Y w7doJi5f~ * CIRAD / MESRU-Economie de...
Y
w7doJi5f~
*
CIRAD / MESRU-Economie
de la M¨¦canisation en R¨¦gion Chaude-Montpellier Sept. 1988
#m
3
tifl
UNE REFLEXION INSUFFISANTE SUR LES ORIENTATIONS
DE LA MECANISATION AU SENEGAL.
QUELQUES EXEMPLES CONCRETS

M. HAVARD ET H. M. MBENGUE
RESUME
En partant de l¡¯analyse d.es exp¨¦riences ant¨¦rieures de politique de mkanisation, et en
tenant compte des orientations g¨¦n¨¦rales et du contexte de la Nouvelle Politique Agricole, des ¨¦tudes de l¡¯ISRA,
rcsum¨¦es en introduction, ont permis de mettre en ¨¦vidence les structures n¨¦cessaires et les objectifs prioritaires
pour le fonctionnement d¡¯une politique de m¨¦canisation coh¨¦rente.
Apr¨¨s l¡¯estimation des besoins potentiels en cr¨¦dits d¡¯¨¦quipement sur 5 ans ¨¤ partir de la
situation actuelle de la m¨¦canisation (40 milliards), sont pr¨¦sent¨¦s quelques exemples (cr¨¦dit, fiscalit¨¦,
subventions,...) qui font ressortir les insuffisances de la politique actuelle. Elles s¡¯expliquent, en partie, par l¡¯ab-
sence de Comit¨¦ National de la M¨¦canisation ; il n¡¯existe aucune structure permettant de conduire une r¨¦flexion
globale, pourtant indispensable, sur la m¨¦canisation du pays.
LISTE DES SIGLES UTILISES
BOAD
Banque Ouest Africaine de D¨¦veloppement
CNCAS
Caisse Nationale de Crklit Agricole S¨¦n¨¦galaise
CTA
Compagnie des Travaux Agricoles du nord
FAO
Food Agricultural Organization
PIDAC
Projet Int¨¦gr¨¦ de D¨¦veloppement Agricole de la
Caxtmance
SAED
Soci¨¦t¨¦ d¡¯Am¨¦nagement
et d¡¯Exploitation des Terres du
Delta, du Fleuve S¨¦negal et des Vall¨¦es du Fleuve et
de la Fal¨¦m¨¦.
SISCOMA
Soci¨¦t¨¦ Industrielle S¨¦n¨¦galaise de Constructions
M¨¦caniques et de Mat¨¦riels Agricoles
SISMAR
Soci¨¦t¨¦ Indusuielle Sah¨¦lienne de M¨¦canique, de
Mat¨¦riels Agricoles et de Repr¨¦sentations
SODEFITEX
Soci¨¦t¨¦ de D¨¦veloppement des Fibres Textiles
SOMIVAC
Soci¨¦t¨¦ de Mise en Valeur de la Casamance
SUMA
Section d¡¯LJtilisation du Mat¨¦riel Agricole
72
M. HAVARD et H.M. MBENGJ JF

I
/

CIRAD / MESRU-Economie
de la M¨¦canisation en R¨¦gion Chaude - Montpellier Sept.1988
INTRODUCTION
L¡¯ISRA a r6alis¨¦ rtcemment des analyses sur l¡¯incidence de la politique agticole sur la
m¨¦canisation (MBENGUE H.M., 1987 ; HAVARD M., 1987) en vue de tirer profit des programmes amerieurs
pourlamiseenoeuvredelaNouvellePolitiqueA~cole(NPA).dontlespremi¨¨res exp¨¦riences remontent8 1985.
Les progammes analys¨¦s ¨¦taient (sont encore pour certains) rattach¨¦s ii diff¨¦rents
ministkes : le Programme Agricole (PA), g¨¦r¨¦ par le Minist&re du D¨¦veloppement Rural (MDR), s¡¯int¨¦ressait
¨¤ la culture attel¨¦e (1958/1980) et a la motorisation par l¡¯intermtdiaire
de la SAED, et la politique dite ¡°D¡¯all¨¦-
gement des travaux de la femme¡±, g¨¦r6e par le Minist¨¨re du D¨¦veloppement Social, s¡¯int&esse aux mat&iels de
technologie post-r¨¦colte des c¨¦rtales. L¡¯orientation g¨¦n¨¦rale de la NPA est fondamentalement diff¨¦rente des
programmes ant¨¦rieurs, car I¡¯Etat se desengage de la fili¨¨re d¡¯approvisionnement en intrants du monde rural. La
fili¨¨re de ¡°culture attel¨¦e¡± ¨¦tait d¨¦pendante ¨¤ 100 % du PA, alors les mises en place de mat¨¦riels ont ¨¦t¨¦ bloqu¨¦es
d¨¨sl¡¯atr¨ºtduPAen
1980etellesn¡¯ontpassignificativementreprisdepuis.Enmotorisation,laSAEDsed¨¦sengage
progressivement pour permettre h de nouvelles structures de la relayer. Quant aux actions de technologie post-
r¨¦colte, elles ont toujours ¨¦t¨¦, en partie, initi¨¦es en dehors des structures ¨¦tatiques : projets, particuliers, . . . . et par
cons&ptent peu touch¨¦es par le d¨¦sengagement de 1¡¯Etat.
Ces analyses nous ont permis de mettre en ¨¦vidence les objectifs prioritaires ¨¤ assigner
¨¤ la nouvelle politique d¡¯¨¦quipement du monde rural, que vous trouverez r&wm¨¦s ci-apr¨¨s.
A court terme, il s¡¯agit de viser la n?organisation et l¡¯adaptation de la fili¨¨re au contexte
de la NPA pour assurer le maintien du capital existant (voir paragraphe suivant) par la mise en place du crkdit
dans l¡¯ensemble des r¨¦gions et son orientation en fonction des besoins (la CNCAS existe depuis 1984), par
l¡¯organisation de l¡¯approvisionnement et de la maintenance, par la systimatisation
de la formation technique et
¨¤ la gestion en motorisation en vue dune optimisation dans l¡¯utilisation des mat6riels, par le renouvellement du
parc et l¡¯introduction de mat¨¦riels nouveaux dans les zones d¨¦favoris¨¦es en s¡¯appuyant sur des mesures incitatives
visant la r¨¦duction des co?ts (exon¨¦ration totale ou partielle des taxes, subventions, ..),
A moyen terme, il s¡¯agit de d¨¦finir une politique d¡¯¨¦quipement coh&ente et planifiee au
travers des structures sp¨¦cialis¨¦es qui n¡¯existent pas : le Comit¨¦ National de la M¨¦canisation et le Centre National
de Machinisme A.gricoIe.
Cette note, apr¨¨s un bref aper?u sur les besoins potentiels en cr¨¦dits d¡¯¨¦quipement calcul¨¦s
¨¤ partir de la situation actuelle, pr¨¦sente, ¨¤ partir de quelques exemples r¨¦cents, les lacunes et les faiblesses de
la NPA en mati¨¨re de m¨¦canisation, et met aussi en ¨¦vidence les contraintes institutionnelles, fiianci¨¨res, . . . ¨¤
la mise en place d¡¯une structure de coordination, de d¨¦finition et de suivi de la politique d¡¯¨¦quipement dumonde
rural.
L¡¯ESTIMATION DES BESOINS POTENTIELS EN CREDITS D¡¯EQUIPEMENT SUR LA
BASE DE L¡¯UTILISATION ACTUELLE DE LA MECANISATION
G¨¦n¨¦ralement, on distingue trois niveaux de m¨¦canisation, autant par le montant des
investissements que par les cibles concern¨¦es.
Les investissements les plus ¨¦lev¨¦s int¨¦ressent la motorisation qui est essentiellement
concentree dans les p¨¦rim¨¨tres rizicoles delavall¨¦e du fleuve. Hors CSS (Compagnie Sucri¨¨re S¨¦n¨¦galaise),nous
estimons le parc en service entre 100 et 2OOtracteurs (50 ¨¤ 120 ch.), un millier de groupes motopompes, quelques
dizaines de batteuses ¨¤ riz (500 ¨¤ 1000 kg/h), et moms de 1 Omoissonneuses-batteuses. Jusqu¡¯¨¤ ces cinq derni¨¨res
ann¨¦es, la motorisation ¨¦tait, en tr¨¨s grande majorit¨¦, g¨¦r¨¦e parla SAED qui louait ses services aux paysans ¨¤des
taux subventionn¨¦s qui atteignaient encore 30 ¨¤ 50 % du prix en 1983. Depuis, la SAED se d¨¦sengage
progressivement, et le parc actuel est r¨¦parti entre la SAED, les priv¨¦s, les groupements de producteurs, les
SUMA, les projets, . . . Ainsi, en 1987, les pr¨¦parations du sol sur 12.259 ha ont ¨¦t¨¦ r¨¦alis¨¦es par la SAED (2.212
ha), les priv¨¦s sous contrat avec la SAED (CTA et SGGEC pour 7.381 ha), les SUMA (1. 152 ha), les Foyers et
les particuliers (1,352 ha) et les italiens (162 ha). Th¨¦oriquement, fin 1988, la SAED doit abandonner totalement
les prestations de service en motorisation. Pour le moment, les mat¨¦riels utilis¨¦s ne sont pas fabriqu¨¦s localement
et le recours ¨¤ l¡¯importation sera n¨¦cessaire encore longtemps, except¨¦ peut-¨ºtre pour les batteuses ¨¤ riz et certains
mat¨¦riels d¡¯accompagnement que pourrait fabriquer la SISMAR. Les montants moyens de plusieurs millions de
F CFA pour les investissements mettent ces mat¨¦riels hors de portee des exploitations moyennes rizicoles,
comprises entre Cl.25 et 2 ¨¤ 3 ha.
Dans la 8amme des investissements interm¨¦di.aires, on trouve les machines ¨¤ moteur de
tcchnologiepost-r¨¦cohedesc¨¦r¨¦ales
traditionnelleset cellesdetransformationdupaddy. Lenombre demachines
en service et fonctionnelles (soit environ 1 sur 2) est estim¨¦ a (MBENGUE H. M., 1987) : 250 d¨¦cortiqueurs ¨¤
riz de d¨¦bits moyens compris entre 150 et 250 kg/h (60 % dans la vall¨¦e du fleuve, le reste en Casamance), 3.000
moulins/broyeurs
¨¤ marteaux (66 % dans le Bassin ,tachidier), une cinquantaine de batteuses ¨¤ mi1 dans le Bassin
Arachidier (80 % de mod¨¨les BS 1000 de la SISMAR entra?n¨¦s par un tracteur de 35 ch.), une vingtaine de
d¨¦cortiqueurs ¨¤ mil (le mod¨¨le vulgaris¨¦ ¨¦tait peu adapt¨¦, mais les recherches en cours au CNR.4 de Bambey ont
permis de modifier, en collaboration avec la SISMAR, le PRL canadien ; le nouveau mod¨¨le est exp&imente dans
une dizaine de villages). Avec des montants moyens d¡¯investissements sup¨¦rieurs ¨¤ 1 million de F CFA (tableau
1 en annexe), ces mat¨¦riels appartiennent ¨¤ des priv¨¦s (commer?ants, marabouts , . ..) qui les utilisent ¨¤ poste fixe

ClXAD / MESRU-Economie
de la M¨¦canisation en R¨¦gion :Chaude-Montpellier
Sept.1988
(moulins et d¨¦cortiqueurs urbains et semi-urbains) ou de mani&re
l¨¦rante (d¨¦cortiqueurs ¨¤ riz, batteuses ¨¤ mil)
pour du travail ¨¤ fa?on ; de nombreux mod¨¨les appartiennent a
¨¤ des associations de femmes,, de jeunes, . . .
(25 % des moulins et d¨¦cortiqueurs & mil, 30 % des d¨¦cortiqueurs
iz, quelques batteuses Bamba de Bourgoin).
D¡¯une mani¨¦re g¨¦nbale, les machines appartenant ¨¤ des pri
ntretenues et mieux g¨¦r¨¦es que celles
des associations villageoises. Toutes ces machines peuver
place (moteur non compris) par
la SISMAR, et certains moulins et d¨¦cortiqueurs sont aussi
r¨¦gions de Thi¨¨s et Diourbel). Malheureusement, ces artisans
en mati¨¦re premi¨¦re de qualit¨¦.
Ensuite, lagamme des mat¨¦riels qui
plus faibles investissements est celle
des mat¨¦riels de culture attel¨¦e qui sont tr&s tipandus. 11 y a
000 et 900 000 mat¨¦rie,ls en service,
niveau stabilis¨¦ depuis 1980 malgr¨¦ l¡¯arr¨ºt des mises en place,
de semoirs, 32 (49 de houes, 16 % de
souleveuses, 15 % de charrettes et 7 % de divers (charrues b
s . ..). La traction animale est compos¨¦e
d¡¯environ 500 000 attelages (44 % d¡¯¨¦quins, 44 % d¡¯asins, 12
s de bovins). Plus de 80 % ¡®des mat¨¦riels
et attelages sont utilis¨¦s dans le Bassin Arachidier o¨´ l¡¯on es
carr¨¦ (unit¨¦ d¡¯habitation) a en moyenne
2 attelages, 1,3 semoirs, 1.4 houe. 0.9 souleveuses et 0,6 ch
cultiver entre 5 et 10 ha. Bien que la
diffusion des mat¨¦riels ait eulieupar le biais des coop¨¦rative
ce cas un exemple de l¡¯appropriation
individuelle de la m&canisation par les paysans ; ceci est r
ontants moyens d¡¯investis-
sements de 100 000 F CFA (tableau 2 en annexe). De plus
e I¡¯occasion o¨´ les prix par
machine, hors charrette, varient entre 5 000 et 15 000 F CFA, 1
ance d e s pr¨ºts, les dons, . . . ont favoris¨¦ la
circulation des mat¨¦riels entre les ca& et ont permis l¡¯initiat
nombreux paysans ¨¤ la traction animale.
Enfin, les artisans sont fortement impliqu¨¦s dans la maintenan
es mat¨¦riels ¨¤ diff¨¦rentes ¨¦chelles : village,
march¨¦, ville d¡¯importance r¨¦gionale, surtout pour la fabricatio
¡®¨¦ces d¨¦tach¨¦es et de souleveuses (50 % des
mod¨¨les recens¨¦s dans le Bassin Arachidier). Il y a environ 1 arti
wr 750 machines dans lar¨¦gion de Kaolack
et ces forgerons travaillent avec de la mati¨¨re premi¨¨re de
qualit¨¦. La SISMAR peut fabriquer et
satisfaire l¡¯ensemble de la demande du pays en mat¨¦riels d
Apartirdecesdonn¨¦es,nous
avonse.s
des cn?dits) des financements n¨¦cessaires pour maintenir ce nive
circuits de maintenance. On arrive ¨¤ environ 40 milliards de F
partir des hypoth¨¨ses de calcul suivantes:
25 000 ha ¨¤ m.otoriser dans la vall¨¦e du fleuve b raison de Z!OO
CFA/hd5 ans (chiffre obtenu ¨¤ partir des
investissements retenus par les SUMA B ¨¦quiper prochaineme
le delta), 56 000 unit¨¦s de culture attel¨¦e
¨¤ distribuer chaque ann¨¦e ¨¤ raison de 87 000 F CFA/&
logie post-r¨¦colte des
POLITIQUE ACTUELLE
Les recommandations pr¨¦sent¨¦es en
ion ne se sont pas, pour l¡¯instant, traduites
par des actions et mesures concr¨¨tes, bien que, depuis plus d
¡®. le quotidien national ¡°le Soleil¡± du 41051
1987). le ministre du D¨¦veloppement Industriel, en rap
: ceux du D¨¦veloppement Social et du
D¨¦veloppement Rural, ont ¨¦t¨¦ charg¨¦s de relancer les travaux du
¨¦ National de Machinisme Agricole lorsdu
Conseil Interminist¨¦riel sur la campagne agricole (le projet de
date de 1979). Pourtant, dans chacun des
minist¨¨res concern¨¦s, des directions ont ¨¦t¨¦ charg¨¦es de faire des p
asitions, mais il semblerait qu¡¯aucune n¡¯ait
re?u l¡¯approbation de toutes les parties concern¨¦es, car aucun
cret n¡¯est encore sorti. Cette situation est
regrettable et ¨¤ terme, si elle se prolonge trop, dommageable pour 1
.¨¦canisation du pays comme l¡¯illustrent les
quelques exemples trait¨¦s dans ce paragraphe.
LECREDIT ET LES CIRCUITS D¡¯APPROVISIONNW4ENT !ST DE MAINTENANCE
Depuis sa cr¨¦ation en 1984, la CNCAS s¡¯installe progressivement dans Les r¨¦gions.
Aujourd¡¯hui il existe4 agences (Dakar, Saint-Louis, Thi¨¨s er Ziguin&or) et 2 bureaux (Matam et Kaolack). Des
cr¨¦dits ont ¨¦t¨¦ octroy¨¦s aux paysans pour les semences et les engrais (cr¨¦dits de campagne). Le mat¨¦riel agricole
n¡¯est concern¨¦ que depuis cette ann¨¦e, donc pour un volume financier peu important qui devrait crol¡¯tre dans les
ann¨¦es ¨¤ venir. Par rapport aux besoins potentiels exprim¨¦s dans la plremibe partie de ce document (environ 8
milliards par an), les quelques centaines de millions de cette ann¨¦e paraissent faibles : environ 40 millions pour
du mat¨¦riel de culture attel¨¦e aux sections villageoises des r¨¦gions dr: Kaolack et de Fatick, 300 millions pour
la motorisation des SUMA du Delta, . . .Ces sommes repr¨¦sentent ¨¤ p.rine 30 % des lignes de cr¨¦dit correspon-
dantes budg¨¦tis¨¦es ¨¤laCNCAS, en partie ¨¤ cause des conditions d¡¯oc mi : apport personnel de 20 90, taux d?m¨¦r¨ºt
annuel de 13,5 % . Ce blocage est provoqu¨¦ parlemontant de l¡¯apport pwsonnel ; pour les SUMA du fleuve, aucun
cr¨¦dit n¡¯a encore ¨¦t¨¦ accord¨¦ bien que l¡¯argent soit disponible depuis plus d¡¯un an. Par rapport ¨¤ la situation
(¡®) Ce chiffre moyen est obtenu ¨¤ partir des prix ¡°toutes tax zsicomprises¡± de la SISMAR, augment¨¦s de
35 % de frais de mise en place (distribution, cr¨¦dit). Les prix suivante ont ¨¦t¨¦ utilis¨¦s : 114 000 F CFA/semoir,
54 000 F CFA/houe (prix moyen entre 1 houe sine et 1 houe occidental::), 47 500 F CFA/souleveuse (prix moyen
entre 1 b?ti arara et sa souleveuse et une souleveuse firdou adaptabll: sur une houe sine), 53 000 F CFA/charrue
et 170 000 F CFA/charrette ¨¦quine.
74
M. HAVARD et H.M. MBENGUE

CIRAD /MESRU-Economie
de la M¨¦canisation en R¨¦gion Chaude - Montpellier Sept.1988
antkrieure (crkdit de campagne de la SAED pour les intrants, y compris les prestations de service pour la
pr¨¦paration des sols, qui ¨¦tait r¨¦cup¨¦r¨¦ sur la commercialisation des produits), o¨´ les paysans n¡¯ont quasiment
jamais eu a utiliser leur tr¨¦sorerie pour payer les frais de culture,
demande une modification du comportement
des paysans qui doivent pr¨¦voir sur leur tr¨¦sorerie les apports personnels des emprunts demand¨¦s (cr¨¦dits de
campagne et d¡¯¨¦quipement), avec en plus une partie des arr&& de dettes envers la SAED.
D¡¯autres structures, en dehors de la CNCAS. faisaient et font encore du credit (SAED,
SODEFITEXet
PIDAC) et se chargent de l¡¯approvisionnement des paysans (transport, distribution,...) enintrams
(cas des engrais, des produits phytosanitaires et du mat¨¦riel agricole a la SODEFITEX) et assurent la maintenance
du matkiel (motopompes et tracteurs ¨¤ la SAED jusqu¡¯en juin 1989). Conformement a la NPA, des priv¨¦s
s¡¯installent dans les r¨¦gions pour assurer ces services en m¨¦canisation (OUALO AGRIMAT a Saint-Louis pour
les tracteurs, les motopompes et le mat¨¦riel post-r¨¦colte). d¡¯autres au contraire cherchent des relais ou des
depositaires (cas de la SISMAR avec PROTEC ¨¤ Tambacounda). Mais globalement, les tentatives sont timides
et insuffisantes pour prendre le relai des soci¨¦t¨¦s qui ne se sont pas encore completement d¨¦sengag¨¦es (SAED
et SODEFITEX surtout).
LA FISCALITE (TAXES DOUANIERES, FISCALES, TVA,...)
ET LES SUBVENTIONS
Dans les programmes ant&ieurs. un certain ¨¦quilibre existait entre la fiscalit¨¦ et les
subventions pour soutenir des objectifs pr¨¦cis : d¨¦veloppement de la traction animale, en particulier bovine, au
d¨¦triment de la motorisation. Aussi, les mat¨¦riels de traction bovine ¨¦taient largement subventionn¨¦s (de40 ¨¤ 60
% en 1978/1979), et globalement la fiscalit¨¦ ne touchait que les mat¨¦riels de motorisation (taxes de 27 % sur les
tracteurs, 80 % sur les pi¨¨ces d¨¦tach¨¦es et 84,3 % sur le carburant en 1978). car les subventions annulaient les
taxes sur le mat¨¦riel de culture attel¨¦e (18 % de subventions et 18 % de taxes sur le PA 1978/1979) (HAVARD
M., 1987). Dans ce syst¨¨me, les artisans locaux qui fabriquent des mat¨¦riels ¨¦taient particuli¨¨rement d¨¦savan
tag¨¦s, car la mati¨¦re d¡¯oeuvre de qualit¨¦ et les machines ¨¦taient tax¨¦es ¨¤ 65 % en 1978, de m¨ºme que les moteurs
pour ceux qui voulaient ¨¦quiper les moulins de leur fabrication. Aussi, les moulins artisanaux sont fabriqu¨¦s,
presque totalement, avec des mat¨¦riaux de r¨¦cup¨¦mtion et souvent ¨¦quipes de moteurs d¡¯occasion.
En 1988, la situation est loin d¡¯¨ºtre aussi claire : la fiscalit¨¦ a augment¨¦ et les subventions
n¡¯existent plus, sauf bien entendu par le canal de nombreux projets o¨´ les mat¨¦riels sont donn¨¦s OU r¨¦tro&d¨¦s ¨¤
des prix symboliq,ues. La fabrication locale (SISMAR) se retrouve ¨¨t la m¨ºme enseigne (35 % de taxes en
moyenne) que les mat¨¦riels import¨¦s (32 % pour les tracteurs, 68 % pour les pi¨¨ces d¨¦tach¨¦es, 94 % pour le
carburant). Bien sti, ces chiffres sont th¨¦oriques et laquasi-totalit¨¦ des projets surfmancement
ext¨¦rieurs n¨¦gocie
au cas par cas l¡¯exon¨¦ration totale des taxes (cas du financement des SUMA du delta sur une ligne de cr¨¦dit BOAD,
et celles de Nianga sur financement allemand, . . . ). On arrive alors ¨¤la situation paradoxale suivante : les sections
villageoises du Bassin Arachidier ¨¦quip¨¦es cette ann¨¦e en mat¨¦riels de culture attel¨¦e ont pay¨¦ les taxes, ce qui
n¡¯est pas le cas des paysans encadr¨¦s par la SODEFITEX (tableau 2 en annexe), ni des SUMA et autres
groupements du fleuve.
Pour les projets de motorisation, les difficult¨¦s se pr¨¦sentent au moment de l¡¯achat de
pieces d¨¦tach¨¦es (taxes de 68 %) et du renouvellement du mat¨¦riel ¨¤ la demande des paysans o¨´ le paiement des
taxes est exig¨¦. Que veulent dire, dans ce cas, les ¨¦ludes ¨¦conomiques ii partir des co?ts hors taxes ?. Comment
effectuer le renouvellement des mat¨¦riels ¨¤ l¡¯aide de comptes d¡¯amortisse:ments approvisionn¨¦s sur la base du hors
taxes ? (DUBOIS DE LA SABLONIERE M., 1983). Prenons I¡¯exemple des groupements de Ndombo Thiago qui
ont re?u leur premi¨¨re chaine d¡¯¨¦quipements sur un financement de la Caisse Centrale ¨¤ condition d¡¯ouvrir un
compte d¡¯amortissement ¨¤ la banque pour assurer le renouvellement de leurs ¨¦quipements environ 5 ans apr¨¨s.
Depuis 1982, les dotations ptivues n¡¯ont jamais it¨¦ int¨¦gralement vers¨¦es, et aujourd¡¯hui ces groupements
cherchent des pr¨ºts pour remplacer un mat¨¦riel qui leur a ¨¦t¨¦ donn¨¦ (les provisions des comptes servant d¡¯apports
personnels).
LES CRITERES DE CHOIX D¡¯EQUIPEMENTS
On a reproch¨¦, ¨¤ juste titre sur certains mat¨¦riels, ¨¤ la SISCOMA de fournir du matc?riel
de culture attel¨ºe de moindre qualit¨¦ les derni¨¨re ann¨¦es de fonctionnement du PA. On a souvent attribu¨¦ ce point
au manque de concurrence qui ne favorisait pas la recherche de produits <de qualit¨¦. Le monopole de la SISCOMA
¨¦tait seulement assorti d¡¯un contr?le des prix par les services ¨¦conomiques de 1¡¯Etat.
Aujourd¡¯hui, ce monopole n¡¯existe plus, et en th¨¦orie les mat¨¦riels de culture attel¨¦e,
comme tous les autres mat¨¦riels agricoles, peuvent ¨ºtre acquis sur appels d¡¯offres. Cette nouvelle situation doit
s¡¯accompagner dune d¨¦finition tr¨¨s pr¨¦cise des cahiers des charges des mat¨¦riels ¨¤ acqu¨¦rir et des services
attendus (d¨¦lais de livraison, maintenance, . ..) en tenant compte des possibilit¨¦s de fabrication locale. Cette
pratique est courante ¨¤ la SAED et ¨¤ la SODEFITEX pour les mat¨¦riels de motorisation, mais inhabituelle, et par
cons¨¦quent ¨¤ mettre au point, pour le mat¨¦riel de celture attel¨¦e. A d¨¦faut, on verra, sous peu, se multiplier les
mat¨¦riels de traction animale d¡¯origines diverses. On peut d¨ºj¨¤ citer un exemple r¨¦cent (d¨¦cembre 1987) en
Casamauce sur un projet ma?s, pour lequel la FAO a fmanc¨¦ 395 semoirs et 395 multiculteurs de culture attel¨¦e.
Un fournisseur ital.ien, moins disant que 1 a SISMAR., a ¨¦t¨¦retenu pour livrer ce mat¨¦riel dont les caract¨ºrisitiques
ont ¨¦t¨¦ ¨¦labor¨¦es par les services techniques de la FAO. L¡¯ISRA a demand¨¦ officiellement ¨¤ la SOMIVAC une
unit¨¦ de chacun des mat¨¦riels pour les tester ¨¤ Djih¨¦lor, mais n¡¯a pas encore rec;u de r¨¦ponse affirmative.
M. HAVARD et H.M. MBENGUE
75

LmA~ / Mm -Economie de la M.&nisation
en R¨¦gion Chaude-Montpellier Sept. 1988
L¡¯IMPACT DES FINANCEMENTS INTERNATIONAUX ET DES DONS
C¡¯est un point tr¨¨s important, mais que r ous pr¨¦sentons pour m¨¦moire, car d¨¦passant tr¨¨s
souvent les pr&ogatives des structures charg¨¦es de la d¨¦fiiti r,. des orientations en mati¨¨re cle m¨¦canisation.
Nous insisterons sur les mesures ¨¤ mettre en place pour limite:* ltes effets n¨¦gatifs de ces modes d¡¯approvision-
nement du monde rural en ¨¦quipements agricoles. Sont princip, ement concern¨¦s les mat¨¦riels de motorisation.
Bn riziculture irrigu¨¦e sur le fleuve, pratiquement chaq,ue Pay!e donateur utilise sur les zones d¡¯emprise de son
projet le mat¨¦riel de sa fabrication. On peut donc voir, dans la vall¨¦e du fleuve, des machines japonaises.
chinoises, conkmes, italiennes, fran?aises, . . .
/
dont la plupart sont abandonn¨¦es peu de temps aprks la fm des
projets, faute de pi¨¦ces d¨¦tach¨¦es et d¡¯entretien approprits. A cc qujet, l¡¯exp¨¦rience des mat¨¦riels de technologie
post-r¨¦colte est, aussi, tr&s ¨¦difiante : les moulins issus de dons sont, pour la plupart, g¨¦r¨¦s par des associations
villageoises qui ont beaucoup plus de difficult¨¦s B entretenir ce machines que les particuliers (la majorit¨¦ des
moulins en. parme appartiennent B ces associations), et :PUT les
gions de Thi¨¦s et de Diourbel, 14 marques de
moulinset marquesdemoteursont¨¦t¨¦recens6essur67Omach
es(MI3ENGUEH.M..
1986).Pourcesderniers
mat¨¦riels, les dons ont ¨¦t¨¦ particuli¨¨rement importants pendant la campagne pr¨¦sidentielle : 200 moulins dans
la r¨¦gion de Saint-Louis, 200 moulins dans le d¨¦partement de bdougou, 50 d¨¦cortiqueurs a Bz dans la r¨¦gion
de Ziguinchor. . . . Une bonne partie de ces mat¨¦riels ont &6 fabr ;¡®q&s par un artisan de K¨¦b¨¦mer (400 moulins).
CONCLUSION
i
Il ressort, et ce n¡¯est pas nouveau la n¨¦
it¨¦ de conduire une r¨¦flexion globale sur les
orientations ?t donner 8 la m¨¦canisation a court, moyen et
e. Celle-ci semble difficile ¨¤ mener en dehors
d¡¯un Comit¨¦ National de la M¨¦canisation, qui, malheurs
n¡¯existe pas encore (nos tentatives en 1987
aupr¨¨s de notre minist¨¨re de tutelle pour d¨¦marrer cette r#
n absence de Comit¨¦, n¡¯ont pas re?u d¡¯¨¦chos
favorables). D¨¦j¨¤, a partir des exemples pr¨¦cis cit¨¦s mettant en
dence des lacunes et des blocages, un certain
nombre de points pourraient ¨ºtre analys¨¦s : int¨¦r¨ºt et r?le de la
lit¨¦ et des subventions, mesures en faveur
de la fabrication locale (SISMAR et artisans), attitudes vis-a-vi
contraintes des financements ext¨¦rieurs et
des dons, contr?le des caract¨¦ristiques et performances des ma
ouveaux introduits, . . .
N¨¦anmoins, il faut Pr&iser que certains
peuvent ¨ºtre facilement corrig¨¦s et que,
en terme de cr¨¦dits d¡¯¨¦quipements, l¡¯application des cas
emeure tr¨¨s limit¨¦e. On doit aussi noter
quelques aspects positifs, tels les nouveaux programmes cl
de la SAED (conducteurs de tracteurs des
SUMA, responsables des motopompes), et les programmes
e attel¨¦e ¨¤ la SODEPITEX : formation
(centres de dressage, artisans) et appui ¨¤ l¡¯¨¦quipement (credits
et aux artisans). Ce dernier exemple,
valable pour les zones cotonni¨¦res de la sous-r¨¦gion, mon
que les soci¨¦t¨¦s cotonni¨¨res ont, encore
pour de nombreuses ann¨¦es, un r?le ¨¤ jouer en mati¨¨re de
, malgr¨¦ les volont¨¦s de desengagement
clairement exprim¨¦es par les gouvernements des pays concerne
BIBLIOGRAPHIE
DUBOIS DE LA SABMNIERB M., 1983.
¡¯
Projet de Ndombo Thiago. Rapport dfe mission d¡¯¨¦valuation.
16 au 30 mars1983. SCET AGRI/SAED
HAVARD M., 1987.
L¡¯incidence de la politique agricob: sur la m¨¦canisation au S¨¦n¨¦gal.
Etude ODI (*)/ISRA, juillet 1987,Z&ection
des Syst¨¨mes Agraires, ISRA
Dakar. Rapport dactylographi¨¦, 56 p
MBBNGUE H.M., 1986.
Les ¨¦quipements et mat¨¦riels de tri itcment post-r¨¦colte des c¨¦r¨¦ales au
S¨¦n¨¦gal : r¨¦sultats d¡¯enqu¨ºtes danr les r¨¦gions de Thi¨¨s et Diourbel.
D¨¦partement Syst¨¨mes et Transfert, ISRA, Dakar, S¨¦n¨¦gal. Document de
travail 86-5,39 p.
MBBNGUE H.M., 1987.
L¡¯incidence de la politique agricole snr la m¨¦canisation agricole au S¨¦n¨¦-
gal : cas des ¨¦quipements de traitement des r¨¦coltes de c¨¦r¨¦ales.
Etude ODIJSRA, juillet 1987, Dirccion des Syst¨¨mes Agraires, ISRA, Dakar.
Rapport dactylographi¨¦, 22 1~.
ODJ : Gverseas Development Iris titute, Regents¡¯s College, London.
76
M. HAVARD et H.M. MBENGUE

CIRAD / MESRU-Economie de la M¨¦canisation en R¨¦gion Chaude - Montpellier Sept. 1988
TABLEAU 1: COUTS DE QUELQUES MATERIELS DE MOTORISATION
ET PRIX DES PRESTATIONS CORRESPONDANTES
Caradrktiqucs
Prix en 1 .OOO FCFA
--I
PRStdOnS
matkiels
H.T.
T.T. (1)
Nature
8Och.de4RM
1988
7.000
9.240
offsettage
17.000 fcfa/ha
(roues motrices)
63ch.de4RM
1988
-J-----
6.500
8.600
(tracteur
avec offset)
1988
IHuard SH 660/20 disques
2,4 m
1986
1.050
1.380
1988
27.700
Moissonnage-
20% de la
1988
battage
r¨¦colte (3)
1988
Battage
environ 10% de
Alvan Blanch, diesel 10 ch
1988
la r¨¦colte (3)
Votex Ricefan, adiesel 3,3 ch 1988
1988
4.150
Battage
1988
2.250
1985
1.360
Mouture
1985
1985
D¨¦corticage
1985
PRL, diesel 10 ch, 150 Kg/h
1985
D¨¦corticage
25 fcfa/Kg (4)
(1) Tous calculs sur les taxes en vigueur au 1/07/88, soit 32%, contre 50% en 1985.
(2) Prix pay¨¦s en 1988 par les paysans ¨¤ la CNCAS. En 1987. le tarif ¨¦tait de 18.700 fcfa/ha.
(3) R¨¦sultats tires des enqu¨ºtes post-recolte men¨¦es par le programme sur les syst¨¨mes de production de
I¡¯ISRA Saint-Louis en 1987.
(4) Source : H.M. MBENGUE, 1987
M. HAVARD et H.M. MBENGUE

--
W
oe la
Chaude-Montpellier Sept.1988
C.
,--
TABLEAU 2 : DES DIFFERENCES IMPORTANTES S R LES PRIX DES MATERIELS
DE CULTURE ATTELEE EN 1988.
/
TYPES DE
PRlX SISMAR (a)
I
PRIX SODEFITEX (b)
MATERIELS
H.T.
T.T. CNCAS /
COMPTANT
CREDIT
en FCFA
en FCFA (c) /
en FCFA
en FCFA
Semoir super 6co (d)
63.500
84.780
50.000
59.000
Houe sine 3 dents
37.500
51.720
I
30.000
35.400
Corps butteur sine
10.000
13.740
14.160
Charrette B ?ne
75.000
100.800
89.680
Charrette ¨¤ cheval
92.000
126.000
108.560
REMARQUES :
i
(a) Les prix SISMAR sont donn¨¦s sortie usine $1 POU~. Le prix de cession aux paysans
incluera en plus les frais de distribution (transport) et les int¨¦r¨ºts du cr¨¦dit consenti par la CNCAS, soit
13,5% par an. Pour 1988, on peut n¨¦gliger le transport qui a ¨¦ti: assur¨¦ par la SISMAR jusqu¡¯¨¤ Kaolack vu
le faible volume des commandes (environ 40 millions de fcfa).
(d) Le prix SISMAR n¡¯inclue pas les disques diatriibuteurs, tandis que les disques Zt arachide,
mais, sorgho et le cache pour mil sont comPris dans le prix SODBFITEX.
SOURCES :
(b) Note de service 290/87 du 12/10/198¡¯r de la 1 irection G¨¦n¨¦rale de la SODEFITEX fixant
les prix de cession des intrants pour la campagne 1988/1989.
(c) Liste des prix de vente de la SISMAR a la 0 1CAS pour les sections villageoises.
78
M . HAV A D et H.M. MBENGUE