Mhc ¡± /MS REPUBLIQUE DU SENEGAL ...
Mhc
¡±
/MS
REPUBLIQUE DU SENEGAL
SECRETARIAT D¡®ETAT
PRIMATURE
A LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE
QUELQUES OBSERVATIONS SUR LE RAPPORT IFDC
RELATIF A L'ETUDE DE LA REPONSE,DE L'ARACHIDE ET
DU MIL AUX ENGRAIS NPK DANS LE BASSItJ ARACHXDIER DU SENEGAL
SERVICE DE FERTILI
ET DE CHIMIE DES
:.
AP44 I .._ . . .._.
.
.

..qL+x?.
-
.-
.- . . . ...__.<._<.<
¡±
.
i.
--.*-.
a*-
aC.lj.-,
.
. . ,,
.
P
DBcambre 1979
Centre National deRecherches Agronomiques
de BAMBEY
\\
i
. .
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHE/RCHES AGRIC:OLES
(1, S. R. A.)'

IJJELQUES OBSERVATIONS SUR Lt RAPPORT IFa
3
EuIF A L'ETUDE DE LA REPONSEIDE L'ARACHIDE ET DU MI
M_A_UX ENGRAIS NPK DANSLEASSWARACHIDIER DU SENEGAL
1 - REMARQUES D'ORDRE GENERAL
.. La m¨¦thode utilis¨¦e pour l'exploitation des r¨¦sultats de
deux annees d'experirnentation est sans nul doute d'un grand interet
scientifique.
Capendant le premier rapport sorti il y a environ dix mois
rtsvelait que les coefficients de variation Btaient tr8s ¨¦lev¨¦s (30 ¨¤
35 $). Cet ¨¦tat de chose faisait donc ippel ¨¤ une tree grande prudence

dans les conclusions ¨¤ tirer des r¨¦eulPats,
- Deux annees d'exp¨¦rimentation en rnatiere de fertilisation
ne suffisent pas pour en tirer des conqlusions imm¨¦diatement diffusables
en milieu paysan. Ceci est d'autant plus vrai que les deux ann¨¦es consi-

dorees (1976 - 1977) et plus particulierement 1977 avaient une pluvio-
metrie fortement dr$flcitaire,
On doit en effet se rappeler que l'eau
est essentielle pour l'utilisation des :Qlements min¨¦raux du sol par les
plantes,

Il serait donc possible que kes resultats obtenus soient
totalement sous-estim¨¦s, l'engrais Otant trEs mal utilis¨¦ par les cultures
concern¨¦es,

I
- Dans le raisonnement Economique, le sol doit Wre pris en
compte en tant que capital foncier. et touto agriculture qui se veut
i-uYm._ Id
' moderne ou rationnelle doit prendre en compte l'entretien et l'am¨¦liora-
tion de c.e patrimoine foncier. La non rcstituti=des BlBments mineraux-
exportas par les cultures sur des 901s pauvres et fragiles est ¨¤ d¨¦con-
seiller dans une agriculture moderne se voulant intensive. Il n'est
donc pas normal de ne prendre en compte que l'effet aconomique immediat,
ce qui risque d'aboutir ¨¤ la longue ¨¤ un d¨¦sastre.

2 - REMARQUES SUR LES ELEMENTS FEuR?IbT_SiANTS NPK
Le rapport propose dans sa conclusion une regionalisation des
formules d'engrais pour le mil et llar&hide dans le bassin arachidier.
C'est ainsi qu'il y aurait une formule pour le mil et une autre pour
l'arachide et ceci pour chaque regian du bassin arachidier : Louga -

Diourbel - Thies et Sine-Saloum.
L'azote est Supprim&e pour le@ deux cultures dans la r¨¦gion
de Louga et dans celle du Sine-Saloum P;our l'arachide.
Le potassium est supprime ¨¤ L;ouga pour les deux cultures (mil
et arachide), son niveau d'apport par r,apport aux formules actuelles
est tr¨¨s fortement abaisse : 80 $ pour le mil h Diourbel et Thi¨¨s, 23 $
pour le Sine-Saloum pour le mil. Tandis que pour l'arachide on observe

un abaissement de 40 $ pour les regions¡® de Thies et Diourbel, 25 /b pour
le Sine-Saloum.


2
I Cas du potassium : Dans leur ensemble les sols du S¨¦n¨¦gal
sont moyennement pourvus en potassium. ¡®Cependant des otudes ont montr¨¦
que les sols s¡¯appauvrissant en cet ¨¦14ment au bout de 5 ann¨¦es dlexploi-
tation, De m8me l¡¯effet du potassium a ¡®¨¦te mesur¨¦ sur le mil,
- La Potassium joue un grand :rOle sur la vitesse de croissance,
le tallage, la montaison et la Ploraiso¡¯n du mil. A titre de comparaison,
l a mati¨¦re o r g a n i q u e accroit l a precocit¨¦ d u t a l l a g e , a l o r s q u e l e
potassium l¡¯augmente de 60 $. On note une liaison forte entre le rende-
ment et le nombre de talles au 16e jour,
- Le potassium joue 8galement. un rBle important sur les compo-
santes du rendement. En effet il augmente le nombre d¡¯¨¦pis fertiles
par hectare ; le rapport poids de qrain$ sur Qpis auqmente d e 1 2 40.
- L¡¯¨¦tude a montre que du point de vue de la production de
matiere sache o n a u n e f f e t lineaire ; il est quadratique pour le grain.
- Le potass.ium assure une sec-rite et une stabilite du rende-
ment du mil.
- Le potassium augmente de mani¨¨re notable la production de
fanas d¡¯arachide, Cet effet n¡¯est p a s 8; nectliqer si l¡¯on tient compte d e
l¡¯idee d ¡¯ i n t ¨¦ g r a t i o n d e l*¨¦levage h l¡¯abriculture.
Tous cas effets obtenus apres 5 ann¨¦es d¡¯exp¨¦rimentation
m i l i t e n t sans Equivoque pour l¡¯u$>isation du potassium dans notre
agriculture,
car il est sans aucun doutk que l¡¯on aun besoin r¨¦el
en potassium exprim¨¦ par les plantes consider¨¦es. Le rapport IFDC se basant
sur l¡¯absence d¡¯ augmentation de rendemo$ apres deux ann¨¦es d1 exp¨¦rimon-
tation avec des conditions climatiques alleatoirss, s¡¯appuyant sur un
calcul economique r e s t r e i n t , conclue ¨´ la suppression et ¨¤ la forte
diminution des doses de potassium nctuellament pr¡¯?conis¨¦es pour l¡¯arachide
et le mil. Il est certain que les renonues aux fumurcs potassiques des
cultures annuelles ( miil, arachide,
, ) siont liees ¨¤. l ¡¯ i n t e n s i f i c a t i o n ,
? ?
aux esp¨¨css. cultiv¨¦es,aux vari¨¦tus,& l¡¯ensemble d e l a fumure et Si la
bonne application des autres techniques culturalcs ( d a t e d ¡¯ a p p o r t d e s
engrais, de sarclage, de semis, de demariage e t c . .,). Le rapport note
df ailleurs ¨´ juste titre qut avec l¡¯appl,ication ou 1¡¯amQlioration d e s
autres techniques culturales ¡¯ d e s roponses au potassium peuvent otre
enregistr¨¦es.
Or les efforts de la Recherche agronomique ont ete et sont
orient¨¦s vers cette am¨¦lioration des techniques culturales, vers une
i.ntensification de plus en plus effective de la production agricole. La
suppression du potassium aussi bien pour l¡¯arachide que pour le mil
dans la r6gion de Louga, la tr¨¨s forte diminution de la dose actuelle
pour les autres r¨¦gions, nous paraisse& incomprehansive et tres grave
de consdquence. Pendant combien de tampb pourra-t-on cultiver dans ces
r¨¦gions avec tres peu ou sans
On ne souliqnera
jamais assez qu¡¯il est plus
r i c h e s s e dlobale d¡¯un
d¡¯un sol que de ramenter un s o l d¨¦qrade $ u n n i v e a u d e FartilitB .iuqe
s?tisf aisant.
..IV
*
En d¡¯autres termes il vaut miaux pr¨¦venir que gu¨¦rir.
- Cas du ph,osphore
: las sols. du S¨¦n¨¦gal sont tous carencgs e n
phosphore. La Recherche agronomique a mis au point une fertilisation
phosphatee pour l¡¯ensemble des sols. Le rapport IFDC toujours eur la
b a s e d e s resultats de deux annees d¡¯exp%rimentation propose de nouvelles

3
doses de phosphore. Nous ne voyons pas l'opportunite d'un tel changement
de doses. Le rapport propose de localisar les engrais phosphates en
l'occurrence le supertriple Il convient de rappeler que la localisation
des engrais phosphat¨¦s est une technique utilisee /Pour ¨¦viter la r¨¦tro-
gradation du phosphoro. Des ¨¦tudes faites au SEn6ga.l ont montre que le
phosphore n'est pas gen¨¦ralement sujet & la r¨¦trogradation dans les
sols sableux du type Dior. Quel serait alors le but d'une telle op¨¦ration ?
2'autre part le placement des engrais ¨´ 5 cm de la ligne de semis
.
propos4 dans le rapport pour les agriculteurs des r¨¦gions autres que
Lougo est assez discutable,
Sur quels r¨¦sultats agronomiques se fonde une telle recommnn-
tiation ? En tout cas ies r¨¦sultats de la Recherche agronomique ne mon-
trent qu'une plus-value arithm¨¦tique, Ce qui est d'ailleurs frappant
c'est que d'un cbt¨¦ le rapport recommande des methodes de placement des
engrais applicables imm¨¦diatement, et de 1'autre i.11 propose une s8rie
d'essais sur le terrain pour mieux Qtablir le lien possible entre l'em-
placement de l'engrais et son efficacite, En somme on conseille de mettre
la charrette avant les boeufs. Quelle eh serait l'issue ?
- Cas de l'azote : Comme pour le phosphore les sols du SF-in¨¦gal
sont tr¨¨s pauvres en azote, Les ¨¦tudes de fertilisation ont toujours rov¨¦16
une repense positive des cultures ¨¤ cet Ql¨¦ment.
La matiere organique joue un r0le important dans l'amdliorotion
de la fertilitg minerale du sol. Sa d4fzi.cience marqu¨¦e dans nos sols
cause un tr¨¨s grand pr¨¦judice ¨¤ la production agricole. Pour corriger
cela,
la Recherche agronomique a mis a u p o i n t d e s [doses d ¡¯ a z o t e p o u r
l'ensemble des cultures du S¨¦n¨¦gal. Ces doses ont dt¨¦ ¨¦prouvees tant du
point de vue do la productiuite de la cglture que du maintien de la fer-
tilit¨¦ du sol. Il se trouve que les resultats figurant dans le rapport
ne sont que des r¨¦sultats calcul¨¦s donc non obtenus au champ. Il paratt
d¨¨s
lors dangereux de proposor des solutions 5. partir d'une telle ap-
proche. Certes la m¨¦thode est bien valable et meme hautement scientifique,
mriis un fait est certain, c'est que le sol est un milieu vivant en pleine
&volution en fonction de son environnement. Par cons¨¦quent ce qu'on aurait
mis au point par de belles equations mathdmatiques risque de ne pas se
wdrifier dans le milieu m&me. L'azote et le potassium sont des BlSments
tr¨¨s
mobiles
dans le sol. Les niveaux proposes pour l'azote sont
tr¨¨s faibles e-t comme pour le potassium on contribuera aoec de tels
:lpports a l'appauvrissement certain du sol, D'autre part la question prin-
cipale est de savoir si l'objectif du Gouvernement s¨¦n¨¦galais est de
rnyjintanir le paysan dans une agriculture de subsistance ? Car avec 60 N
conseill¨¦ on fait passer 1s rendement mtl de 1,15 t/ha ¨¤ 'l,55 t/ha nlors
qu'avec les formules de la Recherche appliquees dans de bonnes conditions
(semis h temps, sarclage ¨¤ temps, ¨¦pandnge ¨¤ temps), on obtient le douhlo
de ce qui est avanc¨¦. Les formules de In Recherche aont mises au Point
dans 1Ioptique d'intensification et d*autosuffisance alimentaire.
3 - CONCLUSION
l/ - Encore une fois, les essais ds fertilisation menes en milieu
pays¨¹n dont quelques r¨¦sultats sont conkign¨¦s dans le rapport IFDC presen-
tcnt un interet scientifique de part la methode d'interpr¨¦tation.
-Y - Cependant nous continuons de croire que lieux ann¨¦es, surtout
differentcs en pluviom¨¦trio, ne suffisent pas pour en tirer des rccomnon-
dations en mati¨¨re de fertilisation. Une formule d'engrais doit dtro mise
c\\u point en station, tester avant d!Btrp diffus¨¦e en milieu paysan.

4
3/ - Le potassium comme on l'a vu*;plus haut joue un rdle essentiel
dans la production veg¨¦tale. Son apport: nous paraft donc indispensable.
Les niveaux recommandes dans le rapport/ IFDC sont trop bas. 30 kg/ha
est le minimum si l'on veut avoir une s'$abilit¨¦ du rendement mil et
arachide. D'autres cultures comme le coitonnier ont encore besoin de plus
de potassium environ 40 kg/ha. Des etudbs sont en cours pour d¨¦terminer
la dose optimum.
41 - La politique agricole du Gouvsrncment Btant l'autosuffisance
ulimcntaire, les rendements pr¨¦vus ne permettront pas d'atteindre cet
objectif. Le paysan sera maintenu dans une production d\\autosubsistance.
Et 1'Etat continuera d'importer des cer$ales pour 'combler le d¨¦ficit
vivrier.
51 . En mati¨¨re de raisonnement dcpnomique il est important de tenir
compte du patrimoine foncier. Le sol es? en effet le support essentiel
sur lequel agit l'homlme. Il est inutile, de faire des pr¨¦visions si on ne
se soucie guere du maintien de sa fertigit¨¦.
6/ * En 1976, lors d'un conseil national de l'U.P.S., le Premier
Ilinistre avait lance un
moine national sol. Une
par une fertilisation rationnelle permebtant d'entretenir la fertilit¨¦
du sol exploit¨¦. Sans cette considbratibn il n'est pas question de parler
d'intensification de l'agriculture et dbautosuffisence alimentaire,
La Recherche agronomique travaillant toujours dans l'optique
d'une intensification de l'agriculture pour une autosuffisance alimentaire
ne saurait cautionner les recommandations de 1'IFDC. En mati¨¨re de
fertilisation plusieurs annees sont n¨¦ce ssaires pour tirer des conclusions
fiables. Seules les recommandations actyelles de l'I.SRA, obtenues oprbs
de nombreuses etudes men¨¦es aussi bien en station que chez le paysan
permettent de r¨¦pondre aux objectifs du:Gouvernement : assurer l!autosuf-
fisance. alimentaire, tout en lut-ton% contre In degradation des sols et
le d¨¦sertification.
,-