République du Sénégal DIRECTION DE RECHERCHES ...
République du Sénégal
DIRECTION DE RECHERCHES
MINISTERE
S U R
DU DEVELOPPEMENT RURAL.
LES PRODUCTIONS VEGETALES
INSTITUT SENEGALAIS
DE RECHERCHES AGRICOLES
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PROTECTION RAISONNEE DU COTONNIER
A TRAVERS UNE MAITRISE DE L’EVOLUTION DES POPULATIO!NS
D’INSECTES RAVAGEURS
RAPPORT DE STAGE DE TITULARISATION
présenté par
Ibrahima DIONGUE
CENTRE DE RECHERCHES AGRONOMIQljlES
NOVEMBRE 1986
DE TAMBACOUNDA

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3è. paragraphe : lire “proposition” au. lieu de “propostion”
- Pape 3 : 2;. paragraphe, 4:. lipé -Y-“coton-graine” au lieu de “coton-graines”
- Fage 3 : 3C. paragraphe, E? . lipe : lire “&a?is&s” au lieu de “réalisi:s”
I
- Fage 6 : 6;. lîpe : l i r e “ a i l é s ” a u l i e u d e “ a i l e s ”
9è. ligne : ”
“diminution” au lieu de “dimunition”
1oè * ligne : ”
“exsudation” au lieu de “exudation”
- Pape 7 :lJè. ligne : ”
“taches roupes en forme de fliches” au lieu de
“tâches roupe en forme de f lêches”
- lape e : 9è. ligne : ”
“tubereulec
charnus terminés. . .” au lieli de
“tubercules charnues terminées.. .”
- Page 10 : : d e r n i e r paragraphe : l i r e “coIncidence” a u l i e u “coincidence”
- FaCe 1 5 : 2 è . narafrraphe, 25. l i g n e : l i r e “enregistrès” a u l i e u d e
“enrepist&es”
il:;. lime : ” “ f l u c t u a n t e ” a u l i e u d e “fluctante”
- Fape 2G : dernier paragraphe, E,è. lile : lire “lii;e à la culture du cotC,n”
ligne : lire “Pour le réduire. . . ”
l i m e : lire “annexes 1 et TI”
l+ne : l i r e “c’était lç vap~ét&. . .” as lieu tje
“ce fut la variEti.. .”
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: l i r e “quatre buses”
.icTle : lire “classement” au lieu de “ckssm~r.Y”
- : 2c-r: 2% : taSleaL 2 ; lc. lettre de cIasremenT ncur 1e trafler?enT r e s t a
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PAGE$
RESUME
1
INTRODUCTION
2
CHAPITRE 1 : SITUATIGN ENTCMOLCGIQUE DU COTONNIER
AU SEN]EGAL ET DANS LA SOUS REGION.
1.1. Les insectes ravageurs
4
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...*.
1.1.1. Ravageurs phyllophages . . . . . . ..*.....*............
4
1.1.2. Ravageurs des boutons floraux et des capsules ,...
6
1.1.3. Autres ravageurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
10
1.2. Les techniques de lutte actuellement disponibles .....
10
1.2.1. Techniques culturales .............................
10
1.2.2. Resistance variétale ..............................
11
1.2.3. Utilisation d'agents biologiques ..................
11
1.2.4. Lutte chimique ....................................
12
CHAPITRE II : DYNAMIQUE DES POPULATIONS DES PRINCIPAUX
RAVAGE:URS DU COTONNIER AU SENEGAL.
11.1. Populations adultes ...................................
13
11.1.1. Matériels et méthodes .............................
13
11.1.2. Résultats et discussions ..........................
13
11.2. Populations larvaires ..................................
20
II.2.1. Matériels et méthodes ..............................
2 0
II.2.2. Résultats et discussions ..........................
2 0
11.3. Conclusions....,.....................................~.,
24
CHAPITRE III : EXPERIMENTATIONS INSECTICIDES
111.1. Essai de comparaison de doses de matieres actives ....
25
III.l.l. Objectif ..........................................
25
III.1.2. Matériels et méthodes .............................
25
III.1.3. Résultats et discussions ..........................
26
111.2. Traitements insecticides basés un calendrier soustrac-
tif gllissant ..........................................
31
11X.2.1. Objectif ...........................................
31
III .2.2. Matériels et méthodes ..............................
31
III.2.3. Resultats et discussions ..........................
33
111.3. Conclusions ............................................
35
CONCLUSIONS GENERALES ET PERSPECTIVES ........................
3 7
BIBLIOGRAPHIE ................................................
4 0
ANNEXES ......................................................

REMERCIEMENTS.
******
Au terme de ce travail, je tiens à remercier :
MM. R.T. GAHUKAR, Chercheur au PLI/CILSS pour l’encadrement
apporté a la définition et a la finition du travail.
DOGO SECK, Chercheur au Programme Stockage, dont les conseils
m’ont Bté très utiles
MBAYE NDOYE,, Directeur des Recherches sur les Productions
Végétales , pour sa disponibilité et ses conseils.
Mes remerciements vont également aux observateurs du Programme,
pour la bonne conduite des essais, d M.M. SECK pour la réalisation des gra-
phiques , à Mme R. OUATTARA pour la dactylographie du texte.

AVANT - PROPOS
Suite a la signature de la convention ISRA-SODEFITEX dans le
cadre du volet “Recherche”
du Projet de Développement Rural du Senégal
Oriental et de la Haute Casamance (PDRSO)“, l’auteur a dû prendre en
début d’hivernage 1985 le programme d’entomologie du coton . Son arrivee
a coincidé avec la mise en place de la campagne . Cette derniére n’a pas
été conduite sans difficultés. Durant toute la campagne l’équipe était
basee à Kaolack et devait intervenir à Tamba, Vélingara et Kolda pour sui-
vre les essais, Ceci a eu pour conséquence des missions de longue durée
et énormément de temps passé sur les routes. Il faut également noter
les difficultés matérielles rencontrées (manque d’kquipements , problèmes
d’approvisionnement, etc.. . > eu égard au travail demandé.
La situation s’est regularisee peu à peu avec le transfert de
l’équipe a Tamba, et suite aux différentes réunions entre 1’ISRA et la
SODEFITEX.
Ce travail aborde le problème de la rationalisation de la pro-
tection phytosanitaire du cotonnier dans l’optique d’une rtlduction
des
coûts. Trois facteurs ont été étudiés dans ce but : les doses de matières
actives épandues , l’importance relative des différentes applications
insecticides effectuées en cours de culture et la dynamique des populations
des principaux insectes ravageurs.

- l-
RESUME
*+*
Au COUTS des deux derniéres décennies , la culture du cotonnier a en-
registré en Afrique de l’Ouest, une progression importante du fait des revenus
monétaires qu’elle apporte aux producteurs et aux Etats. Cependant c’est l’une
des plantes cultivées les :plus attaquées , notamment par les insectes. Face d
ces contraintes phytosanit,aires
, l’intervention chimique constitue actuellement
le principal recours. Mais ce moyen de lutte est de plus en plus onéreux , vue
l’évolution des prix des matières actives. Il est indispensable aujourd’hui
de développer une lutte chimique raisonnée afin de minimiser les coats de protec-
tion. C’est dans ce cadre que ce travail a été réalisé. Des essais portant sur les
doses d’associations binaires de pesticides (Deltaméthrine , Diméthoate , Tria-
zophos) et sur l’importance relative des différentes applications insecticides
effectuées au cours de la culture ont été conduits. Les résultats obtenus ont
montré qu’on peut réduire la dose de deltaméthrine actuellement vulgarisee
tout en maintenant des rendements en coton-graine équivalents ,
1 ‘équilibre
7,5 g + 150 g de m.a ./ha de l’association deltaméthrine f triazophos assure une
meilleure protection des organes florofructifères que l’équilibre 10 g + 150 g.
Quant aux applications insecticides en cours de culture , les resultats ont mis
en évidence l’importance de la troisième application dont la suppression se tra-
duit par une augmentation significative des attaques. Par contre l’élimination de
la première application donne des niveaux d’infestation équivalents & ceux du
témoin (cinq applications) Il n’y a pas de differences significatives de ren-
dements entre celui-ci et les parcelles ayant reçu quatre applications.
Les études sur la dynamique des populations des ravageurs ont montré
que Heliothis armigera
est partout présent, avec Koungheul comme zone de prédi-
l e c t i o n , alors que Diparopsis watersi et Earis sp. sont essentiellement locali-
SPS en Casmance . Les maxima de populations sont enregistrés au cours des deux
premières décades d’octobre. Quant à Bemisia tabaci des pullulations sont obser-
vées au Sénégal Oriental et en Haute Casamance
avec des populations maximales
a la mi-novembre.
Le document s’est terminé sur une propostion de programme de recherche
pour le Sénégal Oriental organisé autour de l‘entomologie du coton.

-2-
INTRODUCTION
+*+***
La culture cotonnière a été trè
anciennement pratiquée , mais ce
n’est qu’au début des années soixante qu’l le a commencé a être organisée
et structurée en Afrique francophone. Le itonnier est une plante cultivée
essentiellement pour la production de fib
destinée aux industries textile
(filature, tissage, etc...) et pharmaceut i,ue (coton hydrophile, ouate,
coton iodé, etc... , > ,mais i l p e u t o f f r i r
,‘innombrables autres sous- pro-
duits. De ses graines oléagineuses on peu
tirer de l’huile alimentaire
(après élimination du gossypol toxique), IS tourteaux pour le bétail, des
farines riches en protéines comestibles p . l’homme. Le linter ou duvet (pe-
tits poils a la surface des graines) t.rou I des débouchés dans l’industrie
chimique (fabrication de vernis, de fibre
de disques, de feutre, etc... >.
Au cours des vingt cinq dernièr i annees, la culture cotonnière
a progressé de façon quasi continue aussi )ien en superficies qu’en rendements
au Sénégal. Les superficies emblavées son
passées de 102 ha en 1964 à 46340
ha en 1984 et la production de 54 à 46920 .onnes de coton-graines (Annexe III>.
Encouragée par les pouvoirs publics, elle i très vite connu un succès grâce
aux revenus monétaires
qu’elle génère po - les producteurs et l’état.Dans les
dix pays d’Afrique francophone (1) et Ma lgascar, la production est passée
de 220.000 t en 1962-63 à 910 000 tonnes le ir 1 1984-85 (IRCT-CIRAD, 1985). La
culture du coton
n’aurait pu connaître u n tel développement si elle n’avait
pas bénéficié d”une attention toute Parti!culière (encadrement matériel et
humain, recherche d’accompagnement, trans:f.erts de technologies , etc...>
La protection des cotonniers conitre les ravageurs est un des prin-
cipaux facteurs d’amélioration de la productivité . En effet, il s’agit d’une
culture à laquelle est lié un parasitisme *très important et diversifié (ar-
thropodes, mauvaises herbes, bactéries, virus, champignons). Parmi ces nuisi-
bles, les insectes occupent une place importante ; la plupart d’entre eux
sont responsables d’attaques
ayant une in’cidence directe sur la production.
Pour surmonter ces contraintes phytosanitaires, on a eu recours aux inter-
ventions chimiques qui constituent encore actuellement le principal moyen
de lutte. Aujourd’hui le contrôle chimiq1.e des ravageurs du cotonnier est
-,
(1) Bénin, Burkina-Faso, Cameroun, Centrafrique, Côte-d’Ivoire, Mali,
Niger, Sénégal, Tchad, Togo.

-3-
largement répandu et est indispensable. Dans les 11 pays précités, plus de 80%
des surfaces sont traitées et la consommation d’insecticides était de 12,652
millions de litres de produits en 1984/85 ce qui représente une valeur d‘environ
14 milliards de francs CFA (Cauquil, 1985).
Ces derniéres années , la conjoncture économique aidant, les prix de
matières actives n’ont cesse d’augmenter alors que celui de la fibre baisse
sur le marché mondial, Devant cette situation, les sociétés de développement
responsables de la filiere coton souhaitent, entre autres, voir les coûts de pro-
tection phytosanitaire diminués. C’est aujourd’hui l’une de leurs principales
préoccupations. On peut obtenir une réduction de ces coûts en diminuant les frais
lies à l’un ou plusieurs des trois facteurs suivants : les matières actives
insec ticides, le nombre d’applIcationsau cours d’une campagne et la technique
d’epandage des produits.
Le nouveau Pr(ogramme mis en place avec le démarrage du Projet de Dé-
veloppement Rural du Sénégal-Oriental tente de répondre à cette préoccupation du
Développement en agissant sur les quantités de matières actives épandues, et sur
le nombre d’applications. Dans le premier cas il s’agit de voir si on peut
utiliser dans les conditions du Sénégal des doses plus faibles que celles actuel-
lement vulgarisées, tout en contrôlant efficacement les ravageurs. Dans le second,
il s’agira d’apprécier l’importance relative de chacune des cinq sppilcations
realisés durant la campagne et de voir si éventuellement on pourrait en suppri-
mer une, tout en maintenant des niveaux de production satisfaisants. Un programme de
protection phytosanitaire rationnelle doit s’appuyer sur la connaissance des in-
sectes
nuisibles et de leur évolution au cours de la culture. Ce dernier aspect
peut aider la lutte chimique en permettant de mieux orienter les interventions.
C’est dans ce cadre que le programme étudie la dynamique des populations des prin-
cipaux ravageurs nuisibles au coton dans la zone de culture au Sénégal. Ce travail
prend nécessairement en compte le cotonnier dans l’agrosystème.

CHAPITRE 1 : SITUATION ENTOMOLOGIQUE DU COTbA\\INIER AU SENEGAL ET DANS LA
SOUS-REGION :
1.1. - Les insectes ravageurs :
Le cotonnier est l’une des plantes cultivées les plus attaquées par
les insectes ravageurs. Tout au long de soc; cycle, du semis à la récolte, il
est l’objet d’attaques plus ou moins importantes d’insectes varies.
En Afrique
au Sud du Sahara près de 500 espéces d’inse/ctes vivent aux dépens du cotonnier
(Delattre, 1973). Suivant l’organe attaque de la plante, on distingue :
- les ravageurs des semis et plantules constitués principalement
par des Coléoptères.
- Les ravageurs des feuilles qui se retrouvent dans tous les
ordres d’insectes.
- Les ravageurs des organes florr!Pères et des capsules essentiel-
lement domines par des Lepidoptéres
et que:l.ques Hétéroptères.
Au Sénégal, la faune nuisible comporte une dizaine d’espèces cou-
ramment rencontrées. Son importance et sonIncidence sur la production co-
tonnière varient en fonction des années (D/iongue, 1986 a). Nous donnons
ci-après quelques caractéristiques des espkces les plus représentées.
1.1.1. - Ravageurs phylloph/sges :
-___-__--__--~_-- -,-.,_--
1.1.1.1 - sylemt_a_aerosj-ira_F. (Lépidoptère
, Pyralidae)
Cette pyrale est répandue en Afrique intertropicale sur le cotonnier
et diverses autres Malvacées. Les Chenille#s , de couleur vert pâle sont
translucides, portent des pattes noires et mesurent 22 mm environ à leur
complet développement. Aux jeunes stades , !elles rongent le parenchyme des
f e u i l l e s ; plus tard elles découpent le li/mibe en constituant un abri en forme
de cornet ou elles vivent groupées. La chrysalidation a lieu à l’intérieur
de ce cornet. Plusieurs générations se suc’ciédent dans l’année.
1.1.1.2 - Spodoptera 1ilttoralis Boisd. ( Lépidoptère, Noctuidae)
_---_--__--_~~_,_--_--___ -----
I
Cette espèce très polyphage
se irencontre en Afrique et à Pladagas-
I
car. La chenille , 35 à 40 mm de long, est/. de couleur gris-brun plus ou moins
foncée avec des lignes jaunes latérales 0111 dorsales ; elle porte en outre
1
des tâches triangulaires noires : deux a :/‘avant, deux à l’arrière, parfois
sur tous les segments . Au stade jeune, les chenilles vivent groupées sur les
l
feuilles dont elles rongent le limbe. Lesjciégâts sur cotonnier en Afrique
I
Tropicale ne sont pas genéralement très importants. C’est surtout en
/

-5-
Afrique du Nord dans l’assolement bersim-coton où l’incidence de ce ravageur
est trés importante (Parry, 1982). Le cycle de l’insecte dure 3 semaines a9
un mois dont 15 jours de vie larvaire. Au Sénégal S. littoralis s’attaque ega-
lement a la pomme de terre, aux choux et à la laitue (Collingwood et al,
1981).
1.1.1.3. @@sfa tabacf-@pd.(Homoptére
, Aleyrodidae)
C’est une espèce cosmopolite et trés polyphage. On dénombre plus de
cent espèces vegétales attaquées en Afrique (Pierrard , 1983) dont : cotonnier,
Hibiscus SP., dolique, tomate, pomme de terre, aubergines, tabac, manioc, hari-
cot, patate douce, niébé > Cucurbitacées.
L’adulte a le corps jaune et porte deux paires d’ailes membraneuses
blanches couvertes d’une substance poudreuse. Les larves jaunâtres et trans-
lucides sont mobiles au premier stade puis se fixent ultérieurement sur les
tissus végétaux . La pupe a l’aspect d’un petit bouclier clair et porte des
soies caractéristiques. Les oeufs sont disposés en arcs de cercle successifs
à la face inférieure des feuilles et portent un pédicelle inséré dans les
t i s s u s vegétaux.
La duree des différents stades du cycle est de : 2 à 5 jours pour
l’incubation des oeufs , 18 à 30 jours pour le développement larvaire , 2 à 3
semaines pour les adultes (Delattre, 1973).
Les larves s’alimentent en implantant leur stylet dans (ou entre)
les cellules du limbe vers le phloème. Chaque piqûre correspond sur la feuil-
le à un petit cercle décoloré, jaunâtre. En cas de forte attaque, la feuille
prend une teinte pourpre à violet foncé; de plus il y a réduction de la crois-
sance , chute des organes fructifières et diminution du potentiel de production.
L’aleurode du cotonnier excrète par ailleurs une substance sucrée
(miellat) qui coule sur les feuilles et les capsules ouvertes ; ce miellat
colle les fibres de coton et favorise le développement de fumagine sur celles-
ci. Ce “collage” , outre qu’il déprécie la valeur de la fibre, pose d’énormes
difficultés à l’égrenage et la filature. Les dégâts de B. tabaci constituent un
épineux problème pour certains pays d’Afrique producteurs de coton (IRCT,
1986). Ce ravageur est également vecteur de deux maladies virales du cotonnier :
l a mosalque e t l e “ l e a f curl”.
1.1.1.4. Aphis_goSS~ii_blQ~.~Homoptère
, Aphididae !
C’est une espèce rencontrée tant dans les régions tropicales que
dans les régions tempérées. Ses plantes-hôtes sont nombreuses et variées :

c
-6-
cotonnier, Hibiscus spp. arachide, tomate, aubergines, niébe, Cucurbitacees,
cafeier, citrus, cacaoyer, tabac, pomme de terre , ail. On distingue deux
formes d’adultes :
- les aptéres de couleur vert cl&Lr (jeunes colonies) ou vert
foncé (individus âges).
- Les ailes à tête et thorax noir :mat, abdomen vert sombre.
Les larves et les adultes piquent: les tissus tendres pour prélever
la sève, provoquant des déformations des ftj!0-lles, un ralentissemknt
de la
croissance et une dimunition de la productl’.on. Les pucerons sont également
à l’origine de dégâts indirects par le depdit. d’une exudation sucrée sur les
feuilles (developpement de fumagine) et sur les capsules ouvertes (fibre
s o u i l l é e ) . Par ailleurs , d.gossypii wst un vecteur du virus de la “maladie
bleue” du cotonnier.
Dans les régions tropicales, il :j;a!mble que, la reproduction se fait
exclusivement par parthénogenèse (Schmuttez!:er , 1969). Selon le même auteur,
à 28-30°C l’insecte passe du premier stade nymphal au stade adulte en 4 jours,
et à 25-28°C en 10-12 jours.
1 . 1 . 2 . - Ravageurs des boutons f/Lgzaux et des capsules :
- - - - ------------------n----------------
- - - - -
Ce groupe est essentiellement dol/n:;.né par les chenilles de Lépidop-
téres qui se nourrissent du contenu des cabsules.
1.1.2.1. Heliothis armiger# Bbn.(Lépidoptere-,
Noctuidae)
_--__----~-~----- ,-.,_ ---
Cette espèce se rencontre en Afriique , en Asie, en Australie et
dans le Sud de l’Europe. Ses plantes-hôtes, sont nombreuses et variées : Mal-
vacées (Cotonnier, N~X~iscus), Graminées (mis::Ls, sorgho, mil), Légumineuses
(haricot, niébé), Solanacées (tomate, pomm/e de terre , aubergines), etc.....
Les chenilles sont de coloration genérale très variable (du vert
clair ou noirâtre avec des ponctuations brlwnes) mais caractérisées par une
ligne blanche latérale au-dessus des stigmlates. La chenille s’alimente
en pénétrant aux premiers stades larvaires dans les boutons floraux et aux derniers
s t a d e s lar\\lai;-es d a n s
les capsules enclore vertes et aqueuses . En fin de
développement , elle s’enfouit dans le sol/ pour se chrysalider à
5-10 cm
de profondeur sous forme d’une chrysalide jbcun marron portant deux épines
à l’extrémité abdominale. A 22°C , le cyclle dure environ 6 semaines dont 25
/
jours de développement larvaire en 5 Stade;s (Bourdouxhe, 1982). c)n n‘observe
pas de diapause en climat intertropical (ciimq à huit générations par an).
Mais dans les régions
à saison froide marqiuée, une partie de la population
peut entrer en diapause (Pierrard , 1983).j ‘Les adultes ont des moeurs es-
/
sentiellement nocturnes. Ils sont capables! Ide se déplacer sur de longues
ai 4+a*c-P9
I
,

Au Sénegal, H.armigera est actuellement le ravageur dominant de la
culture cotonnière. La ma:jeure partie des dégâts sur les organes florofruc-
tifères lui est imputable (Diongue, 1986 b). Chez la tomate, les chenilles
peuvent causer des pertes de récolte de l’ordre de 60 a 90% (Collingwood
e t a l . ,
1981) ;
les attaques les plus importantes se situent entre Janvier et Mai
dans la région du Cap-Vert (Bourdouxhe, 1982).
1 . 1 . 2 . 2 . DiParoPsis watexsii R o t h s . ( L é p i d o p t è r e
-.------------------------
,Noctuidae)
C’est une espece africaine monophage, inféodée au cotonnier. Elle
sévit principalement dans la partie septentrionale de l’Afrique au Sud du
Sahara.
Les oeufs de couleur bleu-turquoise sont pondus sur les parties
tendres du cotonnier et portent des lignes se terminant en couronne a leur par-
tie apicale. La chenille est claire à l’éclosion puis passe du vert au rou-
geâtre. Elle possède une tête et des pattes thoraciques noir brillant et porte
trois tâches rouge en forme de flêches sur les anneaux abdominaux.
Dès l’éclosion, la chenille perfore et évide les boutons floraux ;
aux stades ultérieurs, elle s’attaque aux capsules en y pénétrant et se nour-
rit de l’intérieur. Les organes attaqués restent suspendus à la plante par des
fils de soie (caractéristique d’une attaque de Dipar0psi.s ). Une chenille peut
ainsi détruire une dizaine de boutons floraux durant sa vie larvaire (Pierrard,
1983). La chrysalidation a lieu dans le sol à 10 - 15 cm de profondeur : la chry-
salide brun-clair est protégée par une coque faite
de fines particules de
terre agglomérées par la salive.
A 3O”C, le cycle de l’insecte dure environ un mois (Schumetterer, 1969). Tro i s
à quatre générations peuvent se succeder au cours d’une saison de culture. En
conditions défavorables (saison sèche) l’insecte entre en diapause au stade
chrysalide.
Des températures diurnes de 30°C combinées avec des températures
noct’urnes de 15°C pendant l’incubation et les stades larvaires, suivies de
températures journalières de 30°C induisent la diapause chez la majorité
des individus (Schmutterer, 1969).
Avant 1981, D.watersi était le ravageur le plus important de la cul-
ture cotonnière au Sénégal. En 1978-79, il a causé des dégâts importants
au Senégal Oriental et en Haute Casamance (Bournier, 1979). Depuis, les po-
pulations observees sont :faibles et principalement localisées dans le Sine-
Saloum et la Casamance.

c
-8-
Cette récession de D.watersi s’expliquerait par la généralisation
depuis 1981 de l’utilisation des pyréthrinol.des auxquels ce ravageur est par-
ticulièrement sensible (Delattre, 1983).
I.1.2.3. E~EZ~S_spp.(LépC~optére, Noctuidae)
Ce ravageur a la particularité de s’attaquer aussi bien aux organes
florofructifères qu‘aux pousses.
Deux espèces sont rencontrées !au Sénégal : Earias biplaqa
Wlk, et
E.insulana Boisd. La chenille, de couleur !b:;un - marron , est trapue et carac-
térisée par la présence sur le corps de tu/bercules charnues terminées par des
soies d’où le nom de “chenille épineuse du cotonnier”. Le huitième segment
abdominal porte des tubercules brunâtres cihez E.biplaqa et blanchâtres chez
E.insulana (Schmutterer, 1969).
La femelle capable de pondre dles centaines d’oeufs , depose ceux-ci
,
isolément sur les jeunes tissus de la placite. Avant la differenciation des
boutons floraux, les chenilles se comporte’nt en mineuse dans les extrémités
de la plante, provoquant un écimage caractlé;ristique
: flétrissement et mort
du sommet. Plus tard , elles s’attaquent aux organes florofructifères qu’elles
rongent ; la perte
de production peut ainsi être importante. Avant de se
chrysalider la chenille tisse un cocon en forme de barque brunâtre , résis-
tant et dur ; la chrysalidation a lieu SUI’ les plants. Le cycle de Earias spp
dure 4 a 6 semaines (Frohlich et Rodewald, 1970).
Au Sénégal, jusqu’en 1983 ,Ea&s
sp. etait présent sur toute la
zone cotonnière , maigre des niveaux de populations relativement bas. Au cours
des deux dernières années, il n’a été obs&rvé qu’en Casamance , particulièrement
à Kolda. En 1980, il a été responsable de’dégâts appréciables sur les organes
florofructifères (Diémé et Cissé , 1981).
1.1.2.4. &Ptptophlei3la 1hcotreta Meyr. (=Rrggropicce leucotret.3
________ -------!- .,_---_---- ----
MeYr. ) ( L é p i d o p t è r e , Ol&hreutidae).
C’est une espéce africaine plhs commune dans la forêt que dans les
savanes. Elle a pour plantes-hôtes princilpeles le cotonnier, le mais et les
Citrus ; d’autres plantes telles le poivr!wn, le piment, l.e goyavier lui servent
I
d’hôtes alternatifs.
l
La femelle dépose ses oeufs sioit en groupes , soit isolément sur
les capsules. A l’éclosion, la chenille penètre directement dans la capsule,
chemine quelque temps dans la paroi carpellaire puis s’attaque aux graines
dont elle se nourrit ; le trou de Pénétra;tion laisse souvent sortir du mucilage
qui sèche par la suite. La chenille de cc/uleur générale gris-jaunâtre, prend

-9-
avec l’âge une teinte rosâtre sur la partie dorsale, et mesure 15 mm à complet
développement. A ce stade , elle perfore un trou et sort de la capsule pour
pour aller se nymphoser dans les débris végktaux ou sur le sol. La nymphe
est abritée dans un cocon et porte une double rang&e d’épines sur chaque
segment abdominal. Plusieurs chenilles peuvent vivre simultanement dans une
capsule. Le cycle de l’insecte dure en moyenne un mois (Delattre, 1973).
Au Sénégal on n’a pas encore observé de populations importantes
de C. leucotreta sur cotonnier ; il ‘est occasionnellement rencontré certaines
années, principalement en Moyenne Casamance (Bournier, 1979, 1980 ; Diemé,
1982). Par contre sur poivron et piment C.leucotreta cause des dégâts tr&s
importants dans la zone des Niayes (Bourdouxhe, 1982).
1.1.2.5. Dgsdercus voelkeri F (Hétéroptére
,Pyrrhocoridae)
- --,---------------'
Le genre Dysdercus (Punaise rouge du cotonnier) compte plusieurs
espèces attaquant le cotonnier. En Afrique D.voelkeri est la plus repandue
et la plus nuisible (Delattre, 1973 ; Parry, 1982). C’est la seule espèce
qui attaque des plantes autres que les Malvales,
notamment le mil et le
sorgho (Pierrard, 1983). Les dégâts de ce ravageur sont le fait aussi bien
des adultes que des larves.
L‘adulte mesure 10 à 15 mm de long ; les ailes antérieures sont de
couleur ocre à ocre-orange et portent chacune une tâche noire au milieu ;
:La membrane est noire avec un fin liséré clair au bord apical . Les antennes
et les pattes sont noires, le ventre est rouge ou jaune et porte des bandes
transversales blanches.
Les larves sont de couleur rouge vif et dans les derniers stades
leur abdomen porte des bandes blanches.
L’infestation des cotonniers se fait toujours par des adultes
migrants (ceux à ventre jaune) provenant de Malvacées sauvages en fin de cy-
cle végétatif. Cette migration a toujours lieu à une période précise, entre
le vingtième et Le trentième jour après la floraison (Pierrard, 1983).
L’insecte se multiplie ensuite sur place. Adultes et larves se nourrissent
des graines de coton. La prise de nourriture a lieu en fin d’après-midi,
Xa nuit ou tôt le matin (Schmutterer, 1969). Les adultes atteignent les graines en
enfonçant leur rostre dans la caps-;e;qucnt aux larves,el:es ne peuvent s’attaquer
qu’aux graines des i--psu^es Guvertes,leur
rostre étant C0UYt.lEt.S piqûres

- 10 -
constituent une voie d’entree pour les mic$oorganismes pathogènes dont le plus
fréquent est Nematospora gossypii; les spoiees de ce champignon contaminent le
stylet de la punaise et sont injectees loris de la prise de nourriture (Schmutterer,
1969).Les piqûres sur jeunes capsules entrsjinent leur abscission.
La nutrition des larves provoque’ la souillure des fibres, la perte
du pouvoir germinatif des graines ainsi qiu’une diminution de leur teneur en
huile et de leurs qualités alimentaires.
Le cycle de l’insecte dure 4 à 5 semaines en fonction de la tempé-
rature (Schmutterer, 1969).
1.1.3. Autres ravageurs :
_---------- - - - -
On rencontre d’autres espèces d’importance secondaire. Leur impact
sur la production est nulle ou trés faible. C’est le cas de Cosmophila flava
(Lépidoptère
,Noctuidae), Xanthodes graklsii : ( Lépidoptère , Noctuidae),
Empoasca sp. ( Homoptère ,Typhlocybidae,),
Lygus vosseleri ( Hetéroptère,
Miridae), Oxycarenus hyalinipennis (Hétér<>ptère , Lygaeidae)et des Thrips chez
les phyllophages. Parmi les ravageurs descapsules signalons Pachnoda sp
(Coléoptère,Cetonidae)
et Nezara sp. (Hété:/roptère , Pentatomidae).
L’importance relative de ces es:beces varie donc d’un endroit à l’au-
tre et d’une année à 1”autre.
1 . 2 . - Les techniques de lutte h:tuellement disponibles :
L’entomofaune nuisible au cotonker se caractérise par sa grande
importance numérique et sa grande diversite. Pour lutter contre ce complexe,
diverses techniques sont mises en oeuvre. Ces moyens de lutte préventive ou
curative entrent dans trois catégories ; lies techniques culturales , la lutte
biologique et la lutte chimique.
1.2.1. - Techniques
_-----
cultu&lq
----------,
:
Il s’agit généralement de moyeris préventifs entrant dans le cadre
d’une bonne gestion phytosanitaire : rota;t.ions, dates de semis, sarclages,
arrachage et incinération des cotonniers,a:près
récolte, destruction si possible
des plantes hôtes à proximité du champ. &s différentes pratiques visent plu-
s i e u r s o b j e c t i f s :
- éviter la coincidence entre Ge stade phénologique sensible de la
plante et l’arrivée du ravageur cible. Ail.r,.si les semis précoces peuvent rédui-
re les attaques de D.waters.i . En côte-d ’ 1~ voire, les semis tardifs éliminent
l’acariose et diminuent l’incidence de C; 4 eucotreta(Vaissayre, 19g5) ;
- rompre le cycle biologique dk l‘insecte en allongeant la période
sans nourriture ;
- éliminer les ravageurs dont: a chrysalidation a lieu dans la plante
(Cryptophlebia spp. et Earias SU~).

- il -
1.2.2. Résistance variétale :
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Les varietés pileuses reduisent les populations de jassides . Les
caractéres “frego” (bractees non enveloppantes) et “okra-leaf” (feuille
digitée) ont une nette action sur la parasitisme en permettant une meilleure
pénétration de l’insecticide dans la masse végétale (Pauly et Vaissayre,
1980). Face au problème du coton collant lie à A.gossypii et B.tabacJ ,
la sélection de lignées “okra-leaf” est une des solutions préconisées
(Renou, 1984, 1985).
.
Vaissayre et Hau (1985) observent sur les variétés glandless un
parasitisme de début de végétation pouvant entraîner des pertes de récoltes
que ne subissent pas les variétes classiques. Le caractère “high gossypol”
semble exercer une antibiose vis à vis des chenilles de H.armigera et
D.watersi
(Pauly et Vaissayre , 1980).
L’exploitation de la résistance variétale présente cependant deux
limites. D’une part c’est un processus long. D’autre part, il arrive qu’une
variété sélectionnée pour sa résistance à tel insecte, soit attirante pour
tel autre insecte ; c’est le cas des lignées pileuses résistantes 21 Empoasca
SPP* mais plus parasitées par les Acariens et certaines Noctuelles que les
lignées glabres (Delattre, 1973).
1.2-3. - Utilisation d’agents biologiques :
_~-------~~----~~~~~~-~~~~~~~~~~
De nombreuses études sont menées depuis des années au laboratoire
et au champ sur l’utilisation d’entomophages et d’entomopathogènes . Les
résultats vulgarisables obtenus jusqu’ici ne concernent que les larves de
Lépidoptères (Cauquil, 1985).
Les entomophages les plus utilisés appartiennent à la famille
des Trichogrammidae et sont susceptibles de parasiter les oeufs de plusieurs
Lépidoptères ( H.annigera , S. derogata, Earias spp). Chez les entomopathogères,
2es études portent essentiellement sur les virus et les bactéries . Le lzirus
de la polyédrose nucléaire de
Mamestra brassicae (L) et le virus de la poly-
drose nucléaire d ‘Autogru-ha californics (Speyer 1 produits à l’échelle indus-
trielle sont actifs sur H. armigera, D. watersi, S. littoralis
(Jacqumard e t
Delattre , 1977 ; Jacquemard , 1978 ; Ferron et al., 1983 . Vaissayre,
1.985 ; Coly et. Diop , 1985). La bactérie
Bacillus thuringiensis possède d+s
sérotypes actifs sur certaines chenilles comme celles de S. derogata
(Renou, 1984 >, D. watersi et H. armigera (Jacquemard, 1982 > .
L’utiliwtion pratique des agents biologiques est limitée par leur
s p é c i f i c i t é e t l e u r a p p l i c a b i l i t é . P a r a i l l e u r s , ils n’ont pas encore donné à
eux seuls des résultats comparables à ceux obtenus en lutte chimique.

--..-.es--_ll<
-,
,-.--.-
-_-~
- 12 -
C’est la raison pour laquelle, les expérime!qtations menees actuellement le
sont dans le cadre d’une lutte conjuguée (insecticides chimiques + agents
biologiques) (Renou, 1984 ; Vaissayre, 1985 ; Aspirot et Menozzi ; 1 9 8 5 ;
Cadou, Togola et Konaté 19853.
Plusieurs attractifs sexuels (pheromones)ont été mis au point par les
industries
et les Instituts de recherches! Ces phéromones servent au piégeage
des adultes de Lepidoptères.Le piégeage permet surtout d’orienter la lutte
chimique.
1.2.4. Lutte chimique
- - - - - - - - - - - - - :
Elle constitue actuellement l’eissentiel
de la protection des cultures
cotonniéres.
En Afrique francophone le Po/urcentage des surfaces traitées
est passé de 1% en 1961-1962 a 84% en 1983-84 (Cauquil, 1985). L’importance
du parasitisme et les limites inhérentes aux autres méthodes évoquées plus haut
font que la lutte chimique reste encore niécessaire (IRCT, 1986).
Depuis une vingtaine d’années kleiaucoup de progrés ont eté accomplis
dans le domaine de la protection chimique dles cotonniers. Ces progrès sont allés
dans le sens d’une meilleure efficacité dc/s interventions et de la réduction
des coûts de protection phytosanitaire : mise au point de nouvelles spécialités
phytopharmaceutiques ayant des propriétés très diverses, rationalisation des
traitements insecticides, amélioration des modes d‘épandage, réduction des
doses de matières actives épandues.

- 13 -
CHAPITRE II : DYNAMIQUE DES POPULATIONS DES PRINCIPAUX RAVAGEURS DU
COTONNIER AU SENEGAL
La connaissance de l’entomofaune nuisible et de son évolution
au cours du temps, est un elément indispensable à l’organisation d’une
protection phytosanitaire rationnelle. Dans ce cadre l’étude de l’évolu-
tion des populations volantes et larvaires des principaux ravageurs entomo-
logiques du cotonnier, s’impose comme une action permanente devant permet-
tre de prendre une décision opportune ponctuelle.
11.1. - Dynamique des populations -adultes :
11.1.1. - Matériels et méthodes :
____-__--------------
Deux types de pièges ont été utilisés en fonction des ravageurs
c i b l é s .
11.1.1.1. - Pi*ges
- - - - lumineux
- - - - - - - - - - - à- gaz
- - - :
Destiné à la capture des Noctuelles , ce type de piège (figure 1)
a été installé dans trois sites : Koungheul (sud du Sine-Saloum), Vélingara
(Haute Casamance) et Kolda (Moyenne Casamance). Dans chacune de ces loca-
lités , un observateur basé sur place a assuré le
suivi du piège. Celui-ci
fonctionnait onze heures par jour (de 19 h à 6 h) ; la collecte , le triage
et le comptage des insectes capturés se font tous les matins.
1 1 . 1 . 1 . 2 . - Pièges colorés
- - - - - - - - - - - - - :
Ce sont des assiettes en plastique jaune contenant de l’eau et
du détergent liquide . Ce type de piège (figure 2) destiné a la capture
des aleurodes (Bemisia tabaci) a eté placé dans chacun de points d’essais
(Koungheul, Sinthiou Malème, Vélingara et Kolda), au milieu d’une parcel-
le de cotonniers non traités , de 405 m2 de superficie. La collecte et le
dénombrement des aleurodes se font en fin d’après-midi. Le contenu des as-
siettes (eau + détergent) est régulièrement renouvele
11.1.2. Rosultats et discussions :
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
La figure 3 donne l’évolution des populations de H.armigera et de
S. littOral.iS a Kot:ngheul où le piège a fonctionné du 1 er Septembre au
3C Octobre. Les captures d'Heliothis ont lieu entre le 10 Septembre et le
26 Octobre, ces deux dates correspondant respectivement au 60e et 106e
jour après la levée des cotonniers dans les champs les plus proches.
Chez Spodoptera les captures se sont étalées du 3 Septembre au 30 Octobre
(53e et 110e jour après levée). Les pièges lumineux n’ont été! mis en lace
qu'en fin août-- début septembre . Ainsi , les informations sur les tous

a .I:
-
14


-’


- 15 -
premiers vols de noctuelles n’ont pas eté recueillies.11 y a eu des problémes
d’approvisionnement en gaz, qui expliquent l’existence de périodes sans cap-
tures sur les figures 3 (du 22/09 au 04/10 et du 16 au 21/10), 4 (du 15/C19
au 04/10 et du 12 au 16/10) et 5 (du 20/09 au OS/10 et du 15 au 24/10).
L’absence de données au cours de ces differentes périodes incite a être pru-
dent dans l’interprétation des resultats de 1985. L’evolution des populations
de Heliothis à Koungheul présente un seul maximum de vols enregistré vers le
07/10. Cette periode se situait en pleine phase florofructifére, ce qui cons-
titue un danger pour une culture non protégée. En effet, H. armigera est pra-
tiquement le seul responsable des dégâts sur boutons floraux et capsules dans
la zone de Koungheul. Quant à S.littosalis
, le maximum de vols se situe
dans la semaine du 05 au 11 Octobre, mais la plus grosse partie des captures
a été obtenue avant cette période c’est-b-dire pendant la phase végétative.
A Kolda, le piége lumineux a fonctionné du 25 Août au 2 Novembre.
T,out au long de cette période, trois ravageurs ont été régulièrement enregis-
trées. Ce sont par ordre d’importance décroissante : Earias sp , H.armigsra
S.littoralis.
Les premières captures sont relativement importantes par rapport
à l’ensemble de la période considérée, ce qui laisse penser que les premiers
vols sont bien antérieurs à l’installation du piège. La figure 4 montre que
les populations de Earias sp. sont largement supérieures a celles des deux
autres espèces. Kolda est la zone où ce ravageur a été, le plus fréquent durant
la campagne 1985. Contrairement à Koungheul, ici l’évolution des populations
des trois espèces considérées est assez fluctante,
avec des
maxima
obser-
vés entre fin Août et début Septembre. Par ailleurs les captures de H.armigera
de même que celles de Earias sp. restent encore relativement élevées en fin
Octobre début Novembre ; ceci s’explique par le fait que les cotonniers etaient
encore en plein développement à cette époque,suite aux semis tardifs dans la
région.
A Vélingara, les données intéressantes recueillies au piège lumineux
C@ncernent H.a.rmigera, D.watersi et
Xanthodes sp., ce dernier étant un ravageur
phyllophage d’importance secondaire (figure 5). Le piège a fonctionné du 23/08
au 14/11/86.
Ici la dynamique des populations de H.armigera présente à peu
près la même allure que celle observée à Koungheul ; les premières apparitions
sont enregistrées à la meme époque , mais le volume des captures est moins im-
portant à Vélingara, D. wat:ersi , important ravageur des organes florofructi-
fères, est apparu plus tard (début octobre) ; il a été uniquement rencontré
en Casamance. L’évolution de ses populations présente deux maxima (autour
du 8 Octobre et du 2 Novembre) ; le deuxième maximum correspond à une autre

FIGURE 3 :
CAPTURE AU PIEGE LUMINEUX DE KOUNGHEUL
1985
1
SpoIJOPTEFtA LITTORALfs
HELIOTHIS
ARMIGERA
K!4.lBRE OE F!APILX?NS CAF’TURFS I S E M A I N E
LU
15
10
5
.
1

_
_
.__
.-
-.-.
.-II
FIGURE 4; CAPTURE DES Lff-1DOFTERES AU PIEGE LW~INE~X
KOLf)A ,1985
’ Spodopirra ::::uiü:ii
kiCliofhi%
armigcra
Earias Sp.
A
GUphPé5
Nbrc de Papillons
Scmrinc
l
fc
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r-4
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..
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i
1

FIGlJRE5: CAPTURES AU PIEGE LUMINEUX ) VELINGARA,,l985
HFLIOTHIS A R M I G E R A
[m-j
0~pARO~sls
WATU
I*rUJ
XANTHODES S P .
-
PIFGE NON F ONCTFONNEL
NSRE D E PAPILLONS
CAPTURES S E M A I N E
A
I
2518
01109
08~09
15109
OO/
13/10
25110

0

--
---
- 20 - /
&nération, l’espéce pouvant en donner tr/cis a quatre par an, Chez Xanthodes SP.,
l e s v o l s o b s e r v é s
ont eu lieu entre le 2oA08 (mise en place du Pi@ge) et la
fin Septembre ; 1 ‘importance des premieri.ai captures indique que l’apparition
des premiers vols est antérieure a
1
l’ins,allation du piége.
1
I/
Quant au piégeage de B.tabaci ‘bar assiettes
colorées, seules les don-
nées de Vélingara ont été exploitables. 1 ans nos autres points d’essais divers
problémes (oiseaux, pluies , etc...) n’ob..,& pas permis la tenue correcte des pié-
ges. Le graphique de la figure 6 donne 1”evolution des populations d’aleurodes.
à Vélingara. Le piège y a fonctionné du j1’7 Septembre au 11 Decembre. Durant toute
cette periode B.tabaci était présent. Ju/squ’à la mi-Octobre,
les populations ont
été très faibles. C’est à partir de Cett/e date que le nombre d’aleurodes cap-
turés augmente très régulièrement pour 4 trteindre le seul maximum observé autour
du 12 Novembre c’est-à-dire au 120 e jo& après la levée. Cette période de pul-
lulation de B.tabaci correspond à la
;du cycle du cotonnier, l’ouverture
des capsules mûres ayant commencé.
ce stade phénologique de la plante que
les attaques de l’aleurode sont les pl&dommageables car les dégâts qui en re-
sultent ont une conséquence économique ciiirecte (dépreciation de la fibre de co-
ton). Ceci a été observé sur la parce1142 non traitee.
11.2. - Evolution des populat_bns larvaires :
/
11.2.1. Matériels et méthf3des :
___--_--_-_-__--i_<__-_
Le suivi de la dynamique des /p!opulations larvaires a été basé sur des
/
comptages de ravageurs observés sur deux parcelles de cotonniers non traitées
contenant chacune 18 lignes de 25 m. A /partir du début de la floraison, une fois
/
par semaine, dans chaque parcelle, six j#.eds de cotonniers sont choisis au ha-
sard sur deux lignes et materialisés pdr du fil rouge. Sur ces pieds, on ramasse,
trie et dénombre toutes les espèces de/<henilles rencontrées
au niveau des d.if-
férents organes végétatifs et florofrut;tifères. Les comptages sont arrêtés
quand il n’y a plus de ravageurs . Cetlze étude a été réalisée à Koungheul ,
Sinthiou Malème, Vélingara et Kolda et; porte sur les principales chenilles dé-
/
prédatrices dans ces sites.
I
II .2.2. Résultats et di’s-ussions :
-----------w----t-- -----
Les figures 7, 8, 9 et 10 do&nent l’evolution des populations larvai-
res des principaux Lépidoptères
observjéis, sur cotonnier respectivement
à Sinthiou
I
Malème, Koungheul, Vélingara et Kolda! ‘Dans ces différentes localités, les che-
nilles récoltées les plus nombreuses S/ont celles de H.azmigera
dont la présence
I
est principalement liée à culture du coton. Ce ravageur se rencontre
à peu près
à la même époque dans ces zones (débuij::Septembre a debut Novembre) ; les maxima
Ii

FIGURE .7 : CAPTURES DE LARVES DE
cap*~StR~~i0kJ MALEME,1985
Figure.($ : CAPTURES DE LARVES DE H.ARMIGER/-
KOUlUGtiEUL,IPBCi
H
10
9
8
6
108
31 /cm
07!09
14tQS
21109
28Jos
ostrc t2110
19/lO
26110
02t11

I
c c; z) cr) w fi
ci 3 a % W d cn -/
i
\\
\\
\\

FIGURE.10 : CAPTURES DE LARVES DE H.ARMIGERA, EARIAS sp. ET
si. LITTORALIS
- /, , KOLDA,1985
Nbn de larves mplu&s/.rr-i**
- wiotk?i?r
- %adoptcra

,
-24-
/
de populations se situent dans la premiér,e quinzaine du mois d’octobre .
Comme dans le cas des captures d’adultes :(:cf 11.1.2.), c‘est a Koungheul
qu’on observe les niveaux les plus élevés1 , puis a Kolda, Vélingara et Sin-
thiou Maléme. Les autres especes (D.wates,Si, Earias et
, S.littoralis)
ont eu une présence moins etalee dans le /temps que celle de H. armigera.
A Vélingara, les larves de D.watersi sont1 ,observées entre la mi-Septembre
et la mi-Octobre (figure 9). A Kolda lesi zhenilles de Earias sp. sont prtkien-
tes entre début Septembre et mi-Octobre, iavec deux maxima,
à la mi-Septembre
et autour du 7 Octobre. S.littoralis do& une bvolution semblable (figure 10).
La pression parasitaire est assez forte i!~Kolda au cours de la Premiere décade
d’octobre car les populations larvaires (es
i trois ravageurs considéres sont
maximales à cette période comme le montrt;,la figure 10.
II.3 - Conclusions :
La mise en place tardive des P:i+ges lumineux et le manque de cap-
tures a certaines périodes par défaut deigaz ont réduit la portée des résul-
tats obtenus en 1985. Cependant les donn$es enregistrées sur les différentes
noctuelles étudiées ont fourni des infornations intéressantes quant ci leur
importance relative et des indications si:r la distribution de leurs popula-
tions dans le temps. AillSiH.a~igera
s’est révélé comme le ravageur le
plus largement distribué , avec Koungheull comme zone de prédilection.D.watersi
I
@tEarias sp. sont essentiellement localisés en Casamance,à Vélingara pour
le premier et à Kolda pour le second. C/‘est au cours des deux premières
décades du mois d’octobre que les popula/t:ions des ravageurs des organes
florofructifères sont les plus nombreuses. Ceci est un fait important dont il
faut tenir compte dans le cadre de la proitection
phytosanitaire , car cette
période
se situe en pleine phase de fru/ctification des cotonniers. Le pié-
geage de B.tabaci par assiettes jaunes a/ /bien fonctionné 21 Vélingara, où
l’évolution de ses populations se tradui/t par une courbe a un seul maximum
situé autour de la mi-Novembre . L’aleuroide du cotonnier qui ne constitue
pas encore un problème majeur au Sénégal , mérite un suivi rigoureux étant
donnée l’incidence qu‘il pourrait avoir jsur la qualité de la production.
L’étude de la dynamique des
i
pcpulations
de ravageurs devra être
poursuivie de façon systématique. Pour cIela il conviendra d’améliorer les
pièges existants, de diversifier les mé$.hodes de piégeage et d’assurer
un couverture plus complète de la zone c ‘intervention. Ainsi, cet outil
pourra être utilisé dans la prise de I
dibcision d’application de traitements
pesticides quand celle-ci est indispensitble.

- 25 -
CHAPITRE III : EXPERIMENTATIONS INSECTICIDES
Le producteur de coton se trouve confronté aujourd’hui ii la néces-
sité de protéger chimiquement sa culture avec des pesticides qui cofitent de
plus en plus cher. Le coEt de la protection phytosanitaire est devenu une
des preoccupations
principales du développement . Pour les réduire, il y a
trois facteurs sur lesquels on peut jouer
: quantités de matières ac-
t i v e s , le nombre d’applications et la technique de traitement. Nous avons mis
en place deux types d’essais exploitant
les deux premiers facteurs en re-
lation avec les responsables des societés
commerciales de pesticides.
111.1. - Essais de comparaison de doses de matières actives :
111.1.1. Objectif :
- - - - - - - -
Le but de ce type d’essai est de comparer plusieurs doses de ma-
tiéres actives à l‘hectare pour deux associations binaires et de voir s’il
est possible d’utiliser dans nos conditions, des doses plus faibles de py-
réthrinordes
que celles actuellement vulgarisées , tout en contrôlant effi-
cacement les ravageurs * L e s pyréthrinoldes s o n t e s s e n t i e l l e m e n t u t i l i s é s
pour lutter contre les chenilles de Lepidoptères
qui sont parmi les ravageurs
les plus dangereux pour la culture cotonnière au Sénégal.
111.1.2. Matériels et méthodes :
___-_L-------~~~----~
L’essai a été réalisé en station dans deux sites : Sinthiou Ma-
lème (Sénégal Oriental) et Vélingara (Haute Casamance). La pluviomètrie et
le calendrier des différentes
opérations culturales dans ces deux locali-
tés figurent en annexe I et II.
A Sinthiou Malème la variété L 299-10 vulgarisée dans la zone,a été J-
tllisée tandis qu’a Vélingara , ce fut la variéte IRMA 96 + 97 en prévulga-
risation.
Les produits et les différentes doses ont été fournis par la
Société ROUSSEL-UCLAF. Il s’agit de deux associations binaires ,pyrethrinoide +
zzgcnophosphoré : deltamkthrine + triazophos et deltamethrine + diméthoate.
Les traitements sont effectues a l’aide de pulvérisateurs à dos
à pression entretenue de type BERTHOUD , munis d’une rampe horizontale a
quatres buses. Cinq applications insecticides ont été réalisées durant la cam-
pagne , à raison d’une tous les 14 jours à partir du 45 e jour après la le-
vée.
Le dispositif utilisé est celui des blocs aléatoires complets avec
six répétitions. Chaque parcelle élémentaire contient dix (10) lignes de

e-p--
-,
--
/
I
- 26 -1
cotonniers de 20 m dont les six centrales/ sont traitées :
Les traitements correspondant1 aux différentes doses testées sont défi-
nis comme suit :
I
A = Deltamethrine + Diméthoatl 13,5 g + 300 g m.a/ha (témoin)
B = Deltaméthrine t Diméthoatle 10 g + 300 g m.a/ha
C = Deltaméthrine + Diméthoatle 7,5 g t 300 g m.a/ha
D = Deltaméthrine + Triazophois 10 g + 150 g m.a./ha
E = Deltaméthrine + Triazophos 7,5 g + 150 g m.a/ha.
Au niveau de chaque parcelle 1, les observations ont porté sur :
- f l o r a i s o n : comptage quotid/Len du nombre de fleurs blanches sur
1
I
deux lignes (environ 200 plants) ;
- ramassage quotidien et dénonbrement des boutons floraux et des
capsules attaqués
et tombés sur deux interlignes. Les chenilles de H. armigera
trouvées dans ces organes également Compt!$es ;
- infestation : comptage , à ila veille de chaque application insec-
/
ticide, des principaux ravageurs entomoloig:iques sur 10 pieds de cotonniers
choisis au hasard sur deux lignes ;
- analyse sanitaire du coton- raine : le
-;-
pourcentage de coton-graine
attaqué est determiné a partir de la
/
récoLi:e obtenue sur une ligne ;
- rendement : il est calculé 13 partir du coton-graine récolté sur les
l
quatres lignes centrales de la parcelle. I
111.1.3. Résultats et diiscussions :
------ --m.----__c*
--_--_-_
- Floraison 42 comptages ont 9:é effectués à Sinthiou Malème et 46
à Vélingara. Le tableau no1 donne les rés’uiltats obtenus à Sinthiou Malème et à
Vélingara.
- Abscission parasitaire : Le/s résultats cumulés des dénombrements
d’organes florofructifères attaqués et dei chenilles d’H.armigera trouvées dans
les organes ramasses sont donnés dans le tirbleau 2.
Les résultats ainsi présentés1
notamment ceux concernant l’abscission
l
parasitaire, sont nets. L’analyse stat.ist/ique a mis en evidence des différences
significatives entre les doses testées tain.1 pour les boutons floraux et les
capsules attaqués que le nombre de chenililes d'Hel.iothis trouvées dans les organes
I
Lombes .
/
- - -
-
:,es différences significatives sont marquses d’une , de deux et de trois asté-
risques respectivement aux niveaux P = 5%, 1% et O,lZ. Le classment des moyennes
est fait selon la méthode de la plus peti e différence significative au niveau
5%. Dans chaque colonne des tableaux,...es valeurs ayant les mêmes lettres ne
sont pas significativement différentes. Ft et Fb donnent les valeurs de Sne-
decor respectivement pour les traitements et les répétitions. CV est le coef-
f icient de variation,

- 27 -
TABLEAU 1 : Cumul du nombre de fleurs exprimé en milliers à l'ha
TRAITEMENTS
SINTHIOU - PALEME
I’CLINGARA
478,6
t
613,7
t
463,5
577,2
462,4
569,8
452,3
625,l
470,3
566,5
Ft
1,42
t
1,65
t
Fb
6,30
4,00
CV.%
4,31
8,70
-

TABLEAU 2 : Abscission parasitaire à Sinthiou Maléme (31 Observations) et Vélingara (56 observations).
T
SINTHIOU MALEME
T
VELINGARA
TRAITEMENTS
-__------- ----------------------------------------- -------------- --------------
Boutons(+)
Capsules (+>
Chenilles
a;;;;:&(+)
;;;y?$g ( f7 )
attaqués
attaquees
ffeliothis (++ 1
;;y;,s, ( + 1
22,85 bc
32,08
28,5
21,67
24,79 abc
38,6 b
25,00 c
29,65
12,l
19,48
28,44 bcd
42,2 b
25,90 c
29,lO
23,6
24.90
31,67 d
57,3 c
16,94 ab
23,81
18,0
18,54
23,39 ab
37,5 b
16,32
20,76
15,3
19,94
21,57 a
25,6 a
h
3,70%
1,18
2,22
2,31
5,56***
10,76***
Fb
1,35
0,73
2,20
2,91
2,98
1,76
CV%
13,19
18,02
19,94
13,44
16,31
6,05
Transf.
Jx:
logx
6
logx
(+) Boutons floraux et capsules attaqués exprimés en milliers/ha
(++) : Nombre de chenilles d'Heliothis à l'are.

- 29 -
Observations sur-pieds des principaux ravageurs
-
: Les tableaux 3 et 4 donnent respec-
tivement à SinthFou MalBne e t & Vélingare P l e s resultats des dénombrements de ch-
nilles des dif ferentes esi>èces e
Tableau 3 : Cumui du nombre. de chenilles a l’are sur 4 observations à
--
Sinthiou MaIème.
+
OBJETS
Heliothis
Sylepta
:osmophila
Spodoptera
-
-
A
215,8 ab
2500,o
156,3
173,6
B
345,9 bc
2899,3
208,4
416,7
C
232,3 abc
2413,2
295,2
381,9
D
138,9 a
121,5
104,2
E
352,6 bc
17,5
138,9
173,6
Ft
3,64*
N.A.+
2,29
2,lO
F b
3,33
1,44
1,41
C V %
22,20
51,67
Transf.
F
l o g (x+1)
Tableau 4 : Cumul du nombre de chenilles à l’are sur 5 observations à Velingara.
-
-
--
OEJETS
Heliothis
liparopsis
Tosmophila
Sylepta
ipodoptera
-
-
A
428,3
63,6
272,0
40,5
23,1
B
497,7
98,4
248,9
40,5
23,1
c
503,5
86,8
243,1
127,3
23,1
D
329,9
52,1
214,l
598
28,9
E
312,5
40,5
173,6
1196
98,4
-
-
-
-
N.A. -t
N.A.+
N.A.+
Ft
0,99
1 ,Ol
F b
0,31
1,37
C V %
25,37
25,50
Transf.
J-X
+ NA : Données non analysées.

- -
I
1

*
- 3 O i-
A n a l y s e s a n i t a i r e e t r e n d e m e n t s :
Les tableaux 5 et 6 donnent respec tlv lement l e s resultats d e l ’ a n a l y s e
s a n i t a i r e e t d e s r é c o l t e s d u c o t o n -.qriaine a S i n t h i o u Maleme e t ti V e l i n g a r a .
Tableau 5 : Pourcentage du coton-g
n e a t t a q u é .
% Coton attaqué
OBJETS
$ - I - - - - - - - - - -
J*inthiou
j[aléme
3,05
3,33
2,26
3,32
3,76
3,66
2,79
3,20
3,57
4,19
Ft
0,70
0,14
Fb
2,74
0,73
CV%
41,89
24,61
Transf .
ircsin fi
Arcsin
x
r
Tableau 6 : Rendements en coton-gr
ie exprimés en kg/ha
-
--
LB: ifnthiou
J é l i n g a r a
OBJETS
Mi3 lème
-
---,
A
921
1392
B
965
1293
C
835
1330
D
996
1352
E
866
1273
l
‘Ï-
Ft
0,55
0,28
Fb
5,58
1,22
CV%
24,16
16,40

- 31 -
e
Les traitements D et E renfermant du triazophos ZI 150 g de matiére
active a l’ha assurent une protection des organes florofructiféres signifi-
cativement supérieure b celle obtenue avec les traitements contenant du dime-
thoate a 300 g de m.a/ha (tableau 2 et 3). Ceci met en évidence une activité
du triazophos supérieure a celle du diméthoate sur les chenilles deprédatrices
des boutons floraux et des capsules.
L’association deltaméthrine + triazophos est plus efficace avec
la dose faible de deltaméthrine qu’avec la dose forte . Ainsi pour le trai-
tement deltaméthrine + triazophos à 7,5 + 150 g m.a./ha, l’abscission para-
sitaire et le nombre de chenilles d'Heliothis du shedding ont éte significa,-
tivement inférieurs a ceux observés pour le traitement deltaméthrine + tria-
zophos à 10 + 150 g.m.a/ha. Cette amélioration de l’activite du mélange
sous dosé en deltaméthrine pourrait s’expliquer par un problème de qualité
de l’équilibre entre le pyréthrinoide et l’organophosphoré engagés dans l’as-
sociation.
Le synergisme résultant des activités des deux composés est plus
important pour la dose de 7,5 g de deltaméthrine que celle de 10 g. Il n’en est
pas de même pour l‘association deltaméthrine + diméthoate où le sous-dosage du
pyréthrinoide conduit g
une augmentation du nombre d’organes florofructi-
fères attaqués.
Quant aux rendements en coton-graine observés avec les différents
tra:itements,
ils sont statistiquement équivalents
: la réduction de la dose
de deltaméthrine dans l’une ou l’autre association ne modifie par le rendement.
111.2. - Traitements insecticides basés sur un calendrier sous-
tractif g l i s s a n t :
111.2.1. - O b j e c t i f :
- - - - - - - -
Cet essai a pour but d’évaluer l’importance relative des différentes
applications insecticides effectuées au cours d’une campagne et de voir
si
éventuellement on pourrait en supprimer une, tout en maintenant des ni-
veaux de production satisfaisants.
111.2.2. - Matériels et méthodes :
________-------------
L’essai a été implanté en champ paysan à Keur Serigne Diabel près
de Koungheul, au sud du Sine Saloum.
L’insecticide utilisé est un binaire vulgarisé : Cyperméthrine
“high Cis” + Profénos titrant 9 + 83 g m.a./l et épandu à raison de 3 litres/
ha/application à l’aide d’un pulvérisateur ULV * de type MICRO ULVA. Ce pro-
duit est fourni par la Société CIBA-GEIGY.
-
-
* ULV : Ultra Low Volume.

.
-32.. i
L ’ e s s a i a kté r é a l i s é suivantile d i s p o s i t i f d e s b l o c s al6atoires
complets à 6 répétitions + La parcelle d;Smentaire est constituée de 10
lignes de cotonniers de 20 m, dont les uj centrales sont traitkes :
L’essai comportait les 6 trai’zeiments suivants :
A = 5 applications insecticides durant la campagne (témoin)
B = 4 applications durant la f:ampagne : 2e, 3e, 4e et 5e
C = 4 applications durant la j:dimpagne : lère, 3e, 4e et 5e
D = 4 applications durant la calmpagne : lére, 2e, 4e et 5e
E = 4 applications durant la f;aimpagne : lere, 2e, 3e et 5e
F = 4 applications durant la fi:almpagne : lère, 2e, 3e et 4e.
L’intervalle entre deux appliri:aitions
successives est le 14
jours ; la première ayant lieu au 45emeijiour après la levée. Le tableau 7
ci-après résume le principe du calendriilr de traitements soustractifs
I
glissant.
/
!
I
Tableau 7 : Calendrier des traitements pci)ustractifs glissant
87 JAL 101 JAL
1
A
+
+
+
t
t
-,
B
0
B-k
+
t
t
/-
C
+
t
+
-
D
+
t
0
t
+
-
E
F
JAL : nombre de jours après la levée ; b : application insecticide
0 : pas d’application insecticide.

- 33 -
Au nilreau de chaque parcelle elémentaire
les observations ont porté
sur :
- la floraison : trois comptages hebdomadaires du nombre de fleurs
sur deux lignes ;
- l ’ a b s c i s s i o n p a r a s i t a i r e : ramassage et comptage deux fois par
semaine, sur deux interlignes , des organes florofructiféres ainsi que les
chenilles de H.armigera trouvées dans ces organes ;
- l’analyse sanitaire : le pourcentage de coton-graine attaqué est
détermine h partir de la récolte sur une ligne ;
- les rendements en coton-graine : ils sont déterminés à partir
de deux r&coltes successives des quatre lignes centrales. La première récolte
a lieu à 50% de capsules ouvertes.
111.2.3. - Rbsultats e t d i s c u s s i o n s :
___---------------------
I I I . 2 . 3 . 1 . - Floraison et abscission parasitaire :
_______-----------------
- - - - - - - - - -
28 observations ont étk faites sur la floraison et 35 sur l’abscis-
sio:n. Le tableau 8 donne le cumul des fleurs, des boutons et des capsules
attaqués, exprimés en milliers par hectare, ainsi que le nombre de chenilles
de H.armigera
à l’are récoltées dans le shedding.
L’analyse de l’ensemble des résultats montre que la suppression de
l’une ou l’autre des cinq applications n’a pas de conséquence sur la floraison.
On enregistre pratiquement. le même nombre de fleurs tant chez les objets ayant
reçu 4 applications que chez le témoin.
C’est au niveau de l’abscission parasitaire qu’apparaissent des dif-
fér’ences s i g n i f i c a t i v e s . Pour les boutons floraux attaqués, l’analyse de 3.a
varlance permet de distinguer deux groupes extrêmes et un intermédiaire. Cet-
te classification des traitements est liée à
la dynamique de H.armigera
qui
est quasiment le seul ravageur de capsules rencontré dans la zone de Koungheul.
.~
Dans l’analyse des données, si des différences significatives existent,
elles sont marquées d’une , de deux et de trois astérisques respectivement
aux niveaux P = 5%, 1% et O,l%. Le classement des moyennes est fait selon
la ,méthode de la plus petite différence significative au niveau 5%. Dans les
colonnes des tableaux de résultats, les valeurs ayant les mêmes lettres ne sont
pas significativement différentes. Ft et Fb donnent les valeurs de Snedecor
respectivement pour les traitements et les répétitions ; CV est le coefficient
de variation.

-34-
j
Tableau 8 : F l o r a i s o n e t a b s c i s s l o n p a r a s i t a i r e .
CHENILLES
OBJETS
TCAPSULES
ATTAQUEES
HELIOTHIS
h
266,l
1: 08 a
15,46
5,4 a
259,3
1L 58 a
17,64
11,6 b c
272,4
If 85 ab
15,56
11,6 b c
255,8
2c 93 b
17,96
18,l c d
254,5
1t 64 a b
15,61
22,2 d
276,4
1; 92 ab
13,75
10,2 a b
-.
0,66
Ft
1 ,!t/ 617*
1 ,lO
4,79**
Fb
1 ,lO
I
1 )-> 018
1,75
1,88
1
cv
10,30
L ,/
11 30
11,53
25,78
Transf.
d
JC
X
log(x+l)
I I I . 2 . 3 . 2 . A- n- a-l y
- s
e sa&
---w-e. a i r e e t r e n d e m e
i-----------------n t s :
D e u x recoltes o n t é t é e f f e c t u é e s . 1 analyse s a n i t a i r e a é t é f a i t e à l a
première . L e t a b l e a u no9 d o n n e l e s princl a u x r é s u l t a t s .
Tableau 9 : Pourcentage de coton-graine a1&-1 /_ aqué et rendements en kg de coton-
I
g r a i n e à l’ha.
-- -/
% Coton-graine
El
OBJETS
:2
a t t a q u é
réc 3 13:Ii. te
--
---
1,74
837
1034
1,93
/
809
1040
/
2,69
735
922
2,Ol
727
1044
2,33
I
/
846
1088
2,28
865
1065
!
-_-
Ft
0,47
0,41
0,26
Fb
1,03
1,44
0,33
CV%
27,15
27,80
26,40
Transf .
Arcsin G
--.-I

- 35 -
Dans le premier groupe on trouve les traitements A et B chez lequel
l’élimination de la Premiere application n’entraîne pas d’augmentation du nom-
bre d’organes attaqués par rapport au témoin . Cela s’explique par le fait
qu’au moment de la Premiere application insecticide la pression parasitaire
erait encore trés faible. L’autre groupe extreme contient uniquement l’objet
D chez qui on note une augmentation significative de l’abscission des boutons
floraux par rapport au temoin A, suite a la suppression de la 3e
application.
Celle-ci se situait en phase florofructifére et à une période où les populations
de H.amigera devenaient plus importantes.
On observe qu’il y a trois fois plus de chenilles de H.amigera
chez D que chez le témoin (tableau 8). Les objets C, E et F correspondant
à l’élimination respectivement de la S!e, 4e et 5e applications constituent
un groupe intermédiaire entre A et D.
L’analyse des rendements en coton-graine n’a pas mis en évidence
des différences significatives entre traitements . L’augmentation du shedding
observé en D ne s’est pas répercuté
sur le rendement; le phénomène de compen-
sation à dû jouer. Le cotonnier est une plante qui a une grande capacité de com-
penser la perte des organes florifères en cas d’attaques modérées, en accé-
lérant la formation des ébauches.
111.3. Conclusions :
L’essai comparaison de doses de m.a./ha dans lequel deux associations
binaires étaient impliquees a mis en évidence deux problèmes : tout d’abord que
sur les chenilles en général la deltaméthrine donne une meilleure efficacité
en association avec le triazophos (150 g m.a./ha) qu’avec le diméthoate (300
g . m.a./ha) . Un tel résultat peut être exploité dans le cadre d’un programme
de régionalisation des traitements phytosanitaires en fonction du parasitisme
de la zone cotonniere. Dans une région ou les Lépidoptères , notamment Holiothis
prédominent l’association deltaméthrine + triazophos semble mieux adaptée.
Les formulations contenant du diméthoate sont à utiliser plutôt dans les zones
où le parasitisme suceurs - piqueurs est plus important. Par ailleurs , l’as-
sociation deltaméthrine f triazophos assure mieux la protection des organes
florofructifères par la plus faible dose testée du pyréthrinoide (7,5 g. m.a/ha),
alors que dans l’association deitaméthrine + diméthoate , le sous dosage du
pyrethrinoide
conduit à une augmentation du nombre d’organes attaqués. Dans aucun
des cas il n’a été observé de différences significatives dans les rendements
en coton-graine obtenus avec les différentes doses.

/
-36-
I
Dans l’essai de traitements inse&Scides bases sur un calendrier
soustractif glissant, il n’y a pas eu non plus de différences de rendements
entre le temoin (5 applications) et les autres parcelles (4 applications).
Cependant le shedding parasitaire et les pop/u:lations larvaires de H.armigera
sont significativement plus i.mportants si on! supprime la troisième appli-
cation alors qu’ils sont équivalents à ceux du témoin quand la Premiere
application n’est pas effectuée. On constate! iaussi dans la zone cotonnière,
/
que parfois il n’ y a quasiment plus de ravalgeurs au moment de la cinquiè-
me application.
Une éventuelle réduction du nomtirs d’applications insectici-
des devrait porter sur la Premiere ou la cinquième . Mais l’opportunite
d’une application est fortement liée à la dynamique des populations de ra-
vageurs qui varie en fonction de differents ifacteurs du milieu et de la cul-
ture. D’où la nécessité de repeter un tel edsai sur plusieurs campagnes
pour pouvoir tirer des conclusions fiables. i
En tout état de cause, la dynamicue des populations d’insectes
au cours de l’année doit peser d’un grand pc/iids dans la prise de décision.
/

- 37 -
CONCLUSIONS GENERALES ET PERSPECTIVES
*********
Ce travail a aborde l’étude des populations des principaux insec-
tes ravageurs du cotonnier au Sénégal ainsi que les possibilités de maTtri,-
ser au moindre coût leur évolution . Les résultats obtenus ont permis de
degager un certain nombre de conclusions et des perspectives pour les recher-
ches sur l’entomologie du cotonnier.
L’entomofaune nuisible du cotonnier au Sénégal est assez diver-
s i f i é , mais les attaques sont le fait d’une dizaine d’espéces. L’importance
et l’incidence de ces ravageurs sur la production varient en fonction des
années. Jusqu’ici les dégâts les plus importants sont dûs aux chenilles
des Lépidoptères déprédatrices des organes florofructifères, mais les
piqueurs-suceurs notamment B. tabaci , commencent a prendre de l’ampleur.
Les études sur la dynamique des populations en 1985 montrent une variabilité
du parasitisme en fonction des différentes régions de la zone cotonnière’:
H .armi gera , ravageur dominant et S.littoralis sont présents h peu près
par tout, D.watersi et Earias sp sont
surtout distribués en Casamance ,
alors que les piqueurs-suceurs se rencontrent au Sénégal Oriental et en
Casamance.
Il est possible de contrôler ce parasitisme en organisant une pro-
tection phytosanitaire rationnelle intégrant toutes 7es techniques utilisables.
La lutte chimique reste encore indispensable , mais elle doit être repensee
en vue de la rendre raisonnee. Dans la conjoncture economique actuelle
et suite aux récentes décisions des pouvoirs publics concernant la cession
des intrants , il est nécessaire de trouver les moyens permettant de dimi-
nu’er les coûts de protection chimique afin d’améliorer le revenu des produc-
teurs. Les résultats obtenus dans les essais insecticides indiquent qu’il
est possible de réduire les doses de matières actives actuellement épandues,
et, dans certains cas, le nombre d’applications, sans compromettre la pro-
tection ni les rendements.
Aujourd’hui les conditions d’une redynamisation des recherches
cotonnières se mettent en place. Il faudra profiter de cette conjoncture
pour rendre la recherche en entomologie du coton plus efficace et plus
ambitieuse. Nous formulons ici quelques propositions qui vont dans ce sens.
Organisation du dispositif de recherche :
Jusqu’ici les essais entomologiques en milieu contrôlé sont im-
plantés dans quatre
s i t e s : Koungheul, Sinthiou Malème, Vélingara et Kolda.
Ce réseau expérimental qui permet une couverture assez bonne de la zone

-
/
- 38 - i
cotonnière doit être maintenu
et les infrastructures améliorées . Avec l’instal-
lation du programme coton a Tamba, la stat&on de Sinthiou Maléme du.‘faLt de sa
proximité, devient le principal point d’ee#sais.
Elle devra accueillir l’essen-
tiel des expérimentations et les études n(i!cessitant un suivi régulier de la part
_/
de l’entomologiste. Dans les autres local+tés , compte tenu de leur éloigne-
/
ment et de la faiblesse des moyens en perr/;ennel d’exécution qualifie,
i l f a u -
dra envisager un allégement des protocole& et se limiter a un programme réellement
/
faisable dans de bonnes conditions.
Autrj:ment dit ces localités devront servir
de points d’appui où seront réalisées lesi observations classiques et des essais
liés au parasitisme local.
I
I
Concernant le personnel, il faubra définir un programme d’activités
pour les observateurs
pendant l’intercampagne. Au cours de cette période,
il est également souhaitable de faire avek eux le bilan de la campagne écoulee
et d’organiser d leur intention des séances de formation interne.
,
Axes de recherches :
A partir des problèmes phytosarii,taires recenses sur le terrain et
/
des préoccupations du développement ,

onipeut dès maintenant identifier certains
axes de recherches autour desquels le trkail devra être organisé :
- Etude de la biocénose pour II$E meilleure connaissance des insectes
ravageurs , des entomophages et des entorbopathogènes ;
- étude bioécologique des prindipaux ravageurs ;
- évaluation des nuisances
de! ces ravageurs au moyen des parcelles
l
à 3 niveaux de protection et des parcelll/:a filtres;
- étude de la dynamique des pobulations
des principaux ravageurs
du cotonnier et des cultures assolées.
- lutte chimique.
. Elargissement de la gamme ides matières actives efficaces
. étude des associations de /mlatières actives en fonction des rava-
1
geurs cibles
. c o n t r ô l e d e H.armigera ~
/
. réduction des doses de mat(i&res actives
. volumes d’épandage, modes jet fréquence de traitements (en col-
laboration avec la cellule R/D - SODEFII’flX)
. régionalisation des progr(q.mes de traitements en fonction des
fasciès parasitaires, dans un souci
d’ieconomie sur les coûts de protection
(en collaboration avec la R/D)
1
. suivi de B.tabaci
et aut Il:es suceurs-piqueurs.

- 39 -
. contrôle des
iules et autres ravageurs des semences et plan-
. ét,Jdes de laboratoire
sur la sensibilité des ravageurs aux insec-
ticides (DL 50)
- Etudes sur des vecteurs de la bactériose en collaboration avec l’o-
pération génktique
- lutte biologique.
.Inventaire des ennemis naturels des principaux ravageurs du coton-
nier.
- Développement de la lutte intégrée contre les ravageurs du cotonnier.
Intégration des moyens biologiques dans le programme de protection
??
chimique par utilisation de parasites
d’oeufs (Trichogrammes) et d’insectici-
des biologiques.

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AN N E X E-I
~....--c-..c---------c'
PLUVIOMETRIE SUR LES POINTS D'ESSAIS EN 1985.
-.-_---
T-
MOUS
DECADES
KOUNGHEUL
SINTHIOU
MALEME
VELINGARA
KOLDA
-
-
t
t
i 196
JUIN
17,2
42,5
44,s
32,0
57,0
64,7
TOTAL :
44,5
32,0
74,2
108,8
1Nb.J. pluie
2
2
6
I 7
-- -
t
t
77,0
29 ,o
059
498
JIJILLET
68,5
10,o
30,7
37,5
81,0
39,0
57,6
97,s
TOTAL :
226,5
78,0
89,2
139,8
Il NB.J.pluie
9
11
12
13
t
t
94 ,o
99 ,o
88,7
T 132,8
Ac?UT
87,s
49 ,o
138,3
97,5
119,5
68,O
3i,o
lb,5
TOTAL
301,o
216,0
258,0
244,8
NB. J.piuie
1 4
1 2
! 15 + 16
4-
3E,5
130,v
165,4
88,5
58,O
10,9
65,O
60 0
,
61,9
l
/
36,O
36,e
46,3
I
120
151,o
292,3
194,8
/TCT.-L
95
/NB.J. pluie
10
12
16
1 ci
!
j
1
/
__-____- ----
-
t
T
t
1
933
1,s
530
55,4
OCTOB?I:
2
?,2
039
297
3
1
TC)TALc :
16,5
?,4
-
-
7,?
5s,4
/
N'3.J. pluie I
3
2
2
2
T
i
4?5,4
721,4
74?,6
-/-I 51 t
?tq
r;l

AN N E X
C-..w----v--v--. : - II
-,-w.--v..--
CALENDRIER CULTURAL DES E! ibIS.
I-
OPERATIONS
l-
SINTHIOU
CULTURALES
KOUNGHEUL
MALEME (2j
YELINGARA
(1)
(2)
i
Précédent cultural
Mil
1MI ii3
Jachère
Grattage/labour
29/oE,
2 /!36 - 03/07
18 - 22/07
Semis
09/07
/0 /- 08/07
2 2 - 24/07
Levée
18/07
1 07
29/07
Resemis
2 110 7
NPK 1: Kcl
20/07
2 110 7
0 5 - 06/08
;Irée
13/08
1 /!O 8
25/08
ler sarclage
21/07
2 /107
07 - 09/08
2ème sarclage
31/07
21/09
Démariage
31/07
0 kO8
13 - 14/08
Euttage
1 '- 20/08
0 4 - 09/09
Traitements
01/9 au 27/10
2 /08 au 22/10
12/09 au 07/11
Récolte
26/1.1
1
- 13/x
06 - 07/12
_a: 300 kg'ha à Yélingara (Multiplication)
150 kg/ha à Si nthiou
(1) : essai calendrier sDustractif
(2) : essai compraison de doses

A N N E X E-III
----------------------
EVOLUTION DE LA CULTURE COTONNIERE AU SENEGAL DEPUIS 1964
ANNEES
suPmrIc~E (HA} 'RODUCTION CT.)
RENDEMENTS ( I%I
1964
102
5 4
529
1965
386
302
782
1966
1 037
1 228
1 184
1967
3 047
3 997
1 312
1968
6 447
9 738
1 510
1969
9 805
11 5QQ
1 173
1970
13 618
11 843
870
197J.
18 318
21 547
1 176
1972
20 354
23 283
1 144
1973
28 630
32 854
1 147
1974
38 588
42 997
1 088
1975
37 483
30 842
823
1976
43 843
45 207
1 031
1977
47 108
37 077
787
1978
48 299
33 800
700
1-79
32 9û8
26 868
869
2.990
29 913
20 607
688
19a1
31 977
41 007
1 282
i?82
42 028
47 081
1 120
1983
33 353
30 460
XL3
19%4
46 339
46 918
1 012
-85
33 848
27 942
825