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‘SI RCP
REPUBIQUE DU SENEGAL
Ministère de l’Enseignement Supérieur
Ministère de l’Agriculture
et de la Recherche Scientifique
et de I’Elevage
Ecole Nationale des Cadres Ruraux
Institut Sénégalais
(E.N.C.R.)
de Recherches Agricoles
(I.S.R.A.)
MEMOIRE DE FIN D’ETUDES
POUR L’OBTENTION DU DIPLOME D’INGENIEUR DES TRAVAUX
AGRICOLES (1.T.A)
Présenté et soutenu par
TACKO DRAME
(35ème PROMOTION)
Section Agriculture
Tuteur de stage
Maître de stage
Dr. Mamadou BALDE
C. Mbacké MBOUP
Chercheur entomologiste
Professeur
CNRAIBambey
ENCR/Bambey
Novembre 2000

DEDICACE
A AUah fe Tout puissant, le Miséricordieux, à son Prophète Mouhamed
(PSL) et à Clieikh Ahmadou Barnba Mbacké.
JE DEDIE CE TRAVAIL :
A mon père Mamadou DRAME et à ma m&e Khady BA pour leur affection et
bénédiction. Ils m’ont toujours guidée dans ma vie avec des prières et conseils qui
m’ont été d’une grande utilité. Qu’AIlah le Tout Puissant les protège et leur accorde
santé et longévité afin qu’ils puissent jouir du fruit de leur labeur.
A mes frères : Moustapha, Ibrahima, Abdourahmane, Samba, Khadime, Mouhamed
Ali et Almamy.
A Babacar DIOUF et à toute sa famille
A Monsieur Sidy Haïrou CAMARA, son épouse Alimatou NDIAYE et tous leurs
enfants. Que leur gentillesse soit récompensée.
A tous mes oncles: El hadji Kéba DRAME Mamadou DIALLO, Babacar NDOYE,
Djibril NDIAYE et à ma tante Néné DIAL.LO.
A tous mes cousins et amis : Ali Ba SOW, Makhtar NDIAYE, Fatoumata DRAME,
Mamy DIOP, Khady THIAW, Khady KA Nogaye KA, Fama DIAW, Selbé GUEYE,
Marne Alioune GUEYE, El hadji Alioune Badara NDIAYE, Abdou1 Aziz DIEDHIOU et
Ibrahima SENE.
A tous mes camarades de la 35ème, 36 et 37ème promotion.

REMERCIEMENTS
Au terme de cette étude, je tiens à remercier
au niveau de /‘Ecole Nationale des Cadres Ruraux (ENCR):
Mr Sidy Haïr-ou CAMARA Directeur de L’ENCR et à travers lui tout le corps
administratif.
Mr Cheikh Mbacké MBOUP ingénieur agronome, mon maître de stage pour ses
conseils et remarques pertinentes et à travers lui tous les enseignants à qui j’adresse
toute ma reconnaissance pour la qualité de la formation.
au niveau du Centre National de Recherches Agronomiques (CNRA):
Dr Marnadou BALDE chercheur entomologiste, chef du Service d’Entomologie du
CNRA de Bambey pour avoir bien voulu m’encadrer et pour sa disponibilité ainsi que
sa rigueur dans le travail qui me marqueront à jamais. Je tiens à lui exprimer ma
profonde gratitude.
Messieurs Abdoulaye DIOP et Mada THIAM, ,techniciens au Service d’Entomologie
du CNRA pour leur soutien technique et moral.
Monsieur NDiouga SAMB à qui je dois une grande reconnaissance pour sa
disponibilité lors de l’analyse statistique des données.
Dr Amadou BA dont j’apprécie beaucoup la modestie, la disponibilité, la compétence
et la contribution à ma formation.
Assane NGOM pour m’avoir soutenue pendant toute ma formation. Qu’AIlah le tout
puissant le prête longue vie et que Cheikh Amadou Bamba le guide.
Monsieur Moctar WADE pour la qualité des informations ainsi que pour la gentillesse
et le sens de l’humour qui sont exemplaires.
*
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-

Cheikh Ibrahima DIAïTE à qui je t’iens à témoigner toute ma gratitude pour son
soutien moral sans faille..
Mademoiselle Rosalie DIOUF, documentaliste au CNRA de Bambey pour sa
disponibilité lors de la recherche documentaire.
Boubou Lô DIOUF pour son appui technique lors de la reliure de ce mémoire.
Je tiens également à remercier Sitor NDOUR et sa famille pour leur accueil
chaleureux lors de mes séjours à Nioro.
Goumbo NDIAYE pour son appui technique lors de la mise en place et le suivi des
essais et à travers lui toute son équipe de temporaires.
Maman Khady MBAYE et toute sa famille pour le soutien moral
Madame Fatou Mbaye BA pour ses conseils d’aînée et à travers elle tous les anciens
étudiants de l’école.
L

LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Evolution de la population des thrips pour toutes les variétés
27
Figure 2 : Niveau de population totale des thrips en fonction de la variété
28
Figure 3 : Evolution de la formation de pédoncules fructifères
30
Figure 4 : Différence de production de pédoncules fructifères selon la variété
31
Figure 5 : Importance de la perte de production de fleurs selon la variété
33
Figure 6 : Evolution de la production de gousses des pieds choisis
34
Figure 7 : Comparaison des méthodes d’évaluation de la production
35
Figure 8 : Niveau des pertes de production de gousses selon la variété
36

LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Population totale de thrips et production de pédoncules
Annexe 2 : Production réelle de gousses des pieds individuels
Annexe 3 : Production en graines des pieds individuels
Annexe 4 : Production de gousses des parcelles unitaires
Annexe 5 : Production en graines des parcelles unitaires
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Ce mémoire de fin d’études a été réalisé dans le Service d’Entomologie du Centre
National de Recherches Agronomiques (CNRA) de Bambey sous le thème:
Identification de sources de résistance du niébé (Vigna unguiculafa) aux thrips
(Thysanopfera) au Sénégal.
Malgré son importance socio-économique et sa haute valeur nutritive, la production
du niébé au Sénégal est confrontée à de nombreuses contraintes d’ordre biotique
dont les thrips sont les plus redoutés.
Cette étude relative à la recherche de variétés résistantes à ces insectes à travers le
criblage d’un nombre relativement important de lignées de différentes provenances a
été réalisée en station à NIORO caractérisé par l’existence d’une très forte pression
parasitaire.
L’analyse des résultats montre qu’indépendamment du paramètre d’évaluation,
l’existence de lignées présentant une plus grande résistance aux thrips que la TVX-
3236 considérée comme témoin de résistance.
Du point de vue de l’évaluation du comportement des variétés par rapport à l’attaque
des thrips, tous les critères ont donne des résultats satisfaisants. Cependant, les
paramètres relatifs à la population des thrips et à la formation des gousses semblent
présenter plus d’intérêt.
La recherche d’une méthode fiable pour la détermination de la production potentielle
de gousses révèle que le suivi direct sur des pieds individuels choisis au hasard est
plus intéressant que le comptage des gousses après la recolte, même si cette
méthode demeure par ailleurs plus fastidieuse.

INTRODUCTION
1
Chapitre 1 : GENERALITES SUR LA RESISTANCE
1.1. DEFINITION
1.2. CARACTERISTIQUES DE LA RESISTANCE
1.3. IMPORTANCE DU CRIBLAGE A LA RESISTANCE
1.4. CONDITIONS DE CRIBLAGE
4
1.5. LIMITES DE LA RESISTANCE VARIETALE
5
Chapitre 2 : BIO-ECOLOGIE DES THRIPS
7
2.1. DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE
7
2.2. SYSTEMATIQUE
7
2.3. MORPHOLOGIE
8
2.4. BIOLOGIE
1 2
2.4.1. Reproduction
1 2
2.4.2. Développement
1 3
2.4.3. Interrelation avec plante-hôte
1 4
2.4.3.1. Comportement alimentaire
1 4
2.4.3.2. Transmission de maladies
1 6
2.4.4. Interrelation avec autres organismes
1 6
2.4.4.1. Thrips comme prédateurs
1 6
2.4.4.2. Ennemis naturels des thrips
1 7
2.4.4.2.1. Prédateurs
1 7
2.4.4.2.2. Parasitoïdes et entomopathogènes
1 7

2.5. METHODE DE CONTRÔLE
18
2.5’1. Méthode culturale
18
2.5.2. Méthode chimique
19
Chapitre 3 : EXPERIMENTATION
21
3.1. OBJECTIF
21
3.2. MATERIEL ET METHODES
21
3.2.7. Localisation
21
3.2.2. Dispositif expérimental
21
3.2.:3. Matériel végétal
22
3.2.4. Conduite de la culture
22
3.3. OBSERVATIONS
22
3.4. PARAMETRES D’EVALUATION
23
3.5. ANALYSE STATISTIQUE
23
Chapitre 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS
24
4.1. SITUATION PHYTOSANITAIRE
24
4.2. SITUATION DES THRIPS
26
4.3. PRODUCTION
28
4.3.1. Production de pédoncules
29
4.3.2. Production de fleurs
32
4.3.3. Production de gousses
33
4.4.. EVALUATION DES CRITERES
36
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
38
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
41
ANNEXES
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Le niébé (Vigna unguiculafa) prend de plus en plus de l’importance dans le système
d’exploitation agrkole avec environ 8 rnillions d’hectares de superficies emblavées
dans le monde dont 6 millions en Afrique (SINGH et al., 1997). D’après les
renseignements obtenus au niveau de la Direction des Statistiques Agricoles (DISA),
cette culture est passée au Sénégal de 45334 à 123365 ha entre 1990 et 1998 ; le
nord et le centre nord du Bassin arachidier étant les principales zones de production
avec 82% des surfaces cultivées en niébé.
Grâce à sa teneur en protéine relativement élevée allant de 29 à 43% (NIELSEN et
al., 1997), le niébé a une valeur nutritionnelle supérieure aux céréales comme le mil,
maïs, Sorgho et le riz qui constituent au Sénégal l’alimentation de base des
populations. Source de protéines moins coûteuse que celle d’origine animale
(viande, poisson, œuf), le niébé peut contribuer de manière significative à la solution
du problème de déficit protéique constaté souvent en Afrique.
Sur le plan économique, le niébé constitue une source de revenu non négligeable
pour les producteurs dans la mesure où même la fane peut faire l’objet de vente pour
l’alimentation du bétail. D’après les enquêtes effectuées au niveau de certains
marchés au Sénégal par DIEYE (1995) les recettes issues de la vente du niébé
grains peuvent varier entre 70.000 et 400.000 FCFA la tonne en fonction des zones
de production et de la période de l’année. Par ailleurs, la culture du niébé peut
contribuer également à l’amélioration de la fertilité des sols grâce à sa capacité de
fixation symbiotique de l’azote atmosphérique (GUEYE, 1989).
Malgré ces nombreuses vertus, le développement de cette culture rencontre
d’énormes contraintes qui sont principalement d’ordre biotique. Le niébé est en effet
l’une des cultures vivrières qui fait le plus l’objet d’attaque du semis à la récolte par
de nombreux déprédateurs allant du Striga aux insectes en passant par les maladies
cryptogamiques et virales (BAL, 1986 ; WADE, 2000; NDIAYE et al., 1995 ;
MASSALA, 1997). Parmi ces contraintes phytosanitaires, les insectes constituent la
principale cause de baisse de la production du niébé au Sénégal, particulièrement
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2
dans les zones à forte pression entomologique (BALDE, 1993). Compte tenu de la
fréquence d’apparition et de l’importance des dégâts qu’ils occasionnent à travers
l’avortement des fleurs et les possibilites de transmission de la virose (AMIN et al.,
1981), les thrips appartenant à la famille des Thripidae semblent être les plus
redoutés sur cette culture.
Dans le cadre de la lutte contre ces types de ravageurs, l’utilisation de produits
insecticides a toujours été privilégiée à cause non seulement de l’efficacité de cette
méthode, mais également du risque encouru dans le cas d’une protection inadaptée
de la culture. Compte tenu cependant des difficultés d’ordre socio-économique et
environnemental que pose l’emploi de tels produits, des solutions alternatives
durables allant dans le sens surtout de la mise au point de variétés résistantes sont
entrain d’être recherchées.
L’objectif de cette étude est d’identifier des sources de résistance aux thrips à travers
le criblage de lignées de niébé de différentes provenances dans le cadre du
programme d’amélioration variétale de la sélection.

3
1. 1. DEFINITION
Du point de vue phytosanitaire, la résistance variétale est une composante très
importante de la protection intégrée des cultures contre les déprédateurs, en
particulier contre les insectes ravageurs. D’après PAINTER (1951) cité par JACKAI
et SINGH (1988) la résistance d’une plante à un ennemi peut être définie comme
étant l’ensemble des qualités héréditaires permettant de réduire le niveau potentiel
de dégats que peut subir la plante. Les facteurs génétiques qui sont à l’origine de
cette resistance peuvent conduire aux résistances verticale et horizontale, la
première étant régie par un gène principal (résistance monogénique) et la seconde
polygénique contrôlée par plusieurs gènes (KUMAR, 1991).
1.2. CARACTERISTIQUES DE LA RESISTANCE
Le fondement de la résistance repose sur des caractères morphologiques!
anatomiques, physiologiques et biochimiques de la plante, pouvant agir seuls, de
manière synergique ou successive et influencer l’évolution des relations entre plante
hôte et ravageur (BALDE, 1993). Cette résistance peut être exprimée de plusieurs
manières suivant le degré de liaison entre insecte et plante à savoir par I’antibiose.
I’antixénose et la tolérance.
L’antibiose agit après contact de manière négative sur la survie, le développement
et la reproduction
de l’insecte provoquant ainsi des dysfonctionnements
physiologiques de ce dernier (CLAVEL et WELCKER, 1996). Cela peut être lié à :
CI un manque d’alimentation du fait de l’existence de barrières chimiques OL
mécaniques,
o une mauvaise digestibilité des aliments
CI une exposition des insectes à des facteurs abiotiques et biotiques défavorables
(PAINTER, 1958).
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4
L’antixhose ou non-préférence se manifeste par l’évitement de la plante comme
source de nourriture et/ou de lieu de reproduction grâce à l’intervention de facteurs
comme la couleur, la morphologie et l’odeur (substances répulsives) de la plante
(RADCLIFFE et CHAPMAN, 1965).
La tlolérance est la capacité d’une variété à réagir par une faible perte de production
face à une forte attaque du déprédateur qui aurait occasionné des dégâts
considérables ou même la mort chez une variété sensible (PAINTER, 1958).
1.3. IMPORTANCE DU CRIBLAGE A LA RESISTANCE
La création de variétés résistantes est une opération complexe qui fait appel à la
collaboration de chercheurs de différentes disciplines scientifiques (KUMAR, 1991).
Dans ce cadre, JACKAI et SINGH (1988) pensent que l’une des principales
composantes des programmes d’amélioration variétale pour la résistance aux
insectes ravageurs est le criblage qui consiste à rechercher des sources de
résistance. II représente la première phase à accomplir dans la série d’opérations qui
mènent à la création de variétés résistantes. Ces derniers auteurs sont de l’avis que
le criblage constitue même l’une des méthodes les plus fiables et les plus utilisees
~OUI~ l’identification de sources de résistance.
C’est dans ce cadre que les travaux de criblage réalisés au champ sous infestation
naturelle dans certaines institutions de recherches en Afrique révèlent l’existence de
varitités présentant une tolérance voire même résistance aux thrips. II s’agit en
particulier des variétés TVX-3236, TVu1509 et TVu2870 (SINGH et JACKAI, 1985;
SINlGH, 1987; JACKAI et SINGH, 1988). Le criblage de 54 entrées de niëbe
effelctuées à Bambey et Nioro par BAL (1990) montre que quelques unes avaient un
degré de tolérance presque identique à celui de la variété TVX-3236 de provenance
du Nigeria.
1.4. CONDITIONS DE CRIBLAGE
Parmi les conditions qu’il advient de remplir pour un bon criblage, il s’avère avant
tout indispensable de disposer d’une base génétique très diversifiée. D’où
l’importance de tester une population très élevée de lignées ou variétés.

Par ailleurs, l’élaboration de techniques appropriées de criblage nécessite des
informations biologiques relatives aussi bien à l’insecte qu’à la plante hôte que l’on
peut resumer d’après JACKAI et SINGH (1988) comme suit :
ILI relation phénologique entre insecte et plante-hôte;
LI relation de l’insecte avec les autres cultures ou hôtes de substitution ;
Y
stades sensibles de la plante attaquée;
CI stades de l’insecte qui causent les dégâts;
C I
profils du développement et du comportement de l’insecte par rapport à son hôte.
Ces informations sont importantes pour déterminer à quelle fréquence et pour quelle
densité de population du ravageur, I’infestation et le criblage doivent être effectués
sur le terrain.
D’après ces mêmes auteurs, l’évaluation de la résistance d’une plante aux insectes
se fait sur la base de plusieurs critères qui peuvent être simples ou complexes,
faisant intervenir des études physiologiques et/ou biochimiques. Une bonne
technique d’échantillonnage constitue également une composante essentielle du
programme d’évaluation de la résistance au champ. En effet, un mauvais
échantillonnage peut conduire à des conclusions erronées. Ainsi, les échelles
d’évaluation doivent être fondées entre autres sur l’ampleur des dégâts.
1.5. LIMITES DE LA RESISTANCE VARIETALE
D’après MESSIAEN (1981), c’est génotypiquement qu’une plante se trouve
résistante aux déprédateurs. Si la variété est une structure génétiquement stable
comme le cas d’une lignée pure, cette résistance se conservera au cours de
nombreuses générations et constituera ainsi le moyen de contrôle le moins
astreignant, le plus économique et le moins polluant. Cependant, cette méthode de
lutte peut connaître quelques limites d’ordre économique et technologique.
En effet, la création de variétés résistantes exige beaucoup de moyens financiers et
humains ainsi que du temps et de la patience, si ce processus se réalise surtout de

6
manière classique. En plus, la durabilité d’une résistance est relative du fait qu’elle
peut être éliminée à la longue par l’apparition d’une nouvelle race (ou pathotype) de
l’ennemi suite probablement à une pression de sélection (MESSIAEN, 1981)
D’après ce même auteur, cela arrive souvent quand un agriculteur entre en
possession de telles variétés qui l’incitent à abandonner les pratiques culturales et
même l’amendement organique et à pratiquer la monoculture.

7
2. 1. DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE
Du point de vue de la répartition géographique, les thrips se rencontrent presque
dans toutes les parties du monde et dans différentes zones agro-écologiques où 11s
S’att;aquent à une gamme variée d’espèces végétales allant des formations
forestières aux cultures (PRIESNER, 1950 ; RISBEC, 1950 ; DAVATCHI, 1958 ;
APPERT, 1967). La plupart des espèces tropicales sont peu présentes dans les
régions antarctiques caractérisées par un climat très froid à certaines périodes de
l’année (LEWIS, 1973).
Certaines espèces de thrips sont cosmopolites et se retrouvent dans tous les
continents. C’est ainsi que l’on retrouve sur le continent européen certaines déjà
signalées en Afrique, Asie ou en Amérique où elles s’attaquent généralement aux
cultures maraîchères, légumineuses, céréalières et autres cultures comme le coton,
le tabac et le café (SPEYER, 1934 ; DAVATCHI, 1958). II s’agit entre autres de
Thrips tabaci, Thrips pistaciae, Thrips iracunis, Taeniothrips méridionalis, Haplothrips
sorghicola, Taeniothrips traëgardhi.
Certaines espèces comme Frank/inie//a dampfi, F. occidentalis et Séricothrips
occipifa/is sont par contre plus spécifiques à l’Afrique (APPERT et DEUSE, 1982).
Dans ce continent, il a été signalé que Dolichothrips micrurus et Retithrips syriacus
S’att(aquent à certaines formations forestières comme Acacia senegal, Acacia seyal
et Eucaluptus camadulensis (BALACHOWSKY, 1951). Au Sénégal, seules les
espéces Mégalurothrips sjostedti et Frankliniella schultzei ont été rencontrées sur la
culture du niébé (BAL, 1986).
2.2. SYSTEMATIQUE
Sur le plan de la systématique, environ 5000 espèces de thrips regroupées sous
l’ordre des Thysanoptera ont été décrites (STRASSEN, 1960) cité par LEWIS (1973).

8
Cet ordre est subdivisé en deux sous ordres que sont les Terebranfia et les
Tubulifera (DAVATCHI, 1958). Le premier compte quatre familles (Aeolofhripidae,
Mefiofhripidae, Heferofhripidae, Thripidae), tandis que le deuxième n’a que la famille
des PMaeothripicfae (LEWIS, 1973). D’ailleurs, l’étude détaillée qu’il a faite de ces
familles montre l’existence de quatre sous-familles chez les Aeolofhripidae
(Erclfidafhripinae, Melanfhripinae, Mymarofhripinae, Aeolofhripinae), deux chez les
T h r i p i d a e ( T h r i p i n a e , Heliofhripinae) e t t r o i s p o u r l e s Phlaeofhripidae
(Phlaeofhripinae, Megafhripinae, Urofhripinae).
D’après ce même auteur, les Aeolofhripidae se rencontrent plus dans les régions
tempérées des hémisphères nord et sud et sont pour la plupart des prédateurs
facultatifs de petits arthropodes. Les Merofhripidae sont de minuscules insectes,
souvent aptères vivant dans les litières et les écorces des arbres en zones tropicales
et subtropicales, tandis que les Heferofhripidae sont des insectes des fleurs que l’on
retrouve le plus souvent en Amérique. La grande majorité des thrips parmi lesquels
on peut compter presque toutes les espèces d’importance économique,
appartiennent aux familles des Thripidae et Phlaeofhripidae et sont répartis à travers
le monde.
2.3. MORPHOLOGIE
Les thrips font partie des plus petits insectes ailés qui sont d’ailleurs souvent difficiles
à detecter individuellement sur une plante et dont la taille varie suivant les espèces
entrle 0,5 et 14 mm (LEWIS, 1973). Les espèces tropicales sont généralement les
plus grandes, contrairement à celles des climats tempérés mesurant entre 1 et 2 mm
de long. Ainsi, les observations faites par APPERT (1967) et APPERT et DEUSE
(1982) sur Thrips fabaci, Frankliniella dampfi, F. schulfzei et Thrips iranicus
appartenant toutes à la famille des Thripidae, montrent que la taille de ces espèces
varie entre 1 et 1,3 mm, tandis que celle de Haplofhrips sorghicola et Taeniofhrips
fraë,ardhi est comprise entre 2 et 3 mm.
Du point de vue de la coloration, ces mêmes auteurs montrent qu’elle est très
variable, allant de la couleur jaunâtre (Thrips fabaci, Taeniofhrips fraëgardhi) au noir
(Mé,galurofhrips sjosfedfi et Frankliniella schulfzei) en passant par le brun jaunâtre (F.
dampfi) et brun roux (H. sorghicola).

9
Les ailes sont généralement longues, étroites, frangées; plumeuses, irisées à soies
très longues permettant une bonne capacité de vol, incolores ou fortement
pigmentées selon les espèces (APPERT, 1967; APPERT et DEUSE, 1982). D’après
DAVATCHI (1958), elles peuvent être également disproportionnées à l’instar de
I’espèca Thrips pistaciae où les ailes antérieures sont plus la,rges que celles
postérieures. D’après LEWIS (1973), la longueur des ailes par rapport au corps
diffère souvent entre les groupes, espèces et sexes ; femelles et mâles pouvant être
Macroptères (longues ailes) ou Brachyptères (courtes ailes). II peut y avoir au sein
d’une même population un polymorphisme en terme de dimension et même de
présence ou absence des ailes. En effet, des formes aptères peuvent être observées
chez les deux sexes, même si elles sont plus importantes au niveau des mâles.
Par ailleurs, les ailes constituent sur le plan de la morphologie et de la position au
repos un moyen d’identification entre les sous-ordres et même entre les espèces. E!n
effet, les observations faites par LEWIS (1973) montrent que le groupe des
Terebranfia se distingue de celui des Tubulifera par le fait qu’au repos, les ailes
gauches et droites sont disposées parallèlement sur l’abdomen, contrairement à ce
qui s’observe au niveau du dernier groupe où celles-ci se superposent (Photos 1 et
2).
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Photo 2 : Sous ordre des Tubulifera (LEWIS, 1973)
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II
La paire d’antennes est insérée au niveau de la partie frontale de la tête entre les
deux grands yeux composés. L’antenne porte 4 à 9 articles dont le 7ème ou 8ème qui
est globuleux sert d’orientation (LEWIS, 1973; BOURNIER, 1975).
En plus des yeux composés qui sont de taille et de couleur différentes, les thrips
possèdent trois ocelles disposés en un triangle au sommet de la tête (LEWIS, 1973 ;
APPERT et DEUSE, 1982).
Une des caractéristiques remarquables des thrips est le fait que les pièces buccales
qui .sont asymétriques soient tirées en dessous de la tête (insectes hypognathes),
apparaissant souvent de manière originelle entre les pattes antérieures (LEWIS,
197:3). La morphologie et la structure des pièces buccales diffèrent entre les familles,
mais le mode d’alimentation est similaire pour toutes les espèces (type piqueur-
suceur). D’ailleurs, les observations faites chez l’espèce T. fabaci par NKOUKA
(1979) montrent que le stylet issu d’une transformation de la mandibule gauche et
des deux maxilles est à section hémicirculaire, tandis que la mandibule droite est
réduite. Ce stylet est protégé par un étui formé par les lèvres supérieure (labrum) et
inférieure (labium).
D’après la description faite par LEWIS (1973), la tête des thrips est bien visible ainsi
que la limite entre le thorax et I’abdo,men. Le premier segment thoracique (Prothorax)
est mobile, tandis que les deux derniers (Mésothorax et Métathorax) sont fixes. Les
pattes peuvent être minces ou remarquablement grosses, lisses ou avec des
tubercules et des crochets, selon l’habitat et le mode de vie des espèces. D’après
HEMING (1972) cité par ce même auteur, les pattes sont munies de 1 à 2 tarses
segmentées portant au sommet une vésicule unique (arolium) qui est remplie par
contraction musculaire et pression sanguine.
L’abdomen des thrips est long, cylindrique et garni de nombreuses soies dont la
longueur varie en fonction des espèces (APPERT et DEUSE, 1982). D’après les
observations faites par LEWIS (1973), seules les espèces appartenant au sous-ordre
des Terebranfia possèdent un ovipositeur. Ce dernier est muni de 4 valves convexes
portées au niveau de la face ventrale des 8 et Qème segments abdominaux. Les
gen.ifa/ia des femelles des Tubulifera débouchent entre les 9 et 10ème segments
abdominaux. Les 11 segments qui composent l’abdomen sont bien visibles. Les

1 2
segrnents terminaux des Terebrantia forment un sommet pointu chez les femelles et
sont de forme arrondie chez les mâles. Ce dernier auteur n’a remarqué par ailleurs
que 4 paires de stigmates (orifice respiratoire) sur l’appareil respiratoire des thrips
dont deux thoraciques et les autres au niveau de l’abdomen.
2.4. BIOLOGIE
2.4. 1. Reproduction
Du point de vue du dimorphisme sexuel, la différence entre femelle et mâle est plus
marquée chez les Terebranfia que pour les Tubulifera (LEWIS, 1973). En effet, le
mâle du premier sous-ordre est beaucoup plus petit avec une coloration plus pâle
que la femelle.
Les populations au champ de nombreuses espèces sont bisexuelles avec toutefois
une prédominance des femelles. Les mâles sont généralement rares avec un sexe
ratio qui diffère selon les régions pour de nombreuses espèces cosmopolites les
mâles étant peu nombreux quand il fait chaud (LEWIS, 1973). La reproduction est
partiellement ou entièrement parthénogénétique (APPERT, 1967). D’après
STANNARD (1968) cité par LEWIS (1973) la femelle des thrips est toujours diploïde
et le mâle haploïde du fait qu’il provient d’un œuf non fécondé. Le sexe-ratio varie en
fonction de l’espèce, de la période de l’année et de la situation géographique.
Concernant I’oviposition, beaucoup d’espèces à l’instar de T. fabaci, H. sorghicola
et Scolofhrips sexmaculafus insèrent les œufs dans les tissus de la plante-hôte à
l’aide de I’ovipositeur, tandis que certaines comme Refifhrips spp, Limofhrips spp, F.
dampfi et Megalurofhrips sjOsfedfi déposent leurs œufs à la face inférieure des
feuilles, à l’intérieur de boutons floraux ou sur certains organes (PRIESNER, 1950 ;
APPERT et DEUSE, 1982 ; TAM0 et al. , 1993).
La forme, la taille et la coloration des oeufs sont très variées selon les espèces.
Ainsi, les observations faites par LEWIS (1973) montrent que les œufs des
Terebranfia sont de forme cylindrique et de coloration crème ou jaune. Les œufs des
Melanfhripinae et Aeolofhripinae ont la base arrondie, le sommet aplati et oblique sur
l’axe, tandis que les œufs des Thripidae sont arrondis à la base et au sommet. Les

1 3
œuf!> des Tubulifera sont ovales, symétriques et rétrécis au sommet avec une
colo:ration souvent rose, jaune ou sombre. La dimension est de 350 à 550 1-1 de
hauteur et de 130 à 250 u de diamètre, contrairement aux œufs des Terebranfia qui
sont de dimension beaucoup plus réduite. La fécondité varie de 30 à 300 œufs par
femelle selon l’espèce, la température et la quantité ainsi que la qualité de
l’alimentation dans laquelle la teneur en protéine est d’une grande importance.
2.4. 2. Développement
La duree du cycle de reproduction varie suivant les espèces et les conditions
climatiques. Elle est par exemple de 15 jours chez H. sorghicola et peut durer 2 à 3
semaines (T. fabaci, M. sjostedti, Scericothrips spp) et même jusqu’à 5 semaines
chez Frankliniella sp. (APPERT et DEUSE, 1982).
L’inc:ubation des œufs dure environ 4 jours (T. fabaci) à une semaine (H. sorghicola)
et même jusqu’à 20 jours selon la température (APPERT, 1967). Durant cette
période., la forme des œufs change graduellement au fur et à mesure que l’embryon
se développe, laissant parfois voir à la maturité des yeux rouges ou noirs à travers la
coquille.
Les thrips sont des insectes hémimétaboles qui signifie métamorphose incomplète
caractérisée par une certaine identité entre larve et adulte sur le plan de la
morphologie, du mode de vie et d’alimentation (SEGUI, 1967). A l’instar de l’adulte,
LEWIS (1973) montre que la larve du premier stade possède une tête bien visible, 3
segrnents thoraciques et 11 segments abdominaux. Cependant, elle est caractérisée
par Il’absence d’ocelles, par des yeux composés n’ayant que 3 à 4 facettes et des
antennes avec moins d’articles que celles de l’adulte. D’après ce ;même auteur, le
développement larvaire passe par 4 à 5, rarement 3 stades avant d’atteindre la
phase adulte. Les deux premiers sont aptères, tandis que les 2 ou 3 derniers sont
des stades nymphaux, sans activité ni alimentation. C’est durant ces stades de repos
ou demi-nymphose que la musculature et les ailes se développent.
Les études réalisées sur Scolothrips sexmaculatus, Scirfothrips cifri et autres
espéces montrent que la pupaison a lieu dans le sol pour la plupart des espèces
avec: une durée de 3 à 6 jours (BAILEY, 1939 ; TANIGOSHI et NISHO-WONG,

1 4
1981). La pénétration dans le sol est facilitée chez les larves de certaines espèces
par l’existence d’épines très dures au niveau des gème et 10ème segments
abdominaux (BAILEY, 1934). D’autres espèces comme Aelothrips et Franklinothrips
tissent un solide cocon en soie produite par une des glandes salivaires ou sécrétée
par l’anus chez certaines espèces comme Aelothrips fasciatus, Ae. Kuwanaii et .Ae.
Melaleucus (BAILEY, 1940 ; PRIESNER, 1964) cités par LEWIS (1973). Cependant,
la pupaison chez beaucoup d’espèces parmi les Terebrantia et Tubulifera a lieu
directement sur la plante hôte au niveau surtout des crevasses sans formation de
cocon.
Les thrips sont en mesure de se reproduire de manière continue et de forrner
plusieurs générations si les conditions de température et d’alimentation qui
déterminent la longueur du cycle le permettent. Ainsi, d’après WATTS (1936) cité par
LEWIS (1973), Frankliniella trifici présente 12 à 15 générations dans l’année sur la
culture du coton en Caroline du Sud (USA) dont 10 à 11 en période chaude qui va de
avril à septembre et 4 à 5 générations durant la saison froide (Octobre - Mars).
2.4.3. Interrelation avec plante-hôte
2.4.3.1. Comportement alimentaire
Le mode d’alimentation des thrips varie selon les espèces. La majorité des espèces
se nourrissent de plantes, de champignons ou de tourbières, tandis que certaines
sont des prédateurs de petits arthropodes et quelques unes sont même omnivores
qui signifie polyphage (PRIESNER, 1950 ; LEWIS, 1973 ; SHELTON et al., 1982).
D’a;près ces auteurs, les Terebrantia sont en général des insectes suceurs de sève
de ,feuilles, de fleurs, de fruits et de jeunes pousses. II existe cependant certaines
espèces de ce groupe qui se nourrissent de grains de pollen en les avalant ou en
suçant le contenu. Les Tubulifera sont pour la majorité des suceurs de substances
foliaires, même s’il en existe des espèces qui s’alimentent de micelles ou de spores
de champignons.
Du point de vue des dégâts, les espèces phytophages criblent généralement les
tissus de l’organe attaqué de la plante pour en sucer le contenu, entraînant ainsi une
perturbation du développement végétatif qui se manifeste par un retard de

15
croissance, de fructification et de maturité. Une déformation des organes attaqués
(Photo 3) et une apparition sur les feuilles de rides et de lésions superficielles de
coloration blanche devenant jaune par la suite sont souvent les symptômes typiques
les plus fréquents (APPERT, 1967 ; RUMMEL et QUISENBERRY, 1979 ; APPERT et
DEUSE, 1982).
Photo 3 : Différentes réactions de la plante à l’attaque des thrips (LEWIS, 1973).
D’autres espèces comme A4, sjosfedti et F. schulfzei s’attaquent aux fleurs ou
boutons floraux au niveau de la base des pétales entraînant ainsi leur chute dans le
cas d’une forte infestation avec comme conséquence l’absence de formation de
gousses (BAL, 1990 ; TAM0 et al., 1993). Les pertes occasionnées par l’avortement
des organes fructifères peuvent atteindre 30 à 100 % en absence de protection
chimique (JACKAI et SINGH, 1988 ; BAL, 1992). Sur le plan de l’agressivité de ces
ravalgeurs, BAL (1992) indique un seuil de nuisibilité de 8 thrips par fleur ; ce qui
montre toute leur importance dans la:production du niébé.

16
2.4~3.2. Transmission de maladies
A l’exemple de nombreux insectes ravageurs, les thrips comptent également parmi
eux des vecteurs de maladies virales. En effet, les études faites par S,WMURA
(1962) cité NKOUKA (1979) sur des larves de deuxième stade de Thrips tabaci, F.
schulfzei, F. occidentalis, et F. fusca montrent que ces espèces sont en mesure de
transmettre le virus appelé « Tomato Spotted wilt virus (TSWV) », agent de la
maladie bronzée de la tomate. Cet auteur avait constaté en plus que les adultes ne
pouvaient pas acquérir ce virus, malgré l’absence de différence entre adulte et larve
sur le plan du potentiel d’oxydo-réduction et du potentiel hydrique de la paroi
intestinale.
Les tests de transmission et d’hémagglutination du virus faits par AMIN et al. (1982)
révèleni: des différences de comportement comme vecteur entre les espèces. Ainsi,
l’espèce Frankiiniella schultzei était plus efficace que Scirtofhrips dorsalis pour la
transmission de Tomato Spotted Wilt Virus.
Pour la généralisation de la maladie dans la plante, la circulation ou la translocation
du virus dans la plante se fait à travers les plasmodesmes qui constituent des ponts
cytoplasmiques entre les cellules (SHEFFIELD et al., 1936). Dans le cas d’une
infection systémique, le virus est transporté par le méristème primaire des jeunes
plantes et se multiplie avec la différenciation cellulaire.
2.4.(4. Interrelation avec autres organismes
2.4.41.1. Thrips comme prédateurs
Les nombreuses études faites sur les thrips montrent que ces insectes constituent
également de véritables prédateurs surtout d’acariens dont ils attaquent
gét-kalement tous les stades de développement (BAILEY, 1939). Sur le plan de
l’efficacité, PRIESNER (1950) constate qu’un adulte de Scolothrips sexmaculafus est
en mesure de consommer en 3 jours 55 œufs, 34 larves, 7 nymphes ou 6 adultes de
Paratetramyclus indicus. D’après ce même auteur, l’efficacité de Scolothrips est
relativement peu importante du fait probablement de son faible pouvoir de
reproduction par rapport à celui de leurs proies que sont les Tefranychidae.

17
2A4.2. Ennemis naturels des Thrips
Lesi thrips font aussi l’objet de convoitise de la part de plusieurs ennemis naturels qui
vont des prédateurs aux entomopathogènes en passant par des parasitoïdes et des
nématodes (LEWIS, 1973).
2.4.4.2.1. Prédateurs
Les thrips peuvent être dévorés par de nombreux prédateurs qui comptent parmi eux
des punaises, des hyménoptères, des diptères et quelques vertébrés.
Ainsi, le genre Orius sp (Heteropfera : Anfhacoridae) est l’un des prédateurs des
thrips le plus connu dans le monde (STOLTZ et STERN, q978). Pour 111. sjOsfedfi,
seuls Orius amnesius et Or&s albidipennis sont signalés dans la littérature (Ghauri,
1980) cité par TAM0 et al. (1993). Afin de pouvoir sucer le contenu, les adultes de
mêrne que les larves percent la proie à l’aide de leurs rostres à différents endroits,
généralement la tête, le thorax ou l’abdomen. Plusieurs espèces de Miridae (Psallus
SP., genre Termafophylidea) et de Lygaeidae (Ninyas forvus) se rencontrent plus
fréquernment dans les pays tropicaux à climat chaud et humide où elles s’attaquent
aux larves et adultes des thrips (CALLAN, 1943; RAJASEKHARA et al., 1964).
Les observations faites dans le continent américain, européen et en Egypte montrent
que des espèces de Vespidae du genre Spilomena, Ammoplanus, Xysma et
Spilomena froglodyfes nourrissent leurs progénitures avec de jeunes larves de thrips,
probablement de Frankliniella sp. (MUESBECK et al., 1951; KROMBEIN, 1958) cités
par LEWIS (1973). D’après ce même auteur, les larves de coccinelles (Hippodamia
convergens, Adalia bipuncfata, Coccinella uncficimpuncfafa), les fourmis (Wasmannia
auropuncfata), les larves de syrphides (Baccha norina, B. livida, Sphaerophoria
qualdritubercu/afa, Syrphus corollae), les larves de Cecidomyidae ainsi que certains
genres de criquets (Oecanthus turanicus) peuvent s’attaquer aux thrips.
2.4.,4.2.2. Parasitoïdes et entomopathogènes
D’après les études de RUSSEL (1912) et SAKIMURA (1937) cités par LEWIS (1973)
les insectes parasitoïdes des thrips identifiés dans le monde appartiennent en
génléral aux familles des Eulophidae (Thripocfenus bru;, Tetrastichus gentilei), cies

18
Trichog.rammafidae (genre Ceranisus) et des Il/lymaridae qui s’attaquent en majorité
aux larves et aux œufs dont elles parasitent. Pour ces endoparasites, I’infestation
des œufs ou des autres stades se fait par le dépôt des œufs à l’intérieur de
l’organisme de l’hôte par I’ovipositeur. Après éclosion, les larves s’alimentent du
contenu de la proie où se réalise tout le cycle de développement. Ainsi, deux.
espkes appartenant à la famille des Trichogrammatidae (Megaphragma spp. et
Oligosifa SP.) ont été identifiées comme parasitoïdes des œufs de /W. sjdsfedfi par
TAM0 et al. (1993), D’après ce même auteur, la dernière espèce s’attaque le plus
souvent aux œufs de coléoptères et d’hyménoptères et semble être même un
parasito’ide facultatif des thrips.
Concernant les champignons entomopathogènes, peu d’études ont été réalisées
dans le domaine de l’utilisation de ces micro-organismes pour le contrôle biologique
des thrips. Cependant, des prospections effectuées dans la nature ont montré
l’existence de certains organismes du genre Enfomophfbora et VerfMum sp. sur
des larves de M. .sjOsfedfi (SALIFU, 1986) cité par TAM0 et al. (1993).
Toutes ces informations scientifiques montrent de manière générale les possibilités
de contrôle biologique qui s’offrent comme alternative à l’utilisation de produits
chimiques dans le cadre d’un système intégré de protection de la culture du niébé.
2.5. METHODES DE CONTROLE
Dans le domaine de la lutte contre les thrips, peu d’études spécifiques ont été
entreprises en dehors de celles relatives à la résistance variétale et aux méthodes
classiques de contrôle que constitue l’usage de produits chimiques. D’après les
informations disponibles dans la littérature, des possibilités théoriques allant des
méthodes culturales à la lutte biologique existent dans ce domaine.
2.51. Méthode culturale
Sur la base des connaissances de la bio-écologie des thrips, les techniques
culturales peuvent contribuer sensiblement à la réduction de la population des
rava,geurs et par conséquent à la limitation de leurs dégâts. En effet, les semis
synchrones de variétés à floraison groupée empêchent les thrips de se développer

19
en plusieurs générations et d’accroître leurs populations pendant la phase sensible
du niébé (BAL, 1990).
Les études menées au Niger par MAïGA et al (1996) sur l’incidence des insectes
nuisibles sur niébé en culture pure et en association ont montré par ailleurs que les
thrips des fleurs sont moins abondants et causent moins de dégâts sur le niébé en
association avec le mil que le niébé en culture pure. En effet, le nombre de thrips par
fleur était de 6 à 8 selon les types d’associations (traditionnelles ou améliorées) et
d’environ 14 individus par fleur en culture pure. D’après ces mêmes auteurs, ces
résultats confirment ceux publiés en 1976 par I’IITA (International Institute of Tropical
Agriculture) selon lesquels, le nombre de thrips par fleur était de 27 en association
avec le maïs, contre 55 en culture pure. Cela pourrait être dû à la couverture
végétale formée par le mil qui constitue une barrière physique qui rend plus difficile la
découverte du niébé par les thrips. D’après BALDE (1993), le déplacement et
l’attaque des insectes peuvent être influencés par des stimulants visuels (couleur) et
chimiques (odeur) des différentes plantes hôtes. En cultures associées, ces
stimulants se superposent et peuvent provoquer ainsi une perte d’orientation chez
l’insecte (STOLL, 1988).
Selon les espèces et les cultures, le contrôle des thrips peut être possible pal
l’irrigation, le labour et la géométrie du semis ainsi que par le décalage de la date de
semis ou de récolte. C’est ainsi qu’il a été constaté en Californie l’absence de
Cah~fhrïps fasciafus dans une culture de coton suffisamment irriguée (UMFORD et
HEY, 1930) cités par LEWIS (1973).
2.5.2. Méthode chimique
Bien que les inconvénients des pesticides soient nombreux, le recours à la lutte
chimique semble souvent indispensable pour espérer obtenir une production
suffisante, compte tenu de son efficacité. Sur ce plan, de nombreux produits
insecticides allant des organo-phosphorés aux pyréthrinoïdes de synthèse en
passant par les carbamates ont été identifiés pour lutter contre les insectes de
manière générale (JACKAI et ADALLA, 1997). Toutes ces substances se sont
avérées également efficaces contres les thrips. C’est ainsi que la Dieldrine en
pulvérisation à la concentration de 30 cm3 de matière active par hectolitre d’eau

20
avait prouvé son efficacité pour contrôler Thrips tabaci et Frankliniella dampfi
(APPERT, 1967). Les travaux de BAL (1986) effectués à Nioro et Bambey relatifs à
la protection insecticide contre les ravageurs du niébé révèlent que les pyréthrinoides
de synthèse utilisés seuls ou en association avec d’autres produits à I’exempfe de
Cymbushlcarbosulfan s’avèrent également efficaces pour protéger la floraison contre
les thrips.

3.1. OBJECTIF
L’objectif de l’essai est d’identifier des sources de résistance aux thrips pour la
création de variétés de niébé performantes et résistantes ou tolérantes aux thrips qui
constituent la principale contrainte entomologique à la production du niébé au
Sénégal.
3.2,s MATERIEL ET METHODES
3.2.A. Localisation
Les essais ont été implantés à la station ISRA de NIORO, située dans la zone agro-
écologique dénommée « Centre Sud Bassin Arachidier » par I’ISRA (1996). Le choix
de ce site a été motivé par l’existence de conditions favorables au développement
des populations des insectes ravageurs de manière générale, en particulier celle des
thrips (BAL, 1986 ; BALDE,1997). En effet, pour l’efficacité d’un criblage à la
résistance variétale, la présence d’une forte pression parasitaire s’avère
indispensable.
3.2,,2. Dispositif expérimental
Un (dispositif en Blocs Complets Randomisés (BCR) avec 4 répétitions a été utilisé
compte tenu de l’hétérogénéité du terrain. Afin d’avoir une meilleure connaissance
de ces entrées sur le plan de la performance potentielle, deux niveaux de protection
chimique ont été adoptés : des parcelles traitées au DECIS (deltaméthrine) à la dose
de ‘15 g de matière active (m. a.) à l’hectare vulgarisée au Sénégal et des parcelles
sans protection insecticide.
La dimension d’une parcelle élémentaire qui représente en réalité chaque entrée
mesurait 5 m de long sur 15 m de large ; soit une superficie parcellaire de 7,5 m2. La
distance entre les lignes de même que celle entre les poquets était de 50 cm. II faut

préciser que chaque parcelle élémentaire était composée de 4 lignes. A la récolte
seules les deux lignes centrales seront prises en compte pour l’analyse cles
données.
3.2.3. Matériel végétal
Dans le cadre de cette étude, 28 lignées et/ou variétés de différentes provenances
ont eté utilisées. Pour des soucis de comparaison, les variétés « Mouride » et WX-
3236 qui constituent respectivement des témoins de sensibilité aux insectes et de
résistance aux thrips (JACKAI, 1988 ; BAL, 1990) ont été prises en compte dans ce
criblage.
3.2.4. Conduite de la culture
Pour créer de bonnes conditions de développement de la culture, un labour suivi
d’un hersage et d’un apport d’engrais minéral (NPK) à raison de 150 kg/ha a eté
effectué. Le semis a été réalisé en humide le 18 juillet 2000 et le démariage à une
plante par poquet 15 jours après semis. Compte tenu de l’importance de
I’enherbement dans cette zone, 3 opérations de binages ont été effectuées dans
l’ensemble pour l’entretien des parcelles.
Du fait de la particulière sensibilité de la culture du niébé aux insectes durant la
phase de fructification, le programme de protection chimique avait démarré dès
l’apparition des premières fleurs et s’est poursuivi jusqu’à la maturité des gousses.
Dans l’ensemble, 5 traitements espacés d’une semaine ont été réalisés à cause de
l’existence de différence sur le plan de la longueur du cycle de développement des
entrées.
3.3. OBSERVATIONS
Les observations ont porté sur la prdsence des différents insectes ravageurs et sur la
connaissance des différentes entrées à cribler. Pour ce dernier cas, le travail a
consiste à déterminer le cycle végétatif, le type de port, la morphologie des feuilles
ainsi que la coloration des fleurs, gousses et graines. Ceci est lié au fait que peu

23
d’informations relatives à certaines entrées surtout d’origine étrangère étaient
disponibles. Pour ce faire, il a été procédé a un choix au hasard de deux pieds
numérotes dans chaque parcelle élémentaire au niveau des lignes centrales pour
faire l’objet de suivi du début de la floraison à la récolte.
Concernant les insectes nuisibles, seuls les thrips avaient fait l’objet d’une évaluation
quantitative par le prélèvement de fleurs pour déterminer au laboratoire le nombre de
thrips. Pour ce faire, la méthode qui a toujours prévalu au niveau du service
d’entomologie (BALDE et DIOP, 1995 ; BALDE, 1997) a été utilisée. Celle-ci
consistait à prélever au niveau des lignes centrales de chaque parcelle 5 fleurs dans
des flacons contenant de l’alcool à 30 % pour déterminer au laboratoire le nombre
d’adultes et de larves à l’aide d’un microscope.
3.4. PARAMETRES D’EVALUATION
Pour l’évaluation du comportement des différentes entrées vis à vis des thrips, tous
les critères susceptibles d’être en rapport direct ou indirect avec l’action des thrips
ont été considérés. Pour cela, les paramètres suivants ont été choisis:
?
Le nombre total de thrips par fleur ;
u Le nombre de pédoncules totales et fructifères par pied ;
o Le nombre total de fleurs par plante ;
o Le nombre total de gousses formées ainsi que celui de gousses avortées ;
3.5. ANALYSE STATISTIQUE
Toutes les analyses statistiques des données ont été réalisées avec l’aide de Aa
version française du logiciel statistique « MSTAT.C ». La différence entre les
moyennes a été faite avec le test de PPDS (Plus Petite Différence Significative) à la
probabilité de 5%.

24
4.1. SITUATION PHYTOSANITAIRE
Le suivii phytosanitaire a porté essentiellement sur la situation des autres insectes
ravageurs de la culture en dehors des thrips sur lesquels une attention toute
particulière a été attachée.
Lors de la première observation menée le 18 Août, période correspondant au début
de la floraison au moment où le traitement chimique n’était pas encore effectué,
I’appariGon de Jassides de l’espèce Empoasca sp. (Hemipfera : Jassidae) dont Iles
dégats sont caractérisés par la présence de petites taches blanches dues a la
destruction des chloroplastes par l’insecte, a été constatée. II a été remarqué lors de
cette observation que le développement de ces taches était en général beaucoup
plus important au niveau des anciennes feuilles. Même si l’incidence de cette attaque
qui caractérise la distribution spatiale des insectes dans la parcelle était presque de
100 %, sa sévérité était relativement faible dans toutes les parcelles,
indépendamment de la variété.
En effet, l’évaluation de cette sévérité sur la base d’une échelle de notation allant de
1 (tr&s faible attaque) à 4 (très forte attaque) montre que I’infestation était de maniére
générale faible pour toutes les variétés confondues. Malgré tout, les entrées 21 et 30
se distinguaient particulièrement par une infestation presque insignifiante,
contrairement aux lignées 5, 16 et 25 qui présentaient plus de dégâts.
La ‘chenille poilue du niébé, Amsacta moloneyi (Lepidopfera : Arcfiidae) dont
l’apparition est souvent liée à une poche de sécheresse (NDOYE, 1988) a eté
observée durant cette période. Sa présence était surtout perceptible à travers ses
déjections sur les feuilles, les symptômes de dégâts et l’existence de jeunes larves
sur quelques plantes. Ses dégâts qui se caractérisaient par la présence de trous au
niveau du limbe surtout des jeunes feuilles, étaient de loin moins importants que
ceux occasionnés par les jassides.

25
La .seconde observation faite le 23 Août, soit une semaine après la première
application insecticide n’a montré aucune évolution de l’attaque de ces deux esp&es
de ravageurs. Cette situation pourrait être liée au changement des conditions
climlatiques défavorables à leur développement. En effet, d’importantes et fréquentes
précipitations enregistrées durant cette période avaient probablement perturbé ces
insectes dans leur prise de nourriture.
II faut signaler également l’apparition des mylabres, surtout des espèces My/afMs
a?%& et Decapofoma sp. qui s’attaquent également aux fleurs dont elles dévorent
les sépales et les étamines provoquant ainsi leur avortement. La présence de ces
insectes était plus manifeste au niveau des parcelles non protégées.
Par ailleurs, une attaque localisée de Aphis craccivora (Hornoptera : Aphididae)
comimunément appelé le «puceron noir» de l’arachide (APPERT, 1967) ainsi que la
présence de quelques larves de Helicoverpa amigera ont été constatées au niveau
de certaines parcelles non protégées. Concernant la première espèce, les résultats
des observations montrent que seuls quelques pieds des entrées 6 et 14 avaient
subi des infestations respectivement aux première et deuxième répétition.
La troisième observation faite le 7 septembre avait révélé une évolution de l’attaque
des pucerons sur l’ensemble des entrées, même si la sévérité était différente entre
elles. II faut signaler également la présence de quelques gousses trouées par des
larves de H. amigera et de Spodopfera Mforalis (Lepidopfera : Nocfuidae) ainsi que
l’existence de jeunes gousses avortées suite à l’action probable de Anoplocnemis
curvipes (Heferopfera : Coreidae) appelé la grande punaise noire (SINGH et ALLEN,
1979) au niveau des parcelles sans protection chimique. Durant cette période, de
jeunes larves de Acanfhomia horrida (Heferopfera : Coreidae) ont été observées sur
quelques gousses au stade graine laiteuse dans ces mêmes parcelles. D’une
manière générale, l’impact de ces deux espèces de punaise a été très faible cette
année dans cet essai.

26
4.2. SITUATION DES THRIPS
L’analyse de la situation de ce ravageur a porté sur la dynamique de population à
travers l’évolution de celle-ci dans le temps pour toutes les variétés confondues et
égalernent sur l’ensemble des thrips collectés au cours de ces différents
prélèvements au niveau de chaque variété.
Les résultats de la dissection des fleurs pour le comptage des thrips n’ont révélé que
la présence de Megalurofhrips sjosfecifi (Trybom) dont une description détaillée a été
faite par OKWAKPAM et YOUDEOWEI (1980). Cette espèce est considérée en
Afrique comme étant le plus important insecte nuisible des structures reproductives
du niébé. Elle s’attaque en effet aux boutons floraux, aux fleurs et aux pédoncules en
provoquant la distorsion, la déformation et la décoloration de ces organes dans le
cas d’une forte infestation (TAM0 et al., 1993). D’après TRYBOM (1905) cité par ces
derniers auteurs, cette espèce a été découverte en Afrique pour la première fois en
1905.
Du point de vue de l’évolution de cette population,, la figure 1 montre que le
traitement insecticide avait maintenu la population des thrips à un très bas niveau par
rapjoort à la non protection. En effet, pour toutes les variétés confondues, le nombre
total de thrips par fleur obtenu au quatrième prélèvement était inférieur à cinq dans
les parcelles protégées (I), tandis que ce nombre s’élevait à 36 individus au niveau
de celles sans protection (SI). II faut noter que les symboles I et SI qui sont utilisés
au niveau des graphiques pour des raisons de commodité représentent
respectivement « insecticide » et « sans insecticide ».
Pour la comparaison des différentes entrées, c’est la population totale des thrips de
l’ensemble des prélèvements qui a été prise en compte. Sur ce plan, l’analyse
statistique des données montre des différences significatives entre les variétés. Cette
diffcS!rence était particulièrement remarquable au niveau des parcelles sans protection
(Fig. 2). Dans l’ensemble, cette figure fait ressortir trois grands groupes : les entrées
dont la population des thrips est inférieure à 30 individus par fleur ; celles dont ce
nombre est compris entre 30 et 60 et celles ayant plus de 60 individus.

27
L’entrée 25 ayant environ 20 thrips en moyenne par fleur avait la plus faible
population dans les conditions d’une absence de protection chimique. Elle était suivie
successivement des entrées 27, 12, 18, 9, 6, 24 et 28. Par contre, les entrées 17, 10,
4, ‘Il, 26, 7 et 15 présentaient les plus fortes populations de thrips dépassant 80
individus en moyenne par fleur. Ainsi, la Tvx-3236 (entrée 7) considérée comme
étant une des variétés ayant une bonne résistance aux thrips (SING, 1987) faisait
partie de celles qui étaient plus infestées.
4 0
3 5
.----
Ier

3 è
4 è
PRELEVEMENT
Figure 1 : Evolution de la population des thrips pour toutes les variétés
Par ailleurs, le fait que la variété « Mouride » (entrée 8) considérée généralement
comme témoin de sensibilité aux insectes soit de loin moins attaquée que TVX-3236
semble être en contradiction avec certains résultats antérieurs (BALDE et DIOP,
1995). Ceci pourrait être probablement lié à des erreurs expérimentales pouvant
intervenir surtout lors du comptage des thrips. La variété TVu-1509 (entrée 27)
présentait quant à elle la plus faible population de thrips après l’entrée 25 ;
confirmant ainsi son caractère de résistance aux thrips (SINGH et JACKAI, 1985).
Des études réalisées dans les conditions d’une forte pression des thrips à I’IITA par
ces mêmes auteurs montrent que cette variété présente des pertes de rendement
inférieures à 30 %, contrairement à la variété locale améliorée dont les pertes
dépassaient 90 %.
l

28
Sur la base de ce critère d’évaluation, 24 entrées se sont montrées intéressantes sur
le plan de la résistance aux thrips du fait qu’elles montraient une plus faible
infestation que celle de la TVX-3236. Ceci était particulièrement remarquable pour
les entrées 25, 27, 12 et 9 dont les populations étaient inférieures à 64,4 % par
rapport à cette variété. Les travaux relatifs aux mécanismes de cette résistance
effectués sur les variétés TVu 1509 et TVX-3236 révèlent de I’antibiose (SALIFU et
al., 1988). Pour les autres variétés, des études spécifiques s’imposent après
confirmation des tendances à la résistance par d’autres essais.
100
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 16 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
Entrées
Figure 2 : Niveau de population totale des thrips en fonction de la variété
4.3. PRODUCTION
Pour faire l’évaluation de la résistance du niébé aux thrips, il s’avère indispensable
de prendre en compte tous les paramètres qui peuvent bien refléter l’incidence de
ces insectes sur la culture. Parmi ces critères, la production prise au sens large
englobant aussi bien la formation de fleurs et de gousses que celle de pédoncules
est d’une importance toute particulière.

29
4.3.1. Production de pédoncules
L.es travaux antérieurs réalisés par BALDE (1997) avaient montré que le traitement
insecticide pouvait influencer la formation de pédoncules. L’intérêt de ces
observations dans le cadre de cette étude était de voir la réaction des différentes
entrées dans ce domaine.
Pour ce faire, deux pieds ont été choisis au hasard dans chaque parcelle au niveau
des lignes centrales pour faire l’objet de suivi du début de la formation des fleurs à la
récoltle à des intervalles d’une semaine. Dans l’ensemble, quatre (4) observations ont
été faites. Le comptage du nombre total de pédoncules, celui de pédoncules
fructiflères qui représentaient toutes celles qui portent des fleurs ou gousses a été
pris en considération pour l’appréciation de l’incidence directe ou indirecte des thrips
sur la culture.
L’analyse des données relatives aux deux types de pédoncules obtenues surtout au
niveau des parcelles ayant été protégées, montre que la différence sur ce plan entre
les variétés était purement génétique, à l’instar des caractères morphologiques de la
plante. Sur la base de ce constat, il a été jugé plus important de prendre en compte
les différences sur ce plan entre le non traitement (SI) et le traitement (1) qui semble
mieux refléter l’influence des thrips dans ce domaine.
Les r&ultats de la troisième observation montrent d’une manière générale que la
production totale de pédoncules était plus importante dans les parcelles sans
protection que dans celles traitées, indépendamment de la variété. Ces résultats qui
confirment ceux de BALDE (1997) s’expliquent par le phénomène de compensation
que l’on observe chez des plantes ayant connu une perte considérable de fleurs
suite à un avortement dû aux thrips. En effet, la plante qui se trouve dans ces
conditions a tendance à produire davantage de pédoncules pour espérer assurer la
péreninité de l’espèce.
Contrairement à ce qui a été observé pour le nombre total de pédoncules, la
production de pédoncules fructifères était significativement plus élevée dans le c’as
d’une protection chimique. En effet, les pourcentages de ces organes étaient de 45
et 74 % respectivement pour le non traitement et le traitement chimique, soit une
différence de 29 % pour toutes les variétés confondues. Cela pourrait être dû au fait

30
que la majorité des pédoncules formées avaient pu conserver leurs fleurs ou
gousses à cause de la protection chimique.
Du point de vue de l’évolution de la formation des pédoncules fructifères, la figure 3
montre que l’augmentation de la production de pédoncules fructifères entre la
première et la deuxième observation était de loin plus importante que celle observée
entre la deuxième et la troisième observation. En absence de protection, ces
augmentations étaient respectivement de 78,8 et 6,6 % en moyenne pour toutes les
variétés confondues. Ces chiffres s’élevaient respectivement à 84,l et 15,6 % dans
le cas d’un traitement chimique.
80
ij 60
$
.z 50
s*
2 40

2
0 30

-0
;L 20

ler


OBSERVATION
Figwe 3 : Evolution de la formation de pédoncules fructifères
Par ailleurs, les observations faites sur les deux types de parcelles (SI et 1) montrent
que lla différence entre elles était beaucoup plus marquée à la deuxième observation.
En effet, cette différence était de 32,5 % à la deuxième observation, contre 6,3 % à
la troisième. Cela serait lié au fait que la part de pédoncules fructifères avait
augmenté entre les deux dernières observations plus rapidement au niveau des
parcelles sans protection, comparé à ce qui se passe au niveau du traitement
chimique.

3 1
POLIT évaluer la différence de sensibilité des différentes variétés aux thrips à travers
ce paramètre, il a été considéré que les entrées qui présentaient la plus grande
différence entre la protection et l’absence de protection étaient plus sensibles à
l’attaque de ce ravageur. Ainsi, dans le cas d’absence de protection, la différence
entre I et SI sur le plan de la formation de pédoncules fructifères était plus faible au
niveau des entrées 24 et 6 avec respectivement 13,4 et 16,4 %. Cela signifie que ces
variétés présentent une très faible réaction à une protection insecticide, montrant
ainsi une certaine résistance aux thrips. En effet, ces entrées faisaient partie de
celles qui avaient présenté de faibles populations des thrips.
Comme l’indique la figure 4 relative à la différence entre parcelles traitées et non
traitées, ces deux variétés étaient suivies sur ce plan par les entrées 1, 25, 8, 21, 30,
19, 9, 7 et 11 avec des différences toutes inférieures à 30 % par rapport au
traitement chimique.
7 0
6 0
ô 5 0
. - - -
b
-
0
(- 4 0
- ::
L
;
g
0 3 0
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20
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10
0
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1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11 1 2
13 1 4 1 5
1 6 17
18 19 2 0 21 2 2 2 3 24 2 5 2 6 27 2 8 2 9 3 0
ENTREES
Figure 4 : Différence de production de pédoncules fructifères selon la variété
Exception faite des entrées 7, 8, 11 et 30, toutes les autres avaient des populations
de thrips inférieures à 50 individus par fleur. Sur la base de ce critère, on pourrait
penser à une tolérance aux thrips dé la part de ces dernières variétés.

Par ailleurs l’analyse statistique révèle l’existence d’une corrélation significative entre
la population de thrips et la production de pédoncules fructifères. Ces résultats
confirment également l’idée de l’attaque des pédoncules par les thrips préconisée
par LEWIS (1973) et TAM0 et al. (1993).
4.3.2!. Production de fleurs’
L’intérêt de ce critère réside dans le fait que l’avortement des fleurs est généralement
dû à l’action des thrips. De ce point de vue, l’évaluation de la production de fleurs
peut s’avérer intéressante. Cependant, pour avoir une idée réelle de l’influence des
thrips, dans ce domaine, c’est la différence de production entre les parcelles
Proté>gées et celles non traitées qui a été prise en compte.
D’une manière générale, la production de fleurs augmentait avec le développement
de la culture. Ceci était particulièrement remarquable au niveau des parcelles
protégées. Ainsi, la troisième observation montre que la formation de fleurs était
significativement plus importante au niveau du traitement insecticide. La différence
sur ce plan entre les deux niveaux de protection était en effet de 53,3 % en moyenne
pour toutes les variétés confondues.
L’analyse de la figure 5 relative à la perte de production de fleurs au niveau des
parcelles sans protection chimique par rapport au traitement insecticide révèle sur ce
plan des différences significatives entre les variétés. Les entrées 7, 23 et 28 qui
avaient respectivement 25,5 ; 26,3 et 28,6 % de différence présentaient les plus
faibles pertes de production de fleurs. Elles étaient suivies des entrées 12, 18, 6 et
19 dont leurs valeurs étaient toutes inférieures à 40%. Pour certaines variétés, les
faibles différences constatées au niveau de la production de fleurs confirment les
tendances observées au niveau des paramètres relatifs aux thrips et pédoncules
fructifères.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 1011 12 131415 161718 192021 22 232425 2627282930
ENTREES
Figure 5 : Importance de la perte de production de fleurs selon la variété
4.3.3. Production de gousses
Pour l’évaluation de la production de gousses, deux méthodes ont été utilisées. La
prernière consistait à faire des observations sur des pieds individuels choisis au
hasard durant toute la phase de fructification pour avoir une idée réelle sur l’évolution
de la production de gousses. La deuxième méthode était basée sur le calcul de la
production moyenne par pied à partir du nombre total de gousses obtenu par
comptage après la récolte. L’objectif de cette démarche était de rechercher la
méthode la plus fiable pour déterminer avec plus de précision la production réelle de
la plant’e, indépendamment de la qualité de la gousse.
Du point de vue de l’évolution de la production de gousses, les résultats montrent
tout d’abord une augmentation considérable du nombre de gousses entre la
première et la deuxième observation (Fig. 6). Tandis que la formation de gousses
était presque inexistante au début des observations; le niveau de production
constaté lors de la deuxième observation s’élevait respectivement à presque 19 et 25
gOUSSeS en moyenne au niveau des parcelles SI et I, pour toutes les variétés
confondues. De manière
la production était significativement plus
importante dans les parcelles
que chez les autres. Cette différence

34
augrnentait au fur et à mesure que la fructification évoluait. Ainsi, le déficit dans ce
domaine constaté dans les parcelles témoins par rapport au traitement chimique
atteignait en moyenne 39,5 % à la récolte, contre 25,4 et 28 % res,pectivement pour
les deuxième et troisième observation.
35
-g
30
. -
%
25
s
3
20
--O-SI
El
*
15
-%-I
E
10
5
5
0
Ier
2ème
3ème
Récolte
OBSERVATION
Figure 6 : Evolution de la production de gousses des pieds choisis
Par ailleurs, la comparaison entre les résultats de la troisième observation et ceux de
la récolte montrent une légère baisse de production en absence de protection. Cette
situation serait probablement liée à une chute de gousses à cause de l’action
d’insectes piqueur-suceurs. En effet, une apparition de la grande punaise noire
(Anoplocnemis curvipes) et de Acanfhomia horrida pouvant contribuer à l’avortement
surtout de jeunes gousses a été constatée à partir de la troisième semaine du début
de la fructification, même si leur importance numérique était relativement faible.
Sur le plan de l’efficacité des méthodes utilisées pour la quantification de la
production de gousses, celle relative à l’observation directe des pieds individuefs
semble apporter plus de précision (Fig. 7). Lors de la récolte, le nombre de gousses
des pieds choisis (Pi) était significativpment plus élevé que celui obtenu par calcul au
niveaiu des parcelles unitaires (Pu). En effet, les différences étaient d’environ 34 %
en absence de protection et 27 % dans le cas d’un traitement. Cette différence de
précision serait probablement liée aufait que des erreurs peuvent apparaître lors de

35
la récolte, surtout si les variétés sont très rampantes avec beaucoup de feuillage qui
ne facilite pas la découverte des gousses tombées ou cachées. Ces résultats
confirment ceux obtenus dans ce domaine par DIOP (1999) sur la variété «Mouride»
(entrée 8). D’ailleurs, l’efficacité de la première méthode aurait pu être plus manifeste
si l’intervalle entre deux observations était plus faible.
P i
P u
Mh-lODE
Figure 7 : Comparaison des méthodes d’évaluation de la production
Sur le plan comportement variétal, d,es différences significatives existaient entre les
entrées, quelle que soit la méthade d’obtention des données relatives à la production
de gousses (Fig. 8). Compte tenu du fait que la méthode de détermination de la
production potentielle de gousses par le suivi rapproché s’est avérée plus pertinente,
cette dernière a été préférée pour l’évaluation des différentes entrées. Par ailleurs, il
a été jugé plus intéressant de faire cette évaluation sur la base des pertes en terme
de production de gousses constatées au niveau des parcelles sans protection par
rapport à celles ayant subi un traitement insecticide. Cette démarche exprime mieux
l’incidence des thrips sur ce paramètre que celle qui consiste à considérer la
production réelle pour chaque niveau #de protection.
Les rksultats obtenus au niveau des parcelles sans protection montrent que les
entrées 24, 23, 12 et 19 avaient les plus faibles pertes de production qui étaient
inférieures à 7 % par rapport au potentiel. Elles étaient suivies dans ce domaine par

les entrees 21, 13, 27, 14, 16, 5, 6, 9 et 8 dont le niveau des pertes était inférieur à
20 %. Un autre groupe qui s’est montré également intéressant est, celui qui est
composk des entrées II, 1, 18, 4, 20, 7 et 22 avec des pertes inférieures à 30 %.
Sur la base de ce paramètre, 18 entrées se sont montrées plus résistantes aux thrips
que la variété WX-3236. En effet, cette dernière issue d’un croisement entre TVu
1509 (résistante) et Ife Brown (Vari&é locale sensible) est considérée par certains
auteurs comme ayant une résistance moyenne aux thrips (SINGH, 1987 ; SALIFU et
al., 1988).
-r
1
2
3
4
5
6
7
8
9 10 1 1 12 13 14 15 16 17 18 19 20 2 1 2 2 2 3 24 2 5 2 6 2 7 2 8 29 30
ENTREES
Figure 8 : Niveau des pertes de production de gousses selon la variété.
4.4. EVALUATION DES CRITERES
Pour apprécier le comportement des différentes entrées par rapport à la résistance
aux thrips, tous les critères relatifs au nombre total de thrips et à la différence entre
parcelles sans protection et aveç traitement insecticide pour les paramètres
concernant la production de pédoncules fructifères, de fleurs et de gousses devront
faire l’objet de comparaison en t,erme de pertinence. L’évaluation de ces critères peut
avoir une importance toute particuliere dans le cadre d’une recherche de méthode
fiabIle et effïcace de criblage.

37
Parmi tous ces paramètres utilisés pour évaluer la résistance à ce ravageur, le critère
relatif à la population totale des thrips semble être d’une plus grande importance du
fait qu’il renseigne de manière générale sur la prédisposition de la variété à une
infestation. La limite de ce paramètre réside dans le fait qu’il ne donne pas une idée
précise sur le type de résistance (antixénose, antibiose ou tolérance). En effet, une
variété peut présenter la plus grande population de thrips et avoir malgré tout une
production acceptable.
Le critère relatif à la production de fleurs semble également mieux refléter l’incidence
des t.hrips compte tenu du fait qu’en dehors des facteurs abiotiques comme l’eau, la
température ou la lumière, les thrips constituent une des causes essentielles de
I’abcission florale. D’où l’importance d’avoir pris en considération la perte de
production de fleurs en absence de protection par rapport au traitement insecticide.
L’importance du critère relatif aux gousses réside dans le fait que l’objectif
fondamental de la création variétale est d’arriver à une bonne production. En ce
sens, ce paramètre revêt un intérêt tout particulier, même si cette production de
gousses, surtout de qualité dépend également d’autres insectes comme les punaises
et les foreurs de gousses.
Malgré que la formation de pédoncules, en particulier celles qui sont fructifères
dépend de manière directe et indirecte à l’action des thrips, la collecte des données y
afférentes est tout de même fastidieuse et demande une grande patience et de
l’endurance de la part de l’observateur.

138
Cette étude relative à la recherche de sources de résistance du niebe aux thrips a
permis de tirer des conclusions et de formuler certaines recommandations dans ce
domaine.
Pour l’évaluation des différentes variétés pour la résistance à ces ravageurs, les
différents critères pris en compte ont~ tous donné des résultats satisfaisants, même si
les entrées n’avaient pas toujours le4 mêmes réactions face à l’action des thrips pour
ces paramètres choisis.
L’évolution de la population des thrip:s a montré une certaine relation entre celle-ci et
celle de la floraison, confirmant ainsi les observations antérieures faites dans le
mêmie site par BALDE (1997). Sur le plan de l’évaluation des variétés, l’analyse des
résultats révèle l’existence de 24 entrées dont la population des thrips était moins
importante que celle de la variété TVX-3236 considérée comme témoin de
résistance. Parmi celles-ci, l’entrée 25 qui n’avait en moyenne que 20 individus par
fleur pour l’ensemble des prélèvements effectués, contre 80 pour la TVX-3236,
pounrait être particulièrement intéressante dans ce domaine. Cette variété était suivie
des entrées 27, 12, 18, 9, 6 et 24 dont les valeurs sont inférieures à 30 %. D’ailleurs,
l’entrée 27 qui est la TVu 1509 est un parent résistant de la TVX-3236 (SINGH,
1987).
En ce qui concerne la production de pédoncules, l’avortement des fleurs sous l’action
des thrips a entraîné une réaction de compensation de la part de la plante par une
prodl.rction davantage de pédoncules; d’où l’importance du nombre élevé de
pédoncules observées au niveaux des parcelles en absence de protection
phytosanitaire.
Par contre, le pourcentage de pédoncules fructifères était plus élevé au niveau du
traitement chimique comparé à celui odes parcelles sans protection. Sur le plan de la
résistance variétale, seules 9 entrées montraient dans ce domaine des pertes de
production inférieures à celles de la ~n/X-3236. Parmi celles-ci, ce sont les entrées

et 6 dont les pertes étaient respectivlment de 13,4 et 16,4 % qui semblent présen,ter
plus d’intérêt. Elles sont suivies dan~s ce domaine par les variétés 13, 25, 8, 21, 30,
19, 9 et 11 avec toutes des pertes p$r rapport au potentiel inférieures à 30 %.
L’observation faite sur le terrain et le comptage du nombre de fleurs effectué sur des
Pied:s individuels choisis au hasard montrent que la protection phytosanitaire favorise
le développement de la floraison. ~
Du point de vue de la production de fleurs,
l’analyse des données montre que la variété TVX-3236 était la plus performante. En
effet, la différence entre la production en absence de traitement chimique et dans le
cas d’une protection phytosanitaire n’était que de 255 %, alors que cette différence
atteignait pour certaines entrées les ~80 %. Certaines lignées comme 23, 28, 12 et 18
dont les pertes étaient inférieures 04 égales à 30 % peuvent également présenter un
certain intérêt dans ce domaine.
~
Pour une évaluation de la productiqn réelle de gousses, la méthode de suivi direct
sur des pieds individuels choisis au hasard s’est montrée plus fiable que la méthode
qui consiste à faire le comptage apjès la récolte, même si elle est plus fastidieuse.
Par ailleurs, l’analyse des données a révélé l’existence de 19 lignées dont les pertes
en terme de production de gousses @aient toutes inférieures à celle de la TVX-3236.
Parmi ces variétés, ce sont les entrées 24, 23, 12 et 19 dont les pertes étaient
inférieures à 10 % qui se sont montrbes particulièrement intéressantes.
Si on considère les résultats obtenus par les différentes entrées sur la base d’une
notation pour l’ensemble des parambtres et de la comparaison avec la variété TVX-
3236, seuls 12 éléments peuvent êtde considérés comme présentant des sources de
résistance aux thrips. II s’agit respeclivement des entrées 6, 24, 19, 27, 9, 12, 25, 'ri8,
23,
Il, 8 et 21 qui présentaient souvent des pertes de production inférieures à celles
du témoin de résistance. Cepenlant, les entrées 4, 5, 10 et 14 qui étaient
caractérisées par des populations db thrips dépassant de loin 50 individus par fleur
semblent montrer une certaine tolér#nce aux thrips du fait de leurs faibles pertes lde
production de gousses dont elles faisaient preuve.
En terme de perspectives, ces essais devront être reconduits pour une confirmation
ou infirmation des tendances qui se Font dégagées. Après avoir identifié des sources
de résistance aux thrips, il s’avère important de mener des recherches sur les bases

génétiques, biochimiques, physiologiques ou morphologiques de la résistance
exprimée par certaines variétés pour une meilleure caractérisation de ces dernières.

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(Bambey)


Annexe 1 : Population totale de thrips et production de pédoncules
~-
l
- -
Entrées
P é d o n c u l e
Nombre total de thrips 1f s tr o t
u a c l et s i
f
è
r
Pédoncules
e
s
- - -
SI
I
~
SI

I
1
48,1
I
9,2 IJK ~ 38,3
- -
IJ
35,8 DE
23 AB
27,3 CDE
--~
2
55,1 FG
14
BC ~ 23,6 OP
-_
21,6 MN
10,l L M
16,3 1.
~-
3
57,7
F
12,4
EF ~ 29,9 LM
24,8 JKL
6,3
N
20,6 IJi?-
-
-
4
90,3
B
13,2 CDE ~39,3 GHIJ
28,5 HI
12,9 JK
21,3 IJIt-
-
-
5
77,7
D
9,6
HIJ
36,5 J
32,3 FG
- - -
1
1
1
(
1 16,3 FG 1 22 HIJ
~-
-7
6
28,9 LM
8,2
KL
29,4 LM
25,6 JK
18,9 D E
19,6 K-
~-
7
80,4
CD
13,4 CDE
39,4 GHIJ
34,5 EF
23,9 A
30 AB-
-
-
8
53,8 FGH
9,3
HIJ
44,8 CDE
39,3 BC
20,5 CD
23,9 Gti-
-
-
-.-
9
28,6 LM
9,9
GHI
27,3 MN
26,1 JK
11
K L
14,8 L.
~-
10
93,l
B
1 4
BC
60,l A
38
CD
23,9 A
26,3 DEF
/TV-
I
1 90,l
B 1 13,7 BC 1~41,4 FGH 1 38,9 C
) 21,5 B C ( I 29,5 AB
---
I
I
Ii
I
I
I
1 2
1 25,9 MN 18,9
IJK 1 50,6
B ( 33,8 EF ) 12,8 JK 1 21,9 HIJ
---
I
I
Ii
l
I
I
13
1 33,3
K 18,2
K L 1 30,l K L M 1 13,9
F 1 11 KL 1 12,4 Mi-
21,l IJK-
I
-14
l
15
80,3
64,2 CD E
12,4
9,2 JK EF 1

~ 59,7
45,4 CD A
28,5
38,8 HI C
22,8
17,6 AB EF
26,6 CDE
-
-
-1
1 6
40,9
G
14,l
BC 141,9 EFG
38
CD
15,6 GH
30,8 A -
PPDS
. - - -
1 2
c v C%l
16.13
2::692

$
Gouss$s/Pied
0

-
0
0
0
0
(g)/Pied
0
~
0
0
Poids de graines
0
0
10

-

6
0
u:
0
/Pied (g)
&
~
, EIEI -cn-
0
\\
r-n
grair/es
2 cl-l
/
Poids
0
CJl
0