ISS-fa;kj-~ L, INSTITUT SENEGALAIS DE ...
ISS-fa;kj-~ L,
INSTITUT SENEGALAIS DE
RECHERCHES AGRICOLES
CAHIERS D¡¯INFORMATION
ROLE EPIDEMIOLOGIQUE
DES MOLLUSQUES
DANS LA TRANSMISSION
DES TREMATODOSES
HUMAINES ET ANIMALES
AU SENEGAL
ISSN 0850-8798
VOL 2 No3
mai 1988
-
-.
-.

ISRA
Institut S¨¦n¨¦galais de Recherches Agricoles
76, rue Mousse Diop
BP 3120
DAKAR, SENEGAL
TBI¨¦phone 21 24 25 / 22 66 28
Telex 3117 SG
Document
r¨¦alis¨¦
par la
Direction des Recherches sur la Sant¨¦ et les Productions Animales
Laboratoire
National
de I¡¯Elevage
et de Recherches
V¨¦t¨¦rinaires
Rte du Front de Terre
BP 2057 DAKAR
HANN
SENEGAL
Tel 21 1275-215146
Oumarlalla
DIAW est Docteur en S¨¨me cycle de Biologie,
diplome
de I¡¯ORSTOM
en parasitologie,
responsable
de la
Section
helminthologie
du Service
de Parasitologie
du
Laboratoire
de I¡¯Elevage.
II a travaille
avec la collaboration
technique
de M. SEYE et de Y. SARR.
0 C ISRA 1988
ConoepHon et r6allsatlon ISRA Impressbn SDI
INTRODUCTION

INTRODUCTION
Les recherches r¨¦alisees depuis plusieurs ann¨¦es au S¨¦n¨¦gal par le Service de Parasi-
tologie du Laboratoire National dElevage et de Recherches V¨¦t¨¦rinaires de Dakar ont ¨¦tabli
que les Trematodoses occupent une place tr¨¨s importante en sant¨¦ humaine et animale.
Les Tr¨¦matodes ont un cycle complexe qui n¨¦cessite le passage obhgatoire par un
mollusque d¡¯eau douce h?te interm¨¦diaire.
La pr¨¦sence de l¡¯eau est donc indispensable a la fois a la survie du parasite et ¨¤ l¡¯exis-
tence du mollusque.
Les modifications des conditions hydrologiques (barrages, lacs artificiels, irrigation,
etc...) peuvent avoir une influence sur l¡¯epid¨¦miologie de ces affections parasitaires.
Des ¨¦tudes r¨¦aMes sur le terrain et en laboratoire ont permis d¡¯¨¦tablir le r?le ¨¦pid¨¦-
miologique des principaux mollusques dans la transmission des Tr¨¦matodoses humaines et
animales les plus importantes [ (1) (3) (4) (5) (6)l.
Les r¨¦sultats de ces ttudes sont resum¨¦s dans cette note technique.
1 - PRINCIPALES TREMATODOSES
HUMAINES
ET ANIMALES AU SENEGAL
A - Tr¨¦matodoses humaines
1 - Bilharziose intestinale a Schistosomu mansoni
2 - Bilharziose urinaire A Schistosoma haematobium et Schistosoma curassoni
B - Trkmatodoses animales
1 - Fasciolose ou Distomatose ti Fasciola gigantica (douve g6ante)
2 - Schistosomoses ¨¤ Schistosoma bovis et Schistosoma curassoni
--

3 - Paramphistomoses ¨¤ :
a) Paramphistomum phyllerouxi
7
b) Paramphistomum mkrobothrium
1
>
c) Cotylophoron cotylophorum*
} B¨¦tail
d)
1
Carmyerus exoporus
1
e) Carmyerus spatiosd
1
f) Gastrodiscus aegyptiacus (¨¦quid¨¦s)
4 - Dicrwoeliose 2 Dicrocoelium hospes* ou petite douve
II - PRINCIPAUX MOLLUSQUES ET LEUR ROLE EPIDEMIOLOGIQUE
1 - Famille des Bulinidue
a) Bulinus rruncatus (= B. guernei) (7)
b) Bulinus globosus (= B. jousseaumez] (7)
c) Bulinus umbilicatus
d) Bulinus forskalii
e) Bulinus senegalensis
2 - Famille des Planorbidae
a) Biomphalaria pfeifferi
b) Gyraulus costulatus
3 - Famille des Lymnaeidae
- Lymnaea natalemis
* Pour ces parasites,
les Mollusques
h?tes intm~iaires
ne sont pas encore
identif?ks
au S¨¦n¨¦gal.

LOCALISATION
.
Espkce repandue dans la r¨¦gion de Saint-Louis (Delta et Lac de Guiers).
B. truncatus est fr¨¦quent dans les mares, marigots et dans les canalisations des zones
am¨¦nagkes.
Cependant on le rencontre en petit nombre dans les
autres r¨¦gions.
(9-13x7-10mm)
ROLE EPIDEMIOLOGIQUE
a) Infestation naturelle
@
B. truncarus n¡¯intervient que dans la transmission de
5mm
1
I
Paramphistomum microbothrium. Bien qu¡¯en grand
nombre, il ne joue aucun r?le dans la transmission des autres Tr¨¦matodoses.
b) Infestation exp¨¦rimentale
Au laboratoire, B. truncatus se r¨¦v¨¨le un excellent h?te exp¨¦rimental pour Schisfoso-
ma bovis. Il est aussi un h?te exp¨¦rimental pour Schistosoma haematobium.

II Bulinus globosus
(ex.B.jousseaumei)
Il
LOCALISATION
Il est plus fr¨¦quent et plus abondant dans les r¨¦gions de Kolda et de Tambacounda
au niveau des mares et marigots. Il rbiste bien ¨¤ l¡¯ass¨¨chement de ces points d¡¯eau.
; 0 Il existe aussi dans les autres r¨¦gions, mais il est
trh rare.
(11 x 8mm)
ROLE EPIDEMIOLOGIQUE
Infestation naturelle
0
10 mm
Dans la nature, B. globosus intervient
dans la transmission de Schistosoma haematobium. Schistosoma curassoni et Schistosoma
bovis.
C¡¯est un mollusque dont le r?le ¨¦pidCmiologique est tr¨¨s important car il intervient dans
la transmission des 3 principaux Schistosomes de l¡¯homme et du b¨¦tail.

LOCALISATION
Bulinus umbilicatus est trks fr¨¦quent dans les r¨¦gions de Saint-Louis (Vall¨¦e du Fleuve)
et de Tarnbacounda. On le rencontre surtout dans les mares temporaires ¨¤ fond lat¨¦ritique ou argilo-
lat&itique.
Quelques specimens sont rencontr¨¦s ¨¤ Kolda.
ROLE EPIDEMIOLOGIQUE
(25x11 mm)
a) Infestation naturelle
Bulinus umbilicatus intervient dans la
transmission de Schistosoma haematobium et de
¡± mm Schistosoma curassoni.
b) Infestation exp¨¦rimentale
Au laboratoire, Bulinus umbilicatusse rCv¨¨le un bon h?te exp¨¦rimental pour Schis-
tosoma bovis.
--

.
LOCALISATION
Minus senegalensis est tr¨¨s fr¨¦quent et abondant daus les r¨¦gions de Saint-Louis (Vall¨¦e
du Fleuve), de Tambacounda et de Kaolack. On le rencontre surtout dans les biotopes lathi-
tiques (mares et marigots temporaires).
Il existe en petit nombre dans les autres r¨¦gions.
ROLE EPIDEMIOLOGIQUE
Infestation naturelle
Bulinus senegalensis n¡¯intervient que dans
la transmission de Schistosoma haematobium.
Remarque : Sh4ITHERS le signale comme in tervenant dans la transmission de Schistosomu
haematobium et Schistosomu bovis en Gambie (9).

Bilinus forskalii
LOCALISATION
Bulinusforwkulii, de forme tr&s variable, a une r¨¦partition plus ¨¦tendue, et se rencpntre dans
toutes les r¨¦gions.
11 est plus abondant dans les r&ions de Saint-Louis et de Kolda.
Morphologiquement, il ressemble ¨¤ Bulinus senegu-
lensis, mais s¡¯en distingue par des angles ¨¤ l¡¯¨¦paule.
(V-10X55mm)
ROLE EPIDEMIOLOGIQUE
Infestation naturelle
0
,-
Bulinusforskalii intervient dans la transmission de
Schistosoma bovis, de Paramphistomum phillerouxi et de Gastrodiscus
aegyptiacus
(Param-
phistomose des Cquid¨¦s).
-

LOCALISATION
Biomphalaria Pfeifferi se rencontre surtout dans les r6gions de Saint-Louis et de IColda. Sa
rkpartition est plus restreinte, il est plus abondant dans les mares et marigots permanents.
Quelques rares specimens sont rencontr¨¦s dans
les rkgions de Kaolack et de Thi¨¦s (Niayes).
(5 x 13-17 mm)
ROLE EPIDEMIOLOGIQUE
Infestation naturelle
0
5mm
Biomphalaria pfeiferi n¡¯intervient que dans la
transmission de Schistosoma mmsoni.

LOCALISATION
Gyraulus costulatus est un planorbe plus petit et plus aplati que Biomphalaria pjeifferi. Par
sa taille, il passe souvent inaper?u et se trouve accroch¨¦ sur la v¨¦g¨¦tation (Pisfia, Ceratophyl-
lium, etc...) ou sur des d¨¦bris v¨¦g¨¦taux ou autres. On le rencontre dans presque toutes les
r¨¦gions.
ROLE EPIDEMIOLOGIQUE
(1,5x 6.6 mm)
Infestation naturelle
,
Gyraulus costulatus intervient dans la transmis-
0
2mm
sion de Carmyerus exposus qui est un Paramphis-
tome hematophage.

LOCALISATION
.
Lymnuea nufulensis a une rt?partition tr¨¨s limit6e, elle se rencontre surtout dans les r¨¦gions de
Saint-Louis et de Kolda, dans les mares et marigots permanents.
On en rencontre quelquefois dans les autres rt!gions et la zone des Niayes (r¨¦gion de Thi¨¨s).
b, , ROLE EPIDEMIOLOGIQUE
Infestation naturelle
{Zixl4bmm)
Lymnuea narulensis intervient dans la transmis-
sion de Fusciolu gigunticu (Douve g¨¦ante).
0
6mm

.
Tous ces mollusques se rencontrent surtout au niveau des mares, marigots, canaux d¡¯irri-
gation, etc... qui sont t.res souvent temporaires. Ils s¡¯adaptent a l¡¯¨¦cologie de ces points d¡¯eau et sont
capables de r¨¦sister ¨¤ l¡¯ass¨¨chement de ces biotopes (3 ¨¤ 8 mois) (3).
Le taux d¡¯infestauon des mollusques est souvent faible mais demeure suffisant pour entre-
tenir le cycle des Trematodes parasites.
CONCLUSION
Ces mollusques d¡¯eau douce interviennent ¨¤ la fois dans ia transmission des Bilharzioses
humaines et des Tr¨¦matodoses animales.
.
Une bonne connaissance de ces mollusques (¨¦cologie, r?le ¨¦pidemiologique) est n6cessaire
avant toute tentative de lutte contre eux et donc contre les Tr¨¦matodoses humaines et animales.
Une surveillance permanente de l¡¯¨¦volution malacologique des diff¨¦rents points d¡¯eau et
sites hydrologiques (barrages, zones irrigu¨¦es, am¨¦nagement hydro-agricole, etc...) est n¨¦ces-
saire. Cette surveillance constitue une priorit¨¦ compte tenu¡¯du r?le fondamental que jouent ces
mollusques dans la transmission de ces affections parasitaires.
Cette ¨¦tude preliminaire devra ¨ºtre actualis¨¦e en fonction de l¡¯¨¦volution des conditions ¨¦-
cologiques r¨¦gionales.
RESUME
Des ¨¦tudes realis¨¦es sur le terrain et au Laboratoire ont permis d¡¯¨¦tablir le r?le ¨¦pidemio-
logique des mollusques d¡¯eau douce dans la transmission des principales Trematodoses humaines
et animales.
r + H.I. Schistosoma haematobium
* Bilharziose humaine
Schistosoma curassoni
Bilharziose humaine
* Schistosomose animale
Schistosoma bovis
* Schistosomose animale
+ Pararnphistomose animale
+ Schistosomose animale
L + H.E. Schistosom haemtobium
* Bilharziose humaine

BIBLIOGRAPHIE
1
ALBARET (J.L.), PICOT (H.), DIAW (O.T.), BAYSSADE DUFOUR (CH.),
VASSILIADES (G.),ADAMSON (M.), LUFFEAU (G.) et CHABAUD (A.G.) -
Schistosomes ¨¤ ¨¦peron terminal du S¨¦n¨¦gal.
Ann. Parasitol. Hum. Comp., 1984,59 (5) : 527-528.
¡®X
2
BROWN (S.D.) - Freshwater snails of Africa and their medical importance. Taylor and
Francis Ltd London: l-487,1980.
1
3
DIAW (O.T.) - R¨¦sistance ¨¤ la secheresse de Mollusques du genre Bulinus vecteurs de
Tr¨¦matodoses humaines et animales au S¨¦n¨¦gal : Bulinus gucrnei,B. jousseaumei et B.
umbilicatus. Essais en laboratoire.
Rapport LNERV. (sous presse) R¨¦f. no 97/PARASITO., Novembre 1984, Dakar.
4
DIAW (O.T.) - Etude Cpid¨¦miologique des Tr¨¦matodoses du b¨¦tail dans la r¨¦gion de
Kolda (Casamance, S¨¦n¨¦gal).
(souspresse). R¨¦f. no 46/PARASITO. Mai 1986. LNERV, Dakar.
5
DIAW (O.T.) et VASSILIADES (G.) - Epid¨¦miologie des Schistosomoses du b¨¦tail au
SCn¨¦gal (sous presse).
LNERV, R¨¦f. no 63/PARASITO., Juillet 1986, Dakar.
GRETILLAT (S.) - Contribution ¨¤ l¡¯¨¦tude de I¡¯¨¦pid¨¦miologie des Bilharzioses humai-
nes et animales en Haute Casamance (S¨¦n¨¦gal) et en Mauritanie.
Rev. ELev. M¨¦d. V¨¦t. Pays trop., 16 (3): 323-334,1963.
JELNES (J.E.) - Experimental taxonomy of Bulinus (Gastropoda planorbidae): the
West and North African species reconsidered, based upon an elcctrophoretic study of
several enzymes per individual.
Zoological Journal of the Linnean Society (1986); 87 : l-26.
8
MANDAI-IL BARTH (G.) - A field guide of african freshwater snails. West african
L
species (Senn¨¦gal - Nigeria).
Who Snail identification Centre Danish Bilharziasis Laboratory. 29 p. 1973
9
m
SMITHERS (S.R.) - On the ecology of Schistosoma vectors in the Gambia, with evi-
dence of their role in transmission.
Trans. Roy. Soc. Trop. Med. Hyg., 50 (4): 354-365, 1956.
.

.
c l H.I. Schis~osoma haematobium e Bilharziose humaine
i) H.I. Schistosoma curassoni
+ Bilharziose humaine
Schistosomose animale
*
H.E. Schistosoma bovis
e Schistosomose animale
r l
H.I. Paramphistomum
+ Paramphistomose animale
phyllerouxi
*
H.I. Schistosoma bovis
e Schistosomose animale
* H.I. Gastrodiscus aegyptiacus l Paramphistomose animale
e
H.I. Schistosoma haematobium + Bilharziose humaine
*
H.I. Schistosoma mansoni
+ Bilharziose humaine
+ H.I. Carmyerus exoporus
l Paramphistomose animale
*
H.I. Fasciola gigantica
+ Distomatose animale
(H.I. = h?te intermbdiaire naturel ; H.E.= h?te intermkdiaire expkimental).