Y w7doJi5f~ * CIRAD / MESRU-Economie de...
Y
w7doJi5f~
*
CIRAD / MESRU-Economie
de la Mécanisation en Région Chaude-Montpellier Sept. 1988
#m
3
tifl
UNE REFLEXION INSUFFISANTE SUR LES ORIENTATIONS
DE LA MECANISATION AU SENEGAL.
QUELQUES EXEMPLES CONCRETS

M. HAVARD ET H. M. MBENGUE
RESUME
En partant de l’analyse d.es expériences antérieures de politique de mkanisation, et en
tenant compte des orientations générales et du contexte de la Nouvelle Politique Agricole, des études de l’ISRA,
rcsumées en introduction, ont permis de mettre en évidence les structures nécessaires et les objectifs prioritaires
pour le fonctionnement d’une politique de mécanisation cohérente.
Après l’estimation des besoins potentiels en crédits d’équipement sur 5 ans à partir de la
situation actuelle de la mécanisation (40 milliards), sont présentés quelques exemples (crédit, fiscalité,
subventions,...) qui font ressortir les insuffisances de la politique actuelle. Elles s’expliquent, en partie, par l’ab-
sence de Comité National de la Mécanisation ; il n’existe aucune structure permettant de conduire une réflexion
globale, pourtant indispensable, sur la mécanisation du pays.
LISTE DES SIGLES UTILISES
BOAD
Banque Ouest Africaine de Développement
CNCAS
Caisse Nationale de Crklit Agricole Sénégalaise
CTA
Compagnie des Travaux Agricoles du nord
FAO
Food Agricultural Organization
PIDAC
Projet Intégré de Développement Agricole de la
Caxtmance
SAED
Société d’Aménagement
et d’Exploitation des Terres du
Delta, du Fleuve Sénegal et des Vallées du Fleuve et
de la Falémé.
SISCOMA
Société Industrielle Sénégalaise de Constructions
Mécaniques et de Matériels Agricoles
SISMAR
Société Indusuielle Sahélienne de Mécanique, de
Matériels Agricoles et de Représentations
SODEFITEX
Société de Développement des Fibres Textiles
SOMIVAC
Société de Mise en Valeur de la Casamance
SUMA
Section d’LJtilisation du Matériel Agricole
72
M. HAVARD et H.M. MBENGJ JF

I
/

CIRAD / MESRU-Economie
de la Mécanisation en Région Chaude - Montpellier Sept.1988
INTRODUCTION
L’ISRA a r6alisé rtcemment des analyses sur l’incidence de la politique agticole sur la
mécanisation (MBENGUE H.M., 1987 ; HAVARD M., 1987) en vue de tirer profit des programmes amerieurs
pourlamiseenoeuvredelaNouvellePolitiqueA~cole(NPA).dontlespremières expériences remontent8 1985.
Les progammes analysés étaient (sont encore pour certains) rattachés ii différents
ministkes : le Programme Agricole (PA), géré par le Minist&re du Développement Rural (MDR), s’intéressait
à la culture attelée (1958/1980) et a la motorisation par l’intermtdiaire
de la SAED, et la politique dite “D’allé-
gement des travaux de la femme”, gér6e par le Ministère du Développement Social, s’int&esse aux mat&iels de
technologie post-récolte des cértales. L’orientation générale de la NPA est fondamentalement différente des
programmes antérieurs, car I’Etat se desengage de la filière d’approvisionnement en intrants du monde rural. La
filière de “culture attelée” était dépendante à 100 % du PA, alors les mises en place de matériels ont été bloquées
dèsl’atrêtduPAen
1980etellesn’ontpassignificativementreprisdepuis.Enmotorisation,laSAEDsedésengage
progressivement pour permettre h de nouvelles structures de la relayer. Quant aux actions de technologie post-
récolte, elles ont toujours été, en partie, initiées en dehors des structures étatiques : projets, particuliers, . . . . et par
cons&ptent peu touchées par le désengagement de 1’Etat.
Ces analyses nous ont permis de mettre en évidence les objectifs prioritaires à assigner
à la nouvelle politique d’équipement du monde rural, que vous trouverez r&wmés ci-après.
A court terme, il s’agit de viser la n?organisation et l’adaptation de la filière au contexte
de la NPA pour assurer le maintien du capital existant (voir paragraphe suivant) par la mise en place du crkdit
dans l’ensemble des régions et son orientation en fonction des besoins (la CNCAS existe depuis 1984), par
l’organisation de l’approvisionnement et de la maintenance, par la systimatisation
de la formation technique et
à la gestion en motorisation en vue dune optimisation dans l’utilisation des mat6riels, par le renouvellement du
parc et l’introduction de matériels nouveaux dans les zones défavorisées en s’appuyant sur des mesures incitatives
visant la réduction des coûts (exonération totale ou partielle des taxes, subventions, ..),
A moyen terme, il s’agit de définir une politique d’équipement coh&ente et planifiee au
travers des structures spécialisées qui n’existent pas : le Comité National de la Mécanisation et le Centre National
de Machinisme A.gricoIe.
Cette note, après un bref aperçu sur les besoins potentiels en crédits d’équipement calculés
à partir de la situation actuelle, présente, à partir de quelques exemples récents, les lacunes et les faiblesses de
la NPA en matière de mécanisation, et met aussi en évidence les contraintes institutionnelles, fiiancières, . . . à
la mise en place d’une structure de coordination, de définition et de suivi de la politique d’équipement dumonde
rural.
L’ESTIMATION DES BESOINS POTENTIELS EN CREDITS D’EQUIPEMENT SUR LA
BASE DE L’UTILISATION ACTUELLE DE LA MECANISATION
Généralement, on distingue trois niveaux de mécanisation, autant par le montant des
investissements que par les cibles concernées.
Les investissements les plus élevés intéressent la motorisation qui est essentiellement
concentree dans les périmètres rizicoles delavallée du fleuve. Hors CSS (Compagnie Sucrière Sénégalaise),nous
estimons le parc en service entre 100 et 2OOtracteurs (50 à 120 ch.), un millier de groupes motopompes, quelques
dizaines de batteuses à riz (500 à 1000 kg/h), et moms de 1 Omoissonneuses-batteuses. Jusqu’à ces cinq dernières
années, la motorisation était, en très grande majorité, gérée parla SAED qui louait ses services aux paysans àdes
taux subventionnés qui atteignaient encore 30 à 50 % du prix en 1983. Depuis, la SAED se désengage
progressivement, et le parc actuel est réparti entre la SAED, les privés, les groupements de producteurs, les
SUMA, les projets, . . . Ainsi, en 1987, les préparations du sol sur 12.259 ha ont été réalisées par la SAED (2.212
ha), les privés sous contrat avec la SAED (CTA et SGGEC pour 7.381 ha), les SUMA (1. 152 ha), les Foyers et
les particuliers (1,352 ha) et les italiens (162 ha). Théoriquement, fin 1988, la SAED doit abandonner totalement
les prestations de service en motorisation. Pour le moment, les matériels utilisés ne sont pas fabriqués localement
et le recours à l’importation sera nécessaire encore longtemps, excepté peut-être pour les batteuses à riz et certains
matériels d’accompagnement que pourrait fabriquer la SISMAR. Les montants moyens de plusieurs millions de
F CFA pour les investissements mettent ces matériels hors de portee des exploitations moyennes rizicoles,
comprises entre Cl.25 et 2 à 3 ha.
Dans la 8amme des investissements intermédi.aires, on trouve les machines à moteur de
tcchnologiepost-récohedescéréales
traditionnelleset cellesdetransformationdupaddy. Lenombre demachines
en service et fonctionnelles (soit environ 1 sur 2) est estimé a (MBENGUE H. M., 1987) : 250 décortiqueurs à
riz de débits moyens compris entre 150 et 250 kg/h (60 % dans la vallée du fleuve, le reste en Casamance), 3.000
moulins/broyeurs
à marteaux (66 % dans le Bassin ,tachidier), une cinquantaine de batteuses à mi1 dans le Bassin
Arachidier (80 % de modèles BS 1000 de la SISMAR entraînés par un tracteur de 35 ch.), une vingtaine de
décortiqueurs à mil (le modèle vulgarisé était peu adapté, mais les recherches en cours au CNR.4 de Bambey ont
permis de modifier, en collaboration avec la SISMAR, le PRL canadien ; le nouveau modèle est exp&imente dans
une dizaine de villages). Avec des montants moyens d’investissements supérieurs à 1 million de F CFA (tableau
1 en annexe), ces matériels appartiennent à des privés (commerçants, marabouts , . ..) qui les utilisent à poste fixe

ClXAD / MESRU-Economie
de la Mécanisation en Région :Chaude-Montpellier
Sept.1988
(moulins et décortiqueurs urbains et semi-urbains) ou de mani&re
lérante (décortiqueurs à riz, batteuses à mil)
pour du travail à façon ; de nombreux modèles appartiennent a
à des associations de femmes,, de jeunes, . . .
(25 % des moulins et décortiqueurs & mil, 30 % des décortiqueurs
iz, quelques batteuses Bamba de Bourgoin).
D’une maniére génbale, les machines appartenant à des pri
ntretenues et mieux gérées que celles
des associations villageoises. Toutes ces machines peuver
place (moteur non compris) par
la SISMAR, et certains moulins et décortiqueurs sont aussi
régions de Thiès et Diourbel). Malheureusement, ces artisans
en matiére premiére de qualité.
Ensuite, lagamme des matériels qui
plus faibles investissements est celle
des matériels de culture attelée qui sont tr&s tipandus. 11 y a
000 et 900 000 matérie,ls en service,
niveau stabilisé depuis 1980 malgré l’arrêt des mises en place,
de semoirs, 32 (49 de houes, 16 % de
souleveuses, 15 % de charrettes et 7 % de divers (charrues b
s . ..). La traction animale est composée
d’environ 500 000 attelages (44 % d’équins, 44 % d’asins, 12
s de bovins). Plus de 80 % ‘des matériels
et attelages sont utilisés dans le Bassin Arachidier où l’on es
carré (unité d’habitation) a en moyenne
2 attelages, 1,3 semoirs, 1.4 houe. 0.9 souleveuses et 0,6 ch
cultiver entre 5 et 10 ha. Bien que la
diffusion des matériels ait eulieupar le biais des coopérative
ce cas un exemple de l’appropriation
individuelle de la m&canisation par les paysans ; ceci est r
ontants moyens d’investis-
sements de 100 000 F CFA (tableau 2 en annexe). De plus
e I’occasion où les prix par
machine, hors charrette, varient entre 5 000 et 15 000 F CFA, 1
ance d e s prêts, les dons, . . . ont favorisé la
circulation des matériels entre les ca& et ont permis l’initiat
nombreux paysans à la traction animale.
Enfin, les artisans sont fortement impliqués dans la maintenan
es matériels à différentes échelles : village,
marché, ville d’importance régionale, surtout pour la fabricatio
‘éces détachées et de souleveuses (50 % des
modèles recensés dans le Bassin Arachidier). Il y a environ 1 arti
wr 750 machines dans larégion de Kaolack
et ces forgerons travaillent avec de la matière première de
qualité. La SISMAR peut fabriquer et
satisfaire l’ensemble de la demande du pays en matériels d
Apartirdecesdonnées,nous
avonse.s
des cn?dits) des financements nécessaires pour maintenir ce nive
circuits de maintenance. On arrive à environ 40 milliards de F
partir des hypothèses de calcul suivantes:
25 000 ha à m.otoriser dans la vallée du fleuve b raison de Z!OO
CFA/hd5 ans (chiffre obtenu à partir des
investissements retenus par les SUMA B équiper prochaineme
le delta), 56 000 unités de culture attelée
à distribuer chaque année à raison de 87 000 F CFA/&
logie post-récolte des
POLITIQUE ACTUELLE
Les recommandations présentées en
ion ne se sont pas, pour l’instant, traduites
par des actions et mesures concrètes, bien que, depuis plus d
‘. le quotidien national “le Soleil” du 41051
1987). le ministre du Développement Industriel, en rap
: ceux du Développement Social et du
Développement Rural, ont été chargés de relancer les travaux du
é National de Machinisme Agricole lorsdu
Conseil Interministériel sur la campagne agricole (le projet de
date de 1979). Pourtant, dans chacun des
ministères concernés, des directions ont été chargées de faire des p
asitions, mais il semblerait qu’aucune n’ait
reçu l’approbation de toutes les parties concernées, car aucun
cret n’est encore sorti. Cette situation est
regrettable et à terme, si elle se prolonge trop, dommageable pour 1
.écanisation du pays comme l’illustrent les
quelques exemples traités dans ce paragraphe.
LECREDIT ET LES CIRCUITS D’APPROVISIONNW4ENT !ST DE MAINTENANCE
Depuis sa création en 1984, la CNCAS s’installe progressivement dans Les régions.
Aujourd’hui il existe4 agences (Dakar, Saint-Louis, Thiès er Ziguin&or) et 2 bureaux (Matam et Kaolack). Des
crédits ont été octroyés aux paysans pour les semences et les engrais (crédits de campagne). Le matériel agricole
n’est concerné que depuis cette année, donc pour un volume financier peu important qui devrait crol’tre dans les
années à venir. Par rapport aux besoins potentiels exprimés dans la plremibe partie de ce document (environ 8
milliards par an), les quelques centaines de millions de cette année paraissent faibles : environ 40 millions pour
du matériel de culture attelée aux sections villageoises des régions dr: Kaolack et de Fatick, 300 millions pour
la motorisation des SUMA du Delta, . . .Ces sommes représentent à p.rine 30 % des lignes de crédit correspon-
dantes budgétisées àlaCNCAS, en partie à cause des conditions d’oc mi : apport personnel de 20 90, taux dïmérêt
annuel de 13,5 % . Ce blocage est provoqué parlemontant de l’apport pwsonnel ; pour les SUMA du fleuve, aucun
crédit n’a encore été accordé bien que l’argent soit disponible depuis plus d’un an. Par rapport à la situation
(‘) Ce chiffre moyen est obtenu à partir des prix “toutes tax zsicomprises” de la SISMAR, augmentés de
35 % de frais de mise en place (distribution, crédit). Les prix suivante ont été utilisés : 114 000 F CFA/semoir,
54 000 F CFA/houe (prix moyen entre 1 houe sine et 1 houe occidental::), 47 500 F CFA/souleveuse (prix moyen
entre 1 bâti arara et sa souleveuse et une souleveuse firdou adaptabll: sur une houe sine), 53 000 F CFA/charrue
et 170 000 F CFA/charrette équine.
74
M. HAVARD et H.M. MBENGUE

CIRAD /MESRU-Economie
de la Mécanisation en Région Chaude - Montpellier Sept.1988
antkrieure (crkdit de campagne de la SAED pour les intrants, y compris les prestations de service pour la
préparation des sols, qui était récupéré sur la commercialisation des produits), où les paysans n’ont quasiment
jamais eu a utiliser leur trésorerie pour payer les frais de culture,
demande une modification du comportement
des paysans qui doivent prévoir sur leur trésorerie les apports personnels des emprunts demandés (crédits de
campagne et d’équipement), avec en plus une partie des arr&& de dettes envers la SAED.
D’autres structures, en dehors de la CNCAS. faisaient et font encore du credit (SAED,
SODEFITEXet
PIDAC) et se chargent de l’approvisionnement des paysans (transport, distribution,...) enintrams
(cas des engrais, des produits phytosanitaires et du matériel agricole a la SODEFITEX) et assurent la maintenance
du matkiel (motopompes et tracteurs à la SAED jusqu’en juin 1989). Conformement a la NPA, des privés
s’installent dans les régions pour assurer ces services en mécanisation (OUALO AGRIMAT a Saint-Louis pour
les tracteurs, les motopompes et le matériel post-récolte). d’autres au contraire cherchent des relais ou des
depositaires (cas de la SISMAR avec PROTEC à Tambacounda). Mais globalement, les tentatives sont timides
et insuffisantes pour prendre le relai des sociétés qui ne se sont pas encore completement désengagées (SAED
et SODEFITEX surtout).
LA FISCALITE (TAXES DOUANIERES, FISCALES, TVA,...)
ET LES SUBVENTIONS
Dans les programmes ant&ieurs. un certain équilibre existait entre la fiscalité et les
subventions pour soutenir des objectifs précis : développement de la traction animale, en particulier bovine, au
détriment de la motorisation. Aussi, les matériels de traction bovine étaient largement subventionnés (de40 à 60
% en 1978/1979), et globalement la fiscalité ne touchait que les matériels de motorisation (taxes de 27 % sur les
tracteurs, 80 % sur les pièces détachées et 84,3 % sur le carburant en 1978). car les subventions annulaient les
taxes sur le matériel de culture attelée (18 % de subventions et 18 % de taxes sur le PA 1978/1979) (HAVARD
M., 1987). Dans ce système, les artisans locaux qui fabriquent des matériels étaient particulièrement désavan
tagés, car la matiére d’oeuvre de qualité et les machines étaient taxées à 65 % en 1978, de même que les moteurs
pour ceux qui voulaient équiper les moulins de leur fabrication. Aussi, les moulins artisanaux sont fabriqués,
presque totalement, avec des matériaux de récupémtion et souvent équipes de moteurs d’occasion.
En 1988, la situation est loin d’être aussi claire : la fiscalité a augmenté et les subventions
n’existent plus, sauf bien entendu par le canal de nombreux projets où les matériels sont donnés OU rétro&dés à
des prix symboliq,ues. La fabrication locale (SISMAR) se retrouve èt la même enseigne (35 % de taxes en
moyenne) que les matériels importés (32 % pour les tracteurs, 68 % pour les pièces détachées, 94 % pour le
carburant). Bien sti, ces chiffres sont théoriques et laquasi-totalité des projets surfmancement
extérieurs négocie
au cas par cas l’exonération totale des taxes (cas du financement des SUMA du delta sur une ligne de crédit BOAD,
et celles de Nianga sur financement allemand, . . . ). On arrive alors àla situation paradoxale suivante : les sections
villageoises du Bassin Arachidier équipées cette année en matériels de culture attelée ont payé les taxes, ce qui
n’est pas le cas des paysans encadrés par la SODEFITEX (tableau 2 en annexe), ni des SUMA et autres
groupements du fleuve.
Pour les projets de motorisation, les difficultés se présentent au moment de l’achat de
pieces détachées (taxes de 68 %) et du renouvellement du matériel à la demande des paysans où le paiement des
taxes est exigé. Que veulent dire, dans ce cas, les éludes économiques ii partir des coûts hors taxes ?. Comment
effectuer le renouvellement des matériels à l’aide de comptes d’amortisse:ments approvisionnés sur la base du hors
taxes ? (DUBOIS DE LA SABLONIERE M., 1983). Prenons I’exemple des groupements de Ndombo Thiago qui
ont reçu leur première chaine d’équipements sur un financement de la Caisse Centrale à condition d’ouvrir un
compte d’amortissement à la banque pour assurer le renouvellement de leurs équipements environ 5 ans après.
Depuis 1982, les dotations ptivues n’ont jamais ité intégralement versées, et aujourd’hui ces groupements
cherchent des prêts pour remplacer un matériel qui leur a été donné (les provisions des comptes servant d’apports
personnels).
LES CRITERES DE CHOIX D’EQUIPEMENTS
On a reproché, à juste titre sur certains matériels, à la SISCOMA de fournir du matc?riel
de culture attelêe de moindre qualité les dernière années de fonctionnement du PA. On a souvent attribué ce point
au manque de concurrence qui ne favorisait pas la recherche de produits <de qualité. Le monopole de la SISCOMA
était seulement assorti d’un contrôle des prix par les services économiques de 1’Etat.
Aujourd’hui, ce monopole n’existe plus, et en théorie les matériels de culture attelée,
comme tous les autres matériels agricoles, peuvent être acquis sur appels d’offres. Cette nouvelle situation doit
s’accompagner dune définition très précise des cahiers des charges des matériels à acquérir et des services
attendus (délais de livraison, maintenance, . ..) en tenant compte des possibilités de fabrication locale. Cette
pratique est courante à la SAED et à la SODEFITEX pour les matériels de motorisation, mais inhabituelle, et par
conséquent à mettre au point, pour le matériel de celture attelée. A défaut, on verra, sous peu, se multiplier les
matériels de traction animale d’origines diverses. On peut dêjà citer un exemple récent (décembre 1987) en
Casamauce sur un projet maïs, pour lequel la FAO a fmancé 395 semoirs et 395 multiculteurs de culture attelée.
Un fournisseur ital.ien, moins disant que 1 a SISMAR., a étéretenu pour livrer ce matériel dont les caractêrisitiques
ont été élaborées par les services techniques de la FAO. L’ISRA a demandé officiellement à la SOMIVAC une
unité de chacun des matériels pour les tester à Djihélor, mais n’a pas encore rec;u de réponse affirmative.
M. HAVARD et H.M. MBENGUE
75

LmA~ / Mm -Economie de la M.&nisation
en Région Chaude-Montpellier Sept. 1988
L’IMPACT DES FINANCEMENTS INTERNATIONAUX ET DES DONS
C’est un point très important, mais que r ous présentons pour mémoire, car dépassant très
souvent les pr&ogatives des structures chargées de la défiiti r,. des orientations en matière cle mécanisation.
Nous insisterons sur les mesures à mettre en place pour limite:* ltes effets négatifs de ces modes d’approvision-
nement du monde rural en équipements agricoles. Sont princip, ement concernés les matériels de motorisation.
Bn riziculture irriguée sur le fleuve, pratiquement chaq,ue Pay!e donateur utilise sur les zones d’emprise de son
projet le matériel de sa fabrication. On peut donc voir, dans la vallée du fleuve, des machines japonaises.
chinoises, conkmes, italiennes, françaises, . . .
/
dont la plupart sont abandonnées peu de temps aprks la fm des
projets, faute de piéces détachées et d’entretien approprits. A cc qujet, l’expérience des matériels de technologie
post-récolte est, aussi, tr&s édifiante : les moulins issus de dons sont, pour la plupart, gérés par des associations
villageoises qui ont beaucoup plus de difficultés B entretenir ce machines que les particuliers (la majorité des
moulins en. parme appartiennent B ces associations), et :PUT les
gions de Thiés et de Diourbel, 14 marques de
moulinset marquesdemoteursontétérecens6essur67Omach
es(MI3ENGUEH.M..
1986).Pourcesderniers
matériels, les dons ont été particulièrement importants pendant la campagne présidentielle : 200 moulins dans
la région de Saint-Louis, 200 moulins dans le département de bdougou, 50 décortiqueurs a Bz dans la région
de Ziguinchor. . . . Une bonne partie de ces matériels ont &6 fabr ;‘q&s par un artisan de Kébémer (400 moulins).
CONCLUSION
i
Il ressort, et ce n’est pas nouveau la né
ité de conduire une réflexion globale sur les
orientations ?t donner 8 la mécanisation a court, moyen et
e. Celle-ci semble difficile à mener en dehors
d’un Comité National de la Mécanisation, qui, malheurs
n’existe pas encore (nos tentatives en 1987
auprès de notre ministère de tutelle pour démarrer cette r#
n absence de Comité, n’ont pas reçu d’échos
favorables). Déjà, a partir des exemples précis cités mettant en
dence des lacunes et des blocages, un certain
nombre de points pourraient être analysés : intérêt et rôle de la
lité et des subventions, mesures en faveur
de la fabrication locale (SISMAR et artisans), attitudes vis-a-vi
contraintes des financements extérieurs et
des dons, contrôle des caractéristiques et performances des ma
ouveaux introduits, . . .
Néanmoins, il faut Pr&iser que certains
peuvent être facilement corrigés et que,
en terme de crédits d’équipements, l’application des cas
emeure très limitée. On doit aussi noter
quelques aspects positifs, tels les nouveaux programmes cl
de la SAED (conducteurs de tracteurs des
SUMA, responsables des motopompes), et les programmes
e attelée à la SODEPITEX : formation
(centres de dressage, artisans) et appui à l’équipement (credits
et aux artisans). Ce dernier exemple,
valable pour les zones cotonniéres de la sous-région, mon
que les sociétés cotonnières ont, encore
pour de nombreuses années, un rôle à jouer en matière de
, malgré les volontés de desengagement
clairement exprimées par les gouvernements des pays concerne
BIBLIOGRAPHIE
DUBOIS DE LA SABMNIERB M., 1983.

Projet de Ndombo Thiago. Rapport dfe mission d’évaluation.
16 au 30 mars1983. SCET AGRI/SAED
HAVARD M., 1987.
L’incidence de la politique agricob: sur la mécanisation au Sénégal.
Etude ODI (*)/ISRA, juillet 1987,Z&ection
des Systèmes Agraires, ISRA
Dakar. Rapport dactylographié, 56 p
MBBNGUE H.M., 1986.
Les équipements et matériels de tri itcment post-récolte des céréales au
Sénégal : résultats d’enquêtes danr les régions de Thiès et Diourbel.
Département Systèmes et Transfert, ISRA, Dakar, Sénégal. Document de
travail 86-5,39 p.
MBBNGUE H.M., 1987.
L’incidence de la politique agricole snr la mécanisation agricole au Séné-
gal : cas des équipements de traitement des récoltes de céréales.
Etude ODIJSRA, juillet 1987, Dirccion des Systèmes Agraires, ISRA, Dakar.
Rapport dactylographié, 22 1~.
ODJ : Gverseas Development Iris titute, Regents’s College, London.
76
M. HAVARD et H.M. MBENGUE

CIRAD / MESRU-Economie de la Mécanisation en Région Chaude - Montpellier Sept. 1988
TABLEAU 1: COUTS DE QUELQUES MATERIELS DE MOTORISATION
ET PRIX DES PRESTATIONS CORRESPONDANTES
Caradrktiqucs
Prix en 1 .OOO FCFA
--I
PRStdOnS
matkiels
H.T.
T.T. (1)
Nature
8Och.de4RM
1988
7.000
9.240
offsettage
17.000 fcfa/ha
(roues motrices)
63ch.de4RM
1988
-J-----
6.500
8.600
(tracteur
avec offset)
1988
IHuard SH 660/20 disques
2,4 m
1986
1.050
1.380
1988
27.700
Moissonnage-
20% de la
1988
battage
récolte (3)
1988
Battage
environ 10% de
Alvan Blanch, diesel 10 ch
1988
la récolte (3)
Votex Ricefan, adiesel 3,3 ch 1988
1988
4.150
Battage
1988
2.250
1985
1.360
Mouture
1985
1985
Décorticage
1985
PRL, diesel 10 ch, 150 Kg/h
1985
Décorticage
25 fcfa/Kg (4)
(1) Tous calculs sur les taxes en vigueur au 1/07/88, soit 32%, contre 50% en 1985.
(2) Prix payés en 1988 par les paysans à la CNCAS. En 1987. le tarif était de 18.700 fcfa/ha.
(3) Résultats tires des enquêtes post-recolte menées par le programme sur les systèmes de production de
I’ISRA Saint-Louis en 1987.
(4) Source : H.M. MBENGUE, 1987
M. HAVARD et H.M. MBENGUE

--
W
oe la
Chaude-Montpellier Sept.1988
C.
,--
TABLEAU 2 : DES DIFFERENCES IMPORTANTES S R LES PRIX DES MATERIELS
DE CULTURE ATTELEE EN 1988.
/
TYPES DE
PRlX SISMAR (a)
I
PRIX SODEFITEX (b)
MATERIELS
H.T.
T.T. CNCAS /
COMPTANT
CREDIT
en FCFA
en FCFA (c) /
en FCFA
en FCFA
Semoir super 6co (d)
63.500
84.780
50.000
59.000
Houe sine 3 dents
37.500
51.720
I
30.000
35.400
Corps butteur sine
10.000
13.740
14.160
Charrette B âne
75.000
100.800
89.680
Charrette à cheval
92.000
126.000
108.560
REMARQUES :
i
(a) Les prix SISMAR sont donnés sortie usine $1 POU~. Le prix de cession aux paysans
incluera en plus les frais de distribution (transport) et les intérêts du crédit consenti par la CNCAS, soit
13,5% par an. Pour 1988, on peut négliger le transport qui a éti: assuré par la SISMAR jusqu’à Kaolack vu
le faible volume des commandes (environ 40 millions de fcfa).
(d) Le prix SISMAR n’inclue pas les disques diatriibuteurs, tandis que les disques Zt arachide,
mais, sorgho et le cache pour mil sont comPris dans le prix SODBFITEX.
SOURCES :
(b) Note de service 290/87 du 12/10/198’r de la 1 irection Générale de la SODEFITEX fixant
les prix de cession des intrants pour la campagne 1988/1989.
(c) Liste des prix de vente de la SISMAR a la 0 1CAS pour les sections villageoises.
78
M . HAV A D et H.M. MBENGUE