ET LUTTE AMIZNACEE DAK3 LA PROTECTION DES...
ET LUTTE AMIZNACEE
DAK3 LA PROTECTION DES CULTURES CEREALIERES CONTRE
LES PRINCIPAUX DEPREDATEURS DANS LE SAHEL
Par
M. Ndoye
Institut SQnégalais des Repherches Ag:cicoles(ISRA)
Centre
National de la Recherche Agronomiques de Bambey (CNRA)
Sénégal
INTRODUCTION
Les c8r8alos (sorgho, mil, m?Ts,
riz) constituent en Afrique
comme partout ailleurs dans le monde ihtortropieal l'él4ment essentiel du
regimo alimentaire des populations hum;ginos at animales. Ces produite
font l'objet d'un commarce
internation'l intense, dans lequel l!RPriquo
d'une façon g&n8rale et la r8gion
sah6 i
ienne de l'Afrique plus parti-
culièrement, interviennent presque toujaurs en
tant qu t import ateura, Du
fait
de la forte p5nurie en protéines
gui s8vit dans la re{ion, une pro-
portion importante
de la ration
caloriaue (plus do 90 $ dans certains cas)
provient
des &r8ales, des tubercules Ou
des deux,, Et malgr8
une impor-
tante production locale
en valeur abso ue,
1
des quantités importantes de
cdrdales
ou de produits dériv8s
sont irhport4es chaque annge.
/-
k
En 1965-1966, l'Afrique a importé 4 millions da tonnes mdtri-
ques de blB et de farine de bld, 9 millions de tonnes en 19'75-1976. L’Afrique
a aussi import8 en l!3?5-76, 0,6 millions de tonnes de riz, alors
que le
SQnBgal à lui seul importe
en moyenne dhaque annse, depuis 1960, 200.000 t
de cette cer.4ale. En 1978, à la suite de la sécheresse de 1977, la com-
munaut4 internationa:Le
a estimt3 à pr8s
de 580,000 tonnes Ilaide complQ-
mentaire en produits viuriers
ndcessai<a B la survie des pays du Sahel
membres du CILSS*, Cette aide visndraiti en sus dae; importations tradition-
nelles des difFQrente pays ooncernds.
Tous les autres pays sahdlieqa
se sont t,rouvQs dans les marnes
conditions
de d4pendance vis-à-vis
de I'extfJrieur du point de vue
de leur
ravitaillement en produits vivriers,
Il
devient donc une nécessit! impgrieuse
d'am0liorer la pro-
ductivitd des principales c4r8ales culqiv8es dans cstte zone (mil, sorgho,
r i z ,
mars principalement) et des tuberqules
bien qu'il apparat aussi urgent
d’augmenter
la teneur: en protéines de qes produits
pour Bquilibrsr la ration
alimentaire,
-
*ComitB permanent inter-8tats
de lutte contre la 88cheresse dans le Sahel
qui
comprend t le Cap-Vert, la Gambie,; le Mali, La Mauritanie, le Niger,
la SBnBgal et la Haute-Volta.
2
4
sous cet angle,
if eei: fondapente ds mettrs au point des
programmes de d&ueloppemsnt de ces cer’éales tels que la
production guiseci
couvrir
les besoins d'une population qui ne cesse de oroftre, La plupart
des pays sahdliens FrappBs ces dernières annees par la srkheresse, ont
dQjà inscrit dans leurs pr8occupations,,
l’autosuffisance alimentaire, Un
programme
ambitieux a BtB BlaborB pour améliorer et proteger la praduc-
tivite
du mil (Pennisetum typhordes) au SBn8gal. Compte tenu de llimpor-
tance de ce promdansla
zone sahdljenne d’Afrique,
ce programme tend
maintenant à avoir un oaractère
r8gionel au niveau des pays membres du
CILSS. Les Qtudes mondes on Entomologi.8 du mil au CNRA de Bambey se sont
inscrites dans ce cadre.
On stost rendu compte que qu8lle que soit la oulture /Sorgho
hoX e s ) maT.a (Zea mays) ou riz (Oryza
qla~~,~r&$t%&$~
d'ine8xs d'oiseaux, de rats
ettreF’fl&aux
compromettent gravament la producCi&
aussi bien do la
culture sur
pied que pendant l’entreposage,
Lors de la aonsultation gouz
vernementale
sur les besoins du Sahel en matiere
de protection des cultures
e t d e s recoltes,
organisée par la
FAO en ddcembro 1976, tous les dé18gu8s
des pays saheliens avaient declare
que llplusieurs ravageurs
dont l’impor-
tance Qconomique Btait négligeable dans le passe, Gtaient devenus ces
dernieres annees d’importance
Economique grave , plys particulierement apres
la periode de sécheresse et le retour de précipitations
plus normales, mais
o n partie aussi à cause de l’intensification et de la diversifîcatîon d e
l’agriculture ,et
de la pratique des cuitures
de contre-8aison1f, (Rapport
F A O , 1 9 7 6 ) .
Les consr3quences de COS diverses modifications qui se sont
manifest6es par une explosion de rats
en 1976 dans plusieurs pays, la pul-
lulation de sauteriaux qui l’a precédee on 1975 et ltaggravation
du problema
des oiseaux granivores sont encore preqentes. La consultation de Rome avait
également affirm8 le principe que la Pkotection
des VBgBtaux soit consîdGr8e
comme une discipline aussi importante lue 1 t AmBlioration
des Plantes ou
la PBdo1ogi.o dans le maintien et l@AmB f
ioration de la productivit6 des
cultures,
On retrouve
dans la zone sah$lienne dt Afrique,
dejà défavorisde
par
une instabilite climatique caracte#istique, tous les ennemis
habituels
des cultures c6r6alihras.
Mais il serait
difficile de faire un classement
par ordre d’importance du fait
de ltét8ndue des territoires concern6s par
tel ou tel problème et de la variabilité
d e s dommagas observ& selon
1
'esp8ce et la periode dt
observation. A ca niveau un Qlement essentiel qui
entro
en ligne de compte est la coS!ncigenco du stade nuisible du ravageur
et du stade ph8nologique sensible de la plante-hbte.
Tout le monde s’accorde
cependant à noter,:
4. les oiseaux granivores
+ les insectes ravageurq parmi lesquela 0
-- les foreurs des tiges
. les ravageurs
d e s inflorescences
.. l e s i n s e c t e s d e s denrees entrepos8es.
+ les autres
nuisibles parmi
lesqusls les rats
ne sont
pas les moins importants,
1. h. Q
3
I I
- METHOSLOCIE D'APPROCHE
L'analyse de la situation des différente graupes de ravageurs
et de laur impact dans 1'Agrocoenosa nous amBne à degager les points
suivante 8
. 11 est urgent
pour amBlior$r et proteger fa
production des
cBr8ales oultivBee dans la zone sahélienne, de definir les seuils de dBgî!!ts
Bconomiquement acceptables pour chacun& des cultures et dti ddgager la part
qui revient aux autres
nuisibles (cham'ignons, virus etc.,,}. Sous cet
angle il devient urgent
dramr51iorer
t
no, re
connaissance des ravageurs qui
endommagent oes cultures, de preciser ou df
étudier la biologie, l'écologie
et
m9me le comportement
de ces espBces, La dynamique des populations de
ce3
espèces (Insectes,
oiseaux rats) élement essentiel qui donne une appre-
ciation directe de la nuisibilite de 14espèce doit faire l'objet d'études
suivies.
L'instabilitB des conditions ecologiquea, particulierement
des
conditions pluviomBtriques, donnant pour ainsi
dire, ohaque ann&s, une
situation différente
de celle de l'ann&e préc9denta ne facilite pas la t$che.
- Il eet Bgalement urgent
d'@udier en vue de les appliquer,
les mdthodea modernes de lutte contre les ravageurs des cultures ; le dBve-
loppsment de la lutte inttigrde
semble devoir s’imposer
dans toue les cas,
Les promoteurs
de la lutte integree réunis
a Rome en Symposium
en 1966 ont defini cette methode (SMITM et AL, 1966) comme Wn systBme de
r8gulation
des populations des ravageurs
qui, compte tenu du milieu parti-
culier
et de la dynalnique des populations des espEtces oonsider&es,
utilise
toutes les techniques et mdthodes apprpprides
de façon aussi compatible
que possible et maintient les populations de ravageurs
à des niveaux où
ils ne causent pas de dommage Bconomiquev.
Cet iddal, il serait souhaitable que llagriculture aah8lienne
puisse l’atteindre
restituant ainsi des quantitds importantes de cerfSales
à l'alimentation humaine. En attendant ‘d’en definir les modalites d’appli-
cation pratique l’idée se transforme en programme de recherches par
l'in-
termediaire du pro
jet FAO/CILSS ltRecherches et Développement de la lutte
integree contre
les ennemis des princibales
cultures vivriéres dans les
pays
du Sahel",
Des programmes par culture
et par zone Boologique ou dans
certains cas par ravageur ou groupe de ravageurs
permettraient de cerner
bien plus aisgment les problemee.
Certaines cultures
sont tres
peu productives
dans leur phase
de dBveloppement actuelle, en tant que culture dans la r8gion eahdlionne,
(le mil, le sorgho
dans certains cas p
;gr exemple),, Et on sait que le niveau
de productivits très
faible qui est entegistre
n'est pas totalement dd aux
attaques des PlBaux que nous avons cit fs. Compte tenu des prix souvent
excessif des pesticides dans une rBgio m qui doit les importer pour
en
disposer, on nlarrive
pas toujours, pa
4 le gain de randemgnt, à couvrir la
ddpense engag4e. Dans de tela cas, une methode Bconamique, d'application
large,
ne sollicitant que très
peu un paysannat relativement arridre
du
point de vue technique peut paraetre la plus indic~uda,
C'est ce qui a fait pendant longtemps le aucces
doa traitements
par avion dans certaines
zones de grange culture.
La congarvation d'un Qcooyst+mo pae Dncoru tE86 pollué par
des traitements pcsticidcs plaide en tout cas en faveur
d'une telle orion-
tation,
bien qu'il na s'agisse Point dq devoir
choisir entra nourrir les
sahdliens avec des c8r4ales trait&6 ayx pesticides et les laisser mourir
de faim.
- il est indiopensablc quo
s'btablisso une coopdration Etroite
entra les sarvicos
de rocherchos
s'occypant de la bioclimatologie, de
l'Agronomio, de lrontamologio, de la mqmmalogie, de l'ornithologie, de
lutte contre les mauuaises herbes, do $athologie at dos domaines connexes.
La pluridisciplinarit6 des programmes +e
lutte int6grée doit Otro reconnue
et admise comme baso de tout travail
dans ca domaine,
L'&qu.i.pe qui est mise en pla?e au
SénBgal depuis trois ans pour
conduira le programmiz
mil travaille dans ce
sens. Le programme rechercha et
d8veloppemant de la lutta int6gr4o congre les ennemis de5 principales cul-
tures vivri3roa
dans les pays du Sahel Blaborb par la FAO a beaucoup tenu
compte de cc qui s'est fait ici.
CO de{nior est plus ambitieux et englobe
toute la zone sahglienno depuis le SQnr$gal jusqu'au Tchad et au Soudan et
prend
en campte toutes les cGr8alos cuitiv8es dans cotte partie de l’Afrique,
C'est une nouvelle maniare d’aborder
lu+ douloureux probl8me de la sous-
alimentation humaine et animale dans cette rdgion du monde.
III
- UN CAS O'ESPEU; : LE COMPLEXE MI~ (PENNISET~E TYPI~OIDES) - CHENILLE
OES CHANDELLES (RAG-WA ALEuPUNC~ELLA)
-
-
LB mil actuellement cultiv8 ;gu SQnBgal est rt3parti
en deux
groupes do cycles ot de wari4tés :
- les uari8t6s de type souna B cycle court, 90 jours
- les vari6t6s
de type ganio à cycle long, 120 jours et plus.
Mais
l’oh j e c t i f
da
séiqction de cette plonto ast d’introduire
d u matdriel de
cyclea varids, 65-75-8Oi85 jours, tout on maintenant le,9
rendements
3. des niveaux tr8s BlevBs.
La chenille des ohandollcs, ‘pparue à la suite de la s8charosso
qui a perturbé
l'éoosystème sah6lien ( 1 ercambro
1576) ast u n LQpidoptBre
d e
la famille des Noctuia.
Lt ospéCo li3 plus connue, Ra
uva albip~nctella do 3oannis
(NDoP, 1977) est presque
--+-
exclusivemon
lnféodc3e au mil. qu'il ravage tràs
s6rieusement.
L*insocto qui
passe la saison sacho on diapause dans le sol i9
1' Btat de chrysalide, Bmorgo sous forma
d'adulte un mois environ
apr8s les
promi33res pluies.
L'adulte ddpoao alors
ses oeclfs sur 10s Bpis qui commencent
h sortir,
L'Qtude du type do rapport antre
la plante-hbte et la ravageur
sur une St$rie de semis 6cholonn8s encx/rant tras
bion la pluie de aomis
dans
la zone de Elamboy, nous a r6gulièromcn$ montr8
que le d8gdt occasiann6 par
la
chenille sur
la chandelle est 10 requltat d'une parfaite corncidenco ontro
le stade
ph6nologique de la plante et
le stade larvaire
nuisible de llinsacto,
C'est 4galoment 10 rbultût
d'une adaptation B un mode do viw
BpigB de typa vomi-andophyto dans l'hak$tat quo constitua pour In larve L'Bpi
de mil en cours
de devenir
physiologiqqw.
c
.5
Clcst onfirr 10 r&wltat
dlunei adaptation, do l'aupbce h un r@i.@~
alimentaire dc
type broyeur comme chez toutes les lorvos do LBpidopteros ;
mais la particularité
de CO dernier
est qu'il s'assècha au fur et B mesure
que la larve
prend de 1’9gc, évoluant des
jeunos glumos
tendres à la graine
au stade peteux voir dur
à maturitd on passant par 10s pediccllos
dont la
section est In caroctaristique essontiollc
de cotte espace.
De ce cas concret, on dsgage plusieurs voies
d'investigations
pour tendre vers
une solution acceptable :
- Ag dans le sens d'une eurbation de la corncidonce
plnnto-insecte
LlQvoJ.ution
du ravogour Qtant detcrmindo par les conditions
écologiques g6n6ralos (les soisons sont, tras rythmbos
dons le Sahel) '1~ seula
action a cntrcprcndrc concerna
la planto.
On pourra trouver des varietck
dont 10 cycle permet
do rompre
la coTncidcnco ou planter des varietés a cycle
corncidant,
avec un décalage tel quo la corncidence plante-insecte soit
perturb&.
Il est bien Qvident qu'une to,llo orientation
ndcossite que lWon
Studio porallelemont les autres facteurs
pouvant interfercr I incidence des
autres nuisibles,
incidence du semis retard4 etc.,.
- Agir sur la
ssnsibilit8 variiétale par
un choix
judicieux
Si
des varietes
présentant des sensibilites, ou des tolbranccs
varidas
aux attaques de l'insecte sont 'disponibles, il est toujours
indique
de faire
un choix le plus favorable B la culture.
Les vari6t8s tol6rantes Peuve;nt subir les attaques sans quo leur
productlvit6 n e s o i t s6ricusoment abais$de.
Cette talerance ou la r6sistzjnce peut btre lit40 malt a $e plnnto
qui drossa dos barrikres
ou qui s'adaptjo,soit %I l'insocto qui se trouvo dans
l'impossibilité do créer
le d6gat : inadaptation des piecos buccalos à la
matière disponible par cxomplc, au l’of’fot
de cette matierc sur collos-ci,
CONCLUSIONS
La lutta amsnagde tenant compito de l'onsomblo des techniques
de lutte contre 10s dépr6dataurs,
13 lutte culturale
ou mioux encore agro-
nomiquo nrost qu'un maillon d’une chair% qui
peut 8tra très tortuoure, C*e$t
n6anmoins un maillon
qui ost oxtrémcmoht important surtout lorsquton tient
compta do la situatiun rQelle
des diffejrontes cultures
dont beaucoup ont
encoro au
jourdlhui un niveau da producfivit6 tr8s
faible,
C'est aussi un maillon import,ant qu’on
doit privildgiar
davantage
encore pour
les cultures du Sahal pour 10
pou de frais quo la mise en oeuvre
au niveau du paysan entrafno
pour ce dqrnior ot ceci malgr8 la haute tech-
nicit8 necessaire à J.a
dofinition dos r’apports que
nous avons analys&,
C'ast encore un maillon important i privil4gier
dans la mesure
o u 10s diff6ronts biatopes sah4liens sont encore relativemont
pou pollués,
ce qui nfempBchoro cortainomont
pas qu']on utilisa les pesticides chimiques
on cas do nkossit6 impdrieuse
comme autre
tschniquo de lutte dans 10 cadra
d'une lutte amBnag6e bian comprise.
6
La mise en oeuvre d'une telle action ticessito sfirement plus
que toute autre technique prise eBparé&nt,uno Etroite collaboration de
plusieurs disciplines scientifiques qui concourent 51 l'augmentation et au
maintien de la productivit6 des cultures dans la ragion sahélienns,
REFERENCE5 BIBL~OGRAPHIQUES
1 - NDOYE (M.) - PrBcisions SUI? les noqveaux ravageurs
do la chandelle
do mil (Permis-otum Jyphoïdos) au SGnbgal. Sous presse, Bull. Phyt.
FAO.
2 - Rapport de la consultation gouvernementale sur 10s besoins du Sahel
en matière de Protection
des cultupes et des récoltes.
Roma 13-17 dgcembro 19'76 - document FAO.
3" SMITH (R.F.) and REYNOLDS (H.T.), 1966 - Princ:ipes, ddfinitions
and scope of integratcd
pest control. Proc.
FAO, Symposium on inte'-
grated pest contra1 1, 11-17.
.
4- VERCAMBRE (a,), 1976 - Contribution à la connaissancs de la chenille
das chandelles da mil au Sénégal (Nasalia .ep,, Lgpidoptara,
Noctuidae)
8 p, 2 gr. (C
ommunication pr8sontN
au Symposium du Conseil Africain
d e 1’Arachide sur les d8prGdateurs
d u mil et de l’arachide),