COLLECTION FICHES TECHNIQUES DEFENSE ET ...
COLLECTION FICHES TECHNIQUES
DEFENSE
ET
RESTAURATION
DES SOLS
Pierre RUELLE
Modou SENE

AVANT
PROPOS
La d¨¦gradation du milieu, dont l¡¯importance s¡¯accro?t depuis la derni¨¨re p¨¦riode de s¨¦cheresse,
mobilise actuellement chercheurs et d¨¦veloppeurs, instances gouvernementales et populations
rurales. Si les m¨¦canismes de cette alt¨¦ration ont ¨¦t¨¦ analys¨¦s en zones sah¨¦lienne et soudano
sahelienne, les solutions propos¨¦es restent fragmentaires, parfois inadapt¨¦es, souvent temporaires.
L¡¯action du d¨¦ficit pluviom¨¦trique sur la fragilisation des couverts v¨¦g¨¦taux alli¨¦e ¨¤ une
surexploitation du milieu par l¡¯homme (surp?turage, d¨¦frichement, rotations acc¨¦l¨¦r¨¦es) ont entra?n¨¦
un d¨¦s¨¦quilibre durable des ¨¦cosyst¨¨mes, malgr¨¦ le retour de pr¨¦cipitations plus favorables depuis
quelques ann¨¦es.
En effet, de nombreux sols de la r¨¦gion, faiblement structur¨¦s et peu fertiles, r¨¦sistent mal ¨¤
l¡¯agression du vent ou des pluies. L¡¯¨¦rosion ¨¦olienne ou hydrique s¡¯accro?t, la fertilit¨¦ dkcline ;
l¡¯ensemble des paysages ruraux est menac¨¦.
Afin de stabiliser les ph¨¦nom¨¨nes en cours, ¨¦ventuellement d¡¯am¨¦liorer la situation, l¡¯en-
semble du terroir villageois et les systemes de production doivent ¨ºtre analys¨¦s.
Les solutions propos¨¦es dans ces fiches ont ¨¦t¨¦ appliqu¨¦es dans le sud du Bassin arachidier
s¨¦n¨¦galais (P = 750 mm sur 120 jours). Le syst¨¨me de culture extensif, bien que m¨¦canis¨¦, entra?ne
une diminution des zones de parcours, d¨¦j¨¤ surp?tur¨¦es et fortement agress¨¦es par les feux de brousse.
Le faible niveau d¡¯intrants entretient une baisse r¨¦guli¨¨re de fertilit¨¦ et p¨¦rennise le syst¨¨me extensif
(d¨¦friche, br?lis). L¡¯¨¦rosion hydrique demeure le principal probl¨¨me ; le ruissellement trait en amont
de la topos¨¦quence, grossit sur les zones de culture (ph¨¦nom¨¨nes de battana) et transporte une forte
charge solide (10 a 20 g/l).
Les am¨¦nagements proposes r¨¦pondent ¨¤ trois conditions prtklables :
+ Ralentir le ruissellement sur toute la topos¨¦quence, et non le stopper, compte tenu
de la pluviom¨¦trie acceptable de la zone.
+ Utiliser le mat¨¦riau disponible localement : blocs de laterite en haut de
topos¨¦quence, mat¨¦riel v¨¦g¨¦tal dans les zones de culture.
+ Int¨¦grer le syst¨¨me de culture dans ce ¡°maillage¡± du paysage : travail du sol en sec,
semis perpendiculaire ¨¤ la pente, apports de mati¨¨re organique.
Cette premi¨¨re partie r¨¦alis¨¦e, l¡¯¨¦quipe ¡°Gestion des Ressources Naturelles¡± s¡¯attache a
r¨¦soudre des probl¨¨mes ¨¤ pr¨¦sent incontournables :
+ Gestion des voies de communication
+ Gestion des troupeaux et parcours
+ Gestion et entretien des ouvrages par les producteurs.
Nous esp¨¦rons que ces fiches techniques apporteront aux hommes de terrain, confrontes aux
r¨¦alit¨¦s quotidiennes, plus que des solutions toutes faites... une fa?on d¡¯envisager leur am¨¦nagement.
En effet, un am¨¦nagement int¨¦gr¨¦ doit ¨ºtre pens¨¦ en fonction des ressources locales (humaines
et matkielles) et non en termes de transferts de technologie. La question doit ¨ºtre :
+ quel am¨¦nagement - parmi ceux qui existent - est applicable dans ma zone ?
et non :
+ Comment adapter tel am¨¦nagement dans ma zone ?
Enfin, ces fiches techniques ont ¨¦t¨¦ volontairement scind¨¦es par th¨¨mes dans la m¨ºme
optique : ne pas fournir un catalogue ¡°parfait am¨¦nagiste¡± (!) mais un ouvrage de r¨¦flexions... et de
critiques !

FICHE TECHNIQUE
N¡± 1
DEFENSE ET RESTAURATION
DES SOLS
FICHE
Nol
RUISSELLEMENT
ET EROSION:
ASPECTS
GENERAUX
Avec la diminution
de la pluviom¨¦trie,
le probl¨¨me
de l¡¯alimentation
en eau des cultures
vivri¨¨res est devenu une des pr¨¦occupations
majeures pour la s¨¦curisation et l¡¯accroissement
de
la production.
Mais il faut la resituer dans un contexte o¨´ le milieu naturel dans son ensemble
subit une d¨¦gradation
importante
et continue.
II convient d¡¯analyser globalement
ce ph¨¦no-
m¨¨ne pour tenir compte des interrelations
entre les diff¨¦rentes
parties des terroirs villageois et
ne pas en rester ¨¤ des palliatifs. Dans le Sud Sine Saloum, le ruissellement
et l¡¯¨¦rosion hydrique,
que nous consid¨¨rerons
ici uniquement
comme une cons¨¦quence
du ruissellement,
participent
¨¤ ce processus de d¨¦gradation;
certaines de leurs manifestations
atteignent
le spectaculaire,
d¡¯autres sont plus insidieuses. Elles seront ¨¦voqu¨¦es bri¨¨vement
avant d¡¯analyser les causes et
de pr¨¦senter des interventions
possibles, en faisant appara?tre l¡¯articulation
entre les diff¨¦rents
niveaux.
I.- LES MANIFESTATIONS
DU RUISSELLEMENT
ET DE L¡¯EROSION
Le ruissellement
a des effets visibles lorsque le volume d¡¯eau qui circule et son ¨¦nergie sont
suffisants pour provoquer des destructions.
D¨¨s lors, il pourra endommager
des pistes, m¨ºme
lorsqu¡¯elles auront Ct¨¦ stabilis¨¦es par de la lat¨¦rite, couper en de multiples endroits les pistes
agricoles (photos 11 et 12), attaquer certains quartiers des villages, entailler les parcelles de
culture aux ruptures de pentes (photo 13). Les villageois directement
menac¨¦s dans leur vie
quotidienne,
essaient d¨¨s lors de lutter et de parer au plus press¨¦ avec beaucoup de difficult¨¦s
et souvent peu d¡¯efficacit¨¦
face ¨¤ l¡¯ampleur
prise par les ph¨¦nom¨¨nes..
1.1
AGRICOLES
TROPICALE
ET CULTU
BP 3120 DAKAR
SENEGAL
IRAT I CIRAD
@
21 24 2.5 - 22 66 28 Telex 3117 ISRA SG
B.P 5035
34032
MONTPELLIER
Cedex
DIRECTION DES RECHERCHES SUR LESSYSTEMES
AGRAIRESETCECONOMIEAGRlCOLE
France
Laboratoire National de Recherches VBt6rinaires BP 20570
32 Cd 42

ISRA - FICHE TEbHNlQUE NQ 1
En fait, le ruissellement
et l¡¯¨¦rosion hydrique qui lui est li¨¦e ne sont pas continus, ce qui les
rend plus difficiles ¨¤ analyser: pendant plusieurs pluies, voire tout un hivernage,
ils peuvent
¨ºtre tout a fait n¨¦gligeables avant d¡¯atteindre
une niveau catastrophique.
Le lien avec l¡¯effet de
pratiques
d¨¦velopp¨¦es
depuis plusieurs ann¨¦es n¡¯est d¨¨s lors ¨¦tabli que progressivement,
comme le montrent
les discussions avec les paysans.
La premi¨¨re forme de ruissellement
est le ruissellement
en nappe:
une mince pellicule
d¡¯eau, qui n¡¯a pu s¡¯infiltrer circule de fa?on presque uniforme ¨¤ la surface du sol. Cette forme
est visible dans les parcelles de culture, mais en suivant la pente, le ruissellement
commence
a ?s¡¯organiser?
en petits filets d¡¯eau qui se rassemblent dans les parties les plus basses. Des
volumes d¡¯eau de plus en plus importants
circulent ensemble:
on obtient un ruisellement
organis¨¦
ou concentr¨¦.
Suivant le paysage, une forme de ruissellement
est remplac¨¦e par une
autre.
Diff¨¦rentes
formes de l¡¯¨¦rosion hydrique en d¨¦coulent.
L¡¯¨¦rosion
en nappe est tr¨¨s pro-
gressive et difficile ¨¤ percevoir. Elle entraine les particules les plus fines (l¡¯argile),
l¡¯humus et
les ¨¦l¨¦ments min¨¦raux. Dans le cas du ruissellement
concentr¨¦, l¡¯eau a une ¨¦nergie suffisante
pour arracher des particules de terre (photo 14)et former des rigoles, des ravineaux
puis des
ravines qui entaillent
de plus en plus profond¨¦ment
la surface du sol et deviennent
difficiles
¨¤ franchir. Dans certains cas, sur une large surface, toute la couche sup¨¦rieure du sol, qui est
la couche fertile, peut ¨ºtre emport¨¦e, on a alors une surface nue oh rien ne pousse (?badland?).
Il.- LES CAUSES
Les paysans savent que cette ¨¦volution
n¨¦gative s¡¯est poursuivie
avec l¡¯augmentation
des
surfaces cultiv¨¦es. Ceci a entrain¨¦ le d¨¦frichement
de surfaces auparavant
en for¨ºt puis, faute
d¡¯autres disponiblit¨¦s,
a conduit ¨¤ mettre en culture des terres de qualit¨¦ de plus en plus
m¨¦diocre avec des sols superficiels
et fragiles. Les autres causes cit¨¦es font mention de la
culture attel¨¦e et du dessouchage, de la surexploitation
des for¨ºts et parcours pour le bois et le
fourrage. Mais, il est impossible de revenir en arri¨¨re ! Il faut tenir compte de l¡¯augmentation
de la population,
des modifications
des techniques (la traction attel¨¦e est un acquis sur lequel
personne ne d¨¦sire revenir), et des effets du climat: la diminution
de la pluviom¨¦trie
a amplifi¨¦
et aggrav¨¦ la tendance ¨¤ la d¨¦gradation
du milieu.
Cette analyse est incompl¨¨te
si elle ne s¡¯appuie pas sur une ¨¦tude des causes physiques des
ph¨¦nom¨¨nes,
pour laquelle il est utile de rappeler quelques ¨¦vidences:
- lorsque la pluie tombe sur le sol, elle a d¡¯abord tendance ¨¤ s¡¯infiltrer et le surplus ¨¦ventuel.
ruisselle si la topographie
le permet.
- toute l¡¯eau ne s¡¯infiltre pas si la pluviom¨¦trie
est sup¨¦rieure ¨¤ la capacit¨¦ d¡¯infiltration
du
sol.
Dans la zone tropicale, les pluies sont souvent tr¨¨s violentes et prennent l¡¯allure de ?trom-
bes? d¡¯eau: la pluviom¨¦trie
horaire varie au cours de l¡¯¨¦v¨¨nement
pluvieux, mais atteint fr¨¦-
quemment 100, 15Omm/h ou plus, si on consid¨¨re des intervalles de temps de 5mn (photo 15).
Les sols, souvent sableux en surface, ont une bonne infiltrabilit¨¦:
en r¨¦gime permanent
sous
lame d¡¯eau, on peut mesurer des valeurs de lOOmm/h, en bas de pente sur les bourrelets
de
berge des marigots, ou m¨ºme des valeurs sup¨¦rieures sur sable dunaire. Mais sous l¡¯impact des
gouttes de pluie, la structure
de surface du sol est d¨¦truite et il se forme une cro?te (bien
connue des paysans) qui limite fortement
l¡¯infiltration.
D¨¨s lors les meilleurs sols se trouvent
incapables d¡¯infiltrer
toute la pluie: il apparait un ruissellement
g¨¦n¨¦ralis¨¦ et c¡¯est dans ce
contexte qu¡¯il faut situer les interventions
¨¤ proposer, dont la d¨¦finition
est ¨¦tablie avec les
paysans.
1.2

ISRA - FICHE TECHNIQUE Np 1
III. LES INTERVENTIONS
PROPOSEES
Les fiches techniques suivantes de D¨¦fense et Restauration
des Sols, encore appel¨¦es par les
Anglo-saxons,
et peut ¨ºtre de fa?on plus juste, Conservation
des Eaux et des Sols constituent
un ensemble dont il convient de faire apparaitre
la coh¨¦rence.
Les quelques indications
r¨¦sum¨¦es ci-dessus montrent
qu¡¯il existera toujours du ruisselle-
ment, aussi il est n¨¦cessaire, tout en intervenant
pour favoriser l¡¯infiltration,
de raisonner des
dispositifs propres ¨¤ maitriser le ruissellement
et en premier lieu ¨¤ ¨¦viter qu¡¯il ne se concentre,
Ce premier r¨¦sultat peut ¨ºtre obtenu en mettant en place des dispositifs
filtrants
qui ont
l¡¯avantage de laisser passer l¡¯eau exc¨¦dentaire et donc ne risquent pas d¡¯¨ºtre emport¨¦s commme
les diguettes en terre. Deux types de dispositifs
seront envisag¨¦s: les cordons
de pierres
constitu¨¦s de blocs de cuirasse et les haies vives seules ou associ¨¦es ¨¤ des herbac¨¦es, sous
forme de lignes d¡¯arr¨ºt.
Un maillage
du paysage se mettra ainsi progressivement
en place,
absorbant l¡¯¨¦nergie du ruissellement,
provoquant
le d¨¦pot des mat¨¦riaux
transport¨¦s,
indui-
sant un suppl¨¦ment
d¡¯infiltration
et un ¨¦talement de l¡¯eau non infiltr¨¦e.
A l¡¯int¨¦rieur
du maillage,
il faut d¨¦velopper
des techniques accroissant l¡¯infiltration
par
am¨¦lioration
de l¡¯¨¦tat structural du sol et pr¨¦servation
de la structure obtenue:
Dans les zones non cultiv¨¦es,
il est souhaitable
de favoriser
la vie biologique
du sol:
l¡¯influence
des termites sur la porosit¨¦ du sol, notamment,
est tr¨¨s importante,
leur activit¨¦
n¡¯est possible qu¡¯en pr¨¦sence de mati¨¨re organique
et donc d¡¯une v¨¦g¨¦tation
abondante.
La
protection
de l¡¯¨¦tat acquis d¨¦pend ensuite du d¨¦veloppement
du couvert v¨¦g¨¦tal: arbres,
arbustes, strate herbac¨¦e. Il s¡¯agira donc souvent
d¡¯inverser
un cycle d¨¦favorable
par des
op¨¦rations de D¨¦fense
et Restauration
des Sols s¡¯appuyant
sur la Foresterie
des zones
non cultiv¨¦es,
prenant en compte for¨ºts et parcours, productions
de bois et de fourrage.
Dans les zones de cultures,
un r?le de premier plan est ¨¦videmment
d¨¦volu aux techniques
culturales.
La pr¨¦servation
d¡¯un ¨¦tat favorable
d¨¦pendra ¨¦troitement
de la stabilit¨¦ structu-
rale du sol, des esp¨¨ces cultiv¨¦es et de la croissance de la culture fournissant
un fort taux de
couverture.
Ceci nous conduit ¨¤ prendre en compte l¡¯itin¨¦raire
technique
dans son ensemble
et plus largement le syst¨¨me de culture.
Les techniques de DRS rejoignent
d¡¯ailleurs presque
toujours les techniques
d¡¯intensification.
Des dispositifs
compl¨¦mentaires
pour r¨¦pondre
aux besoins des villageois
pourront
s¡¯ajouter aux propositions
pr¨¦c¨¦dentes:
plantations
champ¨ºtres
pour reconstituer
un paysage
¨¤ parc, compatible
avec la culture attel¨¦e, lorsqu¡¯il est souhait¨¦; foss¨¦s de d¨¦rivation
pour
¨¦vacuer les exc¨¦dents d¡¯eau dans certains cas particuliers;
protection
de pistes, traitement
des
passages d¡¯eau et ravines . . .
Les techniques de DRS doivent aussi d¨¦boucher sur une gestion de l¡¯eau exc¨¦dentaire
(uti-
lisable par ¨¦pandage, par stockage...)
qui sera abord¨¦e ult¨¦rieurement.
Toutes ces techniques peuvent rarement ¨ºtre d¨¦velopp¨¦es en m¨ºme temps dans l¡¯am¨¦nage-
ment global d¡¯un finage villageois.
Elles doivent dans tous les cas, il ne faut pas l¡¯oublier,
proc¨¦der d¡¯une volont¨¦ des villageois concern¨¦s, en tenant compte des interactions
entre les
diff¨¦rentes
interventions
souhaitables
afin d¡¯¨¦viter des incoh¨¦rences
pr¨¦judiciables.
1.3

ISRA - PLANCHE
PHOTOGRAPHIQUE
Photo 11~11 : Piste principale coup¨¦e
Photo no12 : Piste agricole emport¨¦e

ISRA - PLANCHE
PHOTOGRAPHIQUE
Photo no13 : Ravine entaillant une parcelle
Photo no14 : Erosion sur une parcelle d¡¯arachide

ISRA - PLANCHE
PHOTOGRAPHIQUE
Photo no15 : Front d¡¯une pluie tropicale violente

FICHE TECHNIQUE
N¡± 2
DEFENSE ET RESTAURATION
DES SOLS
FICHE
No2
CORDONS
DE PIERRES
ISOHYPSES
I.-ROLE
Le cordon de pierres est compos¨¦ d¡¯un alignement*de
blocs de cuirasse. Il fait partie des
dispositifs utilisables sur les zones de ruissellement
en nappe ou les passages d¡¯eau encore peu
marqu¨¦s. Il doit :
-laisser filtrer l¡¯eau; comme de plus il est submersible, il ne sera pas emport¨¦ en cas de fortes
pluies (contrairement
aux diguettes en terre)
-favoriser l¡¯¨¦talement
de l¡¯eau et ¨¦viter la formation
de ravineaux et rigoles
-diminuer la vitesse de l¡¯eau et donc son ¨¦nergie (sa comp¨¦tence)
et provoquer
le d¨¦pot des
particules de terre, des graines et d¨¦bris v¨¦g¨¦taux qui ¨¦taient transport¨¦s
par le ruissellement
-permettre
la r¨¦tention
d¡¯une faible quantit¨¦
d¡¯eau en amont (lame de quelques cm), son
infiltration
et donc le stockage d¡¯une quantit¨¦
d¡¯eau suppl¨¦mentaire
au niveau du cordon de
pierres (photo 22).
II.-LES SITES D¡¯IMPLANTATION
Les blocs de cuirasse sont disponibles en assez grande quantit¨¦ dans le sud Sine Saloum. Mais,
la quantit¨¦ facilement
accessible aux paysans implique que I¡¯on r¨¦serve leur utilisation
aux sites
o¨´ il existe des ressources
¨¤ proximite
et aux zones difficiles
ou les autres techniques ne sont
pas utilisables.
Dans le premier
cas, ils seront particuli¨¨rement
indiqu¨¦s:
- ¨¤ la limite des zones cultiv¨¦es et non cultiv¨¦es (gros cordon de pierres de 40 cm de haut environ)
- dans les zones de for¨ºt et parcours dominant les parcelles de culture
- sur les limites amont des parcelles
- au sein des parcelles de cultures lorsque le paysan a ¨¦pierr¨¦ son champ (ou doit le faire pour
favoriser le passage des outils)
Dans le second cas, ils sont indispensables
dans les passages d¡¯eau, en particulier
dans les
cultures, m¨ºme s¡¯il est n¨¦cessaire de les transporter
depuis une distance importante.
INSTITUT
SENEGALAIS
DE RECHERCHES
INSTITUT
DE RECHERCHE
EN AGRONOMIE
AGRICOLES
TROPICALE
ET CULTURES
VIVRIERES
BP 3120 DAKAR
SENEGAL
IRAT / CIRAD
@
21 24 25 - 22 66 26 Telex 3117 ISRA SG
B.P 5035
34032
MONTPELLIER
Cedex
DIRECTION DES RECHERCHES SUR LES SYSTEMES
AGRAIRESETCECONOMIEAGRICOLE
France
Laboratoire National de Rechercher WtBrinaim
BP 2057 @ 32 04 42

ISRA - FICHE TECHNIQUE N¡± 2
Q
III
ARACTERI
TI
31.-Disposition
Le cordon de pierres doit ¨ºtre isohypse, c¡¯est ¨¤ dire selon les courbes de niveau, ou au moins
perpendiculaire
¨¤ la ligne de plus grande pente.
La premi¨¨re ¨¦tape sera donc le rep¨¦rage des lignes de m¨ºme altitude ou courbes de niveau et
lignes de plus grande pente. Cette op¨¦ration
peut ¨ºtre r¨¦alis¨¦e avec un mat¨¦riel topographique
classique simple, niveau automatique
et mire (prix moyen 7000 FF HT) ou ¨¤ l¡¯aide de la technique
plus robuste du niveau ¨¤
eau (2 jalons en bois de
1
2m gradu¨¦s reli¨¦s par un
tuyau flexible transparent
plein d¡¯eau). Dans le cas
des pentes faibles, le re-
p¨¦rage est plus difficile.
Les courbes de niveau sont
marqu¨¦es au sol par la mise
en place de petits piquets
/
(fig.21).
/¡¯
L
fie. 21 : ¨¦tablissement
des courbes de niveau avec
un niveau ¨¤ eau
Pour ¨¦viter des contours compliqu¨¦s, les courbes peuvent
¨ºtre l¨¦g¨¨rement
redress¨¦es
pour
se rapprocher
d¡¯un parcours rectiligne plus facile ¨¤ utiliser. Dans ce cas, des circulations
lat¨¦ra-
les d¡¯eau peuvent se pro-
duire, elles seront contro-
l¨¦es par la mise en place
de petits ¨¦pis perpendi-
culaires au cordon (fig.22
et 23) compos¨¦s de quel-
ques blocs de cuirasse.
,¡¯
,*/¡¯
_,
-_---A
-. --
--._
-.--~-y
,/¡¯
/
¡®i.- ¡¯
d-.---
A¡¯
/
L
/
j , /¡¯ /¡°¡¯ r----
1
fig.22 : redressement
des courbes de niveau
lors de la pose du cordon
2.2

¡®SRA - FICHE TECHNIQUE NQ 2
-A
fie.23 : mise en nlace d¡¯¨¦ois lat¨¦raux
a!Q,w
Pour les parcelles de culture, il faut imp¨¦rativement,
respecter les contraintes
de la culture at-
tel¨¦e, sinon le paysan ne pourra adopter la technique propos¨¦e. Cela implique un redressement
important
de la courbe de niveau et son d¨¦placement
¨¦ventuel pour obtenir simplement
une ligne
(ou deux ou trois portions de lignes droites) perpendiculaire
¨¤ la ligne de plus grande pente, en
limite de parcelle (fig.24).
---_--_--~*
----------¡¯
----__--*
fie.24 : redressement
des courbes de niveau afin de resnecter
les contraintes
culturales
L¡¯exp¨¦rience
montre que les paysans sont pr¨ºts ¨¤ accepter ces contraintes
si leur champ est
d¨¦grad¨¦ et si l¡¯on pertube le moins possible le travail en traction attel¨¦e: lignes droites de lon-
gueur suffisante, avec le moins possible de ?pointes? dans les parcelles et ¨¦cartement
entre les
cordons suffisant
(cf infra).
L¡¯implantation
des cordons doit obligatoirement
se faire avec
l¡¯accord du propri¨¦taire
du champ - ¨¦vidence qu¡¯il n¡¯est pas inutile de rappeler.
2.3

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 2 s
Dans tous les cas, les
extr¨¦mit¨¦s des cordons de
pierres devront se termi-
,/
ner par un petit ¨¦pi blo-
quant
l¡¯¨¦coulement
de
Y*71
/¡¯
./1
l¡¯eau ¨¤ l¡¯extr¨¦mit¨¦
du
Y¡¯
,/¡¯ ,,¡®. ¡± /
cordon
et ¨¦vitant
son
L-
/
/¡¯
,/¡¯
_Y
i
/
,Y
contournement
(fig.25).
,L---- -------------------------f,
/¡¯
I
_~--_
._-.-- ---.
I
¡±
,/¡¯
L
fig. 25 : extr¨¦mit¨¦s
anti-contournement
32.-Ecartement
Le choix de l¡¯¨¦cartement
entre les cordons doit se faire avec pragmatisme.
Les formules
diverses propos¨¦es ont ¨¦t¨¦ ¨¦tablies en g¨¦n¨¦ral pour l¡¯Afrique
du Nord ou Madagascar,
pour des
diguettes et non des dispositifs filtrants et ne tiennent pratiquement
jamais compte de l¡¯infiltra-
bilit¨¦ des sols. Il convient d¡¯adopter
des propositions
simples et d¡¯envisager
des corrections
ult¨¦rieures
en cas de probl¨¨mes.
Dans les zones non cultiv¨¦es,
for¨ºt et parcours, si le sol pr¨¦sente une rugosit¨¦ naturelle
importante
(pr¨¦sence de blocs, cailloux, graviers), ce qui est un cas fr¨¦quent,
la comp¨¦tence
du
ruissellement
est r¨¦duite et le r?le du cordon de pierres est de limiter
la concentration
du
ruissellement
et de favoriser
localement
l¡¯implantation
d¡¯une strate herbac¨¦e
(photo 22),
arbustive et arbor¨¦e. L¡¯¨¦cartement
pourra ¨ºtre de 30 m ou plus suivant la pente et l¡¯¨¦tat du milieu.
Les cordons sont ¨¤ raisonner dans un ensemble (cf fiche n¡±5). Il est important
de les implanter aux
ruptures de pente (photo 23) ainsi qu¡¯en amont et ¨¤ proximit¨¦
imm¨¦diate
des cultures.
A titre d¡¯exemple, on peut proposer des cordons de pierres de 30 ¨¤ 40 cm de haut tous les 50 ¨¤
60 m pour une zone d¨¦grad¨¦e en pr¨¦sence d¡¯un sol rugueux, avec une pente de 3%.
Dans la zone cultiv¨¦e,
la pente est en g¨¦n¨¦ral plus faible, voisine de 0,5 ¨¤ 1,5 % mais le sol est
nu et lisse au moment des premi¨¨res pluies. Un ¨¦cartement
de 30 ¨¤ 50 m est compatible
avec la
culture attel¨¦e et ¨¤ adapter au parcellaire.
Le paysan implantera
sa culture en suivant le cordon
de pierre et donc perpendiculairement
¨¤ la pente.
33.-
Constitution
Les cordons doivent jouer efficacement
leur r?le de filtre et de dissipateur
d¡¯¨¦nergie.
On
trouve couramment
des blocs de cuirasse sous forme de parall¨¦l¨¦pip¨¨des
de 20 ¨¤ 30 cm de c?t¨¦,
aux bords arrondis (sauf dans les vall¨¦es alluviales et sur certains talus o¨´ ils sont plus petits).
Pour ¨¦viter que le ruissellement
ne se concentre entre les blocs (fig.26) o¨´ des espaces importants
peuvent exister, il faut placer dans ces interstices des blocs plus petits et des cailloux. De m¨ºme
2.4

MA - FICHE TECHNIQUE N* 2
les blocs doivent rester bien en place m¨ºme si des animaux marchent sur le cordon, il faut donc
les caler correctement
chaque fois que n¨¦cessaire lors de la mise en place des blocs, une bonne
stabilit¨¦ est un facteur indispensable
¨¤ l¡¯efficacit¨¦
et la p¨¦rennit¨¦ du dispositif.
__.----.-
-...-~
0 1
Le ruissellement
est acc¨¦l¨¦r¨¦ entre les blocs (effet Venturi),
il y a
¨¦rosion en aval du cordon.
0 2
Le colmatage par petits blocs assure un effet diffuseur.
fi?. 26 ; colmatage des interstices entre les blocs
Suivant la hauteur n¨¦cessaire, on utilisera un seul bloc ou la superposition
de plusieurs; dans
ce dernier cas il faudra assurer une stabilit¨¦ suffisante
en ¨¦largissant la base du cordon. Un
rapport hauteur/base
de 1/2 est conseill¨¦ (fig.27).
fi?. 27 : renforcement
du cordon nierreux
2.5

ISRA - FICHE TECHNIQUE /if* 2
34.-Orgu~~isalion
du chaniiet
Le marquage des courbes doit obligatoirement
¨ºtre fait¡¯ auparavant.
Le chantier comporte 3
phases qui peuvent ¨ºtre conduites simultan¨¦ment
en fonction de l¡¯effectif
pr¨¦sent: la collecte des
blocs de cuirasse (extraction
des blocs et mise en tas), leur transport et leur mise en place.
La collecte requiert un minimum de mat¨¦riel: pics, pioches et barres ¨¤ mine. Le transport peut
s¡¯effectuer
avec des charettes ¨¤ boeufs sur de courtes distances, sinon il sera int¨¦ressant
de
pr¨¦voir un camion. Lors de la mise en place, il est indispensable
de pr¨¦voir quelques adultes et des
enfants pour le calage et le remplissage des espaces entre les blocs par des cailloux. (fig.26)
Lors des exp¨¦rimentations,
la r¨¦alisation de 100m de cordons a demand¨¦ 8 ¨¤ 9 personnes par
jour avec une paire de boeufs et une charette pour mettre en place environ 8 m3 de mat¨¦riau pris
¨¤ proximit¨¦ du site sur une zone non cultiv¨¦e.
IV.- ENTRETIEN
Les cordons de pierres isohypses pr¨¦sentent
une tr¨¨s bonne p¨¦rennit¨¦,
m¨ºme lorsqu¡¯ils sont
situ¨¦s ¨¤ proximit¨¦ d¡¯un passage de troupeau. Cependant,
un minimum d¡¯entretien
est souhaitable
chaque ann¨¦e pour remettre
en place les blocs et cailloux d¨¦plac¨¦s. Cette op¨¦ration
dans un
parcours n¨¦cessite environ 0,5 personne x jour/an
pour 1000 m de cordons.
V.- EFFICIENCE
ET LIMITES
L¡¯efficacit¨¦
des cordons de pierres s¡¯am¨¦liore progressivement
au cours du premier hiver-
nage. Un colmatage des espaces entre les blocs se r¨¦alise. L¡¯effet sur le charriage, transport des
particules les plus lourdes est le plus marquant. Les d¨¦pots observ¨¦s atteignent
2 ¨¤ 3 cm au cours
de la premi¨¨re ann¨¦e dans les zones de for¨ºt et parcours sur les diff¨¦rentes
unit¨¦s de paysages. Ce
ph¨¦nom¨¨ne se poursuit les ann¨¦es suivantes avec une accumulation
de 3 ¨¤ 4 cm et la r¨¦g¨¦n¨¦ration
d¡¯une strate herbac¨¦e qui limite les reprises des d¨¦pots lors des crues ult¨¦rieures.
Dans le cas de parcelles de culture (2,5 ha), sur bas glacis, isol¨¦es de l¡¯amont, la mise en place
de 3 cordons de pierres dans les passages d¡¯eau a fait chuter le charriage (mesure dans une fosse
¨¤ l¡¯exutoire de la parcelle) de 1 T/ha/an
environ ¨¤ 200 kg/ha/an
d¨¨s la premi¨¨re ann¨¦e (l¡¯expe-
rimentation
se poursuit).
Ces indications illustrent sur quelques cas particuliers
l¡¯effet des cordons de pierres isohypses
li¨¦ au red¨¦marrage
de l¡¯activit¨¦ biologique. en amont de cordons: d¨¦pots avec r¨¦sidus organiques
provoquant
une intervention
des termites, dont les galeries font r¨¦apparaitre
une macroporosit¨¦
favorable ¨¤ l¡¯infilration;
ces m¨ºmes d¨¦pots fournissent
un milieu favorable
a la mise en place
d¡¯une strate herbac¨¦e.
D¨¦s lors, le processus peut s¡¯inverser, les particules
fines sont aussi
arr¨¦t¨¦es et un mince horizon de surface se remet en place, il se produit une ?reveg&alisation?
a
partir du cordon de pierres.
Le controle du ruissellement
par ce dispositif est surtout visible au d¨¦part sur l¡¯am¨¦lioration
de la densit¨¦ des cultures (et le rendement)
dans les passages d¡¯eau des parcelles cultiv¨¦es.
Toutefois
si une quantit¨¦ d¡¯eau importante
arrive sur une parcelle, le traitement
de tout un
versant ¨¤ l¡¯amont peut ne pas ¨ºtre suffisant pour controler la d¨¦gradation
et prot¨¦ger la culture
contre le ruissellement.
Dans ce cas, compl¨¦ter
ce traitement
par l¡¯utilisation
de fosses de
d¨¦rivation pour ¨¦vacuer l¡¯eau exc¨¦dentaire est envisageable si les conditions
topographiques
sont
favorables
(et seulement dans ce cas, fiche en pr¨¦paration).
De m¨ºme, la ?revegetalisation?
nature@ peut ¨ºtre compl¨¦t¨¦e par des plantations
de ligneux en amont ou en aval du cordon (cf
fiches n 4 et 5).
2.6

ISRA - PLANCHE
PHOTOGRAPHIQUE
Photo no21 : Cordon de pierres, stockage de l¡¯eau et des s¨¦diments
Photo no22 : D¨¦veloppement
des herbac¨¦es en amont du cordon

ISRA - PLANCHE
PHOTOGRAPHIQUE
Photo no23 : Cordons isohypses sur un parcours

FICHE TECHNIQUE
Ne 3 a
DEFENSE ET RESTAURATION
DES SOLS
FICHE N O3
HAIES VIVES ET LIGNES D¡¯ARRET
A - ASPECTS GENERAUX
LROLE
Les haies vives plac¨¦es de mani¨¨re isohypse ou au moins perpendiculairement
¨¤ la pente auront,
comme les cordons de pierres, un effet sur le ruissellement
en nappe ; dans le cas de ruissellement
concentr¨¦, elles devront ¨ºtre associ¨¦es ¨¤ d¡¯autres techniques. Compos¨¦es d¡¯arbres et d¡¯arbustes, avec
une bonne implantation
et des ramifications
importantes d¨¨s la base (haies ferm¨¦es), elles pourront:
- jouer un r?le de filtre, favoriser une r¨¦partition
uniforme de l¡¯eau de ruissellement et le d¨¦pot des
mat¨¦riaux transport¨¦s
- avoir une efficacit¨¦ importante
d¨¨s les premi¨¨res pluies, qui sont tr¨¨s agressives pour des sols nus:
en tant que plantes perennes, le d¨¦marrage de lav¨¦g¨¦tation
se fera ¨¤ la fin de la saison s¨¨che ou au d¨¦but
de l¡¯hivernage
- permettre
la formation
d¡¯un talus progressif qui s¡¯appuyera sur la haie et pourra induire un
nouveau profil d¡¯¨¦quilibre dans la parcelle
- avoir une action sur la circulation
des animaux
et donc contribuer
au controle des surfaces
sensibles au ruissellement
et ¨¤ l¡¯¨¦rosion.
II.-LES SITES D¡¯IMPLANTATION
Les haies vives ont leur place en limite des zones de cultures
et surtout dans la zone appro-
pri¨¦e, d¡¯une part en bordure
des parcelles et des pistes et d¡¯autre
part au sein des parcelles
lorsque leur dimension
est suffisamment
importante.
Elles doivent permettre
de constituer un
maillage de la zone cultiv¨¦e ¨¤ l¡¯int¨¦rieur
duquel pourront prendre place les autres interventions.
Il faut noter que les haies sont bien accept¨¦es par les paysans ainsi que l¡¯ont montr¨¦ les exp¨¦rimen-
tations et ce d¡¯autant plus qu¡¯ils ont ¨¤ faire face ¨¤ des probl¨¨mes d¡¯¨¦rosion dans leurs champs.
Les caract¨¦ristiques
physiques des sols confront¨¦es
aux particularit¨¦s
des pluies tropicales mon-
21 2425-226626
T
NTPELLIER
Cedex
DIRECTION DES RECHERCHES SUR LES SYSTEMES
AGRAIRES ET CECONOMIEAGRICOLE
Laboratoire N~ional de Recherchea VB(¨¦rinairti BP 20570
32 04 42
Gn~ml,rcdiauialstimpcrlmluninl-,sRA-,ggo

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 3 a
trent qu¡¯elles sont n¨¦cessaires sur l¡¯ensemble des unit¨¦s de paysages pr¨¦sentes sur la topos¨¦quence: le
ruissellement nait sur toutes les parties d¡¯unversant
et il ne faut pas seulement compter avec l¡¯arriv¨¦e
d¡¯eau des parties hautes ( cf fiche n¡±1).
L¡¯implantation
de haies requiert une certaine stabilit¨¦ fonci¨¨re car l¡¯effet de la haie ne sera pas
imm¨¦diat, sa r¨¦ussite demande un entretien (cf infra) et elle impose des contraintes (changement du
sens du travail, respect d¡¯une zone non sarcl¨¦e...). Si elle est aussi un moyen d¡¯affirmer
l¡¯appropriation
d¡¯une surface, l¡¯accord et la participation
des utilisateurs de la parcelle est indispensable
pour mener
¨¤ bien l¡¯installation
de la haie.
Ill.- CARACTERISTIOUES
ET TECHNIOUES
D¡¯IMPLANTATION
31.- Disposition
Comme dans le cas des cordons de pierres, les haies vives sont ¨¤ placer en courbe de niveau, mais
en milieu cultiv¨¦, les contraintes de la culture et du parcellaire en place sont ¨¤ prendre en compte. Cela
implique des courbes ?redress¨¦es*
s¡¯appuyant
sur les limites des champs et plut?t form¨¦es (si
n¨¦cessaire) de portions
de droites de longueur
suffisantes pour la cul-
ture attel¨¦e. Il n¡¯est pas
inutile d¡¯insister sur l¡¯ac-
cord formel des utilisa-
teurs des parcelles pour
que les plantations soient
pr¨¦serv¨¦es lors des sar-
clo-binages et plus en-
core lors du soulevage
de l¡¯arachide !
Sur des zones sensi-
bles, une modification de
l¡¯utilisation d¡¯une partie
de la parcelle (planta-
tion d¡¯arbres, eucalyptus
APRES
fig. 31 : restructuration
d¡¯une narcelle

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 3 a
par exemple, cultures associ¨¦es mil / ni¨¦b¨¦ . . . ) pourra ¨ºtre propos¨¦e au paysan pour pouvoir restruc-
turer la partie restante, implanter des haies et avoir un travail du sol perpendicuiaire
¨¤ la pente (fig.31)
32.-Ecartement
La distance optimale
entre les haies se situe entre 30 et 50 m en fonction de la pente, des
caract¨¦ristiques
du sol (sa sensibilit¨¦ ¨¤ la l¡¯¨¦rosion, ses propri¨¦t¨¦s vis ¨¤ vis de l¡¯infitration)
et surtout
la g¨¦om¨¦trie des parcelles ainsi que nous l¡¯avons d¨¦j¨¤ indiqu¨¦. Cette distance pourra ¨¦ventuellement
¨ºtre r¨¦duite dans les quelques cas o¨´ la pente est forte.
En ce qui concerne l¡¯espacement
entre les plants, diverses ¨¦tudes montrent
qu¡¯il n¡¯y a pas de
diff¨¦rences entre un ¨¦cartement de 0,30 et 0,50 m : laf ermeture de la haie est pratiquement
aussi rapide
dans les deux cas. Aussi d¡¯un point de vue pratique, on choisira 0,50 m, sauf pour les euphorbes
(Euphorbia balsamifera)
o¨´ 0,30 m reste conseill¨¦.
33.-Constitution
Les esp¨¨ces utilis¨¦es dans les haies feront l¡¯objet de la partie B.
34.-Organisation
du chantier
Le rep¨¦rage
de ITemplacement
des haies devra se faire avant l¡¯hivernage
pour qu¡¯une bande
de 2m de large ne soit pas mise en culture et qu¡¯¨¦videmment
le sens du travail de la parcelle et du semis
soient modifi¨¦s si n¨¦cessaire. La bande sera mat¨¦rialis¨¦e par un piquetage soigneux.
Les autres op¨¦rations, trouaison et plantation seront r¨¦alis¨¦es pendant la saison de culture et ¨¤ ce
titre devront s¡¯ins¨¦rer dans le calendrier cultural, un compromis doit ¨ºtre trouv¨¦ entre l¡¯optimum et les
p¨¦riodes o¨´ les paysans seront moins charg¨¦s en travail.
La trouaison
est tr¨¨simportante
pour la r¨¦ussite del¡¯installation
dela haie. La trouaisonva d¨¦finir
le volume de terre o¨´ seront am¨¦lior¨¦s l¡¯infiltration
et le stockage de l¡¯eau. Dans cette zone meuble les
racines du plant vont se d¨¦velopper rapidement pour d¨¦passer un seuil critique avant la saison s¨¨che.
Pour un plant isol¨¦, on r¨¦alise obligatoirement
un trou cubique de 50 cm de c?t¨¦. Pour une haie, on
creusera
donc une tranch¨¦e
continue
de 50 cm de large et 50 cm de profondeur.
Enfait,
la
pratique montre que ces caract¨¦ristiques
sont tr¨¨s exigeantes en travail. On pourra se contenter d¡¯une
tranch¨¦e de 20cm de large et de 50cm de profondeur,
sans effet significatif sur les plants.
La tronaison
sera r¨¦alis¨¦e lorsque les cultures seront implant¨¦es et apr¨¨s le premier sarclage, donc
entre la deuxi¨¨me quinzaine de juillet et le d¨¦but du mois d¡¯aout.
L¡¯ouverture
de la
tranch¨¦e est r¨¦alis¨¦e par
un double passage de
charrue en traction bo-
vine, par exemple, for-
mant une d¨¦rayure. Elle
est reprise ¨¤ la pelle et
au pic, la terre ¨¦tant stoc-
k¨¦e ¨¤ l¡¯aval de la tran-
ch¨¦e (fig.32),ce qui per-
mettra de stocker l¡¯eau
/¡¯
,/
&¡¯
5 0
c.*2
i
,¡±
/
de ruissellement dans la
/¡¯
/
tranch¨¦e. Si le sol est
encore dur parce que trop
&r. 32 : trouaison: r¨¦alisation de la tranch¨¦e

ISRA - FICHE TECHNIQUE NQ 3 a
sec, le travail sera arr¨¦t¨¦ pour attendre une humectation
par les prochaines pluies et r¨¦aliser cette
op¨¦ration avec un minimum d¡¯efforts.
Lorsque les dimensions requises sont atteintes, lef ond et les parois de la tranch¨¦e sont saupoudr¨¦es
de Dursban ou Dielpoudre
(Dieldrine),
produit ayant une bonne persistance pour prot¨¦ger
les
futures plantations
contre les termites.
La dose est d¡¯une boite d¡¯allumettes (soit environ 15g) pour
lm de tranch¨¦e. Ce produit se pr¨¦sente sous forme de poudre blanche et il est indispensable d¡¯¨¦viter
les contacts avec la peau, comme pour tous les produits de traitement.
On utilisera donc dans toute la
mesure du possible des gants et on se lavera soigneusement
apr¨¨s traitement,
avant de manger ou de
fumer.
Imm¨¦diatement
apr¨¨s, la tranch¨¦e est re-
bouch¨¦e;
le sol est tass¨¦
mod¨¦r¨¦ment comme pour
toute plantation;
mais on
laisse un petit creux: une
rigole de 5 cm environ au
niveau
de la tranch¨¦e
(fig.33),cequiva
permet-
tre ¨¤ l¡¯eau de s¡¯accumuler
dans la tranch¨¦e lors des
prochaines
pluies,
de
compl¨¦ter le tassement du
sol et de constituer
un
stock de s¨¦curit¨¦ pour le
plant qui sera mis en place.
Il est donc important qu¡¯il
s¡¯¨¦coule une semaine au
minimum entre le rebou-
chage de la tranch¨¦e et la
plantation.
Pour des r¨¦alisations paysannes, les plantations
se feront toujours lorsque l¡¯hivernage est bien
install¨¦ car il n¡¯est pas question d¡¯arroser les arbres ou arbustes mis en place, et lorsque le calendrier
des travaux fait apparaitre un peu de temps libre. La date souhaitable
se situe autour du 20 juillet,
mais la p¨¦riode la plus ?r¨¦aliste?,
est le mois d¡¯aout.
Concernant les temps de travaux, la longueur de tranch¨¦e ouverte est voisine de 20 m/personne/
jour; pour le rebouchage, on comptera environ 50 m/personne/jour.
La plantation
doit se faire peu de temps apr¨¨s une pluie pour que les plants disposant ¨¤ la fois des
derni¨¨res pluies et des r¨¦serves stock¨¦es dans la tranch¨¦e puissent passer sans dommage une p¨¦riode
s¨¦che ¨¦ventuelle (photo 31).
De m¨ºme, pour diminuer le stress de la plantation
et permettre une bonne adh¨¦rence de la terre
autour des racines dans le cas de plants en gaine plastique, un arrosage copieux sera fait en p¨¦pini¨¨re
durant les 3 jours pr¨¦c¨¦dant la plantation (pour que la terre du sachet soit bien humect¨¦e jusqu¡¯au fond
du sachet).
Le transport des gaines est une op¨¦ration longue. Dans le cas de chantiers importants
ou ¨¦loign¨¦s,
une partie des plnts doit ¨ºtre achemin¨¦e la veille de la plantation.
3.4

ISRA - FICHE TECHNIQUE NQ 3 a
fin. 34 : plantation

- FICHE TECHNIQUE Np 3a
Les sachets sont d¨¦pos¨¦s r¨¦guli¨¨rement
tous les 0,50 m sur la tranch¨¦e de plantation.
On creuse un
trou correspondant
exactement ¨¤ la dimension de la gaine (ce qui est facilement r¨¦alis¨¦ au coupe-coupe
ou sor-sor): v¨¦rifier la profondeur,
le sommet de la terre du sachet devant se trouver exactement au
niveau du sol (photo 32). Le fond du sachet plastique est coup¨¦ avec un couteau tranchant, ce qui
permet de sectionner et d¡¯¨¦liminer en m¨ºme temps l¡¯extr¨¦mit¨¦ de la racine en ?crosse? (photo 33); le
sachet incis¨¦ sur toute sa longueur est maintenu autour du plant (fig.34) et on le glisse dans le trou. Le
sachet ¨¦tant retir¨¦ doucement, la terre est tass¨¦efortement
autour du plant pourassurer un bon contact
avec la terre de la tranch¨¦e.
La journ¨¦e de plantation mobilise en g¨¦n¨¦ral un nombre important
de personnes et ne permet pas
un contr?le rigoureux des conditions de r¨¦alisation, aussi il est vivement recommand¨¦
de repasser le
lendemain et apr¨¨s la premi¨¨re pluie redresser les plants qui en ont besoin et compl¨¦ter le tassement.
Cette op¨¦ration qui ne requiert que peu de temps augmente de fa?on importante
le taux de r¨¦ussite ¨¤
peu de frais.
En prenant en compte le temps de transport depuis la p¨¦pini¨¨re, une journ¨¦e de plantation permet
de planter environ 1000 plants avec une vingtaine de personnes, fonction de l¡¯¨¦loignement
des sites.
W.-ENTRETIEN
Au cours de l¡¯ann¨¦e de la plantation,
le premier point important
est le maintien de la rigole
permettant
de rassembler dans la tranch¨¦e une quantit¨¦
d¡¯eau correspondant
¨¤ 2 ou 3 fois la
pluviom¨¦trie.
Concourant
au m¨ºme but, le desherbage permet de conserver de l¡¯eau pour le jeune
arbre ou arbuste. Alors qu¡¯un tapis de mauvaises herbes va consommer une ¨¦norme quantit¨¦ d¡¯eau, 2-
3 mm/j puis 4 mm/j en d¨¦but de saison s¨¨che, la consommation
d¡¯un arbuste sera 2 ¨¤ 3fois plus faible.
Pour une plantation
en ao?t, un d¨¦sherbage est ¨¤ faire en septembre et, suivant la pluviom¨¦trie,
un
deuxi¨¨me en octobre. Ce dernier pourra ¨ºtre associ¨¦ ¨¤ la cr¨¦ation d¡¯une bande pare-f eu de 1 m environ
de chaque c?t¨¦. Il sera r¨¦alis¨¦ en coupant soigneusement
les herbes (hilaire ou sor-sor) et en les
ramassant au rateau pour les ¨¦liminer. Ce pare-feu est absolument indispensable sila haie ne se trouve
pas au sein d¡¯une parcelle d¡¯arachide, il contribue en m¨ºme temps ¨¤ ¨¦loigner les troupeaux (photo 34).
En 2¨¨me ann¨¦e, il faudra recreuser l¨¦g¨¨rement
la rigole
avant l¡¯hivernage.
En juillet, un
d¨¦sherbage
sera n¨¦cessaire pour d¨¦gager les plants, il permettra
de rep¨¦rer les manquants.
Au
moment des plantations,
en aout le remplacement
des manquants
sera effectu¨¦ en utilisant
¨¦videmment les esp¨¨ces qui ont le meilleur comportement.
Au cours de ce remplacement,
refaire la
trouaison ne sera pas n¨¦cessaire..
Un pare-feu
restera toujours indispensable.
En 3¨¨me ann¨¦e, la haie est pleinement install¨¦e. Pour obtenir des ramifications
importantes dans
la partie basse, les arbustes sont taill¨¦s ¨¤ 30cm du sol. La tailleestf aite avec un s¨¦cateur ou une cisaille
et non un coupe-coupe pour ne pas briser le bas des tiges tant que leur section est faible. Pour ¨¦viter
que la haie ne concurrence la culture par ses racines superficielles
il est conseill¨¦ de les couper en
passant une dent affut¨¦e (rasette) ¨¤ 50 cm de la haie. Cette op¨¦ration rejoint les techniques culturales,
travail ¨¤ la dent en traction bovine (cf fiche n06).
La haie pourra ¨ºtre fertilis¨¦e et son effet de filtre renforc¨¦ en accumulant, des r¨¦sidus de r¨¦colte,
paille de mil par exemple au pied des arbustes. Ainsi une sorte de compost s¡¯¨¦laborera au cours de
l¡¯hivernage.
Les deux probl¨¨mes les plus difficiles ¨¤ r¨¦soudre sont la protection
contre le b¨¦tail et le feu. Dans
le premier cas, le choix d¡¯esp¨¨ces peu consomm¨¦es peut apporter une solution. Dans le second, qui est
3.6

ISRA - FICHE TECHNIQUE Np 3 a
aussi celui des plantations foresti¨¨res, la r¨¦alisation de larges bandes pare-feu par des feux pr¨¦coces
r¨¦alis¨¦s avec la collaboration
des Eaux et For¨ºts est sans doute une voie r¨¦aliste lorsque l¡¯hivernage a
¨¦t¨¦ favorable au d¨¦veloppement
d¡¯une biomasse importante.
V.-EFFICIENCE
ET LIMITES
Apr¨¨s l¡¯installation
d¡¯une v¨¦ritable haie, avec les accummulations
de r¨¦sidus de r¨¦colte, les d¨¦pots
des mat¨¦riaux
en suspension dans les eaux de ruissellement,
un effet cumulatif
provoquera
la
formation d¡¯un talus. Il faudra alors surveiller les ¨¦coulements ¨¦ventuels le long du talus s¡¯il ne suit pas
exactement la courbe de niveau et mettre en place des ¨¦pis comme dans le cas de cordons de pierres.
Apr¨¨s plusieurs ann¨¦es un nouveau profil d¡¯¨¦quilibre devrait s¡¯¨¦tablir dans la parcelle.
Le d¨¦veloppement
d¡¯un talus et de la haie vont induire l¡¯existenced¡¯un
nouveau milieu (ou biotope)
qui aura une influence sur le comportement
des parasites et ravageurs des cultures. Ce ph¨¦nom¨¨ne est
en cours d¡¯¨¦tude, mais il semble certain que cette bande pourra servir de refuge, en saison s¨¨che, ¨¤
certains ravageurs comme les iules. D¨¨s lors, le traitement contre ces parasites pourrait ¨ºtre facilit¨¦,
leur destruction par la d¨¦pose d¡¯appats le long de la haie sera plus ¨¦conomique
qu¡¯un traitement
en
plein dans la parcelle.
Les contraintes d¡¯entretien
pour les paysans sont plus importantes
dans le cas des haies que des
cordons de pierres. Cependant, ainsi que nous l¡¯avons ¨¦voqu¨¦, il est souhaitable que la haie puisse
r¨¦pondre ¨¤ certains besoins des paysans ainsi le travail n¨¦cessit¨¦ par la conduite de la haie sera assum¨¦
sans difficult¨¦.
Rappelons que pour renforcer l¡¯efficacite de la haie, il pourra ¨ºtre n¨¦cessaire de l¡¯associer ¨¤ des
cordons de pierres ou ¨¤ des gramin¨¦es pour f ormer une ligne d¡¯arr¨ºt (cf infra). De plus, entre les haies,
les techniques culturales auront leur place, la pr¨¦servation
du milieu doit aller de pair avec une
am¨¦lioration
des itin¨¦raires techniques dont le but est l¡¯accroissement
des rendements.

FICHE TECHNIQUE
N¡± 3 b
DEFENSE ET RESTAURATION
DES SOLS
FICHE No3 :
HAIES VIVES ET LIGNES
D¡¯ARRET
i
B - CHOIX
DES ESPECES
I.- LES DIFFERENTS
TYPES DE HAIES
Plusieurs points sont ¨¤ prendre en compte: l¡¯association ou non de diff¨¦rentes
esp¨¨ces d¡¯arbustes,
l¡¯introduction
au sein de la haie d¡¯un petit nombre d¡¯arbres, le r?le que l¡¯on souhaite faire jouer ¨¤ la
haie.
Tout d¡¯abord pour les haies utilis¨¦es dans le cas de techniques de DRS, compte tenu des remarques
d¨¦j¨¤ faites, on doit utiliser des arbustes et non des arbres. La n¨¦cessit¨¦ d¡¯une bonne fermeture de la
haie, et de limiter les risques vis ¨¤ vis des pr¨¦l¨¨vements des animaux, des ravageurs, du feu . . . milite
en faveur d¡¯un m¨¦lange d¡¯esp¨¨ces diff¨¦rentes:
haie multisp¨¦c?fique,
avec des ports diff¨¦rents
(¨¦talement plus ou moins important des branches). L¡¯alternance
des diff¨¦rences esp¨¨ces est pr¨¦f¨¦ra-
ble ¨¤ une succession de bandes d¡¯une esp¨¨ce,puis d¡¯une autre.
Les haies doivent s¡¯int¨¦grer au syst¨¨me de culture des paysans, cela implique que la haie puisse
fournir une contribution
par une production
int¨¦ressante
pour les paysans. Elle peut concerner:
- le fourrage,
en saison s¨¨che l¡¯alimentation
des animaux comporte une proportion
de ligneux
atteignant 30% ou plus
- la production de bois de feu, bois de service (piquets, perches pour les cases, brancards . ..)
- des produits pour l¡¯alimentation
(feuilles ou fruits pour la cuisine, la consommation)
ou la
pharmacop¨¦e
INSTITUT
SENEGALAIS
DE RECHERCHES
INSTITUT
DE RECHERCHE
EN AGRONOMIE
AGRICOLES
TROPICALE
ET CULTURES
VIVRIERES
BP 3120 DAKAR
SENEGAL
IRAT / CIRAD
@
21 24 25 - 22 66 28 Telex 3117 ISRA SG
B.P 5035
34032
MONTPELLIER
Cedex
DIRECTION DES RECHERCHES SUR LESSYSTEMES
France
AGRAIRESETCECONOMIEAGRlCOLE
Laboratoire National de Recherches VBt&inaim BP 2057@
32 04 42

ISRA - FICHE TECHNIQUE il* 3 b
Tab.31:
Taux de renrise global des haies en 1988. nlantations 1986 et remnlacements
1987
Station
Colobane
Pilidar
Ndimb Taba
bord du
zone de
bord de la vall¨¦e
plateau
transition
de la vall¨¦e alluviale
type de
peu
profond
profond > 2m
sol
profond
>2m
-en surf ace
-en surface
-en surface
A = lO-15%
A=5-7%
A=S7%
-d¨¨s 0,30
-¨¤ partir
en profondeur
¨¤ 0,50m
0,50 ¨¤
A = 20-30%
A=30%
lm
e.grossiers
A = 20-30%
> 30% puis
blocs
dalles
fissur¨¦es
haie
haie
haie 1
haie 2
haie 3
Esp¨¨ces
dans
dans
dans
limite
dans
parcelle
parcelle
parcelle
parcelle
jach¨¨re
Bauhinia
75%
80%*
100%
75%
95%
rufescens
Ziziphus
60%
50%¡±
80%
30%**
70%
mauritiana
Piliostigma
60%
50%
lo%***
85%
reticulatum
Acacia
60%
60%
macrostachya
Prosopis
30%
20% *
20%
10%
10%
juliflora
Leucaena
5%
oLTo*
20%
10%
10%
leucocephala
* tr¨¨s forte pression des troupeaux
** passage dufeu
* * * dans passage d¡¯eau tr¨¨s d¨¦cap¨¦
3.9

- FICHE TECHNIQUE
3b
Pour satisfaire a cette n¨¦cessit¨¦, des arbres peuvent parfaitement
prendre place au sein des haies.
Le choix des esp¨¨ces (d¨¦veloppement,
port...), tiendra compte de l¡¯emplacement
de la haie: int¨¦rieur
de parcelle, bord de parcelle, bord de piste, limite de zone de ctilture.
lI.- ESPECES TESTEES ET UTILISABLES
Parmi les esp¨¨ces test¨¦es en milieu paysan, 4 d¡¯entre elles sont ¨¤ retenir: Acacia nilotica
andosonii,
Bauhinia
rufescens,
Piliostigma
reticulatum,
Ziziphus
mauritania.
Elles paraissent
assez plastiques, leur comportement
est sensiblement le m¨ºme sur les diff¨¦rentes stations o¨´ elles ont
¨¦t¨¦ plant¨¦es (tab.31), ce qui correspond auxindications
dela litt¨¦rature.
Il faut pr¨¦ciser queles plants
ont ¨¦t¨¦ produits en gaines plastiques en p¨¦pini¨¨re villageoise et n¡¯ont pas fait l¡¯objet de protection
physique contre les troupeaux; la participation
de la population
aux op¨¦rations et une information
a
permis de controler partiellement
la pression des animaux. Les 3 derni¨¨res esp¨¨ces sont pr¨¦sentes
localement, et la premi¨¨re, Bauhinia, introduite il y a une quinzaine d¡¯ann¨¦es se maintient par place.,
Les graines ont ¨¦t¨¦ r¨¦colt¨¦es localement et trait¨¦es ¨¤ l¡¯acide sulfurique (cf fiche n¡±4).
Deuxautresesp¨¨ces
doiventetre
d¨¦conseill¨¦es: Prosopis juliflora, dont les plants d¨¦p¨¦rissent apr¨¨s
une bonne reprise et Leucaena leucocephala, qui semble bien,se comporter mais ¨¦tant tr¨¨s app¨¦t¨¦, ne
peut survivre aux pr¨¦l¨¨vements
continus des animaux. Pour Prosopis.juliflora,
il serait peut-¨ºtre
possible de trouver, parmi les tr¨¨s nombreuses vari¨¦t¨¦s, certaines plus adapt¨¦es ¨¤ ce milieu. Pour
Leucaena leucocephala, une production
de fourrage n¡¯est envisageable qu¡¯avec une protection.
En cas de tr¨¨s forte pression des animaux, en particulier
caprins, Acacia nilotica adansonii et
Bauhinia rufescens arrivent ¨¤ se maintenir.
3.10

FICHE TECHNIQUE
N¡± 3 c
DEFENSE ET RESTAURATION
DES SOLS
FICHE No3 :
HAIES VIVES ET LIGNES
D¡¯ARRET
C- LIGNES
D¡¯ARRET
:
ASSOCIATION
HAIES/HERBACEES
ET DIVERS
Les bandes d¡¯arr¨ºt constitu¨¦es d¡¯herbac¨¦es spontan¨¦es (?les mauvaises herbes?) sont refus¨¦es
actuellement
par les paysans. On en trouve quelques unes de 20 ¨¤ 50 cm de large, qui lorsqu¡¯elles sont
par hasard plac¨¦es en travers de la pente ont une certaine efficacit¨¦. En fait de telles bandes ont pour
but premier, dans la plupart des cas, la s¨¦paration des champs de femmes. De plus, ces bandes ne sont
pas efficaces aux p¨¦riodes cruciales du d¨¦but de l¡¯hivernage. Des bandes d¡¯arr¨ºt peuvent par contre
¨ºtre r¨¦alis¨¦es en associant herbac¨¦es
et haies. 11 est alors possible d¡¯utiliser des esp¨¨ces perennes
se diss¨¦minant peu dans les cultures et bien accept¨¦es par les paysans, ¨¤ cause de leurs utilisations
possibles. Une tr¨¨s bonne compl¨¦mentarit¨¦
existe avec la haie et on aura un dispositif dont le r?le de
filtre est renforc¨¦.
L¡¯implantation
est ¨¤ raisonner en int¨¦grant la perte de surface suppl¨¦mentaire
entrain¨¦e par
l¡¯adjonction
des herbac¨¦es. Il faut donc tenir compte de la d¨¦gradation
du site et de la motivation de
l¡¯agriculteur
concern¨¦.
Les gramin¨¦es peuvent ¨ºtre plac¨¦es ¨¤ 1 m en amont de la haie et pour avoir une assez bonne
fermeture
sur la ligne, on adopte un espacement de 30 cm au repiquage.
Actuellement
4 esp¨¨ces ont ¨¦t¨¦ test¨¦es. Deux ont un tr¨¨s bon comportement:
Andropogon
gayanus et Panicum maximum
Cl.
Andropogon
gayanus (photo 35) est spontan¨¦ dans la r¨¦gion. Il suffit de pr¨¦lever des touffes apr¨¨s
une p¨¦riode de pluie. On les partage pour obtenir des ¨¦clats de souche de 3 ¨¤ 5 tiges avec des racines
en bon ¨¦tat. On les ?pare? comme pour repiquer des plants de mil: les t?ges et les racines sont coup¨¦es
3.11
RECHERCHE
EN AGRONOMIE
ET CULTURES
¡®/P/RIERES
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CmccpliorZrWLldonct~~~i~U~i¡±~
- ISRA- 1990

ISRA - FICHE TECHNIQUE NQ 3 c
a 10-15 cm. Ces ¨¦clats sont alors soit plant¨¦s imm¨¦diatement
soit conserv¨¦s en ?jauge? dans la
p¨¦pini¨¨re. La plantation se fera apr¨¨s la mise en place de la haie, la m¨ºme ann¨¦e ou (de pr¨¦f¨¦rence)
l¡¯ann¨¦e suivante. Un proc¨¦d¨¦ de repiquage semblable au mil est utilisable; mais pour une plus grande
rapidit¨¦ des op¨¦rations, proc¨¦der avec un pelle b¨¨che, comme pour repiquer certains l¨¦gumes comme
les choux. Evidemment,
on op¨¨rera imm¨¦diatement
apr¨¨s une assez forte pluie, pendant une p¨¦riode
pluvieuse, en g¨¦n¨¦ral en ao?t. Il ne faut pas oublier que l¡¯on va mettre en place des plants avec des
racines nues, sans arrosage, donc les conditions de plantation
vont conditionner
enti¨¨rement
la
r¨¦ussite ou l¡¯¨¦chec.
Pour le Panicum maximum
Cl, un meilleur r¨¦sultat est obtenu avec une production
de plants en
p¨¦pini¨¨re. R¨¦aliser vers le 20 juin une planche dans la p¨¦pini¨¨re de ligneux (cf fiche n¡±4) en proc¨¦dant
comme pour une culture l¨¦gumi¨¨re. Sans creuser, on entoure une planche d¡¯une petite bordure de terre
de quelques cm, on arrose la veille et on s¨¨me en r¨¦partissant r¨¦guli¨¨rement,
en ligne. On les recouvre
d¡¯une petite couche de sable: attention, les graines sont petites et la couche doit ¨¤ peine les recouvrir.
Ensuite on arrose avec un arrosoir muni d¡¯une pomme ou mieux d¡¯une rampe, l¡¯eau ne doit pas stagner
ni emporter les graines. La lev¨¦e est assez rapide; fin juillet, les plants de Panicum sont pr¨ºts ¨¤ ¨ºtre
transplant¨¦s. Un fort arrosage permet de les arracher sans difficult¨¦;
s¡¯il sont trop d¨¦velopp¨¦s et s¡¯ils
risquent de se coucher apr¨¨s plantation,
on les ?pare? comme 1¡¯Andropogon
gayanus; la plantation se
r¨¦alise de la m¨ºme fa?on.
L¡¯entretien
comprend le controle du bon ¨¦tat des plants apr¨¨s la pluie suivante; puis un suivi
commun de la ligne et de la haie (protection
contre les animaux, les feux de brousse). L¡¯apport de
r¨¦sidus de r¨¦colte entre la haie et la ligne d¡¯herbac¨¦es, sera aussi b¨¦n¨¦fique (cf A IV) (photo 36) .
Ces herbac¨¦es lorsqu¡¯elles
sont bien install¨¦es pourront
donner du fourrage,
et l¡¯andropogon
gayanus fournit de plus des grandes tiges qui servent de chaume pour r¨¦aliser les toits des cases.
Les r¨¦serves s¡¯accumulent dans le bas des tiges aussi lorsqu¡¯on les coupe, il faut prendre soin de
laisser quelques cm au niveau du sol pour que les plantes puissent red¨¦marrer,
ce qu¡¯elles r¨¦alisent
d¡¯ailleurs avant l¡¯hivernage.
La mise en place des herbac¨¦es demande un travail limit¨¦ avec un taux de r¨¦ussite proche de 100%
si le moment de plantation est bien choisi.
D¡¯autres
techniques
permettant
de diversifier les r¨¦alisations sont en cours d¡¯exp¨¦rimentation
pour tester des vari¨¦t¨¦s ou populations
adapt¨¦es et confirmer
leur perennit¨¦ en dehors de la zone
c?ti¨¨re du S¨¦n¨¦gal:
- le Pois d¡¯Angole (Cajanus cajan) ne semble pas r¨¦sister aux conditions du milieu
- Dolchicos lablab, Clitoria
ternatea, Macroptilium
atropurpureum,
Panicum maximum
T58
doivent confirmer leurs aptitudes. La technique de mise en place rapide, par semis m¨¦canique en
traction ¨¦quine, ne donne pas encore satisfaction.
Pourtant,
ces esp¨¨ces peuvent constituer des
obstacles temporaires
efficaces, faciles ¨¤ enlever; lorsqu¡¯une division permanente
du parcellaire est
exclue.
3.12

ISRA - PLANCHE
PHOTOGRAPHIQUE
Photo no31 :
Chantier de plantation
:
mise en place
des plants
Photo no33 :
D¨¦coupe du sachet

ISRA - PLANCHE
PHOTOGRAPHIQUE
1
1 Photo no32 :
L
Photo n-34 :
Bande d¡¯arr¨ºt avec
Panicum Cl
dans une parcelle de mil
en d¨¦but de saison s¨¨che
(4 mois apr¨¨s plantation).
Noter la bande pare-feu.
-

ISRA - PLANCHE
PHOTOGRAPHIQUE
Photo no35 : Repousse de Panicum Cl en mai
Photo no36 : Bande d¡¯arr¨ºt avec Andropogon
gayanus apr¨¨s la taille,
en fin de saison s¨¨che.
Noter I¡¯andain de r¨¦sidus entre ligneux et herbac¨¦es.

FICHE TECHNIQUE
N¡± 4
DEFENSE ET RESTAURATION
DES SOLS
FICHE N-4
PEPINIERES
VILLAGEOISES
Remarque
le contenu de cette fiche r¨¦sulte des op¨¦rations conduites localement et des
¨¦changes avec le PARCE, volet ?Plantations villageoises? ,avec lequel s¡¯est ¨¦tabli
une collaboration
suivie. Il s¡¯agit donc d¡¯exp¨¦rienceset
de r¨¦sultats acquis en milieu
paysan, ¨¤ replacer dans le contexte du Sine Saloum au S¨¦n¨¦gal. Ce suivi a r¨¦v¨¦l¨¦
l¡¯importance
de certaines pratiques que rassemble cette fiche.
I.-ROLE
La plupart des projets implantent
des p¨¦pini¨¨res
centrales g¨¦r¨¦es directement
par le projet
(p¨¦pini¨¨res
en r¨¦gie) et mettent ensuite en place des p¨¦pinibres d¨¦centrali¡¯s¨¦es dans les villages.
Souvent, dans un premier temps, ce sont des p¨¦pini¨¨res relais o¨´ les plants destin¨¦s au village, apr¨¨s
?d¨¦marrage?
en p¨¦pini¨¨re centrale, sont d¨¦pos¨¦s avant l¡¯hivernage
pour ¨¦viter les difficult¨¦s
de
circulation sur les pistes et ¨¦taler les livraisons dans le temps. Cette technique permet aux paysans de
disposer des plants en temps opportun et de r¨¦aliser les plantations avec des plants en bon ¨¦tat, sans
le stress du transport auquel certaines esp¨¨ces sont particuli¨¨rement
sensibles.
Cependant une d¨¦marche diff¨¦rente
est apparue indispensable:
pour une appropriation
r¨¦elle
par les paysans des techniques
propos¨¦es,
les p¨¦pini¨¨res
villageoises
ont un r?le irrempla?a-
ble et central
¨¤ jouer.
Qu¡¯elles
soient collectives
ou individuelles,
elles sont un point de
passage oblig¨¦ pour la p¨¦rennisation
de toutes les op¨¦rations
de DRS et de reforestation.
En
deux ¨¤ trois ann¨¦es, si la formation
et l¡¯encadrement
sont assur¨¦s efficacement,
ces p¨¦pini¨¨res
doivent
devenir
autonomes,
enti¨¨rement
prises en charge par les paysans et continuer
¨¤
fonctionner
apr¨¨s la fin du projet (ou des op¨¦rations de recherches) pour r¨¦pondre aux besoins des
villageois.
Un tel objectif a descons¨¦quences importantes sur la conduite ¨¤ adopter. La p¨¦pini¨¨redoit
s¡¯ins¨¨rer
dans les circuits socio¨¦conomiques
villageois; le mat¨¦riel indispensable,
est acquis directement
ou
pay¨¦ au prix coutant, les intrants non commercialis¨¦s
sur place faisant seul l¡¯objet d¡¯un approvision-
4.1
INSTITUT
DE RECHERCHE
EN AGRONCMlE
TROPICALE
ET CULTURES
VIVRIERES
IRAT I CIRAD
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AGRAIRESETCECONOMIEAGRICOLE
~~~On,~ia~timstimpurion
Univd _ ISRA - 1990

ISRA - FICHE TECHNIQUE Np 4
nement sp¨¦cifique. Il se d¨¦veloppera
ainsi une habitude de produire les plants pour les besoins des
villageois et la vente. Dans ces conditions, le travail ¨¦tant ?r¨¦mun¨¦r¨¦?,
les plants produits correspon-
dront a une demande effective et seront plant¨¦s; le mat¨¦riel de la p¨¦pini¨¨re, remplac¨¦ lorsque c¡¯est
n¨¦cessaire.
Cette pratique a donn¨¦ satisfaction lorsque la p¨¦pini¨¨re peut satisfaire les diff¨¦rents besoins du
village. Elle doit permettre de produire: les plants (ligneux et herbac¨¦es) n¨¦cessaires aux op¨¦rations
de DRS, ceux recherch¨¦s pour la production de bois de service ou autre (eucalyptus par exemple), mais
aussi les fruitiers,
les plants maraichers souhait¨¦s par le village. Dans cette fiche, par souci de
simplicit¨¦, nous limiterons au cas des esp¨¨ces utilisables en DRS et aux eucalyptus.
II.-SITE D¡¯IMPLANTATION
Le premier probl¨¨me pour la conduite de la p¨¦pini¨¨re sera l¡¯arrosage journalier.
La p¨¦pini¨¨re
(photo 41)devra donc se trouver dans le village ou ¨¤ proximit¨¦ imm¨¦diate et ¨¤ faible distance du puits.
Pour ¨¦viter les plants qui ?filent? (plants ch¨¦tifs avec un important
d¨¦veloppement
en longueur par
manque de lumi¨¨re), il faut que l¡¯ombrage soit tr¨¨s limit¨¦; on pr¨¦f¨¨re habituellement
le plein soleil.
La surface occup¨¦e par une p¨¦pini¨¨re est r¨¦duite. On produit de2 ¨¤ 5000 plantsdansune
p¨¦pini¨¨re
villageoise (avec 10 ¨¤ 15% de plants suppl¨¦mentaires
pour compenser les destructions par les insectes
et les maladies mais il est inutile de produire des plants en exc¨¦dent par rapport aux besoins exacts).
Pour cela, une surface de 100 ¨¤ 200 m* est largement suffisante.
Pour fournir les plants pour la campagne, la p¨¦pini¨¨re sera mise en place de mars ¨¤ fin ao?t. Pour
les fruitiers, en fonction des esp¨¨ces, 2 ann¨¦es sont n¨¦cessaires et un maintien
permanent
de la
p¨¦pini¨¨re
est particul¨¨rement
souhaitable; il faut donc en tenir compte lors du choix de l¡¯emplace-
ment.
III.-CARACTERISTIOUES
ET MISE EN PLACE
31.-Disposition
1Om
La plupart des plants sont pro-
duits en ?gaines? ou ?pots?. Ce sont
des sachets de poly¨¦thyl¨¨ne
noir ou
i------
1
650 plants
blanc, de la forme d¡¯un tube ferm¨¦
i
au fond, de dimension standard 25 ¨¤
30 cm de long pour 10 ¨¤ 12 cm de
diam¨¨tre. Il est tr¨¨s important
de
v¨¦rifier qu¡¯ils sont trou¨¦s sur les c?t¨¦s
-- --1
/ fruitiers
i
il ,lO m
et le fond pour l¡¯¨¦vacuation des ex-
i----
--. -- .-- /
c¨¦dents d¡¯eau (lors de l¡¯arrosage et
des pluies !). Ils sont r¨¦partis en
?planches?
ou plate-bande
de lm
:!
de large, largeur maximum
pour
i
Laa
f?t 2001
tamis
9
j
qu¡¯en passant de chaque c?t¨¦, on
puisse arroser et d¨¦sherber correc-
tement l¡¯ensemble
de la planche
(photo 42). Les planches sont s¨¦pa-
r¨¦es par des all¨¦es de 0,5 ¨¤ lm de
haie Give
cl?ture
morte
large (fig.41).
fig.41 : nlan tvne de la p¨¦pini¨¨re villageoise

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 4
Les sachets seront plac¨¦s c?te ¨¤ c?te et enterr¨¦s sur les 2/3 de leur hauteur (fig.42). D¡¯autres
possibilit¨¦s existent: certains posent les sachets sur le sol et les maintiennent
par des planches ou des
cailloux etc., d¡¯autres proposent de les placer sur une grille (grillage ¨¤ gabion) au dessus du sol pour
¨¦viter les attaques des termites et que les racines ne sortent des sachets.
1 2 mchd%
,naz +x
'It'_:___l'?~:~~~r__r-:_T'r:~~~
. ._ ..__
_-
1 m
<L-
~-
----...----
---3
fia. 42 : nosition des sachets sur une manche
La p¨¦pini¨¨re devra ¨ºtre close correctement
pour prot¨¦ger les plants de la divagation des animaux.
Une cl?ture solide, renforc¨¦e par des ¨¦pineux est indispensable pour interdire le passage aux petits
ruminants attir¨¦s par les jeunes poussesvertes ! Il n¡¯est pas utile que la cloture soit tr¨¨s ¨¦labor¨¦e, mais
ilfaut surtout avoirune porte ferm¨¦e correctement.
La p¨¦rennisation
dela p¨¦pini¨¨re ¨¦tant n¨¦cessaire,
comme nous l¡¯avons indiqu¨¦, on profitera de cette cl?ture pour planter ¨¤ l¡¯int¨¦rieur
une haievive qui
sera prot¨¦g¨¦e et pourra remplacer ¨¤ terme la cloture ?morte?.
32.-Organisation
du chantier
et pr¨¦paration
de la p¨¦pini¨¨re
Le travail le plus contraignant
est la r¨¦alisation de la cloture et la pr¨¦paration
des gaines. Il est ¨¤
commencer en mars. Les gaines sont remplies avec un m¨¦lange de 2/3 de sable et 1/3 de f nmier
bien d¨¦compos¨¦,
proportion
¨¤ moduler ¨¦ventuellement
suivant la richesse du fumier. On trouve
fr¨¦quemment
du sable transport¨¦ par l¡¯¨¦rosion et d¨¦pos¨¦ sur les pistes,il conviendra parfaitement,
de
m¨ºme que l¡¯horizon de surface assez grossier de certaines parcelles. Pour le fumier ou terreau, on
utilise des r¨¦sidus organiques, par exemple tas d¡¯ordure m¨¦nag¨¨res, r¨¦sidus de battage de mil que l¡¯on
trouve toujours en abondance dans les villages. Ils doivent ¨ºtre bien d¨¦compos¨¦s et pour cela avoir
pass¨¦ un hivernage sinon leur fermentation
lors de l¡¯arrosage va ¨¦lever suffisamment
la temp¨¦rature
pour arr¨¦ter la germination
des graines sem¨¦es.
Le chantier commence ¨¦videmment
par la r¨¦alisation de la cloture, la commande du mat¨¦riel;
ensuite une date est fix¨¦e pour la pr¨¦paration
des gaines. Le sable et le terreau sont tamis¨¦s sur une
grille type tamis de ma?on o¨´ l¡¯on a plac¨¦ du grillage ?moustiquaire?
doubl¨¦ pour ¨¦liminer les r¨¦sidus
pailleux.
Pour 1000 gaines, le volume de terreau n¨¦cessaire est de 1 m3, celui de sable, 2 m3 environ.
Les quantit¨¦s n¨¦cessaires sont mesur¨¦es avec des cuvettes en plastique pour avoir les bonnes
proportions
et on m¨¦lange soigneusement
avec une pelle ronde, sable et fumier pour former un tas
homog¨¨ne.
L¡¯¡°empotage¡±
peut commencer.
A l¡¯aide d¡¯un arrosoir muni d¡¯une ?pomme?, le m¨¦lange est
humidifi¨¦
et remu¨¦ ¨¤ nouveau. Chaque gaine est remplie progressivement
en pla?ant de petites
quantit¨¦s de m¨¦lange que l¡¯on tasse en tenant le haut de la gaine et en tapant le fond sur le sol. Ce
4.3

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 4
processus est poursuivi jusqu¡¯¨¤ remplir compl¨¨ttiment
la gaine. Il est tr¨¨s important
d¡¯¨¦liminer com-
pl¨¨tement l¡¯air et d¡¯avoir un bon tassement, ce qui n¡¯est possible qu¡¯avec une humectationcorrecte.
S¡¯il
reste des poches d¡¯air dans la gaine, les racines du jeune plant ne pourront
pas se d¨¦velopper
correctement et formeront
des ?crosses?. Un petit espace de 0,5 cm restera vide au sommet de la gaine
et permettra a l¡¯eau de s¡¯accumuler pendant l¡¯arrosage avant de s¡¯infiltrer
(fig.43).
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fiP 43 : semis des essences autres que Eucalyptus
Les gaines pleines sont ensuites rang¨¦es dans les planches que l¡¯on pr¨¦pare en m¨ºme temps, en
s¨¦parant les gaines pour les diff¨¦rentes
esp¨¨ces. Chaque ligne correspond en g¨¦n¨¦ral ¨¤ 12 gaines.
Pour l¡¯empotage seul, un adulte remplit 40 ¨¤ 80 gaines ¨¤ l¡¯heure, soit 300 ¨¤ 600 gaines par jour. En
fait habituellement
il s¡¯agit d¡¯un travail collectif r¨¦alis¨¦ par une partie de la population comprenant des
hommes, des femmes et des enfants. Cette int¨¦gration
permet que tout le village soit concern¨¦ par
l¡¯entretien ult¨¦rieur et surtout la surveillance contre la divagation des animaux. Mais les temps de
travaux sont ¨¦videmment allong¨¦s; pour l¡¯ensemble des op¨¦rations depuis le transport du sable et du
fumier jusqu¡¯¨¤ la mise en place des gaines dans les planches, 90 hx personne environ sont requises pour
1000 gaines.
Le village ou le groupe de paysans, s¡¯il s¡¯agit d¡¯une p¨¦pini¨¨re collective, doit obligatoirement
d¨¦signer deux responsables
de la p¨¦pini¨¨re
pour que la surveillance, l¡¯arrosage et l¡¯entretien soient
assur¨¦s en permanence. Ce seront les interlocuteurs
de 1¡±¡®encadreur¡± pour cette op¨¦ration qui durera
plusieurs mois.
Ensuite, les gaines sont arros¨¦es tous les jours pendant une semaine. Cela permettra de compl¨¦ter
4.4

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 4
le tassement, de faire germer la plus grande partie des mauvaises herbes (et donc de d¨¦sherber) et
d¡¯avoir la gaine enti¨¨rement
humect¨¦e pour le semis.
Pour l¡¯arrosage,
il est souhaitable de pr¨¦voir un f?t de 2001 pour stocker l¡¯eau. L¡¯arrosage est
effectue avec des arrosoirs munis de ?pomme? pour avoir une bonne r¨¦partion de l¡¯eau. L¡¯arrosage de
chaque moiti¨¦ de la planche est faite ¨¤ partir des deux all¨¦es lat¨¦rales et en d¨¦bordant largement dans
les all¨¦es. La quantit¨¦ d¡¯eau n¨¦cessaire est d¡¯environ 101 par m2 de planche et par jour.
33.-Traitement
des graines
et semis (sauf Eucalyptus)
Pour les esp¨¨ces locales,la r¨¦colte des graines se fait sur de beaux arbres en tenant compte de la
maturit¨¦ et du temps de conservation (cf annexe). Des semences d¡¯origine s¨¦lectionn¨¦e peuvent ¨ºtre
achet¨¦es aupr¨¨s de I¡¯ISRA CNRF ¨¤ Dakar. Pour ¨¦viter les attaques d¡¯insectes, il est conseill¨¦ de
d¨¦cortiquer
les fruits, d¡¯¨¦liminer les graines endommag¨¦es,
de les traiter avec un insecticide, (par
exemple HCH) et de les enfermer dans un sac plastique.
Pour beaucoup d¡¯esp¨¨ces, un traitement,
ou ?scarification?
est n¨¦cessaire pour que la graine
absorbe de l¡¯eau et germe. Diverses m¨¦thodes de scarification existent : eau chaude,acide sulfurique,
passage au mortier, eau froide . . . Pour la plupart des esp¨¨ces locales et en particulier tous les acacias
(cf tab.43), le traitement
¨¤ l¡¯acide est le plus s?r et donne des taux de lev¨¦e proche de 100% avec des
graines de bonne qualit¨¦.
L¡¯acide sulfurique
technique
(64-65Y0) est achet¨¦ chez les fournisseurs
de produits chimiques
(Prolabo, Hoetsch...).
Cet acide est de m¨ºme nature que celui utilis¨¦ dans les batteries mais tr¨¨s
concentr¨¦. L¡¯acide de batterie ne permet pas d¡¯avoir un traitement efficace. Il faut prendre de grandes
pr¨¦cautions en utilisant cet acide car il d¨¦truit les tissus et provoque des br?lures graves. Il ne faut
jamaisverser
de l¡¯eau dans l¡¯acide car il se produit une ¨¦bullition ?explosive?: pour se d¨¦barrasser de
l¡¯acide apr¨¨s usage, on creuse un trou dans le sol et on le verse doucement dans le trou.
Pour le traitement des graines, il faut disposer de bocaux en verre (bocaux ¨¤ confiture, ¨¤ olives...),
d¡¯une passoire avec un treillis m¨¦tallique fin pour r¨¦cup¨¦rer les graines apr¨¨s traitement,
d¡¯un petit
morceau de bois pour remuer les graines, d¡¯une montre pour controler le temps de trempage, d¡¯eau
pour rincer les graines apr¨¨s trempage,
et ¨¦ventuellement
de gants en plastique pour ¨¦viter les
br?lures.
La proc¨¦dure est la suivante:
- mettre les graines dans le bocal en verre sec; verser l¡¯acide pour recouvrir l¨¦g¨¨rement les graines.
Un ¨¦chauffement
se produit lors de l¡¯attaque de l¡¯enveloppe des graines et le liquide se colore, remuer
doucement avec le morceau de bois pour ¨¦viter que les graines ne s¡¯agglutinent.
Laisser exactement le
temps pr¨¦vu (cf tab.43).
-vider doucement l¡¯acide et les graines dans la passoire au dessus du trou pr¨¦vu pour se d¨¦barasser
de l¡¯acide
- en s¡¯¨¦cartant du trou, verser rapidement mais avec pr¨¦caution de l¡¯eau pour rincer abondamment
les graines et faire de m¨ºme avec le bocal de traitement
- les graines humides sont pr¨ºtes ¨¤ ¨ºtre sem¨¦es.
Pour toutes les espcccs, sauf 1¡¯Eucalyptus dont nous traiterons en 44, le semis est r¨¦alis¨¦ en pla$ant
2 ¨¤ 3 graines par gaine, que l¡¯on enfonce l¨¦g¨¨rement et recouvre avec le doigt. Il ne faut pas trop
enfoncer les graines, les ?premi¨¨res feuilles? ou cotyl¨¦dons doivent sortir du sol de 2 ¨¤ 14 jours apr¨¨s
le semis (fig.43). Un premier arrosage est effectu¨¦ aussit?t apr¨¨s semis et une ¨¦tiquette d¡¯identifica-
tion pr¨¦cisant l¡¯esp¨¨ce et la date de semis est mise en place. L¡¯arrosage est poursuivi (au minimum)
deux fois par jour, le dess¨¨chement de la graine apr¨¨s un d¨¦but de germination
provoquera
¨¦videm-
4.5

/WA - FICHE TECHNIQUE N* 4
ment la mort du germe. Le semis est une op¨¦ration assez rapide et doit ¨ºtre fait avec les responsables
de la p¨¦pini¨¨re (20 secondes/graine).
34.- Cas des Eucalyptus
(d¡¯apr¨¨s compte rendu de Formation
PARCE)
Ce sont de tr¨¨s petites graines (1500 graines par gramme env.). Deux solutions peuvent ¨ºtre
propos¨¦es:
- confection d¡¯un germoir
et arrosage au pulv¨¦risateur.
Il faut pr¨¦voir 3 g. de graines pour 2000
plants.
- semis direct dans les gaines: m¨¦thode de l¡¯aiguille
et arrosage ¨¤ l¡¯arrosoir muni d¡¯une rampe
en plastique rempla?ant la pomme. La quantit¨¦ de graine requise est un peu sup¨¦rieure.
Dans les deux cas, de bons r¨¦sultats sont obtenus si le p¨¦pini¨¦riste est motiv¨¦ et utilise correctement
les ombri¨¨res,l¡¯encadreur
a un r?le tr¨¨s important ¨¤ jouer. En effet, les jeunes pousses sont tr¨¨sf ragiles
et doivent ¨ºtre prot¨¦g¨¦es du soleil.
La deuxi¨¨me m¨¦thode sera d¨¦velopp¨¦e dans cette fiche.
La pr¨¦paration
des gaines est la m¨ºme que pour les autres esp¨¨ces: empotage,
arrosage une
semaine, d¨¦sherbage.
Pour le semis (fig.44), mettre 0,5 cm d¡¯eau dans un verre. Plonger une aiguille ou une fine lamelle
de bois dans le verre pour l¡¯humecter sur 0,3 cm au maximum; puis enfoncer l¡¯aiguille dans les graines
d¡¯eucalyptus. Plusieurs graines restent coll¨¦es ¨¤ l¡¯aiguille; elles vont servir ¨¤ ensemencer une gaine.
Pour cela enfoncer l¡¯aiguille ¨¤ 45¡¯ dans la terre de la gaine sur une profondeur
n¡¯exc¨¦dant pas 1 cm et
retirer l¡¯aiguille; les graines restent dans la terre, mais comme elles sont tr¨¨s petites, il ne faut pas
qu¡¯elles soient plac¨¦es trop profond¨¦mment
sinon elles ne pourront pas lever. Arroser ensuite avec
l¡¯arrosoir muni de la rampe, ce qui permet d¡¯avoir un arrosage en pluie tr¨¨s fine. La rampe ne doit pas
goutter sur les gaines aussi on d¨¦borde largement en dehors des planches.
fiv. 44 : semis des Eucalvotus
4.6

¡®SRA - FICHE TECHNIQUE NQ 4
L¡¯arrosage
est a doser avec pr¨¦caution: il s¡¯agit de maintenir humide la surface des gaines sans
exc¨¨s d¡¯eau, par plusieurs arrosages quotidiens. En effet, les risques de d¨¦veloppement
des champi-
gnons (notamment
fonte des semis) augmente avec la quantit¨¦ d¡¯eau apport¨¦e.
En m¨ºme temps, les planches d¡¯Eucalyptus doivent ¨ºtre prot¨¦g¨¦es
contre le soleil. Pour cela, il
est possible d¡¯utiliser des crintings (1 pour 500 gaines), que l¡¯on place sur des supports ¨¤ une vingtaine
de centim¨¨tres
au dessus des gaines. Il faut mettre et enlever les crintings selon l¡¯intensit¨¦
du
rayonnement
solaire, la pr¨¦sence ou non d¡¯harmattan,
en faisant preuve de bon sens. A titre indicatif,
le sh¨¦ma suivant peut ¨ºtre propos¨¦:
- semaine n¡¯l: ombri¨¨re permanente d¨¨s le semis
- semaine n¡±2: d¨¨s que la lev¨¦e commence, plantules au stade cotyl¨¦donnaire,
les ombri¨¨res
ne
sont laiss¨¦es en place qu¡¯aux heures les plus chaudes (12h - 16h env.)
- semaine n¡±3: au cours de cette semaine la p¨¦riode sans ombri¨¨re
est augment¨¦e chaque jour.
En effet ¨¤ la fin de cette semaine, les ombri¨¨res seront supprim¨¦es. 11 faut ¨¦viter le dess¨¨chement des
plantules.
La surveillance de la couleur de la tigelle permet de s¡¯assurer que la plantule ne manque pas de
lumi¨¨re. Elle doit ¨ºtre rouge, une couleur blanche indique un ¨¦tiolement,
d? ¨¤ un ombrage trop
prolong¨¦.
Le repiquage
ou transplantation
des plants se fait dans les gaines vides (o¨´ rien n¡¯a lev¨¦), lors
de l¡¯¨¦claircissage. Il s¡¯effectue lorsque les plantes ont entre 2,5 et 5 cm de haut (stade 2 ¨¤ 3 paires de
feuilles). Le repiquage est d¨¦licat, il faut ¨¦viter de l¨¦ser les radicelles des jeunes plantules lors de leur
pr¨¦l¨¨vement (arrachage) dans une gaine o¨´ il y a eu plusieurs lev¨¦es et de leur repiquage dans une gaine
vide (risque de crosse de repiquage
si l¡¯avant trou n¡¯est pas assez profond).
On utilise pour ces
op¨¦rations une spatule de repiquage, petite baguette de bois de 0,5 cm de large (fig.45) et auparavant,
¨¦videmment l¡¯ensemble des gaines aura fait l¡¯objet d¡¯un arrosage pour que le sol soit humide.
Apr¨¨s repiquage une ombri¨¨re sera maintenue pendant 2-3 jours pour limiter la mortalit¨¦ due au
stress du repiquage et ot¨¦e ensuite. L¡¯arrosage sera fait ¨¤ l¡¯aide de la rampe pour ¨¦viter de coucher trop
de plantules.
IV.- ENTRETIEN
Les responsables de la p¨¦pini¨¨re devront assurer 2 arrosages
chaque jour (soir et matin).
Le
gardiennage
contre
les oiseaux apparait particuli¨¨rement
n¨¦cessaire en saison s¨¨che pendant
l¡¯arrosage car les oiseaux viennent boire et arrachent les plantules encore mouill¨¦es. En cas de graves
difficult¨¦s, un chassis grillag¨¦ en maille standard de 16 plac¨¦ au dessus des planches les prot¨¦gera des
oiseaux et des crapauds,qui viennent se loger dans les gaines humides; mais cela augmente sensible-
ment le co?t du mat¨¦riel de la p¨¦pini¨¨re. L¡¯arrosage sera ¨¦videmment
r¨¦duit au moment des pluies de
l¡¯hivernage
Les mauvaises herbes sont r¨¦guli¨¨rement
arrach¨¦es dans les planches et les all¨¦es.
Une dizaine de jours apr¨¨s le d¨¦but de la lev¨¦e (3 ¨¤ 7 jours apr¨¨s semis, sauf pour Ziziphus
mauritiana
pour lequel la lev¨¦e est tr¨¨s longue), les gaines vides o¨´ aucune graine n¡¯a germe sont
enlev¨¦es et regroup¨¦es ¨¤ part pour effectuer un repiquage,
voire un resemis. Le regroupement
des
plants par esp¨¨ce et par date de semis permet d¡¯avoir des plants de taille homog¨¨ne,
sinon les plus
d¨¦velopp¨¦s ¨¦touffent les derniers semis. En cas de n¨¦cessit¨¦ un deuxi¨¨me resemis pourra ¨ºtre effectue.
Une surveillance r¨¦guli¨¨re est ¨¤ assurer contre les maladies et les insectes. Pour les maladies,
il
faut prendre garde aux ¨¦ventuelles fontes de semis: disparition
des plantules qui noircissent apr¨¨s
4.7

ISRA - FICHE TE,CHNIQUE NQ 4
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fia. 45 : repiauage des Eucalvntus
avoir lev¨¦ correctement.
Cela peut ¨ºtre d? ¨¤ un exc¨¨s de fumier dans le m¨¦lange sable/fumier
ou a un
exc¨¨s d¡¯arrosage. Dans le premier cas, la pr¨¦paration de nouvelles gaines avec un m¨¦lange moins riche
peut s¡¯av¨¦rer n¨¦cessaire pour les esp¨¨ces sensibles. Dans le deuxi¨¨me cas, v¨¦rifier que l¡¯eau ne stagne
pas longtemps apr¨¨s l¡¯arrosage des gaines noyant les plants, diminuer un peu l¡¯arrosage et gratter
d¨¦licatement
la cro?te qui a pu se former ¨¤ la surface des gaines. Pour d¨¦truire les champignons,
en
m¨ºme temps, traiter en pulv¨¦risant un produit fongicide type B¨¦nomyl ou Man¨¨be. R¨¦aliser le m¨ºme
traitement
si des taches apparaissent sur les feuilles plus tard.
4.8

¡®SRA - FICHE TECHNIQUE N* 4
Pour Ies insectes, les probl¨¨mes peuvent venir des termites: v¨¦rifier r¨¦guli¨¨rement
tous les 10
jours en soulevant quelques gaines par planche. En cas d¡¯attaque, ij faut sortir toutes les gaines et
traiter ¨¤ la dieldrine ou au Dursban ou encore au HCH (cf fiche n 3 Haies vives). Pour les autres
insectes, en particulier les chenilles, pulv¨¦riser un produit type D¨¦cis OU Thiodan.
Pour tous les traitements,
il faut prendre soin d¡¯¨¦viter les fortes chaleurs et pr¨¦f¨¦rer le soir, sinon
on peut ?griller? les plants.
Eventuellement,
une br?lure peut apparaitre au bout des feuilles, parall¨¨lement
¨¤ un d¨¦pot blanc
¨¤ la surface du sol. Dans ce cas, l¡¯eau utilis¨¦e pour l¡¯arrosage est probablement
sal¨¦e, il faut d¡¯urgence
rechercher un autre puits dont l¡¯eau ne serait pas ou moins sal¨¦e pour sauver la p¨¦pini¨¨re.
Au bout d¡¯un mois et demi environ, suivant les esp¨¨ces, les racines atteignent les f onds des gaines
et les traversent. Il faut lev¨¦rifier et d¨¦placer r¨¦guli¨¨rement
lesgaines
(c¡¯est le ?cernage?) tous les
mois en coupant proprement
au couteau les racines et pivots qui d¨¦passent. Ainsi des racines actives
se maintiendront
dans la gaine; sinon la destruction de nombreuses racines au moment de la plantation
sera catastrophique
et la mortalit¨¦ sera ¨¦lev¨¦e. Pour contrecarrer
le stress entrain¨¦ par la destruction
des racines en cas de d¨¦placement
trop tardif, les plants seront arros¨¦s plus abondamment
et
fr¨¦quemment
si un fl¨¦trissement
important
apparait.
Dans tousles cas, v¨¦rifier 8 jours avant la date pr¨¦sum¨¦e de la plantation que les racines ne sont pas
¨¤ nouveau sorties des gaines et r¨¦aliser alors d¡¯urgence un nouveau d¨¦placement
(photo 43).
Lorsque les plants sont bien d¨¦velopp¨¦s, au bout d¡¯un mois ¨¤ un mois et demi, supprimer les plants
exc¨¦dentaires en ne laissant qu¡¯un seul plant par gaine.
En cas de d¨¦veloppement
trop important
des plants, une taille ¨¤ 30 cm environ (m¨ºme pour les
Eucalyptus), au s¨¦cateur ou au couteau bien affut¨¦est n¨¦cessaire. Elle rendrales plants plus vigoureux
et evitera qu¡¯il ne se couchent sur le sol lors de la plantation.
V.- EFFICIENCE
ET CONTRAINTES
Ainsi que nous l¡¯avons not¨¦ les p¨¦pini¨¨res villageoises peuvent produire des plants de qualit¨¦
excellente avec un taux de remplissage des gaines sup¨¦rieur ¨¤ 90%. Un minimum
d¡¯appui, par un
encadrement bienf orm¨¦ et motiv¨¦, est requis pendant 2 ¨¤ 3 campagnes pour que les paysans acqui¨¨rent
les techniques de base; des tourn¨¦es r¨¦guli¨¨res sont n¨¦cessaires pour rappeler les principes et parer aux
impr¨¦vus (maladies, insectes...).
Cela est absolument
essentiel pour que les paysans se sentent
soutenus et aid¨¦s.
Les p¨¦pini¨¨res doivent r¨¦pondre ¨¤ une demande des paysans et conduire ¨¤ responsabiliser¡¯ ces
paysans en les formant ¨¤ la production des plants qu¡¯ils souhaitent planter. Une politique d¡¯animation
est n¨¦cessaire, conduisant ¨¤ une prise en charge par les villageois de leur besoins en ligneux. Apr¨¨s
l¡¯arr¨ºt des projets, la production
pourra se poursuivre en s¡¯appuyant si n¨¦cessaire sur les services
traditionnels
(agriculture
et for¨ºt).
Le r?le de l¡¯encadrement
ne se limite pas ¨¤ la p¨¦pini¨¨re, les plants produits doivent ensuite ¨ºtre
plant¨¦s. Il n¡¯est pas inutile de rappeler cettev¨¦rit¨¦ ¨¦l¨¦mentaire,
car les tourn¨¦es de terrain permettent
trop souvent de d¨¦couvrir des plants abandonn¨¦s
dans les p¨¦pini¨¨res ou m¨ºme sur les sites de
plantation. Il est donc important de ne pas produire trop de plants ; la plantation est abord¨¦e dans les
fiches 3 et 5.
Les plantations s¡¯effectuent
dans le contexte r¨¦glementaire
des codes fonciers et forestiers dont il
4.9

M?A - FICHE TECHNIQUE NQ 4
faut tenir compte: il faut que le paysan s¡¯approprie les plantations et ne pense pas qu¡¯il puisse y avoir
un autre propri¨¦taire
que lui (sinon les plantations ne seront pas prot¨¦g¨¦es, ni entrenues, ni ¨¦videm-
ment exploit¨¦es). Une participation
financi¨¨re au mat¨¦riel n¨¦cessaire ¨¤ la p¨¦pini¨¨re, ou l¡¯achat des
plants est une ¨¦tape de ce processus d¡¯appropriation
qui conduira ¨¤ une gestion active des ressources
ligneuses et in fine ¨¤ l¡¯ensemble des terroirs villageois..
l
Tab.41 Calendrier des on¨¦rations des u¨¦pini¨¨res
P¨¦pini¨¨res
foresti¨¨res
Mars
pr¨¦paration
de la p¨¦pini¨¨re
Avril
empotage - premiers semis
entretien - suite des semis
Mai
entretien - cernage
resemis
Juin
entretien cernage
semis des herbac¨¦es
taille si n¨¦cessaire
Juillet
entretien - cernage
taille si n¨¦cessaire
25 Juillet/25 Aout
plantation suivant pluviom¨¦trie
et disponibilit¨¦
paysans
P¨¦pini¨¨res
fruiti¨¨res
Juin
d¨¦but des travaux pour fruitiers
Juillet ¨¤ d¨¦cembre
poursuite des travaux
(greffage, rempotage . ..)
Maraichage
octobre ¨¤ mars
4.10

ISRA - FICHE TECHNIQUE NQ 4
Tab.42 Mat¨¦riel n¨¦cessaire ¨¤ la aroduction de 2000 plants
( PARCE prix 1987)
1 pelle ronde
1850 F
1 pelle carr¨¦e
3250F
1 rateau
1150 F
2 000 gaines
8000F
1 arrosoir avec pomme
7500F
1 pulv¨¦risateur
(facultatif
si techique de l¡¯aiguille)
11000 F
1 rampe d¡¯arrosage (eucalyptus)
2500 F
1 f?t de 2001
6000F
Total
48750 F
Compl¨¦ment
Protection grillag¨¦e
8 000 F
Tamis
8000F
Thiodan/D¨¦cis
6 000 F/kg
Benlate/Cuprosan
6 000 F/kg
Crinting (eucalyptus)
1500 F l¡¯un
I
4.11

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 4
esp¨¨ces
traitement
nom wolof
nom peulh
Acacia albida
acide 30-60 mn
kad
tchiki,tiski
Acacia
acide 60 mn
holos¨¦ricea
Acacia nilotica
acide 60 mn
nep-nep
gaoudi
adansoni
Acacia
acide 20-30 mn
sam
kedi,onare
macrostachya
Acacia s¨¦n¨¦gal
eau 24 h
verek
debehi,patouni
Acacia seyal
acide 30 mn
f ounokh
bidehi, boulhi
Accacia
acide 10 mn
sandandour
sibeciana
Anacardium
eau 12-24 h
ndarkassa
occidentale
Azadirachta
eau 12-24 h
neem
kaki, nim
indica
Bauhinia
acide 30 mn
rada,rand
namaareqamadi
rufescens
Bombax
garab(u) laobe
costatum
Cassia
acide 180 mn
siandieng
siberiana
Combretum
sawat
bulacal,laouni
aculeatum
Combretum
ratt
glutinosum
Combretum
tap
nigricans
Cordyla
aucun
dimb
pinnata
4.12

1
Dichrostachys
sentie, sintih
glomerata
(cinerea)
Eucalyptus
aucun
rotibutel
camaldulensis
Euphorbia
bouture
salan
badacavadie
balsamifera
Feretia
santier
apondantera
Lannea
son
bembeyfarouh
acida
Leucaena
acide 30 mn
leucocephala
Piliostigma
acide 20-30 mn
gisgis
barki
reticulatum
Pterocarpus
acide 30-60 mn
ven
banaadi,bary
erinaceus
Prosopis
acide 15 mn
(il-1
gaudi,maaka
juliflora
d¨¦cortiqu¨¦
Sclerocarya
eau 12 h
ber,birr
beri,eri
birrea
Tamarindus
eau 48 h
dakar,dakkar
indica
Ziziphus
d¨¦corticage
sedem
barkewi,djabe
mauritiana
4.13

ISRA - PLANCHE
PHOTOGRAPHIQUE
Photo no41 : Vue g¨¦n¨¦rale d¡¯une p¨¦pini¨¨re
Photo no42 : R¨¦partition
des gaines en planches

FICHE TECHNIQUE
N¡± 5
DEFENSE ET RESTAURATION
DES SOLS
FICHE No5
DRS ET FORESTERIE
DES ZONES NON CULTIVEES
(for¨ºts et parcours,
bosquets f orestiers,
zones d¨¦grad¨¦es-badlands)
Remarque:
cette fiche aborde la compl¨¦mentarit¨¦
des op¨¦rations de gestion foresti¨¨re et de
DRS, qui est malheureusement
souvent mal per?ue. Sont concern¨¦es les for¨ºts et
parcours, les parcelles de production foresti¨¨re ou bosquets forestiers et les inter-
ventions sur les zones tr¨¨s d¨¦grad¨¦es par l¡¯¨¦rosion ou ?badlands?.
I.- ROLE
Les interventions
de DRS ne doivent pas ¨ºtre dissoci¨¦es de la gestion de la ressource ligneuse et
donc de la foresterie. Par suite des d¨¦frichements
successifs, les surfaces actuellement
en for¨ºt sur les
terroirs villageois occupent les parties les moins fertiles avec des sols superficiels et souvent fragiles.
Topographiquement,
ces zones, si l¡¯on exclut lelit des marigots, dominent les parcelles de culture dans
l
presque tous les cas, par leur situation sur les parties les plus ¨¦lev¨¦es ou bien aux ruptures de pentes
o¨´ apparaissent des affleurements
de cuirasse. Elles ont une tr¨¨sgrande influence sur le ruissellement:
ce sont sur ces sites qu¡¯il prend naissance d¨¨s le d¨¦but des pluies et qu¡¯il se met en vitesse, acqu¨¦rant
une ¨¦nergie suffisante pour provoquer de l¡¯¨¦rosion. Utilis¨¦es ¨¤ la fois comme source de bois et comme
parcours, elles sont surexploit¨¦es: les pr¨¦l¨¨vements sont sup¨¦rieurs ¨¤ la production aussi bien en ce qui
concerne les herbac¨¦es que les arbustes et les arbres.
Localement,
des surfaces tr¨¨s d¨¦grad¨¦es,enti¨¨rement
d¨¦nud¨¦es apparaissent. Sur les sols com-
pacts de ces ?badlands?, parsem¨¦s de plaques noires de lichens, l¡¯eau de pluie ne s¡¯infiltre plus,
mais
ruisselle enti¨¨rement.
.
5.1
INSTITUT
SENEGALAIS
DE RECHERCHES
INSTITUT
DE RECHERCHE
EN AGROI NOMIE
AGRICOLES
TROPICALE
ET CULTURES
VIVRIERE-
S
BP 3120 DAKAR
SENEGAL
IRAT / CIRAD
@
21 24 25 - 22 66 28 Telex 3117 ISRA SG
B.P 5035
34032
MONTPELLIER
Cedex
DIRECTION DES RECHERCHES SUR LESSYSTEMES
AGRAIRESETL¡¯ECONOMIEAGRICOLE
France
Laboratoire National de Recherches VBt&inaires SP 2057 0
32 04 42

ISRA - FICHE TECHNIQUE IV* 5
3
Les for¨ºts et parcours ont donc un r?le ¨¤ jouer dans la maitrise du ruissellement:
- en infiltrant
sur place une partie de la pluie. Pour ce faire, le sol doit avoir de bonnes
caract¨¦ristiques
physiques entretenues par une activit¨¦ biologique importante
(la pr¨¦sence de r¨¦sidus
sur le sol permet ¨¤ l¡¯activit¨¦ biologique et notamment
aux termites de cr¨¦er une porosit¨¦ forte pour
infiltrer l¡¯eau) et ¨ºtre prot¨¦g¨¦ contrel¡¯agressivit¨¦
des pluies tropicales par un couvert v¨¦g¨¦tal abondant
(herbac¨¦es, arbustes, arbres)
- en retardant
l¡¯¨¦coulement
de l¡¯eau qui n¡¯a pu s¡¯infiltrer: ¨¦talement des crues.
Le r¨¦tablissement
et le maintien d¡¯un couvert satisfaisant dans les for¨ºts passe certes par une
diminution des pr¨¦l¨¨vements, la r¨¦g¨¦n¨¦ration
?artificielle?
par plantation ou semis, la pr¨¦servation de
la r¨¦g¨¦n¨¦ration
?naturelle? mais aussi par la satisfaction
des besoins des villageois
en d¨¦velop-
pant des productions
de bois et de f ourrage sur de nouvelles
surfaces. 11 peut s¡¯agir de parcelles
r¨¦serv¨¦es seulement ¨¤ la production
de bois (exemple classique de la parcelle d¡¯eucalyptus)
ou de
production ¨¤ partir de haies d¡¯arbres et d¡¯arbustes plac¨¦es en limite ou dans les parcelles de culture,
toutes associations entre ligneux et cultures vivri¨¨res que l¡¯on d¨¦signe par agroforesterie.
Ce point a
¨¦t¨¦ trait¨¦ dans la fiche n¡±3.
La r¨¦alisation de parcelles de production foresti¨¨re ou bosquets forestiers est tr¨¨s importante
avec le choix d¡¯esp¨¨ces ¨¤ croissance rapide, cela va permettre de diminuer de mani¨¨re sensible les
coupes d¡¯esp¨¨ces locales ¨¤ croissance lente. Ces esp¨¨ces sont un atout de premier ordre pour la
pr¨¦servation du milieu si elles sont utilis¨¦es correctement.
Le cas des ?badlands? doit ¨ºtre trait¨¦ ¨¤ part. Fort heureusement
ils n¡¯occupent encore que des
¨¦tendues tr¨¨s limit¨¦es. La couche de surface a ¨¦t¨¦ emport¨¦e par l¡¯¨¦rosion, laissant apparaitre
un
horizon infertile. Donnant naissance ¨¤ un tr¨¨s fort ruissellement
ils constituent
des points ¨¤ partir
desquels l¡¯¨¦rosion s¡¯¨¦tend. Pour inverser cette ¨¦volution, il faut faire red¨¦marrer une activit¨¦ biologi-
que par une action physique et la mise en place d¡¯esp¨¨ces pioni¨¨res pour une ?rev¨¦g¨¦talisation?
de ces
surfaces.
II.- LES FORETS ET PARCOURS
Les interventions
sur les for¨ºts et parcours, zones non appropri¨¦es doivent ¨ºtre jointes ¨¤ celles
r¨¦alis¨¦es dans les zones de culture auquelles elles sont topographiquement
li¨¦es pour avoir des
chances de succ¨¨s. Dans ce cas, ainsi que nous l¡¯avons observ¨¦, un groupe de paysans sera motiv¨¦ pour
prot¨¦ger ses cultures, comprenant tr¨¨s bien l¡¯int¨¦r¨ºt de controler le ruissellement d¨¨s sa naissance; il
pourra s¡¯approprier
le dispositif sur la for¨ºt prenant non seulement part ¨¤ sa r¨¦alisation, mais ¨¤ son
entretien et sa maintenance.
Parall¨¨lement
aux autres techniques
de DRS et notamment
les cordons de pierrres
iso-
hypses (cf fiche n02), il est n¨¦cessiare de r¨¦aliser une r¨¦g¨¦n¨¦ration
soit ?artificielle?,
par plantation
et/ou semis, soit naturelle.
21. - Plantation
Lorsque lav¨¦g¨¦tation
pr¨¦sente est pauvre, il est n¨¦c¨¦ssaire de pr¨¦voir des plantations. Il s¡¯agit en
s¡¯appuyant sur les ligneux en place d¡¯obtenir un couvert en tenant compte des potentialit¨¦s
estim¨¦es
du site, sans pr¨¦tendre atteindre des objectifs de production.
Plut?t que de disperser des plants
difficiles ¨¤ entretenir,
on s¡¯attachera ¨¤ ?regarnir? les zones qui en ont le plus besoin. L¡¯infiltration
insuffisante et les caract¨¦ristiques
du sol souvent m¨¦diocres imposent de rechercher les moyens de
stocker le maximum d¡¯eau de ruissellement.
Pour cela, on propose classiquement:
5.2

- les ar¨ºtes de poisson (fig.51), deux petites diguettes en V constitu¨¦es de pierres et terre,
collectent le ruissellement vers un jeune arbre plant¨¦ ¨¤ l¡¯int¨¦rieur
du V
- les demi-lunes
(fig.52), diguettes avec une forme plus ouverte en arc de cercle.
fie.51
: ar¨ºte de poisson
fie.52 : demi-lune
Ces dispositifs ont ¨¦t¨¦ test¨¦s mais avec la pluviom¨¦trie
du sud Sine Saloum (700 mm env.), ils
n¡¯apportent ni une meilleure reprise, ni une meilleure croissance qu¡¯une simple Cuvette au niveau du
trou de plantation
rehauss¨¦e ¨¤ l¡¯aval (fig.53) par une courte diguette. Le travail requis dans ce cas
est beaucoup moins important,
mais l¡¯effet est tout ¨¤ fait significatif.
VUE EN COUPE
b.53
: cuvette avec diwette
¨¤ l¡¯aval
5.3

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 5
Le choix des esp¨¨ces doit s¡¯appuyer sur les caract¨¦ristiques
p¨¦dologiques
du site, les esp¨¨ces
locales pr¨¦sentes et tenir compte de la pression animale probable. Le tableau 51 pr¨¦sente le cas des
esp¨¨ces pour lesquelles des indications int¨¦ressantes sont disponibles dans le milieu ¨¦tudi¨¦. Acacia
bivenosa, dont le port semblait int¨¦ressant dans la lutte anti¨¦rosive, et utilisable dans les passages
d¡¯eau d¨¦p¨¦rit rapidement
et doit ¨ºtre exclu. II en est de m¨ºme de Prosopis juliflora et de Leucaena
leucocephala, d¨¦j¨¤ cit¨¦s ¨¤ propos des haies (fiche n¡¯3): le premier ne convient pas pour ce type de sol
et le second trop app¨¦t¨¦ ne peut se maintenir. Acacia holosericea,
d¡¯origine australienne
a un bon
comportement
et permet de ?regarnir? rapidement
des espaces clairsem¨¦s, sa p¨¦rennit¨¦ au del¨¤ de
quelques ann¨¦es est sujette ¨¤ caution. Il pourrait servir de relais en association avec d¡¯autres esp¨¨ces.
Acacia seyal pr¨¦f¨¨re normalement
les sol argileux avec de l¡¯eau disponible mais il peut se d¨¦velopper
sur certains sites favorables (termiti¨¨res
et accumulation
artificielle d¡¯un minimum d¡¯eau). Acacia
nilotica adansoni pr¨¦senfe unef ortecroissance
m¨ºme sur les sols difficiles s¡¯il est implant¨¦ avec soin;
il a de plus l¡¯avantage de r¨¦sister aux feux de brousse, mais il donne dans ce cas des repousses de
moindre qualit¨¦. Deux esp¨¨ces peuvent encore ¨ºtre signal¨¦es: Acacia s¨¦n¨¦gal, qui cro?t lentement
mais est robuste, et Ziziphus mauritiana,
plus adapt¨¦ en limite des zones de parcours. Pour Cordyla
pinata et Pterocarpus erinaceus, esp¨¨ces assez recherch¨¦es mais qui se maintiennent
difficilement
¨¤
partir de plants en gaines, l¡¯utilisation
de barbatelles ( plants mis en place en racines nues apr¨¨s 2 ou
3 ann¨¦es de p¨¦pini¨¨re
pour avoir une tige de 1,5m environ qui est hors de port¨¦e de la dent des
animaux), a ¨¦t¨¦ un ¨¦chec. La maitrise de la plantation avec une trouaison de tr¨¨s grande dimension en
est sans doute en partie la raison.
L¡¯organisation
du chantier est ¨¤ l¡¯¨¦vidence voisine de celle conseill¨¦e pour les haies (fiche n¡¯3)
et les m¨ºmes r¨¨gles s¡¯y appliquent.
Un accord pour la protection
contre les animaux et les pr¨¦l¨¨vements
en bois devra tout
d¡¯abord ¨ºtre obtenu pour le site choisi par les villageois d¨¨s la saison s¨¨che et avant la mise en route de
la p¨¦pini¨¨re.
La charge de travail pendant la saison de culture va conditionner
la date de la trouaison et de la
plantation.
La trouaison
est commenc¨¦e d¨¨s que possible apr¨¨s les premi¨¨res pluies; en g¨¦n¨¦ral en juillet,
le sol est humect¨¦ jusqu¡¯¨¤ une profondeur
suffisante et le calendrier des op¨¦rations culturales le
permet. Il faut r¨¦aliser un trou wbique de 50 cm de c?t¨¦; on aura ainsi un volume de terre travaill¨¦
suffisant, propice ¨¤ l¡¯infiltration
et au stockage de l¡¯eau et bien explor¨¦ par les racines. De cette
trouaison correcte d¨¦pendra le taux de reprise et le d¨¦veloppement
des plants. Si le sol est trop sec, la
trouaison se fera par ¨¦tapes, en stockant la terre et les cailloux ¨¤ l¡¯aval du trou (fig.53); le ruissellement
remplira ainsi le trou ¨¤ la pluie suivante et humectant une nouvelle couche de sol.
Lorsque les dimensions sont atteintes, un traitement
contre les termites
est appliqu¨¦ en sau-
poudrant les parois du trou d¡¯une quantit¨¦ correspondant
¨¤ une boite d¡¯allumettes
(15 g. env.) de
Dielpoudre
ou de Dursban ou, en dernier ressort de HCH, qui est moins persistant. Prendre les
pr¨¦cautions n¨¦cessaires pour la manipulation
de ces produits et en particulier
se laver les mains
soigneusement apr¨¨s traitement.
En rebouchant et en tassant la terre ensuite, on prend soin de laisser
une petite cuvette, au niveau du trou, de 5cm de profondeur
(fig.53) et de disposer les cailloux et la
terre
restante en arc de cercle
pour rassembler l¡¯eau de pluie dans la cuvette obtenue, ainsi que nous
l¡¯avons d¨¦j¨¤ dit. Le mat¨¦riel n¨¦cessaire comprend : pics, pelles rondes et barre ¨¤ mine (si des blocs sont
pr¨¦sents).
La plantation
se fait lorsque l¡¯hivernage est install¨¦ et le temps disponible, souvent vers d¨¦but
aout. Une plantation trop tardive, en septembre, ne permettra pas aux plants de reprendre avant l¡¯arr¨ºt
des pluies.
5.4

FICHE TECHNIQUE
Pour que les plants disposent ¨¤ la fois des derni¨¦res pluies et des r¨¦serves stock¨¦es dans le trou
(qui est rebouch¨¦ depuis au moins une semaine) et puissent passer sans dommage une p¨¦riode s¨¦che
¨¦ventuelle, la date de plantation doit se situer peu de temps apr¨¨s une pluie.
De m¨ºme pour diminuer le stress de la plantation et permettre une bonne adh¨¦rence de la terre
autour des racines dans le cas de plants en gaine plastique, un arrosage copieux sera fait en p¨¦pini¨¨re
durant les 3 jours pr¨¦c¨¦dant la plantation (pour que I¡¯humectation
atteigne le fond du sachet).
Les plants ¨¦tant d¨¦pos¨¦s sur le site, on creuse un trou correspondant
exactement ¨¤ la dimension
de la gaine (ce qui est facilement
r¨¦alis¨¦ au coupe-coupe ou au sor sor), on v¨¦rifie la profondeur,
le
sommet de la terre du sachet devant se trouver exactement au niveau du sol. Le fond du sachet plastique
est coup¨¦ avec un couteau tranchant. Le sachet est incis¨¦ sur toute sa longueur mais maintenu autour
du plant (fig.54) que l¡¯on glisse dans le trou. Le sachet est retir¨¦ doucement et la terre tass¨¦e fortement
autour du plant pour assurer un bon contact avec la terre du trou de plantation.
La journ¨¦e de plantation mobilise en g¨¦n¨¦ral un nombre important de personnes et ne permet pas
un controle rigoureux des conditions de r¨¦alisation, aussi il est vivement recommand¨¦
de repasser le
lendemain et apr¨¨s la premi¨¨re pluie redresser les plants qui en ont besoin et compl¨¦ter le tassement.
Cette op¨¦ration qui ne requiert que peu de temps augmente de fa?on importante
le taux de r¨¦ussite.
Les temps de travaux sont difficiles ¨¤ estimer, la trouaison est le plus souvent progressive et les
caract¨¦ristiques
des sols tr¨¨s variables, on peut estimer que dans des conditions moyennes, un adulte
r¨¦alise 6 trous par jour (rappelons qu¡¯on admet comme norme de terrassement
lm3/personne/jour).
Lors de la journ¨¦e de plantation collective, il est possible de planter environ 1000 plants.
L¡¯entretien
au cours de l¡¯ann¨¦e de plantation
a pour premier r?le de favoriser le stockage de
l¡¯eau, il faut pour cela maintenir en bon ¨¦tat la ?cuvette?
autour du jeune plant jusqu¡¯aux derni¨¨res
pluies et r¨¦server cette eau ¨¤ ce m¨ºme plant, par un desherbage
¨¤ deux reprises au moins.
Avec l¡¯arriv¨¦e de la saison s¨¨che, surtout si l¡¯hivernage
a ¨¦t¨¦ favorable,
les risques de feu de
brousse sont importants,
la r¨¦alisation d¡¯un pare-feu
tout autour de la zone plant¨¦e s¡¯impose donc.
Une bande de 5m minimum est ¨¤ d¨¦gager enti¨¨rement
en coupant soigneusement
les herbes et les
jeunes arbustes et en ratissant tout ce qui est sur le sol pour l¡¯¨¦liminer.
En deuxi¨¨me ann¨¦e, il faut r¨¦tablir la cuvette autour du plant avant l¡¯hivernage pour assurer
son approvisionnement
en eau. En juillet un d¨¦sherbage d¨¦gagera les jeunes arbres et parall¨¨lement,
au moment des nouvelles plantations
ou plus t?t si possible on proc¨¨dera au remplacement
des
manquants.
Celle-ci s¡¯effectue sans refaire la trouaison.
Un pare-feu
reste toujours n¨¦cessaire d¨¨s la fin du deuxi¨¨me hivernage et les ann¨¦es suivantes.
22.- Semis direct
Son utilisation est encore limit¨¦e en milieu paysan oh les conditions sont tr¨¨s diff¨¦rentes de celles
que l¡¯on rencontre en station, cependant le semis direct est une technique rapide dont la mise au point
se poursuit et qui pourrait donner de bons r¨¦sultats. Dans les sols plut?t lourds o¨´ il serait utile les
r¨¦sultats restent ¨¤ confirmer.
Notons qu¡¯il a ¨¦t¨¦ exp¨¦riment¨¦ avec succ¨¨s pour Acacia adansoni nilotica et Acacia s¨¦n¨¦gal. Le
semis est ¨¤ r¨¦aliser en poquets avec des graines trait¨¦es (cf fiche n¡¯4) et ¨¦ventuellement
pr¨¦germ¨¦es,
dans des ?cuvettes? d¨¦crites ci-dessus pour les plantations. Le probl¨¨me est de semer imm¨¦diatement
apr¨¨s une pluie sur un sol suffisamment
humide... car il ne peut ¨ºtre question d¡¯arroser ensuite ! et
5.5

ISRA - FICHE TECHNIQUE Np 5
\\
Y--+
I
/
l ¡®-
.
¡®bo.
fig. 54 : dantation
5.6

ISRA - FICHE TECHNIQUE Np 5
souvent 1e dess¨¨chement trop rapide de l¡¯horizon de surface compromet la lev¨¦e. Pendant les premiers
jours,
les plantules sont ¨¤ d¨¦fendre contre les pr¨¦dateurs et en particulier contre les iules; l¡¯utilisation
d¡¯appa& au CJranox ou au HCH semblable ¨¤ ceux employ¨¦s pour l¡¯arachide donne de bons r¨¦sultats.
Nous ne nous ¨¦tendrons pas sur l¡¯entretien encore plus important
que pour les plantations.
La
croissance des jeunes arbres inf¨¦rieure
¨¤ ceux issus de plantations
ob¨¨re cette technique dans les
utilisations courantes pour l¡¯instant.
23.- R¨¦g¨¦n¨¦ration
naturelle
Bien quelesfor¨ºtset
parcours soient tr& d¨¦grad¨¦s, les ¨¦tudes en coursf ont apparaitre qu¡¯il existe
encore des potentialit¨¦s
importantes.
Habituellement
on distingue: les rejets de souche (repousses qui apparaissent sur une souche
apr¨¨s qu¡¯un arbre ou un arbuste ait ¨¦t¨¦ coup¨¦), les drageons
(pousses qui se d¨¦veloppent
sur des
racines ¨¤ une distance plus ou moins ¨¦loign¨¦e du tronc principal) et les jeunes pousses issues de
graines par semis naturel.
La r¨¦g¨¦n¨¦ration
est influenc¨¦e par la pluviom¨¦trie,
les caract¨¦risques du sol et ¨¦videmment
la
pression humaine et animale. L¡¯absence de r¨¦g¨¦n¨¦ration,
id¨¦e couramment
admise, r¨¦sulte en fait
surtout de la consommation
pr¨¦f¨¦rentielle
des jeunes pousses d¨¨s leur lev¨¦e par les animaux, d¡¯une
variation interannuelle
importante
de la production de graines (ce qui a ¨¦t¨¦ observ¨¦ lors de collectes
de graines apr¨¨s des hivernages d¨¦ficitaires) et dela mortalit¨¦ importante
des jeunes plantuleslors
des
trous pluviom¨¦triques
en d¨¦but d¡¯hivernage.
Ceci montre la n¨¦cessit¨¦ de limiter, sinon supprimer
compl¨¨tement
les pr¨¦l¨¨vements
durant certaines p¨¦riodes au moins (mise en d¨¦fens).
Sur la Communaut¨¦
Rurale de Thysse Kayemor, quels que soient les sites, une bonne r¨¦g¨¦n¨¦ra-
tion naturelle a ¨¦t¨¦ mesur¨¦e en 1988, ¨¤ partir de rejets ainsi que de semis naturels, pour les 6 esp¨¨ces
suivantes: Combretum
glutinosum
et Combretum
nigricans,
Feretia
apodanthera,
Acacia
macrostachya, Acacia sib¨¦riana,
Dichrostachysglomerata;
et suivant les stations: Opilia celtidifolia,
Heeria insignis, Grewia villosa, Securidaca longepedunculata,
Bombax costatum
ainsi que quelques
Lannea acida, Sclerocarya
birrea, Cassia siberiana...(tab.Z)
La pr¨¦sence d¡¯une demi douzaine
d¡¯esp¨¨ces int¨¦ressantes est ¨¤ souligner.
La r¨¦g¨¦n¨¦ration
naturelle a donc un r?le important ¨¤ jouer et elle doit ¨ºtre prise en compte dans
les interventions
sur les zones def or¨ºts et parcours en parall¨¨le avec les plantations et ¨¦ventuellement
semis directs d¨¦j¨¤ ¨¦voqu¨¦s. Elle doit s¡¯inscrire dans un sh¨¦ma plus global de gestion et d¡¯am¨¦nagement
des terroirs villageois. Cependant elle est difficile ¨¤ mettre en oeuvre car elle impose un controle non
seulement des coupes de bois mais aussi du paturage et des passages de troupeaux. Une adh¨¦sion
compl¨¨te de la part des villageois est n¨¦cessaire mais non suffisante: les personnes coupant du bois, les
animaux en divagation et les troupeaux peuvent provenir des villages voisins.
III.- PARCELLES
DE PRODUCTION
FORESTIERE
OU BOSOUETS FORESTIERS
Ainsi que nous l¡¯avons indiqu¨¦, ces parcelles, portant des esp¨¨ces ¨¤ croissance rapide, contri-
buent ¨¤ diminuer les pr¨¦l¨¨vements
sur les for¨ºts naturelles o¨´ la majorit¨¦ des esp¨¨ces est ¨¤ croissance
lente. Pour une production optimale, il s¡¯agit de choisir des parcelles ayant de bonnes caract¨¦ristiques
p¨¦dologiques. Ainsi pour des Eucalyptus les premi¨¨res exploitations
des perches, dans la r¨¦gion de
Koungheul par exemple, ont ¨¦t¨¦ r¨¦alis¨¦es deux ans apr¨¨s plantation et une deuxi¨¨me deux ann¨¦es plus
tard dans des parcelles ¨¤ proximit¨¦ des marigots. Mais, d¡¯un autre c?t¨¦, des quantit¨¦s de bois et des
perches tout ¨¤ fait acceptables peuvent ¨ºtre obtenus sur des sols moinsfavorables
ou marginaux, il ne
faut pas l¡¯oublier cokme le montre le tableau 53 pour Eucalyptus camaldulensis
(avec des r¨¦sultats
5.7

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 5
obtenus sur un nombre limit¨¦ de
plants mais fournissant
des indica-
tions int¨¦ressantes).
Il est en particulier judicieux
d¡¯utiliser des parcelles abandonn¨¦es
en bordure de for¨ºt pour planter
des bosquets de petite dimension
de 30,50 ou 100 arbres, ce qui peut
contribuer
¨¤ limiter les d¨¦friche-
ments sur des zones marginales.
Dans tous les cas la plantation
de-
vra ¨ºtre appropri¨¦e pour qu¡¯elle soit
effectivement
entretenue et exploi-
t¨¦e dans des conditions normales.
fie. 54 : olantation en auinconce 3m x 3m
L¡¯¨¦cartement
conseill¨¦ entre
les plants est de 3X3m, ce qui per-
met d¡¯avoir 1111 perches ou tiges ¨¤ l¡¯hectare (au lieu de 625 seulement avec un ecartement de 4X4m).
Il correspond ¨¤ une meilleure rentabilisation
des surfaces disponibles, la demande ¨¦tant nettement
plus forte pour les perches de dimension moyenne (fig.54).
L¡¯esp¨¨ce la plus utilis¨¦e est Eucalyptus
camaldulensis
qui, a la croissance la plus forte et
pr¨¦sente une bonne plasticit¨¦. Dans la zone ¨¦tudi¨¦e, il est ¨¤ pr¨¦f¨¦rer ¨¤ Eucalyptus microthecha
qui
donne de moins bons r¨¦sultats.
Sur des sols difficiles, il pourra ¨ºtre judicieux de choisir Acacia nilotica adansoni,
qui est tr¨¨s
robuste et d¨¦marre rapidement;
ou en bas de pente, sur des sols argileux, Acacia seyal; on peut ajouter
Acacia holos¨¦ricea, d¡¯origine australienne,
qui s¡¯adapte ¨¤ de nombreuses conditions et est tr¨¨svigou-
reux (tab.53). Ces esp¨¨ces ne donnent pas des perches de la m¨ºme qualit¨¦ que les Eucalyptus et sont
g¨¦n¨¦ralement
moins recherch¨¦es par les paysans.
Dans tous les cas, la trouaison
est ¨¤ r¨¦aliser avec soin et en respectant les dimensions d¨¦j¨¤
indiqu¨¦es (50X50X50 cm) dans II.-For¨ºts
et Parcours. Les autres recommandations
s¡¯appliquent
aussi; en terrain plat, une cuvette sera m¨¦nag¨¦e au pied du plant pour favoriser le stockage de l¡¯eau,
avant son infiltration,
en terrain en pente, celle-ci sera rehauss¨¦e ¨¤ l¡¯aval.
La plantation
sont faites aussi t?t que possible, d¨¨s l¡¯installation
de la saison des pluies vers le
20 juillet, pour que les arbres profitent
de l¡¯ensemble des pluies pour s¡¯installer et commencer leur
croissance.
La r¨¦ussite et la rapidit¨¦ de croissance sont ¨¦troitement
li¨¦s ¨¤ la r¨¦alisation d¡¯une bonne trouaison
qui conditionne stockage de l¡¯eau et d¨¦veloppement
racinaire, et ¨¤ l¡¯entretien
indispensable pendant
deux campagnes.
Il faut d¨¦sherber,
pour ¨¦viter la concurrence pour l¡¯eau et la lumi¨¨re, prot¨¦ger et/
ou surveiller contre les animaux, m¨ºme pour les esp¨¨ces peu ou pas consomm¨¦es. En effet, les petits
ruminants coupent les jeunes pousses mais les bovins cassent facilement
les tiges, en p?rticulier des
Eucalyptus; en cas de repousse, la croissance est s¨¦rieusement handicap¨¦e (tab.53). En g¨¦n¨¦ral, une
cloture n¡¯est pas indispensable
(¨¦tant r¨¦alis¨¦e avec des branches coup¨¦es en for¨ºt... elle conduirait
dans des conditions difficiles ¨¤ la destruction d¡¯une quantit¨¦ de boisvoisine de celle que l¡¯on essaie de
produire); d¡¯une part un d¨¦sherbage soigneux enfin de saison des pluiesva ¨¦viter queles troupeaux ne
soient attir¨¦s par la pr¨¦sence de fourrage, d¡¯autre part la simple travers¨¦e de la parcelle m¨ºme par des
troupeau important
ne provoquera que des d¨¦gats tr¨¨s limit¨¦s qui ne justifient pas l¡¯investissement
5.8

FICHE TECHAMXJE Np 5
d¡¯une cloture : il sera plus simple de remplacer quelques plants l¡¯ann¨¦e suivante. L¡¯information
des
bergers par contre sera importante.
La protection
contre les feux de brousse ne doit pas ¨ºtre oubli¨¦e, elle passe encore par un
d¨¦sherbage suivi d¡¯un ratissage des herbes sur toute la parcelle. Dans le cas de bons sols, une culture
intercalaire d¡¯arachide est possible pendant une ¨¤ deux campagnes, elle retardera un peu la croissance
mais conduira les paysans ¨¤ assurer naturellement
un bon d¨¦sherbage et le soulevage laisse le sol
absolument nu: une parcelle d¡¯arachide est reconnue comme constituant un pare-feu id¨¦al!
Dans le cas des Eucalyptus, apr¨¨s la coupe les souches rejettent assez abondamment.
Le paysan
conservera un nombre de rejets plus ou moins important suivant le type de produit dont il aura besoin;
il faut cependant savoir que le syst¨¨me racinaire alimente les rejets par quartiers, il n¡¯est donc pas
judicieux de ne laisser qu¡¯un seul rejet pour obtenir une meilleure croissance.
IV.- ZONES DEGRADEES
BADLANDS
Sur ces surfaces, la trouaison est difficile. Elle se fera par ¨¦tape en utilisant l¡¯accumulation
d¡¯eau
de ruissellement dans l¡¯avant trou pour humecter progressivement
le profil. Seule une action m¨¦cani-
que peut en effet ameublir ces sols et restituer une perm¨¦abilit¨¦
permettant
l¡¯infiltration
de l¡¯eau. Il
est donc necessaire de r¨¦aliser la trouaison longtemps avant la plantation pour assurer un stockage de
l¡¯eau, facilit¨¦ par la r¨¦alisation soign¨¦e d¡¯une cuvette apr¨¨s rebouchage du trou, compl¨¦t¨¦e par une
diguette solide ¨¤ l¡¯aval..
Les plantations,
pour que les plants b¨¦n¨¦ficient du maximum d¡¯eau sont ¨¤ r¨¦aliser en quiconce;
l¡¯¨¦cartement utilisable reste 3X3m, ce qui permet d¡¯avoir rapidement
une bonne densit¨¦.
Les esp¨¨ces test¨¦e sont rassembl¨¦es dans le tableau 54. L¡¯Acacia
holos¨¦ricea
s¡¯installe
rapidement dans ces conditions difficiles et maintient une bonne croissance, ce qu¡¯il n¡¯¨¦tait pas inutile
dev¨¦rifier.
Acacia nilotica
adansoni ainsi qu¡¯Acacia
s¨¦n¨¦gal et Ziziphus
mauritiana
sont aussi ¨¤
retenir; l¡¯utilisation
de plusieurs esp¨¨ces para?t en effet souhaitable.
Des plantations
de Sisal, en courbe de niveau ¨¤ partir d¡¯une trouaison r¨¦alis¨¦e sous forme de
tranch¨¦e, comme pour les haies, et avec un ¨¦cartement entre les plants de 0,30m sont aussi utilisables
et compl¨¦mentaires.
Dans les sites d¡¯¨¦tude, apr¨¨s une tr¨¨s bonne reprise, le Sisal a malheureusement
¨¦t¨¦ d¨¦truit par les lapins et rats palmistes en mai.
L¡¯entretien
des jeunes plants a une importance
particuli¨¨re:
le maintien de la ?cuvette?
va
conditionner
enti¨¨rement
l¡¯alimention
en eau et donc la reprise, dans ces zones de fort ruissellement;
elle pourra ¨ºtre combl¨¦e par des apports de terre venant de l¡¯amont et il faudra la recreuser. La
protection
contre les animaux
sera aussi indispensable et le plus souvent imposera de pr¨¦voir une
cloture, cas exceptionnel,
renforc¨¦e par des ¨¦pineux pour ¨¦loigner les ch¨¨vres.
La r¨¦activation
de la vie biologique va entrainer l¡¯installation
de gramin¨¦es dans les trous de
plantation, il conviendra, pendant 2 ans de les ¨¦liminer pour pr¨¦server la croissance des ligneux.
Evidemment,
ces plantations gagneront ¨¤ ¨ºtre associ¨¦es aux autres techniques de traitement
du
ruissellement,
comme les cordons de pierres, les murets de pierres s¨¨ches dans les passages d¡¯eau...
5.9

tab.51 : Taux de renrise et croissance des ligneux en zone de narcours et for¨ºts
NOMBRE
TAUX DE HAUTEUR
MOYENNE
TOTAL
ESPECES
DE PLANTS
REUSSITE
en m. en dec. 88
REMARQUES
(ann¨¦e de plantation)
STATION
: COLOBANE
T
sol peu profond, horizon indur¨¦ d¨¨s 0,5m environ, pr¨¦sence de blocs et dalles fissur¨¦es
Acacia
bivenosa
10
0
-(1985
& 86)
feux de brousse
Acacia
holocericea
1.5
5
-( 1986)
non br?l¨¦s
Acacia
nilotica
adansoni
36
85
2.8( 1986) 0,9( 1986 & 87)
repousses
apr¨¨s
feu
Acacia
senegal
20
80
0,9(1986)
0,5(1987)
termiti¨¨res
Acacia
seyal
20
80
2.8(1985)
1.6(1986)
d¨¦p¨¦rissement
Prosopis
juliflora
30
20
1.7(1985)
STATION
: COLOBANE
II
sol peu profond, horizon indur¨¦ d¨¨s 0,5 ¨¤ 0,7m, pr¨¦sence de blocs et dalles fissur¨¦es
Acacia
holosericea
10
0
-(1986)
br?l¨¦s
4cacia
nilotica
adansoni
30
60
1,4(1986)
br?l¨¦s
: repousses
4cacia
senegal
15
40
0,9( 1986)
br?l¨¦s
4cacia
seyal
10
80
1,9(1986)
STATION
: PILIDAR
sol profond >2m, pas d¡¯induration,
pr¨¦sence locale de gravier, ¨¤ partir de 0,7m pr¨¦sence de blocs
kacia
bivenosa
70
2
-(1985
& 86)
d¨¦p¨¦rissement
Acacia holosericea
30
70
(1985,86
& 87) cf tab.53
Acacia nilotica
adansoni
80
55
0,4 ¨¤ 1,7( 1986 & 87)
H variable
Acacia
senegal
50
55
0.2 ¨¤ 0.6( 1986 & 87)
H variable
Acacia
seyal
25
4.5
OS
sol d¨¦favorable
Leucaena
leucocaephala
20
5
OS
tr¨¨s app¨¦t¨¦
Ziziphus
mauritania
10
40
0.4
app¨¦t¨¦
Cordyla
pinata
10
0
-(1986)
barbatelle
Pterocarpus
erinaceus
8
0
-(1986)
barbatelle
STATION
: NDIMB
TABA
sol assez profond, pr¨¦sence locale de graviers et de blocs
Acacia
bivenosa
50
0
-(1986)
Acacia
holosericea
50
65
(1986 & 87) cf tab. 53
Acacia
nilotica
adansoni
4.5
70
1.3(1986)
0.8(1987)
br?l¨¦s
: repousses
Acacia
senegal
15
80
1.3(1986)
0,4(1987)
4cacia
seyal
25
75
0,9( 1987)
passage
d¡¯eau
Leucaena
leucocaephala
25
5
1,8(1986)
tr¨¨s app¨¦t¨¦
Ziziphus
mauritania
10
70
0,8( 1987)
passage
d¡¯eau
5.10

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 5
Tab.52 Potentialit¨¦s
de r¨¦g¨¦n¨¦ration
naturelle sur placis d¡¯¨¦nandage
Site Pl ,sommet de S2 Thysse Keur Djanko
Sol: profondeur
faible, cuirass¨¦, ¨¤ gravillons d¨¨s la surface
Esp¨¨ces
Jeunes plants
rejets
issus de graines
Parcelle de 0.5 ha mise en d¨¦f ens comDtaPe au 22/07 /88
Combretum
glutinosum
604
304
Combretum
nigricans
554
220
Feretia apodentera
480
144
Acacia siberiana
268
40
Icacna senegalensis
306
80
Grewia vilosa
110
8
Bombax costatum
38
Acacia macrostachya
26
Dichrostachys cinerea
14
Lannea acida,
Pterocarpus erinaceus,
Sclerocarya birrea . . .
pr¨¦sents
Parcelle t¨¦moin de 0.5 ha comptapre au 16!08/88
Combretum
nigricans
34
398
Combretum
glutinosum
26
294
Feretia apodentera
26
154
Acacia macrostachya
42
36
Grewia villosa
4
10
Icacna senegalensis
42
. . .
5.11

ISRA - FICHE TECHNIQUE NQ 5
NQ
Tab.53 Croissance des Eucalvotus et Acacias holos¨¦ricea
au 15/11/88 C.R. de KAYEMOR
Hauteur moyenne des plants (et circonf¨¦rence
au collet) en m
Lieu
Caract¨¦ristiques
Site
Nb
Ann¨¦e de plantation
plants
1985
1986
1987
EUCALYPTUS
CAMALDULENSIS
Colobane
sol peu profond
bord du
-A= 10-H% en
plateau
surface
ligne de
10
-d¨¨s 0,s ¨¤ 0,7m
pierres
(C$i)
graviers,blocs,
dalles fissur¨¦es
Pilidar
sol profond > 2m
ligne de
9
6,85
zone de
-A = 5-7% en surf.
pierres
(0,30)
transition
-A = 20-30%
¨¤ partir de
for¨ºt
7
0,7m avec blocs
&
(Z)
et graviers
parcours
11
1,65
(0.06)
parcelle1
26
($8)
16
0,63*
(0.04)
parcelle2
23
1,60*
ww
Ndimb l¡¯aba
sol profond > 2m
bande
17
5.35
bord de
-A=5-7%
en surf.
d¡¯arr¨ºt1
(0.23)
la vall¨¦e
-A = 20-30% en
alluviale
profondeur
bande
29
d¡¯arr¨ºt2
(0¡¯06)
parcelle
32
4,0**
10,171
ACACIA
HOLOSERICEA
Pilidar
cf supra
ligne de
9
4,95
pierres
(0,301
parcours
39
3.22
&
(0.26)
for¨ºt
15
1¡®24
(0.065)
bord
15
2,27
parcelle2
(fJ,O8)
Ndimb l¡¯aba
cf supra
ligne
17
4.42
de
(0,25)
pierres
6
1,71
(0,07)
bande
15
1.58
d¡¯arr¨ºt
(0.06)
passage
11
1.65
d¡¯eau
W¡¯6)
5.12

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 5
Tab.54 Taux de reprise et croissance des ligneux sur zone d¨¦prad¨¦e - badland -
Site : Pilidar sol : profond > 2m ; pr¨¦sence de blocs ¨¤ partir de lm
surface d¨¦nud¨¦e sans horizon A
Date de plantation : Aout 1987
Date de mesure : 31/10/88
Plants mis
Taux de
Hauteur
Esp¨¨ces
en place
reprise
moyenne*
1987
(%)
(cm)
Acacia holosericea
52
80
161
Acacia macrostachya
20
70
25
Acacia nilotica adansoni
30
77
108
Acacia senegal
15
80
85
Ziziphus mauritiana
16
70
76
* Valeur ¨¤ titre indicatif: fort coefficient de variation sauf pour Acacia holosericea
Remarque:
La plantation a ¨¦t¨¦ prot¨¦g¨¦e contre les animaux par une cloture renforc¨¦e
par des ¨¦pineux.
5.13

FICHE TECHNIQUE
N¡± 6
DEFENSE ET RESTAURATION
DES SOLS
FICHE
No6
D.R.S. ET TECHNIQUES
CULTURALES
1. ROLES
Dans les zones cultiv¨¦es du sud du Saloum, l¡¯existence d¡¯une importante ¨¦rosion hydrique, m¨ºme
sur des parcelles isol¨¦es de tout apport d¡¯eau de l¡¯amont, implique la mise en oeuvre de techniques
culturales conservatrices du milieu, ¨¤ l¡¯echelle de la parcelle. Les fa?ons culturales apparaissent donc
comme un compl¨¦ment indispensable aux am¨¦nagements
de DRS qui sont ¨¤ r¨¦aliser par ailleurs.
Ces techniques doivent :
- am¨¦liorer la structure des horizons de surfaces, par une production
et une utilisation
accrue de mati¨¨re organique, pour diminuer la d¨¦gradation
des sols par les pluies (effet ?splash? et
ruissellement),
et pour favoriser ult¨¦rieurement
la mise en place et le d¨¦veloppement
de la v¨¦g¨¦tation
gr?ce¨¤unealimentationhydriqueetmin¨¦ralesatisfaisante.Fauteder¨¦f¨¦rencessuffisantes,cetaspect
ne sera pas trait¨¦ dans la pr¨¦sente ¨¦dition.
- accro?tre
l¡¯infiltration
des pluies par un travail du sol, et limiter la vitesse de l¡¯eau
ruissellant par Ia cr¨¦ation d¡¯un micro-model¨¦
apte ¨¤ retenir une certaine lame d¡¯eau et ¨¤ en r¨¦duire la
vitesse. Ainsi, en condition d¡¯alimentation
hydrique difficile ou irr¨¦guli¨¨re,
la v¨¦g¨¦tation conna?tra
une vigueur accrue.
En r¨¦sum¨¦, les techniques culturales visent, en l¡¯absence de toute v¨¦g¨¦tation,
¨¤ diminuer la
vuln¨¦rabilit¨¦
du sol vis ¨¤ vis de la d¨¦gradation,
¨¤ am¨¦liorer l¡¯infiltration
des premi¨¨res pluies, et ¨¤
r¨¦duire la vitesse de l¡¯eau qui ruisselle. Une fois le semis r¨¦alis¨¦, elles ont ¨¦galement pour objectif de
favoriser une installation
correcte et rapide de la culture propre ¨¤ diminuer l¡¯effet destructeur des
pluies saheliennes.
Bien que l¡¯efficacit¨¦
du labour ait ¨¦t¨¦ d¨¦montr¨¦e
maintes fois en station comme en milieu
paysan, cette technique n¡¯est pas appropriable
¨¤ l¡¯heure actuelle par les paysans. Elle n¡¯est donc pas ¨¤
proposer.
AGRICOLES
BP 3120 DAKAR
SENEGAL
@
21 24 25 - 22 88 28 Telex 3117 ISRA SG
NTPELLIER
Cedex
DIRECTION DES RECHERCHES SUR LESSYSTEMES
AGRAIRESETCECONOMIEAGRICOLE
abmdoim National de Rwherohas VBttkinak~
SP 2057 @ 32 04 42
Cmoqim,rtalhtwcrimph~Lhi~~
ISR*- 1gg1J

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 6
En effet, sa r¨¦alisation, pourtant ais¨¦e en d¨¦but comme en fin de cycle en raison de l¡¯humidit¨¦
suffisamment
¨¦lev¨¦e du sol, entre en concurrence avec d¡¯autres travaux champ¨ºtres non diff¨¦rables
(semis ou r¨¦colte). En saison s¨¨che, la prise en masse des sols rend impossible le labour en traction
animale.
La prise en compte de cesfacteurs sugg¨¨re la mise en oeuvre d¡¯autres techniques culturales. Dans
l¡¯¨¦tat actuel de nos connaissances, nous pr¨¦conisons la r¨¦alisation d¡¯un travail ¨¤ la dent en sec en
traction bovine, et, en culture arachidi¨¨re,le
sarcla-buttage
de pr¨¦lev¨¦e, appel¨¦ radou-baligne.
II. LE TRAVAIL
A LA DENT EN SEC EN TRACTION
BOVINE
1. Sites de r¨¦alisation
De par l¡¯existence d¡¯un ruissellement diffus ou en nappe dans la plupart des parcelles de culture,
le travail ¨¤ la dent en sec est applicable ¨¤ l¡¯ensemble des unit¨¦s de paysage de la topos¨¦quence,
¨¤
condition que la texture du sol autorise l¡¯obtention
de-mottes de taille suffisante. Toutefois, les zones
les plus soumises ¨¤ l¡¯¨¦rosion en nappe doivent ¨ºtre trait¨¦es en priorit¨¦. C¡¯est le cas, en particulier,
des
sols de bordure de plateau plus ou moins cuirass¨¦s, et de tous les sols de glacis tr¨¨s faiblement
structur¨¦s, sans rugosit¨¦ de surface,~et tr¨¨s battants du fait de leur faible teneur en mati¨¨re organique
et de leur taux ¨¦lev¨¦ en limons et sables fins.
Cependant, dans les zones ou l¡¯on observe un ruissellement
concentr¨¦, cette technique est ¨¤
proscrire, sans quoi le rem¨¨de escompt¨¦ deviendrait
pire que le mal. Dans ces cas, il est pr¨¦f¨¦rable
d¡¯employer les techniques cit¨¦es dans les fiches pr¨¦c¨¦dentes (petits seuils en pierre, par exemple).
2. Caract¨¦ristiques
:
L¡¯outil
:
11 s¡¯agit d¡¯une dent RRS (Ressort R¨¦versible Simplifi¨¦e), dont le sch¨¦ma est donn¨¦ en figure 6.1.
De conception simple, elle peut ¨ºtrefabriqu¨¦elocalement,
et adapt¨¦e facilement sur un b?ti ?Ariana?
(cf. photo 6.1), dont il existe de nombreux exemplaires au Sine-Saloum. En l¡¯absence de ce type de
mat¨¦riel, on peut ¨¦galement envisager la fabrication
d¡¯un bati sp¨¦cifique.
La r¨¦alisation
du travail :
Le travail se fait de mani¨¨re isohypse ou au moins perpendiculairement
¨¤ la ligne de plus grande
pente, avec un ¨¦cartem.ent de 45 et 50 centim¨¨tres, sur mil et arachide respectivement.
Par la suite, le
semis s¡¯effectuera entre les lignes travaill¨¦es.
Pour des raisons d¡¯¨¦tat sanitaire des animaux de trait, il serait ¨¤ priori pr¨¦f¨¦rable de r¨¦aliser le
travail ¨¤ la dent en d¨¦but de saison s¨¨che. Pourtant, ¨¦tant donn¨¦e la divagation
du b¨¦tail, nous
pr¨¦conisons l¡¯ex¨¦cution du travail enfin de saison s¨¨che de mani¨¨re ¨¤ ce que le micro-relief
cr¨¦¨¦ ne soit
pas totalement
d¨¦truit par les passages r¨¦p¨¦t¨¦s des animaux.
La force de traction exerc¨¦e par une paire de boeufs ou de vaches de race Djakor¨¦ de gabarit
moyen est largement suffisante.
Pour ne pas fatiguer outre mesure les animaux de trait, il faut compter, en moyenne, environ 12
heuresde travail, soit 2 journ¨¦es de 6 heures, pour couvrir 1 hectare. Sur certains solslourds de plateau,
le temps de travail peut ¨ºtre doubl¨¦ et le jumelage de deux paires de boeufs peut devenir n¨¦cessaire si
l¡¯on d¨¦sire un travail suffisamment
cons¨¦quent.
6.2

ISRA - FICHE TECHNIQUE N* 6
I
Caract¨¦ristiques
du travail effectu¨¦
:
La profondeur
maximale moyenne travaill¨¦e varie en fonction du type de sol. G¨¦n¨¦ralement,
elle se situe entre 8 et 12 cm pour une largeur travaill¨¦e moyenne d¡¯environ 20 cm et un profil travaill¨¦
moyen de 70 cm2, (photo 6.2).
3. Entretien
:
En raison de l¡¯abrasion rapide du fer constituant la dent, le soc doit ¨ºtre retaill¨¦ ou retourn¨¦
(caract¨¨re r¨¦versible de l¡¯outil) apr¨¨s, au plus, un hectare de surface travaill¨¦e (inter-rang
0,5 m)
4. Ejjicience
et limites
:
La rugosit¨¦ de surface obtenue par le travail ¨¤ la dent en sec est tr¨¨s efficace pour limiter la
circulation des eaux de surface des deux premi¨¨res pluies. Malheureusement,
sur les sols mis en culture
de mani¨¨re continue sans restitution
d¡¯aucune sorte, elle dispara?t tr¨¨s rapidement
en surface de la
ligne travaill¨¦e, bien qu¡¯il subsiste unef orte porosit¨¦ sous la cro?te de battancef orm¨¦e. (D¡¯o¨´ l¡¯int¨¦r¨ºt
d¡¯un couplage avec un apport de mati¨¨re organique.)
Du fait d¡¯une infiltration
accrue, il r¨¦sulte une progression plus rapide du front d¡¯humectation
et
du front racinaire. En 1987, quarante-cinq
jours apr¨¨s le d¨¦but des pluies (184 mm en 6 ¨¦pisodes
pluvieux), sur sol de bordure de plateau, le front d¡¯humectation
est de 40 cm plus profond en zone
travaill¨¦e; ce qui peut ¨ºtre tr¨¨s int¨¦ressant pour l¡¯alimentation
hydrique de la culture en cas de
s¨¨cheresse temporaire de d¨¦but de cycle.
En 1987, le rendement en mil avec travail ¨¤ la dent et semis en sec fut de 19% sup¨¦rieur par rapport
au t¨¦moin.
Actuellement,
les ¨¦tudes se poursuivent sur l¡¯am¨¦lioration
de la technique. Il s¡¯agit notamment
de tester un nouveau mod¨¨le de dent devant permettre de r¨¦duire au maximum les probl¨¨mes d¡¯usure.
Le soc serait constitu¨¦ d¡¯un acier ¨¤ section carr¨¦e, biseaut¨¦ ¨¤ son extr¨¦mit¨¦ et inclin¨¦ de telle sorte que
son usure assurerait son affutage.
III. LE RADOU BALIGNE
OU SARCLO-BUTTAGE
DE PRELEVEE
;
1. Sites de r¨¦alisation
:
Cette technique, tout comme le travail ¨¤ la dent en sec, est appliquable,
avec les m¨ºmes
restrictions que ce dernier, ¨¤ l¡¯ensemble des unit¨¦s de paysages de la topos¨¦quence,
mais elle ne se
pratique que sur arachide. Dans la mesure o¨´ elle ne constitue pas de contrainte particuli¨¨re
pour les
paysans du point de vue du calendrier cultural ou de la disponibilit¨¦
en mat¨¦riel, le radou baligne peut
s¡¯effectuer sur toutes les parcelles d¡¯arachide.
2. Caract¨¦ristiques
:
La r¨¦alisation
de la technique
:
Le semis ¨¦tant isohypse ou au moins perpendiculaire
¨¤ la ligne de plus grande pente, le radou
baligne est effectu¨¦ en lieu, date et place du radou (sarclage de pr¨¦lev¨¦e) classiquement r¨¦alis¨¦, c¡¯est-
¨¤-dire au plus tard 48 heures apr¨¨s le semis.
Ils¡¯agit,commelemontrelafigure2,decr¨¦erunepetitebuttesurlalignedesemisenliant¨¤l¡¯aide
6.3
I

1
ISRA - FICHE TECHNIQUE NQ 6
d¡¯un chiffon les deux dents ou rasettes arri¨¨re de l¡¯outil sarcleur. Lors de chaque passage, on r¨¦alise
ainsi deux demi balignes de part et d¡¯autre de l¡¯outil; le retour dans l¡¯interrang contigu f ormant le demi
baligne compl¨¦mentaire
(photo 6.3).
Caract¨¦ristiques
du travail r¨¦alis¨¦ :
On obtient un d¨¦nivel¨¦ maximum moyen de 7 ¨¤ 8 cm, ¨¦tal¨¦ sur 15 cm de part et djautre de la ligne
de semis. Pour des rangs d¡¯arachide distants de 50 cm, 30 cm sont donc remani¨¦s (photo 6.4).
Dans ces conditions,
le radou baligne permet de retenir en moyenne 40 mm de pluie sans
d¨¦bordement,
si l¡¯on suppose qu¡¯il r¨¦siste sans d¨¦t¨¨rioration
¨¤ l¡¯agressivit¨¦ des pluies. De fait, ce petit
buttage offre une assez grande r¨¦sistance aux pr¨¦cipitations,
puisqu¡¯en 1988, apr¨¨s un cumul de plus
de 100 mm comprenant un ¨¦v¨¦nement pluvieux de plus de 80 mm en 1 heure, il pouvait encore stocker
plus de 30 mm en moyenne. Peu ¨¤ peu, le micro-model¨¦
s¡¯adoucit pour finalement
dispara?tre
un mois
apr¨¨s sa r¨¦alisation.
A cette date, la v¨¦g¨¦tation
doit prendre le relai en mati¨¨re de contr?le du
ruissellement.
3. Eff icience
et limites
:
Le radou-baligne
permet de lutter efficacement
contre la circulation superficielle
des eaux de
pluie, jusqu¡¯¨¤ trente jours apr¨¨s le semis. Cependant, pour ¨ºtre pleinement efficace, le travail doit ¨ºtre
r¨¦alis¨¦ avec soin dans les d¨¦lais ci-dessus cit¨¦s, et renouvel¨¦ annuellement.
Les 2 ou 3 sarclages suivants se feront de mani¨¨re traditionnnelle.
De plus, par ?effet mulch ?, il permet de conserver l¡¯humidit¨¦
superficielle
du sol et donc
d¡¯accro?tre la r¨¦sistance ¨¤ la secheresse de l¡¯arachide en d¨¦but de cycle.
La comparaison entre radou simple et radou-balignefait
appara?tre
un effet positif de ce dernier
sur la densit¨¦ de peuplement et ¨¦ventuellement
sur les rendements (surtout en fanes).
Globalement,
le radou-baligne
appara?t donc, ¨¤ priori, comme une technique particuli¨¨rement
int¨¦ressante du point de vue de la conservation des sols et des eaux. Cependant, l¡¯exp¨¦rimentation
de
cette technique n¡¯en est actuellement
qu¡¯¨¤ ses balbutiements.
Il convient donc de confirmer
ces
premiers r¨¦sultats fort encourageants;
6.4

fin.61 : dent Ressort R¨¦versible SimDlifi¨¦e (CEEMAT)
-. ,-.
CARRE DE 20 mm x 40 mm
-
pour fixation
dent sur
l-
les b?tis
-
ETANCON : L = 35 cm
I = 6 cm
e = 12 mm
L
DEUX PLAQUES SOUDEES
SUR ETANCON pwr le
\\
blocage du soc
\\
ECHELLE : 1/2
VUE DE PROFIL

ISRA - PLANCHE
PHOTOGRAPHIQUE
Photo no61 :
v¡¯
Travail ¨¤ la dent
en fin de
saison s¨¨che
Photo n-62 :
Eclatement
du sol
obtenu
¨¤ la dent RRS
-

ISRA - PLANCHE
PHOTOGRAPHIQUE
Photo no63 : Houe Sine r¨¦alisant un radou-baligne.
Noter le chiffon reliant les deux dents arri¨¨re.
Photo n-64 : Micro-relief
obtenu par radou-baligne