.i : ,;* .>i F .i,,’ 2, -..:! ...
.i : ,;* .>i
F
.i,,’
2, -..:!
>‘“:p:!~;:,;* -:+k
,.,
,h
‘$2
*,.
y:
\\:‘
REPtiB-liQUE DU SENEGAL
(Un peuple-Un but-Une foi)
Ministère de l’Agriculture
Institut Sénégalais
Centre Nord Bassin Arachidier
(de Recherches Agricoles
URR4
1.S.R.A
Par
Dr. Mamadou BALDE
et
Abdoulaye biop
Mars ‘1996
ISRA / CENTRE NORD BASSIN ARACHIDIER (CNBA) -- BAMBEY
-y- ---
_- ~.
-----. _..__-_ --. - --./

PROJET IDA:
Recherches entomologiques
sur
LES CEREALES
r ...................
;;
.........................................
.IhiSËCTES RAVAGEURS
::
:j...._ .._ ..................... ...... ,,,_,., .._.._._...__..__...__~~~-~~
............................... _,_ ,,,, __,__-__,_-_.-____,, .............. _ .................
................................................................................................................................................................................................................
..__ ... .-,_.,, ,,_. ............ __., ......: i
.:
‘i

PREAMBULE
C:e présent rapport fait le point sur les résultats des actions menées durant
C:ette campagne 1995 par le service d’Entomologie du CNBA de Bambey. Dans
l’ensemble, deux activités ont été réalisées dans le domaine de la recherche sur les
céréales.
La première était relative au suivi de la dynamique des populations des
principaux insectes ravageurs à l’aide du piège lumineux ou du piège à phéromone
(seulement pour Coniesfa ignefusalis). Cette étude entre dans le cadre de
l’approfondissement des connaissances sur la biologie de certaines espèces de
lépidoptère comme Heliocheilus albipuncfella (chenille mineuse des épis), Coniesfa
ignefusak (chenille foreuse des tiges) et Amsacta moloneyi (chenille poilue du
niébé) dans la perspective de pouvoir modéliser leurs fluctuations. Ce suivi des
émergences des adultes de différentes espèces d’insectes nuisibles à l’aide du
piège lumineux est entrepris depuis des années dans le service.
La seconde action qui entre également dans le cadre des études de la biologie
de H. albipuncfella et de C. ignéfusalis, est un essai sur la connaissance du mode de
distribution spatiale de ces espèces au champ dans les conditions d’une infestation
naturelle,
1
-Y
*
----Le

~.._.............___.................-..~......................
;. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..-.................... : . . . . . . . .._________._......~... _ _______..____.i
DYNAMIQUE DES POP.ULATION.~::: . ..i
: * . . . . . . . . . . . . . . 2 . . . .._........_.___.................. . . . . . . . . . . . . . . ..<...... . . . . . . . . . . . . . . .
..__..._.j._._.................... .___.,, ..i.: . . .._ ‘Lt . . . . . . .
Pour envisager des méthodes efficace de contrôle des insectes nuisibles des
cultures, des connaissances profondes de ces ravageurs s’avèrent indispensables.
A côté (de la maîtrise du mode de développement et de reproduction ainsi que des
types de dégâts occasionnés chez une plante hôte, une parfaite connaissance des
périodes d’apparition d’un ravageur en relation avec le stade phonologique de la
culture est d’une importance capitale pour le développement des méthodes de
contrôle dans le cadre d’un système intégré de lutte. C’est ainsi que des études
relatives à la dynamique des populations de certaines espèces de lépidoptères
ayant eté identifiées comme principales nuisibles de la culture du mil dans le
Centre-Sud et Centre-Nord du bassin arachidier, sont entreprises depuis des
décennies par le service de recherches entomologiques du Centre Nord Bassin
Arachiclier (CNBA) de Bambey. Ce suivi a été tout le temps réalisé à l’aide d’un
piège lumineux auquel ces espèces sont particulièrement sensibles. Cependant,
depuis deux ans le service utilise également dans le cadre de sa collaboration avec
le département d’Entomologie de I’ICRISAT de Niamey, le piège à phéromone pour
le contrôle des fluctuations de Coniesfa ignefusalis, lépidoptère foreur des tiges de
mil. Les résultats de la dynamique des populations qui font également l’objet de ce
rapport sont ceux obtenus à l’aide des deux types de piège. L’objectif final est
d’arriver à une modélisation des fluctuations.
1. RESULTATS DU PIEGE LUMINEUX
Le suivi des fluctuations des principaux insectes ravageurs a été effectué à
l’aide du piège lumineux électrique “Robinson” installé à la station du CNBA de
Bambey. Ce piège qui est installé dernière les locaux du service d’Entomologie était
allumé de 19 heures à 7 heures du matin. La collecte et le comptage des insectes a
lieu tous les matins après que ces derniers soient tués à l’aide d’un insecticide
(Ww-0.
Les résultats mentionnés dans le tableau 1 ci-dessous montre l’importance de
la capt.ure des différentes espèces qui sont les plus fréquentes dans cette zone.
Compa\\rée aux années précédentes, la capture a été très faible cette année,
exceptiion faite de deux espèces de lépidoptère (Massalia nubila et Coniesta
ignefusalis) et des sauteriaux qui avaient particulièrement pris de l’importance.
---
_-^..~_

Parmi les sauteriaux capturés, Oedalus sénégalensis, communément appelé
“Criquet sénégalais” était avec 90,8% l’espèce la plus représentée. Sa population
E!tait de 2417 cette année, soit une augmentation de 92% par rapport à la campagne
cle 1993. En examinant sa courbe de fluctuation (Fig. l), on constate l’existence de
trois périodes d’apparition plus ou moins distinctes.
L’a première vague est apparue à partir du 17 Juillet et a été relativement
importante et régulière durant tout le reste du mois. Nous avons en effet pu observer
durant cette période des captures journalières variant de 18 à 80 individus. Du 8
Août au 10 Septembre, les fluctuations étaient presque inexistantes. Une deuxième
vague régulière et relativement importante a été observée à partir du Il jusqu’à la
fin du mois de Septembre. La troisième qui était d’ailleurs la plus importante était
quant à elle apparue à la 2ème quinzaine d’octobre et s’était prolongée jusqu’en
début Novembre.
Tandis que la première apparition avait coi’ncidé avec la période de talfage du
mil, la dernière est arrivée vers le stade de formation des graines. Cependant, tes
variétes précoces étaient déjà au dernier stade de maturité. Cela a permis d’éviter
des attaques importantes de la part de ces sauteriaux sur ces variétés. En effet,
cette espèce de ravageur préfère les jeunes plantules et les graines de mil au stade
laiteux. Cette troisième vague de criquets sénégalais, proviendrait de la zone que
les Acridologues appellent “Sahel du pâturage”. En effet, pendant la saison des
pluies, les populations de sauteriaux quittent en grande partie les cultures quand
celles-ci ont atteint un stade phénologique assez avancé leur permettant de mieux
supporter les attaques des insectes. Les populations suivent le front intertropical
(F.1.T) vers le nord pour aller se reproduire dans les pâturages. En fin de saison des
pluies, elles migrent vers le sud avec le recul du front intertropical et envahissent les
cultures à une époque où le mil en voie de maturation est particulièrement
vulnérable.

Figure 1: Courbe de fluctuation de Oedaleus
senegalensis au piège lumineux
250 E
200 I--
t
150 1
50 1r
0
10.8 20 30 10.9 20 3010.1020 30 10.11
PERIODE D'APPARITION

D’autre part, un accent particulier est mis depuis des années sur la dynamique
des populations de H. albipuncfella, C. ignéfusalis et A. moloneyi, vu l’importance
des d4gâts qu’elles occasionnent sur les céréales effou légumineuses. Les courbes
de fluctuation des populations adultes de ces trois espèces de lépidoptères
confirment les résultats antérieurs relatifs au caractère spécifique à l’espèce du
début et de la période d’émergence. En effet, la figure 2 montre que les premiers
adultes de Coniesta sont apparus le 27 Juillet au piège lumineux, soit 35 jours après
la première pluie utile. Par contre, ceux de Heliocheilus ont été observés 65 jours
après cette pluie. C’est la première fois depuis des années qu’une apparition aussi
tardive de Heliocheilus a été constatée. Les premières émergences de Amsacta ont
été observées comme d’habitude 8 jours après la première pluie utile.
Sur le plan de l’importance numérique de la population, les captures de
Heliocheilus et Amsacfa étaient cette année particulièrement faibles. La baisse de
population par rapport à l’année 1993 était de 89 et 97% respectivement pour
Amsacfa et Heliocheilus. Cette faible capture des deux espèces est due
probablement à une forte mortalité des chrysalides dans le sol site à de mauvaises
conditions environnementales durant la saison sèche et à l’action probablement de
la première pluie importante qui avait inondé le sol. En effet, l’engorgement d’eau
des galeries peut provoquer la mort chez les chrysalides par asphyxie.
Du point de vue déroulement des émergences, Amsacfa semblait montrer 3
générations distinctes. Heliocheilus confirme toujours son monovoltinisme, tandis
que Coniesta montrant généralement 2 à 3 générations annuelles ne semble en
présenter qu’une seule cette année. Celle-ci s’étendait cependant sur une période
relativement longue avec plusieurs pics de vol.
La distinction entre mâle et femelle lors du comptage des adultes confirme
encore les résultats antérieurs relatifs à la prédominance des femelles chez
Heliocheilus. En effet, celles-ci représentaient 62% de l’ensemble des adultes
capturés. Cependant, le rapport entre mâle et femelle peut varier d’une année à
l’autre, même si les femelles dominent toujours. Ce changement peut avoir des
conséquences sur l’incidence de ce ravageur sur le mil. Chez la chenille poilue du
niébé, ce sont les mâles qui dominaient, confirmant ainsi les résultats antérieurs. En
effet, le nombre d’individus mâles s’élevait à 87 contre 15 femelles. Soit un sex-ratio
de 5,8 mâles pour une femelle.
4

Figure 2: Evolution de la capture de Heliocheilus,
Coniesta et Amsacta au piège lumineux
-Amsacta *Heliocheilus -Coniestai
t
i:
20.630 10.7 20
30 9.8 19
29 8.9 18
28 8.10
PERIODE D'EMERGENCE

Tableau 1 : Importance des captures au pièges lumineux
E:SPECES
Nombre d’individus
LEPIDOPTERES
A.msacta moloneyi
102
Uthetesia sp
46
C,oniesta ignefusalis
1416
Maruca testulalis
2
Sylepte derogata
1 7
Hleliocheilus albipunctella
210
Hleliocheilus biocul. senegalensis
199
Massalia nubila
1127
Plusia spp
1345
Spodoptera littoralis
90
Spodoptera exigua
162
S,podoptera exempta
3
Sesamia spp
2
Mythimna loreyi
3
Xlanthodes intercepta
76
Meliothis armigera
878
Agrotis ypsilon
6
Hlerse convolvuli
.-
214
C:OLEOPTERES
Psalydolytta flavicornis
297
Psalydolytta vestita
52
Psalydolytta pillipes
44
Cylondrothorax dussaulti
1710
Cyaneolita sp.
.-
1 2
DERMAPTERE
Forficula senegalensis
a-
4960
HIEMIPTERES
Nezara viridula
222
Dysdercus sp.
.-
0
CIRTHOPTERES
Oedaleus senegalensis
2417
Autres sauteriaux
.
-
224
5

2. RESULTATS DU PIEGE A PHEROMONE
L’utilisation du piège à phéromone spécifique au foreur des tiges (Coniesfa
ignefusalis) a débuté depuis deux ans dans le cadre de la collaboration avec
I’Entomologiste de I’ICRISAT - Niamey. Ce type de piège peut être également servir
de moyen de protection de la culture du mil contre cette espèce.
L’installation de ce piège a eu lieu le premier Août 1995, après que les adultes
de Con&ta aient été observés au piège lumineux. Deux pièges ont été utilisés et
placés chacun à une distance d’environ 150 m l’un de l’autre au milieu d’une
parcelle de mil. Dans un des pièges, la phéromone était renouvelée toutes les
semaines, tandis que le renouvellement chez l’autre avait lieu toutes les deux
semaines. L’objectif était d’avoir une idée sur la durée de vie de cette phéromone
dans nos conditions climatiques. La collect’e des insectes capturés se faisait tous les
matins.
Les résultats montrent tout d’abord que la souche de Coniesta rencontrée dans
cette zone écologique est bien sensible à cette phéromone spécifique (Fig. 3). Ceci
confirme les résultats de la campagne precédente. Au total, 140 individus ont été
capturés par les ‘deux pièges. La différence de capture entre les deux pièges était
insignifiante. En effet, le renouvellement plus fréquent de la phéromone ne
contribuait que de 57%. Ce qui montre que le changement toutes les semaines n’est
pas nécessaire. La capture au piège lumineux était d’une manière générale de loin
p.us importante que celle du piège à phéromone. Les causes réelles n’ont pas fait
d’abord l’objet d’études.
Contrairement au piège lumineux, la courbe de fluctuation des adultes de
Conies*ta montre l’existence de 3 périodes d’émergence très distinctes,. La première
période qui a certainement débuté en fin Juillet, s’était terminée en début Août. La
seconde qui était la plus importante en terme de nombre d’individus capturés,
s’étendait du 26 Août au II Septembre avec 60,7% de la capture totale. La dernière
qui n’avait duré que de 9 jours, avait débuté exactement le 21 Septembre.

71 r= CQ s 3 CD
cd
.


Q CD
c> 0 zs r= CD CA r+ w
Individus/ jour
0-. - L - -
- - - - - - .-
t
~ 1
2 .
0

INTRODUCTION
Les nombreuses investigations faites dans la Région du Centre Nord Bassin
Arachidier relatives aux causes des faibles rendements du mil dans cette zone agro-
écologique notent clairement l’importance également de la pression entomologique
sJr cette céréale. En effet, plus d’une centaine d’espèces d’insectes nuisibles
s’attaquent au mil depuis le semis jusqu’à la récolte, parmi lesquelles H.
albipuncteila, chenille mineuse des chandelles et C. ignefusalis, chenille foreuse des
tiges jouent un rôle tout particulier. Leurs dégâts peuvent selon la physionomie de
Wivernage et le stade phénologique de la plante, prendre des proportions
irnportantes. A côté des programmes d’amélioration du mil, il s’avère donc
indispensable de prendre en compte cette dimension entomologique si on veut
accroître de manière significative la production du mil dans cette zone. C’est pour
cela qu’une importance toute particulière est accordée à ces deux espèces dans le
programme de recherches du service d’Entomologie du CNBA de Bambey pour
trouver des voies et moyens adéquats de leur contrôle.
Sur ce plan, de nombreuses études sont menées aussi bien au Sénégal que
clans d’autres pays de la zone soudano-sahélienne dans l’objectif d’approfondir les
connaissances sur la biologie de ces ravageurs. Cependant, peu de recherches
relatives à la maîtrise du seuil économique de nuisibilité et de la distribution spatiale
au Ch#amp de ces ravageurs ont été réalisées. Hors, ces informations sont
indispensables pour tester plus facilement l’efficacité économique d’un programme
de contrôle de ces insectes.
7

. MATERIELS ET METHODE
1 .l. OBJECTIF
Le but de cet essai est de pouvoir recueillir des informations relatives à la
distribution spatiale de ces insectes au champ et à leur impact sur le rendement.
Ces données sur le comportement des adultes de ces espèces sont d’autant plus
importantes qu’elles permettent dans le cadre de la rationalisation des produits
phytosanitaires dans l’intérêt économique et écologique, de faire un choix judicieux
pour une protection chimique partielle ou totale.
1.2. DISPOSITIF EXPERIMENTAL
L’essai a été implanté au CNBA de Bambey sur une superficie totale de 19044
m* (138m x 138m) avec l’arachide comme précédent cultural. II faut préciser que ce
même dispositif a été envisagé pour l’essai lutte biologique relatif au lâcher au
champ des adultes de Bracon hebefor (hyménoptère ectoparasite des larves de
plusieurs lépidoptères nuisibles des céréales stockées) contre les chenilles de
Heliochedus. En effet, cette opération de lâcher de bracons devait intervenir plus
tard vers le stade de maturation des graines. Cependant, les observations faites sur
les chandelles du mil au stade de formation des graines n’avaient révélé qu’une très
faible présence de larves de Heliocheilus. Ce qui n’a pas nécessité d’effectuer des
lâchers d’adultes de Bracon.
C’etait un dispositif à randomisation complète de 8 parcelles avec chacune 900
rn:j (30m x 30m) de surface, séparées entre elles de 24m. Cette superficie utile était
entourée de 3 lignes de mil de la même variété comme bordure. La distance qui sert
d’ailée entre le champ et cette bordure était de 2m.
1.3 - CONDITIONS DE CULTURE DU MIL
La variété améliorée IBV 8004 à cycle relativement court de 75 à 85 jours (du
semis à la récolte) a été utilisée pour permettre une coïncidence entre les stades
sensibles de la plante et la présence maximum des adultes aussi bien des foreurs
de tiges que des chenilles mineuses des épis. Pour créer de bonnes conditions de
développement de la culture, un labour suivi d’un épandage de NPK (12-8-8-5s) en
poudre a raison de 150 kg/ha et un hersage ont été réalisés le 05/07/1995.
8
. _
__
..-..I-m
----
- . - - -
-.
- -

Pour des raisons techniques, le semis du mil a été effectué manuellement le 20
Juillet après la 2ème pluie importante de 42 mm tombée à la veille. L’écartement
E?tait de 90 cm x 90 cm, soit 28 lignes par parcelle élémentaire. La semence avait
subi au préalable un traitement au Granox à la dose de 4 g par kg de semence.
Un premier apport d’urée à raison de 50 kg/ha a été effectué le 04/08/1995,
après le démariage à 3 plantes par poquet, soit 12 jours après le semis. Le 2ème
apport de 50 kglha d’urée a été réalisé le 3 Septembre, soit au 45ème jour après le
semis. A cette période, le mil était au stade de montaison - épiaison. Deux
clésherbages manuels ont été effectués le 2 et le 22 Août à la demande, soit 20 jours
d’intervalle entre les deux sarcla-binages.
3.4. METHODE D’EVALUATION
Avant le début de la montaison du mil, des points d’observations ont été
matérialisés sur des axes dans chaque parcelle. Chacune des parcelles comptait au
total 24 points d’observations répartis équitablement sur 8 axes. La distance entre
deux points sur un axe était d’environ 5 m. Ce dispositif permet à partir de quelques
points situés à des rayons de 5, 10 et 15 m du centre de la parcelle, d’avoir une idée
relativement précise sur la distribution spatiale du ravageur dans la parcelle.
Dès le début de la montaison, un suivi de I’infestation du mil par les foreurs a
été effectué jusqu’au stade de formation des graines sur la base de la présence de
tiges avec des symptômes de coeur-mort ou de l’avortement de l’épi. II faut noter
qJe pour avoir des données sur le pourcentage de coeur-mort, une observation sur
toutes les tiges existantes dans chaque parcelle a été réalisée.
Après la maturation, toutes les plantes des points d’observations ont été
disséquées pour déterminer le nombre de larves (actives, en diapause ou en
chrysalide) et celui de galeries vides. A cette occasion, non seulement le nombre
d’épis avortés a été à nouveau déterminé, mais également celui des épis attaqués
par des chenilles de Heliocheilus. Avant chaque dissection, le diamètre de la tige et
celui de t’épi a été mesuré. Le poids de la chandelle et celui des ‘grains après
battage, ainsi que le poids de mille graines avait fait l’objet d’évaluation. Pour avoir
une idée sur la contribution des foreurs sur les pertes de rendement du mil, le poids
des épis provenant de tiges saines était comparé à celui des chandelles issues des
tiges attaquées par les larves de Coniesta. II faut préciser cependant que ces épis
ne devaient pas présenter des attaques de Heliochedus pour pouvoir faire l’objet de
comparaison.
9
--
-W---P

1.5. OBSERVATIONS
Pour avoir une idée sur la présence d’autres espèces d’insectes nuisibles du
mil comme la mouche du pied (Atherïgona soccafa) et les chrysomèles (Lema
planifions), un suivi régulier a été réalisé sur les mêmes poquets choisis comme
points d’observations. C’est ainsi qu’il a été noté l’importance des dégâts
occasionnés particulièrement par les chrysomèles au stade de tallage. Son
apparition avait eu lieu lors d’une petite poche de sécheresse du 2 au 13 Août qui a
d’ailleurs nécessité une intervention chimique au Thimul 35 à la dose de 1 Vha.
2. RESULTATS ET DISCUSSIONS
2. II. RESULTATS DE L’ATTAQUE DES CHRYSOMELES
Malgré que cette espèce d’insecte ravageur ne faisait pas directement l’objet
de notre étude, nous avons tenu à faire une évaluation de son incidence sur notre
essai; d’autant plus que l’apparition au champ avait eu lieu cette année après le
démarlage et que ses dégâts peuvent avoir une influence négative non seulement
sur la capacité de tallage, mais également sur le développement ultérieur de la
plante. En effet, cette espèce est un coléoptère de la famille des Ck-ysomélidae
dont les adultes et les lan/es décapent le parenchyme chlorophyllien des feuilles et
diminuent ainsi le potentiel photosynthétique de la plante. Ces insectes
interviennent généralement 5 à 6 semaines après la levée, surtout en période de
sécheresse prolongée comme ce fut également le cas cette année. Sous l’effet de
cette sécheresse, les feuilles dessèchent et entraînent la mort de la plante. Pour
avoir une idée sur l’incidence de cette chrysomèle sur la culture, un échantillonnage
a été effectué dans tout le champ.
Dans l’ensemble 1273 plantes ont été observées dans cet essai, soit 159 en
moyenne par parcelle. Comme le montrent les résultats du tableau 2, 880 plantes
avaient subi des attaques de la part de ces insectes, soit une incidence de 69,3 %.
Entre la première date d’observation qui a eu lieu le 8 Août et la 2ème à la date du
1’1 Août 1995, le nombre de plantes endommagées a augmenté d’environ 77%,
tandis que la population du ravageur avait plus que doublé (103,6 Oh). Ce qui montre
la capacité de multiplication de cette espèce de chrysomèle et de l’importance des
degâts engendrés si les conditions sont favorables.
10

Tableau 2 : Importance de l’attaque des chr-ysomèles
Plantes observées.
Plantes attaquées (%)
Nombre de
-
-
-
-
-
-
P 3 1
158
91.1
96
-
-
-
-
P32
155
94.2
168
-
-
Moyenne
159.1
69.3
85.0
-
-
2.2. DISTRIBUTION AU CHAMP
2.2.1. Heliocheilus albipunctella
Pour avoir une idée précise sur la manière dont cette espèce attaque un
champ, toutes les chandelles ont été observées lors de la dissection des tiges. Cela
a Perm#is d’avoir des informations non seulement sur l’incidence (nombre de
chandelles dans le champ ayant des symptômes d’attaque), mais également sur la
sévérité (nombre de larves par épis) et sur l’importance des dégâts. En effet, la
longueur linéaire des galeries par chandelle a été également déterminée à cette
occasion. Les résultats obtenus sur la distribution spatiale montrent que ce ravageur
est plus important au centre de la parcelle qu’à la périphérie (Tab. 3).
11

T;ableau 3: L’incidence de Heliocheilus en fonction des strates et des axes.
AXES
O - l
o - 2
-
-
-
-
o - 3
-
-
0 - 4
0 -5
45.8
44.4
0
30.1
-
-
0 ‘- 6
40.2
41.4
40.2
40.6
-
-
51 .o
20.4
0
23.8
0 ‘- 7
-
-
0 .- 8
29.2
36.6
54.0
39.9
-
-
Moyenne
41.9
38.8
19.0
33.2
-
-
En effet, sur la 3ème strate (15m du point central), l’incidence moyenne pour
toutes les parcelles et axes confondus était de 19%, tandis qu’elle représentait
respectivement environ 42 et 39% pour la première et la seconde strate, soit une
différence avec la périphérie de 54,6% en faveur de la distance de 5m. La différence
entre les strates 5 et IOm n’était pas s,ignificative du point de vue infestation.
Cependant, l’incidence était beaucoup plus régulière dans la première que dans la
2ème strate. En effet, on pouvait observer chez cette dernière des taux d’infestation
allant de 0 à 100% chez certaines parcelles. Par ailleurs, l’observation du tableau ci-
dessus montre que l’incidence de ce ravageur était beaucoup plus importante au
niveau des diagonales qu’au niveau des axes médianes. En effet, la moyenne de
l’incidence pour toutes les diagonales était de 38%, tandis qu’elle ne s’élevait chez
les médianes qu’à 28,5%, soit une différe’nce de 25,2%. D’une manière générale,
l’importance de cette espèce était moindre cette année. En effet, son incidence
variait entre 18 et 43 %, tandis qu’elle atteignait durant la campagne précédente les
80% en moyenne.
12

2.2.2., Coniesta ignefusalis
L.‘analyse statistique des résultats de la dissection des tiges prélevées dans
toutes les parcelles selon la méthode décrite ci-haut, n’a montré aucune différence
significative entre les différentes parcelles pour tous les critères d’évaluation
c:onfondus (Tab. 4). II faut signaler que du point de vue du nombre de poquets ayant
des plantes attaquées, l’incidence était de 100 %. Ce qui montre une dispersion
relativement homogène du ravageur dans chaque parcelle. Ce travail a été effectué
au préalable sur la base des observations de tous les poquets dans chaque parcelle
avant la récolte pour évaluer le pourcentage de coeur mort et d’épis avortés suite à
une infestation par les foreurs. Ainsi, le nombre de chandelles sans graines s’élevait
entre :28 et 36 % selon les parcelles, soit en moyenne 32 % d’avortement. Pour
toutes les parcelles confondues, le nombre de poquets s’élevait à 699, tandis que
celui des plantes était de 3493, soit en moyenne 5 plantes par poquet et un total de
Ill6 plantes sans épis utile. Ceci représente effectivement une baisse de
rendernent en épi assez considérable.
D’autre part, lors de la dissection pour déterminer le nombre de larves de
Coniesfa par tige (sévérité de l’attaque), l’existence de tous les différents stades de
cléveloppement larvaire (larves actives avec des points noirs, larves blanches en
diapause et des chrysalides) a été constatée. II faut noter également la présence de
galeries vides qui correspondraient à la première génération, tandis que les larves
actives représenteraient la dernière génération qui resteront dans les tiges en état
de pause jusqu’à l’année suivante.
Tableaw 4 : Incidence des foreurs en fonction des différentes strates d’une parcelle
F”ARCE,LLE
5m
IOm
15m
-
-
NTD
NTA (O!&)
NTD
NTA (%)
NTD
NTA (%)
POI
49
95 %
28
75 %
22
90 %
-
-
PO2
-
-
30
70 ”
27
44 ”
32
68 ”
PI1
-
-
39
89 ”
39
87 ”
33
66 ”
PI2
-
-
44
100”
51
96 ”
32
96 ”
P 2 1
28
96 ”
37
100”
35
97 ”
-~
P22
-
-
27
62 ”
25
62 ”
29
93 ”
P
- 3 1
-
45
80 ”
42
80 ”
47
78 ”
P32
26
76 ”
34
85 ”
34
97 ”
-
-
Moyenne.
36.0
85 %
35.4
82 %
33.0
84.
NB: NTD= Nombre de Tiges disséquées; NTA = Nombre de Tiges attaquées.
13

Pour étudier le phénomène de distribution spatiale de cette espèce, toutes les
plantes situées au niveau de tous les points d’observations avaient fait l’objet de
dissection pour évaluer le nombre de tiges attaquées, le nombre de larves et celui
d’éais avortés. Une comparaison a été faite entre les plantes situées à 5, 10 et 15 m
du point central de chaque parcelle pour savoir si la présence des foreurs est
beaucoup plus importante en périphérie ou au centre de la parcelle. II a eté constaté
que quelque soit le critère considéré (nombre de larves par tige, le pourcentage de
chandelles avortées, pourcentage de tiges attaquées), I’infestation était plus
importante à la dernière strate (15 m du point central). Au fur et à mesure que l’on
avance ;a l’intérieur de la parcelle, l’importance du foreur diminue, même si la
difl’érence entre les 2 premières strates (5 et 10) n’était pas significative (Fig. 4).
Figure 4: Histogramme de dominante d’une strate
Larves
I
/
5m
10m
15m
DISTANCE
D’ailleurs pour le critère “épis avorté”, la dominante de la distance 15m sur les
autres était absolue. Ces résultats confirment ceux obtenus en 1994 par dissection
de tiges provenant de la station de Nioro. Sur cette base, on peut dire que
I’infestation des parcelles utiles aurait pu être plus importante n’eût été l’effet des
lignes de bordure qui entourent l’essai et qui constituent de ce fait une barrière
contre la pénétration de ce ravageur.
14

2.3. INCIDENCE SUR LE RENDEMENT
2.3.1. Heliocheilus albipunctella
Pour pouvoir déterminer l’impact de l’attaque aussi bien des forleurs que des
chenilles mineuses des épis, 184 plantes ont été prélevées dans toutes les
parcelles. II faut signaler que l’attaque par les larves de Heliocheilus etait tellement
faible que les résultats n’avaient pas nécessité des analyses statistiques. En effet, la
sévérité de l’attaque (nombre de larves par chandelle) était très faible et s’élevait
indépendamment de la parcelle à 0,4 larve. Ces résultats confirment tout d’abord les
constatations faites sur la distribution spatiale de cette espèce au champ. La
sévéritii était en moyenne relativement plus forte au centre (0,6 larve en moyenne)
qu’en périphérie (0,2 larvekpi), Elle s’élevait effectivement à 0,6 larve par chandelle
au centre de la parcelle et à 0,2 en périphérie, soit une différence de 66,7% en
faveur de la strate interne.
Cette faible infestation de Heliocheilus est liée certainement à son bas niveau
d’émergence constaté cette année dans la zone. En effet, comme le montre la
courbe de fluctuation signalée plus loin et qui est obtenue à partir des captures des
adultes au piège lumineux, le nombre d’individus mâles et femelles confondus ne
s’élevait qu’à 210 durant toute la période d’émergence des adultes. Les causes
rkelles de cette faible émergence ne sont pas encore bien cernées. Cependant, on
peut poser déjà l’hypothèse de l’existence d’une influence négative de la forte
pluviométrie tombée cette année dans la zone de Bambey sur les possibilités
d’émergence des adultes de cette espèce. Sur ce plan, l’importance de la première
pluie utile semble être déterminante sur l’avenir des larves en diapause dans le sol.
En effet, cette première pluie importante qui était de 73,6 mm, avait engorgé
complètement le sol. Ceci a dû provoquer la mortalité par asphyxie d’une partie
importante des chrysalides en quiescence durant cette période. D’autre part, avec
cet engorgement du sol, il y a une forte probabilité que les galeries de protection
soient détruites et qu’une pression de la terre soit exercée sur les, chrysalides,
entraîn’ant ainsi leur mortalité.
Pour évaluer l’impact de cette infestation sur le rendement du mil, une mesure
de la longueur de chaque galerie a été effectuée. Ces observations réalisées sur les
chandelles montrent des dégâts insignifiants de la part des chenilles. En effet,
toutes Yes galeries avaient une longueur inférieure à 1 cm. Ce qui correspond à des
dégâts dus à des larves de 3ème stade de développement.
15

Par ailleurs, toutes les chenilles trouvées dans les chandelles étaient mortes et
certaines étaient même déjà décomposées. Cette mortalité précoce est certainement
iée $1 une insuffisance alimentaire en quantité et en qualité. En effet, un
dessèchement du substrat nutritif peut accélérer et induire également la diapause
chez les larves relativement âgées et la mort chez les très jeunes chenilles. Sur
cette base, on peut émettre l’hypothèse selon laquelle les variétés de mil à cycle
court présenteraient une certaine tolérance. Cette hypothèse mériterait une attention
toute particulière dans le cadre d’un programme de criblage à la résistance variétale.
Ceci est d’autant plus important que la mise à la disposition de variétés résistantes
semble mieux répondre aux objectifs fondamentaux de la lutte intégrée contre les
ennemis des cultures.
2.3.2. Coniesta ignefusalis
II faut rappeler que les 184 plantes qui avaient fait l’objet de suivi pour l’attaque
des chenilles de Heliocheilus, ont été également toutes disséquées polur déter5miner
le degr6 d’infestation par les foreurs de tiges. Parmi celles-ci, seules 44 tiges étaient
indemnes d’attaque, soit une incidence de 76%. Pour avoir une idée relativement
précise sur l’impact de cette infestation par les foreurs sur le rendement du mil, un
certain nombre de critères comme le diamètre de la tige, le diamètre de l’épi, le
p13ds de l’épi et celui des graines ont été pris en compte dans l’analyse des relations
entre plante hôte et insecte ravageur. L’évaluation a été faite sur la base d’une
compar’aison entre les tiges saines et celles attaquées. Pour cela, il s’était avéré
nkcessaire de voir d’abord les interactions entre ces critères chez une plante saine.
2.3.2.1 SI Nature des relations chez une plante saine
Toutes ces variables (épaisseur de la tige et de l’épi, poids de la chandelle)
peuvent influer significativement sur le rendement en grains du mil. L’intérêt de cette
analyse est de voir si le degré de ces relations peut subir des modifications dans le
cas d’une soumission de la plante à un stress, qu’il soit d’ordre abiotique ou
biotique.
16
--___.
-__e-
lms
-I-I-

L.‘analyse de variance montre l’existence effectivement d’un lien &roit entre par
exemple le poids de l’épi et le diamètre de la tige. La corrélation entre la variable
explicative (diamètre de la tige) et expliquée (poids de l’épi) était très hautement
significative (r = 0,659. D’une manière générale, les plantes avec de grosses tiges
avaient les plus grosses chandelles. Le même type de relation avait été également
w-Matée entre le diamètre de la tige et le poids en grains. Cependant, même si
cette corrélation était aussi très hautement significative, elle était plus faible que
celle qui existe entre le diamètre de la tige et le poids de l’épi. En effet, cette
corrélation s’élevait à r = 0,48, soit une différence d’environ 26 % avec la première.
Ceci est lié probablement à l’existence d’une grande variabilité tant sur le plan de la
Illngueur des épis que sur la taille et forme des graines constatées au niveau de
tizutes les parcelles. C’est d’ailleurs l’une des raisons fondamentales qui a empêché
de cornsidérer le poids de mille graines (PMGr) dans l’analyse des résultats. Cette
variabilité surtout au niveau de la forme et longueur des chandelles serait
pirobabllement liée à une impureté génétique de la semence utilisée qui peut être
aue aux conditions de production, vue le caractère très allogamme de cette culture.
Uoù l’importance d’une production de semence dans des conditions d’un isolement
absolu de la culture.
Par ailleurs, les mêmes types de relations ont été également déterminés entre
d’une part le diamètre et le poids de l’épi et d’autre part entre le ‘diamètre et le poids
en grains. Toutes ces corrélations étaient également très hautement significatives.
Sur la base de l’analyse de régression, il a été constaté que le poids des chandelles
dl3pendait significativement de l’effet combiné du diamètre de la tige et de l’épi. En
ecfet, 77 % de la variante observée pour la variable “poids de l’épi”, étaient
expliquks par l’équation suivante:
PEP = 0,243 DIAT + 0,305 DIAEP + 0,723 1
PEP = Poids Epi transformé
DIAT = Diamètre de tige transformé
DIAEP = Diamètre épi transformé
Le coefficient de corrélation multiple était très hautement significative et
s’filevait à R2m = 0,870. Les calculs statistiques étaient faits sur la base des
données transformées. Ainsi, les données relatives au poids des épis avaient subi
une transformation log (x + l), tandis que la transformation de celles du diamètre de
la tige et de l’épi était de log(x).
17
.- --
-

2.3.2.2 - Influence sur le rendement
14 l’instar des analyses faites chez les plantes saines, les résultats montrent
tout d’aborcl l’existence d’une différence significative pour le poids de l’épi entre les
plantes saines et celles infestées. Ainsi, la baisse de rendement en poids de
chandelle s’élevait en moyenne à 13 %. Par ailleurs, les analyses de régression
montrent que la relation entre l’importance de l’attaque (exprimée en terme du
nombl-e de larves de Coniesfa par tige) et la variation du poids des épis peut être
traduite par l’équation suivante :
Y = 0,036X3 - 0,366X* + 0,91 IX + 1,069
I
Y = poids des chandelles; X = nombre de larves par tige.
Les données relatives au nombre de larves par tige étaient transformées par la
fonction racine carrée. Cette fonction permet en même temps d’estimer le nombre
d’individus a partir duquel une baisse considérable du rendement est envisageable.
Ainsi, la perte maximale en poids d’épi serait atteint à partir de 26 larves par tige. Ce
qui correspondrait au poids d’un épi avorté. Elle montre également que ce n’est pas
n’importe quelle densité larvaire est capable de provoquer une perte substantielle de
rendement chez le mil. II faut remarquer d’ailleurs que les 13 % de perte de
rendement étaient occasionnés par une quantité larvaire de 8 en moyenne par tige.
Par ailleurs, les observations faites lors de la dissection des tiges semblent
mettre en évidence l’existence d’une corrélation entre la période d’attaque et les
pertes de rendement occasionnées. En effet, il a été constaté que la plus part de
l’avortement des épis était due à une attaque de la pédoncule de la chandelle. Ce
qui correspond effectivement à une infestation ,tardive du mil.
18

Pour ce qui concerne les relations entre le nombre de larves et le diamètre de
la tige, les résultats d’analyse montrent que ce sont deux variables tout à fait
indépendantes, même si cette question demande encore des précisions. Ceci est
d’autant plus important que l’analyse de régression linéaire multiple montre que 81
% de la variante observée pour le poids de l’épi étaient expliqués par l’équation
suivante avec une corrélation multiple très hautement significative de 0.90:
1PEP = 0,255 DIAT + 0,456 DIAEP - 0,095O LARV + 0,490 ]
LARV = Nombre de larves de Coniesta par tige.
Ces résultats permettent dans l’ensemble de poser l’hypothèse que les grosses
tiges font moins l’objet d’attaque par les foreurs et qu’elles ont les plus lourdes et
compactes chandelles, contrairement aux tiges minces. En effet, il a été observé que
dar(s un même poquet, les tiges minces étaient de loin plus infestées que les
grosses tiges. Sur ce plan, deux hypothèses fondamentales peuvent être dégagées.
La première est relative à la période d’attaque des jeunes larves. En effet, au
moment de l’éclosion des larves, les tiges principales sont déjà à un stade de
développement avancé avec un renforcement de la lignification des parois
cellulaires de la tige. Ce qui peut réduire la qualité nutritionnelle de la plante ou les
possibilités d’alimentation des larves, occasionnant ainsi une mortalité importante
des jeunes chenilles. En effet, les jeunes tiges sont plus favorabl’es pour le
développement des larves que les tiges à croissance achevée à cause de la
réduction de la qualité nutritionnelle chez les vielles plantes. La deuxième
hypothèse est relative aux rôle de barrière de protection que peuvent jouer selon la
densité de plantes, les nouvelles talles pour les tiges centrales en rendant aux
insectes l’accès à l’intérieur du poquet plus difficile. Les études effectuées à
I’ICRISAT de Niamey (Institut international de recherche sur les cultures des zones
tropicales semi-arides) sur le comportement de Coniesta montrent effectivement que
les adultes de cette espèce volent à basse altitude.
19
I-.-p__..

CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Dans le cadre de l’approfondissement des connaissances sur la biologie de H.
albipuncfella (chenille mineuse des épis) et de C. ignefusalis (foreur des tiges),
principaux insectes ravageurs de la culture du mil dans la zone soudano-sahélienne,
il s’avère indispensable de comprendre le comportement de ces deux espèces au
champ, notamment leur distribution spatiale. Ceci, dans l’objectif de rationalisation
des méthodes de contrôle aussi bien chimique que biologique dans le cadre d’une
approche intégrée de protection des cultures. Un des objectifs fondamentaux de la
recherche entomologique réside également, dans la recherche de méthodes fiables
de quantification des pertes de rendement dues aux insectes nuisibles tout en
mettant particulièrement l’accent sur la recherche du seuil économique de nuisibilité.
Dans le domaine de la dispersion spatiale de ces ravageurs au champ, les
résultats ont permis de mettre en évidence l’existence de deux comportements
diamétralement opposés entre ces deux espèces. En effet, comme le montre
l’observation de I’infestation au niveau des différentes strates de chaque parcelle,
Heliocheilus attaque toujours le champ à partir du centre, tandis que Coniesta est
beaucoup plus important à la périphérie. D’ailleurs, ce comportement de chaque
espèce a été observé dans chaque parcelle élémentaire. Cependant, ces résultats
mçiritent de faire l’objet de confirmation par le choix d’un échantillon assez important
en terme du nombre de points et de strates d’observations.
Sur le plan de l’incidence de ces ravageurs sur la culture, les résultats
montrent que l’impact de Heliocheilus était d’une manière générale très négligeable,
ccntrairement à celui des foreurs de tiges (Coniesfa) qui avaient une incidence
(nombre de plantes attaquées) de 76%. D’ailleurs, l’examen des épi.s montre un
pourcentage assez élevé de 32% de chandelles avortées par les larves de cette
espèce. Ce bas niveau d’infestation des épis par les chenilles mineuses serait en
partie lie à la faible pression des adultes constatée également au piège lumineux.
Cette faiblesse de l’émergence serait due aux fortes précipitations tombées en début
de campagne et qui auraient occasionné une mortalité importante des chrysalides
en quiescence dans le sol.
20

D’autre part, les observations effectuées sur des chandelles attaquées ont
permis de constater une forte mortalité larvaire de 3ème et 4ème stade de
dkveloppement. Ce phénomène serait occasionné par le manque de substrat nutritif
de! qualité et en quantité suffisante pour ces jeunes larves à cause de la maturité
prkoce des chandelles qui caractérise les variétés à cycle court colmme la IBV
8004. Cette hypothèse semble contredire en partie celle qui consiste à dire que les
variétés précoces seraient plus exposées aux attaques des,chenilles mineuses des
épis du ,fait des possibilités de coïncidence entre les stades phénologiques. En effet,
urie plante exposée ne signifie pas corrélativement une sensibilité. Ces résultats
mtiritent une attention toute particulière dans la perspective d’une élaboration d’un
pwgramme de criblage à la résistance variétale contre cette espèce de ravageur.
D’autre part, ces résultats montrent des pertes de rendement s’élevant à 13%,
occasionnées par 8 larves en moyenne par tige. II faut cependant signaler que pour
avoir des données fiables sur le seuil de nuisibilité, ii s’avère indispensable de
mener des tests dans des conditions artificielles d’infestation tout en tenant compte
dL stade de développement végétatif de la culture. D’une manière générale, les
tiges minces (petit diamètre) étaient plus convoitées que les grosses tiges, même si
le:; causes réelles ne sont pas encore bien cernées. Ces résultats permettent déjà
d’avoir une idée sur les axes vers lesquels les recherches doivent être orientées
peur la maîtrise de cette espèce de ravageur, en particulier vers la sélection
variétale et méthode culturale de lutte.
21

-R
.
il
PROJET CRSP/Niébé:
RECHERCHES ENTOMOLOGIQUES

INTRODUCTION
Dans le cadre toujours de la recherche sur l’amélioration des méthodes de
;Drotection chimique du niébé et sur l’identification des sources de résistance aux
*:hrips, le service d’Entomologie a mené cette année à la station de Bambey un essai
protection chimique sur de nouvelles lignées avancées et a reconduit à la station de
Wioro le même essai que celui de l’année précédente. L’objectif de ces essais est de
confirmer d’une part les résultats obtenus durant la campagne 1994/95 à Nioro
(Centre-Sud) et de tester d’autre part le comportement vis à vis des thrips de
nouvelles lignées avancées mises à la disposition par le service de sélection du
niébé.
A côté de l’analyse effectuée sur I’infestation du niébé par les thrips, des
observations ont été réalisées également sur la période d’attaque primaire du niébé
au champ par les bruches (Callosobruchus Immaculafus). La connaissance des
conditions favorisant les attaques des gousses au champ par ce ravageur est d’une
importance capitale pour réduire les possibilités d’une réinfestation secondaire selon
les conditions de stockage.
1
--mIœ.--

1 MATERIELS ET METHODE 1
Le test des nouvelles lignées avancées (559N, 871N, 922N, 925N, 940N,
944N, 948N, 985N, 504N, et 275N) a été effectué à la station du Centre Nord du
bassin Arachidier (CNBA) de Bambey, tandis que le test de 58-57, Mouride (VS-275)
Diongoma (IS-283) Melakh (B89-504), Bambey 21, Ndiambour, Mougne, TVX-3236,
3aye Ngagne, IT81 D-l 137, CB5 et Ndiaga Aw, soit un ensemble de 12 variétés, a
Gté reconduit à la station de Nioro (Centre - Sud du Bassin Arachidier).
Pour des raisons pratiques, chaque lignée ou variété correspond à un numéro
allant respectivement de 1 à 10 (lignées avancées) ou 1 à 12 (variétés).
Dans tous les deux sites, le terrain avait subi un labour et un hersage suivi
d’un apport de NPK (6-20-10) à raison de 150 kg à l’hectare. Un dispositif factoriel à
EYocs completc randomisés a été utilisé dans toutes les deux localités. Chaque
variété a été répétée en 8 parcelles dont 4 avec une protection chimique. Le semis a
oté effectué à d’es écartements qui variaient en fonction du port de la plante. Pour
cles variétés rampantes et semi-rampantes, l’écartement était de 50 cm x 50 cm,
t,sndis que celui des variétés érigées (Mouride, Melakh, Bambey 21 et (385) était fixé
21 25 cm x 50 cm. Par contre, le semis a été effectué à Bambey à l’écartement de 50
cm entre les lignes et 25 cm entre les poquets, compte tenu du manque de données
précises sur le p’ort de ces nouvelles lignées.
Pour pourvoir faire coïncider la période de floraison de toutes les variétés, le
semis des variétés érigées a été réalisé à Nioro une semaine après celles
rampantes et semi-rampantes. Le semis a été ainsi effectué respectivement le 5 et
12 Juillet 1995, soit 10 jours après la première pluie utile.
Le démariage à une plante a eu lieu une semaine après la levée. Pour
l’entretien des essais, deux sarcla-binages ont été effectués dans les deux sites.
Le traitement chimique avec du DECIS (deltaméthrine) à raison de 15 g de
nlatière active à l’hectare a débuté dès l’apparition des premières fleurs de la variété
la plus précoce. Dans l’ensemble, 4 traitements espacés d’une semaine ont été
realisés dans chaque site. Avant chaque traitement, 5 boutons flo,raux ont été
prélevés dans chaque parcelle et mis dans de l’alcool pour déterminer au laboratoire
le nombre de thrips.
2
w__.
--__-_.
..--
s-ILIIIIII--.

L’évaluation de l’impact du traitement était faite sur la base du nombre de
thl-ips par fleur, du rendement en gousses, fane et graines ainsi que sur la base du
poids de 100 graines).
Pour déterminer la période à partir de laquelle les adultes de bruche
attaquent le niébé au champ, des prélèvements de gousses de différents stades de
m,slturité ont été effectués sur chaque variété aussi bien chez les parcelles traitées
que non traitées. Dans chaque parcelle, 5 gousses pour chaque stade de maturité
(gousses vertes, jaunes et sèches) ont été choisies et les graines conservées dans
de petites boîtes que l’on peut fermer hermétiquement pour empêcher une
réinfection par les adultes qui y auraient émergé ou venant de l’extérieur. Ces boîtes
étaient placées au laboratoire dans les conditions de température ambiante.
Pour avoir des données sur la longueur du cycle, le type de port et le pouvoir
germinatif des nouvelles lignées avancées, une évaluation du taux de levée et un
suivi de l’évolution des plantes jusqu’à la maturité ont été faits. La présence d’autres
espèces d’insectes ravageurs en dehors des thrips avait fait également l’objet de
suivi.
3

1 RESULTATS ET DISCUSSIONS 1
1. ESSAI DE NIORO
1.1. Effet du traitement sur les thrips
L’effet du traitement sur la population des thrips a été déterminé sur la base
de prélèvement de boutons floraux avant chaque application insecticide. Comme le
montr’e la figure 1, la différence du point de vue nombre de thrips par fleur entre les
parcelles traitées (Tl) et non traitées (TO) dépendait de l’état d’avancement de la
formation des fleurs dans les parcelles. Ainsi, la différence entre ces traitements
n’était pas significative à la deuxième semaine après le début de la floraison, même
.si la population des thrips était légèrement plus importante au niveau des parcelles
témoins (TO). Par contre, l’écart était à la 3ème et 4ème semaine hautement
significative entre les parcelles Ti et TO en faveur de ces dernières.
Figure 1 : Evolution de la population des thrips
1 6 0
1
2
3
4
PRELEVEMENT
L’examen de l’évolution de la population des thrips montre un taux de
croissance moyenne assez considérable de la population des thrips s’élevant à
6;3,7% au niveau des parcelles non protégées. Ainsi, pour une population initiale de
4 thrips en moyenne, elle avait pu atteindre 137 au bout de 4 semaines.
4
---
-_I_
---._--.#n.‘
“-mm..‘-

Ces résultats montrent d’une manière générale que plus la pression
parasit.aire devenait importante, plus l’écart entre la protection et le térnoin en terme
de nombre de thrips se creusait. Tandis que la différence entre ces traitements était
au 2ème prélèvement de 25%, elle s’élevait pour toutes les variétés confondues à
7’6 et 79% respectivement pour le 3ème et 4ème prélèvement. Cependant, à partir
d’une certaine période, cet écart commençait à dimunier à cause de la baisse
tendentielle de la population des thrips au niveau des parcelles non tr,aitées, suite à
une raréfaction progressive du nombre de boutons floraux qui constituent la
principale source de nourriture.
Contrairement à l’évolution de l’écart entre les traitements du point de vue
nombrie de thrips, la différence variétale quant à elle se faisait déjà sentir de manière
significative à partir de la deuxième semaine particulièrement au niveau des
parcelles sans protection. L’existence d’une forte pression des thrips dans ce site, a
permis d’ailleurs d’avoir une idée sur le degré de tolérance ou de sensibilité des
différentes variétés testées. Ainsi, du point de vue nombre de thrips, les variétés
tardives Ndiaga Aw et 58-57 étaient avec respectivement un total cumulé de 1263 et
‘1016 thrips, les plus infestées. Elles étaient suvies de Diogoma (969 thrips),
Mouride (940 thrips), Mougne (907 thrips) et TVX-3236 avec 802 thrips. Les variétés
81 D-l 137, CB5 et Ndiambour avec respectivement 395, 552 et 597 thrips étaient les
moins attaquées.
Ceci confirme en partie les résultats antérieurs, même si la présence
relativement faible de thrips au niveau de 81 D-l 137, CB5 et Ndiambour mérite
encore des éclaircissements. En effet, ces variétés faisaient toujours partie des plus
attaquées par les thrips, indépendamment des sites dans les lesquels ces essais ont
cité menés. II serait intéressant dans ce cadre de voir si le semis échelonné qui ait
cité réalisé pour permettre à toutes les variétés rampantes ou érigées de débuter en
même temps la floraison, n’a pas eu d’effet sur le comportement variétal par rapport
aux thrips.
1.2. Impact du traitement sur le rendement
Pour supprimer l’effet de bordure, les gousses des lignes centrales étaient
séparées de celles des lignes de bordure. Un comptage du nombre de gousses a
‘Sté effectué dans chaque parcelle pour une évaluation plus exacte de l’impact du
traitement sur les thrips.

1.2.1. Rendement en gousses
Comme l’indique le tableau 1 ci-dessous, le nombre de gousses était en
moyenne de 412 par parcelle chez les parcelles protégées, contre 60 gousses chez
les parcelles non traitées. Les résultats des analyses statistiques montrent que cette
différence était très hautement significative. Elle s’élevait en moyenne à 85,6% pour
l.outes les variétés confondues. La différence entre les variétés était également
hautement significative, même si celle-ci était plus marquée chez les parcelles non
protégées. Ainsi, les variétés 81 D-l 137, Mouride, CB5 et Bambey 21 ont été les
plus sensibles à l’attaque des thrips, vue leur très faible production qui atteignait à!
peine ,lO gousses en moyenne. La variété TVX-3236 avec 186 gousses était la plus
productive dans les conditions d’une non protection chimique. Elle était suivie des
variétés Ndiaga Aw (150,gousses) et 58-57 (135 gousses). Ces deux dernières qui
sont également des variétés rampantes semblent présenter une certaine tolérance
aux thrips, car elles étaient les plus infestées. Ces résultats confirment ceux obtenus
l’année précédente dans mêmes conditions. Par contre, la variété I31 D-l 137 qui
avait eu le plus faible taux d’attaque n’a produit pratiquement aucune gousse, Ce qui
montre une grande sensibilité de cette variété aux thrips.
Tableau 1: Rendement potentiel par parcelle
6
p--w-

Les résultats montrent que Mougne et Baye Ngagne qui sont également des
variétés rampantes se sont relativement bien comportées, car les pertes de
rendement en gousses par rapport au traitement était relativement acceptable
comparée à certaines variétés. La variété Melakh qui est résistante aux pucerons
semble présenter également une certaines résistance aux thrips. En effet, sa
production dans ces conditions de forte pression était en moyenne de 44 gousses
par parcelle, soit une perte de rendement de 87,4%. Dans l’ensemble, la production
de gousses était étroitement liée à I’limportance numérique de la population des
thrips. En effet, la corrélation entre elles s’élevait à 0,61 pour tous les traitements
confondus.
Comparée à l’année précédente, la production en gousses dans les
conditions d’une non protection chimique etait plus faible cette année dans cette
localité. Elle représente pour toutes les variétés confondues une baisse de
production en moyenne de 60,4%. Ceci est lié à la forte pression des thrips
constatée cette année, pression favorisée par l’importance des précipitations
enregistrées dans cette zone.
1.2.2. Impact sur la production de fane
Après la récolte, le poids de fane a été également déterminé. Comme le
montre le tableau 2, la production en fane était supérieure chez les plantes non
traitées que chez celles protégées. En effet, la différence s’élevait en moyenne à
777 kg par parcelle pour toutes les’ variétés confondues, soit une différence très
hautement significative de 47,7%. Cette production de fane était liée en grande
partie à celle des gousses. Cette liaison était beaucoup plus étroite dans les
conditions de non traitement. Cette forte baisse du poids de fane chez les parcelles
traitées est liée en partie au fait que les plantes traitées séchaient plus rapidement
que les non traitées, sous l’effet probablement de la production de gousses effou du
produit chimique.
A l’image de ce qui a été observé pour la production de gousses, le poids de
fane montrait également une différence variétale hautement significative,
particulièrement prononcée chez les parcelles non protégées.
‘7
-__._L__.
. .
-..-
y---

1.2.3. Impact sur le poids de 100 graines
Les résultats montrent que le poids de 100 graines peut être également sous
l’influence directe ou indirecte du traitement chimique. En effet, les graines issues
des plantes protégées étaient significativement plus lourdes que celles des plantes
sans protection chimique, exception faite de la Melakh chez laquelle le non
traitement dominait avec 13,5% de différence.
Indépendamment du traitement, la différence entre les variétés était très
hautement significative. Au niveau des parcelles protégées, les variétés Diongama,
81 D-l 137, Baye Ngagne et Melakh dominaient légèrement sur les autres. Elles
étaient suivies de la CB5, Ndiaga Aw, Bambey 21 et de la Mouride. Dans les
conditions d’une non protection chimique, le poids de 100 graines de la Melakh,
Diongama et Baye Ngagne était de loin plus important que chez les autres variétés.
Ces résultats montrent l’importance de la protection chimique lors de la
floraison non seulement sur l’accroissement de la production en gousses, mais
également sur le poids des graines. Cependant, les causes de cette action de la
protection sur le poids des graines restent encore inconnues. Ces résultats prouvent
également que le poids de 100 graines est un critère important pour évaluer l’impact
des conditions environnementales sur le comportement variétal.
1.2.4,. Rendement en graines
Comme le montrent le tableau 2 ci-dessus et la figure 2, la différence entre
les traitements TO et TA était très hautement significative aussi bien pour le
rendement réel que pour le rendement p’otentiel en graines. Elle representait en effet
98,8% et 90,4% respectivement pour le rendement réel et potentiel en faveur des
parcelles protégées. Cette grande différence constatée dans les conditions d’une
non protection chimique est liée non seulement à la faible production de gousses,
mais également au faible poids de 100 graines. En effet, une corrélation positive et
significative existait entre le poids de 100 graines et le rendement en graines, même
si celle-ci ne représentait en valeur absolue que 0,258.
8
--
0w.m-.-

Figure 2: Incidence du traitement sur le rendement potentiel
1
7
I
1
2 3 4 5 6 7 8 9
10 11 12
VAR1 ETE
/
Dans les conditions de TO, aucune variété n’atteignait en moyenne 500 kg/ha,
même si les variétés TVX-3236, Ndiaga Aw et 58-57 avaient pu atteindre des
rendements supérieurs à 300 kg à l’hectare. Cependant, Baye Ngagne et 81 D-l 137
avec respectivement des rendemants de 3313 et 2239 de kg/ha <étaient les plus
performantes dans les conditions d’une protection chimique. Elles étaient suivies de
Ndiaga Aw, 58-57, TVX-3236, Mouride, Ndiambour, Melakh et Mougne. Ces deux
premières variétés avaient en effet un poids de 100 graines très élevé pouvant être
en moyenne supérieur à 18 grammes, soit une différence en moyenne de 38,38%
avec celui de la TVX-3236 qui a le plus faible PCGR. Ce qui montre que le
rendement élevé chez la WX-3236 dans les conditions d’un non traitement peut être
principalement lié à sa forte production de gousses. En effet, la corrélation entre la
production de gousses et le rendement en graines était de 0,91 pour toutes les
variétés et traitements confondus. Malgré la faible densité de semis chez les
variétés rampantes et semi-rampantes, le rendement potentiel était dans le cas
d’une protection en général plus important chez elles que chez les variétés érigées.
Pour les variétés érigées (Mouride, Melakh, Bambey 211 et CB5), le
rendement moyen pour toutes ces variétés confondues était de 1713!,4 kg/ha, tandis
qu’il s’élevait chez les autres à 1938,l kg/ha en moyenne, soit une différence de
11,6%. Ceci est lié probablement au fait que les variétés rampantes développent
plus de pédoncules que les autres.

2. ESSAI DE BAMBEY
II faut. rappeler que l’essai mené à Bambey consistait à tester 8 lignées avancées
comparées aux variétés Melakh (504N) et Mouride (275N). Le nombre de
prélèvements de boutons floraux et de traitements chimiques était identique à celui
de Nioro. Dans cet éssai, seuls le nombre de thrips et le rendement en graine ont
été pris comme critères d’évaluation de l’impact de la protection chimique.
2.1. Résultat des observations sur la germination et le cycle végétatif
Sur le plan de la germination, le tableau 2 montre que ces lignees présentent
d’une manière générale un faible pouvoir germinatif. En effet, ce dernier variait en
moyenne entre 43,47 (944N) et 6563% (871 N). Ce faible taux de germination peut
être lie non seulement aux conditions de stockage de la semence, mais également
aux conditions dans lesquelles ces semences ont été produites.
‘Tabhau 2 : Pouvoir germinatif des nouvelles lignées avancées (%)
559
871
922
925
940
944
948
985
504
275 Moy.
6?,4 65,6
64,8 61,7
52,0
43,5
58,5
63,l
45,5
57,l
t-l

57,3
NB. : (5 = taux de germination ; Moy. = Moyenne
Le suivi régulier de ces lignées a permis d’avoir une idée sur le port des
plante:s ainsi que sur la longueur du cycle. Ainsi, il a été constaté que les entrées
!j59N, 871N, 948N, 985N, 504N, et 275N étaient érigées, tandis que toutes les
autres étaient semi-rampantes.
Les observations relatives à la longueur du cycle montrent que les lignées
504N (B89-504), 871N, 559N, 948N, et 275N (IS-275) étaient relativement plus
précoces que les autres.
Sur le plan de la présence des insectes ravageurs, on a pu noter de fortes
colonies de pucerons à Bambey sur quelques pieds des entrées 944N et 275N
durant la période floraison-formation de gousses. A l’instar des années précédentes,
l’attaque de quelques larves de Heliofhis Armigera et de Spodopfera sur les feuilles
et gousses vertes a pu être constatée, même si l’importance des dégâts était
négligeable.
10
--.-

Ii faut signaler également que toutes ces lignées présentaient des rabougrissements
et un enroulement des feuilles qui constituent les symptômes typiques d’une virose.
L.‘incidence et la sévérité de cette virose étaient plus accentuées chez l’entrée 985N,
ciui semblait être la plus sensible. II est fort possible que cette maladie provienne
ces semences comme l’a supposé MBaye NDIAYE (Phytopathologiste des
Ggumineuses). II s’avère donc indispensable de purifier ces lignées avancées avant
qu’elles ne soient proposées en RecherchesIDéveloppement.
2.2. Influence du traitement sur la population des thrips
1-e tableau 3 relatif à l’évolution de la population des thrips montre tout
d abord une baisse de la population entre la première et deuxième date de
pi-élèvement s’élevant à 81,3% dans les conditions d’un non traitement chimique.
Cette baisse est inexplicable, compte tenu de la tendance de l’évolution générale de
la population des thrips constatée depuis plusieurs années. Nous constatons
égalernIent que le taux de croissance baisse entre le 3ème et le 4ème prélèvement.
Ce qui peut s’expliquer par la tendance de diminution des thrips, suite à la
raréfaction de substrat nutritif. En effet, 4 semaines après le début de la floraison, le
nombre de boutons floraux diminue considérablement en faveur de la formation des
gOLISSeS. D’ailleurs, à cette période seules les variétés rampantes montrent encore
quelques fleurs.
Tableau 3 : Evolution de la population des thrips (nombre de thrips cumulés)
---
1
Variéte
1
T
2
T
3
T
1 Tl al
J-a- A- To .A- -I!i- Ti T, -A.- T, -TA-
559N
72
44
1 2
8
31
8
107
20
222
80
871N
1 8
8
1 2
1
31
9
32
3
94
21
922N
1 3
1 5
3
1
59
8
123
1 2
198
36
925N
56
35
11
20
23
3
99
14
189
72
940N
26
32
5
1
33
1 3
72
20
136
66
944N
22
1 4
3
1
24
9
93
7
142
31
945N
24
24
3
7
37
1 3
99
21
163
65
985N
58
1 5
6
1
28
6
96
7
188
29
504N
22
1 7
4
1
21
1 7
128
1 2
197
49
275N
-
-
26
41
4
2
36
1
118
7
194
51
Mcyenne
-
33,7
243
693
4.3
323
8,7
933
12,3
172,3
wo
1 1
--L
mm----

Du point de vue efficacité du traitement chimique, la différence entre TO et 7-1
était très hautement significative et s’élevait en moyenne à 71% en faveur du non
traitement. Cependant, I’infestation du niébé par les thrips était relativement très
faible par rapport à la station de Nioro. En effet, la différence entre les deux sites
s’élevait dans les parcelles témoins à 78%, même si le traitement chimique à Nioro
était de 17,6% supérieur au non traitement à Bambey. Ces résultats confirment les
tendances observées l’année précédente entre les deux sites.
Dans cet essai, aucune différence variétale significative n’a été observée du
point de vue infestation par les thrips. Cependant, les entrées 559N, 922N, 504N,
275N, 925N et 985N étaient les lignées les plus infestées. L’entrée 871N, avec un
cumul de 94 thrips, semble montrer une certaine résistance aux thrips. Elle était
suivie des entrées 940N et 944N avec: respectivement un cumul de 136 et 142
thrips. Elles étaient même relativement moins infestées que la Melakh présentant
pourtant une certaine résistance à ce ravageur.
2.2. Impact du traitement sur le rendement
Dans cet essai, le nombre et le poids de gousses n’ont pas été déterminés.
Le rendement en graines était le seul critère pris en compte. Compte tenu du
nombre de pieds manquant lié à la mauvaise germination, nous avons préfére
&aluer le rendement potentiel par parcelle. Sur ce plan, les résultats montrent que
la différence entre les traitements était simplement significative. Elle s’élevait en
effet à 550,3 kg/parcelle en moyenne, soit seulement 30%. Il y avait cependant une
f/ariabilité relativement importante dans ce domaine entre les variétés (Tab. 4). En
effet, la différence entre le traitement et témoin était de 12,5% chez la variété 504N,
tandis qu’elle s’élevait à 49,26% chez l’entrée 922N. Ces résultats confirment
l’hypothèse que l’écart de rendement entre les traitements et le non traitement était
fonction de la pression parasitaire exercée sur la culture. En effet, cette différence
etait de loin beaucoup plus importante à Nioro qu’à Bambey où la pression des
ti?rips était plus faible.
Du point de vue rendement, la lignée 871N se plaçait au 4éme rang dans les
conditions d’une non protection chimique. D’ailleurs la différence entre les parcelles
trimoins et celles protégées n’était chez cette entrée que de 23%. Cec:i semble être
en adéquation avec la population relativement faible de thrips observée chez elle.
Dans l’ensemble, le rendement potentiel 3 l’hectare était cette année plus important
à la station de Bambey qu’à Nioro pour les variétés Melakh et Mouride. En effet,
dans le cas d’une protection, le rendement à Bambey s’élevait respectivement pour
ces deux variétés à 2714 et 2349 kg/ha, contre 1715 et 2168 kg/ha à Nioro.
12
-___-....

------
e-
-m-c--

Les résultats obtenus sur le comportement de ces nouvelles lignees méritent de
faire l’objet de confirmation non seulement à Bambey, mais également dans des
conditions de plus forte pression parasitaire comme à Nioro.
Tableau 4: Impact du traitement sur le rendement potentiel (kg/ha).
Entrées
TO
T-t
DifFérence (%)
559N
1202,4
1584,6
24,12
871 N
1848,6
2397,9
22,91
922N
1367,6
2695,3
49,26
925N
1199,5
2077,O
42,25
940N
2338,1
2609,4
14,21
944N
1993,6
2901,4
31,33
948N
1550,7
2504,3
38,08
985N
1656,9
2719,2
39,07
504N
2373,8
2713,7
12,52
275N
1784,2
2349,3
24,05
Moyenne
1721,5
2455,2
29,88
CV%
21,33
:3. INCIDENCE DES BRUCHES AU CHAMP
Dans l’essai de Bambey, le prélèvement de gousses et la mise en boîte des
graines a eu lieu le 18 Septembre, soit 60 jours après le semis. Cette activité a été
réalisée pour l’essai de Nioro le 14/09/95. Cependant, les premières observations
ont eu lieu en même temps le 23 octobre, soit respectivement 39 jours et 35 jours
après le prélèvement à Bambey et Nioro.
Les résultats montrent tout d’abord des pourritures de graines issues des
gousses vertes et jaunes recueillies à Bambey. La totalité des graines des lignées
559N, 871N, 925N, 948N, et 985N était pourrie. Chez les gousses sèches, toutes
les graines étaient saines. Du point de vue de I’infestation des graines par les
bruches, aucune présence d’attaque ni de sortie de bruche n’a été constatée et c’est
indépendamment du stade de maturité de la gousse. Ceci montre que les bruches
n’étaient probablement pas présentes cette année dans cette zone.
13
v._-
p--w

Les résultats obtenus à Nioro montrent par contre des attaques du niébé au
champ par les bruches, même si l’incidence était relativement négligeable (Tab. 5).
Dans l’ensemble, l’incidence était légèrement plus importante chez les gousses
jaunes que chez les autres. Le plus faible taux d’infestation a été observé chez les
gousses vertes. En effet, la différence entre le lot de gousses jaunes et celui de
gousses vertes était de 82% pour toutes les variétés confondues. Tandis qu’elle
s’élevait à 57,6% entre les gousses jaunes et celles sèches.
Tableau 5 : Taux d’infestation en fonction du degré de maturité des gousses
--
Var.
Ve e
Jaune
Sèche
Incidence
B
P
Incidence
B
P
Incidence
B
P
%
o-
(%)
1
393 (61)
2
0
0 (78)
0
0
0,9 (106)
1
12
*l
L.
3,2 (63)
2
0
13,3 (15)
2
0
0 (12)
0
0
CI
a
0 (31)
0
0
5,g (34)
2
0
316 (56)
2
0
4,
216 PW
1
0
10,5 (57)
6
0
637 (15)
1
0
c
v
0 (24)
0
0
2,7 (74)
2
20
5,1 (78)
4
40
6
0 (55)
0
0
875 (47)
4
0
2,O (51)
1
34
7
0 (W
0
0
0 (55)
0
0
0 (43)
0
0
8
0 (48)
0
0
612 (65)
4
0
2,g 633)
2
0
9
0 (36)
0
0
113 (80)
1
0
0 (89)
0
0
13
0 (43)
0
0
0 (80)
0
0
0 (103)
0
0
11
0 (20)
0
0
0 (34)
0
0
0 (31)
0
0
12
-
- ( 7
0
9 )
0
0
1,7 ( 5 9 )
1
0
(
8
0
0
)
0
80
!L?OY. (42,8)
0,8
0,4
0
4,2
(56,5) 1,8 1,7 ( 6
1,8 1 , 0 )
x 13,8
r\\rs. B = nombre de bruches ;P = nombre de parasitaire ; Var.= Variété; moy. =
moyenne.
Le nombre de variétés ayant subi des attaques de la part des bruches était
plus faible chez les gousses vertes et sèches que chez les gousses jaunes. En effet,
ce nombre représentait 3 variétés chez les premières (58-57, K-275 et CB5), 6 chez
le:: gousses sèches (58-57, Bambey 21, CB5, Mougne, 1137, 504) et de 8 chez les
gousses jaunes. Seules les variétés 58-57, Ndiambour, Baye Ngagne et IS-283
n’avaient pas été infestées. Du point de vue comportement variétal, les résultats
montrent donc une différence de sensibilité entre les variétés aux attaques des
brlJches au champ. Cependant, les causes de ce manque d’infestation reste encore
14
-_CI_--.
“.--sml-m.l.

à déterminer, d’autant plus que ces variétés sont très sensibles aux bruches dans
les conditions artificielles d’infestation.
Parmi les variétés ayant subi des attaques, la CB5 avec 7,3% d’incidence
lpour tous les stades de maturité confondus semble être la moins convoitée par les
bruches au champ. Elle était suivie par un groupe de variétés composé de Mouride,
Mougne, Bambey 21, Melakh et 81 D-l 137 dont l’incidence variait entre 3,3 et 4,4%.
II faut préciser que parmi les graines infestées, aucune d’entre elles ne présentait
plus d”un trou. La sévérité était par conséquent d’une bruche par graine. Autrement
dit, le nombre de graines infestées correspondait à celui des adultes de bruches
sortis.
Ces résultats montrent d’une part que les infestations primaires au champ
sont relativement très faibles et que la réinfection des graines au niveau du
stockage constitue le principal danger. II rnet cependant en évidence l’importance du
pré-traitement surtout à l’énergie solaire des graines avant le stockage. D’autre part,
sur la base de ces résultats, on peut dire que I’infestation primaire au champ a lieu à
partir du début du jaunissement des gousses, même s’il n’est pas exclu que des
gousses vertes à stade de maturité assez avancé fassent également l’objet
d’attaque. Cependant, ces tests devront être reconduits avec plus de précision dans
l’échantillonnage de manière à pouvoir tirer une conclusion définitive.
Pour la première fois, il a été constaté lors de la première observation la
présence de parasitoldes des bruches. Ces dernières feront l’objet d’identification.
Indépendamment de la variété et du stade de maturité des gousses, lie nombre de
ces parasitoïdes s’élevait à 186 individus pour l’ensemble des II 924 graines
ooservées. La plus grande part de ces insectes se trouvait dans le lot de gousses
seches (166 individus), soit 89,2% de la population totale de parasitoïdes trouvées.
Le reste était concentré chez les gousses jaunes. En effet, aucun parasitoïde n’a été
observé chez les graines issues des gousses vertes. II est fort probable que ces
parasitoïdes soient spécialisés sur les oeufs des bruches ou sur les jeunes larves. Si
tel est le cas, le pourcentage relativement faible des attaques des gousses sèches
par les bruches pourrait s’expliquer par l’action de ces parasitoïdes qui aurait réduit
le nombre d’oeufs déposés ou de jeunes larves qui viennent d’éclore.
15
-1s-1.-----

CONCLUSION GENERALE
Les résultats obtenus à Bambey et Nioro montrent clairement l’importance
d’une forte pression parasitaire non seulement dans le criblage variétale, mais
également dans l’évaluation de I’efficacite d’un programme de protection chimique
contre les ravageurs. En effet, la différence de rendement entre les parcelles traitées
et celles non protégées n’était en moyenne que de 30% à Bambey, compte tenu de
la densité de thrips relativement faible dans cette zone. Par contre, cette différence
s’élevait dans la station de Nioro à 90,4% en moyenne, à cause de la forte pression
des thrips. Par ailleurs, les analyses statistiques montrent que la différence variétale
était beaucoup plus marquée à Nioro qu’à Bambey. En effet, cette différence était
très hautement significative au premier site, tandis qu’elle était non significative à
Bambey.
Du point de vue productivité, les variétés rampantes étaient plus performantes
que celles érigées, même dans les conditions d’une non protection chimique. Parmi
les variétés rampantes, Ndiaga Aw et 58-57 semblaient présenter une certaine
tolérance aux thrips. Elles étaient effectivement les variétés les plus productives
dans les conditions d’un non traitement, malgré la densité de thrips relativement
importante enregistrée chez elles. Ces dernières pour-aient être intéressantes pour
les zones humides.
La variété TVX-3236 confirme encore sa relative tolérance aux thrips, tandis
que la Melakh qui est résistante aux pucerons, ne montre qu’une faible tolérance à
cle ravageur.
Parmi les nouvelles lignées testées à Bambey, les entrées 871 N et 940N
S#emblent être intéressantes du point de vue tolérance aux thrips et méritent par
conséquent de faire l’objet de test dans des conditions d’une forte pression
parasitaire. En effet, ces lignées avaient relativement la plus forte production dans
les parcelles non traitées. La 871 N était même la moins infestée par les thrips.
Les résultats obtenus sur la période d’infestation primaire du niEtbé au champ
par les bruches donnent certaines indications sur l’importance des gousses jaunes
comme stade sensible aux bruches. Pour plus de précisions, il s’avère indispensable
de reprendre les tests avec un échantillonnage beaucoup plus important (nombre de
gousses) tout en les complétant par un test dans des conditions d’infestation
artificielle. En effet, il est possible de soumettre des gousses de différentes stades
1 6

de maturité à I’infestation par les bruches dans des conditions de choix et de non
t:hoix au laboratoire.
II serait également intéressant dans la perspective de l’approfondissement
des connaissances sur la biologie des bruches, de déterminer l’influence de certains
facteurs comme la couleur et la forme des gousses ainsi que la présence et la
nature de substances volatiles qui attireraient les bruches au champ. Ces études
devront être menées dans le cadre d’une équipe pluridiscipliaire dans laquelle
l’entomologie des denrées stockées et la physiologie auront également un rôle
important à jouer.
Ces résultats confirment également ceux obtenus l’année précédente relatifs
21 l’importance des bruches en zone humide comparée aux zones où les
précipitations sont moins importantes. En effet, I’infestation des gousses n’a été
observée cette année qu’à Nioro, zone plus humide que celle de Bambey.
Pour les parasitoïdes, il s’avère nécessaire de maîtriser l’élevage de cette
wpèce dans la perspective d’un contrôle biologique des bruches aussi bien au
champ qu’en condition de stockage. En effet, la présence de ce parasitoïde pourrait
contribuer considérablement à réduire l’importance de l’attaque du niebé au champ
par les bruches.
17
. . . - - . - - r - -
p
-
-
1
.
1
-

1 EVALUATION-DEIL’EFFET
INSECTICI’DE i
2
;i
$

DES,GRAItiE$ DE PACHYRHIZUS
!X . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.---.. __. _.. ,__,,. ,,,, _,,,,, _,,_ ,,I,,,, ____,____-,__-___,~,,,~,~~,,,~,,~,~~~..__._,_,,___,_
.........................................................................
,,,.,,,.,,._ ____ ,,..,. _,,,,,,,.,-.,.,.r,,,.,., _.._,. ,,_,. ,___..._ ,,.-, ;i
__,______-,,___,_ _ ,__. __,__,___,,.

INTRODUCTION
Pachyrhizus erozus est une plante dont les tubercules font l’objet d’une
grande consommation dans certains pays d’Asie et d’Amérique latine. Les feuilles
constituent en outre un bon fourrage. Elle présente également un intérêt
scientifique, en ce sens qu’elle est particulièrement adaptée aux études
p?ysiologiques pour l’adaptation à la sécheresse. Les analyses chimiques faites par
a Ileurs montrent également que les graines mûres contiennent une quantité
importante de roténone qui a des caractères insecticides naturels.
L’objectif de cet essai est de tester et d’évaluer les possibilités de contrôle
des insectes nuisibles des cultures par une solution issue d’une décoction de
graines de cette plante.

1 MATERIEL ET METHODE 1
Dans cet essai, le niébé a été utilisé comme culture de test tout en mettant un
accent particulier sur les thrips qui constituent une des contraintes majeures à la
production du niébé dans certaines zones écologiques. En effet, ce ravageur
provoque l’avortement des fleurs et réduit par conséquent la production de gousses.
Pour s’assurer de l’effet de la pression des thrips sur la culture, une variété
très sensible aux attaques de cette espèce a été choisie. II s’agi,t de la variété
améliorée IS-275 (Mouride). Dans l’ensemble, 4 niveaux de concentration de cette
solution ont été réalisés après filtration et centrifugation. II s’agit des doses
suivantes: 30, 45, 65 et 90 grammes de poudre de cette solution par litre d’eau.
L’effic:acité de ce produit était évaluée non seulement par rapport au traitement
chimique, mais par rapport également au témoin sans protection. Ce qui donnait un
ensernble de 6 traitements. Le dispositif expérimental était factoriel à blocs complets
randomisés avec 4 répétitions, soient 24 parcelles. La dimension d’une parcelle
élémentaire était de 3,375 m*(2,25 m x l,5 m). Les parcelles étaient .séparées entre
elles d’une allée de 3 m pour faciliter le traitement sans avoir d’effet sur les parcelles
contigues.
Compte tenu du fait que la variété utilisée a un port érigé, le semis a été
effectué à l’écartement de 50 cm entre les lignes et 25 cm entre les poquets. Le
démariage à une plante a été effectué 10 jours après le semis. Av<ant la mise en
place des parcelles, le terrain a subi un labour suivi d’un hersage et d’un épandage
d’engrais NPK(6-20-10) à raison de 150 kg/ha. II faut préciser que tous les travaux
indispensables pour l’entretien des parcelles ont été effectués. Le traitement a été
effectué à l’aide d’un pulvérisateur à dos. Le premier a eu lieu le 15 septembre dès
l’apparition des premiers boutons floraux. Dans l’ensemble, 3 applications espacées
d’une semaine ont été réalisées. Celles-ci ont été toujours exécutées le soir à partir
de 18 heures. Malheureusement, d’importantes pluies s’étaient toujours tombées
quelques heures après le traitement. Ce qui ne peut rester sans conséquence
néfaste sur l’efficacité du traitement.
Pour avaluer l’impact du traitement sur l’évolution de la population des thrips,
des prélèvements de boutons floraux ont été effectués avant chaque application
pour un comptage au laboratoire du nombre de thrips. Comme critères d’évaluation
de l’efficacité du produit, le nombre total de thrips par fleur et le nombre de gousses
par parcelle ont été particulièrement pris en compte.
-1-

1 RESULTATS ET DISCUSSIONS 1
1. EFFET DU TRAITEMENT SUR LES THRIPS
L’analyse de variante n‘a montré aucune différence significative entre les
traitements sur le nombre total de thrips, même si le traitement au DECIS
( nsecticide chimique) et la dose 45 gA(T45) étaient relativement les moins attaqués.
Nous avions pu constater que le témoin sans protection était moins infesté que les
traitements T39, T65 et Tgo. En effet, la différence entre TO et ces traitements était
en moyenne de 15,9% en faveur de ces derniers (Tab. 5). Pour l’instant, aucune
explication possible à ce phénomène qui semble contradictoire ne peut-être donnée.
I! faut signaler cependant que la pression des thrips était relativement assez faible
cette année dans la zone de Bambey. Ce qui empêche souvent l’apparition de
différences significatives entre des traitements.
Tableau 5 : Impact de la protection sur les thrips et le rendement
-
-
Traitement
Nombre de thrips
Nombre de
gousses/parcelle
-~
1’0
44,50
154,75
-~-
CIECIS
38,75
216,75
-~
1'30
52,25
202,25
-
-
T-45
39,25
75,00
..-
1-65
55,25
112,50
-~-
1-90
51,25
85,75
-~
Moyenne
46,88
141,17
-
-
C:V
10,24%
12,1i%
I
21

2. INFLUENCE DU TRAITEMENT SUR RENDEMENT
Un des critères les plus importants pour évaluer l’impact des thrips sur le
niébé, s’avère être le rendement en gousses. Ainsi, le nombre de gousses a été
derminé après la récolte dans toutes les parcelles. les résultats mentionnés dans le
tableau 5 ci-dessus montrent une différence significative entre les traitements. Les
résultats montrent que le traitement T30 était supérieur au témoin TO et que sa
différence avec le DECIS n’était pas significative. Ce qui montre clairement que la
roténone a un certain effet insecticide. En reliant ces résultats à ceux relatifs aux
thrips, on s’apperçoit qu’il n’existe aucune corrélation entre eux, contrairement à ce
qu’on s’attendait. Compte tenu des conditions dans lesquelles cet essai s’est
déroulé, il est difficile de donner une interprétation juste de ces résultats. En effet,
les pluies tombées en partie après chaque application ont du perturber la tendance
qui devait se dégager.
22

CONCLUSION GENERALE
Malgré les difficultés d’interprétation des résultats, difficultés liées au
caractère contradictoire des résultats dans certains endroits, cet essai montre tout
de même que la roténone, une substance naturelle contenue dans les graines de
Pachyrhizus, présente bien des perspectives dans la lutte contre certains insectes
nuisibles des cultures. Cet essai qui se voulait exploratoire, doit être reconduit en
mettant un accent particulier sur la préparation des solutions, les techniques
d’application et d’une manière générale sur la conduite de l’essai. II s’avère
Egalement indispensable que cet essai soit mené dans des conditions de plus forte
pression parasitaire comme c’est le cas à la station de Nioro. II est effectivement
prématuré de tirer une conclusion définitive sur l’effet insecticide de cette substance..
Pour déterminer le mode d’action de cette substance active, des tests seront menés
parallèlement sur les pucerons dans des conditions plus ou moins contrôlées en
serre ou au laboratoire.
23
--1-v.-

PROJET NRBAR : SUBVENTION AUX CHERCHEURS
THEME
y.:<:,~ii-..T--T~------,<-;-.~-i:i~;;;~~;;;-.~-
: : .
c;- i.. -:.--:<c~.<;;
.:. ;*.-.:*.-:: : : .
*z-T . : : .
z : : : . .
;
.:\\_::
_:. ~-.-.;;;~~
.,.... Il.<;~_:-.-
::._::.
I-2.>.::
lie _:__:
::..i
-:.:.
:. . : . . . .
____.~....__~.____

:..-i : : . : : .
. : . ._._...:. ‘.i.l< . . . . . . , : . . ., . . :. : .
‘Y
j Identification de technologies de la i
:j(;uIture du mil/ni&é en zone humidei
..____ . . . .
..__.........___.........................~..~:~~:::::::~~::~:::::::~:~:::~::::::::~:::::::::::::::::::::::::: :::::::::::::::::::::::::::::
::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::;::~::: ::::::::::::::::::::::::::::::::::::::’: :i

INTRODUCTION
Le niébé, Vigne unguiculata (L.) walp est une légumineuse à graines dont la
culture au Sénégal est particulièrement concentrée dans les zones soudano-
sahéliennes à cause de son cycle relativement court et à son adaptation à la
sécheresse. L’intérêt de cette culture réside surtout dans la qualité nutritionnelle de
ses graines ainsi que son importance comme fourrage.
D’après les nombreuses enquêtes menées deux ans durant par une équipe
pluridisciplinaire de recherches de I’ISRAKNBA travaillant sur le niébé, de
nombreux paysans de la zone cotonrjère commencent à s’orienter vers cette culture
depuk la suppression des subventions des intrants fournis par la SODEFITEX.
D’autre part, les besoins aussi bien en variétés performantes et qu’en paquets
technologiques d’accompagnement susceptibles de rentabiliser la culture du niébé
dans la zone humide ont été également exprimés par les populations de la zone
cotonnière à chaque comité de programmation de l’ancienne Direction de
Recherches sur les Cultures et Systèmes Pluviaux (DRCSP) par l’intermédiaire des
chercheurs,de I’ISRA intervenant dans la région de Tambacounda.
En dehors du fait que la culture du niébé est devenue une véritable source de
revenue et qu’elle permet de résoudre un problème alimentaire durant les périodes
de soudure, l’intérêt de la culture du niébé réside dans la possibilité de son
intégration dans un système de culture qui pourrait compenser en partie le déficit en
apport d’engrais minéral constaté dans cette zone depuis l’arrêt des subventions
des intrants. Cependant, le niébé est une culture particulièrement sensible aux
attaques des insectes et des maladies qui constituent une des principales
contraintes à l’expansion de cette culture dans certaines zones écologiques du
pays, surtout dans les régions humides à forte pression parasitaire. En effet, d’après
les observations effectuées lors des prospections et des entretiens avec des
paysans, la production du niébé est pratiquement impossible dans cette zone sans
une
intense protection phytosanitaire, vue l’importance de la pression
particulièrement des insectes nuisibles. C’est ce qui explique en partie les faibles
rendements enregistrés en milieu paysan dans cette zone.
1
-111111

Des variétés performantes et un paquet technologique ont été mis au point
par I’ISRAKNBA pour les zones écologiques du Nord et Centre Nord du pays.
L’utilisation de ces résultats en zone humide demande au préalable un minimum
d’études pour l’identification de technologies plus adéquates.
L’objectif de l’essai est de déterminer le nombre de traitements chimiques
nécessaires en fonction de la variété et de la date de semis. Ceci entre dans le
cadre de recherche d’un système de gestion et de contrôle des parasites qui soit
non seulement à la portée du paysan, mais qui tient également compte de la qualité
de l’environnement.
2
p-m-
--

: . , , , . .

I . . , _ , , ~ , J . _ _ _ _ . . , _ _ . _ ~ ~ , ~
.
. . . _ , , ,
_ , , , l , _ . . _ , , , _ , , _ _ _ l _ _ l _ l l r _ l _ _
, . , ,
1 . , , 1 , , - 4
, , . . . ,
_ _
, , , , .
~
. . , .
_
, . . , . ,

I
, , , .
_ , , _ , . I J , _ _ , _ _ _ _ . _ _ . _ _
; MATERIELS ET METHODES
1 1 /- LIEU ET DISPOSITIF EXPERIMENTAL
L’essai a été implanté dans deux villages en milieu paysan. II s’agit du village
de Douba situé à quelques kilomètres de Koumpentoum sur la route nationale
Kaolack - Tambacounda et celui de Darou Fall situé dans les terres neuves. Ces
zones sont caractérisées par des précipitations annuelles dépassant souvent une
moyenne de 800 mm.
Le dispositif expérimental était celui d’un modèle partiellement hiérarchisé à 4
répétitions par date de semis. Dans l’ensemble 4 dates de semis ont été réalisées
dans chaque site. Pour chaque date de semis, les variétés et le nombre de
traitements chimiques avaient été complètement randomisés. Dans chaque village, 4
paysans ont été choisis et à chaque paysan correspondait une date de semis.
La dimension de la parcelle principale était de 87,75m2 (19,5m x 4,5m), tandis
que celle d’une parcelle secondaire mesurait 6,75m2(4,5m x 1,5m).
Dans cet essai, 10 variétés arnéliorées ont été testées. Ill s’agissait de
Bambey 21 (1 ), Baye Ngagne (2) Diongama (3), IT81 D-l 137 (4), Mélakh (5), A
Mougne (6) Mouride (7) Ndiambour (8), TVX-3236 (9) et 58-57 (10) codifiées
respectivement par des numéros allant de 1 à 10 pour des raisons pratiques. Le
semis a été effectué pour toutes ces variétés à l’écartement de 50 x 50 cm. Pour
avoir une idée sur le nombre de traitements chimiques nécessaires selon la variété
et la date de semis, 3 niveaux d’application ont été comparés à un témoin (TO) sans
protection chimique. Le premier niveau (Ti) correspondait à 2 applications
insecticides ; le deuxième (T2) à 3 et le troisième (T3) à 4 applications espacées
d’une semaine entre elles.
3
--m--1.

‘1 2 - REALISATION
Malgré le fait que ces essais aient été implantés en milieu paysan, le suivi
ritait entièrement assuré par l’équipe de recherche. Seule l’entretien en terme de
propreté des parcelles incombait au paysan partenaire. Avant le premier semis,
‘:outes les parcelles avaient subi un labour à la charrue attelée suivi d’un hersage
,wx râteaux et c’est indépendamment de la date à laquelle le terrain devait recevoir
Jn semis. Compte tenu de l’importance de I’enherbement dans cette zone
oarticulièrement humide, un binage du terrain était réalisé 2 jours avant chaque
semis, D’une manière générale, tous les essais étaient très bien entretenus par les
paysans.
Le semis qui était toujours manuel, à été effectué à humide. Le démariage à
une plante avait lieu chaque fois 10 jours après le semis. La période séparant deux
dates de semis était fixée à 15 jours sur la base d’une étude effectuée au préalable
sur la durée de l’hivernage dans cette zone. Ainsi, les semis ont été ‘effectués dans
le site Douba le 3 et 20 Juillet, le 4 et 24 Août respectivement pour les 4 dates de
semis. Ce décalage relativement important entre la 3ème et la 4ème date dans cette
localité était due à un problème technique relatif aux possibilités de déplacement qui
a été rencontré. Le premier semis à Darou Fall n’a pu également pour des raisons
techniques être exécuté que le 20 Juillet, soit 17 jours après la date prévue. Cela est
lié en partie au retard des pluies importantes dans ce site par rapport au village de
Douba. Ainsi, les 3 derniers semis ont été réalisés respectivement le 6 et 26 Août
ainsi que le 11 Septembre.
II faut rappeler qu’avant chaque semis, 16 prélèvements de sol à des
profondeurs de 20 cm ont été effectués dans chaque parcelle principale pour
déterminer son PH, sa teneur en carbone organique, Azote, Phosphore et en
Cations. Des observations relatives à l’apparition des premières fleurs ont été
également faites dans l’objectif de débuter le programme de traiternent chimique.
Comme le montre le tableau 1 relatif au planning des traitements chimiques, seuls
deux à trois applications ont pu être réalisées selon les dates de semis et les
localités. Cela était lié au fait qu’à l’intervalle d’une période de 4 semaines, toutes
les variétés étaient en pleine formation de gousses et avaient ainsi bouclé la phase
de floraison. Ce qui n’avait pas nécessité de traitement durant cette période,
4

d’autant plus que l’accent devait être mis dans ces essais sur la protection contre les
thrips qui constituent l’une des principales contraintes entomologiques à la
production du niébé. Compte tenu de l’importance des thrips qui provoquent
l’avortement des fleurs, des prélèvements de boutons floraux ont été effectués avant
chaque traitement insecticide dans chaque parcelle élémentaire pour déterminer au
laboratoire le nombre de thrips
Tableau 1 : Dates de prélèvement de fleurs et de traitement chimique
DAROU FALL
NB. : DS = Date de semis ;Prélèv. = Prélèvement
Dans l’ensemble, le prélèvement et le traitement phytosanitaire se sont
déroulés sans difficulté dans la localité de Douba, contrairement à Darou Fall. En
effet, des difficultés d’ordre technique liées à l’état des routes qui sont souvent
impraticables après de fortes pluies, avaient empêché I’exécutioln à temps de
certaines tâches dans ce dernier site. C’est ainsi que le 3ème traitement de la DSI
et le 2ème traitement de la DS2 n’ont pas pu être réalisés du fait (qu’à la date II
octobre la phase de floraison était déjà t,erminée. Compte tenu du retard de semis de
la DS4 à Darou Fall (12 septembre), celle-ci fut éliminée du dispositif après une
évaluation faite avec les paysans. D’ailleurs, aucune fleur n’a été Ob:servée jusqu’au
52ème jour après le semis et les plantes souffraient beaucoup du manque d’eau. L-e
traitement a été effectué au DECIS (deltamèthrine) à raison de 15 g.m.a/ha à l’aide
d‘un pulvérisateur à dos de 15 litres.
L’évaluation de l’efficacité des technologies devait se faire sur la base d’un
certains nombre de critères comme le taux de germination, l’importance de la
population des thrips, le rendement potentiel en graine et en fane, le poids de 100
graines (PCGr) et l’incidence des maladies cryptogamiques et des virus.
5

; _ _ _

, _ , . , .
_
, , , .
_ ~ , , ~ , , ~ , , , ~ , , , ~ , _ ~ , . ~ , ~ . ~
. . , .
_ _ _ _ _ , . , _ I , , _ _ _ , _
, , , . , .
_ , . , _
, , , , . , ,
_
. , . , .
_ _ _ _ , , L
. . , ,
_ _
. . , ,
_ , _ _ . _
_ _ I I ,
_ _ _ , , _ _ , , _ _
, , , I , . , ,
_ _

I I . , ,
_ , , , ,
_ , . _ , _ . . . _ _ , . _ _ _ _ _ , . ,
RESULTATS ET DISCUSSIONS
Pour l’analyse des résultats de Douba, seules les données sur les traitements
TO, Ti et T2 ont été prises en compte. En effet, du point de vue nombre
d’applications insecticides, il n’y avait pas de différence entre T2 et TX Cela est lié
au fait que pour des raisons évoquées ci-haut, les 4 applications qui étaient prévues
n’ont pas été réalisées. A Darou Fall, seules les données relatives aux traitements
TO et TI avaient fait l’objet d’analyse pour également des raisons déjà signalées.
C’est particulièrement pour ces raisons que les résultats des deux sites ont été
analysés séparément.
2.1. RESULTATS DE DOUBA
2.1.1. Influence de la date de semis sur la germination
II faut rappeler que les semences utilisées dans ces essais n’avaient pas eu
de traitement chimique. Comme le montre le tableau 2, le pouvoir germinatif des
graines dépendait de la période à laquelle le semis a été effectué. Ainsi, le taux de
germination pour toutes les variétés confondues était plus élevé à la deuxième date
de semis. Elle était suivie sur ce plan de la troisième date. Le premier semis avait en
moyenne le plus faible taux de germination. Sa différence avec la deuxième date de
semis était significative et s’élevait environ à 25%. D’une manière générale, la
différence entre les, dates de semis était hautement significative, sauf entre les deux
dernières dates qui présentaient pratiquement des taux de germination identiques.
Indépendamment de la période de semis, les résultats montrent un pouvoir
germinatif relativement faible de ces variétés. En effet, aucune variété n’avait pu
atteindre un taux de germination de 80% en moyenne. Les causes peuvent être
dues à une mauvaise qualité des semences ou à une forte pression d’agents
pathogènes dans le sol favorisée par la bonne pluviométrie tombée cette année
dans ce site.

‘Tableau 2 : Pourcentage de germination en fonction de la date de semis
B P
Variétés
Date 1
Date 2
Date 3
Date 4
.~
1
43,7
61,6
62,l
54,8
.-
2
40,7
56,6
47,4
46,4
.~
:3
49,4
69,7
63,5
56,7
.-
4
65,6
78,4
54,6
58,4
.~
:j
40,2
6’1,l
48,5
70,3
.-
6
60,8
75,3
60,O
60,l
.-
‘7
54,l
70,3
60,5
60,l
.-
;3
40,l
56,9
56,6
46,5
.
-
-
9
51,l
66,7
45,3
54,7
.-
10
54,8
70,4
58,9
60,7
.--
Moyenne
50,l
66,7
55,7
56,9
.-
,2.1.2,, Impact sur la population des thrips
Pour déterminer l’influence du traitement chimique sur l’évolution de la
Dopulation des thrips, l’analyse statistique des données a été effectuée en premier
.ieu pour chaque date de semis. Ceci a permis de mettre en évidence non seulement
Yimpact du nombre de traitements chimiques sur les thrips, mais également le
~:omportement des différentes variétés vis à vis de ce ravageur. Ainsi, comme
l’indique le tableau 3, la population des thrips était plus importante chez les
Darcelles non protégées que chez les autres, exception faite de la quatrième date de
semis où aucune différence n’existait pratiquement entre les trois niveaux de
,traitement. D’une manière générale, la différence entre TO et TI était partout plus
grande que celle qui existait entre TI et T2. Ce phénomène dépendait cependant de
la période de semis, exception faite de la première et de la dernière date de semis.
Ainsi, cette différence était de 44,7% chez la 2ème date pour toutes les variétés
‘7

iameau 5: tvolutlon ae ia population aestnrips en tonction ae ia date de semis et du traitement
Var.
Date 1
Date 2
Date 3
Date 4
Ïo
il
Ï2
i-0
il
Ï2
ÏO
il
i2
ÏO
Ïl
-i-2
1
90,8
64,5
41,8
140,2
73
79,5
82,3
54,5
73,3
18
615
20,5
2
124,3
79
44,5
129,8
7 1
115,5
56,8
82,3
55,25
4,25
10,3
12,8
3
123,
124,8
56,8
249
116
95,3
89,3
103,8
106
3,75
9
10,3
4
125,5
68
47,8
171,3
84,3
95,5
117,8
101,8
79,5
4
4
7,7
5
145,
36,O
26,5
144,3
70,3
63,3
99,8
76,8
85,7
3
4,25
Il,8
5
116,8
163,O
'48,8
206,8
138,8
135,8
125
132,5
105,8
3,25
12,75
10,8
7
216,5
122;5
60,5
254,5
107,3
128,5
238,3
125,5
186,5
3,75
Il,8
14,8
8
141,8
78,3
65,5
146,5
120
91,3
133,5
97,5
73,8
8
13,8
18,5
9
139,5
87,8
60,3
162,5
96,5
68,5
50,5
72
62,5
Il,5
12,8
14,5
10
153,8
87,8
49,0
193,0
117
91,8
108,3
79,5
77,3
15
Il,8
20,3
M OY
137,6
91,3
50,8
179,8
99,4
96,5
109,5
92,6
90,5
7, 5
9,67
14,2
CV%
22,89%
16,53%
20,29%
35,77%

confondues contre environ 3% entre Tl et T2. A la 3ème date, ces différences
étaient respectivement de 153 et 2,3%.
Ces résultats montrent donc que l’impact de 2 et 3 applications chimiques sur
l’évolution de la population des thrips était pratiquement identique, sauf à la
première date de semis comme l’indique le tableau ci-dessus.
L’analyse des données pluviométriques ne montre aucune possibilité
d’influente négative des précipitations sur l’efficacité du traitement. Comme le
montre effectivement le tableau 4, aucune tombée de pluie n’a éte effectivement
enregistrée après une application chimique.
Du point de vu comportement variétal, les résultats montrent une différence
significative entre les variétés indépendamment de la période à laquelle le semis a
été r-balisé. Cette expression variétale était plus marquée à la 2ème et 3ème date de
semis. En effet, la différence entre les variétés était après transformation des
données par la fonction racine carrée très hautement significative. Dans les
conditions d’une non protection chimique, la variété Mouride était la plus attaquée
par les thrips chez toutes les dates de semis. La variété 58-57 semblait être
relativement la moins infestée. C’est surtout dans les parcelles protégées que la
différence variétale s’est faite la plus sentir. Ainsi, à la première date de semis la
différence entre la variété la plus sensible (Mouride) et la moins attaquée (58-57)
était (de 58% dans les parcelles sans protection, tandis qu’elle s’élevait à 77,9%
chez TI entre Mougne et Mélakh qui étaient respectivement la plus sensible et la
moins sensible aux thrips dans ces conditions.
8

Tableau 4: Quantité de pluies dans le site de Douba (mm)
L’analyse combinée montre que la différence entre les dates de semis était
1:rès hautement significative particulièrement chez les parcelles non protégées. La
population de thrips la plus importante se rencontrait à la deuxième date, suivie de
la première et de la troisième. Elle s’élevait en effet à 180 thrips par 5 boutons
floraux en moyenne pour toutes les variétés confondues contre 138 à la première
date et 109 à la troisième date. A la dernière date de semis, la population des thrips
citait insignifiante. En effet, elle n’était que d’environ 8 thrips en moyenne chez les
parcelles traitées, soit une différence de 95,5% avec la deuxième date. Ce
9
-
-

phénomène est lié certainement à la différence d’humidité constatée entre les
différentes périodes. En effet, durant la phase de floraison du niébé des 3 premières
dates de semis (mi-Août à fin Septembre), le cumul pluviométrique s’élevait à 413
mm. Tandis que la formation des fleurs avait commencé chez le niébé semé à la
quatrkme date que vers la fin de l’hivernage (Octobre à Novembre). Le cumul
pluviornétrique durant cette période n’était que de 78,5 mm. Ces résultats confirment
l’idée sur l’importance de l’humidité pour le développement et la multiplication des
thrips.
X1.3. Impact sur le rendement potentiel
A l’instar de ce qui a été fait sur les thrips, les résultats sur le rendement ont
tité analysés par date de semis et en faisant également une combinaison des
données des quatre dates de semis. L’effet du traitement chimique sur le rendement
en graines a été apprécié sur la base d’une analyse de covariance. Dans cette
analyse, le nombre de pieds récoltés étai,t la covariable.
Comme le montre le tableau 5, la différence entre le non traitement et le
rraitement était significative à la première date de semis. En effet, cette différence
s’élevait en moyenne pour toutes les variétés confondues à 52,‘74 et 59,90%
-espectivement avec deux et trois applications insecticides. La différlence entre les
deux 1:raitements était quand à elle non significative. En effet, celle-ci n’était que de
15,15% entre TI et T2. Les mêmes tendances ont été également observées chez les
autres dates de semis. Quant aux autres dates de semis, la différence entre les
traitements (TO, TI et T2) était partout très hautement significative. Cependant, la
différence entre le non traitement et les autres était plus marquée chez les deux
dernières dates. En effet, le traitement T’l et T2 dominaient respectivement de 91,71
et 94,76% sur la non protection à la troisième date et d’environ 98% pour TI et T2 à
la dernière date de semis. Sur le plan du comportement variétal, les résultats
montrent des différences très hautement significatives entre les variétés
indépendamment de la période de semis.
L’analyse combinée des 4 dates de semis montre des différences très
hautement significatives entre les dates aussi bien pour les traitemerrts que pour Ies
variétés” Cependant, l’existence d’interactions très hautement significatives rend
10

Tableau 5 :Rendementen graines (kg/ha)en fonction de la date de semis etdutraitement
Variétés
Date 1
Date 2
Date 3
Date 4
T O
Tl
T2
T O
Tl
T 2
TO
Tl
T2
TO
Tl
T2
1
141,25 360,5 352,25 171,75 287,75
322
33,75 62
92
2
a,75
35,25
2
463
438,25
696
191,75 460,75 497,5 5,5
167,75
451
3,75
444,5
58,90
3
109,5
612
850
212,75 398,25 408,25 1
44,75
137,75
1
204,25 26,75
4
131
584,75 662,5 286,25 718,25 671,25 2 9
155,75 268,25 7,5
58,0
72,75
5
567,75 1057,7
876
573,25 638,5
611,5
43,75
389,5
354,5
1,25
162,25 175,25
6
230,25
590
419,25 174,25 488,75 563,75 2
169,5
168,5
1,75
259,75 308,5
7
228,25 650,25
949
209,5 593,25 598,75 54
137
264,25
1
148
282,5
8
314
508,5
662,5
211,5
396,25
442,5
2
20,5
148,5
3,25
119,5 281,75
9
289
577,5
975,5 337,75 421,25
720
3,5
257,25
312
8,75
217
506
10
268,25 423,75
624
253,75 521,25
480
1,25
112,75 204,25 7
195
234,75
Moyenne
274,25 581,32 693,95 268,25 493,42 531,55 12,57 151,67 240,lO
3,72
195,3 269,30
cv
10,59%
8,48%
23,15%
25,37%

l’interprétation difficile. D’une manière générale, les rendements étaient plus élevés
5 la première date de semis que chez les autres. Au fur et à mesure que la période
cle semis reculait, le rendement diminuait indépendamment que les parcelles soient
traitées ou non. La différence entre la première date et les autres aurait pu être
beaucoup plus importante n’eût été la pourriture des gousses due au champignon
(Choanephora) qui avait trouvé de conditions favorables de développement. En
effet, la récolte du niébé de cette première date a eu lieu durant la période
cl’importantes et régulières précipitations. La faible production à la deuxième date
par rapport à la première est liée certainement à l’impact des thrips sur la formation
cles gousses. Tandis que chez la dernière date, les faibles rendements sont liés à
I action combinée des thrips et du stress hydrique qui est probablement le principal
facteur limitant durant cette période. En effet, malgré la faible population de thrips
observée chez cette date par rapport à la deuxième date (95,85% de différence en
rnoyenne chez les parcelles sans protection), le rendement moyen pleur toutes les
variétés confondues était inférieur à 4 kg/ha chez TO, soit une différence avec la
deuxième date de 98,58%. Ce qui montre l’importance du stress hyclrique dans la
baisse de la prolduction. L’impact des thrips auraient pu être bien Cern6 si le nombre
de gousses par parcelle était pris en compte comme critère d’évaluation.
Du point de vue comportement variétal, la variété Mélakh était la plus productive
dans les conditions d’un non traitement insecticide chez les deux premières dates de
semis. Tandis que la variété Bambey 21 était la moins performante dans ces mêmes
conditions. D’un’e manière générale, le comportement variétal était étroitement lié au
traitement et à la période de semis.
X1.4. Impact sur le poids de 100 graines (PCGr).
Les analyses statistiques montrent que le traitement chimique n’avait aucune
influence sur le poids de 100 graines quelque soit la période à laquelle le semis a
dé effectué (Tab. 6). D’une manière générale, la différence variétale était très
hautement significative. L’analyse combinée montre que le poids de 100 graines
dépendaient fortement de la date de semis. En effet, la différence entre les
différentes périodes de semis était très hautement significative. Les graines issues
des dernières dates étaient d’une manière générale plus lourdes que celles
provenant des premières dates. C’est ce qui explique en partie la faible différence
11

Tableau 6 : Evolution du poids de 100 graines en fonction de la date de semis etdutraitement
VâiiétéS
llâte 1
Date 2
Date 3
Date 4
TO
Tl
T2
TO
Tl
T2
TO
Tl
T2
TO
Tl
T2
1
14
14
14
14,5
14,5
14,5 16
16
16
14,5
14,5
14,5
2
15,25
15,25
15,25
15,25
15,25
15,25
18,25
18,25
18,25
19,75
19,75
19,75
3
18,25
18,25
18,25 19
19
19
20,5
20,5
20,5
19,5
19,5
19,5
4
17,25
17,25
17,25
17,5
17,5
17,5 18
18
18
18,75
18,75
18,75
5
17
17
17
Î6,5
Î6,5
Î6,5
Î6,25
Î6,25
Î6,25
Î7,5
:7,5
I7 L-
I I ,d
6
13
13
13
13,75
13,75
13,75 14
14
14
14,5
14,5
14,5
7
14,75
14,75
14,75
14,50
14,50
14,50
15,5
15,5
15,5
17,5
17,5
17,5
8
15,50
15,50
15,50
15,25
15,25
15,25
14,5
14,5
14,5
l7,25 l17,25
17,25
9
10,75
10,75
10,75 10
10
10
10,75
10,75
10,75 13
13
13
10
10,50
10,50
10,50
10,75
10,75
lO,75
Il,75
Il,75
Il,75
12,75
12,75
12,75
Moyenne
14,62
14,62
14,62 /14,7 /14,7
14,7
15,55
15,55
15,55
16>50
16,50
16,50
I
cv
7,84%
8,32%
5,79%
9,44%

de rendement constatée entre la première et la deuxième date de semis, car une
forte corrélation existe entre le rendement. en graines et le poids de 100 graines.
3.15. Incidence des virus sur le niébé
Même si les insectes, particulièrement les thrips constituent les principales
contraintes à la production du niébé dans les zones à forte humidité, les maladies
jouent également un rôle non négligeable dans ces conditions. II était prévu dans
ces essais de faire également une évaluation de l’impact de ces dernières sur le
niébé. Malheureusement pour des raisons techniques, cette tâche na pas pu être
exécut.ée pleinement. Cependant, un suivi a été effectué à la dernière date de semis
pour évaluer visuellement la présence ou non de symptôme de virose sur le niébé.
I-es rksultats montrent tout d’abord que le traitement insecticide n’avait aucune
incidence sur les virus. Ce qui est tout a fait normal, compte tenu de la nature du
produit utilisé. C’est dire que des symptômes de virose ont été observées chez
certaines variétés. Parmi celles-ci, Mougne et 58-57 avec respectivement 36 et 33 %
d’incidence, étaient les variétés les plus virosées (Fig. 1). Elles étaient suivies des
variétes Ndiambour (15,5%) et IT81 D-l 137 (10 %). Par contre, les variétés Bambey
21, Baye Ngagne, Diongama et TVX-3236 n’en présentaient aucun symptôme. II faut:
préciser que le virus responsable n’a pas été encore identifié.
Figure 1: Incidence des virus (%)à la 4ème date de semis à Douba
40
30
20
1 0
0 iLL-.----LpI-----L-.-
.-.L ---ii--l.- .---. _L.---.-L-.-. /
12 3 4
5
6 7 8
9
10
VAR1 E’TES
12
-
-
-

A partir de la campagne prochaine, des prélèvements réguliers seront
effectués non seulement pour l’identification, mais également pour la détermination
de source de résistance ou de la tolérance à ce virus.
i3.2. RESULTATS DE DAROU FALL
II faut rappeler que dans ce site, la quatrième date a été éliminée en cours
d’exécution du dispositif, compte tenu des raisons avancées ci-haut. Par ailleurs
seuls {deux traitements chimiques ont été réalisés dans ce village. La comparaison
entre ,traitement et non traitement se fera donc entre TO et Tl tels qu’ils ont été
définis à la partie méthodologie. Compte tenu également des raisons techniques,
l’incidence des maladies et des virus n’avait pas fait l’objet d’évaluation. Ce rapport
met donc l’accent sur les résultats relatifs à l’impact des technologies testées sur
l’importance entomologique et le rendement.
13.2.1. Influence de la date de semis sur la germination
Les.résultats portés dans le tableau 7 montrent des différences significatives
entre Iles 3 dates de semis. Le taux de germination à la deuxième date était avec:
une moyenne de 60,35% pour toutes les variétés confondues le plus élevé. II était
wivi de celui de la première date (5537%). Dans l’ensemble la germination des
différentes variétés de niébé était très faible dans cette zone écologique. En effet,
aucune variété n’avait atteint 70% de germination en moyenne, indépendamment de
la période à laquelle le semis a été effectué. Comparé au site de Douba, le pouvoir
germinatif était légèrement moins important. Ce faible niveau de germination est lié
certainement à une mauvaise qualité des semences, à la sévérité de l’attaque des
agents pathogènes ou à la nature des sols qui semblent plus lourds que ceux de
Doubai. Ces résultats mettent clairement en évidence l’importance du traitement de
semence dans ces zones écologiques particulièrement humides, même si des
etudes allant dans ce sens n’ont pas encore été menées.
13

Tableau 7: Pourcentage de germination du niébé à Darou Fall
-
-
VARIETES
Date de semis 1
Date de semis 2
Date de semis 3
-~
1
49,lO
59,95
SO,28
-
-
2
46,21
54,24
37
-~
3
53,62
63,95
55,80
-
-
4
65,83
62,54
43,73
-
-
5
54,19
55,25
47,35
-~
6
66,82
65,57
54,62
-
-
7
55,24
60,64
50,70
-
-
8
48,44
59,75
49,45
-
-
9
48,53
56,42
U6,91
-
-
10
59,72
65,28
54,49
-
-
Moyenne
55,37
60‘35
49,03
-
-
3.2.2. Impact du traitement et de la date de semis sur les thrips
Les résultats des analyses statistiques montrent qu’indépendamment de la
date de semis considérée, que la différence entre le traitement et le non traitement
n’litait pas significative, même si la population des thrips était Iégerement plus
in-portante chez les parcelles non protégées. D’ailleurs, cette différence n’était
relativement importante seulement qu’à la première date de semis. Elle s’élevait
efectivement à 55,3% à la première date contre seulement 11% à la troisième (Tab.
8) Ces résultats semblent mettre en évidence une certaine inefficacité du traitement
chimique dans ce site. Ceci peut être lie à une éventuelle tolérance des au DECIS
ou à une réduction de l’efficacité de la dose utilisée contre cette espèce dans cette
zone.
14
-m-11111-

Tableau 8: Evolution de la population des thrips
--
---
--
--
--
--
--
-~-
--
--
--
--
-~-
--
Du point de vue comportement variétal, des différences très hautement
significatives ont été observées entre les variétés chez toutes les trois dates de
wmis. D’une manière générale, Mouride, Diongama et Mougne étaient relativement
P~US infestées que les autres variétés particulièrement dans les conditions d’une non
protection chimique, même si le comportement variétal changeait d’une date de
semis 51 l’autre. Il est effectivement difficile sur la base de ces résultats de dégager
une tendance gé,nérale d’évolution du comportement de ces variétés. D’une manière
giinérale, la population des thrips était plus importante à la deuxième date de semis,
comme il en a été également constaté à Douba.
15

3.2.3. Impact sur le rendement potentiel
L’analyse de covariance a été utilisée pour le traitement statistique des
données, en choisissant le nombre de pieds récoltés par parcelle comme covariable.
Les résultats montrent partout des différences très hautement significatives entre les
parcelles traitées et celles non protégées ; exception faite de la première date de
semis où cette différence n’était pas significative, même si efFectivement le
rendement des parcelles traitées était relativement plus élevé (Tab. 9).
Tableau 9: Rendement potentiel en graines (kg/ha)
Vari
1
-~
2
3
-

-
4
-

-
5
6
7
8
9
10
Moye
c v
16

La différence entre le traitement et non traitement dépendait de la période a
laquelle le semis a été effectué. Au fur et à mesure que le semis se faisait tard, la
différence augmentait en faveur du traitement chimique. En effet, cette différence
était 21 la première, deuxième et troisième date de semis respectivement de 22,3 ;
47,2 et 81,7%. Ces résultats indiquent que malgré la faible différence de population
de thrips constatée entre les parcelles protégées et celles non protégées, le
Waitement montre tout de même une certaine efficacité.
Du point de vue comportement ‘variétal, l’analyse statistique montre chez
i:outes les dates de semis des différences très hautement significatives. A la
premiere période de semis, les varietés Baye Ngagne, Diongama, Mouride,
Ndiambour, TVX-3236 et 81 D-l 137 étaient relativement les plus performantes dans
les conditions d’une protection chimique.
Elles avaient effectivement des
rendements moyens supérieurs à une tonne à l’hectare. Dans le cas d’un non
lraitement, toutes les variétés avaient également des rendememts potentiels
relativement assez considérables dépassant les 500 kg/ha à la première date,
exception faite de la Bambey 21 (B21) qui n’avait qu’environ en moyenne que 199
kg/ha. Ces résultats montrent que la population de thrips relativement importante
constatée dans les parcelles non protégées n’avait pas eu l’impact attendu sur la
production du niébé.
Par ailleurs, l’analyse comparée des trois dates de semis montre sur le plan
rendernent une très grande dominante de la première date, suivie de la deuxième.
L-a différence entre la première période et la deuxième ainsi qu’avec la troisième
sl’élevait respectivement à environ 66 et 96% chez les parcelles non traitées et de 50
et 84% chez celles avec une protection chimique. Compte tenu du fait que la
pression des thrips était relativement très faible à la troisième date, on peut
supposer que les faibles rendements à cette date seraient dû en grande partie au
manque d’eau durant la phase de formation des fleurs et des gousses. Cette même
tendance a été observée à Douba, car la troisième date de Darou Fall correspondait
5 la quatrième date de Douba.
17
--
Iv#----

3.2.5. Poids de 100 graines (PCGr)
L’examen du tableau 10 montre que le traitement insecticide n’avait eu
aucune incidence sur le poids de 100 graines. En effet, la moyenne pour toutes les
variétés confondues étaient chez les graines issues des plantes traitées identique A
Noelle du niébé non protégé. Cependant, une différence variétale a été constatée
<aussi bien chez le traitement que le non traitement, indépendammeni: de la période
de semis. Parmi ces variétés, Diongama avait le poids de 100 graines le plus élevé.
Elle était suivie respectivement de Elaye Ngagne, 81 D-l 137 et Mélakh. La
comparaison entre les différentes dates de semis montre une certaine prédominance
de la troisième date, suivie de la deuxième. Le poids de 100 graines était
effectivement en moyenne de 17,3 g à la 3ème, 16,8 à la 2ème et de 16 g à la
première date pour toutes les variétés confondues.
Tableau 10: Evolution du poids de 100 graines en fonction de la date de semis
Variétés
Date 1
Date 2
Date 3
/v-o
Tl T
O
/
.
-
1

14,95
14,95
1562
1562
19,05
19,05
2
18,50
18,50
20,lO
20,lO
18,45
18,45
“VP
3
21,45
21,45
21,25
21,25
24,40
24,40
-
-
4
1 8
18
19,40
19,40
19,90
19,90
-
-
5
17,22
17,22
18,32
18,32
18
18
6
14,37
14,37
15,lO
15,lO
16,95
16,95
-~
7
15,52
15,52
16,25
16,25
14,45
14,45
-~
8
16,55
16,55
17,27
17,27
16,72
16,72
-
-
9
Il,32
Il,32
Il,37
Il,37
12,60
12,60
10
12,42
12,42
13,05
13,05
12,30
12,30
XAoyenne
16,03
16,03
16,8
16,8
17,3
17,3
- - c v
3,69%
4,86%
14,01%
18
mm----

.3.3. RESULTATS D’ANALYSE DE SOL
Comme ii a été indiqué dans la partie méthodologie, des prélèvements de
sols aux différentes dates de semis ont été effectivement réalisés d,ans toutes les
~deux localités pour une évaluation de la fertilité potentielle.
Les résultats portés dans le tableau 11 montrent que la teneur des sols de
Darou Fall en carbone organique (c) en azote (N) et en phosphore assimilable (P)
(Stait supérieure à celle des sols de Douba. En effet, pour tous ces éléments, la
ddifférence était significative entre les deu.x sites.
‘Tableau 11: Teneur en éléments minéraux des sols dans les deux sites
Concernant l’influence de la période de prélèvement des échantillons sur la
teneur des sols en ces éléments, les résultats ne montrent aucune différence
significative entre les 4 dates, exception faite pour la teneur en azote dans le terroir
de Darou Fall. Les résultats mettent en même temps en évidence I’e.xistence d’une
légère tendance à l’acidité des sols dans toutes ces localités. II y avait également
aucune différence sur ce plan entre les sites de Douba et Darou Fall. En effet, le PH
était en moyenne pour tous les prélèvements de 6,35 à Douba et 6,51 à Darou Fall.
3.4. RESULTATS DES ANALYSES SOCIO-ECONOMIQUES
Les analyses socio-économiques ont porté essentiellement sur l’étude de la
rentabilité économique de la protection chimique et sur l’impression aussi bien des
paysans partenaires que du reste de la population sur ces essais menés en milieu
paysan. En effet, il s’agit d’une identific,ation de technologies de la production du
1’)
1--m.-

nilibé qui soient adaptées dans cette zone, tout en tenant compte de la situation
socio-économique des producteurs. II s’avère donc indispensable que les paysans
soient irnpliqués dès le départ à ce processus d’identification de technologies en vue
d’*3ccroître les chances d’adoption du paquet technologique qui sera ideintifié.
3.4.1. Analyse de rentabilité du traitement
Dans cette analyse, le traitement chimique a été considéré comme étant le
seul facteur variable en terme de coût de production; tous les #autres étant
considérés comme restant par aiHeurs identiques à eux mêmes. Compte tenu du
manque de tendance claire sur l’évolution du comportement variétal en fonction des
sites et des dates de semis, le calcul économique a été fait sur la base de la
moyenne générale pour toutes les variétés confondues.
Les enquêtes menées dans cette zone sur la vente du niébé sec montrent
que les prix s’élèvent en moyenne à 125 F.CFA par kilogramme. Dans certaines
pt5riodes de l’année, ces prix peuvent même atteindre 200 à 300 F.CFA. La
wntabilité du traitement chimique a été donc déterminée sur la base de ce prix
moyen de 125 francs.
Dans cette étude, seule la rentabilité de l’investissement en terme de coût de
traitement a été prise en compte. Cependant, une estimation du Taux Marginal de
Rentabilité (TMR) qui est un outil efficace d’évaluation réelle d’une activité
économique,
sera faite à la fin du projet pour pouvoir mieux faire des
recommandations aussi bien sur le plan technique que socio-économique sur des
twhnologies adaptées pour la zone.
Il faut préciser par ailleurs que l’insecticide (DECIS) est vendu après la
dlivaluation à 12000 F.CFA le litre et que la quantité de matière active de ce produit
à apporter s’élève à 15 g./ha. C’est sur cette base que les calculs de rentabilité ont
655 effectués.
L-es résultats portés dans le tableau 12 montrent tout d’abord que le revenu
é:ait de loin plus important au niveau des parcelles protégées qu’au niveau des
p~arcelles sans traitement, indépendamment de la localité et de la période de semis.
Ce revenu diminuait d’une manière générale avec le retard de la date de semis. En
effet, la différence entre TO et TI était à Doubs respectivement de 52,7; 4,7 et 2,04%
20

“M c . . Y
9 \\o
u P .
“0 o\\
2 . . b.-i
“0 t-J
.P E
I
“W
“0
0
.

w
T
t 5
C
..A ca . -
“0 0
B CD N
0
C
I
-
H c-’
+ “a
“0 W -4
t 2 b.
0
C
I
--
I-3
I
--

pour les trois premières dates. Par contre, une tendance inverse a été observée à
Darou Fall où cette différence s’élevait respectivement à 22,3; 47,2 et 81,7%. Pour
la première période de semis, le revenu à Darou Fall était plus important qu’à Douba
aussi bien pour le niébé traité que le non traité. La différence s’élevait effectivemeni:
entre ces deux sites à 58,4 (TO) et 31,7% (Tl). Cependant, le revenu potentiel brut
titait plus important à Douba pour le reste des dates de semis.
Du point de vue de l’efficacité économique de la protection, les résultats
montrent qu’une intervention chimique n’est rentable que si les semis sont
relativement précoces (première et deuxième date de semis), indépendamment de la
localite considérée. En effet, au fur et à mesure que le semis se faisait tard, la
rentabilité de l’investissement diminuait. L’observation du tableau 9 ci-dessus
montre que le traitement était d’une manière générale plus rentable à Darou Fall
qu’à Douba pour les deux premières dates de semis. Ceci est lié probablement à la
“‘aible pression parasitaire constatée dans ce premier site par rapport à Douba. II
‘Faut cependant rappeler que le premier semis a eu lieu à Darou Fall 17 jours après
acelui de Douba. Ce qui expliquerait certainement cette différence d’infestation du
liébé par les thrips constatée entre les deux sites.
Cette analyse économique permet de tirer une conclusion partielle relative a
l’importance de la date de semis. En effet, sur la base de ces résultats, il ne serait
pas conseiller de semer le niébé à partir du mois d’Août, malgré la longueur de
l’hivernage dans cette zone. Dépassé cette période, toute intervention chimique peut
conduire à des pertes économiques. Ceci serait lié en partie au fait cl’une part, que
la population des thrips devient de plus en plus faible et que la productivité du niébê
décrolt d’autre part avec l’arrêt progressif des précipitations.
Du point de vue nombre nécessaire de traitements phytosanitaires, les
résultats montrent que la rentabilité diminue à partir de 3 applications et que la
différence entre deux et trois traitements était négligeable, comme on peut le
constater à partir des résultats de Douba. Cependant, ce programme de traitement
sera reconduit l’année prochaine pour une meilleure appréhension de ce
phénomène.
21

3.42. Résultats de l’évaluation des essais avec les paysans
Dans cette partie, nous avons voulu avoir une idée sur la compréhension que
les paysans ont de ces essais. Ceci est d’autant plus important que l’identification de
technologies de production de niébé dans cette zone est faite pour eux. II est
effectivement important d’avoir le point de vue des producteurs dans ce processus
d’identification de technologies sur tel ou tel aspect des essais pour cles raisons déjà
évoquées. II est également indispensable de savoir si les paysans ont vraiment
compris le sens des essais.
Cette évaluation a été faite les journées du 18 et 19 janvier respectivement
avec les paysans de Darou Fall et de Douba lors de la livraison des produits de
récolte après analyse. En plus des paysans partenaires du projet, la majeur partie
des paysans de ces villages avaient participé de manière active à ces journées de
restitution.
3.4.2.1. Impressions des paysans de Darou Fall
Les paysans de ce village pensent que la première date de semis était la
meilleure sur le plan de la production. Elle était suivie de la 2ème et de la 3ème
date. Pour eux, la production était presclue inexistante à la dernière date. Ils pensent
que cela est dû au très grand retard du semis. En effet, cette dernière est intervenue
avec un décalage de 15 jours avec la date qui était programmée. Ils proposent par
conséquent de rapprocher les dates de semis à 7 jours d’intervalle.
Pour la protection phytosanitaire, les paysans ont reconnu aisément la
nécessité d’une protection chimique du niébé dans leur village. Ils ont effectivement
constaté que la production des parcelles non traitées était très faible voir même
inexistante. En outre, les plantes traitées étaient morphologiquement plus «jolies» à
cause de l’absence de symptôme de dégâts mécaniques.
Concernant la préférence variétale, les paysans ont porté leur premier choix
I
sur Baye Ngagne et Mougne qu’ils considèrent comme étant très productives et
même plus ou moins dans les conditions d’une non protection chimique, mieux
adaptées pour la zone et ayant un bon goût. En deuxième position, les paysans ont
préféré la Mélakh à cause de sa précocité et son port érigé lui permettant de mieux
s’adapter dans l’association culturale particulièrement a$ec l’arachide qui semble
22

être une pratique courante dans cette zone. Ils considèrent qu’on peut récolter le
niébé avant l’arachide et la séparer facilement de celle-ci sans occasionner des
dommages sur cette dernière, car cette variété est moins encombrante. Ils ont par
ailleurs apprécié également la variété Ejambey 21, mais ont déploré son caractère
déhiscent après la maturité. La 58-57 a été pratiquement rejetée à cause de ses
petites graines et de son long cycle de développement.
3.4.2.2. Impressions des paysans de nouba
II faut signaler que dans ce village, un des paysans partenaires est
alphabétisé en langue nationale, ce qui lui a permis de tenir pratiquement un carnet
de bord des essais sous sa propre initiative. Leurs appréciations des essais ont
beaucoup porté sur la date de semis et sur le comportement variétal.
Pour la date de semis, les paysans ont eu la même réaction que ceux de
Darou Fall, tout en portant cependant le choix sur la deuxième et la troisième date
pour les raisons suivantes:
- Le niébé du semis précoce du 3 Juillet était plus productif que chez les autres
dates, mais la maturité avait coïncidk! avec la période de fréquentes et fortes
précipitations qui avaient favorisé le développement de maladies occasionnant la
pourritures des gousses. D’après eux, 9 jours de pluies ont été enregistrés dans ce
village durant la phase de maturité du niébé de la première date de semis; ce qui
pose énormément de problèmes de séchage du niébé.
- Quant au niébé de la deuxième et troisième date, la maturité a lieu durant la
période de faibles précipitations. Le seul problème qui se pose avec la troisième
date, c’est l’apparition à cette période de certaines espèces d’insectes nuisibles dont
la pression devient importante. C’est ce qui explique certainement en partie la faible
production par rapport à la deuxième date.
- La quatrième date est mauvaise à cause de la coïncidence de la floraison avec la
période de rares et très faibles pluies. C’est ce qui explique d’après eux la très faible
production constatée à cette dernière date. Ils considèrent que la date optimale se
situerait entre le 3 et 10 Août.
23

Concernant la protection phytosanitaire, les paysans ont reconnu également
la nécessité du traitement chimique, même s’ils n’ont pas fait de comparaison entre
les différents niveaux de traitement chimique.
Pour le comportement variétal, les paysans ont préféré Mélakh et Mouride qu’ils
jugent comme étant précoces et productives.
Dans tous ces villages, les producteurs ont exprimé le souhait de faire une
extension de ces essais à d’autres partenaires paysans. Ceci ajouté au fait que
beaucoup de paysans avaient participé à cette évaluation de manière constructive.,
note clairement l’intérêt que ces producteurs portent sur cet essai et en particulier
sur la culture du niébé.
24

CONCLUSION GENERALE
Avant de tirer de conclusion sur les principaux résultats de cette première
année d’exécution, il s’avère important de rappeler que l’installation des essais a eu
lieu avec un retard relativement considérable par rapport au calendrier habituel des
paysans de cette zone. En effet, le semis de différentes spéculations (mil, maïs,
arachide et coton) a été réalisé déjà en début juin, soit environ un miois avant notre
première date de semis du 3 juillet. Ceci était lié surtout au retard dans l’adoption
finale de ce projet et la mise en place du fonds de roulement permettant le
démarrage des travaux. Les activités de l’année prochaine devront nécessairement
tenir compte de la précocité de l’hivernage et de la pratique paysanne dans cette
zone en matière de période de semis.
Malgré le fait que le rendement en fane n’a pas été réalisé, les observations
montrent que la deuxième et troisième date avaient une production de fane
beaucoup plus importante. La faible quantité de fane observée à la première date
est liée à une perte considérable de feuilles suite probablement à l’action de divers
agents pathogènes qui se trouvaient dans de bonnes conditions de développement.
En effet, la maturité des gousses chez le semis précoce avait eu lieu dans tous les
sites durant la période de forte humidité liée aux importantes et régulières
précipitations. Par contre, la faiblesse du rendement en fane de la dernière date ne
peut etre liée probablement qu’à la chute de production de biomasse à cause du
stress hydrique constaté durant cette période.
Du point de vue de l’évolution de la population des thrips, ces essais montrent
que I”importance numérique des thrips diminuait à partir de la deuxième date de
manière considérable. II reste à savoir si cela est dû à la baisse des températures
durant la phase de floraison (Octobre - Novembre), à la réduction de l’humidité
relative ou à la réduction de la substance nutritive qui peuvent inhiber la capacité de
multiplication des thrips. En effet, à la quatrième date de semis les précipitations
avaient fortement diminué, ayant pour conséquence une réduction de l’humidité et
de la formation de boutons floraux.
25

Dans l’ensemble, les résultats du traitement chimique n’avaient montré
aucune différence significative entre deux et trois applications du point de vue des
possibilités de contrôle de la population des thrips. La question est de savoir si cela
est lié à un manque d’efficacité du produit effou de la dose utilisée contre ce
ravageur qui pourrait présenter dans cette zone une certaine tolérance à ce produit.
II faut rappeler d’ailleurs que ces zones, particulièrement celle de Koumpentoum,
appartiennent effectivement aux régions, traditionnelles de production cotonnière où
l’utilisation intensive de pesticides pour la protection du coton est de pratique depuis
plus d’une décennie. Ces conditions peuvent en effet favoriser l’apparition de
souches résistantes à une telle ou telle molécule chimique grâce à une pression de
sélection exercée sur certaines espèces d’insectes nuisibles.
Sur le plan du rendement en graines, les résultats montrent dans toutes ces
localités la prédominance du niébé semé à la première date qui avait eu lieu
quelques jours après l’installation de l’hivernage dans cette zone. Le seul
inconvénient de ce semis précoce, c’est la coïncidence de la période de récolte avec
celle de fortes et régulières prkipitations favorisant le développement de
Choanephora sur les gousses. A cela s’ajoute le manque de possibilité de séchage
durant cette période. C’est ce qui explique certainement le faible poids de 100
graines constaté à la première date par rapport aux autres. Par contre, la quatrième
date peut être considérée comme étant trop tardive, compte tenu des faibles
rendements constatés pour cette date, même si les graines étaient les plus lourdes.
D’une manière générale, l’intervalle de 15 jours entre les différentes dates de semis
semble irréaliste, malgré la longueur de l’hivernage dans cette zone.
Les rendements étaient à la première date de semis légèrement plus élevés à
Darou Fall qu’à Douba. En effet, la différence s’élevait dans Ile cas de deux
applications chimiques à 31,7% pour toutes les variétés confondues, contre 58,4%
pour le niébé non traité. Ceci peut être lié probablement à la différence de pression
parasitaire entre les deux sites. Les résultats montrent effectivement que la
population des thrips était avec une moyenne de 137,6 individus par fleur plus
importante à Douba, soit une différence en moyenne de 24,06% avec celle de Darou
Fall.
Pour la fertilité des sols, les résultats des analyses de sol montrent que les
sols de Darou Fall avaient une teneur en carbone, azote et phosphore plus élevée
26

que ceux de Douba. En effet, la différence,= entre les deux sites était de 30,94% pour
le carbone, 23,08% pour l’azote et de 24,33% pour le phosphore. Ce qui donne un
léger avantage des sols de ce site pour la production du niébé par rapiport à ceux de
Doubs, d’autant plus qu’il n’existait pas de différence du point de vu du PH entre les
sites.
Au point de vue rentabilité économique de la protection chimique, les
résultats mettent d’abord en évidence son importance pour le niébé dans cette zone,,
Cependant, la rentabilité du traitement dépend non seulement de la période de
:semis,, mais aussi du nombre d’applications.
Par ailleurs, les résultats semblent mettre en évidence dans cette zone un
manque d’efficacité du produit ou de la dose appliquée contre les thrips. Ce
phénomène serait certainement lié à l’apparition de souches résistantes chez cette
espèce à cause d’une pression de sélection exercée sur elle.
Les résultats montrent également que les paysans de ces deux villages font
preuve d’un engouement et d’un grand iintérêt pour la culture du niébé dans cette
zone surtout avec l’arrêt de la subvention des intrants agricoles. Les discussions
avec les paysans lors de l’évaluation ont permis aussi de mettre en évidence une
bonne compréhension de leur part du sens de ces essais. Ce qui est effectivement
une preuve assez probante de chance d’adoption des technologies qui seront
identifiées.
2’7