mon¨¦taires.
En janvier 19-84, il y retourne avec du guedj "kong" Il)
car lors de son premier voyage il avait remarqu¨¦ le bas prix des
moutons.
(1)
Kong : silure (Arius spp).

40.
324
Il fait des pertes sur la vente de SOI2 poisson transform¨¦
car il a achet¨¦ le guedj rikong"
a la pi¨¨ce ¨¤ M'bour et i
DIARA-DIOULOF la vente s'effectue au poids ; deficit qu'il
compense par la vente des moutons ¨¤ M'b0ur.
Lors de son troisi¨¨me voyage il part pour TAMBACOUNDA
(r¨¦gion du Senegal Oriental) avec du k¨¦tiakh. :Le voyage long et
fatigant se revele peu rentable vue la forte concurrence dans
cette ville.
Au bout d'une semaine, il est obllige de partir ¨¦couler son
produit jusqu'¨¤ GOULOUMBO, ¨¤ 32 kms en brousse.
A GOULOUMBO, il trouve des nadios (1) qu'il ram¨¨ne pour les
vendre ¨¤ M'bour, il n'a pas subi de pertes. Mais le transport, le
logement et la nourriture "lui reviennent chers".
Le 24.04.84 quand nous l'avons rencont&, il partait pour
GOULOUMBO et effectuait son quatri¨¨me voyage avec 300 kg de
k¨¦tiakh.Il pensait pouvoir faire du profit car pe'u de commer?ants
visitent les petits march¨¦s de brousse. Nous n'avons pu le
rencontrer avant la fin de notre ¨¦tude, il n'¨¦tait pas revenu de
GOULOUMBO.
Ce t¨¦moignage montre les motivations de certains com-
mer?an,ts,
nous mentionnerons que Sam parlait bien fran$ais (le
seul dans tous les commer?ants que nous avons rencontres) ceci
est la preuve d'un-certain degre d'instruction et explique en
partie le choix effectu¨¦.
L:e fait de partir dans des r¨¦gions qu'ils ne connaissent
pas presente des risques de pertes mais ¨¦galement des chances de
grands profits. Pour cette raison les commer?ants prennent de
tels risques (ancien chauffeur, transformateur...) ¨¤ la dif-
f¨¦rence des cultivateurs qui ont seulement besoin d'un revenu
compl¨¦mentaire.
Nous n'oublierons pas de mentionner la dominante de
l'ethnie wolof (fig. 11) -61.8 % de notre ¨¦chantillon- sans en
donner d'explication, disposant d'informations insuffisantes pour
cela.
Les commer?ants qui s'approvisionnent ¨¤ M'bour se rencon-
trent ¨¤ l'int¨¦rieur du pays sur les march¨¦s oc ils vendront leur
Produit
qui passera par plusieurs interm¨¦diaires avant d'arriver
au conso'mmateur.
(1)
L¨¦gumes entrant dans la composition du Thi&bou-di¨¨ne.

E F F E C T I F
--
y
LEGENUE :
l-
--
I

42.
III.
LES CIRCUITS.
111.1 LA VENTE SUR LES AIRES DE TRANSl?ORMATIOM.
d
e
Aupr¨¨s
s transformatices :
Ceci est la pratique la plus courante car les commer?ants
ne passent par aucun intermediaire.
En arrivant ¨¤ M'Bour,
ils se rendent sur l'aire de
transformation et contactent les transformatrices &Unies sous Je
M'bare (1). Apr¨¨s avoir pris connaissance des quantites
disponibles, de la qualit¨¦ et du prix du produit, le marchandage
commence et se concluera sur un prix commun. Si les commer?ants
ont toujours recours ¨¤ la m¨ºme transformatrice, c'est qu'elle
donne satisfaction. Car au moindre d¨¦saccord, ils changeront pour
s'approvisionner ailleurs.
Ce changement peut ¨ºtre d? ¨¤ la quallit¨¦ (du produit, au prix
pratiqu¨¦ ou a des quantit¨¦s disponibles insuffisantes.
Aupr¨¨s des manoeuvres :
Les manoeuvres sp¨¦cialis¨¦s dans la mise en colis passent
leurs journ¨¦es sur l'aire de transformation et sont donc parfai-
tement au courantedes prix pratiques, des quantites disponibles
et de la qualjte du produit. Ils vont ? la rencontre des
commer?ants et a leur demande, ils les emmenent sur l'aire de
transformation et les guident dans leurs achats. Au bout de
plusi.eurs voyages, le commer,?ant fera ¨¤ nouveau appel a ses
services. Le manoeuvre aura gagne un client fixee.
Le manoeuvre qui aura gagn¨¦ la confiance du commer?ant
servi.ra d'interm¨¦diaire. Son travail consistera ¨¤ acheter et
exp¨¦dier la marchandise au commer?ant qui ne se deplacera#plus.
Cette pratique deyient courante apr¨¨s plusieurs annees de
Commerce, et represente un gain supplementaire pour les deux
parties.
Le commer?ant ¨¦conomise sur le transport, et le manoeuvre
fait un profit substantiel en prelevant une commission.
Sur le march¨¦ :
Le march¨¦ "k¨¦tiakh", situ¨¦ ii l'int¨¦rieur de M'Bour,
regroupe les invendus des transformaLtrices I,es plus ¨¦loign¨¦es,
Tefesse 2 et Golf. La qualite du poisson transforme est
inf¨¦rieure ¨¤ celle de la plage et les prix sont plus faibles.
---
(1)
Grande claie de s¨¦chage sous laquelle se regroupent les
transformatrices.

43.
Son organisation est la suivante : des hommes (une dizaine)
centralisent la marchandise, ils mettent une balance ¨¤ la
disposition des transformatrices qui, ¨¤ chaque pesage de 100 kg
payent 50 frs CFA. Il est int¨¦ressant de noter que le prix de ce
service ne s'est pas modifi¨¦ depuis l'¨¦tude de M. H. DURAND en
1981.
Le prix est fix¨¦ par les transformatrices et elles le font
varier suivant le d¨¦barquement des pirogues. Quand une "bonne"
pirogue arrive, le poisson frais est ab,ordable, les femmes
viennent faire baisser les prix syr le marche par anticipat>on de
la vente future. Dans une journee, le premier prix du Iketiakh
peut s'¨¦lever a 50 frs CFA et descendre jusqu'¨¤ 25 frs CF'A ; par
contre, il peut ¨ºtre maintenu fixe pendant plusieurs jours.
Sur un relev¨¦ de prix fait par l'enqu¨ºteur du CRODT du
02,184 au 03/84, les prix sur l'aire de transformation pour le
ketiakh ont connu une variation de 75 ¨¤ 140 frs/kg. Il existe
toujours une marge de 30 ¨¤ 50 frs entre la plage et le marc!h¨¦.
C'est sur ce march¨¦ que nous avons rencontr¨¦ le plus
d'interm¨¦diaires.
Les interm¨¦diaires :
Nous appellerons "interm¨¦diaire" la personne qui fait la
~
transaction pour le compte du d¨¦taillant ou grossiste aupr¨¨s de
la transformatrice ou sur le march¨¦, sans pr¨¦sence physique du
commer?ant.
Comme nous l'avons vu pour les manoeuvres, les commer?ants
commencent ¨¤ s'approvisionner seuls, puis quand ils ont confiance
en une personne, ils la prennent comme interm¨¦diaire.
L'interm¨¦diaire charg¨¦ de passer commande, recoit la
commande et l'argent par un commer?ant de passage. Il se chargera
de l'achat et enverra la marchandise servant de gage.
L ' a c h a t e s t f o n c t i o n de la somme di?ponible,
l'interm¨¦diaire fait au mieux. N?us avons rencontre plusieurs
interm¨¦diaires
mais il nous a ¨¦te impossible d'estimer la marge
de b¨¦n¨¦fice s;r la transaction ; le seul moyen aurait ¨¦t¨¦ de
suivre le produit, ce que nous n'avions pas le temps de faire.
Les achats faits par ce moyen sont souvent importants. Nous
avons notamment rencont:e un intermediaire envoyant ¨¤
Kaffrine
2 tonnes de ketiakh, a deux commer?ants, il avait achet¨¦ le
k¨¦tiakh 40 et 50 frs le kg.

44.
Le marchandage :
:Le marchandage (dans certaines limites) est le mode g¨¦n¨¦ral
de fixation de prix sur les marches S¨¦negalais.
Il se fait souvent au d¨¦savantage des transformatrices qui
ont besoin d'¨¦couler leur produit afin de laisser les claies
Utilis#ables pour la nouvelle transformation. Tous les marchan-
dages auxquels nous avons assist¨¦ se faisaient en faveur du
commer?ant. Le marchandage est un rapport de force dans lequel la
transformatrice joue le plus mauvais r?le. Il arrive fr¨¦quemment
aux transformatrices de faire des pertes. La rotation du produit
etant plus ou moins rapide selon ce produit. Le k¨¦tiakh s'¨¦coule
rapidement dans la zone de Tefesse 1
moins eloign¨¦e de l'axe
routier, le marchandage y est difficile pour les achateurs car
les_ transformatrices ont main? d'invendus et peuvent se permettre
d'etre plus exigeantes en pretextant la qualit¨¦ de leur produit.
Ce qui n'est pas possible pour les transformatrices se trouvant ¨¤
Golf ou ¨¤ Tefesse 2
elles ont plus d'invendus et il est facile
de faire baisser les brix.
Pour le tambadiang, l'aire de transformation est moins
importante et ce ph¨¦nom¨¨ne d'¨¦puisement du stock s'y rencontre en
p¨¦riode de grande production. Lors d'un marchandage a M'Bour, une
transformatrice proposait le colis de ta:mbadiang de 85/90 kg 2
16.500 frs, la mise en colis d¨¦ja effectu¨¦e. Le commer?ant qui
avait un prix de d¨¦part de 14.000 frs a accept¨¦ le compromis ¨¤
14.500 frs.
Il ne payait pas la totalit¨¦ comptant, les 35.000 frs
restant sur 58.000 frs ¨¦tant remboursables fi son retour.
Le contrat est tacite car ce qui importe ¨¤ la transfor-
matrice est de pouvoir continuer ¨¤ transformer, l'argent lui est
acquis.,
Le marchandage du guedj ¨¤ M'Bour es't peu significatif vue
la faible rotation du produit.
Le guedj de courbine produit en Casamance est plus appr¨¦ci¨¦
par la client¨¨le, la t¨ºte enlev¨¦e ¨¤ la transformation am¨¦liore sa
qualit¨¦.
La mise en colis :
La mise en colis est faite par :Les manoeuvres sp¨¦cialis¨¦s
dans le conditionnement.
- Pour le k¨¦tiakh, le poisson est pes¨¦ puis :mis en colis Cbarri-
gots) de 50 2 10 kg.
Les barrigots, toiles et fil, sont le plus souvent fournis par
leccommer?ant.
La mise-en colis est faite par le manoeuvre
specialise qui sera paye a la t?che.
Le mat¨¦riel est r¨¦utilis¨¦ d'un voyage sur l'autre et ne sera
remplac¨¦ que lors de l'usure totale.
Les barrigots sont des paniers avec quatre prises en tissu ;
leur contenance est de 80 a 100 kg.

45.
- Pour le tambadiang, la mise en colis peut se faire dans des
sacs d'une contenance de 100 kg.
Le poisson est daistose_en quinconce sur une toile de jute ;
quand la quantite desiree est atteinte, on recouvre d'urne autre
toile de jute et l'on ferme.
Pour le tambadiang, la mise en colis s'effectue en haut des
aires de transformation. Les manoeuvres des transformatrices
am¨¨nent les quantit¨¦s achet¨¦es sur leur t¨ºte,,puis les laissent
en tas. A ce moment, les manoeuvres sp¨¦cialises s'occuperont du
conditionnement du poisson.
Le tambadiang commercialis¨¦ est regroup¨¦ au niveau de Domine o?
des camions se chargeront de leur transport.
- Pour le k¨¦tiakh, les poissons sont bien rang¨¦s l'un au-dessus
de l'autre. Le conditionnement ne fait pas l'objet d'une tech-
nique aussi precise que pour le tambadiang.
Le poisson est conditionne dans des barrigots, puis recouvert
d'une toile de jute et cousu .
Le commer?ant est souvent pr¨¦sent lors de la mise em co.lis.
Il surveille le
travail du
manoeuvre
qu'il paiera
entre 50
et 75 frs pour un barrigot de 50 kg de ketiakh,_lOO ¨¤ 150 frs
pour 100 kg et 250 ¨¤_500 frs pour le tambadiang ou le condition-
nement est plus elabore.
Le revenu- touch¨¦ par les manoeuvres charg¨¦s du condition-
nement est aleatoire mais globalemennt sup¨¦rieur ¨¤ celui que
pourrait leur donner les transformatrices.
III.2 LE TRANSPORT.
Le transport se fait par cars rapides (transports en
commun), mais aussi par camion.
Les commer?ants voyageant en car rapide se rendent 5 la
gare routi¨¨re de M'Bour en charrette. Le prix du voyage est
proportionnel ¨¤ la distance parcourue.
Ce moyen de transport est fatigant mais ¨¦conomique pour la
ccmmercialisation de petites quantit¨¦s et sur de faibles
distances.
Depuis ladgare routi¨¨re du lieu de commercialisation
jusqu'au marche (s'ils sont ¨¦loign¨¦s), le commer?ant devra
prendre une charrette.
L'all¨¦e situ¨¦e entre le march¨¦ "k&iakh" et le bureau de la
D.O.P.M. est le Poin#t de rencontre des chauffeurs de camions et
des commer?ants qui desirent transporter leurs produits.
Les cpmcer?ants se regroupent suivant leur destination et
les quantites a transporter.

Pour les petits camions, ils sont au nombre de trois ou
quatre, un seul d'entre eux accompagnera la marchandise. En cas
de contr?le routier, c'est lui qui se charge de tout. Les autres
commer?ants le devancent sur les marches.
Arriv¨¦ ¨¤. destination, chacun rep¨¨re sa marchandise.
Beaucoup de chauffeurs sp¨¦cialis¨¦s dans ce transport,
cherchent des commer?an$s, .surtou$ sur les marches hebdomadaires
pour s'assurer une clientele reguliere.
Un chauffeur rencontr¨¦ ¨¤ M'BAFAYE (march¨¦ hebdomadaire)
accompagne les commer?ants, les attend la journ¨¦e et les
raccompagne le soir avec les invendus, s'il y en a.
En retraite apr¨¨s avoir travaill¨¦ dans une grande
entreprise, ce chauffeur continue ¨¤ t.rava.iller pour nou.rrir sa
famille.
Il fait cela depuis un an, a des clients r¨¦guliers et est
satisfait de son revenu.
Les camions ne voyagent jamais a vide..
Les plus gros camions font seulement le transport du
tambadiang et se d¨¦placent ¨¤ la demande des commer?ants.
Bar exemple, si un camion part a'vec un chargement de
tambadiang pour Bakel, au retour il ram¨¨ne du charbon sur Dakar
ou un commer?ant l'attend pour s'occuper de la vente.
Ecoulement du stock :
En p¨¦riode d'abondance de poisson frais, le poisson
transform¨¦ s'¨¦coule et inversement. Pi l'exception du yeet et du
guedj qui servent de condiments et sont peu sensibles a ces
V a r i a t i o n s .
Si les commer?ants sont nombreu:x sur les march¨¦s, l'¨¦cou-
lement se fera lentement et les prix baisseront. Les transfor-
matrices qui commercialisent leur poisson le savent et ne se
deplacent elles-m¨ºmes que quand il y a peu de commer?ants sur les
aires de tranformation.
Elles ¨¦couleront ainsi plus rapidement leur stock sur les
march¨¦s et dans de meilleures conditions,.

47.
III.3 MODALITES DE VENTE.
La vente au d¨¦tail sur les march¨¦s se fait en petite
quantit¨¦, suivant les besoins de la journ¨¦e, les m¨¦nag¨¨res dispo-
sant d'un faible pouvoir d'achat.
Le k¨¦tiakh se vend pour des utilit¨¦s diff¨¦rentes.
- 1
L'achat au kg, pour des poissons entiers servira ¨¤ la pr¨¦pa-
ration du thiebou-k¨¦tiakh.
Les petits tas achet¨¦s par les m¨¦nag¨¨res au faible pouvoir
d"achat, servent egalement dans le thi¨¦bou-k¨¦tiakh ou comme
condiment dans le thi¨¦bou-diene. Les miettes, essentiellement
des ar¨ºtes
serviront dans le couscous, apr¨¨s avoir ¨¦t¨¦
r¨¦duites en boudre.
Le k¨¦tiakh est un aliment dont les moindres morceaux ont leur
utilit¨¦ dans la cuisine s¨¦n¨¦galaise.
- Le tambadiang se vend au poids ou par lot de 3 ou 4 poissons
entiers et ne peut ¨ºtre d¨¦taill¨¦ comme le k¨¦tiakh.
Il se substitue au poiss?n_frais, surtout dans la r¨¦gion du
fleuve, de Louga et du Senegal Oriental o? le poisson frais
pen¨¨tre plus difficilement.
-, Le guedj est un condiment qui se vend coup¨¦ en morceaux et par
lot_,
tout comme le yeet, et entre dans la composition du
thiebou-diene.
Sur les march¨¦s des d¨¦taillants, la vente se fait a des
m¨¦nag¨¨res et petits d¨¦taillants. La vente en gros s'effectue sur
15s lieux sp¨¦cialis¨¦s. Malgre les faibles quantit¨¦s achet¨¦es, les
menag¨¨res ont souvent recours au credit qui se pratique
couramment pour l'achat au d¨¦tail et en gros.
III.3.1 Le cr¨¦dit.
Au d¨¦part de M'Bour,
les commer?ants paient fr¨¦quemment ¨¤
cr¨¦dit tout ou partie du produit. Ils remboursent la
transformatrice ou l'interm¨¦diaire une fois leur marchandise
vendue et ceci sans int¨¦r¨ºt.
Cette pratique a ¨¦galement lieu sur les march¨¦s.
L'explication
d'un tel syst¨¨me se trouve dans le
raisonnement des agents economiques.
Pour eux, l'argent est un fond de roulement, une somme qui
leur appartient, mais ne peut pas rapporter.
L'argent se gagne par le travail, et non p.ar la
Sp¨¦culation. Ils ne raisonnent pas en terme de perte de pouvoir
d'achat,
mais de rentree d'argent effective, l'¨¦ch¨¦ance n'a pas
d'importance.

Ce syst¨¨me de cr¨¦dit assure une stabilit¨¦ de la demande
pour la personne qui l'accorde, car le commer?ant ou le client se
sentira lie par un contrat tacite et reviendra pour rembourser sa
dette et effectuer un nouvel achat. On a une anticipation sur
l'avenir pour s'assurer le march¨¦.
Le cr¨¦dit n'est pas accord¨¦ aux commer?ants de passage, que
l'on ne conna?t pas.
Les prix ne varient pas avec le cr6dit quand il s'agit de
nourriture. La pratique de vente avec int&&s est explicitement
interdite par 1'ISLAM.
111.3.2 Le prix.
Lors de notre visite sur les march¨¦s, nous avons constat¨¦
une harmonisation des prix entre commer?ants. Une faible
variati,on pouvait avoir lieu d'un endroit du secteur a l'autre,
mais n'etait pas tr¨¨s significative.
A l'arriv¨¦e sur le march¨¦, les ,commer?ants s'interessent
des prix pratiqu¨¦s et s'y ajustent. Ceux qui ach¨¨tent le moins
cher,font les profits les plus importants et sont plus
competitifs car ils peuvent baisser les prix sans faire de
pertes.
Les prix sont respect¨¦s essentiellement sur les march¨¦s
urbains qui sont organis¨¦s, notamment face aux commer?ants "¨¤ la
sauvette".
Ces derniers veulent ecouler le plus rapidement possi-
ble et se contentent de profits plus modestes8.
La diff¨¦rence entre les march¨¦s ruraux (et urbains est peu
sensible sur les prix du poisson transform¨¦, ¨¤ la diff¨¦rence de
produits tels que le b¨¦tail, les l¨¦gumes, les 'oeufs, les tissus,
etc . . +
Le prix du poisson transform¨¦ ne fait pas l'objet d'un
calcul pr¨¦cis. 11 semble ¨ºtre fix¨¦ arbitrairement par les
commer?ants une fois tous les co?ts additionn¨¦s au prix d'achat,
mais il d¨¦pend n¨¦anmoins de la physionomie du ma.rch¨¦.
Les prix apparaissent ¨¤ peu pr¨¨s stables set sont en parfait
accord avec les fluctuations de M'Bour.
111.3.3 Profit d¨¦gag¨¦.
Il est difficile d'estimer le profit car les COmmer?ants ne
tiennent pas de comptabilit¨¦. Ils vivent au jour le jour et font
Souvent varier leurs prix selon leurs disponibilit¨¦s mon¨¦taires.

49.
NOUS avons constaf¨¦ une absence de perte mat¨¦rielle, la
marchandise ¨¦tant peu perissable,
il est $xceptionnel de-ne pas
pouvoir la vendre, m¨ºme a un prix inferieur a celui escompte.
s'il n'y a pas de perte de nourriture, il,peut y avoir des
pertes mon¨¦taires dues au non remboursement du credit.
L'approvisionnement sans interm¨¦diaire augmente le profit.
C'est ce qu'ont compris les commer?ants du grand march¨¦ de Thi¨¨s
en s'organisant entre eux.
Le profit d¨¦pend de la distance et du li.eu de
commercialisation.
Dans l'int¨¦rieur du pays, la concurrence est
plus faible et il est possible d'imposer un prix. Par exemple, le
profit r¨¦alis¨¦ ¨¤ Bakel est superieur a celui obtenu a Louga.

---.-

--1-
.¡°--______l__---
.--.-
--~-ll-.
- I.
-
.-.

-
-.
-
111.4. R¨¦partition du produit
Nous avons d¨¦fini la r¨¦partition du poisson de mer trans-
form¨¦ au d¨¦part de M'b?ur en fonction des diff¨¦rents produits,
Puis suivant les quantites commercialisees.
Les chiffres proviennent de la D.O.P.M., ils sont relev¨¦s
tous les jours en fonction du certificat d'origine et de
salubrit¨¦ par des techniciens de 1'1,S.R.A.. Ces chiffres
peuvent ¨ºtre consid¨¦r¨¦s comme fiables car 15s commer?ants
passent chercher ce certificat, cela ne represente pas une
perte de temps suffisante pour risquer l'amende.
Il n'en est pas de m¨ºme pour les donnees de l'int¨¦rieur du
pays, qui apparaissent pour le moins fantaisistes. Ainsi
Four le district de Kaolack, la commercialisation pouvait
etre de 3 tonnes un mois et passer i; la nullit¨¦ le mois
suivant.
A ceci s'ajoute le fait que les variations de
production de poisson transform¨¦ ne correspondent pas aux
variations de production des transformatrices donc de la
p¨ºche artisanale : les P¨¦riodes d'affluence de poisson tel
que pendant l'hivernage, il n'y a pas de commercialisation
a partir de Kaolack.
Ceci s"explique par l'¨¦loignement des bureaux de la
D.O.P.M. et le manque d'information des commer?ants de
l'int¨¦rieur qui ne sont souvent pas au courant de cette
pratique.
M'bour et Joal approvisionnent en poisson transform¨¦ une
grande partie du S¨¦n¨¦gal (tableaux V et VI).
Les quatre produits que nous,avons d¨¦j¨¤ ¨¦nonc¨¦s se commer--
cialisent essentiellement sur le Senagal-et l'¨¦tranger, bien que
le centre de M'bour fonctionne essentiellement avec deux : le
k¨¦tiakh et le tambadiang.
La r¨¦partition de ce commerce est illustr¨¦ dans les figures
6 et 12 pour les mois de f¨¦vrier et mars 1984.
Les plus fortes quantit¨¦s commercialis¨¦es se situent dans
les r¨¦gions du Cap-Vert, Sine-Saloum, Diourbel et Thi¨¨s. Ces
regions absorbent les plus grandes quanti~~de produit, mais
ceci essentiellement en k¨¦tiakh, ¨¤ la diff¨¦rence des r¨¦gions de
Louga et du Fleuve qui elles s'approuisionnent plutot el?
tambadiang ; le Seneg
a Un$e repartition ¨¦quitable en
ketiakh et tambadiang
la Casamance, elle-meme produc-
trice de poisson tran
absorption du Produit se fait
essentiellement en produit mais pcour de tr¨¨s faibles quantit¨¦s.
Le peu de departs sur l'etranger est ¨¤ replacer dans le
contexte de l'¨¦tude : dur¨¦e courte qui se ressent plus SU~ les
longues distances, et mauvaises conditions climatiques qui redui-
saient les prises. De plus, le m¨¦tora qui est le poisson le plus _
export¨¦ vers la Guin¨¦e n'¨¦tait que peu transforme par

0
3
+ 4
c +
0
51.
:

?-
r
I KETHIAKH TAIIBADIANG AUTRES
TOTAL
//
j-
!
FLEUVE
1 600
/ 5 950
97 160
200
104 910
LOUGA
! 900
34 810
58 250
500
95 460
THIES
2 525
j.1 08 150
2 570
2 445
115 690
CAP-VER:
9 342
91 386
13 760
k5 081
159 569
SINE SALOUM
2 265
/l 00 057
14 A85
3 560
120 367
SENEGAL ORIENTAL
700
/ 55 950
44 $50
1 250
102 850
CASAMANCE
0
1 33 860
ji'0
310
34 670
DIOURREi.
3 900
/ 79 285
16 550
2 362
102 047
1.
-f
i---.,--
SOUS TOTAL
I
/
SENF.?AL
22 232
/5 09 448
248 175
55 708
/835 563
+-
l-
ETRANc.El-t
340
14 250 j 19 330
2 520
/ 37 030
c
TOTAL
22 572
:
5 23 698

2 6 8 ft95
58 228
,872 593
.
i
/
.-. ..- ---
TABL.V= REPARTITION DU PRODUIT SELON LA DESTINAT¡®Dd, AU DEPART DE
. . -
Y'BOUR POUR LES MOIS DE TANVIER ET FEVRIER: 1984 (en kg)

DESTI>,ATION
I
,
i
l
I
1
!
!
/
!
----
FLEW,:
2 240
/ 4 8001
1 62 850
j
30
69 920
l L0LJr.A
1 750
:
8 600
' 9 380
'
185
19 915
THIES
4 290
/ 19 810
/ 3 090
;
940
28 130
CAP-Vl:RT
4 655
i 44 060
/ 6 280
1 502
56 497
SINE SALOUM
4 305
1266 420
Il8050
j
345
289 120
47 880
/ CASAYANCE SENEGAL
ORIEN.
200 0
i 25 11 880 560
:21700 200;
100 100
11 860 ;
/DIO¨¹F.SEL
2 680
i
j 56 918
1 I
4810
;
I
710
65 118 :
-
1 SOUS T?TAL
' SENEChL
20 120
i438 048
/126 360
1 :4 912
598 440
ETRAY ¡®ZR
550 1 47 060
16 000
400
/ 64 010
j-
/
TOTAL
20 670
1485 108
j142 360
' 4 312
652 450
f
1
-
-
l
/
I
1-
TAi.L.VI = REPARTITION DU PRODTJIT SELON LA DESTINATION,
AU DEPART DE JOAL POUR LES MOIS DE .TANVIER
ET FEVR?ER 1934.(en kg).
w.
Y
,
. ¡®.
t
¡±
.
.
_

111-
._..
,....
. ,,_.--
-l.-
-. l.--i
.-..-.-.

- .
_rr__l---
p---¡°-l-..-.-l-
- -.
--__----
abscence,de raie et de requin. Nous avons tout de m¨ºme rencontr¨¦
quelques etrangers. Ceci nous introduit dans la partie :
R¨¦partition de la production g¨¦ographiquement par quantit¨¦s et
suivant la categorie professiannelle et SOC~ du commer?ant
-
-
-
(fig. 13).
Le principe de base est le suivant : quand le poisson est
peu cher, il est preferable de s'approvisionner soi-m¨ºme,
ceci va
determiner la structure du commerce sur petites distances.
Les d¨¦taillantes des march¨¦s Urb!ains ou ruraux peu ¨¦loign¨¦s
irontzs'approvisionner elles-m¨ºmes et en petites quantit¨¦s.
D'apres-le tableau II-les femmes commercialisent rarement des
quantites superieures a 250 kq, de plus la figure 10 (r¨¦partition
des commer?ants selon_leur region de commercialisation et leur
sexe) illustre cette "declaration" des commer?ants.
Le ca_ractere de double ou simple activit¨¦ determinera la
structure geographique du commerce.
Ainsi, les cultivateurs du Bassin arachidier, tout comme
les femmes n'h¨¦siteront pas ¨¤ s'approvisionner ¨¤ M'bour pour
aller revendre dans leur r¨¦gion. Ce phenom¨¨ne sera des plus
accentue en periode de non culture et apres une saison s¨¨che.
Nous avons ¨¤ destination de ces regions pour f¨¦vrier et
mars 1984 les plus fortes quantit¨¦s de produits (figure 6). Ce
sont egalement dans ces regions que l'on rencontre les plus
fortes proportions de commer?ants (figure 10). Cette tendance
serait a verifier sur long terme pour d¨¦terminer s'il existe un
impact des cultivateurs sur la commercialisation du poisson de
mer transform¨¦.
De plus, sur ces r¨¦gions de courte et moyenne distance le
circuit routier est bien desservi par les cars rapides.
Qu#and ce commerce s'¨¦tudie sur plus longue distance, les
quantites commercialisees et les caract¨¦ristiques des commer?ants
changent.
Ainsi, dans la r¨¦gion du S¨¦n¨¦gal Oriental, du Fleuve et de
-
-
-
Louqa les commer?ants sont moins nombreux et commercialisent de
grandes quantit¨¦s. Ils font cela en simple activit¨¦ et
S'organisent afin de transporter leur produit, comme nous l'avons
expliqu¨¦ pr¨¦c¨¦demment.
Ils- sont souvent jeunes, ¨¤ la recherche d'un plus grand
Profit.La distance augmente les quantit¨¦s commercialis¨¦es et
diminue le nombre de commer?ants.
Si les quantit¨¦s transport¨¦es s'expliquent par la distance
et les caract¨¦ristiques socio-¨¦conomiques des commer?ants, il
n'en est pas de m¨ºme pour le produit.
Ce n'est que par les habitudes alimentaires que l'on peut
expliquer la r¨¦partition entre k¨¦tiakh, tambadiang et autres.
NoUs citerons quelques exemples.

FIGURE 13 :
LA COMHRRCIALISATIOt4 DU POISSON DE MER TRANSFORME AC SEtSEGAL
-T
I
T
I
I
Aoorovision-
I!Caract¨¨re de ( Caract¨¦ristique du
Distance et
R¨¦gion
1 -
Vente
nement
l'activite
1
commer?ant
I
quantit¨¦
/
-t
I
/
+
I
I
I
1
/Faible et
I-
/ - Double
rl
t
i-l-l Cultivateurs
-
Grossistes
l -1
Imoyenne
/
jC.ommer?ants
I
1 /Demi-grossistes/
1 /distance
i I
I
1 nombreux
I
I
I
I
I'
'-'Quantite
'moyenne
H'bour /JlCommercant ¡®C .¡¯
I
I- I
l
¡®l -/
I
J
'-
I -I-'Longue
'j
I
Hommes-jeunes
Grossistes
c
[distance
/Fleuve
I
I_
I
t
II
I Interm¨¦diaires
I2Z-Orien-I---r)l*¨¦taillants
Quantite
'
I
-- importante
i
l
I
I
/
I
ICourte
I
IF emmes
I¡®1
,
D¨¦taillantes del
I-/distance
/t 1 ICap-vert
/Vente
7
I-t-1 march¨¦
i
1
1
IThi&
IlDiourbel
/ 1
-/m¨¦nag¨¨re
1 'nombreuses
t
I-*/Quantite
1 t
/ 'Sine-Saloum 1
I
i 1'
I
'faible
I
I
l
I i
I
1 'Marginaux
I----A
/ IDetaillantes 1
i
I
ne s'approvi-
I
I sionnant pas
I /elles-m¨ºmes
1
I
I

* Une commer?ante de Touba:Toul nous exp:Lique qu'elle vend
du tambadiang car le reste ne s'ecoulerait pas sur ce march¨¦, ou
tr¨¨s mal ; la population ne conna?t, notamment, pas le k¨¦tiakh.
* Autrecexemple,
Sam dont nous avons expliqu¨¦ le
cheminement precedemment,
avait fait des pertes en voulant vendre
du ketiakh dans la r¨¦gion du Fleuve. Ceci, car les m¨¦nag¨¨res ne
sont pas habitu¨¦es ¨¤ ce produit dont elles ne connaissent pas
l'utilisation.
La Casamance qui produit elle-m¨ºme du poisson transform¨¦,
ne re?oit que 3,9 % du produit de M'bour, toujours car le poisson
venant de M'bour ne se vendrait pas.
Il en est de m¨ºme pour le tambadiang produit ¨¤ M'bour qui
ne se commercialise que dans le Nord du pays.,-ceci car les jles
du Saloum produisent un tambadiang de meilleure qualite et
concurrence trop fortement le Tambadiang*,de M'bour. Ainsi, lors
de notree visite des marches de l'interieur nous en avons
rencontre peu car nous ne nous sommes pas assez ¨¦loign¨¦s.
Les exportations a partir de M'bour sont peu nombreuses, la
courte duree de notre etude rend cette constatation peu
significative, nous savons notamment que le m¨¦tora est export¨¦
sur la Guinee mais qu'il y a peu de raie et silure durant la
periode-de l'¨¦tude, de plus-le seul commer?ant de m¨¦tora
rencontre a refuse de repondre a notre questionnaire, pourtant iX
avait fait un achat important que nous avons estime a plusieurs
tonnes.
Nous avons rencontr¨¦ quelques commer?ants commercialisant
sur l'etranger.
Une Togolaise, demeurant ¨¤ Dakar
mari¨¦e ¨¤ un fonctionnaire
de l'U.N.E.S.C.O. dont les enfants iaisaient .leurs ¨¦tudes en
France.
Cette derni¨¨re avait achet¨¦ 3 tonnes de yosse-yosse
(poisson transform¨¦ de petite taille) qu'elle exp¨¦diait par
bateaux ¨¤ Lom¨¦ o? des interm¨¦diaires femmes s'occupaient de la
reception et de la vente.
La semaine suivante, elle ¨¦tait de nouveau sur l'aire de
transformation lors de rebut du mareyage par des mareyeurs de
Dakar. Elle venait acheter du rebut pour le faire transformer
dans le but de l'exp¨¦dier au Togo.
Ce commerce lui rapporte, et son mari veut cr¨¦er une
soci¨¦t¨¦ apr¨¨s sa retraite.
Cet exemple est significatif des profits que peut d¨¦gager
ce commerce sur longues distances et de l'attrait qu'il suscite;
mais tout le monde n'a pas les moyens ou ne prend pas le risque
de le faire sur si grande distance.
Nous concluerons ce chapitre par une estimation des
d¨¦penses de commercialisation
qui ne sont qu'un aper?u des frais
engag¨¦s. Nous ne pouvions pretendre sur si peu de temps d¨¦gager
les co?ts et profits.

57 .
ESTIMATION DES DEPENSES DE COMMERCIALISATION
Ce paragraphe essaie dJ&aluer le co?t de commercialisation
du poisson de mer transforme selon le produit et sa desti.nat.ion,
dans la limite des march¨¦s visit¨¦s. C'est-a-dire les depenses
dans l'ordre chronologique ¨¤ travers les diff¨¦rentes ¨¦tapes de la
commercialisation.
- Transport du commer?ant jusqu'¨¤ M'bour, en car rapide.
- Achat du produit qui d¨¦pend de la somme ¨¤ engager et des
disponibilit¨¦s des transformatrices.
- Paiement du manoeuvre pour le conditionnement du produit,
auquel
s'ajoute un "cadeau"
si le commer?ant est
satisfait.
- Auparavant il a fallu acheter les paniers et la toile de
jute que nous incorporerons dans les frais, faisant
l'hypoth¨¨se qu'ils viennent de les renouveler.
- Prise du certificat d'origine et de salubrit¨¦ ¨¤ la
D.O.P.M.
C'est le seul tout identique pour tous
(100 frs).
Nous arrivons au transport vers le lieu de commercialisation qui
peut s'effectuer de deux sortes :
- Transport en camion pour un prix global auquel se rajoute
les frais pour le commer?ant qui rentre en car rap.ide.
- Transport en car rapide ; pour aller jusqu'¨¤ la gare
routiere de M'bour o? se trouvent les cars rapides, les
commer?ants utilisent une charrette, le charretier
chargera le produit sur le car rapide. Sinon il faut
payer un manoeuvre pour cela.
- Puis le paiement du car rapide proprement dit.
- Arriv¨¦ ¨¤ destination, un autre manoeuvre d¨¦charge la
marchandise, la derni¨¨re ¨¦tape est la charrette qui am¨¨ne
le produit jusqu'au march¨¦, si la gare routi¨¨re est loin
de ce dernier.
- La taxe de march¨¦ sur le lieu de vente sera le dernier
frais.
Afin d'illustrer ce- que nous venons d'¨¦noncer nous allons
donner quelques exemples obtenus a partir de nos enqu¨ºtes aupr¨¨s
des commer?ants rencontres a M'Bour puis sur les march¨¦s.

58.
MnBENE FALL au march¨¦ Til¨¨ne (DAKAR), 2 colis de k¨¦tiakh
- 300 kg de k¨¦tiakh ¨¤ 65 frs le kg
19 500
- 2 paniers + toile de jute :
150 le panier
300
50 toile de jute
50
- mise en colis : lOOfrs/colis
200
- certificat d'oriqine et de salubrit¨¦
100
- charrette jusqu'a la gare routi¨¨re de M'bour
100
- transport jusqu'¨¤ Colobane
500
- Colobane jusqu'¨¤ Til¨¨ne
500
- manoeuvre jusqu'¨¤ Til¨¨ne
500
21 450
- tous les jours 120 frs#de taxe de march¨¦
l'epuisement du stock etant fait en '7 jours
a40
22 290
La vente du produit s'est faite 2 :
- 200 frs le kg de k¨¦tiakh entier
- 75 frs le kg de miettes
- 25 frs le tas
AMI D'DINE rencontr¨¦ le 29/02/84 sur le march¨¦ NODAL (Kaolack)
- 3 paniers de ketiakh de 150 kgs :
150 kgs ¨¤ 100 frs
15 500
- 3 paniers + toile de jute
350
75
- mise en colis 50 frs/panier
150
- certificat d'oriqine et de salubrit¨¦
150
- charrette jusqu'a la gare routrere de M'bour
pour les trois paniers
100
- gare routi¨¨re jusqu'¨¤ Kaolack par car rapide
600
- charrette jusqu'au march¨¦
300
16 775
A ¨¦puis¨¦ son stock en 7 jours avec une taxe de
march¨¦ ¨¤ 100 frs
700
14 475

Elle revendra son produit ¨¤ :
- 200, 150 et 125 suivant la qualit¨¦ pour le kg
- 25 frs le tas
- 75 frs les miettes.

60.
CONCLUSION
Les produits comme.rcialis¨¦s ¨¤ partir de M'bour se
r¨¦partissent diff¨¦remment sur le S¨¦n¨¦gal.
Le k¨¦tiakh concerne les plus grandes quantit¨¦s et conna?t
une grande diffusion dans la r¨¦gion du Sine-Saloum, Cap-Vert,
Thi¨¨s et Diourbel. Les commer?ants sont nombreux et les quantites
commercialis¨¦es par t¨ºte sont plus faibles que pour le tambadiany
pour lequel lez commer?ants peu nombreux commercialisent de
grandes quantites et sur longues distances : region du Fleuve,
Louga et Senegal-Oriental.
Le guedj est rarement commercialise seul, il accompagne le
plus souvent les autres produits.
Ces diff¨¦rents produits sont diffuses par des grossistes et
itin¨¦rants
le plus souvent des hommes. Les femmes sont
d¨¦taillantes' sur les marches et ne se deplacent que si elles sont
a proximite du lieu d'approvisionnement.
Beaucoup de cultivateurs font de ce commerce un revenu
d'appoint pendant la saison s¨¨che pour parer aux difficult¨¦s
apport¨¦es par la s¨¦cheresse. D¨¨s le d¨¦but de l'hivernage, les
hommes retournent aux champs.
L'attrait de ce commerce se per?oit dans les entretiens
avec des commer?ants, ainsi que par ceux qui font cela pour la
premi¨¨re fois, car "ils ont vu ou on leur a dit" que cela
rapportait.
Les facilites pour acc¨¦der ¨¤ c!e Co:mme:rce exliquent le
roulement qui semble exister. Il demande peu de fonds, on ach¨¨te
selon ses possibilit¨¦s ou les transformatrices acceptent de faire
du cr¨¦dit ; les pertes mat¨¦rielles sont limit¨¦es par comparaison
au poisson frais ou legumes ; le transport ne necessite pas de
vehicule mais peut se faire par car rapide ou location de camion
(¨¤ la diff¨¦rence des mareyeurs
les commer?ants de poisson
transform¨¦ ne sont pas propri¨¦taires de le,ur v¨¦hicule). Toutes
ces conditions r¨¦unies, plus une vente plus ais¨¦e sur les march¨¦s
de par les modalit¨¦s de vente (morceaux, miettes) et non probl¨¨me
de fra?cheur font que ces commer?ants d¨¦gagent des profits
substantiels.
Ce commerce,
s'il est int¨¦ressant pour ceux qui le
Pratiquent, l'est egalement pour ceux qui re?oivent le produit.
Il permet de mieux p¨¦n¨¦trer les march¨¦s de l'int¨¦rieur car comme
nous l'avons vu sa conservation et son transporl?sont plus
faciles.

Les centres d'¨¦clatements permettent d'approvisionner
l'int¨¦rieur plus facilement ; ce qui donne un apport en prot¨¦ines
¨¤ des populations relativement d¨¦favorisees. Ceci est a
relativiser car les commer?ants recherchent le plus de profit et
vendent plus cher ¨¤ l'int¨¦rieur o? le pouvoir d'achat est le plus
faible.
Tous ces circuits sont encore mal connus mais m¨¦riteraient
un effort car ils concernent une partie importante de la
population ; tant pour les donneurs que pour les receveurs. Ils
permettraient d'aider ¨¤ rem¨¦dier ¨¤ des carences alimentaires sans
demander des investissements trop importants.

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62.
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64.
A N N E X l! j
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(>LJESI¡®IONNAIRE COMMERCA>;J_.¡°!l,: f;OLSSON
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DE MER TRANSFOflW.
I,IEIY :
DA¡¯fl¡®
:
6; .: 1 ¡°,I
O&lGiNL? :
RESIDE
N'3M :
AGE :
YT!-INI?
SEXE :
PIWFESSION EPOUX :
PEKSONNES A CIlANGE :
!.:Yl:AYTS :
NOMBRE D'ANNEES COMYE COMMERCANT :
METIER ANTERIEUR :
0 CIJLTIVATEIJR
cl PE:C:HEUR
U CHAUFFEUR
n AUTRE
(PRECISER)
Exerce-t-il
ce m¨¦tier seul ou en parall¨¨le avec un autre :
Raisons du choix de ce m¨¦tier :
Constitution du capital :
Produits achet¨¦s
ce jour :
0 Ketiakh
aC,uedj
a M¨¦torah
Quantit¨¦ achet¨¦e ce jour :

Valeur tot ait- de 1. ¡®aehat :
E : s t - c e la quantitE h a b i t u e l l e :
12s: 3 d e r n i e r s a c h a t s :
Quantit¨¦
Espacement
( c o m b i e n d e j o u r s )
kh¨¨te-t-il sur d¡¯autres march¨¦s ? S i o u i , l e s q u e l s ?
S u r qwls m a r c h ¨¦ s r e v e n d - t - j . 1 s o n p o i s s o n ?
R a i s o n s d e c e c h o i x :
Vente au d¨¦tail - p,?r iutxm¨¦diaire
Si par interm¨¦diaire est-ce ou comptant ou ¨¤ cr¨¦dit ?
A c h a t a u c o m p t a n t o u a c r ¨¦ d i t ?
S i c r ¨¦ d i t s e l o n qiIelles m o d a l i t ¨¦ s ?
S ¡¯ a p p r o v i s i o n n e - t - i l t o u j o u r s a u p r ¨¨ s d e l a m ¨º m e t r a n s f o r m a t r i c e .

;\\-I - i 1 t¡¯ccoilr5 3 des employcs ?
O b s e r v a t i o n s :

67.
,.~...~,..*...........*.~.......*...
1. ..*.*.*..-e*-..I.* . . . . . . . . . ..¡®.... ..L ,,...
CXWjYC.,T DL; CUNT&LL 1; 1 GiIGIN3 LT i.:.: SidJJBi11TE
fir<Ci&y de Li t\\ i-. ),,j .-Le .jj{¡®?. j l ta . .
ce 7 . 6 ¡°,
C)&@e du produit.. e M .c .?A 1-i .\\l .v?J ..* . . . . ..¡®.......V . . . . . . a . . . . . .:....
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Nature du produitt...................
3-&L~.~ca.cLLL~:..
. . . . .
. . . . . I.. .*,
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J%c\\T; et. n:!r?sse C!C~ 1 !exF¨¦di teur
4:
. . .
i
..~......o....*.....~.o.....*.......rr.

68.
1969
f¨¦vrier 1969
relatif au controle des produits de la p¨ºche
vu La Constitution notamment ses articles 37 et 65 ;
vu la loi no 66-45 du 27 mai 1966 relative au contr?le des produits ali-
,,,entaires et A la r¨¦pression des fraudes ;
VU l.e dkret no 59-104 du 16 mai 1959 relatif- ¨¤ ].a fabrication et au con-
tr?le des conserves sterilisoes de poisson et autres animaux marins ;
vu L'arr¨ºt6 no 5741) du Ier dkembre 1949 r¨¦glementant le transport des
Droduits de la Gche ;
Vu l'EiIL5f+ no 2349 du 29 IF~, 2, 195: .ri~;an: 3,. ,- ,-Y-C; de ;;repar,2ti.on et
de comnosition du ooisson sal¨¦ sechi; ;
vu l'arr¨ºt¨¦ no 7769 du 25 ao?t 1958 rendant ex¨¦cutoire la d¨¦liberation
no 58-083 de l'Assembl¨¦e territoriale du Sen¨¦gal en date du 24 juillet
1958 relative au c0ntr?l.e de la production et de la commercialisation dec;
i produits agricoles ;
Vu l.'avis de la commission de contr?le des produits alimentaires en sa
: s6ance du 18 janvier 1968 ;
La Cour sunr¨ºme entendue ;
Sur le ranport conjoint du Yinistre du Q¨¦veloppement rural et du Ninistre
du Commerce, de l'srtisanat et du Tourisme ; -
DEC9ETE.
-.~-
Article 14.- Le poisson sal¨¦-s¨¦ch¨¦ cu fume s¨¦ch¨¦ mis E:n vente est c lass¨¦
dans l'une des cat<gories ci-apr¨¨s :
- Reouiris : Tous sl¨¦laciens ;
- Sardinelles : Sardinella aurita ;
Sardinella eba.
- Gros 2oissons gras : Thons et Carangues ;
- Gros ooissons maigres : Sparidae.
4rticle 15.- Les caract¨¦ristiques du poisson sal&-s¨¦ch.¨¦ sont les sui-
vants :
l.- Asoect :
- Exemot de sel exsude et de sable ;
- TJniformement sec et crissant au Pliage ;
- Couleur cniformc:ment claire ;
- Quasiment inodore ;
- Absence de trace de sang particulierement dans la r¨¦gion de la
nuque
- Texture de chair normalement comoacte et non friable ;
- Exempt en surface de moisissures, d'enduit visqueux OU de
rouille-
7-.- Comoosition chimique :
- Fhlmiiiit-5 -
10 tanu mn?cimllm jl¡¯h~vidi t-6 fr-,rrnr=lJe tolerable est de

- Teneur en sel : le degr¨¦ de sel peut varier entre 10 et 20 j
du oro-luit,
comnte tenu de ce que ce taux doit ¨ºtre approxi
mativenent ¨¦gal 4 la moiti- de la teneur en eau du poisson
sec ;
- Azote basique volatif : pour tous Les poissons autres que .1ti:.
requins et les raies, le-taux maximum est fix¨¦ :i 2 % et doil
¨ºtre exprim¨¦ en rapport de la mati¨¨re azot¨¦e totale.
Les normes de pr¨¦paration et de composition du poisson sale.-
s¨¦ch¨¦ sent definies par l'arr¨ºt8 no 2348 du 29 mars 1.957.
Article 16.- Les caract¨¦r ist iuues du Doisson fum¨¦ s¨¦ch¨¦ sont les su i-
- Ecempt de sable ou de d¨¦bris v¨¦getaux ;
- Uniform¨¦ment sec et pr¨¦sentant au choc un son clair ;
- Couleur uniform¨¦ment brun clair ;
- Meur de ooisscn fum¨¦ sans relent naus¨¦abond ;
- Texture de chair normalement compacte, sans trav¨¦es creusees
par des parasites ou larves de parasites ;
- Absence de moisissures, d'enduit visqueux ou de parasites ;
2.- Comnosition chimiques :
- Yurriidit¨¦ : taux maximum d'humidit¨¦ formelle tol¨¦rable : 3.0 %
du produit brut ;
- Azcte basique volatil : taux maximum fix¨¦ 2 2 % de la mati¨¨re
azotee totale.
Article f7;- Les caract¨¦ristiques du poisson braise s¨¦ch¨¦ dit K¨¦thiakh
~--
sont les suivantes :
1 - Aspect
- +:c~~ni de sab.le ou de d¨¦bris v¨¦g¨¦taux diversV uniformement sec
couleur brune ;
- Odeur de poisson fum¨¦ sans relent naus¨¦abond ;
- Les morceaux de filets de poisson fermes et non friables ;
- Pas d'arr¨ºtes de poisson ;
- 4bsence de moisissures, d'enduit visqueux CU de parasites.
2.- Composition chimiques :
- Humidit¨¦ : taux maximum d'humidit¨¦ formelle tol¨¦rable 28 %
du produit brut ;
- IAzo+-c ~j~:~.~i~~ vrlatif
2 % de la mati¨¨re azot¨¦e totale.
Article 18.- Les caract¨¦ristiques du noisson ferment¨¦ s¨¦ch¨¦ 'dit Guedj
Sont les suivantes.
l.- Asr)ect :
- Exempt de sable et de d¨¦bris ;
- Odeur de fermentation de poisson ;
- Couleur jaune ou brune uniforme :
- Absence de moisissures et de larves de carasites.

,
3 . - Corur;osit icn chimique :

71.
,,i*r.
. , p ¡®r v..!¡¯
TRAITEMEN¡¯I INFORMATIflUE DES DONNEES
- - - - A - . --
-
-
-
j,,.. dino~~il lement: q u a n t i t a t i f ¡¯ d e s donn¨¦e5 a p u ?-tre r¨¦alis+ d e mani¨¨re,
I 0: ist-matique,
s u r l ¡¯ o r d i n a t e u r d e 1¡¯I.S.R.A. b a s ¨¦ a u C.R.O.D.T. ( I B M 4 3 3 1 )
Yous d i s p o s i o n s d u l a n g a g e s t a t i s t i q u e G E N S T A T ( 1 ) langage mis an poInr.
(1 II¡¯ !In
lahoratoir.:ayronomique a n g l a i s e t Darticul i¨¨rement :jdaptc a:::< bt--
:; ! : ,, ¡®-; statistiques des centres de recherche.
L(~s structures de d o n n ¨¦ e s d u lar.yage GENSTAT s o n t f o n d ¨¦ e s s u r d e u x
:ltit i~)q¡®: d e h a s e :
_- les valeurs individuelles n¡¯ont de sens que prises Jacs l¡¯enc.t~~bl~:
:,l? Leur.- d¡¯une dor¨¦e. Aips!,
l e dtSr..-.:.: 1: zment ce f a i s a n t s u r 76 ~d~:qur>-
t .¡®S, c h a q u e n o m r ¨¦ f ¨¦ r e n c e u n e entite de 7b vaieurs.
-- les v a l e u r s ¨¦ p a r p i l l ¨¦ e s ¨¦ t a n t p e u e x p l o i t a b l e s a u n i v e a u statis-
! iqrli?, nn nri;f¨¨re t r a v a i l l e r s u r d e s c l a s s e s d e v a l e u r s .
011 r,ellt ¨¤ Dartir d ¡¯ u n e v a r i a b l e q u a n t i t a t i v e constituer un factc?ur. (1,)
i'I~dI'I~111)~?I11
1 t>s val.eurs p a r c l a s s e s d ¨¦ f i n i e s D a r d e s limites.
~~:xcYnnl e :
1 ¡®*;Te d ¡¯ un.2 personne
.-.-II
_- Ilans l e f i c h i e r , nous avons des valeurs dispers¨¦es zomurises entri\\
?Cl (¡°1, SO (variable quantitative AGE).
- c:rhce a u x i n s t r u c t i o n s ¡° v a r i a b l e ¡± , ¡° F a c t e u r ¡± e t ¡° G r o u p e r ¡± n o u s re-
~I-O~~:WIIS c e s v a l e u r s e n 6 c l a s s e s = ¡°VARTABLE¡±
LAGE
= 30, 40, 50, 60, 70
¡°FACTEUR ¡± CLAGE $ 6
¡°GrlOUPER ¡±
CLAGE = -Limit s (AGE ; LAGE) .
comnrenant d a n s l a p r e m i ¨¨ r e c l a s s e t o u t e s l e s v a l e u r s i n f ¨¦ r i e u r e s 2 30, puis
pic¡¯ ¡®30 ¨¤ 4 0 d a n s la s e c o n d e c l a s s e , p u i s d e 4 0 ¨¤ S O d a n s l a s u i v a n t e e t c . . ¡°,
e t t o u t e s l e s v a l e u r s s u p ¨¦ r i e u r e s d a n s l a d e r n i ¨¨ r e c l a s s e .
% qeut ainsi, gr3.c: 2 t r o i s i n s t r u c t i o n s , r e g r o u p e r t o u t e s l e s p e r s o n -
n e s .A:iq¨¹¨¦t¨¦es en t.zdl~ ciasses d¡¯??e.
L e t r a i t e m e n t : a ¨¦ t ¨¦ r ¨¦ a l i s ¨¦ .essentiellement ¨¤ l ¡¯ a i d e d e s s t r u c t u r e s q u i
nc>rmcttent l a c o n s t i t u t i o n d e t a b l e a u x o b t e n u s e n c r o i s s a n t p l u s i e u r s fac-
tcwrs.
C h a q u e t a b l e a u jcint d a n s l e r a n p o r t e t c o n c e r n a n t l e q u e s t i o n n a i r e a
Dl1 b t r e croc t r ¨¨ s r a p i d e m e n t g r ? c e ¨¤ seulement trois directives :
- ¡° T A B L E ¡± q u i p e r m e t d e c r ¨¦ e r e n m ¨¦ m o i r e l a s t r u c t u r e d u t a b l e a u , en
i.ndiquant l e s f a c t e u r s ¨¤ c r o i s e r .
- ¡°TARULATE¡± q u i i n d i q u e l e m o d e d e c a l c u l d u c r o i s e m e n t . Dan? l e c a s
pYfxcnt,
n o u s a v o n s u t i l i s ¨¦ q u e l e d ¨¦ n o m b r e m e n t d e s effectjfs.
- ¡°PRINT¡± q u i , ¨¦ d i t e t o u t e l a t a b l e a v e c l e s e n t ¨º t e s d e d o n n ¨¦ e s e t d e
!iynec et le calcul des sommes de colonnes et de lignes.
(11 C;.Gnhral S t a s t i t i c a l P r o g r a m m .

ANJVExE5
VECU QUOTIDIEN D'UN COMMERCANT, AVEC DIABA N'IANG,
Entretien effectu¨¦ le 28 FEVRIER 1984 ¨¤ M'bour
SITUATION
DIABA N'IANG est commer?ant de poisson de mer transforme ¨¤
Bakel o? il a un associ¨¦.
Il est mari¨¦, ses parents, sa femme et son fils r¨¦sident ¨¤
Louga, sa ville d'origine. A chaque retour de voyage il
s'arrete quelques jours (maxinum 8) dans sa famille. CIest
lui qui entretient sa femme et son fils ; son grand-frere,
poss¨¨de une cantine ¨¤ Dakar
et s'occupe de ses parents.
DIABA ne donnera de l'argent ¨¤ ses parents que si ce qu¡®a
donn¨¦ son grand-fr¨¨re est insuffisssant.
A l'?ge de 10 ans, il travaille comme manoeuvre aupr¨¨s
d'une t,ransformatrice de tambadiang et exerce cette
activite pendant 10 ans tout en transformant parfois pour
son propre compte sur les claies de s¨¦chage laiss¨¦es
libres par les transformatrices.
A 16 ans, il effectue son premier voyage a Bakel avec du
poisson transform¨¦ par ses soins et avec un commer?ant qui
deviendra son associ¨¦. Les quantit¨¦s commercialis¨¦es
augmenteront et DIABA ne fera plus que cela.
¡°D¨¦s mon premier voyage, j'ai y q¨¹e c"¨¦tait un travail qui
pourrait mvinteresser"
Le cheminement de DIABA vers le commerce s'est fait
progressivement et ¨¤ la suite dJun besoin financier. Il a
commence par de petites quantites qui ont augmentees avec
l'exp¨¦rience et l'organisation.
UNE EXPERIENCE D'ASSOCIATION ET PRATIQUE DU COMMERCE
DIABA est associ¨¦ avec le commer?ant qui l'a amen¨¦ ¨¤ Bakel
lors de son premier voyage.
Les premi¨¨res ann¨¦es, il fait en parall¨¨le son m¨¦tier de
manoeuvre et de commer?ant, puis le dernier rapportant
plus, il abandonne compl¨¨tement la transformation.
DIABA s'occupe de l'achat de la marchandise qu'il fait
parvenir ¨¤ Bakel o? son ami se chargera de la vente.
Avant de proc¨¦der ¨¤ son .achat, DIABA contacteH les
manoeuvres pour se renseigner sur les prix pratiques et
les quantites disponibles. Puis il marchande aupr¨¨s des
transformatrjces pour arriver ¨¤ un accord qui se fait le
plus souvent a son avantage.

La mise en colis sera faite par les manoeuvres de la
transformatrice.
Le transport se fait par location de camion lou¨¦ en commun
avec d'aut.res commer?ants. Lors de son dernier voyage
DIABA loue un camion avec quatre commer?ants rencontres a
M'bour qui partaient pour Bakel. (C'est sur le lieu
d'approvisionnement que les commer?ants se seunissent).
La location du camion se pratique essentiellement lors des
grandes distances et quantites. Sinon, le transport se
fait par cars rapides, ceux-ci etant plus economiques pour
les quantites et distances peu importantes.
A Bakel, DIABA reste plusieurs jours et loge chez son
associ¨¦-ami puis prend l'argent disponible pour s'approvi-
sionner de nouveau.
Lors de l'entretien,
il venait de s'approvisionner pour la
premi¨¨re fois, en guedj de Courbine en Casamance, ¨¤ la
demande de son associe qui en avait ressenti le besoin
dans sa cli$nt¨¨le.
Il a laiss¨¦ la marchandise ¨¤
TAMBACOUNDA ou un chauffeur s'en charge et la remet a son
associe qui continue son voyage jusqu'a M'bour ; 06 il se
reapprovisionne en tambadiang (son dernier stock n'¨¦tait
pourtant pas ¨¦coul¨¦ lors de son dernier d¨¦part de Bakel).
Les clients que son associ¨¦ rencontre sur le march¨¦ sont
des m¨¦nageres quis'approvisionnent tous les jours, et des
detaillants (se depla?ant en charrette) de la region du
Fleuve qui ecoulent leur produit dans les villages
int¨¦rieurs de la m¨ºme r¨¦gion.
Ce travail demande un absence prolong¨¦e de sa famille et du lieu
de commercialisation_; en cela l'exp¨¦rience de DIABA est int¨¦res-
sante. Il conna?t tres bien les conditions d'achat
les prix, les
produits int¨¦ressants,_etc..
(nous l'avons'rencontr¨¦ lors
de nos trois missions a M'bour. Il avait achet¨¦ respec-
tivement 70, 50 ,et 130 colis de taebadiang, il profitait
de l'accessibilite des prix a cette periode).
Quant ¨¤ son associ¨¦, il maitr?se plus particuli¨¨rement
les conditions de vente sur le march¨¦.

74.
358
REPARTITION DU PROFIT
Toutes les d¨¦penses sont not¨¦es dans un carnet tenu par
l'associ¨¦.
Pour le voyage BAKEL-CASAMANCE-M'BOUR-BAKEL, DIABA
disposait de 500 000 FCFA afin d'acheter la marchandise,
se nourrir, se loger et le transport. *S'il ne depense pas
tout ou a recours au cr¨¦dit, il le mentionne ¡®i son associ¨¦
qui le note sur le carnet.
Chaque mois,_ ils font leur ravitaillement et le mette dans
des comptes a part pour le partage du profit. Le profit
sera reparti tous les trois/quatre voyages ou lors d'une
f¨ºte religieuse ou d'un achat important (maison).
Ce m¨¦tier leur rapporte et leur objectif est de continuer
pour avoir le plus de profit possible. Ceci leur permettra
d'acheter un v¨¦hicule (ils ach¨¨teront avec au moins 50 %
du capital) et de commercialisation en C?te-d'Ivoire car
sur les conseils d'autres Commer?!ants c'est un pays o?
l'on peut faire beaucoup de profit.
"Le commerce est une chance, toi tu as beaucoup de profits
les autres des perces".
Selon DIABA, en ecoulant son produit a Louga (ville oc
habite sa femme et ses parents) il ferait un profit de
20 000 FCFA, allant jusqu'¨¤ BAKEL il a un profit de
50 000 FCFA.
Ce commerce rapporte des profits si on le connait bien, et que
l'on accepte de prendre des risques.
Par exemple, DIABA a recours le moins possibleau cr¨¦dit
etcpaye toujours 50 % au comptant, 5on assocle ne fera
credi; qu'aux personnes qu'il connait c'est-a-dire aux
menageres, et non aux commer?ants de l'int¨¦rieur qu'il ne
reverra peut-¨ºtre jamais.
DIABA est tr¨¨s satisfait de son m¨¦tier et esp¨¨re
prosperer.
C'est son seul metier et ilyaccepte de prendrr
des risques pour degager un plus grand profit.
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