Revue Sénégalaise des Recherches Agricoles et ...
Revue Sénégalaise des Recherches Agricoles et Halieutiques Vol. 2 - no 3-4-1989
IMPORTANCE ET DEVELOPPEMENT
D’UNE APPROCHE DE LUTTE INTEGBEE
CONTRE LES INSECTES RAVAGEURS DES STOCKS DE MAIS,
DE MIL ET DE NIEBE EN ZONE SAHELIENNE
D. SECK
Chercheur de I’ISRA
Direction des Recherches sur les Productions Végétales
R;ESUME
L,es stocks de mil, de ni&& et de maïs sont attaqués par une quinzaine d’espèces
d’insectes parmi lesquelles cinq 21 six ont une importance économique réelle.
Dans cette communication fond& sur cinq années de recherche au Sénégal (1984
à 1988), l’auteur fait le point des acquis, dresse les perspectives en matière de lutte intégrée
contre l’entomofaune nuisible aux denrées stockées en milieu paysan et rapporte des
résultats récents sur l’efficacité de Azadiruchta indica A. Jus. sur la bruche du niébé
Callosobruchus maculatus (F.).
Enfin, compte tenu des possibilités limitées du paysan au Sahel et donc de la
nécessité d’y exploiter et d’y valoriser les ressources locales, il propose un programme de
recherche sous r6gional sur l’utilisation des plantes locales à effet insecticide.
Mots clés : lutte intégrée, insectes de denrées, Azadiruchta indica, Sahel, plantes
à pouvoir insecticide.

ECONOMIC IMPORTANCE AND DEVELOPMENT
OF AN INTEGRATED PEST MANAGMENT AGAINST
INSECT PESTS OF STORED MAIZE,
MILLET AND COWPEA IN THE SAHELIAN ZONE
SUMMARY
Fifteen species of insects attack stored millet, cowpea and maize. Among them, five
to six are key pests.
In this paper based on five yeards research in Senegal (1984 to 1988) results and
perspectives of an integrated pest managment against stored pests in form level are given.
Also some recent work on the effectiveness of Azudiruchtu indica A. Jus. on Callosobruchus
vqculatus (FJ are
reported.
A research program based on the use of plants that have insecticide effects has been
proposed for the sub-region of the Sahel where farmers have limited income.
Key words : Integrated pest managment - Stored product pest - Azadirachta
indica - Sahel

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INTRODUCTION
Au Sénkgal comme dans la plupart des états sahéliens voisins, le mil,’ le ni&! et
le maïs sont les principales cultures Vivr&es et les bases de l’objectif d’autosuffisance
alimentaire dCfini dans la plupart des pays. Si la protection de ces cultures a été
largement prise en compte dans le cadre de l’un des plus importants projets de protection
des végétaux jamais réalisé en Afrique (le projet du comité Inter Etats de lutte contre la
sécheresse au Sahel* sur la recherche et le dCveloppement de la lutte intégrée (PLI) contre
les principaux ravageurs des cultures Vivr&es), celle des récoltes par contre, n’a été à tort
que très peu considérée. En effet si autosuffisance alimentaire signifie produire
suffisamment, elle suppose une bonne conservation de cette production en vue d’une
consommation au fur et à mesure des besoins. Cette nécessité de considérer aussi les
ravageurs des récoltes a toujours été bien perçue au Sénégal, où la protection des stocks
n’a jamais manqué d’être prise en compte dans les programmes de recherche.
Au moins quinze espèces d’insectes attaquent les céréales et les légumineuses
stockées en milieu paysan. Parmi celles-ci sept à huit ont une importance économique
sur mil, ni&& et maïs.
Notre propos est de faire le point des travaux menés dans le cadre du PLI, puis du
programme ISRA de recherche sur la protection des stocks, de dresser les perspectives
et enfin, de proposer un programme de recherche sur les plantes locales à pouvoir
insecticide.
LES PRINCIPAUX INSECTES DU NIEBE, DU MIL ET MAIS
Six (6) Coléoptères Callosobruchus maculatus (F.), Sitophilus zeamays Motsch. et
S. oryzae’(L.) ; Rhyzopertha dominica (F.), Tribolium castaneum (Hhst), Caryedon serratus
Oliv.) et trois Lépidoptères Sitotroga cerealella (Oliv.) Ephestia cautella (Wlk), Corcyra
cephalonica
(Staint) sont particulièrement importants.
Coléoptères
Callosobruchus maculatus (“Bruche du niébé”)
Description
L’adulte de forme ovale mesure de 2,5 à 3 mm. Les antennes sont sériées mais non
pectinées et les élytres pubescentes portent chacune deux taches sombres.
Biologie - Ecologie : Les œufs sont déposés à la surface de la gousse ou
de la graine sur laquelle ils adhèrent. A l’éclosion, la jeune larve pénètre directement de
l’œuf dans la graine où se passent le développement larvaire et la nymphose. Dans nos
conditions, le cycle complet dure de 25 ti 33 jours et la vie d’un adulte une dizaine de
jours.
Dégâts : Cet insecte est le principal ravageur du niébé stocké au Sennégal
et constitue un des principaux facteurs limitant l’extension de cette culture. L’attaque des
gousses commence au champ et varie de 14 à 31% en fonction de la date de récolte (5).
* (Burkina Faso, Cap Vert, Gambie, Guinée Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad)

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Les dégâts se poursuivent pendant le stockage et en fonction de la durée de celui-
ci, le pourcentage de graines attaquées peut atteindre 50% au bout de 4 mois et dépasser
90% au delà de six mois. Dans le même temps, le poids sec et la qualité semencière des
graines diminuent progressivement. Les trous circulaires d’environ 2 mm de diamètre,
laissés sur les graines par l’adulte au moment de l’émergence, permettent une reconnais-
sance aisée des dégâts de la bruche du ni&&
Sitophilus sp. (Curculionidae)
Description et Ethologie
Le genre Sitophilus se reconnaît par la présence d’un rostre renflé triangulairement
et portant les antennes à sa base. La larve blanche et charnue est apode et mesure de 2
à 4 mm. Parmi les trois espèces du genre Sitophilus, seules deux (S. zeamays et S. oryzae)
sont présentes dans nos conditions. L’identification précise est relativement compliquée,
mais certains auteurs (3) proposent des critères d’ordre éthologique pour les distinguer :
S. oryzae (2 à 5 mm) est un bon voilier, capable d’attaquer les céréales stockées depuis
les champs. Il a une ptiférence pour les graines de petite taille comme le riz. Au contraire,
S. zeamuys (3 à 4 mm), vole très peu et préfère les graines de grande taille comme le
maïs.
Biologie et dégâts : Les femelles pondent à l’intérieur de galeries creusées
dans la graine. A l’éclosion qui survient quelques jours plus tard, la larve néonate se
nourrit du grain et s’y nymphose pour n’en sortir que sous forme d’adulte parfait. Le cycle
complet dure de 26 à 35 jours dans nos conditions.
Rhyzopertha dominica (Bostrychidae)
Description
La famille des Bostrychidue se reconnait par sa forme cylindrique caractéristique.
L’adulte de couleur brunâtre a le protum bombé dans sa partie antérieure et muni d’une
protubérance qui rend la tête de l’insecte invisible d’en haut.
Dégâts : Contrairement à beaucoup d’insectes des stocks, les dégâts de
Rhyzoperthu sont causés aussi bien par les larves que par les adultes très
voraces, n’épargnant presque aucune céréale.
Les dégâts les plus importants notés au Sénégal, en Gambie et en Guinée Bissau,
l’ont été sur stocks villageois de riz paddy et de sorgho grain.
Biologie
La femelle pond de 400 à 500 œufs Li la surface ou entre les graines. Dès l’éclosion,
la larve pénètre dans l’albumen et se nourrit au fur et à mesure de sa progression, passe
par 3 ou 4 stades avant de se nymphoser à l’intérieur de la graine. Le cycle complet dure
environ 30 jours à 30°C et près de 60 jours à 26°C (3).

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Tribolium castaneum
(Tenebrionidae)
Description
L’adulte, de couleur rougeâtre A noir clair mesure 2 à 4 mm. Les trois derniers articles
des antennes sont brusquement plus Clargis que les 8 premiers et forment une massue
terminale. Ce dernier caractere distingue l’esp5ce T. custuneum de l’espéce voisine T. con-
fusum de moindre importance dans la region.
Dégâts
T. custuneum est caractérisé par une tr5.s grande polyphagie sur le mil, maïs, niébé
et arachide. En cas de forte infestation, les substances libérées par l’adulte sur la dernière
contèrent à celle-ci une odeur répulsive caractéristique.
Lépidoptères
Sitotroga cerealella (Gelchiidae)
Description
Sitotroga cerealellu est un lépidoptère de petite taille dont l’adulte ne mesure que
1 à 1,4 cm. Les ailes antérieures sont brusquement rétr6cies avant leur partie apicale et
les ailes postérieures portent une frange de soie plus longue que la demi-largeur de l’aile.
Dégâts
Les dégâts se reconnaissent par les trous de sortie circulaires de petite taille munis
ou non de leur opercule, laisses sur le grain par l’adulte. Sur les épis, les dégâts très peu
apparenta à première vue se manifestent par un rendement au battage extrêment faible,
car un grain attaqué par l’insecte est un grain perdu. S. cereulellu est le principal ravageur
des épis stockés dans les greniers traditionnels et représente une sérieuse menace ZI la
conservation des semences de mil en milieu paysan (4).
L’infestation commence au champ et elle est dix fois plus importante sur les champs
de mil de case que sur les champs éloignés des villages (8).
Ephestia cautella (Teigne des farines)
Description
L’adulte mesure de 7 a 8 mm. Les ailles postérieures sont larges avec une frange
de soie courte. Les ailes ant&ieures gris-brun portent une bande sombre à angle droit de
l’axe longitidinal de l’insecte.
Ethologie-Dégâts
L’activité maximale des adultes se situe au crépuscule, ce qui rend les insectes
visibles même en cas de faible infestation. L’insecte est note le plus souvent dans les
conditions de stockage’à I’int&ieur des magasins mal ventilés et dans une moindre mesure,

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dans les greniers traditionnels. Sur les sacs en jute infestbs, les cocons de pupaison sont
souvent localisés sur les parois et au niveau des lignes de couture.
Biologie
La femelle pond 300 à 400 œufs dans les trois premiers jours de sa vie qui en
dépasse rarement dix. A l’éclosion, 3 ou 4 jours plus tard, la larve se déplace activement,
s’alimente au fur et à mesure qu’elle tisse des soies à la surface de la denrée et passe par
plusieurs stades. Au Sème et dernier stade, elle se nymphose à l’intérieur d’un cocon
dense et transparent (3). Le cycle complet dure environ 1 mois dans les conditions opti-
males de 30” et 70% HR, 2 mois dans les conditions ambiantes des magasins.
Corcyra cephalonica Stnt
Description
L’adulte de couleur gris-clair a une envergure de 15 à 25 mm et porte une touffe
d’écailles en forme de Crète sur la tête.
Dégâts
Au Sénégal, l’insecte attaque surtout les céréales et entraîne des dégâts particuliè-
rement importants sur le riz en sac et sur le maïs, dans les conditions de stockage central.
METHODES DE LUTTE
Mesures prophylactiques
Entrent dans cette catégorie toutes les techniques destinées à réduire l’infestation
initiale au champ, pendant le séchage ou en début de stockage. Il s’agit donc des mesures
d’hygiène préventive, des techniques culturales et de stockage.
Hygiène des locaux et de la sacherie
On ne soulignera jamais assez l’intérêt de l’assainissement des locaux avant une
nouvelle tiception de grain. Dans ce cadre le traitement préventif des sacs est préconisé
pour détruire l’infestation initiale de E. cautella (3).
Techniques culturales et de stockage
Contre S. céréallella, l’éloignement des greniers des champs, de même que le battage
des épis à partir du mois de mai, peuvent s’avérer intéressants. La première mesure est
destinée à prévenir l’infestation initiale qui est tr&s forte dans les champs de case (8), la
seconde à limiter la profondeur de la zone infestée par l’insecte aux 4 à 5 cm supérieurs
du grain (4).
Sur ni&&, le battage préalable a permis de réduire les dégâts de C. maculatus sur
les graines obtenues, par rapport à ceux no& sur les graines du même lot initial stocké
en gousses entières (5). Nous avons aussi noti que plus la récolte est tardive, plus élevés
sont l’infestation initiale et les dégâts ultérieurs de C. maculatus (Seck, non publié).

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Utilisation des insecticides
Sur mil, le screening en laboratoire de différentes doses de matières actives, a
montré une meilleure efficacité de la deltaméthrine 0,05% à 10 ppm contre l’alucite des
céréales (12). Sur niébé et sur maïs, une application de deltaméthrine (K-OTHRINE PP2
R Roussel Uclaf), à la dose de 50 g de produit commercial par 100 kg de denrée, s’est
révélée très efficace contre C. maculatus d’une part, S. zeamays et T. castaneum
d’autre part (9). Mais il convient de noter que malgrè son intérêt, la protection
chimique des denrées alimentaires en milieu paysan n’est pas sans poser des problemes
d’ordre économique, de santé publique et de nature stratégique... C’est pourquoi d’autres
alternatives sont à trouver.
Le stockage en milieu auto-confiné
Technique très répandue dans tout le Nord-Ouest de la Guinée Bissau et au Sud du
Sénégal (lO), cette méthode est basée sur l’effet insecticide du rapport OJCO, qui
s’établit dans un milieu fermé après un certain temps. Sur ce principe, nous avons mis
au point une technique efficace de stockage du niébé en fûts métalliques herméti-
quement fermés et sans utilisation d’insecticide (7, 9, 10).
La résistance variétale
Nous avons mené de nombreux travaux sur du matériel local et introduit en vue
d’identifier des sources de résistance aux principaux insectes des stocks de ni&, de
mil et de maïs.
Ainsi, parmi plus dune centaine de variétbs de niébé testées pour la résistance à la
bruche, 12 ( 66-5 ; 59-26 ; 275 ; 283 ; 58-79 ; D2A2 ; 58-162 ; 58-1GD ; IT 845-2246-
4 ; IT 85-2205 ; IT 81-1007 ; KVX 30-g246-2-5K) se sont révélées les plus intéressantes.
En ce qui concerne la résistance du mil à S. cerrealella, elle s’avère la plus forte sur les
variétés Souna Mali, Ex Dam et K. Blaga, très faible sur ITV 8003 et moyenne pour
Souna-3. Sur cette dernière, nous avons noté une plus nette préférence de l’insecte pour
les grains de la base (plus gros) par rapport a ceux plus petits du sommet de l’épi (4).
Quant à la résistance du maïs aux charançons du genre Sithophilus, elle s’est avérée très
intéressante sur 7 entrées d’origine sénégalaise : 15KD ; 23KD ; 24KD ; 25KD ; 27KD ;
41KD ; 42KD ; 52NR ; 32SD (11).
Utilisation du Neem Uzadirachta indica A. JU~S)
L’effet de l’application dune solution aqueuse de broyat de graines de neem sur l’in-
fcstation initiale de C. maculatus a été étudié en station. La pulvérisation dune culture
en fin de cycle, avec une solution a 35 g par litre, a donné une réduction significative
du pourcentage de gousses attaquées a la récolte, mais ce traitement a été deux fois
moins efficace qu’une application de deltaméthrine CE, à la dose de 10 g m.a/ha (7).
L’efficacité des graines et des feuilles de A. indica utilisees traditionnellement par les
paysans pour lutter contre C. maculatus a aussi été évaluée. Tant la poudre de feuilles
que celle de graines, à la dose de 30 g par kg de niébé, donnaient en laboratoire une
mortalité des adultes de 85 a 90 % après 72 h. La dose de 20 g avait une efficacité un
peu moindre et 10 g Ctait nettement moins toxique (7).

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Plus récemment, nous avons testé l’enrobage de graines de niébé avec des
solutions aqueuses de graines et de feuilles de neem à différents stades de maturité. Le
meilleur résultat a été obtenu avec la pmparation à base de 60 g de broyat de graines
s&hes par litre d’eau, laquelle a permis de r5duire de plus de 7 fois les dégâts de la
Fl issue des adultes introduits par infestation artificielle (9).
Lutte biologique
Nos investigations dans ce domaine se limitent à une collection des ennemis
naturels rencontrés dans les conditions courantes de stockage du mil, du niébé et du maïs
(6). Même si l’évaluation p&ise de leur impact n’attire pas encore notre attention, on
note parfois d’importantes pullulations saisonnières qui laissent supposer un certain
rôle dans le contrôle naturel des populations de ravageurs. Les espèces les plus repré-
sentatives sont : Bruchocida vuilleti (Crawford) et Dinarmus basalis (Rondani) sur ni&&
Anisopteromalus calandrae (Howard), Choetospila elegans (Westwood) et Bracon hebetor
(Say.) sur les cér&des.
PERSPECTIVES
L’objectif d’autosuffisance alimentaire défini dans la plupart des pays africains
dépend largement des ravageurs des grains et graines. Dans ce document de synthèse des
principaux résultats obtenus dans le cadre du programme sénégalais de recherche sur la
protection des stocks de cért%les et légumineuses, il apparaît un certain nombre d’élé-
ments pouvant servir de base à la définition dune approche de lutte intégr6e contre les
principaux insectes des stocks vivriers.
Mais cette approche, au risque de ne pas être applicable, ne doit jamais perdre de
vue le contexte et la réalité de l’agriculture sahlienne qui est essentiellement de type
paysanne.
L’objectif à atteindre est donc de mettre au point des méthodes de stockage
efficaces, simples, sûres et surtout accessibles aux agriculteurs.
Pour y parvenir et compte tenu des résultats qui précèdent, les orientations à court
et moyen termes seront axées dans trois principales directions :
0 préciser le profil des pertes et la dynamique des populations des prin-
cipaux ravageurs ;
Q poursuivre et intensifier les travaux sur la résistance variétale ;
8 approfondir les études sur le neem et étendre ce volet de recherche à
d’autres plantes et d’autres ravageurs.
Ce dernier point nous paraît très important. En effet, l’utilisation d’extraits bruts
d’origine végétale contre les insectes des denrées stockées est une pratique ancienne très
répandue en Afrique et en Asie (1). Mais si de toutes les plantes utilisées, le neem est
la plus étudiée et sans doute la plus connue, tant du point de vue de la structure chimique
de ses principes actifs que sous l’angle toxicologique, beaucoup d’autres plantes restent
encore à découvrir.
Rien qu’au Sénégal, nous avons note l’utilisation traditionnelle d’au moins quatre
plantes (Boscia senegalensis, Balanites aegyptiaca, Securidaca longepedunculata, Prosopis

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africana). Les résultats obtenus, à l’image d’ailleurs des doses et des parties de la plante
utilisées, sont très variables, traduisant ainsi l’absence de toute base scientifique sur ces
insecticides naturels. Ce manque de données scientifiques a aussi été souligne au niveau
sous régional. En effet, à l’occasion du séminaire international sur la lutte int&ree contre
les nuisibles des cultures vivrières tenu à Niamey en 1985, une enquête menée dans cinq
pays membres du CILSS avait permis de recencer toute une Irie de plantes intéres-
santes (2), toutes utilisées par les paysans qui ont difficilement accts aux pesticides
synthétiques, devenus de plus en plus coûteux. C’est pourquoi, et aussi pour des raisons
de préservation de l’environnement, nos Ctats doivent s’associer pour développer un pro-
gramme sous régional de recherche sur les plantes locales à pouvoir insecticide.
REMJXRCIEMENTS
Je remercie Mr J. Deuse (IRAT) et le Pr J.D. Pasckhe (Université de Purdue) pour
la lecture et la critique du manuscrit.
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20
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