SM REPUBLIQUE DU SENEGAL DELEGATION GENERALE ...
SM
REPUBLIQUE DU SENEGAL
DELEGATION GENERALE
A LA RECHERCHE SCIENTIFI1JlJE
P R I M A T I J R E
ET TECHNIQUE
E X P O S E
S U R L E
M I L
aux éhudiants de la Faculté des Sciences
de l'Université de Dakar
Le 21 mars 1978
Par
Aboubakry SARR
Wars 1978
Centre national de Recherchec
agronomiques
de Bambey
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES
(1. S. R. A.)
EXPOSE SUR LE MIL
Le mil (Pannisetum typhoïdes) constitue avec le sorgho
les céréales les plus importantes du point de vue superficie cul-
tivee,
comme l'indique le tableau suivant :
Superficie
en millier ha
!
?
Période
0 Mil et !
!
!
! sorgho
E
Riz ,
Maïs
1
-
, -m.---ew.m.---mw-
--L-m----- ------M.--w m.m.-m---n--
!
65-69
;1062,5
;
90,7
;
54,3
;
.
!------------“-i---“------I-------~---~
---.w-e-.m--
!
70-74
! 1 02w 1
7592
1
43,v
;
Les rendements moyens sont encore trSs bas :
509 kg/ha pour la période 65-69 contre
498 kg/ha pour la pgriode 70-74 correspondant G
l'installation dela s6cheresse.
La consommation accuse la meme tendance, les mils et
sorghos représentant
la moitié de la consommation nationale en
ceréale (tableau no 2).
Consommation totale en céréales (tonnes)
!
!Mils et I
?
!
0
Années
!
! s o r g h o s !
Riz
i
Maïs ,
.
Blé
1
- - - - - - - - - - --Mwww-m. --w.-m .mm.-, --m-s Le- ^m”“w.“,
i
I
c
6 0 - 6 5 1 4 7 1 . 2 4 7 1 1 9 9 . 7 3 7 ; 4 3 . 8 0 0 F 4 0 , 6 2 5 ;
!----------!--w-“-I-o
--mB--I-
;-.-- ..----! ‘-““‘-‘!
66-70
1545.434
,231 -864 i 64.920 i 59.313
1
!
---------e
.mw”mwwMc
“.-mm.--wm.
d---m.---
---m---I-
!
70-74
j 4 9 4 . 1 4 5 i232.274 1 6 6 . 2 9 9 1 9 1 , 8 4 0 /
!
=
M@mc pour des céréales
aussi importantes
que les mils ut
.
sorghos,
le Sénegal dépend des sources
d'approvisionnement extSricurus.
E n 1 9 7 4 , l ’ i m p o r t a t i o n s ’ e s t é l e v é e h 7 229 tonnes et 41 402
tonntis
en 1973. De manicrc gen&rale,
le Sénegal dépend de l’extérieur pour
1s l/3
des céréales
consommés sur
place et l'importation des cÉroa-
lns e n t r e pour 50 >6 des dépenses ext8rieurs pour
l'alimentation.
D’aprhs
les objectifs gouvernementaux,
au terme du
ile Plûn,
on devrait arriver SI r8sorber
le déficit en mils et sorghos9
L l a s i t u a t i o n r e s t a n t t o u j o u r s preoccupante pour l e r i z e t l e bL5.
Pour satisfaire cette exigence, la recherche a été
pressentie pour oeuvrer a la creation de variétés de mil a haute
productivité
pouvant s’inscrire
dans un syst:me d’agriculture
intensive.
L a s t r a t é g i e d’am6lioration d o l a productivite
i m p l i q u e
une double action :
a) action au niveau de l’environnement :
- amelioration
des techniques de culture
(labour,..)
- apports d’intrants (engrais, mineraux...)
- protection
des cultures contre
les insectes, 13s
mauvaises herbes et les
champignons ;
b) amelioration
genotique du matSrie vegétal.
En ce qui concerne le premier
point, les études ont
conduit à formuler
un certain
nombre de thkmcs agronomiques
qui
conditionnent en fait lss crit2res
utilises dans l’amélioration
genétique du matériel vegétal.
Ainsi les contraintes
specifiqucs 3~‘
cette intensification exigeraient la création :
l" de mil 5 architecture et
encombrement vegétatif li:iit.S D
t a i l l e r é d u i t e , t i g e
f i n e
Z” cycle court
afin de permettra
une libération precocc: des
t e r r a i n s e t l a realisation d e l a b o u r d e f i n d e c y c l e ava?
enfouissement des pailles
3O
des caractéristiques
specialas
de chandelles : co!,:i?acite,
f a i b l e l i a i s o n g r a i n e glume p o u r f a c i l i t e r l a mecanisa-
t i o n d e s op6rations post-recolto.
1.
A la lumière
de ces exigences, les crit3res suivants
o n t é t é retsnus p o u r l ’ a m é l i o r a t i o n d u m i l :
Cycle veqétatif
La necessite d’avoir
une bonne adequation entre
le disponi-
ble pluviométrique et la durée
de vie de la plante conduit a SC!
fixer
comme stratégie l a c r é a t i o n d e 3 catdgories d e c y c l e :
- 6 0 - 6 5 j o u r s : z o n e N o r d
Louga, Matam
- ‘75 jours
: Louga - Sud de Bambey
- 9 0 j o u r s
: zone Sud - Bambey '- Koumpentoum
Rgsistance à la s4cheress.e ;
Compréhension des effets de la sécheresse,screening i;OLIr
la résistance à la sécheresse,
définition d'une stratggie ration-
nelle pour
son utilisation.
RBsistanca aux maladies et parasites animaux :
- La principale
maladie phytopathologique du mil est le
rliildiou (Sclerospora graminicola)
dont 1 'effet peutannuler compl5te-
inont l a p r o d u c t i o n .
- D’autres
maladies sont également pr6sents : charbon
(Tolyposporium
pvnicillariac), l’ergot
(Claviceps microcephala).
Pour
toutes ces maladies, il est convenu autant que
possible d’avoir
du matériel to1éran.t.
- Entomologie : le mil est
uno céréale
dont la faune
phytophage est considérable. Ces dorni?rcs
années, on a assist2 L
l'explosion d'une chenille mineuse de la chandelle (Rhaghuva
albipunctella).
I l c o n v i e n t d o n c d e proteger l e s v a r i é t é s h cruor
de ces ennemis notamment par le biais
de la résistance.
,d"
2
Contraintes
de l’aqriculture
intensive : (sus indiquées)
Comportant entre autre
la modification de l’architecture et, en
c o r o l l a i r e ,
l ’ a m é l i o r a t i o n
d u rapport
grain/pailld.
Pour
que le mil cesse d’@tre
une culture de soudure et
fasse l'objet d'une sp6culation Gconotiique, il semble qu'il faiilc
appliquer
un coefficient multiplicateur
de 8 à 10 sur les rende-
*.
+ ments actuels 9
ce qui est une entreprise assez ardue.
Pour y arriver, un pro jet pluridisciplinaire comprenant
géneticien,
physiologiste,
phytopathologiste, entomologiste et
a g r o n o m e a é t é é l a b o r e . T r è s r a p i d e m e n t , e n v o i c i l a s t r a t é g i e .
4
L'introduction d'un gknc de nanisme a Bté retenue coxm?
Premiere opération de modification de l'architecture des mils tra-
ditionnels en relation avec
l'amel'ioration du rapport grain sur
paille, En d’autres termes, il s’agit d’optimiser le rendement
Energétique
de la plante, Trouver
d:>s situations de transferts
importants voir prcponderant
de photosyntats k l'epi. Cette ope-
. .
ration
constitue un prealablc sur
lequel viennent s’articuler 1ee
I
différentes
questions qui nous
ont sembl6 devoir Gtre eclairci.::;
?
pour atteindre
l'objectif fixé. C'est ainsi que dans le nouveau
programme
qui date de 1976, on s’interroge :
a) les conditions de conciliation d'un cycle court avec
un rendement.
En effet les lacunes, quant à l’organisation dynami-
que du cycle de la plante, sont énormes.
Aussi dans le programmr,
procédons-nous à une analyse preciee
de cette organisation et ii
ses liaisons avec le rendement.
b) A travers les critbres
qui Bmanent de l'intensification,
le bouleversement à opérer sur l’architecture
de la plante tant ;jar
la nanification que les pressions d’e selection ultérieures,
ni:
manque pas de soulever
des points d’interrogation.
Dans ce procjrar;ime
nous nous fixons
donc comme but d’analyser les relations
de l’ar-
chitecture avec le rendement.
Les connaissances acquises sur ces
deux notions pari,iottront
cl ’ asseoir
une strategie rationnelle d’amélioration
du mil.
c)Pour une question de sécurite ulterieure
de la produc-
I
.
'Lion,
notamment vis-à-vis d e s différents aléas et contraintes, II
est fondamental que les variétés
à creer
soient plastiques, on
cl ’ autres termes,
qu'elles aient une base génatique large. Pour
s a t i s f a i r e c e t t e e x i g e n c e ot assurer au programme d’amélioration
une ressource
continue pour les diffgrents caractkres à rechercher,
nous nous sommes donné en dernier
lieu comme precccupation :
- La r6cupération de la
variabilité genétique, son
organisation sous forme de grands réservoirs
appelés pools, qui
représenteront les principales zones de distribution
du mil - et,
dt engendrer par des opérations df hybridation de
nouvelles sources
de variation sur lesquelles
les schémas de selection seront appliques,
afin de sortir des variétés correspondant
aux critères précités
9
y compris la plasticité.
x
- V o i c i e n g r o s l e s g r a n d e s l i g n e s d e l a strategie çene-
tique adoptee.
Faisons maintenant connaissance avec le mil.
- Le mil (Pennisetum typhoïdes) STAPF et HUBBARD,
ou
Pennisetum
americanum
fait partie de la famille des graminées,
section des pennicillaria.
C’est
une ceréale
annuelle sur
laquelle on retrouve les
mêmes caractéristiques
que chez les autres céréales
notamment les
stades de développement :
Levée,
tallaga,
montaison épiaison, floraison
maturation.
- Du point de vue biologie florale, le
mil est une plante
allogame (75 à 80 $) à protogynie fortement marquée
- les stigi,lates
a p p a r a i s s e n t 4 à 5 j o u r s a v a n t l e s a n t h è r e s .
L’inflorescence
est un épi d'épillets bi ou tri flores,
Y
hermaphrodites de forme genéralement cylindrique.
Les Qpillets ne
c
sont pas sessiles aussi devrait on plutôt parler
de faux épis pour
être
en accord avec
la systématique.
La sortie
des stigmates
commence par
le sommet et
progresse vers
Le bas. Tandis que les anthères apparaissent à partir
du milieu et progressent
vers le haut et le bas (acre
et basipete).
Ces données sont importantes dans la
mesure ou le type
de schémas de sdlection et ses chances de succès est fortement lia
23. la biologie florale
de la plante.
Par le
jeu des recombinaisons
géncitiques (crossing*over)
intervenant pour les autres caractères,
les plantes naines, peuvent
correspondre
~3 des types extrgmement variables (ex. longueur
de la
chandelle, couleur
des grains, forme des feuilles....). C’est sur
ce matériel en segrégûtion
que le sélectionneur opère son choi::
en
fonction des critères retenus, Si
l'on suit un schéma de sélection
i
des types pedignee, les plantes F2 retenues seront
autofécondées,
.
1
ce qui conduira h des plantes F3, F4....
Les descendances d'une même plante correspondant à un
genotype donné constituent unc Lign&e.
Ainsi à partir
d'un seul croisement on peut tirer
une
siSrie
de lignées correspondant à
des caractéristiques
bien definics.
P o u r a b o u t i r &
une varieté p r o d u c t i v e e x - v a r i é t é syn-
thetique, chez les plantes allogames, on ne peut srarr$ter
au stade
lignée.
La manière la
plus rationnelle pour utiliser les
lignées
produites,
est la suivante :
Le modele précité
est répété
X fois, ce qui conduit à
l'obtention de n lignées, d’origine
génétique différente par
exemple.
Ces lignees sont croisees deux à
deux selon par exemple
un systeme de croisement
appelé diallèle. Les hybrides
sont testés.
SS
1
2
--...--..--n
c
1 jl,:l~l:<2j
!
L'analyse statistique d'un tel
.
;
;Ixn !
système de croisement
permet de
.
'> !
!
dégager
des notions, comme l'aptitude
f !
:2x2;
;
f
!
aénérale
à la combinaison (AGC),
* 1
! ’
!
!
! !
!
itapti.tude specifi.que à la corIibinaison
! !
!
!
!
!
!
(ASC)
1
! !
.
! !
!
.!
! !
!
!
!
!
!
!
!
!
!
‘i
A !
!
!
! ., n:cn !
-
A la lumière
de ces resultats, les meilleures
1ignBes
sont retenues
et recomhin6es entre elles - C ’ e s t - à - d i r e croisomcnt
2 à 2 (si on adopte recombinaison
manuelle) et mélange en quantité
Soale
des FI. ceci constitue la oooulation svnthétiatle 0 (Svno)
--.--L-c
-----
_
- Croisement 2 à 2 des FI, ce qui donne des hybrides
doubles mélange en quantité égale des HD --- (SYN 1) /
- La SYN 1 est semée en parcelle isolée pour éviter l.es
contaminations(all0gami.e) - La récolte constitue la SYN 2'- Toute:;
,
les générations
de synthétique font l'objet d'un test. Après cette
. .
.
phase de constitution de la varieté synthétique, on peut y appli)luor
d'autres sélections en vue de 11am61i.orer (ex sélection
recurrente)&
?
Il s’agit
la juste d'une illustration
h la lumière de
notions simpies, mais la réalit est plus
complexe et les différents
schémas d’amélioration des plantes prgsentent
chacun des parti-
cularités
que nous n’aurons pas le
temps d’aborder.